Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
Le marin voit son profil se dessiner dans les ors du soleil levant. Son nom ? Kallistê, Cyrnos , Corsica, peu importe. Elle est Beauté.
Rondinara aux eaux turquoises, falaises vertigineuses de Bonifacio, granits rouges de Piana ou Monte d’Oro, elle fascine.
Militaire par ses tours génoises et ses villes fortifiées, religieuse par ses catenacciu, pastorale par ses polyphonies, elle fascine.
Secrète, discrète ou explosant sous les balles ou les scandales, elle fascine…
Telle un poing serré, pouce levé, sa silhouette fascine.
Souvent piétinée par la foule, parfois bafouée, elle se réserve encore des espaces sauvages.
Le cadre de mon histoire est posé.
Au Cap Corse, naquit la petite dernière. Elle fut appelée Eolia. Sur les hauteurs de Rogliano, sa discrétion lui permettait d’observer, sans en avoir l’air. Cible de choix : ses six sœurs et ses cousines d’Ersa.
Par jour de grand vent, elle constatait un phénomène étrange : elle voyait des mots s’envoler par milliers.
Certains s’assemblaient en farandoles joyeuses : une naissance, un retour au pays, un mariage, un fiadone à partager…D’autres s’amalgamaient en nuages redoutables : calomnie, rumeur, médisance, mensonge, délation…
Ces envolées brusques faisaient peur à sa jeunesse. Eolia ne parvenait pas à démêler le vrai du faux, elle hésitait entre tout dire et ne rien dévoiler, elle oscillait entre soumission et révolte.
Elle prit peur et voulut se confier . Mais à qui faire confiance ?
La dégingandée Cana, avec ses pales en boa rose, qui babille des « ma chérie » et postillonne des « mon pauvre amour»
La piailleuse Diciuella, avec son culot et son audace , qui lance avec candeur bobards et bonbons.
La frondeuse Piera, qui tire plus vite que ses pales, oubliant qu’un seul mot peut assassiner…
Chacune, à sa façon, n’ayant qu’une ambition: faire le buzz, peu importe la vérité.
Eolia, la solitaire, n’osa souffler mot de son malaise. La peur du « Qu’en dira-t-on ? » la harponna et elle tomba en léthargie.
Un matin de printemps, arrivant de l’Est, U Gregale, froid et sec, se prit pour le violon de Thaîs et susurra quelques notes de méditation…
Un jeune pâtre, assis au pied d’Eolia, se mit à chanter…. Rogliano, son beau village, ses maisons serrées, ses rues étroites…Rogliano et ses légendes, le Castello San Colombano, Eugénie de Montijo et la légende des mouchoirs…
Eolia fut charmée, envoûtée, sa peur s’envola. Elle souffla, souffla un vent de liberté
Dans la famille, ça ne se faisait pas d’aller contre Dieu. Ca pouvait très vite mal tourner pour nous. Il était la force, l’énergie qui nous apportait la lumière.
« Nous sommes tous ses disciples, ma fille » nous enseignait notre père, en tête de notre procession de froid, le long de l’autoroute A11.
Et pourtant, dès qu’il arrivait, mon estomac se nouait. Je le sentais venir de loin. J’en étais paralysée. Il approchait toujours de la même façon. Il vous effleure, l’air de rien et puis il se permet des attouchements. Comme je ne bougeais pas, glacée par ces bises brusques et incessantes, le voilà qu’il tournoie autour de vous, laissant glisser ses grosses paluches sur vos ailes lisses, jusqu’au moment où il s’engouffre si violemment que vos bras vous en tombent et les siens vous propulsent à l’air. Impossible de se relever, votre tête tourne… tourne… elle tourne si vite que vous ne pensez même plus à crier à l’aide.
Quand il avait finit son affaire, je continuais de tourner pour continuer à ne pas penser au même sort que mes sœurs après moi subissaient.
Jusqu’au jour où je me suis décidée à parler. Le vent a été arrêté par un soleil de plomb de la brigade caniculaire. Mais il a été relâché un mois plus tard faute de preuve, mes soeurs refusant de témoigner sous la menace de mon père qui m’a accusé à son tour de ne souffler que du vent, soit disant. Soit dix ans, j’ai pris et été envoyée en mer pour travaux forcés après avoir été bafouée, démontée et reconnue coupable de diffamation contre les forces de l’ordre établi.
Tandis que le vent lui, continue de sévir sur toutes les éoliennes de France et de Navarre en toute impunité.
(pas très gaie cette histoire d’éolienne je le reconnais, mais elle gisait dans mon brouillon alors qu’une autre m’attend)
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait elle l’air ?
