361e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. 
Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée…

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27 réponses

  1. Stéphanie dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée d’ingenieuse crustacé… Elle décida de la tester à la première vague .
    La belle dame se mit d’abord à la recherche d’un vieil hameçon tordu (elle en avait toute une jolie collection ) puis récupéra une botte égarée par un pêcheur maladroit dont le pied avait abandonné sa monture sans n’ avoir jamais pu la retrouver.
    Une fois la botte et l’hameçon en poche, notre délicieuse langoustine (qui connaissait le plus gros défaut de son vieux loup de mer) choisit pour le piéger, la plus délicieuse des crevettes. Le sacrifice presque terminé (la pauvre se débattait encore par soubresauts de plus en plus légers) notre jolie farceuse accrocha son piège à crabe sur la botte puis, elle se cacha bien à l’abri des regards à la place de quelques orteils humains disparus.
    La ruse fonctionna à merveille. Les vieilles pinces ont beau connaitre l’océan, rien ne résiste à la ténacité d’une jeune scambi. Le crabe attrapa la crevette et se faufila dans la botte pour déguster sa pêche.
    « Nous voilà réuni mon ami » s’empressa de clamer sa belle prétendante.
    Vous ne pouvez plus vous refusez à moi maintenant…. En disant ces mots elle coinca le pauvre vieux ferré dans fond de la bottine en se disant que cette fois son dîner ne pourrait plus lui échapper…
    Ce n’était pas sans compter notre fier pêcheur, qui ravi de retrouver sa botte, s’empressa d’y remettre les orteils…
    De qui, le crabe, la langouste ou le pêcheur eut le plus mal…l’histoire ne nous l’a jamais révélé…

  2. Gontier Christine dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée.

    Elle s’en alla un jour du bassin pour tenter d’attraper un couteau à huître pendu là, juste à coté de la poissonnerie.
    Son plan était de couper les élastiques des pinces du crabes pour s’échapper avec lui.

    Elle n’avait jamais pensé qu’elle sortirait seule de ce bassin. Parfois, un collègue sortait grâce à une main humaine et on ne le voyait jamais revenir.

    Elle atterrit sur le sol. C’était glissant et ça sentait un parfum inconnu, très fort, qui lui donna la nausée. Elle pensa que c’était la grosse machine au bruit de grosses vagues qui passait toutes les nuits qui avait laissé cette trace olfactive ignoble.

    L’air était sec, elle sentait sur sa carcasse un petit vent désagréable qui limitait ses mouvements. Elle se sentait lourde, très lourde, comme si elle avait pris 5 kgs en touchant le sol.
    Elle ne connaissait pas l’effet de la pesanteur.

    La lumière était vive et clignotante, stressante, son cœur se mit à palpiter mais cette fois ci de panique.
    Elle était perdue, dans un monde inconnu. Tout lui paraissait étrange, énorme.
    Elle se démenait de toute sa chair pour tenter d’avancer.

    Elle parvint en bas du rayon des couteaux à huître, en face de l’étale à poissons. Elle découvrit les cadavres marins dans des états de dépouillement avancés, l’odeur âcre et iodé, le froid de la glace et l’assourdissement des hurlements humain.

    Elle abandonna l’idée de se sauver avec son crabe, ce monde était bien trop brutal pour elle. Elle ne lui raconterait rien de tout cela. Lui, qui pensait tout savoir sur la vie et ses mystères.

    Elle réussit à regagner son petit bassin, à l’Aude douce et sans toutes ces agressions sensorielles permanentes.

    -Crabe ?

    -Oui ma petite ?

    -raconte moi encore comment c’est l’océan…

  3. Peggy dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute.
    Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter.
    La belle

    Savait pourtant y faire, son battement de queue souple et efficace en avait ému plus d’un. Mais elle n’aimait pas les jeunes, elle les trouvait barbants, ils ne lui racontaient pas les histoires merveilleuses des fonds marins. Il faut avoir vécu pour savoir tout ça ! Comment voulez-vous qu’un gringalet qui a encore du lait au bout du nez, vous fasse rêver, surtout si vous êtes une passionnée d’histoires d’eau ?

    Le vieux crabe avait l’air d’avoir voyagé sur le chariot-coquillage de Poséidon, de s’être laissé ensorceler par les sirènes et les océanides. Il s’était même promené dans l’Atlantide. Bien sûr qu’il était vieux, même très vieux et alors ? Il était tellement riche !

    Son cœur n’était plus à marée haute, il était à marée d’équinoxe lorsque patiemment le vieux crabe lui expliquait les bienfaits de chaque algue. Elle aurait pu ouvrir une algoristerie tant elle en savait. D’ailleurs il l’avait soignée une fois. Elle s’était fait une entorse à la queue à force de parader devant lui.

    Il passait des heures à lui raconter les mystères des profondeurs mais dès qu’elle essayait de se montrer aguichante, il se refermait comme une huître. Elle ne comprenait pas, alors que tant de crustacés la courtisaient. Tiens ce homard d’un si beau bleu qui ne cessait de lui tourner autour avec ses grosses pinces prêtes à l’enlacer.

    Découragée, par le refus de son cher crabe elle finit par répondre aux avances du homard.
    Et puis un vieux homard reste pour toujours aussi vigoureux qu’un jeune. Ce qui est quand même un sacré avantage !

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. 

    Elle était née crevette chétive et squelettique alors qu’elle se pensait fine et diaphane. Et grise de surcoît.

    La première fois qu’elle rencontra un panier de crabes elle ne vit que lui. Lui le crabe royal. Le plus beau et le plus viril avec son thorax hyper-bombé, sa carapace dorée, ses pattes et ses mandibules velues.
    L’émotion la fit rosir et elle en pinça aussitôt pour lui.

    Mais lui ne la remarqua même pas. Il avait jeté son dévolu sur Carmin, une gamba andalouse épicée, au rouge écarlate et au déhanchement qu’elle estimait surjoué, qu’il poursuivait, les antennes frémissantes et la démarche de travers de ses assiduités.

