537e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.

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35 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.

    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote. J’avais voulu, alors que j’étais d’humeur mélancolique et cherchais des bras consolateurs, à me faire enlacer par Hercule, dont j’ignorais qu’il avait été amputé des membres supérieurs lors de la guerre d’Indochine.

    Et maintenant, je cherchais, parce que j’étais dans des dispositions plus câlines que gamines, à grimper sur les genoux d’Achille.

    Il me rabroua pour une raison que je ne compris pas sur l’instant. J’appris plus tard qu’il était revenu mutilé des jambes du conflit algérien.

    Mi-vexée, mi-peinée, j’allais confier, sur le ton de la confidence, ma tristesse au creux de l’oreille que j’espérais accueillante d’Hector. Mais il sembla ne rien entendre de mes tourments. J’ignorais qu’il était sourd, suite à la déflagration d’une bombe artisanale mais puissante, lancée par un groupe salafiste, qui avait explosé tout près de lui quand il se trouvait au Mali.

    Je narrai mon désappointement et mon chagrin à Ulysse, espérant de sa part des paroles réconfortantes qui jamais ne vinrent. Je ne savais pas qu’il avait été détenu, en Irak, dans les geôles de l’État Islamique qui l’avait torturé et lui avait arraché la langue pour obliger à avouer où se trouvaient le campement et les dépôts d’armes du 3e régiment de l’armée française

    Décidément, je jouais de malchance. Aucun de ces messieurs ne serait un soutien pour moi.

    Mais, j’eus enfin l’explication de ces déceptions. Je ne m’étais pas rendu compte de deux choses :

    La première était que je me trouvais dans le parc de la résidence « La paix des valeureux guerriers », maison de retraite dédiée aux anciens combattants.

    La seconde était que j’avais oublié, comme souvent, que je me déplaçais moi-même avec une canne blanche

  2. Annick Rondeaux dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote mais  pas question de recommencer.
    « Ah non pas elle  Fuyez…. Tous aux abris …….Peut être que vous êtes entrain de vous allez dire que j’exagère . Comme une dame aussi  chic et si bien élevée peut se transformer en killer.  Et bien surtout ne jamais se fier aux apparences.  Ne dit-on  pas l’habit ne fait pas le moine. 
    Je m’étais pourtant juré de ne jamais la revoir cette meurtrière. Oh non, ne croyez pas que j’exagère,  la dernière fois que je l’ai vu,  j’ai échappé de justesse à une mort  certaine .Oui, oui, vous avez bien entendu…….. Vous la voyez cette cette  grande bécasse perchée sur ses échasses,  Et bien, elle n’a pas hésité à me balancer et j’ai faillit atterrir sur le mur,  écrasé. Vous pouvez me croire ,j’ai cru que c’était ma dernière heure……..Je vous jure que c’est vrai  comme  je vous vois. A cause de cette femme,  j ‘aurai pu devenir une  simple carpette . Bon  c’est vrai que je l’avais un peu chercher,  je n’y était pas allé  de main morte. Il faut que je vous dise que  j’aime bien faire ce qui me plaît quand je veux et où je veux mais  si j’avais su qu’en sautant sur ses genoux je me serai retrouvé à exécuter un salto arrière , je  n’aurai certainement pas tenter cette expérience . Alors que je commençais à  me lover sur ce lit improvisé , je n’ai pas compris quand je me suis retrouvé dans les airs sous prétexte que j’avais  effilé ses collants et lui avait planté légèrement mes ongles en grimpant . .  Bref,   pas besoin de vous faire un dessin, je vous  laisse imaginer . Moi un petit être sans défense.  Heureusement pour moi que c’est naturel de  retomber toujours sur la terre ferme  . Chez nous c’est dans nos gènes.  Bref, filons  incognito,  passons notre chemin,  elle ne m’a pas vu et elle  n’en vaut pas la peine. Évidemment vous ne pouvez pas comprendre  ce que j’ai subi .Quelle frayeur j’ai pu vivre. Bien entendu,   vous ne pouvez pas comprendre vous les humains. « 

  3. pakitapom dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper. La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote. Enfin c’est ce que tout le monde a laissé entendre ,de manière plus ou moins discrète, connaissant mon sale caractère et les représailles O combien cuisantes dont j’étais capable….

    Mais franchement ce serait mal me connaître, moi qui suis l’être le plus délicat qui soit, attentionné et ,de façon beaucoup plus terre a terre : beaucoup plus propre que la plupart des deux pattes de ma connaissance . Comment pouvez vous imaginer que ce fut une bévue de ma part de sauter lourdement , les pattes toutes boueuses sur ses genoux à lui, recouverts de lin blanc…
    Les traces de mes coussinets sur le tissu immaculé étaient du plus bel effet, très graphiques je dirais et je me serais presque mis 0 ronronner de contentement si ce rustre ne s’était mis à hurler, m’envoyant valser à l’autre bout de la pièce ! N’ayez aucune crainte, j’appartiens à une race fière qui retombe toujours sur ses pattes. Tout hérissé , je me mis à feuler et Ma maîtresse, ma tendre, ma douce, d’horreur faillit se pâmer mais prestement se ressaisit

    Le coup était hardi mais visiblement j’avais réussi. Enfin, ses yeux se dessillaient et même si son cœur semblait un peu chaviré de devoir en arriver à de telles extrémités, , tout en elle maintenant indiquait l’exaspération . D’un geste, sans un seul mot, elle lui montra la porte et le pauvre nigaud, dut s’en aller, penaud .

    A petits pas, élégant, racé, je vins reprendre ma place attitrée sur ce fauteuil qu’il n’avait que trop longtemps occupé.

    Elle s’approcha, me câlina… Que c’était bon et comme cela m’avait manqué !mais pour rien au monde, je l’aurais avoué. On a sa fierté !

    Hélas j’appris à mes dépends que ma maîtresse, avait grand appétit et ne pouvait se contenter de quelques chatteries . Son boudoir fut bientôt le théâtre d’un jeu de chaises musicales où je m’arrangeais pour éjecter de différentes manières tous ceux qui tentaient de s’incruster un peu trop près de mon aimée. Je m’amusais à les tester et sur leurs genoux je m’abandonnais.Quelques poils odorants sur la laine, des coup de griffes sournois sur la soie, une goutte d’urine sur la popeline A la longue , mon insistance l’agaça , elle me tança, menaçant de m’enfermer à l’office . Imaginez le supplice.

    Loin de moi l’idée de salir sa réputation mais quand ma maîtresse faisait salon, j’oserai dire qu’elle se donnait à fond et, je dus supporter jeux de mains, rapprochements, chuchotis et gloussements . C’était navrant ! Mais la coquette se lassait vite et j’avais appris à attendre, stoïque, qu’un moment de solitude la ramène vers moi et qu’ensemble, nous reprenions nos tendres ébats.

    Des qu’il entra dans la pièce, je sus, à sa façon de se déplacer – il glissait, souple et léger – que l’adversaire serait de taille. Il se tourna vers moi, silencieux. Les yeux mi clos , nous nous jaugions
    D’une caresse à l’un et a l’autre , ma maîtresse mis fin à la joute. En m’ignorant de la plus désagréable manière, ils allèrent , tendrement enlacés, s’enfermer dans la chambre à coucher. J’eus beau gratter, miauler, feuler , rien n’y fit. A n’en pas douter, il l’avait envoûtée.

    C’était un asiatique raffiné qui aurait du me plaire autant qu’il plaisait a ma maîtresse mais je me méfiais. Pour leur rendre la vie plus agréable, il tenta de m’amadouer, je résistais, de m’impressionner , je l’ignorais. C,était la guerre froide entre nous au grand désespoir de ma maîtresse qui avait choisi de se mettre en ménage avec lui .

    Il décida un jour de mettre un terme à cette situation fort pénible et nous le vîmes rentrer , chargé d’un gros paquet , qu’il déposa, tout joyeux sur le parquet . C’était une sorte de panière en osier . Il en souleva délicatement le couvercle et apparut alors la plus ravissante des créatures que la terre ait jamais portée : une adorable chatte siamoise! Délicate, fine ,racée… Devant tant de beauté , je capitulais.

