742e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat


Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter. Mais…
Inventez la suite
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter. Mais…
Un petit mille-pattes en train de marcher sur un chemin de campagne.
Il travaille au village voisin et il doit être en retard.
Mais non, les cloches sonnent. Se serait-il trompé d’heure.
Sa baraque à frites il la voit de loin. Oh ! oh ! à cette heure-ci elle est encore vide.
Il pense à toutes ces papatates à éplucher avant d’avoir de belles frites !
Et puis et puis en ce moment les affaires qui ralentissent.
Avec tout ça le petit mille-pattes il a mal à la tête.
Il a une lueur d’espoir, comme toujours.
Il a entendu dire qu’à la grande ville on y prête des membres humains. C’est tout nouveau, ça vient de sortir.
Et s’il s’y mettait aussi. Ça pourrait être marrant.
́Lui il prêterait des pattes à longueur de journée. Oh pas des pâtes macaroni ou des spaghetti ; il n’est pas encore rital !
Et voilà que notre mille-pattes il se lance ; il s’est tellement lancé qu’après quelques jours il a déjà un énorme succès.
On y vient de toute la région pour ses belles petites papattes.
C’est dingue se dit-il plusieurs fois par jour.
Je suis devenu prêteur de papattes, incroyable.
Et grâce à cela, la vente de frites et maintenant de gaufres, de barbe à papa … elle part à la hausse.
Youpi un peu plus d’oseilles, tout à coup !
Celles et ceux qui viennent le voir, il en profite. Des fois ils exagèrent, on demande 200, 300 pattes à la fois et cela souvent pour une même personne.
Ensuite ce qui est également très bizarre c’est qu’après la demande de toutes ces papattes, les personnes elles filent à une grande vitesse chez les deux pâtissiers du village.
Ouais dingue dingue : les amoureux des papattes c’est vraiment incompréhensible : une fois qu’ils en sont équipés ils ont par la suite une envie folle de de … mille-feuille.
Bizarre Bizarre vous ne trouvez pas ?
Mimille-pattes et mimille-feuille, qui font subitement la paire. Un couple semblant parfait.
Et cela pour la grande joie et le bonheur de notre mille-pattes prêteur et des 2 pâtissiers du village.
Comme dirait l’autre, des ingrédients qui permettent d’améliorer le quotidien, en mettant un peu plus de blé dans les épinards !
Ma vue est voilée.
Une ombre blanche se penche vers moi. Elle tapote mon bras. Que fait-elle ? Une injection ? Elle met un temps infini ! Elle doit avoir les deux pieds dans la même sandale !
Une ombre noire m’enveloppe.
– Monsieur 3237 ! Monsieur 3237 ! Réveillez-vous !
Une main aux doigts de fer me balance une paire de claques !
Efficace le réveil !
– Enfin de retour parmi nous, Monsieur 3237 !
– Pourquoi m’appelez-vous ainsi ?
– Faites pas attention, c’est le numéro de votre chambre. C’est la procédure !
– Alors, et cette opération ?
– Un beau succès ! Constatez vous-même ! Allez zou debout !
Impatient, je me lève d’un bond ! Et retombe aussitôt, assis sur le lit. J’analyse la situation. J’expose le problème et j’explose :
– Bande d’incompétents, d’incapables inaptes et inintelligents…
– Calmez-vous Monsieur 3237 !
– Vous la dame de fer, expliquez-moi pourquoi mes pieds ne sont pas dans la bonne direction ? Expliquez-moi comment je vais pouvoir anéantir cette bande de demeurés qui ne savent que mélanger leurs bras, leurs jambes etc…au gré de leurs folles lubies !
– Mais, c’était la volonté du Président. Améliorer la santé, donc la vie des citoyens grâce aux membres amovibles.
– Sauf, que Monsieur Le Président, a eu beau légiférer, tout le monde a transgressé les règles, même ceux qui devaient faire appliquer la Loi. Et maintenant, c’est la chienlit !
– Ce n’est pas si grave, ce petit inconvénient ! Il faut voir le bon côté des choses, Monsieur 3237.
– Développez, madame 0000 !
– C’est simple : quand vous voudrez avancer, reculez ; et quand vous voudrez reculer, avancez !
– Et vous, vous avez intérêt à reculer si vous ne voulez pas que je vous réduise en limaille de fer ! Allez chercher illico presto…
– Illico Presto, je ne le connais pas !
– Ah, je comprends ! Vous avez dû subir une dégénérescence neuronale dès la naissance ! Je veux voir IMMEDIATEMENT le responsable !
Elle partit en grinçant des dents ! Enfin, je suppose que c’était les dents…Je n’ai pas le temps d’approfondir la question, que le responsable arrive, tout rabougri, tout contrit :
– Je vous présente toutes mes excuses pour cet incident. Je vais prévenir immédiatement le service d’urgence en vue de réparer cet acte impardonnable ! Allongez-vous et reposez-vous ! Dans cinq minutes, vous serez au bloc ! Et pardonnez-nous !
Confiant, je fermais les yeux et m’endormis aussitôt.
Et pendant ce temps, dans le couloir, Monsieur Le Responsable téléphonait :
– Ici, numéro 1 : débranchez immédiatement le Robot 3137 ! URGENCE ABSOLUE !
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’Etat légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter.
Mais enfin, le Créateur rentra de quelques siècles de vacances.
Le premier jour, il aperçut un pauvre hippopotame titubant sur les longues pattes d’une girafe et s’écrasant sur son nouveau-né. Et Il vit que c’était mal.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin.
Le deuxième jour, un éléphant – rose ! – essayait de rester sur une seule de ses pattes de flamand, rose. Et Il vit que c’était mal.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin.
Le troisième jour, un paresseux tentait en vain de s’ccrocher aux branches avec des pattes de crocodile et s’aplatissait au bas de l’arbre. Et Il vit que c’était mal.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin.
Le quatrième jour, un coq sur des pattes de kangourou raflait tous les vers aux autres animaux de la basse cour. Et Il vit que c’était mal
Et il y eut un soir, et il y eut un matin.