    Pensant qu’il les préférait charnues et d’un coloris vif, elle prit du poids pour devenir la langoustine qu’elle est aujourd’hui, plantureuse et d’un, croyait-elle, excitant rouge corail. Hélas ! Il l’ignora au profit d’une tendre crevette, une sainte nitouche au rose virginal mais nunuche.

    Cramoisie tant elle était jalouse et vexée, elle décida de passer à l’offensive.

    La belle eut alors une idée… La plus simple et pourtant la plus efficace : le rendre jaloux.

    Elle fit alors la danse des sept voiles à Bernard-l-hermite mais il avait la vocation d’entrer dans les ordres, celui des Decapoda.

    Puis ce furent successivement un tourteau, qu’elle prit d’abord pour son tourtereau avant de s’apercevopir qu’il était un incurable dormeur ; un homard armoricain qui, malheureusement, perdit la tête sous Thermidor ; un bigorneau décidément trop petit de partout – si vous voyez ce que je veux dire – et même une araignée qui jamais ne déviait de la position de l’étrille.

    Rien de tout cela ne provoqua le moindre regard du crabe sur elle, tout énamouré d’une écrevisse pourpre tant elle abusait des flambages au cognac.

    Alors, elle renonca pour finalement céder aux avances de ce sacré marin français au regard bleu aigue-marine et coiffé d’un drôle de bonnet rouge qui, elle ignora toujours pourquoi la surnommait tendrement « Calypso ». Peut-être le grand amour de sa vie ?

  5. ROBERT Michel-Denis dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe. Chaque fois qu’elle le croisait, son coeur était à marée haute. Mais papi connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée.

    Dans les eaux miroitantes, elle se dit qu’il ne pourrait résister à sa cuirasse érotique. Les flots la mettait en valeur. L’ingénue frétillante, de ses yeux langoureux et de ses antennes chercha la bonne longueur d’onde. Il fallait qu’elle s’incruste assez pour qu’il la remarque. Salto arrière, looping sous-marin, slalom d’antennes à la surface de l’eau, elle variait son approche à merveille. Ses figures classées dans son répertoire feraient envie aux plus belles naïades. Les difficultés allaient crescendo dans son numéro. L’intensité de son engagement excita. Elle le vit l’observer du coin de l’oeil. Au fur et à mesure de ses efforts, son audace prit de l’ampleur. Elle inventa le plus, pour que la mayonnaise prenne.

    On l’appelait Cra-cra ! Aucun rapport avec la chevelure d’algues qui coulait sur son coup de taureau. Il avait changé le sens de sa démarche. Sa réputation venait d’une adaptation  » à la Aldo Maccione « . Quand il montrait les biscoteaux de ses pinces et qu’il bombait le torse, son poids se concentrait sur ses pattes arrière. Celles-ci s’enfonçaient dans le sable. Si on prêtait l’oreille, son « cra-cra », grattant le sable s’entendait si profond, que même les couteaux jetaient un oeil, l’âme réjouie.
    Cra-cra s’offrait son instant publicitaire tous les matins en guise d’échauffement. Les crabillons femelles qui faisaient trempette dans les lagons, entre deux marées se marraient de le voir démarrer, tandis que les mâles l’imitaient en vue de leurs prochaines conquêtes. Tous se levaient très tôt afin d’assister au spectacle à temps. Ils venaient s’installer sur leur banc de sable préféré.

    C’est alors que la colonies des langoustines commença à s’intéresser au manèges des deux prétendants !

    Cela dura une bonne quinzaine.

    On n’imagine pas, mais les langoustines et les crabes se communiquent sans téléphone. On appelle ça le téléphone à crabes.

    Miss langoustine découvrit son terrier, elle perça aussi le mystère de son téléphone. La nuit, son numéro de naïade étant inutile, dans son répertoire, elle avait pêché une idée qui allait le stimuler à marcher avec elle. Elle avait essayé toutes les positions topologiques. Elle croisa ses antennes en les frottant l’une contre l’autre, une décharge magnétique s’en dégageait. Quand elle le vit enfin sortir de sa torpeur nocturne, elle se dit qu’elle avait trouvé la bonne fréquence.

  6. iris79 dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute.
    Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter.
    La belle en était toute retournée. Il faut dire que ce crabe lui en faisait vraiment voir de toutes les couleurs. Elle en était bien consciente mais c’était plus fort qu’elle. Elle prenait des risques énormes pour le retrouver à marée basse. Elle se dévoilait, osait sortir de derrière les rochers pour le repérer et essayer d’aller le retrouver, en vain. Il y a avait toujours un danger plus fort que son courage. Les armées de touristes avec leur seau et leurs outils, les pieds de leurs enfants. Quand ce n’était pas les dangers de marée basse, il fallait braver ceux de marée haute, les filets des pêcheurs, les prédateurs, les rivales !

    Lui de son côté pourtant avait bien repéré son petit manège. Et il en était bien touché, chamboulé même, il devait bien l’avouer mais ça ne se faisait pas ! Une si jolie langoustine avec un vieux briscard comme lui ! Il ne pouvait pas lui voler sa jeunesse en la condamnant à rester à ses côtés près de ces côtes isolées. Elle devait voir du pays, voyager, avoir l’opportunité de croiser d’autres crustacés. Il était flatté qu’une si jolie créature si intelligente veuille renoncer à tout cela pour vivre ici près de lui. Demain il partirait du moins il essaierait de quitter ce pays pour qu’elle ne le cherche plus, qu’elle renonce à lui.

    Elle le vit s’éloigner ce jour-là à découvert et comprit que sans lui rien ne valait la peine d’être vécu alors volontairement elle resta là sous le soleil écrasant au milieu des centaines de traces des passants qui foulaient le sable mouillé. Lorsque l ‘enfant la saisit en criant : « oh regardez maman, papa, la belle langoustine que voilà ! » le crabe s’arrêta, net. Il comprit ce qu’elle avait fait.
    Il se retourna et sans l’ombre d’une hésitation, fila vers sa belle. Il se figea quelques instants pour ne pas faire peur à l’enfant qui avec d’infimes précautions ramassa le crabe et le déposa au fond du seau où gisait la langoustine, sa langoustine.

