Mots locaux, une langue et sa région
En juin 2013, j’avais écrit un article titré : Les français ont la langue bien pendue
Extrait : « Oui, bien sûr, le français est notre langue, mais chaque région a ses « mots locaux »
Ici, en Aquitaine, ce n’est pas un enfant qui mange un pain au chocolat, mais un drôle qui mange une chocolatine.
Si ce drôle emporte sa chocolatine à l’école ce n’est jamais dans un sac mais dans une poche.
Et si par malheur il égare cette poche, il ne dira pas que c’est regrettable, mais que ça lui fait deuil.
Pour le consoler, peut-être que ses parents lui offriront, non pas un beignet, mais un chichi «
Le linguiste Mathieu Avanzi s’est penché plus sérieusement sur le langage différent pratiqué dans nos régions.
Voyez ci-dessous les dessins illustrant son bel ouvrage, « Atlas du français de nos régions », Éditions Amand Collin
C’est ce qui fait l’originalité et la richesse de notre langue, même si, depuis les gaulois, notre patois en voie de disparition
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Pyrénéenne « montée » à Paris, je me souviens de l’incompréhension voire de la moquerie des commerçants à qui je demandais de la ventrèche ou la désormais célèbre chocolatine. Encore maintenant, il m’arrive de chercher l’équivalent français à finestrou (lucarne) ou miche (pain). Et quel bonheur quand je retrouve ma région de pouvoir parler sans me surveiller, avec l’accent ! Merci Pascal pour ce rappel sur la richesse de nos langues.
Une bonne ventrèche cuite au feu de sarments de vigne accompagnée d’un Grave rouge bien charpenté de préférence… Avec, dans le lointain, l’écho d’une banda. Simple bonheur d’ici, sur les rives de la Garrrrrronnnnne.
Extrait « Des patois et des parlers de l’Anjou
D’après le Glossaire établi par Verrier et Onillon
édité en 1908″
4e Dialogue « Au lavoir communal » [N » 122]
Marie. — Croyez-vous qu’on a dé vilaine
eau annuit !… Y en a de la quenillée.. : et
du vent !… ça broume-t-y dans les âbres !..,
Perrine. •— Oui. J’avons mal! arrivé à faire
la buée… Et que n’y avait ren d’épétou-
flant !… J’arrions ben attendu huit jours.
Marie. ■— Ah ! ben sûr… que que y avait
de pétonnant… mais dans c’té maison là,
on n’attend ni à chauffer ni à ferdi. •.
Kenottu (arrivant). —. Que donc que vous
bourbitez toutes deux?.., C’est-y core la
mère Pcrrine qui grimounc après ses obiHes?
Marie. —• Tiens voyez-vous l’autre qui était
à nous écornifler !
Porrine. — En v’ià eune qui ne s’échine
pas… Tiens, vins donc là, et fais attention
de ne pas faupi des alifiaux.
Benoîte. •— Ah ! ben non, ce lavouer là est
tout bodelle ; je vas à eune autre.
Perrine. — Toué, tu ne peux jamais trouver
ton assort, on dirait ène duchesse.