Rebondir sur un mystère

Quel est ce mystère ?

Cette semaine, je vous propose de rebondir sur un mystère. D’imaginer ce qu’est devenue cette mystérieuse porte. À VOUS DE FABULER COMME IL VOUS PLAÎT.

Lisez le texte ci-dessous pour découvrir quel est ce mystère

Alors que je signais mon premier recueil de poésies dans une grande librairie de Reims dont j’ai oublié le nom, un vieux monsieur s’approcha. Non pour acheter « Un regard peut-être », mais pour me parler d’un livre qu’il avait écrit sur Reims.
Lorsque vous signez un livre, il y a toujours quelques personnes qui tournent autour de vous pour vous dire qu’elles écrivent aussi.
Elles ont besoin d’en parler avec quelqu’un « qui peut les comprendre ».
Attendant vainement d’éventuels acheteurs je l’écoutais distraitement me conter les 700 ans de Notre-Dame de Reims, le baptême de Clovis par l’évêque Rémi dans les années 400 et les dégâts causés par les guerres sur cette belle cathédrale.


À moment, alors que je parvenais à orienter la conversation sur le peintre Fougita reposant dans la chapelle musée qu’il a conçu et peinte à Reims, à la fin de sa vie, le vieux monsieur, me dit : « Vous savez, j’ai bien connu Amedeo Clemente Modigliani, le peintre »
Là, je me suis vraiment intéressé à lui.
C’était un érudit, une personne qui avait suivi ses études à Paris. Il logeait alors dans une chambre de bonne sous les toits, dans un immeuble du côté du boulevard Montparnasse. Dans la chambre contiguë à la sienne, campait Modigliani. Les deux jeunes gens échangeaient parfois quelques banalités quand ils se croisaient dans l’escalier de service, sans plus. Ni l’un ni l’autre n’était connu, au contraire, tous deux étaient plutôt dans la dèche. Un jour, le propriétaire des lieux vint sur place pour récupérer des impayés et profita de l’occasion pour contrôler l’état dans lequel se trouvaient les chambres qu’il louait à quelques jeunes désargentés. Quand il découvrit celle de Modigliani il poussa des hauts cris. Du sol au plafond, la mansarde était peinturlurée ! Il y avait des visages de femmes esquissés un peu partout. Sur les murs, au plafond, et même sur la porte. À cette époque les lois n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui, il congédia Modigliani sur le champ, exigeant qu’il repeigne complètement la chambre à ses frais avant de quitter les lieux illico presto. Le lendemain, tandis que Modigliani était en train de remettre la chambre « au propre », le locataire d’une chambre voisine lui dit : « Ne te fatigue pas à repeindre la porte, je vais, si tu veux bien, la prendre en souvenir et la remplacer par une neuve. » Modigliani accepta de bonne grâce, c’était toujours ça de moins à faire.
Alors que Modigliani était inconnu, cette personne avait déjà perçu la beauté de sa peinture. Au point de sauver l’ouvrage de ce barbouilleur de génie. Depuis que ce vieux monsieur m’a rapporté cette anecdote, je la raconte à mon tour à un maximum de personnes. J’espère qu’un jour, quelqu’un s’exclamera : « Mais je sais où est cette porte ! » Pour l’instant, je crois qu’elle n’est répertoriée dans aucune collection, aucun catalogue. J’espère que les descendants du jeune homme ne l’ont pas détruite.
Regardez bien dans votre cave ou votre grenier si parfois il n’y aurait pas dans un coin, une vieille porte endormie…


Bons rebonds créatifs !

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Pascal Perrat Éveilleur d'idées ®

Depuis la création de ce blogue, en 2009, j’ai écrit de nombreux articles sur l’écriture créative et sur l’imagination. En 2023, je me dis qu’il est temps de changer, de ne pas ressasser, ad vitam æternam, les mêmes idées et pensées.
En conséquence, j’ai décidé de vous associer, chaque mercredi, à une recherche d’idée d’exercice d’écriture.