Le cinquième jour, un lièvre avait été condamné par un fabuliste à se trainer sur ses pattes de tortue . Et Il vit que c’était mal.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin.
Le sixième jour, une langouste… au « Pied de cochon », …« c’est quand même bon… ! » tentaient d’argumenter des noctambules à Paris… Et Il vit que c’était mal
Et il y eut un soir, et il y eut un matin.
Alors, le septième jour, Il s’emporta dans une terrible colère. Il maudit pour toutes les générations les descendants du prétendu scientifique à l’origine de cette stupide invention. Un charlatan de magicien. Un progrès scientifique… ? Non mais, ils se prennent pour qui ?
Il fit à nouveau construire un navire, interstellaire cette fois, par une famille élue. Y embarquèrent des couples de toutes les espèces animales. A nouveau un immense déluge. …Etc…On connaît l’histoire.
Il en finit donc avec la Planète des Singes du prophète Pierre B .
Et Il vit que c’était bien, et Il se reposa.
La semaine suivante, Il s’occuperait de la Planète Terre.
Il avait remarqué en jetant juste un œil, que ceux-là non plus n’allaient pas très bien : désormais, une excroissance apparaissait au bout de leur bras pour tenir leur engin portable. Ils courbaient tous l’échine, les yeux rivés dessus. Leur boîte cranienne avait retréci depuis qu’ils laissaient leur intelligence artificielle réfléchir à leur place. Les femmes des pays pauvres louaient légalement leur ventre pour éviter souffrances et contraintes aux femmes des pays riches désireuses de procréer…Pas seulement leur corps n’était affecté. Dans leur mentalité, plus question de prêter main forte à son voisin ou donner un coup de main à son prochain. Chacun pour soi, telle était leur loi. Il ferait là-aussi un grand ménage salutaire.
Puis, Il repartirait se divertir encore un peu, pour quelques siècles ou millénaires peut-être. Et Il s’en laverait les mains. Après Lui le Déluge.
La Genèse réécrite, pas mal du tout !
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter. Mais…ce faisant, il donna la main à tous les trafiquants qui, au pied levé, pratiquèrent le prêt à l’usure. Et ce fut le talon d’Achille d’un État qui voulait tout légiférer au pied et à l’oeil.
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou de louer ses membres, on ne pouvait que les prêter.
Mais après que certains s’étaient retrouvés affublés de deux bras gauches ou de deux jambes droites, on ne compta plus les accidents et les hôpitaux n’en pouvaient plus de réparer les dégâts. Et puis les secrétaires s’emmêlaient les pinceaux sur leur clavier et envoyaient des courriels qu’il aurait fallu un décodeur pour les lire. Les ouvriers ne parvenaient pas à fabriquer correctement leurs pièces au grand dam de leurs patrons qui s’arrachaient les cheveux à la lecture de leurs performances au CAC 40. Les chutes se comptaient par centaines Les exemples étaient si nombreux qu’il aurait fallu embaucher une multitude de cols blancs pour les lister. Quand quelques petites malines consultèrent le dictionnaire pour connaître la définition cachée du mot « membre », elles ne se sentirent plus de joie de contourner la loi et d’économiser des milliers d’euros que leur aurait coûtés une phalloplastie. C’est ainsi que, pour le plus grand bonheur des personnes mal dans leur corps, des échanges de sexes se firent sous le manteau et que l’État n’y vit que du feu.
Pour l’intérêt général, l’État créa une nouvelle agence pour s’emparer du sujet, mais à ce jour, les contribuables sont toujours dans l’attente des résultats de leurs enquêtes.
Ce soir là, vaguement désoeuvrée, je surfais sur le Net, tandis que, Caroline, ma coloc, lisait à l’autre bout du canapé. J’avais réussi à me faufiler sur le Mauvais Coin et me régalais de quelques annonces illicites. Soudain je m’exclamai :
« Oh, c’est trop fort ! Ecoute ça !
Vend :
– deux bras musclés, poignets souples, mains de pianiste
– deux jambes robustes, aux mollets bien galbés, pieds faciles à chausser
Non mais tu te rends compte, ça devient du grand n’importe quoi ! »
Caroline s’esclaffa
– « Après tout pourquoi pas ? Si ça peut convenir à quelqu’un ? »
Moi, ça ne me faisait pas rire. Je trouvais toutes ces annonces très choquantes. Comment pouvait-on vendre des parties de son corps ? De toute manière, quand des chercheurs avaient triomphalement annoncé la possibilité d’avoir des membres amovibles, je n’avais pas partagé l’enthousiasme générée par cette soi-disant avancée médicale. Même s’il était interdit de les louer ou les vendre, il y aurait forcément des trafics ; et voilà que les annonces du Mauvais Coin confirmaient mes prévisions !
Mais Caroline elle, pensait que ces nouvelles possibilités permettraient aux gens qui le souhaitaient d’améliorer leurs corps. Pour me convaincre, elle me demanda de me planter en petite tenue devant le grand miroir du salon. Bon, c’est vrai que mes bras maigrelets pouvaient être remplacés sans remords . Et mes cuisses de mouche, mes genoux osseux, mes trop frêles chevilles, est-ce que je n’aurais pas aimé les échanger contre les jambes citées dans l’annonce ? Oui, bon, peut-être…
Alors elle prit les choses en main. Me demanda ma carte bancaire, effectua une transaction, puis imprima une étiquette qu’elle colla sur un grand carton.
«Et voilà, on leur envoie tes bras et tes jambes et dans deux jours, tu reçois les nouveaux. »
En un tournemain, je me retrouvai comme ces poupées que des petites filles, peu désireuses de jouer à la maman, s’amusent à démembrer ! Caroline quitta l’appartement avec la grosse boîte et je me retrouvai seule, gisant sur le tapis. C’est alors que je vis sur l’écran de la télé passer ce bandeau : Attention aux traficants ! Ne louez pas de nouveaux membres, c’est une ruse pour s’emparer des vôtres !
Quelle horreur ! Ô Caro, vile traîtresse !
J’ai hurlé, hurlé .. .
…et je me suis réveillée ! Ouf, ce n’était qu’un cauchemar ! Je m’étais endormie assise, mon ordi sur les genoux. Un coup d’oeil à l’écran acheva de me rassurer : aucune annonce, aucun Mauvais Coin !