    Effrayée par l’arrivée de cet intrus elle se redressa vers cet inconnu qu’elle avait peine à reconnaître tellement ses larmes salées lui brouillaient la vue. La stupeur passée, ils s’étreignirent sans un mot, mêlant leurs pinces respectives dans un ballet harmonieux. Ils restèrent ainsi un long moment bercés par le pas mesuré de l’enfant qui fatigué retournait chez lui fier et ému de sa belle prise. Le soir venu, ils trônaient sur un lit d’algues et de glace, entourés d’huîtres témoins, heureux d’être enfin réunis à jamais.

  7. Liliane dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute.
    Le papy, croyant connaître tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter.

    Que n’avait-elle donc pas fait ?

    Elle avait beau se décarcasser, aucune idée ne fusait.

    Le homard, intrigué par le brouillard vaseux qui enveloppait sa cousine s’approcha :

    – Eh ! Pourquoi tu t’agites ? Quoi ? Encore ce hâbleur méprisant ! Cesse de penser à ce vaniteux ! Sinon, mes énormes pinces vont lui trancher les pattes.

    Ce discours haineux calma la belle, mais alerta la langouste qui se promenait en toute quiétude :

    – Mais oui, ma douce, oublie ce crabillon. Avec tes longues et fines pinces, un jeune, beau et tendre crustacé fera de toi sa dulcinée.

    Ce discours joyeux illumina la langoustine et le homard ainsi que la langoureuse écrevisse qui venait de se joindre à eux :

    – J’adoooore les histoires de cœur. Ah ! L’Amououourrrr ! L’Amououourrrr !

    Ce discours sensuel et digne de la Castafiore émoustilla Madame et Monsieur Crevette qui rêvent d’une nombreuse progéniture.

    Peu à peu, le cercle autour de la malheureuse langoustine s’élargit.
    Un brouhaha montait de ce « panier de crabes »

    Au fait, et ce vieux crabe ?

    Il se tient à l’écart.

    Goguenard et serein.

    Soudain, surgit une vague provoquée par un requin, ou, peut-être un monstre…ou…
    Ils ne surent jamais.

    Sauf le crabe.

    Le lendemain, le menu de l’estaminet « Au crabe d’Or » affichait une entrée de crustacés…

    Au centre de la pièce, seul dans l’imposant aquarium, un vieux crabe souriait…

    .

  8. Joailes dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute.
    Mais le papy, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter.
    La belle eut alors une idée …

    Elle attendit patiemment le soir de Noël pour lui faire sa déclaration.
    Au milieu des algues scintillantes, des boules de posidonie, elle se mit à danser devant son amour de crabe.
    Celui-ci, d’abord surpris par ce ballet improvisé, mais légèrement éméché par l’apéritif qu’il venait de prendre avec ses amis, s’arrêta soudain, les pinces en l’air.
    Et la langoustine de déployer tous ses charmes !
    Finalement, le brave crabe qui malgré son cœur de vieux marin solitaire, n’était qu’un grand sentimental, ne put résister à tant de grâce et de beauté.
    C’est les pinces entremêlées que, rougissants, ils finirent avant d’avoir commencé, dans le grand chaudron magique du réveillon …
    … et se retrouvèrent devant Madame la Mer qui unit les amants en un tour de vague , les passe à l’écume et les laisse filer leur parfait amour dans le sable chaud.

  9. Camille dit :

    Toute langoustine qu’elle était, elle avait bien conscience qu’un crabe, ayant largement atteint l’âge de raison qui plus est, n’était pas à portée de pince. Elle décida donc de ne pas y aller avec le dos de la molette, et de s’engraisser jusqu’à ce que sa carapace pourtant bien dure d’habitude s’amollisse peu à peu pour laisser croire à une chaire bien dodue de crabette. Elle s’était donc mise à avaler toutes les crevettes, même ses copines, les pauvres, avec qui elle entretenait pourtant de bonnes relations de crevasses en rocher. En fait, toutes les pinces de son entourage étaient d’accord pour dire qu’elle avait tout bonnement perdu la tête, et même toute attache avec son entourage. M. Pince Monseigneur, qui était devenu son confident, l’avait pourtant prévenue : l’amour rend aveugle, et ce n’est pas en adoptant de jolis pieds de biche que tu viendras à bout de ce Papi crabe. Mais la pauvre n’était pas à prendre avec des pincettes et elle n’en démordait pas : l’allure charismatique que prenait le papi ne lui résistait pas. D’autant plus que ses yeux fatigués mais vifs qui surplombaient sa tête la regardait souvent d’un air enjoué et coquin.
    Au bout de quelques jours de frénétique vidage du bassin crustaçaire, la belle avait bien pris 300g. Elle alla donc visiter son amie l’anémone qui lui prêta quelques couleurs vives à mettre sur son visage en guise de maquillage, et fit mine de se trouver par hasard sur le chemin du papi. Cependant, le chemin du papi menait directement à notre assiette, et c’est ainsi qu’elle assista béate, à la capture du papi par un filet de pêcheur qui s’abattit sur lui. Elle eut juste le temps de voir les yeux d’habitude si doux du papi qui la regardaient tels des merlans fris. Elle ne put jamais s’en remettre!