Miss Eoli :
On lui avait donné un rôle, alors pas question de rêvasser….Et ses bras comme des moulins…Elle aurait tant aimé les ouvrir devant ses yeux pour ne pas voir le paysage trop grand, à perte de vue…Et puis ce vent qui ne la laissait même pas respirer, humer toutes les petites fragrances de passage…Elle s’époumonait, puis étouffait prise sans répit par les assauts de toute cette violence tempêtueuse.
L’hiver, elle mourait de froid, l’été elle suait de toutes ses hélices à force de battre des ailes. Il lui fallait le printemps pour retrouver sa grâce, apaiser son tourni d’émotions incessant et ses soucis aériens.
Le vent, lui, soufflait comme un fou, sans jamais se préoccuper du moment qui vient..Trop vite, encore plus vite…Alors, ça lui donnait un paquet de nuages noirs d’angoisses sur les ailes et même qu’elle en pleurait souvent, perdue toute seule dans le grand sacro saint ciel tourmenté.
Pas question qu’elle stoppe sa course contre la montre d’on ne sait quoi, qu’elle se pose un instant, car il s’agissait de tourner, tourner, tourner, de battre des ailes, rien d’autres, et d’avoir seulement l’air d’avoir l’air.
On l’avait posée là, elle se devait à son public, à tous ces coeurs épris d’énergie, et il lui fallait vivre jusqu’à mourir sous les intempéries, au nom de la planète à sauvegarder.
Mais quelqu’un avait il seulement songé à sa difficulté à elle ? Voler toujours de ses propres ailes, dans un monde étouffé par les performances et les idéaux d’un monde idéal et -biencommyfaut-? Un champ d’action de haute voltige n’en faisait qu’à sa tête, pour le soit disant bien de tous, animé par des humains haut placés, mais qui avait oublier avant tout de jardiner sous leurs propres pieds…Autant dire que ça lui posait question.
A qui confier les méandres de ses pensées, quand les verbes être et s’envoler devaient se résumer à renifler les courants d’air, au profit d’on ne sait quoi, dont ne sait qui vraiment et en plein champ, par tous les temps ?
Sans même avoir le droit de baisser les bras, elle se devait de respirer en plein vent et sans broncher, car on lui avait inculqué un rôle prévu d’avance dans ses gênes d’éolienne.
Ce matin là, son front était brûlant mais elle était toute pâle d’un trop plein d’émotions reçu en plein vol. Dévoiler sa rupture avec le champ d’action qui lui pompait l’air et l’envie de s’envoler pour de bon ? Mais de quoi aurait elle l’air prise en flagrant délit de vouloir mettre les voiles ?
Un jour, il y a longtemps, elle avait eu une copine. C’était avant qu’on ne l’abandonne à tous les vents. Elle se trouvait alors dans un hangar de construction, de mis en oeuvre comme on dit..Tout à coté, presque en « frôlé » et en en toute amitié d’une Claudine (c’est comme ça qu’elle l’avait baptisé à cause qu’elle ne savait pas pourquoi), une grande perche -toutenlongueur-, une lampe comme on en voit sur les bords des périphériques des villes, parce qu’on ne leur à pas fait l’honneur de les inventer Réverbères, dans la cité.
Longtemps Miss Eoli, avait cru comme la -Claudine-, qu’elle allait se retrouver elle aussi en bordure de ces artères principales des villes, à pouvoir illuminer le parterre des gens pour qu’ils rentrent en pleine santé chez eux, sans accident de voiture, et dans leurs maison avec famille et tout et tout…A son avis, c’était un rôle bien fructueux et plus joyeux que de se retrouver à lutter contre les vents au nom d’une énergie à toute allure sinon rien.
Elle n’aimait pas les énergies invisibles et mine de rien, mais juste en ce qui la concerne, elle aurait aimé qu’on ne la fasse pas tournebouler dans tous les sens tout le temps.
Les deux copines, Eoli et la Claudine, se reconnaissaient des points communs, à commencer par la taille, et puis des rêves semblables qui s’envolaient si haut… Par exemple, quand elles imaginaient leur avenir de surveillantes attentives et rassurantes pour les conducteurs d’automobiles sur le périphérique la nuit. Ce n’est pas qu’elles étaient prétentieuses, mais c’est juste qu’elles étaient contente avec ça voilà, tout…
Un certain matin, « Ils », étaient venus, et c’est ainsi qu’elle, Miss Eoli étaient à présent suspendue au bout d’une grue, complètement livide, en pleine bousculade de tous les vents qui lui faisaient la fête comme s’ils la prenait pour un manège, une girouette.
Voilà pourquoi, elle était toute pâle, à ne plus savoir quoi dire, ni quoi faire….oui, vraiment de quoi avait elle donc l’air ?
