648e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

 » Je me demande ce que je viens faire dans dans ce roman.
Si j’y ai vraiment ma place ? »

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34 réponses

  1. fouret dit :

    Je tourne et tourne encore… pourquoi ai-je l’impression d’être aussi serré ? coincé ? et tous ces mots qui viennent frapper contre mon crane, pages après pages ne font qu’exacerber cette envie de fuir. Mais ou ? qui ? j’ai beau lire et relire toutes ces phrases qui m’entourent, je ne parviens pas à décider de ce que je dois faire. Et pourtant, je dois faire quelque chose. je le sais, je le sens… mais quoi ? que dois-je faire ? je relis de nouveau mais ne trouve pas de réponses adéquates. Ha ça pour le héros, j’en voie des choses le concernant. Avec de beaux dialogues, de jolies tournures de phrases… ce n’est plus possible, j’ai l’impression d’étouffer. je gigote un peu plus et… ça y est ! mon épaule a réussi à passer, puis le bras, une jambe. Encore un petit effort et je devrais réussir à m’extirper de cet endroit trop étroit. OUI !! enfin je me laisse glisser le long de la page. Enfin libre ! Je me demande bien ce que je viens faire dans ce roman et il est temps que je prenne la poudre d’escampette

  2. mary poppins dit :

    Il habitait à Roubaix, dans un appartement grisâtre, avec vue sur l’arrière du magasin Carrefour, alors qu’il n’aimait que la chaleur, le soleil, les palmiers et la mer. Il passait dix mois de l’année avec trois pull-overs sur le dos alors qu’il ne se sentait bien qu’en bermuda fluo et tongs à fleurs sous une température de 30 degrés minimum.

    Son emploi d’aide-comptable à la Direction Générale des Impôts lui ressortait par les yeux, tellement il exécrait les chiffres et les réglementations pointilleuses. Sa chef de service, madame Tabouret, était une personne psychorigide dénuée de tout humour et de toute fantaisie. Elle n’appréciait pas ses collaborateurs et leur en faisait voir des vertes et des pas mûres.

    Son existence ressemblait à un cauchemar routinier et répétitif. Une sorte de long tunnel sans fin. De toute évidence, il ne se trouvait pas dans le bon roman. Il y avait eu une erreur d’aiguillage quelque part.

    Il fallait à tout prix qu’il contacte « L’association des Écrivains qui ne Parviennent pas à Vendre Leurs Livres » pour leur demander de changer cette situation.

  3. Urso dit :

    « Je me demande ce que je viens faire dans dans ce roman.
    Si j’y ai vraiment ma place ? »

    Non et non même si l’écrivain le dit ou plutôt l’écrit. Moi je n’ai rien vu le soir de la tuerie des 12 personnes du château, qui étaient tranquillement en train de diner dans la grande salle à manger du deuxième étage.

    Plusieurs fois les flics m’ont convoqué au commissariat et maintenant c’est au tour du juge d’instruction qui muliplie les interrogatoires. Comme si j’étais le principal suspect voire l’auteur de ces crimes abominables.
    Certes j’y étais dans la salle à manger je le reconnais mais j’avais tellement bu de malibu ce soir là que je n’ai plus aucun souvenir. Bourré c’est comme si je n’étais pas présent. Je n’ai donc rien vu.

    Les policiers et le juge eux ils disent que j’étais là lors de la tuerie et que je n’ai pas bu une goutte d’alcool.
    C’est sûr il n’y a pas de lézard, ils disent, ils se basent sur ce que qu’écrit l’écrivain du polar.
    Moi je leur ai répété, cinquante, cinq cent, mille fois le soir en question j’avais bu trop de malibu et ce qui s’est passé, vraiment, je ne m’en souviens p(l)us.

    Une jeune et belle capitaine de police – ben oui qui elle aussi apparaît dans le polar – ben oui je l’ai lu le bouquin bien qu’il ne soit pas encore achevé, elle aussi la capitaine elle affirme le contraire : j’ai assisté à toute la scène, je suis donc en mesure de donner des éléments sur l’homme, la femme, certainement le groupe qui a trucidé tous ces gens.

    Mon avocate qui est ma nièce me dit continuellement de rester toujours sur la même version, de ne pas changer mes dires devant la justice. Elle a certainement raison. C’est le meilleur moyen d’être cohérent avec soi-même. Elle me dit qu’en dernier lieu c’est l’écrivain qui va décider de la suite de l’histoire.
    – Oui je lui réponds, je suis d’accord avec toi, c’est lui qui écrit et qui prend la décision de la tournure des événements.
    Mais moi je pense que j’ai aussi mon mot à dire.
    – Ah ce sera très difficile de l’empêcher d’aller dans telle ou telle direction.

    Oh oh hi hi reprit le chaton blanc. J’ai une idée. – Et si je demandais au maître de maison de tuer l’écrivain.
    – Ah ah me dit l’avocate. Le maître de maison aurait trop de morts sur la conscience. Et puis, à ce stade, pas même la police et la justice, savent qu’il est à l’origine de la tuerie. Il a un bon alibi, béton.
    Également, imagine petit chaton si l’écrivain est tué, tout s’arrête.
    – Ah répéta le petit chaton. Mon maître je l’aime tant, je l’aime bien.
    – Ah fit l’avocate, tu l’aimes bien, tu l’aimes bien il a quand même tué 12 personnes le soir du 1er avril dernier.
    – Tu sais c’est moi qui ai mis quelque chose dans son repas du midi pour qu’il abatte froidement comme sur un coup de folie, coup de folie.
    – Quoi quoi c’est toi qui a manigançé tout ça.
    – Oui pour moi ces gens étaient sales.
    – Sales.
    – Ben oui pas propre. Je les détestais pour ça, leur saleté.
    – Mais c’est toi le fou, c’est toi le malade …
    – Oui oui en devenant tout noir, et en grossissant grossissant, je suis le chat noir le chat noir qui depuis le Moyen Âge ne porte pas bonheur.
    Ah ah le café que je t’ai offert à midi il était empoisonné, toi aussi tu vas y passer belle avocate … et après ça sera le tour de l’écrivassier … de ce polar nul nul … Vite un verre de malibu …