    Les genoux des humains, maintenant m’importaient peu , j’avais d’autres terrains de jeux !

  4. oholibama dit :

    Ils étaient là assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper. la dernière fois, j’avais manqué de jugeote. Pourtant, ces genoux là étaient extrêmement tentant. Bien large, bien gros, confortable quoi…mais si ballottant, mouvant, se creusant, j’étais vraiment mal installé.Alors…je me suis accroché. Tous ce que je voulais moi c’était dormir bien au chaud.

    La réaction? Elle fut brutale. D’un instant presque agréable, Je fus bousculé et je me retrouvais au froid par terre… Aujourd’hui, j’ai trouvé ma proie, ces genoux là sont si tentant qu’alors là, je me tâtais, j’y vais…j’y vais pas!

    Il me semble en plus voir un coussin. Mes yeux me feraient ‘ils voir une sorte de mirage? Oh et puis zut. Je m’élance on ne sait jamais dès fois qu’un autre soit comme moi à la recherche de genoux conciliant. Oh joie, fatigué, oh bonheur, un coussin moelleux, doux sentant l’herbe tous juste coupée,poser il y a peu sur un coin d’herbes à chats mon pêché mignon.

    Je me détends, façonne avec mes petites pa pattes mon nid
    je le veux presque creux, il me faut sentir ces genoux si accueillant.Ils sont seuls,ils regardent le temps qui passe, légèrement au soleil printanier sous un joli cerisier en fleur…ils n’ont besoin de rien d’autre ou juste un peu de moi qui sait!

    D’autres arrivent, je me tends…tous va bien ces genoux restent bien assis. Je commence ma toilette. Je suis assez haut, j’aperçois beaucoup de choses mais, elles n’ont aucune importance pour moi. Je baille, enfin je m’installe,mes yeux se ferment tous seuls. Des rires, des cris, des lumières j’ouvre un oeil paresseux-ben dis donc! il y en a des genoux debout..

    Pourquoi donc ces lumières, ces clics, un rire, je me lève, m’étire, m’assois. Je les regarde bien en face. Mes genoux n’ont pas bougés. J’aimerai bien que ces intrus nous laisse enfin seul…j’ai encore du sommeil en retard moi!

    Une main leste attrape le coussin et devant mon air ahuri, des rires retentissent encore plus. Oh mais non, quel manque de savoir vive alors!, je regarde mes genoux toujours assis-quelques tâches blanchâtres, des oiseaux se sont installés sur les bras, bah je suis prêteur moi tant qu’ils me laissent mes genoux.

    Les autres genoux s’en vont et le mien? non, eux, ils ne bougent pas, je les renifle, me frotte contre eux. Euh c’est vraiment froid,pour sûr,il n’y a plus de soleil. La nuit noire n’est pas loin pourtant ils ne bougent pas. Inquiet quand même,je les scrutes puis poussant un petit miaulement je leur dit: » Demain je reviens demain ».

    Foie de chat une place comme celle-là, c’est un choix de roi. Les oiseaux et moi on partagera la place mais pas de chat…parce que « chat » c’est à moi na!y.l.
    Sur une idée de Pascal Perrat.

  5. Urso dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.

    Ces deux-là je les vois toujours sur ce banc public ! Presque toute la journée en train de se bécoter.
    Ah que je voudrais bien être à leur place, surtout à celle du garçon.

    Moi, je suis un poulet qui s’est échappé d’un élevage en batterie.
    J’espère que vous ne le direz à personne.
    J’en avais marre de vivre là-bas. Pas assez de place pour mes pattes et aussi la nourriture n’était pas bonne.
    Dorénavant je vis dans ce square. Caché une bonne partie de la journée. Sortant la nuit pour me nourrir un peu.
    Trop peur, en effet, qu’on me repère pour me tordre le cou.

    Pour en revenir à notre histoire – l’autre jour, d’un coup, je suis monté sur les genoux de la jeune fille.
    Laquelle me direz-vous. Ben celle du banc public, que je mate souvent, bien blotti dans mon coin.
    Je suis fou de la rondeur de ces genoux. Ah ils me font quelque chose, même beaucoup.
    Donc l’autre jour, j’y ai grimpé ou sauté dessus. Mais le gars, m’a vite jeté. M’ayant pris par les deux ailes, il m’a propulsé au loin.
    Encore heureux, qu’il a fait ça. Il aurait pu être plus méchant et tirer violemment sur mon beau cou.

    Maintenant je me méfie.
    Ce couple, je le regarde de loin. En ne cessant de viser les beaux genoux de la jeune fille.
    Ah, comme je voudrais bien m’allonger dessus. Y donner des petits coups de bec. M’y reposer et faire la sieste.
    Mes congénères, lorsque je leur racontais ce désir de genoux féminins, il me prenait pour un fou.
    Disant qu’un jour ou l’autre, à force de m’intéresser aux nanas, j’allais me faire prendre et finir ma vie dans une casserole.
    Ah, sur quels genoux de la belle dame, voudrais-je grimper ? Le droit, le gauche ?
    La grande question, presque philosophique. A votre avis ?
    Les deux m’attirent bien entendu.
    Oh comme elle est mignonne cette jeune fille !
    Plus je la regarde, plus je la désire.
    Et ses beaux genoux je les ai en ligne de mire.

    Mais je crois que je vais rester dans ma cachette. Aller faire un tour sur ses genoux, je peux y laisser la vie.
    Alors je les regarde, d’un regard « platonique » j’allais dire comme une bourrique. Non ça rime, mais ça ne veut rien dire.

    Alors que faire. User mes yeux en les regardant.
    En parlant, en parlant je me rends compte que je n’ai pas l’air bien.
    En tout cas de l’idée que vous pouvez vous faire d’un poulet de basse-cour.

    Peut-être en entendant le mot poulet, pensez-vous à un flic ?
    Je sais que chez vous, ceux qu’on appelle poulets, ce sont aussi des policiers. Ah ah, 22 les flics. Vous voyez je suis au courant.

    Oui, tiens pourquoi pas ! Et si je devenais un poulet-flic. Un vrai de vrai. Un jeune policier sorti de l’école de police.
    Tout beau et fringant.
    C’est sûr que j’aurais plus de chance pour m’approcher des genoux d’une belle dame.
    Comment faire ? Il faudrait être un magicien. Boum, d’un coup de baguette magique me transformer en jeune flic.
    Qui sans son uniforme irait dans les rues et les squares, à la recherche de ravissants genoux.

    Oh la, la que je divague.
    Bon je vais vous le dire.
    Je suis un vrai poulet, ou plutôt un ancien flic, qui après quelques années a quitté la « maison ».
    Maintenant je me raconte des histoires, et j’en raconte également, comme celle-là.
    Un peu étrange peut-être ?
    Pipiti qui qui …
    Olé Olé

  6. Michel-Denis dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais manqué de jugeote. Je me suis rendu compte que j’étais devenu un chat. C’est étrange cette sensation, des coussinets commencent à garnir le dessous des pieds et le creux des mains. Ensuite, ça va très vite, un manteau de fourrure pousse en trois secondes. Il n’y a qu’à moi que ça arrive, je crois. Ils savent que les réunions de famille ne m’intéressent pas. Je les ai entendus. « L’Albert, il est toujours parti voir ses copains, ou peut-être qu’il a une copine. Je ne sais pas ce qu’il a en ce moment, il est bizarre.  » Je leur ai dit, pourtant, je vais chez Dominique. » S’ils savaient que je les écoute en ce moment avec mes oreilles hypersensibles qui s’orientent à la moindre vibration et que je m’enfuis à la première pensée tordue que je descelle, ils seraient interloqués, estropiés, subjugués. Non, j’exagère, juste subjugués. Ils ne s’apercevraient même pas que je connais plein de voacabulaire, que mes miaous sont bien plus sensibles que leur intelligence. Oui, la dernière fois, mon discernement habituel m’avait fait défaut. J’étais monté sur les cuisses de la tante Ursuline et je lui avais filé ses bas. C’était sa faute, elle s’était mise en short marron et je n’aime pas le marron.  » Mais qu’est-ce qu’il a ce chat, et elle m’envoya promener. »
    Je voudrais savoir ce qu’il vont faire de l’héritage. Comme j’ai été adopté, je n’aurais droit à rien. Ce jour-là Ursuline avait mis sa jupe en velours côtelé noir. La douceur, le toucher m’inspiraient mais je craignis une nouvelle déconvenue. Comme elle me visionnait à tournoyer près d’elle, je m’attendais à ce qu’elle me dise : « Ah non ! Pas toi ! » Et je me suis échappé par la porte du séjour restée grande ouverte, avant qu’elle ne me fît monter pour la réchauffer. Le temps d’échanger quelques secrets avec mes félins amis :
    – Chut ! Je reviens de chez Dominique. Je sais maintenant qu’ils vont garder tout l’héritage pour eux.
    – Cha alors ! dirent-ils tous en choeur.
    Puis je retournai à la réunion sur le point de se terminer.
    – Ah ! Albert, comment vas-tu mon garçon, me dit la tante velours ?

