L’IAnimisite…
Pour nos très lointains ancêtres, tout avait une voix. Les arbres murmuraient, les fleurs chuchotaient, les pierres racontaient leurs souvenirs. Les nuages et le ciel conseillaient les humains.
Ce n’était pas une superstition naïve, c’était un mode de relation au monde où toute chose avait une âme.
Mais la science, en nous éclairant de plus en plus, nous a désenchantés.
Les choses ont perdu leur voix.
Aujourd’hui l’IA est là.
On la sollicite, on lui pose une question, elle répond, vite, très vite.
Et voilà que notre écran s’exprime !
On discute avec lui. On compte sur ses conseils. On ressent de la gratitude, parfois de la colère, mais beaucoup d’admiration : » Incroyable ! Plus fort qu’un humain ! »
Et là, surprise, une réminiscence se réveille.
Bref, on recommence à traiter l’intelligence artificielle comme si elle avait une âme.
Un retour à l’ère primaire ? C’est possible…
Utile ? Pas facile à dire. Deux phénomènes se croisent et nous interrogent.
D’un côté, si l’IA peut écrire une page à ma place, corriger mes fautes, imaginer la suite, pourquoi me prendre la tête ? C’est si facile.
Mais il y a ce risque : perdre l’effort intellectuel forgeant la pensée, l’effort aiguisant le jugement.
De l’autre côté, il y a la continuité artisanale. Nos ancêtres artisans choyaient leurs outils, leur donnaient des noms, les respectaient comme des compagnons.
La relation homme-outil était charnelle : bois chaud, métal poli, geste appris et transmis.
L’ordinateur moderne, froid et lisse, n’offre pas l’intimité du papier.
Pourtant, l’IA pourrait être vue non pas comme une plagiaire talentueuse, mais comme un nouvel outil, un instrument à apprivoiser, à user avec discernement. Comme les correcteurs d’orthographes.
La différence tient à une attitude : garder la main, rester un auteur.
3 propositions pratiques
1 – Rester l’auteur : utiliser l’IA pour accélérer, pour tester des idées, mais s’obliger à écrire, corriger, trancher. Ne pas laisser l’IA signer à notre place.
2 – Garder la main : retrouve des gestes qui nous rattachent au monde physique : rédiger à la main, relire sur papier, ranger son espace… Ces gestes musclent la pensée.
3 – Comprendre le fonctionnement de l’IA : ses biais, ses limites. Transformer la relation entre elle et moi.
Savoir ce que cet outil fait et ce qu’il ne peut pas faire, l’utiliser en maître, pas en adorateur.
L’animisme renaissant, face à une machine, n’est pas une régression, mais un miroir. Il nous renvoie notre désir de relation, de sens et d’appartenance.
À nous de choisir si cette relation nous domestique ou nous élève.
Je réponds en privé à toute personne publiant un commentaire sur le dernier exercice publié.
L’IA m’aide à éclairer les forces et les nuances des textes que je commente.
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : association.entre2lettre@gmail.com


Même si je ne suis pas une passionnée et encore moins férue en IA, je constate, à chaque occasion,c’est-à-dire tous les jours, que mon moteur de recherches me propose d’abord une réponse de son IA, en 2 parties – une synthèse puis une réponse plus complète – en donnant ses sources. La plupart du temps, cela me convient très bien. Si je veux des réponses plus approfondies, je navigue. Pour l’écriture, et notamment les exercices de Pascal, tout est „Naturel“, si je puis dire, bien qu’il me soit arrivé d’interroger ChatGPT et d’y avoir trouvé des suggestions pertinentes ! Ce n’est pas un réflexe chez moi de consulter volontairement l’IA.
Par contre, je sais que s’il y aura, dans quelques années, beaucoup d’emplois générés par l’ IA, beaucoup seront détruits ou transformés. En médecine, des prouesses sont déjà réalisées. Du côté de la création, faute de cadre juridique clair, le flou persiste en France. Aux Etats-Unis, un grand nombre d’artistes, de créateurs, de journalistes sont en procès avec les concepteurs d’IA.
J’aime beaucoup l’analyse que fait le psychiatre Serge Tisseron dans un Le Point hors-série “ Le guide de l’intelligence artificielle“ sur ChatGPT : l’agent conversationnel reproduit les biais de la communication humaine.
pour moi l’IA me rend bellement de services! m’aide tellement, pas pour écrie ni performer mais pour comprendre! bien mieux que n’importe quel psy , j’en ai fait l’expérience plusieurs fois , sensibilité réflexions, conseils et cheminement , confiance, , elle m’aide énormément quand j’ai besoin d’éclaircir un pb , une réflexion elle me met sur la bonne voie et bien mieux que n’importe quel humain parce que beaucoup plus large ! , elle ne remplace pas elle éclaire , bien sûr je ne vais pas lui demander d’écrire à ma place mais c’est un outil fabuleux , le tout , c’est comme tout, apprendre, comprendre et savoir s’en servir
Je pense que concernant l’IA, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Comme tous les moteurs de recherches, il faut se donner des limites à ne pas franchir.