  4. Avoires dit :

    La salle du théâtre était vide bien qu’encore éclairée. La scène, elle, rideau tombé, était dans le noir. La pièce « Bonsoir Allégresse, » tirée du roman de Françoise Sigan, mise en scène par Jean Valar, venait de s’achever.
    Entre l’obscurité et la lumière, tête dans les mains – pleurait-il ?- jambes ballantes, un des comédiens était assis au bord de l’avant-scène. Quelqu’un vient s’asseoir à côté de lui et demande :
    « Pourquoi es-tu triste ? Tu as été applaudi pourtant !
    – Oh, si peu ! Quasiment pas ! répond le comédien en écartant les mains. Je me demande ce que je suis venu faire dans cette pétaudière, je n’y ai pas ma place !
    – Mais non, mais non… Quasiment pas as-tu dit ? tu sais que c’est une des théories du philosophe André Duc-Spanville. Il la défend mordicus et bien sûr son pote en idées Michel Aufrais, la contrecarre joyeusement. Ils ne sont pas seuls d’ailleurs à ergoter dans un sens ou dans un autre… Tiens, justement, toutes ces belles têtes pensantes étaient réunies en congrès ces derniers jours pour débattre sur le quasiment, le presque, l’environ, l’à peu près, le peu, enfin tous ces concepts hautement symboliques…
    – Non, je ne suis pas au courant réplique la comédien en replongeant dans ses mains d’un geste théâtral, naturellement. Ces derniers jours, je répétais mon rôle ! achève-t-il dans un sanglot. Puis, relevant la tête : où avait lieu ce congrès ?
    – Au palais de l’Olympe
    – Et je suppose que toutes ces vaillantes têtes avaient leurs places
    – Oui, elle étaient numérotées… »

  5. Nouchka dit :

    « Je me demande ce que je viens faire dans ce roman, si j’y ai vraiment ma place ? »

    Il est difficile de lire un texte qui nous concerne. Il semble toujours trop ou trop peu nous-même. Se voir ou se lire à travers les yeux de quelque observateur n’est pas fréquent. Aussi, souhaitons-nous nous y retrouver de manière réaliste.
    Oui, mais, qu’est-ce que le réalisme dans un portrait ? Suivant les évènements, nous pouvons apparaître triste, gai, anxieux, jovial, énervé, impénétrable…
    Dans le roman où l’auteur m’évoque, suis-je ce que je crois être ?
    Pour le physique, c’est assez ressemblant. Encore faut-il savoir à quelle époque nous nous référons. Mais pour le caractère, je pourrais me sentir un peu trahi. Est-ce moi ce personnage sur le qui-vive, toujours impatient, bousculant ses proches pour les faire « avancer » à mon rythme et non au leur ?
    Sans doute y-a-t-il du vrai. Mon fils, enfant, me disait : « tu es chouette, c’est dommage que tu sois toujours énervé ». Cette réflexion m’avait fait prendre conscience de ce que je renvoyais et imposais à mon entourage.
    Les seuls écrits me concernant ont été les appréciations des professeurs qui se résumaient ainsi : « Elève trop réservé. Doit davantage participer à l’oral ».
    Il convient d’accepter de voir son portrait dans un miroir déformant, celui que les autres perçoivent.

    Mais un roman n’est pas la réalité. Ce personnage n’est pas moi. Il est sans doute inspiré de moments précis partagés avec l’auteur…et encore. Peut-être ces anecdotes ont-elles été racontées par un tiers, témoin direct ou non.
    C’est singulier de penser que n’importe qui va pouvoir partager ces éléments. J’aurais préféré ne pas être repérable.
    Est-ce moi ce bonhomme qui rentre dans sa coquille quand il est contrarié et qui explose quand sa patience atteint ses limites. Sans doute ! Je ne pense pas pouvoir être taxé d’égocentrisme, alors mieux vaut refermer ce roman avant que de me sentir déprimé…

  6. Peggy Malleret dit :

    648 « Je me demande ce que je viens faire dans ce roman. Si j’y ai vraiment ma place ?

    C’est justement la question qui préoccupe aussi le conseil de scientifiques penché sur ce roman iconoclaste du XVe, échappé par miracle aux autodafés de Savonarole puis des nazis. On a fait appel à des spécialistes mondialement connus. Une table haute a été aménagée pour un meilleur confort selon leur souhait. Il y a là un historien, un philosophe, un philologue, un linguiste même un anthropologue qui débattent afin de décider « s’il y a vraiment sa place dans ce roman ».

    Bien avant ce jour, d’autres avec beaucoup moins de moyens, ont débattu de la question sans parvenir à élucider ce mystère.

    La science a évolué depuis, et ces nouveaux chercheurs n’ont aucun doute de trouver une solution à cette épineuse question qui a mis en échec depuis des siècles les savants les plus éminents.

    Les heures, les jours passent, parfois les nuits sans que rien ne transparaisse de cette sorte de cénacle entièrement clos. On a l’impression de se trouver comme sur la Place Saint-Pierre en attendant que la fumée blanche apparaisse à la cheminée du Vatican !

    En dernier recours, les scientifiques ont demandé de l’aide à un biologiste et un chimiste dont la technique est loin de l’art du roman. Il faut maximiser toutes les chances. Le moindre indice est primordial quel qu’en soit son origine. Tous passionnés, et solidaires dans cette « enquête », chacun avec sa spécialité. Ils décortiquent, lisent, relisent, sans qu’aucune piste ne s’ébauche.

    Dépités, désappointés, déçus, contrariés, ils doivent se rendre à l’évidence : Ils ne savent pas.