  7. Soledad Granger dit :

    Le poste de télévision cathodique était allumé, dans le salon, les vieux enfants, étaient assis-là, sur les fauteuils et le canapé de Skaï jaune, à papoter de tout et de rien en apparence.

    Je me demandais bien sur quels genoux grimper. La dernière fois, mon ectoplasme avait fait rire l’imbécile qui m’avait découverte coincée entre les pages d’un livre épais, un vrai pavé, qu’il avait parcouru d’un oeil dubitatif, tout en raillant ma désuétude. J’avais essayé, de lui rendre la monnaie de sa pièce, impossible. Il avait toujours été hors de portée.

    En tant que fantôme, vous pourriez croire que je suis au-dessus des moqueries. Cependant, non, je ne le suis pas. Déjà, cette grande andouille m’avait tordu le cou et mise en vente sur la place de marché… « folle à vendre », ma pauvre incarnation n’avait pas résisté.

    J’en étais morte d’avoir eu le coeur trop gros, alors que j’avais tant besoin de rire complice, joyeux, de légèreté, d’amour et d’amitié.

    Alors, d’entendre encore résonner ces piques. Cela pinçait les cordes de mon coeur, d’avoir choisi d’aimer, même comme un pied. Que voulez-vous, lorsque l’on est un fantôme, l’on aime comme l’on peut ceux qui ont la chance d’être vivants.

    De l’amour bienveillant, en ce monde il y en a, et s’il est un camp à choisir, je choisis, d’où je suis, celui-là.

    Croyez-vous que marcher parmi les cohortes de spectres est chose facile, lorsque l’on n’a qu’une seule envie, celle de vivre, mais que l’on ne le peut pas ?

    Croyez-vous qu’un fantôme n’a pas d’émotions ?

    Que lorsque vous souffrez je ne souffre pas ?
    Que lorsque vous riez, je ne ris pas ?
    Que lorsque vous pleurez…je n’ai pas envie de pleurer avec vous ou de vous consoler ?

    Mais que peut faire un fantôme ?

    Je préfère me taire. Je préfère rêver.

    Me métamorphoser, et puisque, je le sais, je ne peux atteindre certains coeurs blindés d’ironie et de cynisme, comme ceux des porte-feuilles d’actions en bourse qui hantent les hautes sphères.

    je choisis de me transformer en chansons, celles du film Belle et Sébastien, de mon enfance, la chanson de l’oiseau, et Belle, elles me sont revenues en mémoire ce matin…

    Métamorphosée, en notes de musique, en paroles peut-être vaines, passant sur les ondes radiophoniques, tapotée distraitement du doigts sur vos genoux… peut-être alors certains yeux s’ouvriront-ils, à l’empathie, à la sensibilité unique et partagée, à la poésie du monde et des êtres, à la perméabilité entre le monde du réel et de l’imaginaire, à la déraison du coeur en chanson
    Qui s’élève au ciel et au-delà…

    Pour les cas désespérés, je laisse tomber, un vrai ras-le bol, voir la concierge, elle est dans les escalier, elle se fera un plaisir de cancaner.

    Et le French cancan, sur les réseau, c’est très tendance. Le local, c’est très très bien : Pourquoi pas, mais des fois cela fait du bien de sortir de son bocal.

    Et d’aller voir ailleurs si l’on y est…

    C’est du moins ce que m’a raconté mon ami, le génie de la lampe d’Aladin.

    Il m’a envoyé une carte postale, rue Paradin, et m’a écrit « je suis ravi, de ne plus avoir à exaucer tous ces voeux, c’était exhaustif à la fin…tiens, en surfant sur une vague, j’ai croisé mon pote, le père Noël, lui aussi s’est fait la malle. Nous reviendrons, t’inquiète. »

  8. françoise dit :

    537Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.j’avais grimpé sur les genoux d’ un unijambiste. Il avait hurlé de douleur avaient tous dit. Comment pourrais-je croire qu’une jambe de bois pourrait souffrir ; je n’en ai jamais vu faire une phlébite ou avoir des varices.
    Les adultes nous prennent souvent pour des idiots et j’aimerais savoir s’ils pensent que nous gobons toutes leurs « vérités ».
    En tous les cas moi j’affirme que non seulement ils disent beaucoup de bêtises mais ils en font aussi :
    Il y a quelques semaines l’unijambiste de la famille sur un conseil fallacieux du frère de la sœur du cousin germain de sa femme avait mis sa jambe de bois sur le côté de la cheminée soi -disant qu’ il était un peu fièvreux ; celle-ci était tombée et sans la présence d’esprit de ma petite sœur, elle aurait brûlé vive, enfin façon de parler.
    Enfin depuis ils ne parlent plus que de lui acheter une jambe artificielle….
    Pas très riches, mais surtout radins, ils envisagent de faire à leur profit une quête supplémentaire le jour de la messe des Rameaux pour financer cette jambe artificielle. Si c’était moi qui la faisait, je ne manquerais pas de prendre un petit pourcentage. Pas vu, pas pris.
    Toute cette histoire va finir par me rendre dingo : la nuit dernière j’ai rêvé que des bourgeons éclosaient sur sa jambe de bois.
    ————–

  9. Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper. La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote. Le plat d’une main s’était abattu sur moi et m’avait littéralement traversé.
    Mon nouvel état que je ne maîtrise pas encore m’invite à plus de prudence. Car, mon corps éthéré s’accorde mal aux fréquences de la Terre que je viens visiter. Mes incursions sont donc rapides et courtes.
    Pour autant, il me faut bien apprivoiser le terrain, avant ma prochaine incarnation. Pour ma neuvième vie, j’ai obtenu la faveur de choisir mon futur humain de compagnie.
    J’avoue que la dernière fois, j’ai vraiment manqué de flair. Il faut dire que les douaniers de l’éthérique m’ont flanqué un masque et un casque à visière. Du coup, mes perceptions olfactives s’en trouvent altérées. Qui plus est, je ne suis plus à poil. J’ai l’air ridicule.
    Est-ce pour cela que l’humain m’a brutalement éjecté de ses genoux ? Mais, pour détecter ma présence, il aurait fallu qu’il soit clairvoyant. Qu’il déteste les chats et, à plus forte raison, les chats esprits. Ou, tout bêtement, pratique-t-il la distanciation sociale.
    Je crois que je vais revoir ma feuille de route.
    Pourvu que sur le retour j’échappe à la douane de l’éthérique ! Ils sont foutus de me prendre la température et de me mettre en quarantaine cosmique.

