Exercice inédit d’écriture créative 265

lapin-cactus

Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin
devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir.
L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
En effet….

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15 réponses

  1. Emmi A dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir.
    L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
    En effet, ce grand et beau jardin était entretenu depuis des lustres par un mexicain.
    Un mexicain, qui triste d’être loin de son pays, décida de planter un cactus en souvenir.
    Un jour de soleil, le mexicain qui venait de recevoir une bonne nouvelle, celle de la visite de son cousin pascuans, décida de fêter ça en lançant son sombrero en l’air.
    Ni une ni deux, le chapeau virevoltant fut envoyer par un coup de vent sur le cactus et finit par s’y aplatir.
    En deux temps trois mouvements, le mexicain, effrayé de retrouver son sombrero tant adoré recouvert de piquants, se jeta dessus pour l’inspecter.
    Ouf il n’y avait rien ! Muy perfecto el sombrero ! En revanche…
    Le cactus avait subi l’impensable ! Il s’était scindé en deux se transformant ainsi en cactus-lapin.
    C’était forcément un signe du destin.

    Dès son arrivée, le cousin décida de faire une île autour du cactus-lapin pour en faire un petit porte-bonheur. Et en quelques jours à peine, lièvres et garennes s’y précipitèrent. En l’honneur de son cousin, le mexicain décida d’ailleurs de la baptiser l’île de Pâques.

    Et un matin d’Avril, ne voila pas que le mexicain fut interpellé par quelque chose qui avait changé.
    Le cactus était devenu un vrai lapin qui couvait des œufs en chocolat dans un petit panier.
    Le plus incroyable c’était que le hasard voulu que ce soit un matin de Pâques !

  2. francoise dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir. L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain. En effet, la légende voulait que le premier cactus-lapin ait poussé au jardin des Oliviers où Jesus prêchait la bonne parole.
    Deux siècles plus tard, chaque année,dès l’ouverture de la chasse, un malotru, sans foi ni loi, vient tuer quelques lièvres et garennes. Or, il eut soudain l’idée de déterrer et de replanter ce cactus-lapin dans son jardin et comme Perrette imaginait mille et une dépenses. Hélas, une épine se ficha dans son index. Il ne put l’extraire. Une infection s’installa dans son doigt, ses doigts, sa main, son avant-bras, son bras. On dut l’amputer.
    Devenu clochard, il campe près du cactus-lapin. On le voit parfois griller sur un feu de bois improvisé, un lièvre ou un lapin-garenne, attrapé au collet.
    Pauvres petites bêtes et pauvre type.

  3. francoise dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir. L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain. En effet, la légende voulait que le premier cactus-lapin ait poussé au jardin des Oliviers où Jesus prêchait la bonne parole.
    Deux siècles plus tard, chaque année,dès l’ouverture de la chasse, un malotru, sans foi ni loi, vient y tuer quelques lièvres et garennes. Or, il eut soudain l’idée de déterrer et de replanter ce cactus-lapin dans son jardin et comme Perrette imaginait mille et une dépenses. Hélas, une épine se ficha dans son index. Il ne put l’extraire. Une infection s’installa dans son doigt, ses doigts, sa main, son avant-bras, son bras. On dut l’amputer.
    Devenu clochard, il campe près du cactus-lapin. On le voit parfois griller sur un feu de bois improvisé, un lièvre ou un lapin-garenne, attrapé au collet.
    Pauvres petites bêtes et pauvre type.