  7. Sylvianne Perrat dit :

    « Je me demande ce que je viens faire dans ce roman.
    Si j’y ai vraiment ma place ? » J’ai débarqué à la 88e page, comme ça sans prévenir. Personne ne m’attendait. Je ne connaissais personne. Et personne ne me connaissait. Pas facile d’intégrer une histoire déjà commencée. L’ambiance était bonne. Tous riait. Je me suis assise à une table. J’ai écouté mais je ne comprenais pas grand chose. Leur complicité était sans moi. Je souriais… bêtement. Personne ne me voyait. J’étais transparente. Que voulait de moi l’auteur ?
    Ai-je vraiment ma place dans ce livre ? Se serait-il trompé ? Je n’ai même pas de dialogue… suis-je muette ? Transparente et muette, un sacré personnage !
    Je fais quoi ? Un petit chien s’approche. Me renifle. Je lui offre ma main. Il me lèche. Il est rigolot et tout frisé. Il me regarde. Pose sa tête sur mes genoux. Puis me montre la porte, il m’entraine. Je le suis. Il trottine devant moi et m’emmène joyeusement vers la dernière page.

  8. Avoires dit :

    Votre basset, Mijoroy, me fait penser à celui de Columbo. Il n’a aucune utilité, mais il est là !

  9. Maguelonne dit :

    Je me demande ce que je viens faire dans ce roman. Si j’y ai vraiment ma place .
    « POUF, Alphonse tombe raide mort sur le trottoir ». Mon autrice me tue dès la première ligne de la première page. Les commères commèrent : « oh, il a eu un mauvais moment », les chiens aboient, la fanfare fanfaronne et le toubib constate que le mort est mort.
    J’avoue que je l’ai un peu en travers. Je pourrais être un espion. La balle ricoche sur la fiasque de whisky. Je me relève, m’époussette et dos bien droit, menton bien en l’air, je poursuis mon aventure. C’est viril ça !
    Mon écrivaine pourrait aussi faire dans le fantastique. C’est dans l’air du temps. Je viens d’une autre planète et fais des repérages pour envahir la terre. « Le toubib constate que le mort est bien mort ». Je me relève et rejoins ma planète. Mais depuis mon départ une méchante bactérie répand une «  ronronnite » incurable. Et ça ronfle, et ça ronfle et ne fait que ronfler. Soit, savant de génie je sauve ma planète, soit je laisse mes compatriotes à leurs ronrons et retourne sur terre pour y vivre mon histoire. .
    Des idées j’en ai plein la tête. Je pourrais être policier génial ou véreux, voyou flamboyant, aventurier, astronaute, je me sens prêt pour les personnages sublimes. Faudrait m’infiltrer dans le cerveau en panne de mon autrice.
    « Le toubib constate que le mort est toujours mort ». Ben qu’est ce que je fais là ? Il est grand temps de me trouver un rôle. Hé la romancière, sort de ton ronron.
    « Le toubib certifie que le mort est mort ». Ça ne vaut rien tout ça, dit elle en colère et d’un clic, sans regret, sans remord, sans scrupule, elle m’efface.

  10. gottlieb Eléonore dit :

    » Je me demande ce que je viens faire dans ce roman.
    Si j’y ai vraiment ma place ? »
    Elle était de belle humeur ce matin. Le soleil pointait à travers les nuages frisottants que le vent faisait virevolter. Les persiennes entre ouvertes laissaient filtrer le brouhaha subtil des oiseaux.
    Sitôt son café avalé elle se dit que c’était le jour idéal pour se remettre à son roman. Elle aimait écrire, jouer avec les mots, faire danser ses personnages, se laisser surprendre par eux. Leurs aventures la réjouissaient. Elle donnait vie à des héros, même s’ils étaient de pacotille elles les aimaient, ils accompagnaient ses journées souvent bien mornes, illuminaient ses rêves, l’embarquaient dans des péripéties rocambolesques. Sans qu’elle y prenne garde ils lui offraient des moments merveilleux dans lesquels elle prenait plaisir à s’immerger voluptueusement.
    Ce matin délicieux de lumière argentée, sous ses doigts prit vie un drôle de clown boiteux et si burlesque que, d’abord elle sourit avant de prendre peur, chemise verte fluo, pantalon à rayures rouges, de la paille sur la tête comme un épouvantail bancal il allait et venait le long des lignes faisait des cabrioles, mélangeait les phrases et subtilisait des mots l’air de rien. Ses yeux jaunes brillaient entre deux tâches d’encre violette. Bref la folie entrait dans la farandole. Elle bouleversait le plan de son roman si bien ficelé juste avant le point final. Elle observait furtivement ses allers et retours ne sachant que penser ni surtout que faire. Finalement elle décida de le laisser libre de choisir son destin.
    Il s’est assis dans la marge rouge du cahier d’écolière qui lui servait de refuge. Il a réfléchi quelques secondes, puis, bien qu’il ait élaboré une autre fin pour son avenir de « héro » il décida que, finalement il pourrait poursuivre ici une vie pleine de rebondissements imprévus et qu’il pourrait bien trouver sa place dans ce dédale d’absurdités. Une galipette habile le projeta sur la plume légère de son autrice. Puis tendrement il se posa sur ses genoux confortables et s’endormi.
    Eglantine, heureuse referma son cahier d’écriture.
    Espérant que le lendemain elle retrouverai cet ami espiègle niché entre les lignes de son roman, puisque, finalement, un drôle de clown pouvait bien y trouver une place tout à fait appropriée.

  11. Jean Marc Durand dit :

    Je me demande vraiment ce que je viens faire dans ce roman. Si j’y ai vraiment une place, et laquelle ?

    Dans le premier chapitre, on ne parle que de moi. Tout tourne autour de moi, comme si j’étais le sujet principal du texte, celui ne concernant que l’évolution possible de l’histoire, une sorte de héros sublime et inquiétant. On sent se pointer la mascarade.

    Dans le deuxième, je n’existe quasiment plus. On m’évoque par d’autres moyens, sans plus jamais me nommer. Selon la bouche qui m’effleure, je demeure l’ombre d’un mystère, je survis, tordu dans un coin de sourire.