  10. Françoise Rousseaux dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote. Je m’étais approchée de Mamy Sally, celle qui se promène sans cesse dans le couloir avec son déambulateur ; j’aurais bien dû me douter que ce ne serait pas de tout repos. Mais elle semblait tranquille, installée dans un des vastes fauteuils du salon.Elle ne causait pas, se contentant de sourire et de hocher la tête de temps à autre. Donc, va pour la sieste sur les genoux de Mamy Sally . Je me suis plantée devant elle,utilisant la tactique habituelle dite « des yeux doux » , enfin, c’est eux qui disent ça ; moi, je me contente de fixer celui ou celle dont je convoite les genoux,jusqu’à ce que son regard croise le mien. Alors, immanquablement, il ou elle me susurre d’une voix un peu chevrotante « Oh, tu es là ma princesse, tu veux venir avec moi ? Eh bien, alors, viens donc ! » . J’écarquille les yeux, (ça, ils adorent !) et soudain, hop ! d’un bond léger, j’atterris là où je suis invitée. D’abord, je tourne un peu sur moi-même ; timidement, les vieilles mains m’effleurent, puis s’enhardissent…on me gratte le menton, on caresse mon front, on ratisse mes flancs et mon dos. Là, selon le cahier des charges, je dois ronronner et montrer les signes de la plus vive satisfaction ; je finis par m’installer confortablement, les mains s’immobilisent dans ma fourrure et je plonge dans le Divin Sommeil du Chat, bercée par la douce rumeur des papotages autour de moi.
    Mais revenons à Mamy Sally : avec elle, la tactique des yeux doux n’a pas fonctionné ; elle avait les yeux dans le vague et m’ignorait totalement.Alors j’ai sauté sur ses genoux sans plus attendre ; elle m’a laissé m’installer, sans trop me caresser, mais bon, je respectais le cahier des charges : faire au moins une fois par jour la sieste sur les genoux d’un résident. Je m’assoupissais doucement quand tout à coup, un bruit strident m’a déchiré l’oreille ; j’ai sursauté, évidemment, et puis j’ai été jetée à terre par les mains fébriles de Mamy Sally, qui voulait extirper de sa poche son téléphone dont la sonnerie continuait à m’estourbir les tympans! Excédée, je me suis éclipsée et ils ne m’ont pas revue avant le lendemain !
    Dire que j’ai quitté la crèche où je travaillais auparavant parce que je ne supportais plus les cris des enfants et leurs gestes brusques ! Si j’ai postulé dans une maison de retraite, c’est pour être tranquille !
    Bon, en attendant, je n’ai toujours pas choisi où je vais m’installer. Mais voici qu ‘arrivent mes deux collègues, Tigrou et Belzébuth ; et tout aussitôt, ces dames se mettent à tapoter leurs genoux et susurrer des mots doux ; je soupçonne quelques préférences…puisque c’est ainsi, je fonce vers Papy Jean ; lui, c’est mon chouchou, et si je pouvais je resterais toujours auprès de lui. Parfois, je me glisse dans sa chambre, ce qui normalement nous est interdit à nous les chats. Installé dans son fauteuil, il lit ou écrit et moi je me prélasse sur son lit ; de temps en temps , il me gratouille le ventre et me fait la lecture. Le seul inconvénient, c’est que je perds mes poils et comme je suis la seule dans la résidence à avoir une fourrure blanche, les dames qui font le ménage ne sont pas dupes. Papy Jean et moi, on se fait parfois disputer ! Mais qu’à cela ne tienne ! Quand je suis sur ses genoux, il éteint son téléphone, lui ! Tiens, là, il vient de le faire ! Quelle délicatesse, n’est-ce-pas ?
    La sieste va être bonne.

  11. Anne L. dit :

    « Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote. »

    Mon esclave était là, assise au coin. Auparavant, j’habitais dans une maisonnette à 2 étages. Le soir, quelle fête c’était lorsque l’autre esclave rentrait ! Je me roulais derrière la rampe, m’étirant, me contorsionnant et mon regard l’attirait. Oh oui ! je savais me faire comprendre et il affectionnait ce temps. Au début je maitrisais difficilement ma force et il m’arrivait de lui faire mal. Alors je me suis adouci et suis devenu plus coquin.
    Il y a peu ils ont changé de maison. il y avait tant de coins et recoins que j’en étais perdu. Heureusement des objets m’étaient familiers et puis, mes esclaves étaient toujours là. J’aurais aimé donné mon avis, mais je n’ai pas eu le temps de dire « ouf ». Moi, le Maitre, il a fallu que je m’adapte, imaginez vous, c’était le monde à l’envers ! Mais bon, si je voulais qu’ils demeurent à mon service, je devais puiser en moi l’humilité nécessaire.
    Et puis, un beau jour, j’ai entendu des craquements, ai senti une odeur inhabituelle. Ma curiosité était en éveille. Je suis sorti de mes douillettes couvertures et les ai rejoint. J’étais tout de même apeuré. Alors j’ai sauté sur les premiers genoux venus. Mais là, oh ! j’ai eu mal, quelque chose venait de voler sur moi. J’ai déguerpi aussi vite que quand je chipais dans l’assiette.
    C’est alors que j’ai vu l’esclave mâle qui, lui, semblait plus prudent. Je me suis lové et ai découvert la chaleur de l’âtre.

  12. Dominique dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.

    Je m’étais fié à leurs voix.
    Des musiques très différentes : une voix claire mais un peu trop haut perchée qui aurait sans doute pu dérailler dans les aigus en cas d’urgence ; une autre grave même un peu rauque – une fois de fumeuse sans doute ou du moins d’ex fumeuse ; une autre encore assez sympathique bien qu’à tendance manifestement autoritaire, un homme sans aucun doute habitué à donner des ordres ; et puis une petite voix, toute petite, toute mignonne : une petite fille certainement.
    Alors mon choix a été vite fait.
    J’ai sauté sur les genoux de la petite fille. J’aurais bien dû remarquer qu’elle ne m’avait pas appelé auparavant, et n’avait pas fait de geste vers moi, alors que tous les enfants se précipitent pour me caresser ; enfin ! tous ! les enfants !
    Il faut croire que non !
    Parce que là !
    Des cris, des hurlements !
    Tout le monde debout ! à essayer de me chasser !
    Un concert de voix du plus aigu au plus grave criant pour savoir où se trouvent l’aérosol et même les piqûres !
    Je n’ai rien compris !
    A cet instant, ma mère s’est approchée de moi et m’a expliqué – ‘enfin ! j’ai cru comprendre ! – que la petite fille aux socquettes roses était quelque chose que je n’ai pas très bien compris « allergique » !
    Ah mais je connais le mot !
    Je ne suis pas si ignare !
    Mais « allergique » à moi ?
    Ça ne veut rien dire !

  13. Maïté P dit :

    Ils sont là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demande bien sur quels genoux grimper. Sur lui, je monte chaque jour. Sur elle, la dernière fois, ce ne fût pas une partie de plaisir, pour elle évidemment, pas pour moi.

    La première fois, qu’elle entra ici, elle était seule. Moi, qui n’avais pas l’habitude de voir d’autres êtres que lui, je me sentis envahie: « Qui était cette créature inconnue qui osait pénétrer seule, ici ? Que me voulait-elle ? » Alors, je décidai de la prévenir qu’ici, elle n’était pas chez elle: « Ici, c’est chez moi, c’est mon territoire ! » Je l’observai d’une cachette connue de moi seule et lorsqu’elle me tourna le dos, J’en profitai pour lui courir dessus en grognant de toutes mes forces. Elle sursauta et je déguerpis. Je me trouvai une autre cachette mais mon intervention ne la fit pas fuir. Au contraire, elle revint plusieurs fois jusqu’à ce jour où je lui grimpai sur les genoux et où se fût terrible pour ses jolies petites jambes.

    Ce jour-là, ils étaient installés dans le canapé à se bécoter. Les voir ainsi, ça m’énerva tant, que sans crier gare, je lui sautai sur les genoux tous poils hérissés, griffes dehors et feulement de mécontentement. Elle sauta sur ses pieds, je m’accrochai à sa cuisse que je perçai de ma rangée d’hameçons. Elle se mit à courir en tous sens, criant de douleur. Lui la poursuivit me hurlant de la lâcher. Moi, j’étais trop satisfaite d’enfoncer mes dents pointues dans cette peau si tendre. Après ça, elle ne reviendrait plus, c’était clair.

    Elle revint …
    Elle revint avec des minauderies et avec une boîte qu’elle agita devant le meuble où je m’étais cachée. Avec ses doigts, qu’il me tardait d’attraper et de déchiqueter, elle ouvrit la boîte. Une odeur s’en échappa. Cette effluve s’empara instantanément de moi. Cet arôme prit sur moi le dessus et je ne fus plus maîtresse de mes moyens, je fus prise par cette irrésistible envie de me diriger vers cette boîte. Je m’approchai et sortis la tête de dessous le meuble. Elle dit alors, tout en continuant à agiter la boîte d’où provenait cette délicate émanation : « Viens, viens, approche c’est du petit pâté, tu verras, tu vas adorer ». Je vins, pas que j’avais réellement envie de partager cette boîte avec cette humaine, mais tout simplement parce que je ne pouvais tout simplement pas y résister. Alors, je m’approchai et je mangeai : « J’adore le petit pâté !».