  4. Miclaire dit :

    A cette époque, lièvres, garennes et lapins vivaient tous ensemble en Andalousie. La petite communauté des Papinous (c’est ainsi qu’on les appelait) s’amusait joyeusement. Tout ce petit monde gambadait du soir au matin dans l’herbe bien verte des prairies. Leur vie était simple. Certes il leur fallait trouver à manger, mais la nature regorgeait de tout ce qu’ils adoraient : carottes, trèfles à 4 feuilles… parce qu’il se disait que ça leur portait chance, énormes choux verts, pissenlits magiques qui leur donnaient beaucoup d’énergie, surtout au printemps… Ils dormaient tantôt chez l’un tantôt chez l’autre… parfois chez les unes… Ils passaient leurs soirées à chanter, danser, jouer aux cartes. Leur vie consistait à s’amuser. Papinou le Grand était un chef extraordinaire. Il savait apaiser les conflits. Je me rappelle ce jour où mon voisin et ami Papininou avait voulu dormir chez la même Garinette. Papinou le Grand nous avait proposé de tirer à la courte paille pour savoir lequel aurait droit au 1er jour, le perdant irait le lendemain. Nous nous étions réconciliés devant une telle sagesse, laissant faire le hasard. Il trouvait des solutions à tous leurs problèmes. Comme ce jour d’hiver, où nous étions tous affamés, à la recherche de la moindre grignote, quand il eût une idée légumineuse. Il avait repéré, à quelques gambadures de là, une petite cave, où se trouvait un trésor. Des quantités de carottes et de choux bien verts entreposés là, juste pour nous. Je me suis toujours demandé qui avait bien pu penser à nous faire ce cadeaux, sans jamais trouver la réponse. Papinou le Grand était un Saint Garenne.
    Quand il fût emporté par une maxi mixomatogarinite, affaibli par un été caniculaire, lièvres, lapins et garennes décidèrent de grignoter sa statue dans un cactus. De nombreuses constructions ont aujourd’hui remplacé les prairies, mais le lapin-cactus a grandi dans un petit jardin en périphérie de la ville, où de nombreux rongeurs viennent se recueillir chaque année. On dit que des carottes, choux et pissenlits y poussent encore à profusion.

  5. PEGGY MALLERET dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir.
    L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
    En effet….

    Il y a très longtemps, au Chili, un lapin fut enterré à cet endroit par Joselito, un petit garçon bien triste d’avoir perdu un ami. Comme ce jardin était très aride, il planta sur la terre fraichement retournée un cactus.

    Tous les jours il venait parler à son lapin. Il ne se résignait pas à l’oublier. On lui en avait proposé un autre, mais aucun ne pouvait remplacer le sien. Il était unique et de toute façon, il n’en n’avait pas envie.

    Un matin, il lui sembla voir comme une excroissance se développer sur le côté droit en haut de la plante, puis une autre sur le côté gauche. En fait, le cactus était formé de deux parties qui pouvaient ressembler à un corps et une tête.

    Il se passa alors quelque chose d’exceptionnel. C’est au moment de la floraison éblouissante du désert d’Atacama en rose et violet, que deux oreilles apparurent, surmontées de fleurs de même couleur. Dans un décor féérique, son ami le remerciait de tant de tendresse. Maintenant on voyait clairement, au-dessus de la tombe la forme d’un lapin en cactus.

    Un événement inattendu se produisit après cette magie de la nature. Un matin, alors que le petit garçon venait parler à son ami, il trouva une multitude de lièvres et de garennes, assis sur leurs arrière-trains, tous tournés vers le lapin-cactus comme en méditation. Pas un ne bougea lorsqu’il s’approcha.

    Ce phénomène se reproduisit plusieurs fois et le petit garçon se rendit compte que ce n’était pas les mêmes lièvres et garennes qui revenaient.

    Le temps passa, le petit garçon devint grand et quitta le pays mais chaque année des lièvres et des garennes viennent se recueillir sur la tombe et tous les cinq ou sept ans, au moment de la floraison du désert d’Atacama les oreilles du lapin-cactus sont couronnées de fleurs roses et violettes en souvenir de Joselito.

  6. Antonio dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir. L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.

    En effet, elle datait de l’ère « carottingiène » où régnèrent de drôles de rois à longues oreilles issus de la dynastie de Lapin-le-Bref, père du célèbre Lièvremagne, celui-là même qui inventa les collets.