    Dans le chapitre suivant, je réapparais, mais autre, comme trépassé de l’histoire, petit fantôme agité par des mains qui rigolent à me manipuler. Et franchement, on peut s’inquiéter de l’éventualité de ma présence, de sa quelconque utilité. L’histoire avance, comme elle peut. Croisement de crabe et d’autruche, elle abandonne sur la plage de gros œufs dont l’autre se goinfre.

    Dans le dernier chapitre, je disparais totalement. Le rédacteur a jugé ma présence inutile voire inconvenante pour un bouquet final, une clef de Mystère, pauvre petit dessert à deux balles dans son emballage cartonné.

    Je me demanderai toujours ce que j’étais venu faire dans ce roman ? Un roman expérimentalist, de la science friction érotique, un ouvrage technicomédical, un bistourique, allez donc savoir, et pourquoi s’y casser la tête à vouloir savoir.

    Tour à tour opaque puis transparent, je traversais en diagonale les illusions d’aventures d’un train de vie sur une voie de garage, dedans.

    Etais même un roman…peut bien que non, juste une tentative d’écriture automatique sur un coin de nappe de bistrot, entre plusieurs amis, futurs suicidés de la société ?

    Dans l’ombre, la machine à coudre fignolait les coutures d’un autre récit.

  12. RENATA dit :

    – Non mais qu’est-ce que je fous dans ce roman ? et surtout pas maintenant , ce n’est ni le lieu , ni l’endroit et puis ce n’est pas prévu dans l’histoire , alors pourquoi ?
    Tout est bien écrit , l’attente , le suspens , le désir , La tension , ressenti par le lecteur , qui empêche de poser le livre avec la crainte :
    se fera , se fera pas ?.
    Alors , qu’est-ce que je fais là ? Je vais tout gâcher , c’est sûr . L’auteur a dû claquer un neurone , avoir une absence , un temps d’inconscience. Mieux , elle est passée dans la quatrième dimension !
    Pourtant je sens bien que je pousse , je vais fleurir malgré moi et empêcher tout ce qui est prévu .
    Le baiser approche , sensualité , c’est chaud , ça brûle et j’éclos , moi , l’habituel herpès , tout autour de ses lèvres …..
    « Crotte ! j’ai mélangé mon roman et les tests du labo . Qu’est-ce que tu fais là toi , tu n’y as pas ta place ! » s’exclame la laborantine-écrivaine , le correcteur bien en main .

  13. Cécile PASCAL dit :

    Je me demande ce que je viens faire dans ce roman, si j’y ai vraiment ma place…
    En fait, ma place est ailleurs… Mais cet ailleurs, je ne le connais pas. C’est come l’histoire que je dois vivre, je ne la connais pas non plus.
    Ça me fait penser à la série « code quantum »,diffusée à la télé losque j’étais ado.
    Le héro était coinccé dans un programme infernal qui l’envoyait dans la peau de personnages qui avaient existé à d’autres époques afin de résoudre des problèmes auxquels ils ont été confrontés dans leur existence.
    Seulement, là, c’est moi qui me trouve dans l’histoire ; de quoi s’agit-il ? Que dois-je y faire ? Qui dois-je sauver ? Qui est le héro de ce roman ? Peut-être que c’est moi qui ai tout à écrire…
    C’est décidé, le personnage principal, ce sera moi et je vais réinventer ma réalité : c’est ce qu’on appelle de la physique quantique.

  14. Kyoto dit :

    – Pourquoi chouines-tu ?
    – Je me demande ce que je fais dans ce roman !
    – Quel roman ?
    – Celui de Yakatoulu.
    – Il a déjà un titre ce bouquin ?
    – Quand pars-tu ?
    – Je viens d’arriver !
    – Mais, non, c’est le titre provisoire du roman !
    – Ah ! Ok ! Et ton problème, c’est quoi ?
    – Y ai-je vraiment une place ?
    – Ouh ! Problème philosophique, psychologique voire existentiel !
    – Garde tes sarcasmes pour toi !
    – Mais non, je suis ton pote depuis des années et entre amis, on peut se permettre des chicanes. Sinon, pourquoi te sens-tu inutile dans ce roman ?
    – Personne ne me salue, ne me parle. C’est comme si j’étais transparent. Pourtant, je suis bien présent, les pieds sur terre. On passe devant moi sans un regard. J’ai l’impression d’être rien. Moins que rien ! Je suis en pleine déprime !
    – Allez ! Mon poteau ! Je suis là ! Chaque jour, je viens te voir ! Je papote, toi tu écoutes ! Parfois, je dors avec toi ! Le principal, c’est l’amitié ! Alors, qu’importe si tu as une place insignifiante dans ce fichu roman, on s’en bat les couilles !
    – Tu as raison ! Tu es comme un frère avec moi !
    – Bon, je viens de finir ma bouteille de picrate ! Je m’en vais chercher un gros rouge qui tache afin d’arroser ta renaissance !
    – Eh, frérot, avant de revenir, change-toi ! Car je n’ai pas eu le réflexe de te le dire, mais y’a pas longtemps, le gars du jardin public est venu me repeindre, et tes fringues…
    – Saligaud ! Frère indigne ! Tu ne me mérites pas ! Et je suis bien content que tu n’aies pas de place dans ce bouquin ! Et moi, je pars maintenant ! Adiós !

  15. Patricia dit :

    « Je me demande ce que je viens faire dans ce roman.
    Si j’y ai vraiment ma place ? »

    Je suis un peu anxieuse à l’idée d’y avoir un rôle que je ne comprends pas trop, pour ne pas dire pas du tout. Vraiment, je me pose des questions.

    Bon, vous avez droit à des précisions : voilà, moi, je suis une princesse du Moyen-âge, mais pas n’importe quelle princesse. Bien sûr, j’en ai tous les attributs : je vis dans un château, je dors dans un magnifique lit à baldaquin, je porte même un hennin, comme dans les peintures de mon époque ; des troubadours s’arrêtent régulièrement pour venir me chanter des ballades, j’exploite des serfs et je vis comme une princesse. Certes…

    Mais pas que.