Je me levai, m’étirai.. .Caroline lisait toujours.
– C’est quoi ton bouquin ?
-Un vieux polar, que j’ai trouvé au fond d’un tiroir..
Elle me montra la couverture et je lus le titre.
– La poupée démembrée.. Ah non, ça ne va pas recommencer ! »
La marchandisation du corps battait son plein. Le monde d’hier avait basculé dans l’idéologie transhumaniste. L’homme « augmenté » proclamait l’obsolescence de l’Homo sapiens.
L’arrivée de l’IA nous faisait entrer dans une nouvelle ère, où l’humain avait la capacité de fusionner avec la machine, et devenir un hybride. Une espèce de cyborg.
Comme le disait un professeur en cybernétique — l’homme n’est qu’une machine, dont nous pourrons changer indéfiniment les pièces, et la mort — une maladie — dont nos enfants guériront . Il évoquait par là l’immortalité, par le transfert de la conscience, dans un ordinateur. Une « réincarnation numérique » en quelque sorte que, seuls, quelques privilégiés ou puissants de ce monde pourraient s’offrir.
Quant aux autres, ils pourraient toujours se contenter de membres amovibles et interchangeables. À ce sujet, je précise qu’il fallut très vite légiférer, car s’il était admis que ces membres étaient utilisés pour des personnes ayant perdu un bras ou une jambe lors d’un accident par exemple, les choses avaient pris rapidement une tout autre tournure.
En effet, beaucoup de personnes, pour paraître plus grandes, ou encore dans un seul souci esthétique, avaient recours à l’amputation. Grâce à des prothèses, elles pouvaient ensuite avoir des jambes parfaites qui n’avaient pas besoin d’être épilées, ainsi que des pieds dont les ongles ne seraient pas à manucurer. Certaines en avaient plusieurs dans leur garde-robe, et trouvaient facilement sur « Le Bon Coin numérique » des acquéreurs, pour se débarrasser des anciennes et en acheter des nouvelles.
Tout cela donna lieu à un nouveau consumérisme. La maison, la voiture de sport, ne faisait plus rêver. Et il fallait bien donner le change à ces robots humanoïdes tellement sophistiqués, toujours souriants, sexy, jamais fatigués et corvéables à merci, par la classe dominante.
Chacun redoutait ce temps — où l’homme augmenté de seconde zone —, deviendrait aussi obsolète que l’homo sapiens qui se refusait à donner son pouvoir à l’IA, et prônait le naturel. Quelques-uns seulement de leur caste seraient utiles à l’entretien et à la surveillance des machines.
Ce « meilleur des mondes » prédit par Aldous Huxley ne l’était au fond que pour les privilégiés qui légiféraient sur tout, afin de garder le contrôle. Quant à l’homme qui se croyait augmenté par toutes sortes d’implants ou de prothèses amovibles, il devait pour garder ses avantages — obéir au doigt et à l’œil à l’IA — qui légiférait sur tous les aspects de sa vie, et dont, par ailleurs, il était devenu dépendant.
Pour l’homo sapiens qui résistait à cette mainmise par l’IA, l’enfer numérique était sur terre. Il appelait de tous ses vœux, un événement cosmique qui pourrait mettre fin à toute cette folie. Ce qui eut lieu sous la forme d’une éruption solaire. Elle créa un tel chaos que l’humain qui n’avait plus rien de beaucoup humain se rendit compte que toute la technologie qu’il avait créée était vulnérable. Les satellites et les avions tombaient, et un black-out électrique planétaire qui dura plusieurs semaines mit fin à toutes les activités humaines.
Ce qui se passa ensuite, je vous le laisse imaginer. Si toutefois votre imagination est encore, fertile et vivante, pour n’avoir pas voulu la déléguer à l’IA. Ainsi, nous pourrions donner une suite à cette histoire. Qu’en pensez-vous ? 😊
La médecine politique venait de faire une fabuleuse avancée dans son art : les individus, membres d’une quelconque institution dans le pays pouvaient en être retirés, c’est-à-dire qu’ils risquaient,une fois élus, nommés être remplacés à volonté par le peuple. Ils étaient amovibles. Comme avancée, c’était magistral !
Bien entendu, dans le Haut Empyrée, on ne vit pas la chose du même œil, aussi s’empressât-on d’y mettre son grain de sel. Il fut donc interdit de vendre ou de louer les individus membres tels des esclaves de l’Antiquité, on ne pouvait que les prêter. Quoi, s’interrogèrent-ils, il était possible de prêter son siège, son poste, sa nomination ?…
Cela jeta tout d’abord lesdits individus membres dans une grande perplexité, mais finalement, la décision divine se révéla comme un grand chambardement qui donna de l’air et du mouvement à ces assemblée empâtées où ils passaient leur temps à se quereller pour des oui et pour des non. C’est ainsi que conseillers, députés, sénateurs et autres huiles gouvernementales échangèrent leurs sièges, fonctions, mandatures.
L’on assista alors à de bien étranges échanges comme la cession, certes temporaire, de l’auguste siège du président du Sénat avec le coussin avachi du député de la troisième circonscription de la Haute Marne. Ou encore, celle, énigmatique , du Préfet de Police avec la Directrice de la Danse à l’Opéra… D’autres transactions eurent lieu, incongrues, inattendues. Les réseaux sociaux s’en régalèrent.
Les emprunts de postes et de responsabilités allèrent bon train et l’on assista, plutôt qu’à une médecine, à un ballet institutionnel improvisé qui ravit le peuple. Finalement, il y eut du rythme, c’est ce qui plut.
Mais… quand même !
Tout est dans le « même »
Bravo Avoires, tu débordes imagination… Je me suis demandé si tous ces représentants du peuple pouvaient choisir leurs permutations… parce qu’en l’état actuel, certains sièges ou fonctions risquent de rester inoccupés…
Prends bien soin de toi et à bientôt.
La Play Mobilisation de l’humanité…
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Dans l’espoir d’éviter le trafic de membres, l’État légiféra sur le sujet. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres supérieurs et inférieurs, les seuls concernés par cette nouveauté technologique, que l’on ne pouvait que prêter.