    Une manière ingénieuse et efficace, soit disant, d’éduquer ses lapereaux dans le droit chemin. Car tous ceux qui ne filaient pas droit était aussitôt pris à la gorge et offerts aux ogres voisins qui les ébouillantaient vivants avant de les avaler tout rond avec la peau. Le civet ne sera inventé que bien plus tard quand le grand rat Gou fera tomber par inadvertance ses cives dans la casserole. Mais là je m’égare …

    C’était donc au temps des Carottingiens qu’un jeune mammifère intrépide à longues oreilles appelé Lièvremont pratiqua le premier les collets buissonniers. Car il n’était pas du genre à se faire carotter par le pouvoir. C’est qu’il avait du flair, notre Lièvremont ! … et une détente inégalable pour éviter tous les pièges tendus dans les buissons.

    Il tenait cela de son entrainement intensif de « ragbitt », un jeu anglo-saxon dont le principe était simple : deux camps s’opposaient en mêlée, un bout de carotte introduit au milieu et c’était au premier qui l’emmenait dans le terrier de l’autre sans se faire plaquer. Ce sport fut très pratiqué en Australie où des colonies entières pullulaient dans le plus grand des champs pionniers. Mais je m’égare encore…

    Car ce n’était pas là que gisait le lièvre de mon histoire, mais bien au pays de celui qui inventa les collets. Sacré Lièvremagne !
    Le jeune Lièvremont, donc, vivait dans l’insouciance au pays des coqs qu’il admirait par dessus tout pour leur port de crête et leur chant prodigieux à faire tomber les plus belles poulettes. C’est qu’il les copiait parfaitement, notre lièvre, courant deux hases à la fois. Et ce jeune mâle, très apprécié par la gente femelle, était rarement carotte. Disons que, hum… pour être cru, c’était plutôt ses fans qui tournaient autour de la sienne, si vous voyez ce que je veux dire. Mais je m’égare, là encore. Décidément !

    Lièvremont et ses coqs à grandes oreilles jouaient souvent au « Ragbitt », donc, pendant que d’autres apprenaient gentiment leurs leçons en chasse (car les collets étaient obligatoires).

    Ah! ils faisaient les beaux, nos lapins-coqs, la carotte entre les jambes, à toi à moi ! … poussant en mêlée, sortant le bout de légume pour le passer à son voisin d’une belle chistéra ou d’une belle sautée… de lapin, dévalant les fourrés à toutes jambes quand…

    Sautant par dessus un buisson, tout prêt d’aplatir la carotte derrière la ligne du terrier, Lièvremont fut arrêté net par un plaquage au cou irrégulier qui lui provoqua aussitôt le coup du lapin. C’était un collet qu’il n’avait pas flairé et qui ne l’avait pas raté.

    Merci Lièvremagne !

    Tous pleurèrent le lapin-coq le plus célèbre de la région. Les garennes, lièvres et hases et même certains coqs lui rendirent hommage par un chant solennel qui resta à jamais l’hymne du « ragbitt » dans les siècles qui suivirent : « Lapina Baiona » . Emouvant!

    C’est alors que tous décidèrent d’ériger à ce lapin-coq une statue taillée dans un cactus symbolisant sa résistance et son courage. Depuis tous s’y recueillirent jusqu’aux deux plus célèbres joueurs de « ragbitt » que ce sport ait connus, les frères Bunnyface, avant chaque match.

    Et l’histoire nous dit que la première tournée du XV des Francs en terre australienne terrassa les Wallabies qui mangèrent l’herbe par la racine.

    Merci Lièvremont !

  7. Clémence dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir. L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain. En effet….

    En effet, il faut remonter à la nuit des temps en année-lapin pour comprendre cette adoration.

    Lui avait un culot monstre, de l’audace et un caractère bien trempé pour sa race. Toujours éveil, prompt à réagir à la moindre étincelle.
    La chance de sa vie se concrétisa le jour où sa maîtresse décida de monter dans la capitale. Il l’implora. Elle céda. Ils partirent sans arme ni bagages.

