À quelle vitesse lisez-vous ?
Pourquoi parler de vitesse de lecture ?
Parce que l’expérience me montre que la plupart des auteurs que j’accompagne lisent trop vite.
Non pas les livres qu’ils achètent pour se distraire ou se cultiver, mais leurs premiers jets. Autrement dit, leurs brouillons.
Dans un premier jet, on trouve généralement, environ 60 % de fautes d’orthographe, souvent dues à des fautes de frappes ou d’inattention, 40 % de fautes de syntaxe et quelques fautes de sens.
Les fautes les plus fréquentes étant : l’accord des temps, l’accord du participe passé, le singulier et le pluriel, le futur et le conditionnel, les mots composés, les nombres, le doute entre un ou deux F, P, M, ou PH/F, etc., l’oubli des accents et le manque de ponctuation.
Viennent ensuite les faux amis, les clichés, les adjectifs superflus, les mots de liaisons en surnombre, etc.
Comme je le précise dans « Comment écrire son premier roman », un manuscrit, prêt à être présenté aux éditeurs, est le résultat d’une réécriture.
Ce n’est qu’au fil de nombreux remaniements, quand il nous semble que plus rien ne cloche, qu’il est abouti.
Qui dit réécriture, dit relecture. Mais pas n’importe laquelle. Surtout pas un survol, comme pour une synthèse, ce qui est assez fréquent…
Dernièrement, quelqu’un m’a dit : « Je veux bien vous croire, mais il n’empêche, Balzac lisait 7 à 8 lignes de texte d’un seul coup d’œil et dévorait les livres à une vitesse stupéfiante ! »
Certes, mais il était doué d’une force de travail peu commune, tels Hugo, Proust, Zola, Céline, ces autres génies littéraires.
Rien ne sert de se relire si on ne se relit pas lentement et minutieusement.
Phrase par phrase, en les articulant dans son for intérieur, tel un enfant.
Cela prend deux à trois fois plus de temps qu’un survol, mais une bonne relecture est à ce prix, car lorsqu’on est imprégné du texte que l’on vient de rédiger, on laisse passer beaucoup d’erreurs.
Dans cette relecture exigeante, un élément est très important à prendre en compte : votre vitesse habituelle de lecture.
N’est-elle pas trop rapide pour une bonne analyse du texte
que vous avez écrit ?
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
Merci Isabelle
C’est, hélas, involontaire, j’ai beaucoup de vieux restes
« des ragotons » de dyslexie.
Je t’embrasse amicalement.
Pascal
Hello, Pascal. Acte manqué? Vieux reste de dyslexie? Toujours est-il que tu avances un magnifique « mes » , en lieu et place d’un « mais ». Personnellement, j’aime et je me demande si, quelque part, ce n’est pas volontaire. Amitiés…
D’où l’intérêt aussi de se relire à haute voix, ça oblige à ralentir et ça permet d’entendre la musicalité des phrases. Merci pour cet article !
Merci, Pascal, vous me rassurez car je passe beaucoup de temps (parfois trop, je me demande ?) à relire, réécrire, remodeler mes écrits. Je ne trouve pas cela contraignant ni rébarbatif, mais au contraire très enrichissant pour les textes comme pour soi-même.