Cependant, cette facilité à modifier son apparence physique allait créer une société d’humains Play mobiles, parce qu’en fonction de besoins particuliers, il était possible d’emprunter ces parties du corps rendues amovibles en se présentant dans les supermarchés qui s’étaient spécialisés dans l’adaptation des membres de rechange… Mais…
Des petits malins avaient flairé l’opportunité de gruger les plus crédules en proposant des prêts qui n’étaient pas autre chose que de grosses arnaques, et d’étranges annonces fleurissaient dans la presse ou sur la toile, présentées par les sites spécialisés en la matière et bien connus de tous :
— Prête bras sans mains percées pour le prochain Black Friday.
— Prête bras avec mains jamais prises dans un sac.
— Bon œil prête jambes avec bons pieds.
— Prête bras long à personne sans influence.
— Prête membres pour faire des ronds de jambe à personne qui cherche à plaire.
— Prête bras d’honneur pour exprimer sa grossièreté.
— Prête bras dessus, bras dessous pour amoureux.
— Prête bras de Morphée pour insomniaque.
— Prête gros bras pour jeune homme frêle.
— Pour femme ou homme timides, prête bras pour se jeter au coup de l’être aimé(e).
Les prêts de membres inférieurs faisaient la joie des personnes à mobilité réduite, qui pouvaient enfin mettre leur fauteuil au placard. Il en était de même pour les culs-de-jatte, qui envahissaient avec fierté les pistes de danse où ils se trémoussaient de bonheur.
Dans les hôtels, de vieux couples retrouvaient goût aux parties de jambes en l’air…
La palme d’or revenait au prêt des jambes d’Adriana Karembeu. Effrayé par cette annonce insolite et pour éviter toutes tentatives d’emprunts contre son gré, le célèbre top model vivait reclus dans un lieu tenu secret.
D’autres propositions étaient encore plus farfelues concernant tous les domaines sportifs :
Le football, avec le prêt des jambes de Kylian Mbappé, de Lionel Messi ou de Cristiano Ronaldo.
Le tennis, avec le prêt des bras de Rafael Nadal.
Le tennis de table, avec le prêt des bras des frères Alexis et Félix Lebrun.
La natation avec les prêts des bras et des jambes de Léon Marchand.
Le cyclisme, la boxe, le judo, etc. etc. et sans oublier les disciplines de l’athlétisme.
De bouches à oreilles, il se disait que d’autres membres se prêtaient sous le manteau. Ce qui faisait l’enchantement de jeunes personnes qui souhaitaient préserver leur virginité, tout en se délectant des saveurs du fruit défendu.
Mais, parce qu’il y avait un « MAIS »… Les demandes s’étaient avérées plus nombreuses que les offres proposées. C’est à ce moment-là que les évènements ont commencé à prendre une ampleur qui avait fini par déborder les services de la police et a submerger tous les hôpitaux. Des troncs d’enfants ou d’adultes de tous âges, dépourvus de bras et de jambes, parfois même émasculés, étaient découverts dans toutes les villes du pays et le phénomène avait progressivement gangréné le monde entier, ce qui agaçait fortement la plupart des chefs d’État.
Il y avait urgence. Lors d’un conseil extraordinaire des ministres, souhaité par le président de la République, en rejoignant leur place habituelle, chacun avait découvert posée sur la grande table, une chemise cartonnée de couleur rouge, ce qui signifiait que son contenu était de la plus haute importance et que le sujet serait traité séance tenante. Ils s’adressaient mutuellement des coups de mentons interrogateurs, se doutant que seuls les ministres concernés étaient au courant des raisons du bouleversement de leur emploi du temps. Mais le Premier ministre restait imperturbable, destinant un amical et convivial sourire à ceux et celles qui croisaient son regard. Ils avaient patiemment attendu l’entrée du président de la République et son commandement pour l’ouverture du dossier.
Ils avaient découvert un rapport détaillé de la situation sanitaire qui faisait suite aux différents constats établis par les préfets des villes concernées. La Play Mobilmania touchait tous les domaines sociétaux, mais plus particulièrement l’éducation où elle causait de profonds ravages, parfois irréversibles. Dans l’enseignement primaire et secondaire, les échecs scolaires se comptaient par milliers, ce qui avait généré une baisse considérable du taux de réussite à tous les examens, pour les brevets de la série générale et professionnelle ; les baccalauréats, qu’il soit général, technologique ou professionnel. Les diplômes de l’enseignement universitaire n’étaient pas épargnés.
Une projection clairement documentée démontrait qu’à court terme, tous les secteurs professionnels allaient manquer d’une main-d’œuvre indispensable à leurs bons fonctionnements, depuis les ouvriers de base et jusqu’aux dirigeants. Le niveau de compétitivité de la France en serait dégradé, ce qui laissait présager un sérieux effondrement économique du pays.
Le constat était le même pour la fonction publique et les principaux domaines régaliens. Comment allions-nous pouvoir subsister sans armées, sans police et sans justice ? Qui serait en capacité pour gérer la diplomatie, la politique monétaire et la fiscalité du pays ? Il y avait beaucoup d’ombre sur notre avenir si rien n’était envisagé pour endiguer la course folle au remodelage corporel qui s’était emparée de l’humanité.
Pour ce faire, le président de la République avait préparé un décret précisant que : « Le prêt de membres supérieurs et inférieurs humains est désormais prohibé et toutes les personnes concernées, doivent avoir retrouvé ceux qui leur appartiennent, dans six mois au plus tard, et ce, dès la publication de la présente injonction. Il ne sera pas accordé de dérogation ou de délai supplémentaire et tous les contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions pénales et courent le risque de l’amputation des membres étrangers à leur corps. »
Malgré l’empressement de la population qui avait pris à bras le corps la déplay mobilisation du pays, le président de la République avait été obligé d’accorder des délais supplémentaires, et, ce retour « à la normale », avait pris trois longues années pour repartir enfin d’un bon pied. Bien sûr, pour diverses raisons, il y eut des personnes qui ne retrouvèrent jamais leurs propres membres, elles ne furent pas bannies de la société. Mais elles devinrent des attractions de foire d’un passé révolu ou après la culture du genre, le monde avait traversé une période où la science avait perdu toute son humanisation.