Des mois et des saisons passèrent et par un froid dimanche pluvieux, une petite goutte de pluie, très compréhensive et rebelle à souhait, n’ayant pas sécher sous les effets du vent, lui suggéra de faire face et de relever le front en direction de tous les mauvais vents et temps.
Il suffisait disait elle, de profiter de la force d’une tempête prochaine et de lui tenir tête. Alors, elle pourrait s’envoler, éclater en mille particules et se trouverait ainsi précipitée à tous les quatre coins de l’horizon en toute liberté.
Miss Eoli, enfin prête, rassembla toutes ses énergies et c’est ce quelle fit, bien consciente, après tant et tant de tourmentes que le moment était venu pour elle, de ne plus jamais craindre de s’envoler de ses propres ailes, ni d’avoir peur d’avoir l’air d’avoir l’air….
Bonsoir,
j’ai écris un conte de Noël à partir de cet intitulé, mais au moment de soumettre, il s’est effacé. J’enrage de ne pas l’avoir copié, mais il est tard et je ne vais pas recommencer.
Joyeux Noël et bonne fêtes de fin d’année
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait-elle l’air ?
En Éolie, pas moyen d’échapper au vent. Éolienne de naissance, la nymphe Néis vivait dans la citadelle escarpée de Pédase au dessus des rives du Satnioïs. Le plus souvent, elle vivait cloîtrée dans sa chambre dont les volets étaient hermétiquement fermés.
Un beau jour de printemps elle s’aventura dans la campagne environnante, se laissant aller aux délices de la contemplation des collines plantées d’orangers dont les branches étaient caressées par un doux zéphyr. Un orage la surprit dans sa balade. Les cheveux au vent, affolée par les bourrasques, elle trouva refuge dans un moulin à vent. Là, contre toute attente, les craquements sinistres des rouages du moulin eurent le don de l’apaiser. Mieux même, ce grincement et le sifflement des rafales dans les ailes sonnaient à ses oreilles comme un mélodieux chant amoureux. Charmé par le discours du moulin, elle ne le quitta plus.
Sur les rives du Satnioïs, les vieux racontent qu’on doit à l’union du moulin et de la nymphe, la naissance de la moderne éolienne tripale. Certains s ‘étonnent tout de même que dans ce pays baigné par le soleil, l’éolienne ait pu hériter du teint laiteux des scandinaves…
Une éolienne avait peur du vent,
elle en était toute pâle,
mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
Avant, j’étais moulin
Et n’ai pu résister
À l’électricité
Véritable supplice
J’ai vu ma raison d’être
S’envoler à jamais
Par un caprice commode
Décoiffée au poteau
La roue tourne disait la rivière
Attends la nouvelle aube
Elle ne manquait pas d’air
Sans doute pas au courant
J’ai sombré, broyé du noir
Mes ailes de géant empêchées de marcher
J’ai voulu oublier mais j’étais accrochée,
Et au moindre bol d’air craignais de rechuter
Aujourd’hui j’ai repris une pratique à dose homéopathique
Fichée sur un bâton au poing d’un enfançon
Je tournicote à son souffle, au gré de ses poumons
Demain, j’arrête demain, je suis catégor…hic !
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait-elle l’air ?
Manque de confiance en elle ? Aucune motivation ? Absence totale d’ambition et d’envergure ? La vérité ? Elle n’avait pas la vocation tout simplement. Mais ses parents, moulins à vent sombrés dans la misère suite à la crise de la minoterie, avaient, dans un louable souci de la sécurité de l’emploi, poussé leurs deux enfants vers dans la filière électrique. Son frère aîné était réacteur nucléaire chez Areva. Quant à elle, victime de cette horripilante mode des énergies propres et renouvelables, elle n’avait eu d’autre choix que d’embrasser la carrière d’éolienne chez EDF.
Et sa carrière avait bien mal commencé avec cette toute petite bise donnée par le fougueux El Nino qui l’avait ébranlée. Mutation disciplinaire dans le midi de la France où elle subit en alternance les gifles du mistral et la violence cassante de la tramontane. Nouvel échec. Dès lors, elle enchaîna les affectations. L’Inde où elle vécut les pieds dans l’eau. Merci la mousson ! L’Afrique du nord où elle faillit succomber sous les brûlures du sirocco. Le Languedoc où elle faillit devenir folle à cause du perfide vent d’Autan. Etc..
Maintenant basée à Dunkerque elle supportait vaillamment les assauts de ce maudit vent du Nord, brutal et irascible, tout juste bon à écorner les vaches.
Des souvenirs plus anciens lui vinrent à l’esprit. De son enfance casanière et solitaire, bercée par les romans de Balzac et Maupassant, elle conservait le rêve insensé de se reconvertir éventail dans les salons mondains et les théâtres pour rafraîchir, avec légèreté et raffinement, les gorges délicates des femmes bien nées.