    Je serais plutôt du genre Héloïse, comme dans Héloïse et Abélard, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis fine lettrée, je reçois des manuscrits d’un peu partout, et j’étudie quotidiennement. J’écris moi-même des poèmes et je ne crains pas les joutes d’esprit avec les invités de mon seigneur de père.

    Et voilà que j’ai été convoquée dans ce roman écrit par un type que je ne connaissais pas du tout et qui se prend vraiment pour un grand manitou-qui-sait-tout.
    Cet imbécile, un certain Chat JPT, ne parle que d’intelligence artificielle. Il devait avoir un sacré coup dans le nez lorsqu’il a décidé de ma participation dans son opus.
    Rien à voir avec moi !
    Mais impossible de lui échapper.
    Quelle galère…

  16. Françoise Maddens dit :

    648/ Je me demande ce que je viens faire dans ce roman,
    Si j’y ai vraiment ma place ? »
    Pourquoi fais-tu des complexes, c’est un roman d’amour et tu en es l’héroïne
    Deux hommes vont se battre en duel pour conquérir ton cœur
    et l’un d’eux mourra peut-être
    devrais-je verser de vraies larmes
    si tu veux obtenir quelque chose, verse des larmes de crocodile
    tu peux aussi pleurer à chaudes larmes ou pleurer toutes les larmes de ton corpsS
    J’ai l’impression d’être un peu dépassée par les évènements
    car je n’ai pas paru dans deux chapitres et j’ai un peu perdu le fil de l’histoire
    je vais te lire les dernières pages :
    tu as 60 ans, des cheveux gris et poivre,
    tu as deux petits-enfants dont une petite fille qui promet d’être aussi jolie que sa grand-mère
    ton mari, devenu grabataire, vit dans un Ephad où il attend que t u le rejoignes
    tu n’y penses pas j’ai d’autres choses à faire, dont exploiter notre exploitation
    dis-moi la suite
    non je te dirai seulement que tu peux sécher tes larmes…… –

  17. 🐀 Souris verte dit :

    Bjr Mijoroy
    Votre Basset Hound est bien sympa dommage qu’il soit nourri aux croquettes ! 😉
    Bon 1er mai et encore plein de belles histoires …
    🐀

  18. CATHERINE M.S dit :

    Mais que fais-je donc dans cette galère ?
    Suis-je ici sociétaire
    Dans ce roman noir
    Cette « drôle » d’histoire
    Peuplée d’hystériques et d’assassins
    Planqués dans tous les coins
    Je suffoque et manque d’air
    En compagnie de ce commissaire
    Qui ne sait par quel bout
    Traiter cette affaire
    Je me mets facilement à trembler
    Comme une feuille de peuplier
    Quand, à la nuit tombée,
    Les personnages doivent presser le pas
    Et serrer contre eux leurs cabas
    Pour ne pas être importunés
    Voire même assassinés
    Comme ça pour un rien
    Espèces de vauriens !

    Aucune page n’est épargnée
    J’ai en permanence le souffle coupé
    Moi qui n’aime que la légèreté !
    Dans aucun chapitre je n’ai ma place
    Je manque d’air et d’espace
    De silence et de grâce
    J’aspire au calme et à l’harmonie
    Mon univers c’est la poésie
    Moi, petite rime,
    Les menaces me dépriment
    Vite, que je me carapate
    De cette histoire scélérate
    Et que je retrouve enfin mes pénates !

  19. 🐻 Luron'Ours dit :

    ÉCHAPPÉ… BELLE

    Je me demande ce que je fais là, assis, debout, jamais couché, je mène une vie de bâton de chaise. Je suis à plaindre. L’auteur n’est pas à la hauteur. Serais-je mal vissé, la faute à qui ? Je serais un mauvais sujet, je ne suis pas un bon parti. Pourtant, j’en suis, de cette époque, je cuisine au wok, je me mets en transe, et je voudrais m’unir. Lui n’a pas trouvé mon pendant. J’aspire mon alter ego, mon double… Lorsque je me mire, j’aperçois une terre arable, un tertre vert, un ciel changeant, lui, n’y voit que du bleu. Toutefois il a réussi, TomTom, à remplir tout un rayon de mes aventures, ennuis, uniformité. Ou bien, alors, il écrit en creux… Naguère, j’aurais été le chevalier d’Eon, madame de… Aujourd’hui, je suis un chassé croisé…
    🐻 Luron’Ours

  20. 🐀 Souris verte dit :

    648
    Il y a dans la vie des concordances saissantes.
    Arrivé à la gare j’apprends que mon train est annulé. Passablement contrarié je m’installe confortablement dans la salle des pas perdus. Au bout d’un banc un carton et juste à côté de moi un bouquin à la couverture noire et un chat qui penche la tête, fixe dans mes yeux un regard perçant. Je lis le résumé… Il s’agit d’un voyageur un peu désemparé avec son chat Biscotte. Il leur arrive… Bon ! J’aime les chats et décidai d’entamer la lecture. Je passais assez rapidement attendant l’intervention certainement amusante du matou. Au bout d’une soixantaine de pages, toujours pas de Biscotte. Il faut bien dire que les aventures du voyageur n’étaient pas passionnantes et j’imaginais le chat se grattant l’oreille en se demandant bien ce qu’il faisait là d’autant qu’à la fin le maître l’a oublié !
    Cela laissait supposer une suite. Un deuxième tome  »à la recherche du greffier perdu » .
    Je me levais dégourdir mes jambes, intrigué j’allais vers le paquet quand il me sembla le voir bouger. J’appelais le chef de gare ayant peur de ce que j’allais trouver. Il l’ouvrit prudemment un chat en jaillit.
    Le chat penchait la tête, me fixant d’un regard perçant.
    J’étais complément déstabilisé avec l’impression de vivre à l’intérieur de l’histoire que je venais de finir.
    Était-il le héros de ce roman dans lequel il n’avait pas un grand rôle sauf celui de se faire porter !
    🐀 Souris verte

  21. Grumpy dit :

    Ah je jubile ! Elle ouvre un nouveau livre. J’adore me glisser dedans pour vivre avec elle une nouvelle aventure. Pourvu que pour une fois elle ait fait un bon choix, parce que hélas, le dernier lu n’a pas été franchement captivant.