    Finalement, après toutes ces aventures et le petit pâté, je me dis que j’aime bien cette humaine. Ils sont là, ils papotent et moi, je me demande sur quels genoux je vais grimper…
    Lorsque je sors de ma cachette, elle me voit et m’appelle doucement, je doute mais je l’aborde quand même. Je me frotte doucement contre ses jambes, elle me caresse doucement. J’hésite encore, je ne sais pas si j’aime vraiment être touchée. Je me détends, c’est pas si mal, au fond. Je me frotte encore un peu, ils rient. Je lui saute alors, sur les genoux, elle tressaillit légèrement; puis  je m’allonge et me mets à ronronner. Alors, elle pose sa main sur moi et me voilà submergée de bonheur. J’espère qu’elle va rester.

  14. CATHERINE M.S dit :

    Ils étaient là, assis à papoter
    De tout et de rien
    C’est surtout le rien qui les fascinait
    Le rien qui les faisait encore rêver
    Ce rien qui échappe à la jeunesse
    Mais qui comble les jours de la vieillesse
    Surtout les petits riens
    Les riens du tout
    Ceux qu’on ne voit pas
    Quand on court ici ou là
    Les riens qu’on piétine
    Quand on a la vie devant soi
    Les riens en costume de routine
    Qui font peur et qui bassinent

    Ils étaient là, assis à deviser
    Comme tous les jours de l’année
    Surtout à l’heure du goûter
    Dans la tiédeur de la véranda
    Toujours les mêmes, deux ou trois
    Avec la même tasse de thé
    Et le petit nuage de lait
    Qui grossissait, qui grossissait
    Jusqu’à les emporter
    Dans des rêves insoupçonnés …

    C’est là que j’ai eu l’idée !
    On allait pour une fois se sacrifier
    Abandonner les miettes du goûter
    Et grimper, grimper, grimper
    Jusqu’à leurs genoux
    Quitte à jouer les casse-cous
    Et leur donner assez d’énergie
    Pour prendre la poudre d’escampette
    Allez, Paul, Suzy et Mauricette
    Nous, colonies de fourmis
    On décide aujourd’hui
    D’envahir vos gambettes
    Pour aller ensemble faire la fête
    Rater ça, ce serait vraiment trop bête.

  15. iris79 dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.
    Je m’étais laissé piégé par mémé Madeleine qui agitait un gâteau à la framboise en forme de petite barque auquel je ne pouvais pas résister. Je me retrouvais donc ni une ni deux sur les genoux de la mémé qui devisait avec ma grand-mère pendant que je tenais fermement la boite de gâteau que j’avais fait subtilement glisser de sa main dans la mienne.
    -Alors c’est le petit de qui celui-là ?
    -Hé, c’est Pierre ! Le fils de ma petite dernière Laura ! il est mignon, tout rond, tout fripon, on lui donnerait le bon dieu sans confession !
    Je n’avais pas pu m’échapper avant qu’une bise qui pique ne vienne s’écraser sur ma joue ourlée par la barquette en miette.
    Alors, aujourd’hui, je ne me laisserais pas faire, promis. Mamie avait invité ses copines du quartier pour leur partie hebdomadaire de belote et je savais que chacune d’entre elles n’arriverait pas les mains vides. J’attendis qu’elles déposent tour à tour leur plat et autres gourmandises sur la table de service pile à la hauteur de mes yeux. Et je fis mon marché en prenant soigneusement le temps d’observer, de sentir, d’admirer les différents desserts pour la plupart, alignés devant moi. Je fis mon choix en combinant deux informations, celle du dessert et les genoux de l’hôtesse !
    Avec un peu de chance, les effluves du gâteau seraient encore dans ses bras et je pourrais être pleinement enveloppé dans une dégustation totale et confortable. Pas si facile de joindre l’utile à l’agréable ! Mais aujourd’hui, j’étais en veine ! Je sentis que Christiane serait l’élue. Je sortis donc le grand jeu. Je m’approchai d’elle paré de mon plus beau sourire en faisant osciller mon regard entre elle et ses profiteroles irrésistibles. Et je fis le nécessaire pour l’être aussi. Je réussis sans peine à provoquer la phrase de mon triomphe : « oh ce petit Pierre, je suis sure qu’il va manger l’un de mes gâteaux ! Il est tellement mignon ! C’est toi qu’on mangerait tiens ! Allez viens ! » Et je prenais de la hauteur dans ses bras d’où j’avais une vue pleine et entière sur la ronde des desserts. Je finis donc sur ses genoux, une serviette sur les miens, enveloppé dans les effluves de chocolat et de crème pâtissière de celle qui m’aidait à manger. Je n’avais pas encore tous les mots, mais je me nourrissais des odeurs, des arômes et élaborais avec mes premières sensations un véritable dictionnaire de la pâtisse-rie. Cette passion ne me quitterait plus. La semaine d’après, je testais les genoux de Germaine et son cake au citron qui émoustillait mes papilles, puis la suivante, les muffins aux pépites de chocolat et les genoux de Paloma.
    Il fallut un jour quitter ces genoux généreux. J’avais grandi, je pouvais me mettre à table à côté de ces professeures, ses charmantes cuisinières qui continuèrent à me gâter assis maintenant à leurs côtés. Et quand des années plus tard, mon apprentissage me permit de mettre à profit mes talents c’est aux amies de mamie que j’en fis profiter et c’est elles que je mis à mon tour à mes genoux !

  16. Maguelonne dit :

    Je m’appelle Miaou, chat de Paulette, super maîtresse Paulette.
    Les années passent et Paulette prend du mou dans les genoux. Alors elle me laisse sortir la nuit et ma vie prend une direction inattendue.
    Toutes les nuits, mon couvre chef et moi devenons Chat Potté. Nous affrontons les chiens errants, domptons les gros matous et baratinons les minettes. Le jour je ronronne à qui mieux mieux sur les genoux de Paulette en lui racontant mes aventures.
    Les années passent et Paulette prend du mou dans la cervelle. Pauline sa fille et Apolline sa petite fille lui rendent visite de plus en plus souvent. Je les adore.
    Aujourd’hui la famille est au complet. Le gendre est là. Il a une sale tronche et ça ne rigole pas. Je vais l’amadouer. Et hop je grimpe sur ses genoux. Je prends une baffe mémorable, je vois trente six chandelles et j’entends sa grosse voix :
    « Dégage sac à puces. Bon grand mère, parlons peu, parlons bien. Ça ne peut plus durer comme ça. Pauline ne peut plus venir tous les jours. Elle n’a plus de temps pour la maison. Les soupes et les surgelés, j’en ai ma claque. Y a des maisons de retraite pour les gens comme vous. Vous y serez aux petits oignons. Le chat je m’en occupe. Et ce n’est pas une option, c’est une obligation ».
    Oh la la, je sens que ça chauffe dans la tête à Paulette. Des idées se remettent en place. Elle a de beaux restes Paulette quand il y a urgence.
    « Écoutez moi bien, mon gendre préféré puisque vous êtes le seul, la maison de retraite c’est d’accord mais à une condition. Je pars avec mon chat. Ce n’est pas une option, c’est une obligation. Sinon je porte plainte pour maltraitance. Et par les temps qui courent, les mauvais traitement aux enfants, aux femmes, aux vieilles et aux animaux, c’est mal vu. Vous y laisserez des plumes.
    Les semaines passent et nous voici dans ce charmant établissement. J’ai toujours Paulette et j’ai en plus plein de mamies qui m’aiment. Je suis devenue une grosse boule ronronneuse qui raconte les exploits de Chat Potté. En retour j’ai plein de compliments, de caresses et de friandises. D’ailleurs va falloir se mettre au régime un de ces jours.
    Et grâce à la chanson – le chat et le soleil- je me suis reconverti :
    J’ouvre les yeux, le soleil y entre
    Je ferme les yeux, le soleil y reste
    Voila pourquoi la nuit, quand Mamie s’angoisse, j’ouvre les yeux, Mamie aperçoit deux rayons de soleil. Elle s’apaise, se rendort en rêvant au Chat Potté.
    L’est pas belle la vie !