Une éolienne avait peur du vent,
elle en était toute pâle,
mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
L’humiliation de ses blanches consoeurs
la briserait si elle avouait sa hantise de la brise…
Elle s’efforçait d’être légère dans ses manifestations,
Réprimant les rafales de larmes, les bouffées d’émotions.
Se créa cependant un lien réconfortant,
Elle céda aux exhalations amoureuses de cet épi vert.
Il poussait en bas d’elle, des nuées et du soleil, la regardait sans cesse,
il la disait belle et sans pareil, haute, digne et quoi qu’elle en dît,
même les vents les plus impétueux ne la faisaient bouger, au pire tournicoter.
Pauvre de lui, il chancelait au moindre soupir, tel un ballon dans les airs qui ne s’élevait jamais, balloté jusqu’à en toucher terre. Puis, il se relevait pour admirer sa splendide, se réjouissait de ses cascades qu’il réussissait toujours.
Ils se cajolaient mutuellement de leurs murmures et s’en moquer des oui-dires. Les insufflations qu’il prodiguait à l’éolienne lui faisait oublier son ahan.
Seulement un jour, éolienne vit au loin, une machine crachant des fumées et soulevant des tornades de poussières, elle connaissait cette odeur, la même que son bel épi vert.
Des champs entiers engloutis et envolés, les nuages de blé emplissaient l’atmosphère et l’éolienne pleurait en secret.
Avant que ne vienne la machine, elle dit à son épi jaune, qu’elle aspirait à ne plus avoir peur , qu’elle se battrait sans concessions, car il était son inspiration, par sa combativité et sa passion, aveugle des peurs et souffle de vie.
Une éolienne avait peur du vent,elle en était toute pâle,mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait elle l’air ?
Toutes les histoires qui commencent mal doivent elles empirer? Je va vous la conter!
Née comme girouette sur le toit des toilettes du jardin,elle n’avait su mesurer ce qu’une toute petite liaison avec un dieu du vent allait lui amener comme promotion.
Elle qui n’était jamais sorti de son village, se trouva propulsée tenancière d’une petite production de vent locale. Tout çà pour une petite cabréole!
Depuis, touchée par le vertige, elle vomissait jour et nuit, se répandait en malaises et en silences nauséeux.
Son père, coq de l’église passait à son pied tous les matins: « Tu l’as voulu, tu l’as eu… tête en l’air, pieds dans la merde » moralisait’il !
Elle maigrissait tant et tant qu’un jour elle fut repérée par Kark Lagerfeld: « Ach tu ferras, Paris sera bientôt à tes pieds »
On ne pense pas qu’à ce stade, ils eurent beaucoup d’enfants.
Mais les studios hollywoodiens prévoyaient une suite à ce conte bien europoéen!
Depuis sa naissance, le vent lui faisait perdre la tête. Zeus lui donnait le vertige. Elle avait un mal fou à contrôler le sens de ses hélices. La nuit, quand personne ne la regardait, elle se permettait de virevolter dans tous les sens. Un peu folle, elle tournait à l’envers. Éolienne parmi d’autres, anonyme, elle était trop grande, son pied trop fin. Elle se sentait instable, elle n’était pas à l’aise. Elle ne sentait pas à sa place. Elle flageolait.
Elle aurait voulu être un moulin à vent, le moulin d’un meunier. Elle rêvait de tourner ses 4 ailes gracieusement pour moudre, broyer, piler guidée par un meunier attentif.
Portée par son rêve, elle s’endormit.
Mes exercices sont des accélérateurs de particules imaginatives. Ils excitent l'inventivité et donnent l’occasion d’effectuer un sprint mental. Profitez-en pour pratiquer une écriture indisciplinée.
Ces échauffements très créatifs vous préparent à toutes sortes de marathons : écrire des fictions : nouvelles, romans, séries, etc.
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
Le marin voit son profil se dessiner dans les ors du soleil levant. Son nom ? Kallistê, Cyrnos , Corsica, peu importe. Elle est Beauté.
Rondinara aux eaux turquoises, falaises vertigineuses de Bonifacio, granits rouges de Piana ou Monte d’Oro, elle fascine.
Militaire par ses tours génoises et ses villes fortifiées, religieuse par ses catenacciu, pastorale par ses polyphonies, elle fascine.
Secrète, discrète ou explosant sous les balles ou les scandales, elle fascine…
Telle un poing serré, pouce levé, sa silhouette fascine.
Souvent piétinée par la foule, parfois bafouée, elle se réserve encore des espaces sauvages.
Le cadre de mon histoire est posé.
Au Cap Corse, naquit la petite dernière. Elle fut appelée Eolia. Sur les hauteurs de Rogliano, sa discrétion lui permettait d’observer, sans en avoir l’air. Cible de choix : ses six sœurs et ses cousines d’Ersa.
