Pourquoi 1Q84 de Haruki Murakami est un best seller

La plupart des personnes que nous recevons lors d’un coaching littéraire, ne sont jamais venues dans l’Entre-deux-mers.
Ce plissement magnifiquement vallonné du département de la Gironde, blotti entre la Garonne et la Dordogne.
La beauté des paysages les surprend toujours.
Charmés par l’entrelacs des collines et des coteaux, des bois, des vignes et des ruisseaux,
ils comparent immanquablement l’Entre-deux-mers à la Toscane.

Pourquoi ? Parce que chaque fois que nous sommes confrontés à quelque de chose d’inconnu, en l’occurrence ces paysages de l’Entre-deux-mers,
notre cerveau s’ingénie à trouver un repère.
Il cherche des similitudes avec ce qu’il connaît déjà. Il compare.
C’est ainsi que sont nés les clichés géographiques, tels : La Suisse Normande, La Petite Suisse Luxembourgeoise, la Petite Suisse Lorraine, La Petite Suisse Bourguignonne, La Petite Suisse d’Alsace et même la Petite Suisse Marocaine…

Sans comparaison possible, sans une image à laquelle se référer, notre cerveau est désorienté.
Il ne peut appréhender une nouveauté qu’en établissant
un rapprochement plus ou moins ténu avec ce qu’il a déjà vu, entendu, senti, goûter ou ressenti.

Il en est de même face à un récit, les lecteurs ont besoin de comparaisons pour entrer dans une histoire.
Par les images fortes qu’elles font naître, les formules imagées parlent aux yeux.
C’est grâce à elles qu’un lecteur  fermant les yeux quelques millisecondes, voit ce que vous êtes en train de lui raconter.
Tous les bons auteurs recourent sans cesse à la comparaison, vous pouvez le vérifier.

À l’origine d’une comparaison ou d’une métaphore, il y a toujours une image produite par une analogie.
Un auteur, s’il veut décrire en images, doit être capable de raisonner par analogies. Spontanément, comme avant, lorsqu’il était enfant. Mais pour beaucoup cette faculté naturelle est restée au vestiaire, quelque part dans une école primaire…

Voyons ce qu’est une analogie. C’est une ressemblance entre deux ou plusieurs choses différentes.
Si, par exemple, vous dégustez un vin dans un verre ballon, le ballonnement du verre est une analogie avec un ballon en caoutchouc, comme c’est un verre à pied, le pied de ce verre est aussi une analogie avec le pied d’un homme. Idem pour le pied d’un arbre ou d’une table ou d’une montagne.

Le pays où votre famille s’est enracinée est également une analogie avec les racines d’un arbre qui se sont enracinées dans la terre.
Une analogie, c’est la ou les ressemblances que notre esprit perçoit entre des êtres, la nature, des objets, des idées, des faits, des choses, des mots…
Tous les imaginatifs trouvent leurs idées grâce à des analogies. Paraphrasant Aristote, on peut dire : « qui maîtrise l’analogie, maîtrise l’art de raconter des histoires originales »

Pour trouver une analogie il faut s’éloigner autant que possible du sujet, et le mettre en relation avec le maximum d’idées et d’images qu’il nous inspire. Plus on se permet de zigzaguer mentalement d’un domaine à un autre, plus cette recherche empirique est fructueuse.
A contrario, toute recherche linéaire limite le résultat.

« Il faut savoir garder sa fantaisie, l’esprit de ses 6 ans. Continuer de croire au Père Noël. Oser avancer ses idées, même saugrenues »
Nicolas G. Hayek fondateur de Swatch 

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3 réponses

  1. Daniel MATHIEU dit :

    La première image qui m’intrigue dans ce livre est son titre, la toute première énigme avant d’ouvrir la couverture : « 1Q84 » ! Je vois I.Q. 84, quotien intellectuel mais me trompe certainement… ou un code pin secret, un repère géodésique, une adresse, une date de naissance et des initiales déguisées … Le titre en soi m’interpelle. Quel excellent titre qui annonce un suspense en 4 lettres ;o) Cela me donne envie d’en découvrir plus !
    Merci Pascal

  2. Smoreau dit :

    J ai découvert Mirakami avec « Kafka sur Le rivage. Depuis je le guette et le dévore !

  3. Durand Jean Marc dit :

    Je dois avoir , au moins un Mirakami, oublié au fond d’un carton tel une jeune fille que j’ai du croisé mais que je n’ai pas osé aborder.

    Il existe peut être trop de livres à exciter nos envies de rencontres, trop de cartons à double fond où sommeillent encore de belles pages endormies.

    Jean de Marque.

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