  10. Une salle enfumée. Voilà le souvenir que je garde de ce bistrot excentré de la ville de P… Un troquet qui voulait se donner des allures de café-restaurant à la mode, rendez-vous des habitués, réservé aux initiés. Initiés de quoi ? Ca restait à définir.
    Je revois cet espace carrelé d’un dallage petit format, blanc et rouge, avec son énorme bar à tablier de faux marbre blanc, flanqué de colonnes cannelées et dorées de style rococco. Un pastiche grossier de grand café parisien, encore accentué par les miroirs à hauteur de regard qui se répondaient et prolongeaient la pièce à l’infini. Des banquettes de skaï rouge, raides et bombées, de chaque côté des tables aux lourds pieds forgés, alignées contre les murs, complétaient ce décor des années 60. La disposition ménageait au centre de la salle un vaste espace vide.
    Un espace occupé chaque soir par une silhouette féminine rousse . Ou plutôt non, orange ! Depuis les cheveux tombant sur les épaules jusqu’aux souliers pailletés à talons aiguille démesurés, une seule couleur, uniforme. Une robe à fourreau étroit guindait la femme ondulante. Elle descendait des épaules à demi nues jusqu’aux chevilles où elle s’évasait en un volant froufroutant. Deux tentacules prolongées de longues mains aux griffes orange sortaient de ce corset écarlate quand la vedette chantait.
    Elle choisissait de préference des chansons de Piaf ou de Barbara et caricaturait ses immenses modèles dans une gestuelle surfaite et des jeux de mains qu’elle voulait envoutants. Son corps ondulait en rythme, sa tête se renversait en arrière dans une dramatisation outrée.
    « Spécialité de fruits de mer » avait affiché le patron sur le menu du restaurant qui trônait à l’entrée. On prétendait servir du crabe, des langoustines, des coquillages assortis, même si les « moules-frites » était le plat le plus couramment demandé.
    Et bien entendu, la chanteuse du cabaret, moulée dans sa longue robe orange,avait très vite fait les frais de cette spécialisation culinaire : un habitué très imbibé l’avait déclarée fort appétissante en la comparant à une langouste bien cuite. La langouste étant un plat de luxe, elle avait pris ça pour un compliment.
    Un jour débarqua dans cet univers bien huilé un petit bonhomme, mince et nerveux, d’une cinquantaine d’années, coiffé d’une casquette de marin bleue, d’où dépassaient des mèches grisonnantes et bouclées. Il portait une vareuse assortie à sa casquette sur un pantalon de drap gris à multiples poches. Et bien sûr, il fumait une pipe, courte, d’où sortaient de gros nuages de fumée acre. Il poussa précautionneusement la porte d’entrée, qui tinta joyeusement, et fit le tour de la salle en longeant les murs, et en ne quittant pas des yeux la femme qui chantait, avant de s’asseoir enfin pour commander une bière pression.
    Son entrée n’avait pas échappé à la chanteuse. Toute la soirée elle lui adressa ses plus beaux sourires, accompagnés d’oeillades éloquentes.
    Le numéro terminé, il s’esquiva aussi discrètement qu’il était entré.
    On le vit réapparaitre le lendemain à la même heure. Et le même scénario se reproduisit : il longea les murs avant de s’installer de l’autre côté de la porte d’entrée, après un tour complet les yeux sur la vedette.
    Il devint un habitué . Les langues se délièrent et notre homme attira à sa table tous les curieux qui ne se lassaient pas des récits fabuleux de ses lointains voyages en mer, pleins d’anecdotes étonnantes dont il inventait sans doute la moitié. Mais l’alcool aidant, son auditoire était prêt à croire n’importe quoi, et il avait l’art de raconter.
    Envers les hommes qui constituaient la majeure partie de la clientèle, il était détendu et chaleureux. Mais une terrible timidité qui le rendait bougon l’empêchait dès qu’il avait affaire à une femme.
    Notre langouste, flattée par les hommages muets que lui adressait chaque soir son admirateur, avait le béguin sans oser l’avouer, ce qui provoquait les moqueries des clients. On plaisantait leur couple improbable. « La langoustine s’était trouvé un vieux crabe », qui marchait de côté chaque soir pour mieux l’admirer, et le bonhomme rougissait jusqu’aux oreilles avec des démentis maladroits.
    Les jours passèrent selon un scénario désormais immuable. Elle attendait son prince charmant qui la dévorait du regard le temps d’une chanson. Il ramenait un public toujours plus nombreux venu écouter ses histoires exotiques. Le bistro faisait le plein. Les amours étaient platoniques, toutes en sous entendus. Le patron se frottait les mains. Les affaires marchaient fort.
    Les récits du vieux marin s’abreuvaient du pétillant des bières toujours plus nombreuses qu’il partageait avec son auditoire, et les tournées se multipliaient.
    Un jour où il avait arrosé ses succès plus que de coutume, il sortit en titubant du bistrot, riant comme un gosse et fredonnant la dernière ritournelle de sa dulcinée. Il eut du mal à trouver la porte et disparut dans la nuit noire en lançant son salut habituel à la cantonnade.
    Le lendemain de bonne heure, les gendarmes étaient là. Le cantonnier avait retrouvé à l’aube un cadavre flottant dans le canal tout proche. Identifié, on supposa que trop soul, il était accidentellement passé au-dessus du parapet qui protégeait le petit pont. Le corps amorphe flottait sur le ventre les membres étalés,. Plus qu’à un vieux crabe, il ressemblait à une méduse, échoué dans les eaux glauques.
    Le bistrot continua sans lui mais le cœur n’y était plus. Les clients regrettaient les aventures fantastiques et la langoustine se lamentait dans des trémolos déchirants.
    Peu de temps après, un plan de rénovation du quartier eu raison du bistrot. Les pelleteuses rasèrent le souvenir persistant. Et il ne resta bientôt que quelques nostalgiques pour évoquer les amours chastes du vieux crabe et de sa langoustine.

    • Jean-Pierre dit :

      J’aurais aimé connaître ce bistrot sur le port avec ses personnages hauts en couleur, dont le chef fait un si bon usage des crustacés disponibles.
      Des crustacés dans un restaurant… ils auraient dû se méfier.
      Votre nouvelle me fait irrésistiblement penser à un cabaret de jazz où les musiciens improvisent le blues à partir d’un(e) minuscule gril(le) harmonique composée de trois petites notes de musique (et d’une jolie langoustine).
      Bravo pour cette improvisation à la fois rigoureuse, très riche, et pleine de surprises.