Par jour de grand vent, elle constatait un phénomène étrange : elle voyait des mots s’envoler par milliers.
Certains s’assemblaient en farandoles joyeuses : une naissance, un retour au pays, un mariage, un fiadone à partager…D’autres s’amalgamaient en nuages redoutables : calomnie, rumeur, médisance, mensonge, délation…
Ces envolées brusques faisaient peur à sa jeunesse. Eolia ne parvenait pas à démêler le vrai du faux, elle hésitait entre tout dire et ne rien dévoiler, elle oscillait entre soumission et révolte.
Elle prit peur et voulut se confier . Mais à qui faire confiance ?
La dégingandée Cana, avec ses pales en boa rose, qui babille des « ma chérie » et postillonne des « mon pauvre amour»
La piailleuse Diciuella, avec son culot et son audace , qui lance avec candeur bobards et bonbons.
La frondeuse Piera, qui tire plus vite que ses pales, oubliant qu’un seul mot peut assassiner…
Chacune, à sa façon, n’ayant qu’une ambition: faire le buzz, peu importe la vérité.
Eolia, la solitaire, n’osa souffler mot de son malaise. La peur du « Qu’en dira-t-on ? » la harponna et elle tomba en léthargie.
Un matin de printemps, arrivant de l’Est, U Gregale, froid et sec, se prit pour le violon de Thaîs et susurra quelques notes de méditation…
Un jeune pâtre, assis au pied d’Eolia, se mit à chanter…. Rogliano, son beau village, ses maisons serrées, ses rues étroites…Rogliano et ses légendes, le Castello San Colombano, Eugénie de Montijo et la légende des mouchoirs…
Eolia fut charmée, envoûtée, sa peur s’envola. Elle souffla, souffla un vent de liberté
Dans la famille, ça ne se faisait pas d’aller contre Dieu. Ca pouvait très vite mal tourner pour nous. Il était la force, l’énergie qui nous apportait la lumière.
« Nous sommes tous ses disciples, ma fille » nous enseignait notre père, en tête de notre procession de froid, le long de l’autoroute A11.
Et pourtant, dès qu’il arrivait, mon estomac se nouait. Je le sentais venir de loin. J’en étais paralysée. Il approchait toujours de la même façon. Il vous effleure, l’air de rien et puis il se permet des attouchements. Comme je ne bougeais pas, glacée par ces bises brusques et incessantes, le voilà qu’il tournoie autour de vous, laissant glisser ses grosses paluches sur vos ailes lisses, jusqu’au moment où il s’engouffre si violemment que vos bras vous en tombent et les siens vous propulsent à l’air. Impossible de se relever, votre tête tourne… tourne… elle tourne si vite que vous ne pensez même plus à crier à l’aide.
Quand il avait finit son affaire, je continuais de tourner pour continuer à ne pas penser au même sort que mes sœurs après moi subissaient.
Jusqu’au jour où je me suis décidée à parler. Le vent a été arrêté par un soleil de plomb de la brigade caniculaire. Mais il a été relâché un mois plus tard faute de preuve, mes soeurs refusant de témoigner sous la menace de mon père qui m’a accusé à son tour de ne souffler que du vent, soit disant. Soit dix ans, j’ai pris et été envoyée en mer pour travaux forcés après avoir été bafouée, démontée et reconnue coupable de diffamation contre les forces de l’ordre établi.
Tandis que le vent lui, continue de sévir sur toutes les éoliennes de France et de Navarre en toute impunité.
(pas très gaie cette histoire d’éolienne je le reconnais, mais elle gisait dans mon brouillon alors qu’une autre m’attend)
Une éolienne avait peur du vent,
elle en était toute pâle,
mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
A chaque rafale, à chaque tempête,
A chaque coup de vent,
Elle repliait ses pâles,
En se recroquevillant.
Au loin ses congénères, ses amis, sa famille
Frissonnaient de délice
Quand tournoyaient en l’air
Leurs bien folles hélices.
Qu’elle se rassure pourtant
Jamais elle ne sera
Emportée par le vent
Comme un hélicoptère.
Car elle est plantée là
En plein milieu d’un champ
Comme le chêne centenaire
Qui prend racine en terre.
C’est l’oiseau migrateur
Qui vint la rassurer
En se posant sur elle
Quand le vent fut calmé.
L’oiseau qui avait peur
Chaque fois de s’envoler.
Mais il n’en soufflait mot:
De quoi aurait-il l’air ?
Une éolienne avait peur du vent,
elle en était toute pâle,
mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
Pourquoi ce soupirant,
ce givré, ce brutal,
cet inconstant macho
pourrait-il se la faire ?