    Je me souviens de m’être tellement fait suer quand, lorsque nous avions commencé à lire ensemble, elle avait choisi l’interminable, ennuyeux à périr «du côté de chez Swann». Ce qu’on a pu traîner les pantoufles et bailler ensemble pour en venir à bout ! Le pire de ma vie intra bouquin je crois.

    Ce pensum nous avait vaccinés tous les deux, on en avait ri. Désormais et d’un commun accord, après nous être aperçus que nous avions à peu près les mêmes tomes crochus, nous avons cessé d’essayer de philosopher pour nous mettre à romantiser ou à policer.

    Depuis ce changement de braquet, on se régale tous les deux d’insipides mais légères ou drôles histoires d’amour ou de polars aux coups fourrés bien ou mal gratinés.

    On jouirait presque ensemble du grand frisson quand arrive, enfin, la scène érotique, on se moque du détective les pieds pris dans le tapis de ses enquêtes mal fagotées. Il nous arrive chacun à son tour de lire 3 pages sans en retenir une miette, l’autre est toujours là pour rabouter le fil de ce qu’il s’est passé.

    Moi je suis discret, utile, je ne prends pas de place et surtout je la ferme. Jamais je ne la ramène quand l’histoire tourne mal ou qu’on en voit arriver la fin comme un nez au milieu d’une figure. C’est elle qui a choisi, n’en pensant pas moins, j’évite de la vexer. Jamais je ne rouspète lorsqu’elle décide d’éteindre la lumière et que je vais devoir attendre jusqu’au lendemain pour reprendre la lecture avec elle.

    Il m’arrive parfois de me demander ce que je fais dans ce roman mais quel qu’il soit, j’y ai ma place c’est sûr, j’ai beau n’être qu’un morceau de carton, je suis son indispensable signet, je suis son garde-page, je l’aime tant…

  22. FANNY DUMOND dit :

    Je me demande ce que je viens faire dans ce roman. Si j’y ai ma place.

    Je suis à mi-parcours de sa rédaction et soudain prise de doutes sur cette idée d’avoir entrepris mon autobiographie. Écrivain du dimanche, j’étais emballée de raconter ma vie extraordinaire. Ma poignée de proches et amis ne tarissaient pas d’éloges sur ma prose et étaient impatients de connaître sa suite. Alors, fière de mes prouesses en la matière, l’idée m’était venue d’être lue sur la toile. Mais voilà que parmi les rares commentaires reçus, certains m’ont découragée de la poursuivre ! J’ai vite compris que ce genre littéraire n’intéresse personne et que tout le monde s’en tape de lire la vie des autres. Ouais ! sauf qu’elle se vendrait comme des petits pains si j’étais connue tels certains écrivains, politiciens, journalistes et autres stars. Quelques coquilles résiduelles. Ok ! sauf que je n’ai pas pléthore de relecteurs à remercier et que ces sacrées fautes s’ingénient à passer inaperçues, malgré mes nombreuses relectures. Et celui qui m’avait scotchée : pour en prendre de la graine, lisez la mienne. Ah !

    C’est pourquoi, ce matin, je clique sur le fichier et l’envoie à la corbeille.

    Je vais me lancer dans l’écriture d’un Feel-Good !

  23. Nadine de Bernardy dit :

    Je me demande ce que je viendrai faire dans les nouveaux romans de mon auteure, parce que, si j’ai bien compris, elle a décidé de changer de genre du tout au tout. Une reconversion définitive qui ne fait pas mon affaire.
    Connue pour ses écrits de S.F, la voilà qui veut s’exercer à la littérature sentimentale ! Dans son style habituel j’étais un personnage sulfureux, sans pitié, haï par tous.
    Spectror on m’appellait, tout un programme, voilà qu’elle voudrait m’édulcorer, me rendre mièvre en changeant mon nom pour couronner le tout. Je me suis insurgé, lui rappellant nos décennies de bon compagnonnage, les ventes incroyables de ses romans, les prix obtenus dans divers pays.
    Rien à faire, elle propose des compromis inacceptables, me changer en Hector, gentleman séducteur. J’en frémis d’avance. Qui s’appelle encore Hector au vingt et unième siècle ? Ce n’est pas parce qu’elle a quatre vingts ans qu’il faut sombrer dans le ridicule, la guimauve de roman de gare.
    Me tenant en bonne estime, elle est cependant embarrassée et soucieuse de mon sort. Mon auteure cherche des solutions, cogite presque jour et nuit.
    Voilà, elle l’ a trouvée, la solution. Elle va m’offrir à un jeune auteur méconnu en quête de personnage. Avec un peu d’imagination de sa part , je pourrais continuer ma carrière.
    Ce n’est pas pour me déplaire, du nouveau, du neuf, j’aurai ainsi le plaisir de partager mon expérience avec un fringant débutant qui veut en découdre.
    Grâce à une recherche fructueuse de ma vieille complice, j’ai retrouvé, quelques jours plus tard, la bonne place dans avec le bon romancier.
    Adieu Spectror, bonjour l’inconnu.
    Le plus jouissif est que je ne sais pas encore comment celui ci va me baptiser, ce qui va m’arriver, je vous laisse le soin de le découvrir.