  17. blackrain dit :

    J’avais sauté sur les genoux d’une petite vieille qui venait s’assoir sur le banc de mon jardin publique. Elle y venait tous les vendredis. Elle était gentille. Elle m’apportait parfois des restes de poisson et une coupelle de lait. Je déteste le lait. Je ne le bois pas mais elle en amène à chaque fois. En agitant son indexe devant mes yeux en amande, elle me dispute de ne point le laper puis me met à l’amende en me refusant une friandise. Je déteste les friandises. J’abhorre leur goût sucré. Elle ne s’est pas encore fait à l’idée que tous les félidés ne se délectent pas du breuvage des vaux. Alors vendredi dernier, pour la remercier, pour lui éviter de se baisser lorsqu’elle me caresse depuis la nuque jusqu’à la pointe de ma queue, je me suis décidé à grimper sur sa robe noire. Au début elle semblait en être ravie. Elle ronronnait encore plus fort que moi. Elle me disait que j’étais beau en me grattant sous le menton. Je déteste qu’on me gratte sous le menton. Je bougeais la tête pour le lui faire comprendre puis, devant la répétition de son geste, je changeais de position. Je finis par coincer mon minois entre mes pattes pour que ses doigts ridés ne puissent atteindre mon cou. Elle se rabattit sur ma queue que j’avais longue et poilue. Lorsqu’elle la caressa à rebrousse poil cela faillit me mettre de mauvaise humeur. Je sortis mes griffes rétractiles jusqu’au bout de l’étoffe épaisse. Elle poussa un petit jappement qui devait être un rire de vieille personne. Je lui lançais un regard tout rond et une moue qui passait pour rieuse en remontant mes moustaches. Sa bouche me rendit la pareille jusqu’à ce que son appareil dentaire se décroche légèrement. Quelque peu rassuré, je commençais des mouvements amples pour faire ma toilette. La dame était enchantée. Elle chantonnait en sortant un sandwich de son sac en cuir noir. Elle déplia un papier gras qui me dévoila un pan-bagnat. Je déteste le pan-bagnat. Je la regardais plonger ses fausses dents à l’intérieur d’un pain mou et rond. Il baignait dans la sauce. Il giclait de la tomate, de l’huile d’olive et des miettes de thon. J’eu un haut le corps involontaire. Une boule de poils fut alors régurgitée de mon estomac. Elle vint se déposer sur les ingrédients peu ragoûtants au moment où la vieille dame digne découvrait le chapeau rond de son pain mou. Les yeux de la dame sans camélias se révulsèrent. Elle eut un mouvement de répulsion qui décupla ses capacités physiques. Elle se retrouva debout et moi je me retrouvais bientôt sur le sol sableux. Elle vociféra après moi avec des mots pas très catholiques et que je ne connaissais pas, me traitant de sale chat de gouttière. J’étais vexé, moi qui suis le fruit d’une nuit amoureuse entre un chat angora et un chartreux. J’avais pourtant un plus beau pedigree que deux faux siamois de ma connaissance qui ont la peau lisse au derrière pour les mettre en fourrière. J’avais du bleu à l’âme même si j’avais la reconnaissance du gardien de ce parc. Il me laissait chasser les rongeurs en toute tranquillité. Lors de ses autres visites dans mon parc, la vieille dame de m’adressa plus jamais aucun regard.

  18. Nadine de Bernardy dit :

    Ils étaient là,assis, à parler de tout et de rien.Je me demandais bien sur quels genoux grimper.La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.
    J’étais encore un tout jeune vent du large qui recherchait un peu de compagnie .
    D’habitude je choisissais des genoux féminins ,moins osseux,plus tolérants dans l’ensemble.
    C’étaient les habitants de la petite ville qui profitaient des beaux jours pour regarder la mer sur ces bancs confortables en surveillant les aller et retour des navires entre l’île et le continent.
    J’avais plaisir à entendre un petit soupir d’aise, quand il faisait bien chaud sur cette promenade bétonnée.
    – Ah ! Ca fait du bien un petit courant d’air frais
    – Je ne sens rien disait sa voisine
    – Pas étonnant,regardez comme vous êtes couverte ma pauvre ,en plein été!
    Au bout d’un moment,quand le ferry avais fait le plein de passagers,de véhicules et de marchandises,je repartais vers l’île. Sans regret car, à dire vrai, un peu de bavardage,j’étais d’accord ,mais point trop n’en faut.
    – Mes petits enfants ne viennent plus trop me voir,ils préfèrent partir avec leurs copains
    – Les miens c’est pareil ,en plus on ne se parle presque pas,toujours le nez sur leurs écrans
    – Moi, avec mon arthrose,je ne me vois pas m’occuper de quatre personnes en plus pendant une semaine
    – Vous avez raison Monique,à un certain âge on se fatigue vite.Au fait vous avez su que la cousine de Mariette est morte?…..
    Et ainsi de suite.
    Tandis qu’au large,les vagues faisaient un bruit sans paroles,et les oiseaux de mer me laissaient les mener vers la côte.
    Tout allait donc pour le mieux jusqu’à ce mardi d’avril que je n’oublierai jamais.
    J’arrive avec le bateau de onze heures. Le soleil commence à tiédir les bancs,le ciel est pur.
    Quelques genoux m’attendent.J’en choisi une paire,dodue sous un manteau entr’ouvert.Je m’installe,il y en avait six,il a fallu que je choisisse cette paire!
    Aussitôt que je m’y pose,un grand cri :
    – Ouh la la! On est quand même au printemps, qu’est ce que c’est que ce vent glacé?
    Et s’abat sur moi quelque chose de lourd,un peu rêche qui m’étouffe,me plonge dans le noir,me paralyse.
    Je tente de souffler de toutes mes forces afin de me libérer.
    – C’est pas possible,je vais geler,il se faufile partout
    Voilà que la propriétaire des genoux coince la chose rêche sous ses cuisses pour éviter – dit elle – les courants d’air.Aplati contre le manteau,je halète, à moitié à l’agonie.
    Comble de désespoir j’entends le bateau donner un coup de sirène comme il le fait toujours en franchissant le chenal.
    Au secours !
    Mais qui peut m’entendre ?
    Il ne me reste plus qu’à attendre que les genoux se mettent en route pour m’enfuir vers l’horizon.

  19. Fanny Dumond dit :

    Ils étaient réunis là, à papoter de tout et de rien. Je me demandais sur quels genoux grimper. La dernière fois, j’avais vraiment vécu un supplice.

    À cette époque nous n’avions pas la télé pour regarder les matchs de foot et Papa était toujours invité chez les Italiens du dessus pour vilipender les joueurs et les arbitres ou pour s’extasier et applaudir quand son équipe marquait un but. Je ne sais plus pourquoi il m’avait embarquée avec lui dans cette galère, ce soir-là.

    Par manque de chaises, la gentille voisine m’avait installée sur ses genoux. Mais, voilà qu’au bout de quelques minutes, je n’étais pas du tout à l’aise, car sa jupe m’irritait trop les cuisses. Quel supplice ! J’évitais tant que faire se peut de gesticuler et de me gratter.

    Comme il me parut éternel ce match, surtout que le foot me barbait grave !

    Plus tard, un dimanche en fin de matinée, quelques voisins étaient installés dans notre petit salon pour prendre l’apéro. Je remarquai que l’Italienne portait encore sa fameuse jupe et, avant qu’elle ne me fit grimper sur ses genoux, je m’installai sur ceux de l’Espagnole du 4ème.

    Celle-ci empestait le parfum à la violette et je m’empressai d’aller coucher dans son berceau ma poupée Cathy.

  20. Antonio dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper. La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.