Tu as bien détaillé le sujet, Gilaber, on voit que tu t’y connais !
Merci Avoires,
Je fais marcher mon imagination avec force et documentations…
Bien à toi et à bientôt, bises de nous deux.
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt l’Etat légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer des membres, on ne pouvait que les prêter. Mais il y a toujours un mais grain de sable propice à gripper la disposition prise contre les abus.
Des trafics s’organisèrent pour contourner, à l’opposé du but recherché. Comment cela s’est-il produit ?
Comme beaucoup de technologies hyper développées, celle-ci venait des laboratoires de recherches, ceux qui améliorent les performances des combattants sur les champs de bataille. Un soldat blessé, il fallait le remplacer rapidement. D’où l’imortance de ces prothèses qu’on pouvait regreffer sur un soldat boosté et promptement rétabli. Cela fut très pratique mais ne servit qu’à prolonger les guerres.
Certains athlètes les avaient utilisées pour des tests. On avait constaté qu’on pouvait améliorer les performances. On parlait de progrès. Les humains n’en finissaient plus avec ce mot. Le progrès toujours le progrès. C’est pour cette raison qu’ils faisaient la guerre. Pour améliorer les performances, mais pas seulement. « L’Hmme Augmenté », qu’ils disaient. C’était fascinant de les voir s’affairer autour de cette idée. La caste au pouvoir, à part les impôts et taxes, c’est tout ce qu’elle était arrivée à augmenter.
Mais comme ils inventaient des machines, ils entretenaient l’économie. Personne n’osait contredire le progrès.
L’IA avait pu être incorporée dans certains membres. Elle pouvait s’adapter à la psychologie du coureur ou du soldat. Elle avait son propre cerveau et pouvait aller au combat sans état d’âme. Elle concourrait ainsi au progrès. On avait même organisé des Jeux Olympiques des bras et des jambes les mieux cotés. C’est à partir de cette période que se profila le revers de la médaille. Puisque l’on pouvait les programmer à loisir, il intéressèrent certains particuliers non dénués d’intentions qui rapportent.
De nombreuses imitations envahirent un nouveau marché de contrefaçons. A partir d’une IA incorporée, on pouvait brouiller les images des caméras de surveillance.
Un jour, le chef suprême de la caste fut pris en otage. Une vidéo parut sur les réseaux. On lui avait greffé des bras et des jambes. Le pauvre courait dans le désert de ses idées. Il avait gagné le revers de la médaille.
Bonjour à tous !
Je ne parviens pas à mettre mon texte en ligne, j’ai vérifié sa longueur, le nombre de mots et autres, il est identique au précédent exercice… il y a peut-être un problème quelque par qui m’en empêche et je n’arrive pas à savoir pourquoi !
Bon dimanche.
N’ouvrir qu’une seule page Entre2lettres. C’est peut-être ça le problème !
Bonne journée !
Bonjour Michel-Denis,
Je n’ai qu’une seule page ouverte… et malgré plusieurs essais cela ne marche pas… même en tronquant certaine partie de mon texte…
Merci pour l’info au cas où…
Oups… certaines parties… c’est mieux !
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter…
… Mais ces prêts nécessitaient une organisation assez laborieuse et assez risquée.
En effet : Retirer son propre bras, qui s’engourdit pendant la nuit et empêche de dormir, est simple à gérer. Mais voir partir ses jambes, passées ponctuellement à un autre individu, qui en a besoin pour faire une longue randonnée (que ses propres jambes ne pourraient faire) est un acte à haut risque. Si l’emprunteur est accidenté avec vos jambes et les ramènent en vrac, que va-t-il se passer ?
Si, par ailleurs, vous prêtez votre bras et votre main à quelqu’un qui doit jurer de dire la vérité, toute la vérité en levant votre bras au lieu du sien, au tribunal par exemple, serez-vous tenu pour responsable de son éventuel parjure ?
La médecine fait des avancées technologiques qui ne sont pas toujours sans risque…
Un conseil, faites avec vos propres membres ce que vous pouvez faire et laisser les autres faire ce qui ne vous est pas accessible en attendant de pouvoir acquérir des membres bioniques avec lesquels vous ferez ce que bon vous semble..
Qui n’a jamais rêvé avoir la possibilité de remplacer un ou plusieurs membres de son corps car l’image renvoyée par le miroir (d’ailleurs qui a inventé ce truc !?) nous fait mochement grimacer et grisaille notre esprit ?
Ben l’IA a trouvé la solution ! Pas bête la p’tite ! Un jour un éminent chercheur fatigué de voir les vilaines jambes de son épouse, exprima via son ordinateur le désir de pouvoir changer à souhait les membres en fonction de l’humeur du jour.
Et voilà notre méga ordinateur piloté par l’IA qui se lance dans de longues études techniques, de longs calculs, etc, etc…
Le résultat fut spectaculaire. Il dépassait l’imagination. Après plusieurs essais tous concluants, les membres devinrent amovibles. Les entreprises croulaient sous les demandes. Tout le monde voulait ressembler à un Légo.
Comme tout commerce qui se respecte, il y a les produits d’entrée de gamme, moyen de gamme, haut de gamme et le grand luxe. Chacun choisit en fonction de ses moyens, mais lorgnait vers le haut, voire le très haut de gamme. Les réseaux sociaux saturèrent. Il y avait ceux qui cherchaient soit des bras ou des jambes pour une soirée, ceux qui louaient à prix d’or leurs nouveaux membres.
Ce ne fut pas du goût de l’état qui mit le holà à tout cela manu militari, n’ayant pas trouvé comment se faire des sous avec ces « marchés parallèles ».
Seuls les prêts étaient autorisés. On devrait leur greffer l’IA à ces cols blancs !
Qu’à cela ne tienne. La population savait faire dans la discrétion : dark web, messageries cryptées, rendez-vous dans les sous-sols et ainsi de suite.