    Après avoir trouvé un logement modeste, ils établirent un plan de vie  qui se résumait en deux mots : faire fortune.

    Des petits boulots permirent à l’un et à l’autre, de se trouver au bon endroit et au bon moment.
    Ils rencontrèrent des artistes qui furent séduits par leur audace excentrique.
    Il devint modèle. Elle devint égérie.

    Mais les heures rongeaient inexorablement leur bonheur.
    Un jour, elle demanda à Fernand L. d’immortaliser leur duo.
    Il prit ses pinceaux. L’œuvre fut géniale. La prospérité assurée.
    Un soir, Sieur Chronos Année-lapin se rappela à leur bon souvenir sous forme de malheur.

    Elle revint seule au pays. Ses yeux étaient rouges d’un chagrin inoxydable.
    Elle partit dans la garrigue, à la recherche de la famille de son compagnon. Celle-ci s’était agrandie de manière spectaculaire. L’expression « se reproduire comme des lapins » était adéquate !

    Elle déroula la toile et expliqua :
    – La femme, c’est moi, et là, c’est notre cher défunt. C’est très cubiste, mais en regardant attentivement, vous reconnaîtrez sa silhouette !

    La famille Lagomorphe fut émerveillée par cette belle aventure. Ils décidèrent de rendre un hommage vibrant à feu leur confrère.
    Les artisans s’unirent, cogitèrent, et trouvèrent.

    On put lire dans le journal local :
    « En ce beau soir de mai, une foule en liesse s’était réunie dans le jardin public pour l’inauguration d’une statue géante. En effet, les villageois ont voulu rendre un fervent hommage à un des leurs dont la réussite promet des retombées sur toute la région.
    Sous une nuit étoilée bercée par les notes d’un sublime Notturno, fut dévoilée la statue d’un magnifique lapin -cactus…. »

    Il ne fallut guère de temps pour que ce symbole de la réussite entra dans le top mondial des visites « incontournables ».
    Un minuscule écriteau informait : « Frottez discrètement un petit bout de patte et faites un vœu. »

    Quelques années plus tard, parmi les passants, un certain Roy L. se plia à la tradition.

    De retour à Manhattan, dans son intérieur, la magie opéra.
    Il plaça une chaise près d’une fenêtre. Il y déposa un pipeau, une balle et un lapin-cactus…
    Il saisit ses pinceaux…

    © Clémence

  8. rêves_de_plume dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir.
    L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
    En effet, Camille, tu dois savoir qu’il fut un temps où tous les lièvres et lapins vivaient derrière des grillages, dans de grands clapiers.
    -« Mais pourquoi, papy ?  »
    Pour les protéger des renards ! C’était le discours des hommes mais les lapins qui finissaient en pâté ou en civet constataient , à leur dépens, le peu d’intérêt de la situation.
    -« Mais le cactus-lapin, papy ?  »
    Il s’appelait Jeannot et il avait soif de liberté. Alors, dès qu’il sut parler, il prêcha la révolte et une nuit …
    -« La nuit de la grande vague, papy ?  »
    Oui, Camille, la nuit de la grande vague ! Jeannot donna le premier coup de dent dans le grillage et tous fuirent .. jusqu’à croiser le renard malin.
    -« Mais que faisait-il là, papy ?  »
    Il surveillait les lapins .. et surtout Calinette, la plus dodue, la plus belle.
    Jeannot dut la défendre !
    Renard était un peu bigleux et se repérait à la voix de Jeannot.
    Alors Jeannot provoqua le goupil, le moqua, le fit tourner en bourrique mais à la fin, épuisé, Jeannot se retrouva à la merci de la bête.
    -« Et le renard le mangea, papy ?  »
    Quand le renard referma ses babines bavantes de convoitise sur le pauvre Jeannot, il hurla de douleur;
    Il venait de se piquer cruellement le gosier.
    -« Mais que s’est-il passé, papy ?  »
    Un miracle , Camille !
    A la place de Jeannot se dressait maintenant cactus-lapin, vainqueur immobile du renard malin.
    -« Mais alors, papy, ce cactus, c’est Jeannot lapin ?  »
    Lièvres et garennes le croient et viennent souvent le remercier de son sacrifice.
    -« Et toi, papy ?  »
    Ma foi Camille, t’ai-je déjà raconté l’histoire du lapin ventriloque qui faisait parler les cactus ?