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Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

8 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    1 – Elle trouva refuge Porte de Versailles. Racontez sa journée le jour de l’ouverture du Salon de l’Agriculture

    2- Elle resta bloquée dans le tableau « Le verrou de Fragonard ». Que se passa-t-il ? N’imaginez rien de grivois

    3 – Elle intégra un orchestre symphonique mais elle grinçait trop. Et fut renvoyée. Elle chrche un nouvel emploi. Rédigez son CV

    4 – Agacée et épuisée par ses multiples ouvertures et fermetures, une porte sort de ses gonds. Imaginez sa colère

    5 – Elle trouva enfin sa place dans la littérature mais hésita entre « La Porte étroite » (André Gide) et Huis Clos (Sartre). Aidez-la à faire son choix

    6 – Elle fit une tentative dans le monde judiciaire et revêtit la robe de l’avocat de la défense du judas. Écrivez sa plaidoirie

    7 – Expliquez pourquoi vous ne pouvez pas encadrer la porte d’une prison dorée

    8 – Dans le but louable d’économiser l’énergie, il est prévu qu’une porte soit transformée en portière. Racontez sa métamorphose.

  2. Antonio dit :

    Après une violente dispute avec son patron, qu’elle ne pouvait plus voir en peinture, elle a pris la porte. Elle était loin de se douter ce que ça allait lui rapporter…
    Peignez la suite.

  3. Grumpy dit :

    Boucan du diable au 7° étage. Pas étonnant se dit Pablo, ça vient de la turne d’Amedeo. Ce tapage nocturne, ce n’est pas non plus la première fois que tout l’immeuble le subit. On sait tous que c’est pour ça que son propriétaire le fout dehors, si en plus on y ajoute les minables loyers impayés.

    Pablo s’infiltre et pointe ses gros yeux.

    – Qu’est-ce que tu viens foutre ici l’espagnol lui balance Amedeo ? très énervé.
    Fous le camp, retourne à ton bateau-lavoir, ici c’est Montparnasse. Ton quartier, tes peintures et les nôtres : rien à voir.

    – Casse-toi vite fait, ajoute Soutine aussi bourré et désespéré que son ami qui l’héberge dans sa misère. Pas besoin que tu viennes t’inspirer des crève-la-faim que nous sommes, toi tes horreurs tu les vends.

    – J’ai inventé, moi. Mes horreurs si elles étaient si moches elles me resteraient sur l’estomac.

    – Et ça serait leur place, tu dégotes les plus belles femmes, et quand tu as fini de t’en occuper, faut voir leurs tronches…

    – Pablo demande : elle est passée où la porte ? C’est con que vous l’ayez enlevée pour une fois que la peinture de Modi me disait quelque chose, ses femmes aux yeux sans pupilles … Vous l’avez passée au poêle un soir de gel ?

    – Non dit Modi, plus de porte quand on est remontés du bistrot.

    – Et vous la cherchez pas ?

    – Eh, gros malin, on sait où elle est !

    – Ah, et où ?

    – Chez le vieux grec

    – ? ? ?

    – Chez Diogène, ducon, celui-là il ramasse tout, il en cherchait une pour boucher son tonneau, il a creusé un trou dans toutes ses cochonneries, s’est blotti dedans et a tiré la porte, il la contemple, ravi.

    – Ben merde, dit Pablo estomaqué, il est si vieux qu’il a dû se faire aider ?

    – Ça oui, gros malin, par son copain un peu dingo qui bâtit tout ce qu’il trouve,

    – Connais pas, c’est qui ?

    – Le Facteur Cheval. Allez andouille, maintenant va peindre ailleurs.

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    Juste une anecdote que m’inspire le commentaire de Pascal
    Cela me fait penser au film « Le Tatoué » interprété par Gabin et de Funès dans lequel le premier porte sur le dos un tableau tatoué par Modigliani. Le film retrace toutes les tentatives du second (marchand d’art) pour s’approprier « le tableau »
    je vais m’atteler à mon imagination pour écrire sur cette porte

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