  11. Laurence Noyer dit :

    Octobre rose
    Elle avait débuté en crèvette
    Et avec ses petites pattes
    commencé à s’agripper,
    puis à se développer
    au sein de mon amie
    pour devenir les crèvices
    et gonfler comme la grenouille de la fable

    Elle s’est retrouvée sur la table à charcuter
    pour composer un p’tit creux,
    une crèvasse,
    au sein de mon amie
    sans même passer par langoustine
    elle a muté direct en crabe
    de la famille des Hamords.

  12. LELEU Yvette dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe. Chaque fois qu’elle le croisait, son coeur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée… Lui, il avait bien compris, c’est pas à un vieux crabe qu’on apprend à faire le pitre n’est ce pas! Bon ses petits bruits l’émoustillaient ça c’est sûr mais…pardi l’âge , pardi l’âge était un frein. Il ne pouvait oublié cela d’ailleurs…ses frères et soeurs le lui feraient bien remarqués et de la plus vivace des façons.

    ça, il le voyait d’ici. Il bulota cherchant comment se défaire de cette amourette.Il eut une inspiration…Il alla voir la belle Murèse, elle, elle pouvait il en était sûr lui donnait les bons tuyaux. Certes, il lui fallait pour cela y aller avec les pinces chargeaient de ces beaux cailloux chamarrés qu’elle aimait tant. Il poussa un profond soupir. La bulle qui s’en échappa le fit sourire. Ah! pensa t’il que n’ai-je pas trois cent rond de moins…la question ne se poserai même pas et je pousserai cette belle demoiselle au fin fond de mon repaire et là oh ma jolie…le grand bal des bulles et des bruits serait donné.

    Ah! La jeunesse pourquoi n’est-elle pas éternelle?Pensée profonde s’il en est…Il traîna son butin sans regarder derrière lui. Pourtant, il aurai dû. Le brûlant regard qui l’accompagna jusqu’au bout lui aurai fait froid dans la carapace. Il frappa, attendit. La porte s’ouvrit. Une belle et pimpante frimousse lui sourit. Elle l’invita à entrer et ce faisant aperçu le regard acérés de la belle langoustine.Elle ourla ses fins cils et claqua la porte._Que me vaut cet honneur mon très cher Crabeur?

    _Ah mon amie…il y a bien longtemps n’est ce pas!_Oui très longtemps. Le temps passe si vite. J’ai le souvenir de ta dernière visite et le plaisir qu’elle m’occasionne sera t’elle de même ce jour?_ Je le crois très chère, je n’ai pas oublié ta petite folie et j’amène avec ma personne de quoi te ravir si, tu le souhaite! Il claqua de ses mandibules ce qui émoustilla la belle Murèse…cliquetant à son tour, elle le regarda hardiment mais presque aussitôt elle se ferma. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque et tu le sais très bien…mais, j’ai promis à Murètre que plus jamais je ne regarderai un autre que lui tant qu’il sera vivant et, bien que très mal en point, il vit encore.

    Un soupir fendit l’âme de Murèse et lui, il s’en ressentit aussitôt._Ecoutes-moi Murèse, je viens non pas pour te faire souffrir mais pour te demander ton aide._Oh, je vois! Donc serais ce à cause d’une brunette, d’une rouquinette, d’une blondinette à multiples pincettes? Ou à cause d’une petite chose toute rose et malade de jalousie qui, t’aurai suivit jusqu’ici vieux crabe que tu es?_Quoi! Elle m’a suivit? Mais que va t’elle s’imaginait là…Oh la pauvre choupinette qui doit claqueter de tous son petit coeur oh Murèse que dois-je faire…elle est bien trop jeune pour le vieux crabotin que je suis!

    _Laisses moi faire mon p’tit et puis tu sais l’âge!!! Dis toi bien que si elle t’a suivit c’est parce qu’elle en pince pour tes beaux yeux…Laisses-là faire, je suis sûre qu’elle a un plan. Bien, tu rentre chez toi et tu la laisses venir et puis prends mon conseil comme il vient…l’âge est peu important, notre vie est si vite passer, tu as échapper aux filins, tu es veinard,alors…prends ce qu’il te reste de temps et viva la vie! Fort de cela le vieux crabe ressortit la tête basse afin de faire croire à la p’tite langoustine qu’il n’avait pas fait affaire avec la belle Murèse.

    Cette fois il prit garde de regarder par dessous ses pinces et une très grosse bulle lui échappa. Ahhh oui, elle est là.Il se faufila tel le crabe qu’il était pensant la débusquer un peu plus loin mais, ce fut le contraire qui se passa…elle le coinça entre deux rochers et son regard envoyé des flamme._Bonsoir mon crabotin tu fais quoi si tard loin de chez toi? _Oula…je pense que c’est ma réplique ça non!_Hum mon crabotin, tu es pris et bien pris, si tu veux vivre vieux tu feras ce que je te dis tu m’entends bien?_Oui certes, vieux je suis mais pas tout à fait décati mignonne!

    _ Hum crabotin des mots et des mots encore et toujours des mots! _ Fasse que ce ne soit que des mots petite._Oui bien moi je veux des actes et pas qu’un peu mon crabotin, je t’ai et je te tiens bien, tu es à moi. Elle le tins si bien, qu’ils finirent sans s’en apercevoir dans un grand filin qui traînait dans le fond de l’océan. Ils furent rejeter car l’un des homme les prirent pour un gros caillou ce qui disons le…leur sauva les pincettes.