Affolée, sous tension,
elle se sentait blizzard…
Céderait-elle tôt ou tard
au trop bel aquilon ?
L’hiver il la mordait,
cet amoureux glaçant,
il venait pantelant
quémander une bise
L’été, il caressait
ses immenses bras blancs
de ses gémissements
de trentenaire en crise.
Il commençait à la pomper !
La laisserait-il respirer ?
Électrisée, la girouette
commença à perdre la tête
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Elle se croisa un jour les bras.
Et c’est ainsi que sur la Terre,
on préféra le nucléaire.
© Soize d.
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait elle l’air ?
Miss Eoli :
On lui avait donné un rôle, alors pas question de rêvasser….Et ses bras comme des moulins…Elle aurait tant aimé les ouvrir devant ses yeux pour ne pas voir le paysage trop grand, à perte de vue…Et puis ce vent qui ne la laissait même pas respirer, humer toutes les petites fragrances de passage…Elle s’époumonait, puis étouffait prise sans répit par les assauts de toute cette violence tempêtueuse.
L’hiver, elle mourait de froid, l’été elle suait de toutes ses hélices à force de battre des ailes. Il lui fallait le printemps pour retrouver sa grâce, apaiser son tourni d’émotions incessant et ses soucis aériens.
Le vent, lui, soufflait comme un fou, sans jamais se préoccuper du moment qui vient..Trop vite, encore plus vite…Alors, ça lui donnait un paquet de nuages noirs d’angoisses sur les ailes et même qu’elle en pleurait souvent, perdue toute seule dans le grand sacro saint ciel tourmenté.
Pas question qu’elle stoppe sa course contre la montre d’on ne sait quoi, qu’elle se pose un instant, car il s’agissait de tourner, tourner, tourner, de battre des ailes, rien d’autres, et d’avoir seulement l’air d’avoir l’air.
On l’avait posée là, elle se devait à son public, à tous ces coeurs épris d’énergie, et il lui fallait vivre jusqu’à mourir sous les intempéries, au nom de la planète à sauvegarder.
Mais quelqu’un avait il seulement songé à sa difficulté à elle ? Voler toujours de ses propres ailes, dans un monde étouffé par les performances et les idéaux d’un monde idéal et -biencommyfaut-? Un champ d’action de haute voltige n’en faisait qu’à sa tête, pour le soit disant bien de tous, animé par des humains haut placés, mais qui avait oublier avant tout de jardiner sous leurs propres pieds…Autant dire que ça lui posait question.
A qui confier les méandres de ses pensées, quand les verbes être et s’envoler devaient se résumer à renifler les courants d’air, au profit d’on ne sait quoi, dont ne sait qui vraiment et en plein champ, par tous les temps ?
Sans même avoir le droit de baisser les bras, elle se devait de respirer en plein vent et sans broncher, car on lui avait inculqué un rôle prévu d’avance dans ses gênes d’éolienne.
Ce matin là, son front était brûlant mais elle était toute pâle d’un trop plein d’émotions reçu en plein vol. Dévoiler sa rupture avec le champ d’action qui lui pompait l’air et l’envie de s’envoler pour de bon ? Mais de quoi aurait elle l’air prise en flagrant délit de vouloir mettre les voiles ?
Un jour, il y a longtemps, elle avait eu une copine. C’était avant qu’on ne l’abandonne à tous les vents. Elle se trouvait alors dans un hangar de construction, de mis en oeuvre comme on dit..Tout à coté, presque en « frôlé » et en en toute amitié d’une Claudine (c’est comme ça qu’elle l’avait baptisé à cause qu’elle ne savait pas pourquoi), une grande perche -toutenlongueur-, une lampe comme on en voit sur les bords des périphériques des villes, parce qu’on ne leur à pas fait l’honneur de les inventer Réverbères, dans la cité.
Longtemps Miss Eoli, avait cru comme la -Claudine-, qu’elle allait se retrouver elle aussi en bordure de ces artères principales des villes, à pouvoir illuminer le parterre des gens pour qu’ils rentrent en pleine santé chez eux, sans accident de voiture, et dans leurs maison avec famille et tout et tout…A son avis, c’était un rôle bien fructueux et plus joyeux que de se retrouver à lutter contre les vents au nom d’une énergie à toute allure sinon rien.
Elle n’aimait pas les énergies invisibles et mine de rien, mais juste en ce qui la concerne, elle aurait aimé qu’on ne la fasse pas tournebouler dans tous les sens tout le temps.