Les gens de bonne foi se lassèrent assez rapidement. Les petites crapules continuaient à s’échanger bras et jambes pour tromper les caméras de surveillance lors de leurs délits.
Mais dans l’esprit de tous trottait une idée : pourquoi on ne pouvait pas changer la tête ? Ce serait génial ! De nouveaux yeux, un nouveau nez, un nouveau sourire…
Mais qu’avait donc fait l’IA ? Pourquoi n’avait-elle pas pondu la notice pour la tête ?
Il s’avère que cette notice avait bel et bien été éditée, mais occultée par des têtes avides qui avaient vu là le moyen de s’enrichir, de racketter.
Toute la presse s’empara du thème. Tous les scientifiques, médecins, défilèrent pour commenter le sujet. L’état le clôtura en promulguant une loi interdisant de rendre amovible toutes les parties de la tête (tête complète incluse) pour préserver l’identité et l’intégrité de tout un chacun.
Bien entendu, cette interdiction tomba dans l’oreille d’un sourd chez de nombreuses personnes.
Ceux-là même qui avaient promulgué la loi, furent les premiers à la contourner. Que dire des grands mafieux, des espions et de ces inconnus aux poches blindées on ne sait comment.
Petit à petit la cacophonie prit le dessus, puis l’anarchie. Chez Monsieur tout le monde c’était l’incompréhension. Ils ne reconnaissaient plus les politiques. Ils constatèrent d’immenses arnaques. Ils étaient entrain de se faire rouler dans la farine. Inadmissible ! Les gilets jaunes furent ressortis. Des manifestations à l’ampleur jamais vue eurent lieu. Le monde se paralysa comme si la Covid s’était à nouveau invitée.
Les conflits s’intensifièrent. Bref, une pagaille indescriptible ! Jusqu’au jour où quelques sages recouvrèrent leurs esprits. Ils reprirent leur physique d’avant et par le pouvoir qui leur été conféré, mirent un terme à ce cirque. Tout un chacun a dû récupérer son identité. L’interchangeabilité fut interdite.
Des verrous de sécurité furent intégrés à l’IA.
La vraie vie reprit ses droits.
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter. Mais comme toujours en France, il y avait des exceptions. C’est le président qui avait commencé, il avait présenté son 1er ministre comme son bras droit ! Celui-ci avait naïvement prêté l’oreille aux média. Sourd aux revendications syndicales, il fut éjecté, comme castré. Une journaliste du JT, à la langue bien pendue, déblatérait sur cette avancée médicale sans toutefois lever le petit doigt. Le ministre des sports et de l’handicap, unijambiste, en profitait pour des parties de jambes en l’air. Toute la société bougeait. Celui qui n’avait pas sa langue dans sa poche avait parfois le bras long et le mettait en vente sur Vinted. Les culs de jatte cherchaient à acheter des jambes sur le Bon coin. Un enfant qui avait deux mains gauches avait cédé à un dealer une main gauche contre un voyage psychédélique. Tout s’échangeait sur les vide-greniers. Cœur brisé contre chatte en chaleur. Tête bien faite contre bouche cousue. Les bijoux de famille étaient bradés. Chacun vivait ses phantasmes. Une belle paire de seins échangée contre deux balloches jamais utilisées. Chanel avait acquis aux enchères un « nez » pour 500 000 €. Une femme avait toujours rêvé d’un cul brésilien, elle le troqua contre ses yeux bleus de biche, plus à la mode. Les coucougnettes faisaient recette ! La France était heureuse !
Vive le progrès ???? Cette fracassante avancée médicale enthousiasma ces étudiants fans de nouveautés révolutionnaires . Immédiatement des jeunes femmes échangèrent leurs jambes élégamment longues et bien galbées, d’autres avaient enfin des mains fines, géniales pour le piano . Quant aux jeunes gens, tests de muscler pour certains, pour d’autres changements de démarche, de taille . De nouvelles personnalités ou simples jeux de rôle ?? Certains n’avaient aucune envie de ces changements éphémères, car trop méfiants . C’était le problème, outre les effets secondaires dont personne ne parlait, des connexions impossibles , intermittentes, des frustrations, refus de restitution, l’accoutumance pouvait être terrible .
Les Drs Folamour et leurs groupies ont-ils ouvert une boîte de Pandore ??
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter. Mais dans les bureaux de l’inspecteur Claudius Caesius, la tension de celui-ci emplissait l’espace et devenait communicative.
─ Pour la dernière fois madame Pacléotra, que faisiez-vous avec ce sac contenant pas mins de quarante-cinq répliques de votre nez ? Et ne me dites pas que c’est pour en changer au quotidien car je sais compter. Il y en a bien quinze de trop !
─ Et pourtant il s’agit bien de ma garde-nez personnelle. C’est même parfois juste car je peux changer de nez deux fois par jour !
─ Cessez de me prendre pour un demeuré. J’vais vous les tirer les vers du nez moi ! Que faisiez-vous avec ce stock ?
Madame Pacléotra, retroussa son nez parfait, et vrilla ses prunelles dans les yeux globuleux de l’inspecteur ( c’est clair qu’il ne lui faisait pas des yeux de merlans frits) et répondit penaude :
─ Bon je bien avouer que je me rendais à une soirée entre femmes célibataires aux thermes en vue de préparer une soirée de Saint-Valentin. Mon appendice nasal étant si parfait, en avoir un est une certitude de conclure.
─ L’ennui madame Pacléotra, est qu’une certaine Vénusia porte plainte contre vous pour escroquerie. En échange d’une coquette somme vous lui assuriez la séduction de son crush, mais vous aviez omis de lui dire qu’au-delà de quinze jours la réplique de votre nez se désagrègerait, laissant la malheureuse avec un trou béant au milieu du visage. Trou disgracieux ayant faire fuir l’aimé.
─ Allons ce n’est qu’affabulation que cette histoire. À trop vouloir mettre son nez dans les affaires des autres, vous savez c’qu’on dit ? Les déconvenues vous pendant au nez !