    Au fond de l’océan par un temps peu venteux, on peut apercevoir à l’école de Mistress Muraséne un étrange mélange…des petits crabes qui n’en sont pas réellement et des petites langoustines qui elles non plus n’en sont pas réellement…Heureusement qu’à l’écrit tout est permis non?y-l

  13. Jean-Pierre dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Bien balancée, avec un corps de rêve et des mignonnes petites pinces bien symétriques, elle avait tenté sa chance à Paris auprès d’un metteur en Seine célèbre surnommé « le crabe aux pinces d’or ».
    – Vous n’arriverez à rien, lui avait-il dit, si vous n’êtes pas capable de nager en eaux troubles. La Seine, ce n’est pas pour vous.
    – Le cinéma, alors ?
    – Pas davantage.
    – Si vous saviez comme j’aimerais me frotter à l’or de vos pinces, lui dit-elle en prenant une pose suggestive.
    – Impossible, le moindre contact avec un crustacé femelle m’est rigoureusement interdit depuis la campagne « balance ton vieux crabe ». Je suis obligé de n’embaucher que celles qui ont un réel talent d’actrice. Et ça ne court pas les rues, croyez moi.

    Par malchance, ils faisaient leurs courses chez le même poissonnier et ils se rencontraient souvent.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter.
    Elle avait quand même réussi à attendrir ce vieux crabe, qui lui avait proposé de la rejeter à la mer pour qu’elle nage jusqu’aux tropiques. Il lui avait remis la carte de visite d’un certain S. Crabelli, un musicien qui se produit dans le célèbre cabaret de jazz « le groove sous la mangrove ».
    – Je vous préviens, dit-il, ce mec là est plutôt spécial, voire assez mal foutu. Il se peut que l’orchestre ait besoin d’une danseuse. Alors, une jolie petite langoustine bien fraîche comme vous…
     La belle eut alors une idée. Au lieu d’y aller à la nage, elle se laissa enfermer dans un casier réfrigéré, et a demandé au poissonnier de l’envoyer à l’adresse suivante : S. Crabelli, crabe violoniste.
    Heureusement pour elle, le « copain de Paris » avait précisé sur sa carte que cette jolie petite langoustine avait peut-être un talent de danseuse ou de chanteuse.
    Sinon, elle aurait fini au court-bouillon.

  14. Clémence dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée…

    Augustine claqua la porte de sa chambre. Elle en voulait à la terre entière, ses parents y compris. Une fois de plus, ils faisaient preuve d’une incompréhension totale face à ses premiers émois amoureux.

    Lovée sur son lit, Augustine ressassait les reproches qu’elle leur faisait :
    – ils l’avaient accoutrée d’un prénom vénérablement archaïque,
    – ils lui avaient transmis leurs yeux globuleux et leur teint grisâtre,
    – ils zonaient dans des eaux tiédasses.
    Mais ces désagréments ne l’avait pas empêchée de rencontrer un bellâtre. Un vieux crabe, s’exclamaient certains en ricanant. Costume dépareillé aux couleurs criardes, et pince-sans-rire.

    Lorsque Augustine le rencontra la première fois, son cœur partit en vrille. Une crise de tachycardie accompagnée de hauts-le-cœur lui laissèrent l’âme à marée basse.
    La deuxième fois, elle se prépara au choc émotionnel. Elle le regarda droit dans les yeux mais son « bonjour » barbouillé se perdit dans le fracas d’une déferlante.
    La troisième rencontre frôla l’extase.
    Le vieux crabe s’arrêta, regarda Augustine avec attention, agita ses pinces en souriant et s’enquit de son prénom.
    – Augustine, lui dit-elle, en rosissant de plaisir.
    – Et bien, le bonjour, Mademoiselle Augustine !
    – Mademoiselle Augustine ? Comme vous y allez ! Mes amis m’appellent même Titine…
    – Ts, ts, Mademoiselle, ne vous en déplaise, je vous appellerai Augustine. Mademoiselle Augustine

    Augustine n’insista pas. Mieux valait ne pas irriter son vieux crabe !
    Elle usa de tous les stratagèmes, vieux comme le monde, pour le séduire.
    Mais le papi ne se laissa pas prendre ! A son âge, il connaissait tous les secrets d’un cœur amoureux, même si ceux-ci étaient aussi profonds que l’océan.
    Il déjoua tous les pièges d’Augustine, allant jusqu’à la surnommer Langoustine en public.

    Augustine s’accrocha pourtant à ses rêves amoureux, à défaut de pouvoir s’ancrer au bras de son amoureux. Profitant d’une festivité locale, elle consulta. Une sirène. Celle-ci lui narra l’histoire de Faust, le savant fou, mais elle la mit néanmoins en garde.

    Par une nuit de mer d’huile, Augustine signa le pacte. Elle attendit des jours et des semaines, mais rien ne se passa. Elle sombra dans la mélancolie et refusa de se nourrir.

    Un matin, alors qu’elle se traînait hors de son lit, elle ressentit un léger trouble venu de ses entrailles.
    – C’est lui, j’en suis sûre, murmura-t-elle.
    Le lendemain, le trouble persista et s’accompagna d’un léger haut-le-cœur.
    – C’est lui….c’est lui….
    Les jours qui suivirent, elle sentit sa présence, plus insistante, plus longue. A chacun de ses mouvements, il se manifestait, jusqu’à ne plus la quitter, jusqu’à la submerger.

    Augustine prit peur.
    Ses parents s’alarmèrent.

    Quelques jours plus tard, le diagnostic tomba. Le crabe avait trouvé une nouvelle victime. Elle était jeune et belle, elle s’appelait Augustine.

    © Clémence.

  15. françoise dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée : attendre qu’il entre un peu dans l’eau ; ce serait ensuite pour elle un jeu d’enfant que de grimper sur son dos et de le faire marcher droit et ils pourraient ainsi découvrir des lieux nouveaux. Mais ce crabe, comme tous ses semblables, épris de droiture, refusa d’avancer . Il est têtu comme une moule ou plutôt comme une mule se dit-elle ! Mais que faire. Elle en était là de ses réflexions quand ils furent happés dans une sorte de filet et jetés dans un panier où ils rejoignirent crevettes, langoustes, homards.Tous avaient l’air terrorisé. A la fin d’un long voyage, le camion s’arrêta devant un restaurant avec une enseigne ou figurait un hippocampe lumineux à la silhouette chevaline. Que faisait-il là eut-elle le temps de s’interroger. Et puis rapidement ils furent jetés dans l’eau bouillante. Elle n’eut même pas le temps de se réjouir de retrouver son vieux crabe.
    Heureusement elle ne sut jamais qu’elle fut décortiquée sans ménagement et avalée goulûment.
    Celui ou celle qui sait comment il(elle) doit se conduire peut faire toutes sorte d’efforts, mais il (elle) ne recueillera jamais de ses actions d’autre fruit que celui qui lui est réservé par la volonté de son destin.