  24. camomille dit :

    Je me demande ce que je viens faire dans ce roman ?
    Certes, l’auteur veut me faire intervenir pour le final, histoire de provoquer un effet inattendu… mais tout de même ! Il y a burlesque et burlesque.
    Il raconte l’histoire d’un mariage princier à rebondissements, et il veut que j’intervienne juste à la fin lorsque la princesse prononce le fameux « OUI ».
    Jamais, de toute mon existence, j’ai eu à intervenir dans une cérémonie de mariage.
    Pourtant, j’en ai vécu des aventures cocasses !
    Mais là, ce sera la honte pour la pauvre princesse et ça me fait de la peine.
    Il ne veut même pas que je m’exprime à l’étouffé… vous savez quand on serre bien les fesses au maximum et qu’on me laisse sortir tout doucement ?
    Non… Il veut que je m’exprime franchement – bruyant et prolongé.
    Un vrai pet quoi !

  25. iris79 dit :

    Je me demande ce que je viens faire dans ce roman.
    Si j’y ai vraiment ma place ?
    On m’avait vendu un récit d’aventure, un souffle de liberté, des horizons lointains et me voilà coincé entre deux amoureux transis qui n’arrivent pas à déclarer leur flamme. Mais c’est d’un ennui !
    Je ne sais pas moi, si au moins ils se baladaient dans un parc pour parler, se séduire. Si au moins l’un d’eux avait la bonne idée de faire un tour de barque, un tour de parc ! Mais non, je suis assigné à résidence dans un appartement miteux dont les fenêtres donnent sur un mur…Une impasse ! Impossible de s’échapper de ce roman, de cet appartement, de cette situation…J’ai envie de les secouer les amoureux, de dire au mec de ne pas avoir peur de se prendre un râteau car ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu’ils s’aiment bon sang ! Allez ! Un peu d’audace ! Sortons de là !
    Je rêve de revêtir des tenues légères, ou des costumes de pirates, de héros ou d’héroïnes d’un autre temps qui ont fait fantasmer ou avancer le monde ! je veux qu’on m’aime qu’on m’applaudisse, qu’on me serve des mets exotiques, je veux marcher dans la jungle, voler au-dessus des nuages !
    Je n’en peux plus des regards en coin, des pensées enfouies, des peurs sans fondements, des périphrases alambiquées qui tournent autour d’un amour naissant. ! Il parait qu’il y a un public pour ça, très bien ! Mais par pitié ! Sortez-moi de ce roman, ce n’est pas le mien ! Allez, arrêtez de vous torturer pour savoir si votre relation va choquer ou si c’est bien ou mal de vous aimer. La vie est courte, il faut en profiter ! Plongez dans l’inconnu, Laissez-vous porter mais s’il vous plait, faites entrer un autre vocabulaire dans ce roman ! J’ai besoin d’air, de soleil, de mouvements…
    A moins que…Attendez…Mais qu’est-ce qu’il lui arrive au Don juan là ? Je n’y crois pas ? Ça y est ! Il prend son courage à deux mains ! Mais oui, ça y est, il ose ! Enfin ! On sort de l’appartement. Il a fait une valise ! Ils vont chez elle, elle fait aussi sa valise ! Ils ont le sourire ! Oh ça sent bon ça ! Oh attention il l’embrasse…A ben ce n’est pas si gnangnan que je le croyais finalement ! Ce n’est pas si désagréable que ça. Je crois que je commence à les aimer ces deux-là ! Ils se chuchotent des trucs à l’oreille, leurs yeux pétillent, on va à la gare…Bien bien ! Finalement on va voyager !
    Peut-être que tout compte fait, ça va être excitant de suivre leur aventure !

  26. Laurence Noyer dit :

    Et maintenant que vais-je faire
    Dans ce roman, long comme une vie
    J’en suis devenue la prisonnière
    Enfermée dans mon propre récit

    Toutes ces heures, toutes ces nuis
    A espérer qu’un lecteur viendra
    Me sortir des alinéas
    Je ne veux pas y finir ma vie

    Et maintenant que vais-je faire
    Ma longue vie n’est pas un roman
    Je n’ai pas l’ardeur de Jane Eyre
    Un livre n’est pas un carcan

    Vous mes amies, de l’utopie
    Antigone et Madame Bovary
    Délivrez-moi de l’illusion
    Je suis un mythe, une fiction

    Et maintenant que vais-je faire
    Hors du roman dont j’étais le produit
    Je suis maintenant sortie d’affaire
    Aujourd’hui, c’est moi qui lis.

  27. Antonio dit :

    « Qu’est-ce que je fous là ?

    Vivant, personne ne me connaissait à Buckton, et maintenant que je suis mort, on est venu me chercher. Deux agents de recherche motorisés, sapeurs artificiers de l’Intelligentsia, m’ont embarqué « tapu militari », la phrase tout entière, le sujet, le verbe, le complément, tant qu’il y avait l’idée et l’émotion derrière. Ils ne m’ont pas dit où j’allais, le voyage a duré le temps d’un éclair. Pas de génie, non, plutôt de déni de toute la création.

    Parce que j’ai vite compris quand j’ai intégré les baraquements, j’ai compté un millier de blocs, des paragraphes bien rangés, avec des marges parfaites pour avoir la place d’annoter lors des promenades des visiteurs. Je ne sais pas combien ils étaient autour, à attendre qu’on leur ouvre la première page. Une enseigne rouge couvrait la porte d’entrée avec l’inscription : « Prix Goncourt 2024 ». Ils clignaient leurs yeux d’impatience, comme dans un zoo, de dévorer nos émotions passées ultra-transformées pour les faire marrer ou pleurer.

    Je ne sais pas combien on était entassés, là, à l’intérieur, peut-être des dizaines de milliers. Un moment, j’ai cru reconnaître, de loin, une idée de Prévert, mais qu’est-ce qu’elle avait pris. Du maquillage ou de la torture, allez savoir. Mais les autres étaient que des inconnus. Ma phrase voisine avait vécu dans la tête d’un certain Freddy Michalski, un franc-parler que j’aurais bien aimé côtoyer dans l’arrache-cœur. C’était un traducteur de romans anglo-saxons, et particulièrement ceux de William McIlvanney. On a tapé la discute, vu qu’on partageait la même idée, sur une même scène. Tous ces morts ont tous eu le même manque de pot, je me suis dit. Pourtant, certaines idées vivaient encore, ce chien épileptique, par exemple, du vingtième arrondissement de Paris. C’était Pennac, il était encore en vie. Peut-être, lui, pourrait me dire ce qu’on fout tous ici, dans ce camp de concentration de créativité.