  9. oholibama dit :

    Il était une fois, dans un jardin…un cactus-lapin. Sa légende remonte aussi loin que les lièvres et garennes, lapins et autres se souviennent. Le plus important dans l’histoire, n’est pas que ce cactus à longues oreilles ressemblant de loin à un lapin soit pour eux une divinité,non! le plus important…c’est la place qu’il prend. depuis des lustres,il est là, prenant chaque saison un peu plus de place et chose étonnante…le lapin jardinier du moment ne cherche même pas à le tailler, donc, vous imaginez bien la place de ce cactus-lapin…Aujourd’hui est un grand jour, la communauté entière à voté et le vote fut unanime. Le cactus-lapin doit être taillé afin de donner à la grande place, la place qui lui manque et de redevenir pour tous et toutes…la grande-place.Le jardinier -lapin aura t-il le courage de le tailler?

  10. Christine Macé dit :

    Il était une fois un cactus-lapin devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir. L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain…

    En effet, les ancêtres de l’animal ayant rendu de multiples service à la communauté – même s’ils s’étaient montrés parfois un peu trop ardents à la tâche -, un jardinier fantasque leur avait dédié ce cactus aux grands oreilles. Depuis lors, les lapins de tout poil vénéraient cette plante grasse dont ils avaient fait leur emblème, allant jusqu’à en planter un spécimen dans le cimetière d’un village dont nous tairons le nom par discrétion. Chaque année, la dernière semaine de décembre, c’était le grand rassemblement. Un pèlerinage incontournable : certains n’hésitaient pas à venir de l’autre bout de la terre, parfois au péril de leur vie, car le voyage n’était pas sans danger. Sans compter le barrage de la langue ; heureusement que Pan-Pan leur avait appris à battre fermement la semelle, un langage universel qui invitait au ralliement.
    Cette année promettait d’être exceptionnelle : nombre de garennes feraient le déplacement et il paraît qu’on y verrait des vedettes : Bugs Bunny, désormais retiré aux States, le lapin blanc d’Alice, qui venait enfin de divorcer de son chapelier dingo, et les incontournables crétins. Le gratin !
    La fête avait nécessité des jours de préparation et une organisation laborieuse, mais on avait été prié de mettre la main à la patte – ce qui pour nos chers lagomorphes tient de l’exploit.
    Le grand jour enfin arrivé, le cimetière s’animait. Le croque-mort, toujours un peu pompette, en avait la berlue. S’il avait su, il aurait posé un ou deux collets, vu qu’il avait perdu le goût du civet depuis belle lurette… Les lapins, lucides mais magnanimes, l’embauchèrent pour faire la circulation. Après tout, il connaissait le terrain comme personne et les convois, c’était son rayon.
    Mais quelque chose clochait. Un murmure s’amplifiait, montant des premiers rangs pris d’assaut dès l’aube. Les derniers arrivants tendaient haut leurs oreilles. Soudain, tous se figèrent. Il y eut un énorme frisson, avant un effet de soufflet qui retombe. Un ange (probablement égaré) passa.
    Les inséparables, Jeannot et Pierre, se consultèrent pour savoir lequel des deux oserait parler. Finalement, Jeannot se lança : « Il a disparu ! »
    Nouveau mouvement de la foule muette, le temps que chacun prenne conscience de la gravité des faits. Puis les mots fusèrent ; impossible, impensable, inacceptable, insensé, hi, hi, hi ! On en avait pourtant connu des bouleversements, des tragédies, des épidémies, des drames, mais là, c’était le pompon ! Le fossoyeur, indigné lui aussi, suggéra de boire un canon pour s’éclaircir les idées. Un lapin de trois semaines, cynique, objecta qu’il préférerait un peu d’herbe ! Une hase outrée le traita de toxico et rameuta sa progéniture.
    Roger Rabbit réclama la parole :
    – Nous devons nous organiser, battre la campagne, ratisser large. Pas question de folâtrer dans les buissons, ni d’aller manger des prunes – je dis ça pour les petits coquins qui seraient tentés ! Encore moins de filer à l’anglaise, ou j’en réfèrerai moi-même à miss Potter. Pour ceux qui rêveraient de faire la peau aux giboyeurs, sachez que je ne tolèrerai aucune exaction : il en va de notre réputation, déjà bien écornée par la rumeur. J’encourage vivement les apprentis magiciens à sortir de leurs chapeaux : pas de tire-au-cul ! Playboy, tu la mets en veilleuse pour une fois, et je compte sur ton énergie, Duracell, pour mener tout ce beau monde à la baguette. Allons-y !
    Quant à vous, messieurs les chasseurs, par pitié, ne tirez pas sur le premier garenne venu, probablement toujours à la recherche de son précieux Graal. Et au lieu de lui filer le train, filez-lui plutôt un coup de paluche, ce sera tellement plus chrétien !