Les deux copines, Eoli et la Claudine, se reconnaissaient des points communs, à commencer par la taille, et puis des rêves semblables qui s’envolaient si haut… Par exemple, quand elles imaginaient leur avenir de surveillantes attentives et rassurantes pour les conducteurs d’automobiles sur le périphérique la nuit. Ce n’est pas qu’elles étaient prétentieuses, mais c’est juste qu’elles étaient contente avec ça voilà, tout…
Un certain matin, « Ils », étaient venus, et c’est ainsi qu’elle, Miss Eoli étaient à présent suspendue au bout d’une grue, complètement livide, en pleine bousculade de tous les vents qui lui faisaient la fête comme s’ils la prenait pour un manège, une girouette.
Voilà pourquoi, elle était toute pâle, à ne plus savoir quoi dire, ni quoi faire….oui, vraiment de quoi avait elle donc l’air ?
Des mois et des saisons passèrent et par un froid dimanche pluvieux, une petite goutte de pluie, très compréhensive et rebelle à souhait, n’ayant pas sécher sous les effets du vent, lui suggéra de faire face et de relever le front en direction de tous les mauvais vents et temps.
Il suffisait disait elle, de profiter de la force d’une tempête prochaine et de lui tenir tête. Alors, elle pourrait s’envoler, éclater en mille particules et se trouverait ainsi précipitée à tous les quatre coins de l’horizon en toute liberté.
Miss Eoli, enfin prête, rassembla toutes ses énergies et c’est ce quelle fit, bien consciente, après tant et tant de tourmentes que le moment était venu pour elle, de ne plus jamais craindre de s’envoler de ses propres ailes, ni d’avoir peur d’avoir l’air d’avoir l’air….
Le printemps n’était pas loin.
Bonsoir,
j’ai écris un conte de Noël à partir de cet intitulé, mais au moment de soumettre, il s’est effacé. J’enrage de ne pas l’avoir copié, mais il est tard et je ne vais pas recommencer.
Joyeux Noël et bonne fêtes de fin d’année
La nymphe et le moulin
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait-elle l’air ?
En Éolie, pas moyen d’échapper au vent. Éolienne de naissance, la nymphe Néis vivait dans la citadelle escarpée de Pédase au dessus des rives du Satnioïs. Le plus souvent, elle vivait cloîtrée dans sa chambre dont les volets étaient hermétiquement fermés.
Un beau jour de printemps elle s’aventura dans la campagne environnante, se laissant aller aux délices de la contemplation des collines plantées d’orangers dont les branches étaient caressées par un doux zéphyr. Un orage la surprit dans sa balade. Les cheveux au vent, affolée par les bourrasques, elle trouva refuge dans un moulin à vent. Là, contre toute attente, les craquements sinistres des rouages du moulin eurent le don de l’apaiser. Mieux même, ce grincement et le sifflement des rafales dans les ailes sonnaient à ses oreilles comme un mélodieux chant amoureux. Charmé par le discours du moulin, elle ne le quitta plus.
Sur les rives du Satnioïs, les vieux racontent qu’on doit à l’union du moulin et de la nymphe, la naissance de la moderne éolienne tripale. Certains s ‘étonnent tout de même que dans ce pays baigné par le soleil, l’éolienne ait pu hériter du teint laiteux des scandinaves…
Alain Lafaurie
Une éolienne avait peur du vent,
elle en était toute pâle,
mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
Avant, j’étais moulin
Et n’ai pu résister
À l’électricité
Véritable supplice
J’ai vu ma raison d’être
S’envoler à jamais
Par un caprice commode
Décoiffée au poteau
La roue tourne disait la rivière
Attends la nouvelle aube
Elle ne manquait pas d’air
Sans doute pas au courant
J’ai sombré, broyé du noir
Mes ailes de géant empêchées de marcher
J’ai voulu oublier mais j’étais accrochée,
Et au moindre bol d’air craignais de rechuter
Aujourd’hui j’ai repris une pratique à dose homéopathique
Fichée sur un bâton au poing d’un enfançon
Je tournicote à son souffle, au gré de ses poumons
Demain, j’arrête demain, je suis catégor…hic !
Une éolienne avait peur du vent, elle en était toute pâle, mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait-elle l’air ?
Manque de confiance en elle ? Aucune motivation ? Absence totale d’ambition et d’envergure ? La vérité ? Elle n’avait pas la vocation tout simplement. Mais ses parents, moulins à vent sombrés dans la misère suite à la crise de la minoterie, avaient, dans un louable souci de la sécurité de l’emploi, poussé leurs deux enfants vers dans la filière électrique. Son frère aîné était réacteur nucléaire chez Areva. Quant à elle, victime de cette horripilante mode des énergies propres et renouvelables, elle n’avait eu d’autre choix que d’embrasser la carrière d’éolienne chez EDF.