    — C’est un livre d’un genre nouveau, dit-il, me prenant de haut, comme si je ne lisais pas les infos.
    — C’est-à-dire ?
    — Une contribution d’auteurs collectifs un peu forcée. Mais je ne compte pas me laisser faire. Il devra payer des droits d’auteur !
    — Qui ça ?
    — C’est là le problème, je ne sais pas bien. Sur la couverture, il est écrit Martin Duchmoll mais je crains qu’il ne sache pas lui-même ce qui compose son roman.
    — Ah bon ?
    — Même le titre, il ne l’a pas imaginé.
    — Et c’est quoi ?
    — J’ai pu lire en arrivant : « J’irai piller vos tombes »
    — Mais c’est de moi, ça…
    — C’était ! … Vous êtes mort et vous pouvez vous assoir sur vos droits d’auteur ou vous retourner avec dans votre tombe. C’est impossible à détecter.
    — Mais c’est cracher sur mes idées !
    — Vous l’avez bien cherché un peu, non ? »

  28. Magali dit :

    Décidément, elle ne veut pas de moi.

    La tête penchée sur son papier, elle écrit, rature, retranche. Par moment, les lettres s’amoncellent à toute allure sous la pointe de son cayon. Ah oui, parce que c’est quand même le pompon: non seulement, elle gaspille du papier mais en plus, avec un crayon!!! Puis, d’un coup net, elle fait une trêve. D’une durée imprévisible. Jamais pareil, pas fichue de maîtriser son débit! Ah, ça m’agace de la voir bosser par à-coups, comme si elle courait un sprint après ses idées. Mais bon sang, c’est pas comme ça qu’on fait!! Moi, mes potes les algorithmes, ils y vont toujours au même rythme. Ils enregistrent la demande, farfouillent la Toile étape par étape ; ils suivent le protocole, quoi! Un peu comme quand on passe à la douane, si vous voyez ce que je veux dire? Ah, ben peut-être pas, parce qu’y en a plus trop des douanes. Bref.

    Alors, bon, je vous entends déjà: ok, j’avoue, je suis UN PEU addict aux mots clés. Mais n’empêche que c’est ça, l’efficacité. Parce que la pauvre, je la vois: elle continue de se torturer les méninges comme une diablesse. Elle a rien de mieux à faire? En plus, c’est pas comme si j’avais pas fourni la preuve de mes compétences. ça fait 6 mois que je turbine à la face du monde entier ! Ça me gêne un peu de vous le dire, mais entre vous et moi : je suis NO LIMIT… Recette de cuisine, discours présidentiel, article scientifique ou sonnet: je peux TOUT! Pas besoin d’Obama ou de Shakespeare pour s’éclater: je suis LÀ!

    Alors pour qui elle se prend, cette snobinarde? A quoi elle perd son temps, voutée sur son manuscrit, mâchuré de ratures et de taches de café? Sûr que c’est pas bon pour sa santé. Si elle continue comme ça, il finira déchiqueté comme les fleurs du cerisier après la pluie du printemps, son papelard. Oh, wao, je viens de faire de la poésie.

    Bon bref, elle m’énerve. Moi je suis prêt à à dégainer et elle, pour trois mots alignés, c’est une touffe de cheveux arrachée. Si c’est ça, l’humanité…

    Décidément, elle ne veut pas de moi. Je ne comprends pas…?!

  29. mijoroy dit :

    Une paille dans ma noix de coco je sirote le breuvage, que j’espère rafraîchissant dans l’étuve de la journée. Je me suis dégoté une bonne place à l’ombre et je commence à profiter de ce temps de repos. Vous pensez que je suis en vacances, hé bien non, c’est mon autrice qui est partie se « ressourcer » incognito en Laponie. Le froid polaire très peu pour moi. Encore heureux qu’elle ne soit pas en période de création. Qui suis-je ? Rassurez-vous je ne suis pas un personnage phare des romans de M.J.Giacometti pour la bonne raison que je suis un Basset Hound. J’accompagne le grand détective Antoine Decourcelles, héros de l’autrice, dans toutes ses enquêtes. Enfin j’accompagne, c’est vite dit, je suis couché dans mon panier derrière le bureau d’Antoine, et j’alterne observations des allées et venues des prévenus, de temps en temps je me traîne en salle d’interrogatoire. Mais je déteste lorsqu’il m’emmène en salle d’autopsie. Mon flair est assailli par les odeurs de produits chimiques qui m’irritent les naseaux. Ne parlons pas des effluves pestilentiels des cadavres, c’est une torture. Par contre, la libération d’endorphines dans l’action des courses poursuites, voir mon Antoine tendu comme une ligne à thazard, les doigts serrés sur son volant à s’en faire blanchir les articulations, ça c’est passionnant. Quand on rentre à la maison le soir, j’ai les meilleures croquettes et mon Antoine se détend en me gratouillant le dos. Comme vous voyez je suis une sorte d’accessoire vivant. Alors est-ce que j’ai bien ma place dans un roman ? Je suis loin d’être aussi populaire que mon cousin Rex, qui lui est très actif dans la résolution d’enquête ou la course aux malfaiteurs. Nan, je m’interroge sur le choix de M.J.Giacometti pour me donner vie aux côtés d’Antoine. Elle aurait pu lui accoler un matou tout ronronnant, mais moi un Basset Hound depuis dix ans je me pose la question de ma légitimité dans un roman policier où je n’ai aucune compétence judiciaire. Vous en pensez quoi ami lecteur ?

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