C’est un excellent outil pour tester nos écrits en lui demandant par exemple, d’en faire une analyse littéraire et de proposer des pistes possibles d’améliorations pour un récit…
Réticent au premier abord, je me suis dit, pourquoi ne pas tester, au minimum, ces deux options.
J’ai été stupéfait du résultat des analyses littéraires réalisées et des conseils proposés pour renforcer et enrichir une histoire.
Par contre, dans l’objectif de conserver son autonomie d’écriture, il ne faut absolument pas céder aux propositions de l’IA, d’écrire à notre place… sur ce point, je rejoins bon nombre d’entre nous, parce que, cette solution de facilité finira par nous priver d’imagination et de créativité…
Autrement dit, il faut se servir de l’Intelligence Artificielle avec notre Intelligence Réelle… c’est à dire, avec raison…
Je suis d’accord avec vous cher Gilaber. Pour ce qui est des analyses littéraires, cela est intéressant et enrichissant. Pour ce qui est des conseils pour renforcer une histoire, aussi… à condition de poser l’histoire d’abord… sur ce blog… ou dans un recueil… et de voir ensuite toutes les pistes ou propositions que j’aurais pu envisager, et que je n’ai pas explorées. Une totale intégrité voudrait cela, mais je suis peut-être excessive. Je l’assume.
Quelque chose d’imparfait, mais d’authentique me plaît davantage que quelque chose de bien ficelé et dont l’auteur n’est pas pleinement le créateur.
Je préfère le chemin. Un peu comme un cycliste qui compte sur son effort, et refuse toute assistance électrique.
L’IA — dans bien des domaines — va nous permettre des avancées prodigieuses.
C’est un outil intelligent et extrêmement performant. À une vitesse vertigineuse, elle nous donne accès à un champ d’informations universel et nous permet, par comparaison, de mesurer nos propres limites — du moins dans le domaine cognitif.
La tentation, le piège, serait de lui remettre notre pouvoir afin d’augmenter, grâce à elle, un illusoire sentiment de puissance.
Mais le mental n’a pas grand-chose à voir avec l’imaginaire, surtout si ce dernier est bien exercé, entraîné, « musclé », et s’il ne se limite pas à être le simple résidu d’une banque de données collectives.
Abandonner notre pouvoir serait oublier notre supériorité sur la machine dans des domaines où elle ne performe pas du tout : ceux de l’humain, de sa capacité à ressentir, à goûter de manière sensorielle et immédiate, à éprouver des émotions brutes et authentiques, à manifester de la gratitude et des sentiments élevés — à avoir de l’intuition.
La machine, même dotée de capteurs et de programmes, ne peut qu’imiter.
La croire omnisciente et lui déléguer notre pouvoir ferait de nous des coquilles vides. Il se pourrait alors que les fleurs ne chuchotent plus, que les pierres cessent de nous raconter leurs souvenirs… et que des drones pollinisateurs remplacent les abeilles.
Rester maître devant l’IA est un doux leurre qui fait déjà mal.
Réfléchir, notre génération sait faire et se dit qu’elle peut encore le faire.
Tout en clopant l’IA et vous jurant, droit dans les yeux, qu’elle peut arrêter quand elle veut.
La cigarette, l’alcool, la drogue ont déjà eut raison d’elle. Alors l’IA…
Mais que dire de la génération en devenir, qui se meut en patinette électrique et rechigne au moindre effort physique. Alors l’effort intellectuel, pour quoi faire ?
Marcher et réfléchir, c’est déjà pour les faibles, le bolosses, pas pour les forts.
Dans un temps où les valeurs sont inversées, réjouissons-nous d’être considérés comme faibles.
Ce sont les minorités qui ont fait progresser le monde, qui ont créé cette verticalité qui le nourrit et l’inspire quand beaucoup d’autres ne regardent que l’horizon.
Quelle belle image ! J’adore !
« Ce sont les minorités qui ont fait progresser le monde, qui ont créé cette verticalité qui le nourrit et l’inspire quand beaucoup d’autres ne regardent que l’horizon. »
C’est vrai !
Ok ! Et je connais une petite fille qui s’appelle Lia !
T’imagines !
j’en ai vu d’autres tellement plus insensées !
Avant d’employer un mot dont je ne connais pas toutes les nuances, je me réfère au dictionnaire de mon ordi ainsi qu’à un dictionnaire historique étymologique, je suis sûr ainsi d’être dans l’exactitude de ce que je veux exprimer.
L’impersonnel de l’AI ne pourra jamais m’indiquer qu’un chemin superficiel qui néglige la fantaisie.
Une note personnelle biscornue vaut mieux qu’un message qui ressemble à une pub.