  16. Isabelle Pierret dit :

    J’en pince pour toi
    Tu l’antennes pas
    Je m’écrabe… ouille….

    Je mets Crabe ouille car
    Tu langues Oustine
    Et l’engoustines

    Je l’engoue Stine
    Tu crapahutes
    Je crape pas hutte
    Tu m’entends pas

    Tu l’algues et la corailles
    Je nage et l’armorique

    Je mare réhaute
    Tu m’as raie basse
    Mon cœur amarre raie haute
    Je t’atlantique

    Tu mers , tu t’océans
    Je te go Emon !
    Tu me cares , rapace….

  17. Fleuriet Mireille dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe Chaque fois qu’elle le croissait, elle avait le coeur à marée haute. Mais le papi connaissant tous les secrets de l’océan ne s’en laissait pas conter.

    La belle s’approcha de M. le Tourteau en minaudant, ce dernier se dit en son for intérieur qu’il ne se laisserai pas faire par une demoiselle langoustine, il avait déjà donné avec Madame la Langouste qui l’a laissé choir au bout de quelques mois de vie commune à cause de son avarice.

    Ce vieux crabe était un érudit, la langoustine était attirée par sa prestance et il faut le dire en pinçait pour lui.

    -« Monsieur le crabe, dans toute la baie on dit que vous en avez des choses à raconter, que les océans n’ont aucun secret pour vous ».

    J’aimerai que vous me parliez de vos pérégrinations. Le crabe qui était imbu de sa personne et fier qu’une jeune langoustine s’intéresse à lui, ne se le fait pas dire deux fois et se lance dans ses récits.

    La petite langoustine buvait ses paroles et au fur et à mesure des récits, un sentiment s’éveillait en elle,
    ses yeux pétillaient… c’était peut être de l’amour qu’elle ressentait pour le vieux crabe.

    Tous les jours, elle venait lui rendre visite, le vieux crabe était content de plaire à une si jeune langoustine et ce qui devait arriver arriva, ils tombèrent amoureux l’un de l’autre, malgré la grande différence d’âge. Ils firent des projets, parlèrent mariage et même d’enfants.

    – « D’enfant ? Vous n’y pensez pas ma belle, je suis bien trop vieux » et quelle allure il aurait cet enfant. ce futur crabolangoustine ? »

    – Oh ! Monsieur le crabe un enfant de vous, s’il vous plait ».

    – « Il n’en est pas question, n’insistez pas, c’est non »

    –  » Puisque c’est ainsi, je vous quitte Monsieur le vilain vieux crabe ».

    Au loin, une voix retentit, c’était sa mère Langoustina ! Langoustina ! Il est temps de te réveiller…

    Notre petite langoustine ouvrit un oeil, puis l’autre, elle avait rêvé.

    -« Maman, il faut que je te raconte mon rêve, j’ai failli me marier avec le vieux crabe de la baie, et, tu as failli être la grand’mère d’un petit crabolangoustine »…

  18. grumpy dit :

    Camille était une ravissante langoustine de 17 ans. Queue de cheval blonde, peau rose nacré diaphane, yeux d’amande verte, joues de poupée pailletées de taches de rousseur, silhouette de sirène, tout ce qu’il fallait pour prendre n’importe quel mâle marin dans son filet. Si attirante, elle en attrapait tant et tant, qu’il valait mieux pour elle n’avoir qu’un seul filet à la fois à raccommoder.

    Elle venait de s’inscrire en Sciences & Vie Sous-marines à la Fac Jules Verne. Elle aurait préféré la Fac Cousteau, plus pratique car plus proche de son abysse mais celle-ci ne proposait que l’option Droit des Océans. C’était bien joli de rentrer en Fac, mais elle avait eu beau travailler tout l’été comme serveuse à la crêperie LE HOMARD’ALORS et mettre un maximum d’écailles de côté, elle déchanta très vite en réalisant que les frais d’une année d’université pouvait atteindre la hauteur d’une vague de surf.

    Que faire, que faire ?
    Une affiche malsaine fraîchement placardée sur un rocher lui donna à réfléchir. Écoutant longtemps sac et ressac elle se tourmentait, j’essaie, j’essaie pas, j’y vais, j’y vais pas… elle choisit d’aller mais très prudemment tester le charme de ses hameçons.

    L’affiche proposait sans vergogne aux étudiant(e)s «romantisme, passion et pas de prêt étudiant – sortez avec un papy sucre»

    Elle eut d’abord le réflexe de se draper dans sa vertu, mais pas hypocrite, elle se dit qu’après tout sa vertu elle l’avait déjà plusieurs fois maltraitée et qu’il y avait déjà un bon bout de temps que la frêle langoustine avait rencontré le gros loup de mer. Elle ne résista pas à la tentation, connecta son portable au wifi qu’un nautile proposait pour pas cher et partit voguer sur le site provocateur.

    Après avoir lu d’un œil pressé et distrait les recommandations de prudence et les interdits d’inscription aux requins, pieuvres et autres maquereaux, ce qui la rassura, elle commença sa chasse aux profils sous-marins. Et quel choix ! Ça allait du double au quintuple de son âge, si les photos facilitaient l’élimination, la profession, le mode de vie, l’aisance financière faisaient le reste.

    Il y avait de tout, à croire que les vieux poissons n’avaient rien à envier aux vieux cochons : bars, thons, anguilles, congres, murènes, cabillauds, turbots, mulets … les vieux coquillages non plus d’ailleurs, même deux ou trois tortues n’étaient pas en reste.