Les temps ont changé. Jadis il fallait passer par le bistouri pour se faire découper un morceau, à l’heure qu’il est, on peut se dépecer soi-même (les chirurgiens rouspètent : adieu les compléments d’honoraires). Les flics aussi ça les contrarie beaucoup, leurs enquêtes sont bien plus compliquées à élucider s’il y a eu de l’éparpillage. Enfin, tous ont de l’espoir avec l’arrivée de l’IA qui pourrait bien les aider. Encore faudra-t-il qu’on leur enseigne correctement son usage, et ça c’est pas gagné parce que déjà, l’intelligence naturelle n’arrive pas forcément jusque dans le crâne de tout un chacun.
La nouvelle loi précisait bien : Coupez oui, Vendez non (ce serait la ruine des bouchers qui feraient des manifs avec leur feuille aiguisée au poing, donc assurément des dégâts et peu leur importerait le groupe sanguin)
Pour éviter émeutes et bagarres, il fut proclamé que ne serait découpé que de l’amovible. Par exemple, on pourra vous prélever les oreilles mais pas plus l’ombilic que l’autre cavité qui se trouve au bas du dos, la plus utile après celle de la bouche. La nature était bien faite.
Un exemple : si vous êtes d’accord pour donner vos oreilles, réfléchissez bien d’abord : portez-vous des lunettes ? (si oui proposez un autre morceau de vous-même, votre coeur par exemple si vous êtes en mal d’amour ça ne sera pas trop douloureux) Evitez de sacrifier vos doigts si vous jouez du piano, vos mains sans lesquelles vous ne pourrez plus donner de rouste à vos minots, quoique vu les coups de pied au cul qui se perdent, autant utiliser ceux-là. Bien sûr si vous préférez prêter que donner, comme vous voudrez, mais n’oubliez pas que le proverbe un rendu pour un prêté n’a jamais marché, le contraire non plus.
Soyez prudents tout de même, Louis XVI et Marie-Antoinette n’y avaient pas cru une seconde, rassurés qu’ils étaient par les « ça ira, ça ira », voyez comment ça a fini.
J’adore la chute 🙂 et l’idée de l’IA pour aider les enquêteurs à retrouver les morceaux pourrait être une aide car bonjour le mélange des ADN, encore faudra -t-il savoir s’en servir.
Merci ! L’avenir est prometteur : IA + Drones + nucléaire …
Les membres des individus devinrent amovibles, il fut interdit de vendre ou de louer ses membres.
» les bras m’en tombent, mes jambes ne me portent plus » entendait- on le gens se plaindre depuis que les membres étaient devenus détachables. Il y eut des erreurs, des pertes mais quelques petits malins trouvèrent un moyen de remédier à cet état de fait.
On ne pouvait ni les vendre ni les louer, on allait les troquer ! Un marché florissant se mit en place.
Un possesseur de jambes maigrichonne obtint une paire de mollets bien galbés, des bras féminins furent ajustés sur des épaules de docker. C’était la folie la plus totale, chacun jouant à l’apprenti sorcier. Le pays ressemblait à une épouvantable cour des miracles.
Devant ce désastre les autorités prirent des mesures sévères.
Chacun devait récupérer ses propres membres que l’on refixerai définitivement, puis passer devant une commission de contrôle afin de vérifier que chaque citoyen avait une silhouette adaptée à son genre, son âge, sa morphologie.
Les contrevenants seraient pourchassés et punis d’une amende, plus douze mois de travaux forcés.
– T ‘ as entendu la nouvelle loi ? On peut plus vendre ou louer nos membres.
– Ouais, ça change pas grand chose pour nous. On a déjà perdu nos bras pour payer les impôts, les assurances, les mutuelles ect, ect. Et la plupart d’entre nous sont culs- de-jatte.Y a que les bourges qui ont pu conserver une guibolle, et encore.
– Quand même on peut plus faire ce qu’on veut de notre corps !! Ils veulent notre mort. Je te le dis copain, ils veulent notre mort. Trop c’est trop. Je te le dis copain, demain commence la révolte des caleçons jaunes. Ça va faire mal. On va marcher sur le palais.
– Et bougre d’idiot, on a plus de bras, on a plus de jambes. Et comment qu’on y marche sur le palais ?
– En caisse à savon mon pote !
– Et triple andouille comment on la dirige ta caisse à savon ? On a plus de bras.
– Avec les dents. On tiendra le gouvernail avec les dents. Oh ça va faire mal ! En attendant patron, sers nous un petit jaune. Et n’oublie pas la paille.
😁😂/🐀+🐻
Très très drôle!!
Grâce à une fabuleuse avancée médicale, les membres des individus devinrent amovibles. On pouvait enfin les enlever et les remettre à volonté. Aussitôt, l’État légiféra. Il fut interdit de vendre ou louer ses membres, on ne pouvait que les prêter.
Mais comme dans les faits la gratuité du prêt n’engageait aucune responsabilité de la part des emprunteurs, les prêteurs se retrouvèrent spoliés et dans l’incapacité de recouvrer l’usage de leurs membres. La grogne monta chez les prêteurs qui se retournèrent contre l’État. Une source secrète du ministère des membres inférieurs, les informa qu’une puce était implantée dans chacun de leurs membres. L’état fournirait des listes, il leur reviendrait de développer les outils pour mener l’investigation. Des membres du groupe passionnés de technologie relevèrent le défi. Grâce à une simple application de smartphone, ils réussirent à géolocaliser l’ensemble de leurs membres. Mais une chose étrange les interpella. Les membres étaient toujours en mouvement. Ils choisirent une cible et se rendirent sur place. Il s’agissait d’un bras repéré dans une forêt du Morbihan. Il ne leur fallut pas moins d’une journée pour le retrouver car le bras… Se balançait de branches en branches, à la manière d’un chimpanzé. Ce fut une révélation : les membres étaient capables d’autonomie. En poussant les investigations, ils apprirent que les emprunteurs, friands de nouveauté, les avaient délaissés avec le temps. Les membres avaient fini par retrouver leur liberté. L’ensemble des prêteurs spoliés retrouvèrent ainsi l’usage de leurs membres, même si certains constatèrent encore quelques dysfonctionnements. Il fallut croire que tout ou partie, reste le chantre de la liberté.
