Acceptez de changer de cap en cours d’écriture
En surfant sur le Web, je suis arrivé par hasard sur un document très pédagogique concernant les baïnes.
Si, un jour, vous choisissez nos 300 km de plage de sable fin pour y passer des vacances, il est prudent d’en connaître les dangers.
Qu’est-ce qu’une baïne ?
Pour le comprendre il suffit d’observer la plage lorsque l’océan est à marée basse.
En se retirant, l’océan découvre des cuvettes, plus ou moins grandes creusées dans la plage, où l’eau reste emprisonnée et se réchauffe au soleil. Ces sortes de piscines naturelles sont très attirantes, on dirait qu’elles ont été faites pour que les enfants s’y ébattent tranquillement. D’autant qu’à marée basse elles sont presque vides.
Seulement voilà, quand la mer remonte les vagues passent par-dessus ces cuvettes et les remplissent.
Comme leur niveau d’eau est plus élevé que celui de l’océan dont les vagues partent à l’assaut de la plage, la baïne se remplit puis se vide rapidement et donne naissance à un violent courant.
Ce courant de sortie de la baïne est très dangereux car il emporte les baigneurs vers le large.
Le premier réflexe est de résister mais nager contre ce courant est impossible.
C’est pourtant ce que tentent de faire la plupart des personnes qui se noient.
Pour se sortir de ce mauvais pas, il faut se laisser emporter au large par le courant de manière à sortir de son emprise.
Après quoi, les vagues ou les sauveteurs… vous ramènent sur la plage.
Le même phénomène peut se produire lorsque l’on raconte une histoire.
Il arrive parfois, même si l’on a une intrigue bien organisée dans sa tête, que l’écriture de notre histoire nous entraîne ailleurs.
Et là, c’est comme pour le courant des baïnes, plutôt que de résister autant se laisser emporter par le flot d’idées qui semble vouloir nous submerger.
Laissez votre esprit dériver et suivre les courants qui l’attirent. Ce n’est pas parce que vous avez un plan bien établi que vous devez vous y cramponner.
Acceptez de changer de cap si nécessaire.
« […] Ne pas prendre le droit chemin, c’est toujours ainsi qu’il (Aragon) a écrit ses meilleurs romans. Lorsqu’il a essayé de faire autrement, d’aller plume en avant vers le but, il a perdu le meilleur de lui-même […] . » (Pierre Lepape, Le Monde ).
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com