    « À dada sur mon bidet », plus jamais ! Papa est bien gentil mais un peu brusque. Bonjour le rodéo ! Avec lui, je suis passé du bébé secoué au cow-boy dans un shaker. Pourtant, j’adorais jouer avec lui. On riait, on riait ! Du moins au début, car je finissais toujours par terre à la fin, en pleurs, avec des bleus et des bosses.

    Alors pourquoi, la dernière fois, j’avais récidivé ? Par masochisme, pulsion suicidaire ? Non.

    Gouzi-gouzi et guili-guili, plus jamais ! Maman est bien gentille mais elle a la main un peu lourde. Bonjour la torture ! Avec elle, je suis passé des papouilles au pétrissage de pâte à modeler. Pourtant, j’adorais jouer avec elle. On riait, on riait ! À s’en tordre, surtout moi, car je finissais toujours par terre à la fin, en pleurs, avec des douleurs atroces.

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien.

    — Non, mais tu t’es vue quand tu le chatouilles, on dirait que tu masses un Sumo !
    — Oh ! le culot. C’est à cause de qui, la dernière fois, qu’on a dû l’emmener aux urgences ?
    — Oh ! comme tu exagères. C’est toi qui as voulu aller aux urgences. Ils lui ont mis deux points de suture pour te faire plaisir, il n’avait rien. Et puis il en verra d’autres.

    Je n’avais plus que quelques secondes de réflexion avant que Gaspard ne décide pour moi. Gaspard, c’est le vieux chat de la maison, il connaît ce jeu depuis bien plus longtemps que moi. Lui aussi préparait le terrain en se frottant aux jambes de chacun, se demandant sur quels genoux grimper. Quand nos regards se sont croisés.

    Je ne sais pas ce qui m’a pris. « À dada sur mon minet », gouzi-gouzi et guili-guili… Devinez où j’ai fini.

  21. Nouchka dit :

    J’aime mon propriétaire, un vieux Monsieur qui ne bouge pas beaucoup. Il reste des heures, assis sur la banquette du salon à regarder son jardin au-delà de la véranda. Chaque matin, il se prépare un thé pour le petit-déjeuner et tout de suite après, fait chauffer de nouveau, de l’eau pour moi.
    Sans me vanter, je peux affirmer qu’il passe plus de temps avec moi qu’avec qui que ce soit d’autre. Ainsi, après le thé, accompagné de Cracottes, il me met sur ses genoux et pose les mains sur mon dos tout chaud. Je reste ainsi sur ses cuisses maigres de longues heures. Souvent il s’endort assis là. Les années passant, il confond un peu ses rêves avec la réalité mais cela n’a pas grande importance. Les rêves le font voyager, faire des courses en montagne et beaucoup des activités qu’il aimait mais que les ans ne lui permettent plus de faire.
    L’autre jour, des amis sont venus le voir ; c’était un évènement. En effet, à 96 ans maintenant, ses amis se font rares.
    Tous étaient là, assis devant le feu de bois, à papoter de tout et de rien. Le niveau sonore était élevé en raison de leurs déficience auditive. Mon propriétaire s’est levé pour chercher le plateau préparé avec les tasses et les gâteaux achetés. Il m’a alors laissé sur le milieu de la banquette. Je ne savais pas s’il allait penser me reprendre à son retour et j’attendais me demandant sur quels genoux j’allais échoir.
    La dernière fois, en semblable circonstance, j’avais vraiment manqué de jugeote en restant camouflée sous une serviette de table. J’avais chu sur le sol froid et poussiéreux et étais bloquée là, espérant lui manquer suffisamment pour qu’il vienne me chercher. Toute une nuit je suis restée seule sans espoir de me retrouver dans son lit chaud.
    Mais aujourd’hui, j’espérais que ces visites ne le disturbe pas afin qu’il pense me remettre sur ses genoux. Malheureusement, l’ami assis à ses côtés s’est également levé remettre une buche dans la cheminée. J’ai alors roulé sur la place occupé par ce visiteur et, à son retour, il s’est affalé sur moi de tout son poids. Je suis restée écrasée sous ce postérieur sans pouvoir me dégager. Au bout d’un moment, j’ai senti de je commençais à fuir. L’ami, de sensiblement le même âge que mon propriétaire, a réalisé que quelque chose se passait sous ses fesses sans déterminer s’il s’agissait d’une fuite de sa vessie ou autre chose. Il est donc resté sans bouger, comme un jeune enfant en pareille circonstance. Il n’empêche, l’incident a provoqué le départ anticipé de l’auteur de mon écrasement et j’ai pu reprendre ma forme habituelle en dépit du peu d’eau qu’il me restait dans le ventre.
    C’est cela l’ennui ; il faudrait inventer un système qui émette un signal, comme les coussins péteurs. Pour le moment, comme toutes les bouillottes de mon espèce, je ne peux que subir le bon vouloir de celui ou celle qui m’utilise, sans protester.

  22. camomille dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote en grimpant sur les genoux de l’oncle Auguste qui refroidissait depuis la veille.
    Mais je n’avais pas vu qu’il était mort….C’est sûr que le malheureux n’a pas pu réagir et que je suis repartie frustrée. Et en même temps ma côte a bien baissé et mon syndicat m’a mise au placard.
    Je dois absolument redorer mon blason.
    Là, par contre, il y a de quoi faire dans cet EHPAD avec ce groupe qui s’accroche à la vie et qui papote…. ou qui radote ?
    Je vais vous les réveiller, vous allez voir ! Je vais me faire un festival !
    Par contre, faut que je la joue stratégique cette fois. Faut que je marque mon passage et qu’on se souvienne de moi.
    Je pense que je vais commencer par LUI, coincé dans son fauteuil roulant, ça va être un vrai feu d’artifice…hi… hi…hi…
    Ensuite, ensuite, ben ELLE. Je la trouve apathique. Ça va nous la ravigoter !
    Puis je grimperai sur SA VOISINE trop bien habillée, trop bien peignée. Ça va nous la décoiffer !!!
    Je pense que j’enchaînerai assez facilement avec son MARI qui lui tient constamment la main. Il sera obligé de la lâcher… pardi !
    Et puis… et puis…. J’ai bien envie de me payer une aide soignante ?!
    Tiens, celle-là qui est en train de leur demander s’ils ont soif ?
    ALLEZ, fini les vacances, à moi la gloire.
    ET VIVENT LES DÉMANGEAISONS DE MASSE … dans les EHPAD !
    Non mais… qui a dit que j’étais une ÉRUPTION CUTANÉE bénigne ? Hein ? Qui a dit ça ?

  23. Kyoto dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de rien et de tout. Je me demandais bien sur quels genoux grimper. La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote. J’aurais dû signaler ma présence en imitant le miaulement de leur animal de compagnie préféré. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ils l’appellent Kaskette, car moi, j’appelle ça « un chat ». Bref, passons…Le problème, c’est que je ne sais pas miauler.

    Quand je suis arrivée près d’eux, ils ont pris peur. Je me demande bien pourquoi. Ils se sont agités comme des épouvantails et ont tout bousculé. On aurait dit deux éléphants dans un jardin de porcelaine. J’ai failli y laisser des plumes. Heureusement, des plumes, je n’en ai pas !

    – Ne t’inquiète pas, ma puce, je vais te sauver ! Pour toi, j’irai décrocher les étoiles.
    – En attendant, va donc éliminer cette bestiole avant que je m’évanouisse.

    Mais, ils parlaient de moi ! J’avais bien compris que ces deux-là me voulaient du mal. Qu’est-ce qu’ils croyaient ? Que j’étais myope comme un pou et sourdingue comme une taupe ? Mon instinct me disait qu’il y avait aiguille sous roche. Il fallait que je me méfie.

    Subitement, une ombre m’enveloppa. Mes alarmes primaires se mirent à hurler. D’un bond, je sautai sur le côté pour éviter ce pied criminel, puis je fis un triple saut, direction le genou de celle qui avait fini par tomber en Saint-cope. En une nanoseconde, je piquai, suçai, fis un dernier saut digne d’un puma et atterris dans la douce couverture d’un Saint-bernard. Ouf ! J’étais sauvée. Un exploit digne à inscrire dans le livre des records.

    Alors aujourd’hui, je les regarde. Ils sont assis à papoter de tout et de rien. Et ils ne se doutent pas que moi, la puce, je suis en train de choisir mon futur festin.