Formidable… Et quelle imagination !👏🐀+🐻
Le problème, c’est que l’acquisition de la voiture lui avait coûté un bras qu’il ne lui était plus possible de reprendre. Un bon bras droit dont le garagiste ne pouvait plus se passer. George le lui avait vendu sans facture, à prix cassé, en échange d’une remise sur un SUV dernier cri qu’il pouvait conduire d’un bras gauche et d’un pied léger. Le droit, car le pied gauche, il en a fait une belle jambe à son banquier qui, en échange, n’avait jamais descendu le taux d’intérêt de deux points, pour son prêt immobilier, comme promis, sa nouvelle main sur le cœur qui n’en avait rien à battre. Cette main gauche si à droite qui avait permis à George d’en serrer tant d’autres, sur le marché de Passy, pour qu’elles glissent toutes son nom dans l’urne afin qu’il siège à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, l’homme d’affaire en avait toujours rêvé et ne s’en séparerait pour rien au monde désormais, à deux mois de futures élections.
Cette dissolution de ses membres commençait à coûter cher à George qui faisait des pieds et des mains pour en louer à des prix raisonnables tant le marché avait flambé. C’est qu’il avait besoin de courir après le temps et ses promesses d’élu et de serrer des mains, encore et encore. Seulement il chaussait grand et avait le bras long avec une poigne de fer difficile à trouver. Jusqu’au jour où il n’en put plus et finit par perdre la tête.
Ce fut une idée de son banquier qui, s’il faisait bonne figure devant ses clients, avait vraiment une tête de con qui nuisait à sa popularité, et donc à une éventuelle élection. George, à bout, concéda à l’échange de chefs et devint ainsi un banquier manchot, unijambiste et sans toute sa tête, mais foncièrement honnête, accordant prêts avantageux à ses clients qui le rendirent vite populaire. Tandis que le nouveau député, sans cœur, derrière la façade de George, serrant les mains comme on poinçonnait des tickets de métro dans un autre temps, finit par se faire détester jusqu’aux élections.
George se présenta contre son double, libre de tous ses membres et sans chef, juste un tronc avec un cœur gros comme ça. Et il gagna.
Beaucoup aimé votre texte Antonio. Surtout la fin ! 🐀
Dissolution de tous ses membres! En voilà une belle idée. J’aime la subtilité en filigrane de votre texte. De la graine de Voltaire ou de Montesquieu! Bravo.
Merci beaucoup, chers membres du réseau. Permettez-moi de louer vos enthousiastes articulations et de remercier également Pascal de ne nous avoir pas encore dissous. Bon dimanche et bon jogging sur ces pages blanches !
Très original ! Bravo Antonio ! 🙂
742/ LA MITE AU LOGIS
Ça leur était venu en regardant les mannequins dans les vitrines…
Ont commencé les vues de l’esprit : il a les bras à la retourne… Deux mains gauches…
Et si, se dirent les artistes du scalpel, tout simplement on empruntait le membre d’un autre pour un court moment… Ou alors une location vente.. pour répondre à : ça lui ferait une belle jambe alors ?
A ce moment-là, il saisir un bénévole pas trop mal foutu, lui remontèrent les pattes du pantalon…
Le patient inquiet se mit à crier
– Lâchez-moi la jambe…
Et les pris à son cou…
Après quoi, ils poussèrent un peu plus leurs divagations !!! Jusqu’à l’ intérêt commercial que ça pouvait représenter…
– Et si on essayait avec les animaux ? quoi de plus rigolo qu’un cou de girafe ? C’est commode pour faire les carreaux en léchant les fenêtres.
La tête de linotte ? Bof un passereau bien quelconque mais doté d’une voix mélodieuse… Ce serait a envisager pour le démarchage téléphonique…
L’ État voyant que ça risquait de dégénérer légiféra une fois de plus : les chirurgiens qui déplaceront un membre sur une même personne ou sur une autre perdront leur titre de médecin pour celui de sculpteur.
Il fallut le 49/3 pour changer les statuts ! Mais on en voit maintenant des statues d’hommes avec des têtes de chiens et des femmes à plusieurs bras… Mais attendez ! Ce n’est pas d’hier ça !🐀
742/PÈLE MÊLE
La femme tronc a posé un recours : je ne fais plus recette, pas plus que la femme à barbe ! Tout devient amovible. Reste notre poitrine, c’est pas d’hier qu’elle a été refaite : mais digne d’un musée car dessinee par Léonard, pétrie par Rodin. Maintenant la science s’empare de mes membres absents dont on dit qu’on en a encore la sensation. Qu’est-ce que c’est que ces prothésistes- là ? Quant à l’État, il fourre toujours son nez dans les affaires des autres, à taxer à 100-pour sûr, une fois de plus, à renifler les parfums d’alcôve, l’intimité… Prêt à tailler des croupières aux croupiers. De gré ou de force, on va m’amovibler, quatre pattes a mon canard, cinq à mes moutons…héron héron petit patapon ! On m’a laissé entendre que la science s’occupait plus des puces ou des yules que des quadrumans, s’intéressait derechef au soucoupes volantes et aux tasses à thé. Ce dont je rêve, c’est de déguster mon Yunnan le petit doigt levé, voir un orteil, une fois appareillé au gué…au gué…🐻
Mais un jour, par gentillesse excessive, je prêtais ma jambe droite à Marcelle qui en avait besoin pour « aller faire une course ».
Moi, j’avais cru que c’était pour aller se ravitailler chez Fresh ou chez Inter-marché ! Mais NON, c’était pour aller faire une vraie course… C’est-à-dire courir derrière ou devant les autres pour montrer que l’on est fort.
Et puis, j’ai appris que Marcelle avait gagné la course grâce à une jambe droite hyper percutante.
– Et les médias de publier à la cantonade que l’on n’avait jamais vu une jambe droite autant alerte sur un individu de cet age … etc. etc.
Ce fut la gloire pour Marcelle et pour ma jambe droite.
Ce fut le drame pour moi.
Car depuis, je vais me ravitailler chez Fresh et chez Inter-Marché avec des béquilles.
Marcelle s’est barré avec ma jambe droite et c’est pas rigolo du tout.
Oups!: Marcelle s’est barrée…