    Ce fut sur un vieux crabe qu’elle lança son harpon. Son profil disait qu’il était de la famille des tourteaux, justement ceux-là, réputés cossus, elle en avait toujours un peu pincé pour eux. Lui avait encore une carapace plutôt brillante, des pinces très soignées visiblement manucurées, chauve : normal à son âge, son regard n’était pas très intelligent mais au moins il n’était pas trop velu. Et de toute façon ce qui comptait le plus c’était le portefeuille, et le sien fleurait bon les écailles dorées.

    Elle entra donc en contact ne donnant qu’un minimum d’éléments sur son propre profil afin d’exciter sa curiosité. BINGO ! Réponse instantanée, ‘Que diriez-vous de 17 heures au bistrot Le Clipperton, angle des boulevards Capitaine Nemo et Robinson Crusoé’. Elle se fit toute belle pour le rendez-vous où elle arriva pile à l’heure, frétillante, sûre que sa séduction viendrait garnir sa nasse.

    – Bonjour ! fit-elle affichant son plus gracieux sourire

    – Vous êtes Camille dit-il ?

    Elle le vit si interloqué que son sourire s’envola aussitôt.

    – Vous me voyez désolé Mademoiselle, dit-il d’une voix maniérée, il y a un malentendu, je n’avais pas saisi que vous étiez, sans vouloir vous offenser, une jeune morue, je pensais rencontrer un Camille, un jeune merlan frais tout mignon mignon, c’est que voyez-vous je regrette, j’ai toujours été de la voile, jamais de la vapeur.

    Là-dessus, il salua de petits gestes élégants et repartit marchant en crabe, sans même avoir besoin de tourner les pinces.

  19. Nadine de Bernardy dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, elle avait le coeur à marée haute.
    Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan,ne s’en laissait pas conter.
    La belle eut alors une idée.
    Elle alla trouver une vieille amie de sa mère,une huître perlière de bonne expérience, arrivée du Japon il y avait bien des années au fond de la cale d’un cargo norvégien battant pavillon panaméen,en compagnie de différents produits de la mer.
    Elle avait fabriqué sa dernière perle et coulait une paisible retraite au milieu de ses congénères comestibles chez un ostréiculteur,ancien vigneron converti à l’huître depuis qu’il avait épousé en seconde noce une fille-mère de l’île de Ré que ses deux jumeaux refusaient de quitter pour des questions d’héritage tout à fait illégitime.
    La langoustine ayant nagé des jours et des nuits,toqua de sa pince droite sur la coquille de l’huître amie.
    Celle ci s’entrouvrit en baillant:
    « Qui va là? demanda l’huître à présent quasi aveugle
    – C’est moi votre jeune amie la langoustine
    – Qui? demanda l’autre à présent quasi sourde
    – Votre jeune amie la langoustine, cria celle-ci
    – Ah! oui da,et que me vaut l’honneur de ta visite?demanda le mollusque en commençant à se refermer.
    La langoustine lui expliquât les raisons de sa venue
    L’huître ,déjà lasse, murmurât à travers sa coquille presque close à présent:
     » Laisse tomber ma jolie,ces vieux grigous ne valent pas la peine que l’on s’y intéresse.Je les connais ces marcheurs de travers, des coureurs d’océan, mais à part ça!
    Ta mère est bien placée pour le savoir ».
    Le lamellibranche se scellât tout à fait,laissant la langouste comme deux ronds de flan.
    Dépitée, elle rebroussa chemin,sans remarquer un superbe homard qui l’avait dévoré des yeux,caché derrière un rocher,pendant toute la conversation.
    Il lui emboîtât le pas discrètement,un bouquet d’algues à la pince, tandis qu’elle s’éloignait, tête basse,vers des eaux qu’elle pensait sans espoir.

  20. Cetonie dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe.
    Chaque fois qu’elle le croisait, son cœur était à marée haute. Mais le papi, connaissant tous les secrets de l’océan, ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée…
    Pour séduire un crustacé aussi imbu de lui-même, il convenait d’entrer dans son jeu, et de le flatter.
    Et, chaque jour, à marée montante, elle venait près de lui, le questionnait avec modestie et prêtait une oreille attentive à ce qu’il voulait bien lui révéler des secrets de l’océan.
    Mais très vite, elle prit plaisir au jeu de la découverte, et devint vite aussi savante que son mentor, puis, grâce à sa jeunesse et son enthousiasme, elle le dépassa.
    Pendant ce temps, le vieux crabe si sûr de lui se mit à admirer la donzelle qui le valorisait autant, puis l’aima, et lui déclara sa flamme.
    Mais il tomba de haut quand elle lui répondit qu’entre lui et la Connaissance, elle avait choisi, et que ce n’était pas lui.
    Il jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus à partager sa science, et se mit en quête d’une jeune crevette qui voudrait bien partager avec lui le reste de ses jours.

  21. Odile Zeller dit :

    Une jolie langoustine en pinçait pour un vieux crabe. Chaque fois qu’elle le croisait elle avait le cœur à marée haute. Mais le papi connaissant tous les secrets de l’océan ne s’en laissait pas conter. La belle eut alors une idée après avoir bavardé avec une sardine plus toute jeune mais avisée. Elle commença par battre froid au vieux pinçu pour jouer sous les algues avec un jeune tourteau à l’allure svelte et musclée. Le vieux crabe en eut le moral lessivé. Puis elle entreprit de le filer jusqu’à la grotte qui lui servait de logis. Dès le lendemain elle déposa en évidence une assiette de fruits de mer fort appétissante au seuil de sa porte. Cachée dans le sable, elle guetta sa surprise et fut récompensée par son air gourmand. Le manège dura toute une lune et ensuite elle éloigna le cadeau de l’abri du papi. Alléché par l’aubaine il s’approcha peu à peu du logis de la belle jusqu’au jour où comprenant la manœuvre il accepta enfin de lier amitié avec la petite futée .

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