    Bonne fin d’année à tous, Christine

  11. Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin
    L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
    En effet….
    Quand Pascalapin
    Atteint du Syndrome de Perrat
    De fouille en faille
    De rail en rouille
    Créa le lapsus-latin,
    De bouille en bail
    De taille en touille
    Il fonda le canut-taquin.
    De papaye en papouille
    D’andouille d’Hendaye
    Il monta le talus-sapin.
    De braille en brouille
    D’ouille et d’ail
    Il termina
    En cactus-lapin
    Devant lequel chaque samedi
    Lepus et lagos
    Viennent pour leur ratatouille
    Faire leur tambouille

  12. Nadine de Bernardy dit :

    Il était une fois un Cactus Lapin devant lequel les lièvres et garennes venaient se recueillir.L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
    En effet, en octobre 1515, un soldat revenu sain et sauf de la bataille de Marignan, avait fait tailler dans la pierre une effigie de cet animovégétal,mascotte de son régiment, en remerciement de sa protection lors des assauts sauvages qu’il avait subit et infligé durant toutes ces années;et qu’il honorerait à jamais,lui et ses descendants,du moins l’ espérait-il.
    Au départ, l’oeuvre fut dressée sur un piédestal de granit au beau milieu du jardin de l’ancien combattant.Mais après un peu plus d’un siècle d’idolâtrie,elle fut remisée tout au fond du jardin , par les arrières – arrières petits enfants du héro de Marignan,qui la trouvaient désuète et laide.
    François 1er était mort depuis longtemps,les souverains s’étaient succédé,le jardin avait grandi et la famille vivait désormais du commerce et de la chasse.Particulièrement celle des lièvres et garennes dont ils vendaient les peaux,fort à la mode à cette époque auprès des villageoises pour leurs pelisses et toques d’hiver.
    C’est en poursuivant avec ses chiens un de ces rongeurs lagomorphe, qu’un certain Grégoire, membre de la famille,revint ,à son grand étonnement,vers son propre jardin. Le lièvre s’enfuyant jusque tout au fond,là où poussaient broussailles et orties.
    La proie se faufila sous les buissons en direction de la statue de Marignan comme on la nommait à présent.
    Grégoire fit taire ses chiens et suivit à pas de loup le trajet du fuyard et là ,il tomba sur un spectacle incroyable:
    devant l’effigie entourée de fleurs et d’offrandes, l’animal,essoufflé,le coeur battant encore d’avoir échappé au pire,était assis devant Marignan,les pattes de devant jointes,les yeux clos, remuant le bouche en une prière de remerciement pour sa protection lors de la poursuite sauvage de ce chasseur sans pitié auquel il venait d’échapper.

