Quelles croyances devons-nous dépasser pour croire en notre talent ?
Nous recevons en moyenne 2 à 3 personnes par mois dans notre cabane à écrire.
Elles passent 2 jours seules, en tête-à-tête avec moi pour faire le point sur leur écriture.
Toutes aiment écrire et sont très motivées.
Toutes rêvent plus ou moins secrètement d’être publiées, mais la plupart pensent n’avoir aucune chance.
Pas plus tard qu’hier, par exemple, j’ai reçu un jeune homme très imaginatif qui écrit avec une facilité étonnante.
Je l’ai testé avec des exercices de plus en plus difficiles, ce qu’il réussissait à produire m’épatait à chaque fois.
Mais quand je lui en faisais part, il refusait de m’entendre. Ce jeune homme restait convaincu que ce qu’il écrit est nul, banal, à jeter !
J’insistais, tentais de lui faire prendre conscience de ses remarquables possibilités. De sa fertile créativité. Rien n’y faisait.
Il me rappelait une jeune femme surdouée, venue l’été dernier. Capable d’écrire une nouvelle captivante et originale en moins d’une heure.
L’idée, le style, le suspense, tout y était.
Elle aurait pu, sans problème, se lancer dans l’écriture d’un best seller capable de séduire plus d’un éditeur.
Mais j’attends toujours le plaisir de lire le premier chapitre…
Je vous parle de ces deux exemples, mais ce ne sont pas les seuls. Ce manque de confiance se retrouve chez de nombreuses personnes.
Ces observations m’ont amené à réfléchir.
Quelles croyances devons-nous dépasser pour réussir à croire en nous ?
Quand j’avais une vingtaine d’années, la croyance qui me limitait le plus était l’image de moi.
Dès que je me comparais aux autres, je me trouvais nul, insignifiant.
C’est en lisant des livres sur la connaissance de soi que j’ai pris conscience du potentiel qu’il y avait en moi et comment l’exprimer.
Une seconde croyance m’entravait.
Je pensais que je n’étais pas assez courageux pour mener un projet jusqu’à son terme.
Une force destructrice m’amenait à ne pas terminer ce que j’entreprenais. À détruire ce que j’avais commencé à écrire.
Comme si ça ne valait rien.
Mais évidemment, c’étaient la conjoncture ou les autres qui étaient responsables de cet état de fait, pas moi !
C’est lorsque j’ai accepté d’assumer la responsabilité de ce qui m’arrivait que j’ai trouvé la cause.
Comme pour beaucoup de personnes elle était simple : je recherchais l’amour et la reconnaissance de mes parents.
C’est à leurs yeux que je voulais briller, eux qui me trouvaient médiocre.
Dès que cette croyance négative m’est apparue au grand jour, elle s’est évaporée.
Une 3e croyance me desservait, moi l’autodidacte, le cancre, le dyslexique, le bon à rien.
Je m’imaginais quelconque, pas du tout à la hauteur de mes ambitions.
Un grand poète, Eugène Guillevic, en acceptant de préfacer mon premier livre, m’a libéré de cette croyance.
Il me restait encore une autre croyance à dépasser.
Je pensais que ceux qui réussissaient étaient des privilégiés, comme on dit aujourd’hui, ceux qui avaient des relations et donc un bon carnet d’adresses.
C’est en allant à la rencontre des autres : auteurs, artistes, éditeurs, etc., que je me suis libéré de cette croyance.
J’ai enfin réalisé que je pouvais avoir toutes les relations du monde si je le souhaitais vraiment.
Il me suffisait juste d’oser aller à la rencontre de celles et ceux qui m’attiraient, tout en sachant qu’ils ou qu’elles pouvaient refuser de m’ouvrir leur porte.
D’accepter que l’on puisse me dire non sans pour autant me sentir nul. Bon à rien.
Que faut-il en conclure ?
Quatre choses :
1 : Quel que soit votre physique ou votre QI, acceptez-le.
Mettez-vous dans la tête qu’il vous faudra faire avec toute votre vie.
Ce n’est pas le monde s’adaptera à vous mais le contraire.
2 : Oubliez définitivement les jugements portés sur vous par : vos parents, vos enseignants, vos employeurs.
Ne croyez qu’en une seule chose : EN VOUS !
3 : Soyez ambitieux
Comme Julien Sorel dans le Rouge et le noir de Stendhal soyez « ivre d’ambition et non pas de vanité ».
Ayez toujours des projets ambitieux, voire chimériques, « ouvrez grand » vos envies, ne voyez pas petit.
Savez-vous combien de personnes faut-il pour réaliser un court-métrage, ne parlons pas d’un long métrage ? 25 à 30 personnes.
Alors qu’il ne faut que vous et vous seul pour écrire un roman, voire une saga !
4 : Provoquez la chance
Allez à la rencontre des autres, c’est là que se trouve votre chance d’occasions et de circonstances favorables.
Jamais la chance ne viendra frapper à votre porte, elle vous attend là où vous ne l’attendez pas : salon du livre, de la BD, rencontres littéraires, clubs de lecture, forums, ateliers d’écriture, stages, et bien sûr…, dans notre cabane à écrire.
« Si vous n’avez pas confiance,
vous trouverez toujours un moyen
de ne pas gagner »
Carl Lewis.
Merci…
Excellent billet ! Ce sont des mots qu’il faut répéter encore et encore pour soi-même et les autres. 🙂
J’ai moi aussi fortement apprécié tous les bons conseils et encouragements de Pascal. En fait, on les oublie un peu trop facilement et peut-être un rappel semestriel aurait de la valeur…
D’autre part, je me demande si l’un d’entre nous a déjà lu un article ou un livre reportant le parcours littéraire de plusieurs auteurs ayant aujourd’hui une place d’honneur… que se passait-il à leurs débuts ? et le long de chaque parcours ?… quels obstacles ? et quelle aide extérieure déterminante ?…
Je crois que certains auteurs sont nés grands auteurs. Mais il y a sans doute beaucoup d’autres cas qui pourraient donner encore plus de force aux conseils de Pascal.
Du moins, je le souhaite à tous et toutes.
George Kassabgi
Quelle mine d’or notre Pascal !!!
Merci Daniel de cette info qui peut être la meilleure solution pour moi qui ai tellement de mal à trouver cette confiance.
Amitiés à tous
Peggy
Et pour éprouver notre croyance que ce que nous écrivons peut n’avoir aucune valeur, il existe aujourd’hui des sites web d’écrivains. Moi j’ai mis en ligne en lecture gratuite (sur ILV-edition.com par ex.) un manuscrit non corrigé. En 3 mois j’avais plus de 300 lecteurs dont 75 avaient téléchargés mon manuscrit pour le lire à leur convenance. Cela m’a encouragé à finir le manuscrit et à le faire publier, aujourd’hui mon second roman publié. Prendre un risque peut parfois être très constructif.
Oui, le plus important à mes yeux, c’est d’OSER quelque soit la démarche artistique que l’on fait. On est si bien chez soi à l’abri du regard des autres ! Ce n’est pas le moyen d’avancer
Quel plaisir de lire ces mots au réveil le matin !
Merci pour ce partage d’expérience qui ne peut que nous encourager à avancer…et à croire en nous !
J’adore ce billet plein de bon sens !
Bravo à vous et merci pour ces mots justes .