  24. Laurence Noyer dit :

    ACCROC
    Ils sont là, ils papotent
    De tout, de rien
    L’accroc se demande sur quels genoux grimper en premier
    Jusque-là tout convenait
    Jusque-là rien ne grattait
    Puis un fil s’est mis à dépasser
    Et tout le monde a tiré
    Tout s’est alors décousu
    On a oublié les pantalons lustrés, griffés
    D’avoir trop joué dans les cours de récré
    Et les dimanches de l’enfance
    A soigner les genoux blessés
    Les petites éraflures sont devenues grandes blessures
    La simple écorchure s’est transformée en échancrure
    Il aurait fallu enlever le tissu effiloché
    Pour y coller un patch en guise d’emplâtre
    Mais pour réparer l’accroc ils ont pris un crochet
    Accentuant ainsi la déchirure
    Maintenant ils s’accrochent
    Pour tout, pour rien
    Ils sont las les pas potes

  25. LURON'OURS dit :

    🐻A BÂTONS ROMPUS

    Le genou… Noue
    Le caribou… Bout
    Le tutu… Tue
    La nuit… Nuit
    L’ingénieur… Nie heure
    L’inventeur…heu ! Ça marche plus !
    Reprenons
    Le genou, mais qui a inventé cette articulation ? Ce casse-ménisques ! Cardano a fait mieux, le cardan, ça bouge dans tous les sens. La bielle, elle, transmet le mouvement. Le coude, on peut le lever. Lui, même pour la-do-ré, il faut le mettre en terre ! Retrouvons celui qui a inventé l’engrenage… En même temps, quand ‘elles’se sont prises dedans, il a chanté la tyrolienne.🐻

  26. Patricia dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote, j’avais choisi de rester à terre, et finalement le gros humain avait sorti un paquet de gâteaux.
    Je les regardais et le temps que j’arrive la haut, ils avaient terminé.
    Je n’ai plus eu qu’à redescendre. C’était fatiguant, et j’étais frustré, et déçu.
    Je m’en était allée et je n’avais rien retrouvé de la journée.

    Là j’avais décidé de foncer, alors lequel choisir? Les genoux de la femme étaient il plus prometteurs?
    Non, je devais en choisir un seul. Elle tenait son sac à main d’un côté et son téléphone de l’autre. A priori rien ne laissait supposer qu’elle allait sortir à un moment ou à un autre une quelconque nourriture, et lui, semblait du genre rêveur.

    Il ne semblait pas être un gourmand de la vie, un de ceux qui croque la vie à pleine dents, alors que celui de la veille était bien en chair, et riait sans arrêt. C’était un signe évident. Je ne sais pas ce qui m’est arrivé, mais voyez vous il y a des jours avec et des jours sans, des jours ou tout semble évident, et d’autres ou il y a de faux semblants, et des hésitations. Ca arrive à tout le monde, même à ceux de mon espèce, malgré ce que certains pourraient en penser.

    Non, ça n’étaient donc pas les personnes qui à priori, pouvaient satisfaire ma faim.
    Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas mangé, pour tout dire et là j’étais fermement décidé à ne pas perdre mon temps.

    Ni hésiter trop longtemps.
    Malgré mes observations, je sentais quelquechose, il fallait que j’y aille. coûte que coûte.

    Il y a des jours comme ça ou rien ne peut vous arrêter.Vous savez, vous savez que vous devez y aller, et vous y allez, sans vous poser de questions. Inutile d’argumenter, ca n’est pas du domaine du rationnel.
    Alors j’y suis allée, ca n’était pas rien de grimper sur ces genoux, c’était haut, et la dame avait mis des collants lisses, du lycra, quelquechose comme ça, et j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois.

    Mais finalement, je me suis accrochée aux mailles du filet, j’ai tenu bon, même quand elle a décroisé les jambes, j’étais suspendu au mollet.
    A un moment un pan de jupe a menacé de me faire tomber, mais j’ai tenu, j’ai tenu. J’ai fermé les yeux quand le chien du banc d’à côté est venu me renifler. J’ai cru que j’allais y passer, qu’il allait me donner un bon coup de langue bien placé.

    Mais non, rien, et j’y suis arrivé, j’ai dépassé mes peurs. Et j’ai attendu, attendu, le temps qu’il a fallu.
    Je commençais à me dire que je m’étais trompée, quand tout à coup, une autre créature de cette espèce est arrivée, toute essoufflée.
    Un enfant !
    Et croyez le ou pas, c’était l’heure du goûter!
    La joie m’a envahie, des larmes de victoire coulaient de mes orbites grillagées.

    Elle a ouvert le paquet, et a sorti des gâteaux d’un sac craft en papier, des palets bretons, de ceux qui s’émiettent de tous les bouts.
    Un Gateau de boulangerie !
    J’avais vu juste, elle allait s’en mettre partout!
    Je me suis assise et j’ai attendu, et l’abondance est arrivée. Une pluie de miettes de gâteau est arrivée jusqu’à moi, ça tombait et tombait, , ça ne s’arrêtait plus.

    J’ai profité quelques secondes de ce cadeau des dieux, et puis, je me suis empressée de goûter ce précieux met.
    C’était délicieux, doux et sucré à la fois. De quoi recharger mes batteries bien à plat.

    Et puis je suis descendue, en me laissant glisser le long de sa jambe, c’était grisant. Et j’ai bien fait car juste après, elle s’est aperçue que sa jupe était parsemée de miettes et elle s’est levée pour la secouer.
    Moi j’étais déjà descendue, et quand elle est partie avec son amoureux et son petite garçon, j’ai pu continuer tranquillement à me remplir le ventre, et faire mon approvisionnement, tranquillement !

  27. emilie Kah dit :

    Magnifique, bravo !

  28. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 UN BEAU VOYAGE… EN MUSIQUE

    je l’ai commencé sur le chat de la concierge de la violoniste…
    Puis dans un échange musclé je suis passée sur le dos du caniche de la violoniste…
    Elle nous câlinait en chantant des berceuses…. Nous dormions ensemble et je savourais une telle proximité… j’ai quitté le chien pour sa mise en plis parfumée… Elle avait des cheveux fins superbes… mais c’était risqué car avant chaque concert elle se les brossait énergiquement et j’avais beau me cramponner, je voyais le moment où j’allais être évacuée sans tambour ni trompette… Alors, je me suis laissée glisser tout en bas… Dans le grave de sa musique…. Bien au chaud je passais des heures ravissantes,.. sauf qu’un soir, alors que nous étions couchés tendrement, ma violoneuse eut une visite et je me suis retrouvée, bien malgré moi, dans une moustache.. mais de qui… C’est le lendemain que je l’ai su, lorsque j’ai vu tout l’orchestre devant moi !!! J’en avais du monde à explorer ! Je descendais de mon promontoire me demandant bien quels genoux j’allais grimper… Dans ma destinée sans mesure j’avais envie d’essayer les contrebassistes. Des gars solidement bâtis… j’en choisis un qui sentais bon l’eau de Cologne -que voulez-vous je suis sensible aux odeurs-… Dans l’espoir inavoué que par le même chemin, je regagnerai la berceuse de ma violoniste…
    🐀 Souris bleue

  29. KAH emilie dit :

    Ils étaient là, assis à papoter de tout et de rien. Je me demandais bien sur quels genoux grimper.
    La dernière fois, j’avais vraiment manqué de jugeote.

    J’avais choisi les genoux de ma mère. Je venais d’y monter, sans son aide. De cet exploit, j’aurais dû éprouver non pas de la fierté, mais de l’inquiétude. Je sentais déjà la chaleur de ses cuisses, j’étais sur le point de me lover contre sa poitrine quand ses bras musculeux me saisirent, me tinrent un instant en l’air et me reposèrent définitivement sur le sol. « Descendez, mademoiselle, vous avez les fesses pointues ! » Le sentiment qui m’a traversé pourrait s’appeler de la « jristesse », une joie très fugace à laquelle succéda une grande tristesse. Si grande qu’elle m‘habite encore.
    J’ai retenu la leçon : on ne grimpe impunément pas sur n’importe quels genoux !

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