Et sa carrière avait bien mal commencé avec cette toute petite bise donnée par le fougueux El Nino qui l’avait ébranlée. Mutation disciplinaire dans le midi de la France où elle subit en alternance les gifles du mistral et la violence cassante de la tramontane. Nouvel échec. Dès lors, elle enchaîna les affectations. L’Inde où elle vécut les pieds dans l’eau. Merci la mousson ! L’Afrique du nord où elle faillit succomber sous les brûlures du sirocco. Le Languedoc où elle faillit devenir folle à cause du perfide vent d’Autan. Etc..
Maintenant basée à Dunkerque elle supportait vaillamment les assauts de ce maudit vent du Nord, brutal et irascible, tout juste bon à écorner les vaches.
Des souvenirs plus anciens lui vinrent à l’esprit. De son enfance casanière et solitaire, bercée par les romans de Balzac et Maupassant, elle conservait le rêve insensé de se reconvertir éventail dans les salons mondains et les théâtres pour rafraîchir, avec légèreté et raffinement, les gorges délicates des femmes bien nées.
Françoise Denaules
Une éolienne avait peur du vent,
elle en était toute pâle,
mais elle n’en soufflait mot.
De quoi aurait-elle l’air ?
L’humiliation de ses blanches consoeurs
la briserait si elle avouait sa hantise de la brise…
Elle s’efforçait d’être légère dans ses manifestations,
Réprimant les rafales de larmes, les bouffées d’émotions.
Se créa cependant un lien réconfortant,
Elle céda aux exhalations amoureuses de cet épi vert.
Il poussait en bas d’elle, des nuées et du soleil, la regardait sans cesse,
il la disait belle et sans pareil, haute, digne et quoi qu’elle en dît,
même les vents les plus impétueux ne la faisaient bouger, au pire tournicoter.
Pauvre de lui, il chancelait au moindre soupir, tel un ballon dans les airs qui ne s’élevait jamais, balloté jusqu’à en toucher terre. Puis, il se relevait pour admirer sa splendide, se réjouissait de ses cascades qu’il réussissait toujours.
Ils se cajolaient mutuellement de leurs murmures et s’en moquer des oui-dires. Les insufflations qu’il prodiguait à l’éolienne lui faisait oublier son ahan.
Seulement un jour, éolienne vit au loin, une machine crachant des fumées et soulevant des tornades de poussières, elle connaissait cette odeur, la même que son bel épi vert.
Des champs entiers engloutis et envolés, les nuages de blé emplissaient l’atmosphère et l’éolienne pleurait en secret.
Avant que ne vienne la machine, elle dit à son épi jaune, qu’elle aspirait à ne plus avoir peur , qu’elle se battrait sans concessions, car il était son inspiration, par sa combativité et sa passion, aveugle des peurs et souffle de vie.
ⓒ Hazem A.A.H.
Excusez l’erreur de Karl (qui ne possède pas encore notre bien belle langue).Il fallait entendre bien sûr « à son pied et non à ses pieds ».
Une éolienne avait peur du vent,elle en était toute pâle,mais elle n’en soufflait mot. De quoi aurait elle l’air ?
Toutes les histoires qui commencent mal doivent elles empirer? Je va vous la conter!
Née comme girouette sur le toit des toilettes du jardin,elle n’avait su mesurer ce qu’une toute petite liaison avec un dieu du vent allait lui amener comme promotion.
Elle qui n’était jamais sorti de son village, se trouva propulsée tenancière d’une petite production de vent locale. Tout çà pour une petite cabréole!
Depuis, touchée par le vertige, elle vomissait jour et nuit, se répandait en malaises et en silences nauséeux.
Son père, coq de l’église passait à son pied tous les matins: « Tu l’as voulu, tu l’as eu… tête en l’air, pieds dans la merde » moralisait’il !
Elle maigrissait tant et tant qu’un jour elle fut repérée par Kark Lagerfeld: « Ach tu ferras, Paris sera bientôt à tes pieds »
On ne pense pas qu’à ce stade, ils eurent beaucoup d’enfants.
Mais les studios hollywoodiens prévoyaient une suite à ce conte bien europoéen!
Jean Marc DURAND.
Depuis sa naissance, le vent lui faisait perdre la tête. Zeus lui donnait le vertige. Elle avait un mal fou à contrôler le sens de ses hélices. La nuit, quand personne ne la regardait, elle se permettait de virevolter dans tous les sens. Un peu folle, elle tournait à l’envers. Éolienne parmi d’autres, anonyme, elle était trop grande, son pied trop fin. Elle se sentait instable, elle n’était pas à l’aise. Elle ne sentait pas à sa place. Elle flageolait.
Elle aurait voulu être un moulin à vent, le moulin d’un meunier. Elle rêvait de tourner ses 4 ailes gracieusement pour moudre, broyer, piler guidée par un meunier attentif.
Portée par son rêve, elle s’endormit.