La création de mon livre, par Daniel Mathieu

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Je ne suis pas novice dans l’écriture et la publication d’un livre. C’est donc appuyé sur une solide expérience que je me suis lancé dans l’édition du récit des trois années du parcours avec la maladie culminant sur la greffe du foie et ma convalescence.

L’écriture de ce récit est avant tout pour moi un chemin solitaire et strictement personnel. J’écris pour moi. Je me raconte. Même si j’ai le projet de publier ce que j’écris, et donc de concevoir comment un lecteur potentiel réagira devant telle phrase, tel paragraphe ou telle page, je ne cherche là qu’une auto critique imaginaire. Personne ne lira le manuscrit avant qu’il ne s’achève, même si je peux en lire ou en raconter des extraits à mes proches. Mon processus est simple dans le cadre de ce récit : je suis le fil des pages de mon carnet de notes et je les organise en fonction du calendrier (réel ou le plus probable, en fonction de ma mémoire). Je réorganise les paragraphes de la façon qui me semble la plus cohérente. Parfois, sous l’impulsion créative, je peux écrire dans le désordre chronologique pour ensuite glisser l’article dans la suite logique du récit. J’avance, j’ajoute, je corrige, je retranche, je réorganise, j’écris. Chaque jour je commence par relire ce que j’ai couché sur papier la veille avant de laisser couler la suite. Ainsi, jusqu’au point final.

Je travaille énormément la première phrase, le premier paragraphe, le début. Il doit m’accrocher par les tripes. Je dois avoir envie de lire la suite. Sinon je recommence maintes fois. C’est pareil pour la conclusion. La correction du manuscrit est très ardue pour moi : lire, relire, corriger, reprendre, peaufiner, élaguer, l’essentiel, le superflu, l’orthographe, la grammaire, la conjugaison, les accords, les répétitions, les clichés, élagage, élagage, élagage… Quand j’en viens à connaître le texte par cœur, il est temps d’être relu par autrui car je ne progresse plus.

Le format de publication s’est imposé en fonction de l’objectif que j’ai choisi d’atteindre : un projet de levée de fonds pour des associations caritatives de mon choix. Alors que je me suis laissé tenter un temps soit peu par les offres des maisons d’édition à compte d’auteur (ECA), en fait, je n’y trouvais pas mon compte financièrement puisque que je ne toucherais qu’entre 10 à 40% des profits. Une peau de chagrin ! Compte tenu du prix à verser à l’ECA à titre de « participation aux frais », il me revenait moins cher de payer directement l’impression moi-même et de financer le ebook. Et je conservais 100% de mes droits d’auteur et des revenus du prix de vente, au profit de ma levée de fonds caritative. Donc, un scénario imbattable financièrement.
Sauf qu’il me fallait prendre seul toutes les décisions et encourir seul tous les risques. Cela n’est pas donné à tous les « créatifs ». Artiste n’équivaut pas à vendeur. Créer est un don ou un art, mais diffuser, promouvoir et vendre est une profession. Elle s’apprend pour qui a le temps et l’énergie. Ou la bourse bien remplie pour retenir la personne compétente.

Mon premier roman (350 pages A5) a été publié à compte d’éditeur en 2002 en 1 750 exemplaires et mes droits d’auteur me revenaient à 10% du profit. Malgré un salon de livre organisé par l’éditeur, le stock de livres s’est vendu grâce à mes initiatives : signatures, ateliers de lecteurs, conférences, liste d’amis et de contacts.
Mon second roman (250 pages A5) que j’ai publié avec un éditeur en ligne (sans stock pré-imprimé) ne m’a rien rapporté non plus ; il fallait payer pour faire de la pub et je n’ai pas voulu.
J’ai payé pour les services professionnels de correction et mise en page (350€). La vente par le biais d’internet me suffisait. Mon troisième livre (150 pages A4 avec CD photos) était destiné exclusivement à ma famille alors je suis passé en direct par un imprimeur local, un projet valorisant à un coût minime (5 € l’exemplaire) pour un contrôle absolu de l’ensemble du processus.

Internet aidant, et m’appuyant sur mon expérience de créateur de blogs antérieurs, j’ai lancé mon blog pour y afficher les articles à la base de mon récit. J’y ai ajouté des photos et je l’ai complété par des références, des liens et des ressources. La mise à jour garde le blog vivant. Trois mois après la greffe, le blog fonctionnait.

De là, j’ai entrepris l’affichage du manuscrit en format ebook. Internet aidant, j’ai trouvé le bon consultant qui a pris en charge l’aspect technique et la mise en ligne chez les quatre principaux distributeurs (pour 150 €).
J’ai fait ma demande en direct pour un numéro ISBN.
J’ai cherché en ligne et acheté la photo de couverture qui me plaisait pour le livre, j’ai fait la mise en page, le pdf et remis le tout à mon consultant et Pouff ! Voilà ! Le ebook était accessible en ligne en un mois pour moins d’un euro. Là, encore je n’ai pas choisi l’option « pub ».

Phase suivante : le choix de l’imprimeur pour l’auto édition du livre. Internet aidant, à la suite de divers contacts et demandes de devis, j’ai trouvé « mon » imprimeur.
Il m’a fourni la matrice qui me convenait, j’ai reformaté le manuscrit et il m’a produit le B.A.T. (papier) avec ma couverture « améliorée » par sa graphiste pour un léger supplément (150€).
J’ai obtenu de nouveaux numéros ISBN (il en faut pour chaque format : électronique et papier).
J’ai relu et recorrigé le texte avec l’aide de ma compagne pour qu’il me plaise vraiment. L’imprimeur m’a produit un nouveau B.A.T. électronique pour un léger supplément convenu d’avance (50€).
Relu et approuvé, il partait pour les presses. Sorti tout chaud de l’imprimeur, j’allais chercher les 150 exemplaires de mon premier tirage mi avril, après avoir enclenché le processus mi février (à savoir que c’était le délai qui me convenait ; le délai de l’imprimeur était trois fois plus court). Mon prix : 5,23€ l’exemplaire, tous frais compris, 125 pages, format A5. Les prochains tirages du livre, bien sûr, seront encore moins chers.
Et je suis absolument ravi du produit fini. Un bel accomplissement !

Le livre est disponible en me contactant.
Il sera principalement diffusé par le biais des associations caritatives que j’ai retenues.
ADOT-France qui œuvre pour le don d’organes. C’est un don de foie qui m’a sauvé la vie.
Le FONDS-CSP qui lève des fonds pour la recherche sur la cholangite sclérosante primitive. Je veux donc les soutenir. Je communique avec d’autres associations pour la diffusion du prochain tirage.

Quoiqu’il advienne de ce projet, j’aurais tenu la promesse que je me suis fait suite à la greffe : partager mon témoignage s’il peut aider d’autres comme moi. J’ai tout raconté de ce que j’ai appris sur ce parcours. C’est disponible en trois formats et auprès de diverses sources. Les revenus générés lèvent des fonds pour des associations caritatives méritoires. Tant que l’initiative continuera de susciter de l’intérêt, j’en ferai la promotion. En attendant, j’ai le sentiment de respecter ma mission et de valoriser les cadeaux qui ont prolongé ma vie.

Daniel Mathieu

1 réponse

  1. Anselme dit :

    Merci pour toutes ces informations sérieuses. Et mon admiration pour tout ce que vous vivez et faites

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