    Il faut vous dire qu’à cette époque les hommes entendaient fort bien le langage des bêtes.

  13. smoreau dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin
    devant lequel lièvres et garennes venaient se recueillir.
    L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.
    En effet, il fut un temps où végétaux et animaux s’accouplaient. Où humains et anges procréaient. Rien ne séparaient les espèces. Régnaient harmonie et joie sur la petite planète. Une femme s’amourachait d’un hêtre et c’était la fête dans la forêt. Un hérisson se mettait en ménage avec une bogue et tout le monde dansait. Une sirène avait un coup de foudre pour un noyer et le champagne coulait à flots.
    On rencontrait des couples insolites et tout le monde riait. Le poisson embrassait le chat sur les moustaches. Les fées et les sirènes dansaient nues au clair de lune avec les elfes et les lutins.
    Mais cela fait longtemps, très longtemps. Presque tout le monde a oublié ce temps magique. Il ne reste plus que ce cactus-lapin, symbole du dernier mariage de cette époque. Les vieux lapins s’en souviennent. Une fois par an, ils viennent la larme à l’oeil se recueillir à la mémoire de leurs ancêtres si sages si tolérants.
    Prions pour que revienne la paix !

  14. Durand dit :

    Il était une fois, dans un jardin, un cactus-lapin devant lesquels lièvres et garennes venaient se recueillir.

    L’histoire de ce lieu saint remontait à un passé lointain.

    En effet, à l’époque les cactus régnaient sur cette planète. Enfin, façon de parler! Ils n’avaient ni couronne ni armée, ni bombe H! Juste une fameuse cuirasse de piquants que plus d’un diplomaticus tentant une négociation avait été renvoyé dans sa forêt primitive.

    Le cactus ne gouvernait donc rien. Il dominait juste son monde de la mollesse des autres, de leur incapacité à se fabriquer un quelconque instrument de conquête.

    L’inaction protège le pouvoir et pour cela le cactus s’y connaissait. Un seul dicton au-dessus de sa tête:
    « Qui s’y frotte s’y crève ».

    Un jour, peu de temps après avoir détruit la race des bipèdes, le cactus posa une semaine de RTT. Le combat avec ces drôles de deux pattes avaient été épuisant, les ennemis tentant de lui voler son eau à coup de sabre, de cimeterre ou de yatagan, selon le département national d’où ils débarquaient.

    Au moment le plus aigu du combat, au premier et seul instant où le cactus crut douter de la victoire, lui atterrit sur le sommet de la raquette une patte de lapin, hasard de l’aveuglement des guerres, le moment où personne ne voit les fleuves ne plus charrier que du sang.

    Le cactus y vit un signe de ses dieux, des racines plus ou moins traçantes ou pivotantes, établissant un lien consistant pour toutes celles et ceux y croyant.

    Les lapins planqués dans leurs trous antiathommiques mirent un certain temps à réaliser.

    Mais une lapine toujours plus observatrice car courant le monde prévint ses collègues de la nouvelle réalité.

    Une deuxième raquette poussait sur la tête du cactus et cela dessinait une drôle de silhouette.

    Ainsi naquit cette étrange dévotion amenant toute la famille des grandes oreilles à ne jamais rater le rendez-vous de l’automne auprès du cactus.

    A cette époque-là, en effet, de sinistres survivants de la dernière guerre mondiale, bardés d’antiques tromblons et de lamentables pétoires tentaient de détruire ceux qu’ils considéraient comme des traîtres, des planqués dans leurs trous ayant négocié une paix bien louche avec le cactus.

    L’Histoire recommencerait….mais personne, même le plus sage des chênes ne pouvait deviner où, quand et comment ?

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