À juste titre

Lorsque j’ai commencé à animer des matinées d’écriture créative au CFPJ, la grande école de journalisme à Paris, j’intervenais, sous le parrainage de Bernard Soulé, le dernier jour du célèbre stage
 » Écrire pour être lu « .
Mon animation à l’écriture créative était très appréciée par les participants. Si bien que le directeur pédagogique me proposa de créer mon propre stage d’écriture créative appliquée au journalisme. Il décida de le titrer :  » Dynamiser son style. »

Catalogué dans les formations du CFPJ, il attira des journalistes, mais pas autant qu’espéré. J’ai alors proposé le titre auquel j’avais pensé dès sa mise en place :  » Libérer son écriture et enrichir son style « . Il fut adopté. Il connut vite un vif succès. Mon stage ne désemplissait pas. À tel point que des écoles concurrentes inscrivaient des participants-espions pour tenter de le plagier. Quand je décelais un espion, je lui proposais de créer un stage spécifique pour son donneur d’ordre. Ce qui se produisit quelques fois…

Le CFP gagnait beaucoup d’argent avec ce stage, si bien que l’école me m’acheta le contenu et la marque, c’était, il y a un quart de siècle, il perdure encore.

Pourquoi relater cette anecdote ?

Parce que, comme le nom d’une activité, le titre d’un article ou d’un ouvrage détermine son succès. Un titre permet de passer de quelques dizaines d’exemplaires vendus, à des centaines, voire des milliers.

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

9 réponses

  1. Gilaber de Florates dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec vous parce que j’en ai fait la triste expérience avec mon recueil de nouvelles publié en juin 2022 et qui n’a pas connu le succès que j’attendais… Convaincu aujourd’hui que son titre en a été une des causes…

    La plupart des nouvelles ont été écrites au cours de la deuxième vague de la Covid 19. Durant cette période, j’ai imaginé une fiction qui se déroulait pendant et après le déconfinement. Elle raconte que rien n’a subsisté aux désastres engendrés par la pandémie et il fallut trouver des solutions pour redonner aux miraculés, l’espoir en la survie de l’humanité. Et dans mon esprit, nous devions absolument, nous reconnecter à la vie. J’ai donc donné comme titre à cette fiction : « Le monde de Fysche Jack », un jeu de mots en référence à la petite fiche que l’on peut trouver au bout des écouteurs pour les connecter à nos téléphones portables. Mais le titre ne s’est pas révélé « ACCROCHEUR », parce qu’il ne traduisait pas clairement ma pensée. Alors qu’une autre histoire, qui me touche plus personnellement dans mes racines parentales, aurait été mieux appropriée… il s’agit « D’une histoire d’amour au temps de Pompéi »…

    Un prochain recueil est en cours de correction, auquel je pense donner comme titre : « Une rencontre », qui est avant tout, celui d’une fiction qui le compose… cependant à mon sens, le titre est aussi l’appel de ma rencontre avec les futurs lecteurs… mais sera-t-il compris comme tel ?

  2. Isabelle dit :

    Pascal, que de souvenirs dans ces quelques lignes… Et un hommage au très beau titre que tu trouvas pour le magazine du Cfpj consacré aux librairies de la Rive gauche qui disparaissaient au profit des boutiques de mode: « Saint Germain des Prés se livre au luxe » 😊

    • Pascal dit :

      Merci, Isabelle, pour cette annecdote de que j’avais complètement oublié. J’espère que tout va bien pour toi, j’ai toujours admiré ton travail et ta motivation. Permets-moi de te faire une bise.

  3. Un titre c’est un peu comme le parfum d’une fleur. C’est souvent lui qui nous fait nous rapprocher d’elle, nous donne envie de la respirer, lui donne sa singularité, et nous la fait préférer à beaucoup d’autres.

  4. 🐀 Souris verte dit :

    Oh que oui… Et surtout faire bien attention que ce bon intitulé ne soit pas déjà déposé !!! 🐀

  5. mijoroy dit :

    Je partage le point de vue. Le titre est vraiment la vitrine du propos. Soit il accroche soit trop banal, il ne fait pas mouche et c’est l’effet du soufflet qui retombe. Cependant choisir un titre, comme cela est un exercice qui donne du fil à retordre.
    Sinon « libérer son écriture », m’accompagne toujours quand je veux stimuler mon style ( comment ça il est déjà pas pour piquer des vers?), et surtout travailler ces mots qui déambulent dans mes pensées pour être choisis et couchés sur le papier.
    Sinon j’aime aussi « Carnet de l’écrivain » de Susie Morgenstern et Theresa Bronn, c’est une pépite où fourmille moult idées pour écrire.

    • Gilaber de Florates dit :

      Bonjour Mijoroy,
      Je me référence également souvent au livre de Pascal, source de très bons conseils. Par contre je ne connais pas « Carnet de l’écrivain », que je ne manquerai pas de me procurer.
      Merci pour l’info, cordialement.

  6. ACHILLE Dominique dit :

    En peinture et autres arts plastiques, les « sans titre » pullulent. Imaginons des livres ou articles « sans titre »…

    • Nous vivons une époque de déstructuration ; où sa seule créativité est l’inversion, faire le contraire de ce qui est. Mais, à partir où on essaie de « détricoter » une trame qui existe « déjà », où est la créativité ?

      Une toile ou un livre, sans titre, c’est, me semble-t-il, un être qui n’aurait pas de prénom.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.