1 avis sur écrit est souhaité par Alain Carton

 » Mon intention en écrivant ce texte (une nouvelle faisant partie d’un recueil non publié) : s’amuser avec les mots comme avec les éléments d’un jeu de construction pour bâtir une histoire.
Pourquoi avoir un avis : pour savoir si ce début donne envie de découvrir la suite ? « 

Il ny a plus de soirs

Elle s’appelle Hortense. Brune aux yeux clairs avec un visage très agréable. Elle a 36 ans. Plutôt grande, mince, d’allure sportive, elle est toujours habillée de façon classique et simple à la fois. Sans se préoccuper plus que cela de la mode. Parfois, elle ajoute un accessoire de luxe. Une cochonnerie comme elle le dit elle-même pour signifier qu’elle n’accorde que peu d’importance à l’apparence. Elle a un charme incontestable. Pourtant, Hortense ne se trouve pas belle. Elle dit parfois : « Je ne plais pas aux hommes ». Elle habite le 9e arrondissement. Elle est journaliste dans un magazine mensuel féminin. Elle connaît d’autres journalistes mais s’évade volontiers de son univers professionnel. Une de ses meilleures amies est médecin et elle fréquente beaucoup d’artistes, amateurs ou non. Quand son travail lui en laisse le temps, elle alterne lecture, cinéma, concert, expos, théâtre et on peut la croiser aussi sur des brocantes. Elle est libre et indépendante. Elle vit seule. Déçue par plusieurs relations ayant abouti chaque fois à une impasse, elle est devenue méfiante à l’égard des hommes. Elle voit de temps en temps Matteo, un homme plus âgé qu’elle. Elle s’ennuie. Paradoxalement, elle aimerait plus de confort matériel tout en conservant son indépendance. Elle songe parfois à tout plaquer pour recommencer à zéro ailleurs.

Ce portrait assez exhaustif est essentiel à la compréhension de cette étrange histoire. Écrivain, j’avais créé Hortense de toutes pièces. Elle était mon personnage. Enfin, c’est ce que je croyais.

Hortense était l’héroïne d’une histoire que j’avais démarrée comme ça, un soir, en revenant du cinéma. Je n’aurais pas dû. J’avais un autre bouquin en route. J’étais en retard. Et voilà que je me mettais à faire de l’écriture buissonnière. Chaque matin, je n’avais qu’une hâte : retrouver cette belle inconnue. J’allais vers mon ordinateur comme on va à un rendez-vous amoureux. Je passais de longs moments à la regarder vivre jusque tard le soir. L’histoire avançait rondement. Les mots se précipitaient sur la page. Hortense était de plus en plus délicieuse, de plus en plus intense.

Malheureusement, son travail de journaliste était très prenant. Je désirais l’observer dans un autre contexte. La voir détendue et disponible. J’attendais un moment plus opportun pour la mettre en scène. Ce soir-là, justement, comme à la fin de chaque bouclage, Hortense retrouvait plusieurs de ses collègues à La Page Blanche, un café situé à côté du journal. Mais, j’eus beau chercher parmi les mots, Hortense restait invisible. Ce n’était pas normal. C’était même inquiétant.

Surpris dans un premier temps, je restai immobile assis à mon bureau, scrutant l’écran de mon ordinateur comme on regarde à travers une vitre sale. J’avais beau refuser l’évidence, elle avait disparu, m’avait filé entre les doigts. J’étais l’écrivain. Celui qui décide. Il était donc hors de question que je cède à la panique. Je décidai d’entrer plus profondément dans le roman pour tirer ça au clair. A la hâte, je m’inventai un personnage. Je serais Paul, une vague connaissance d’Hortense. J’étais fébrile. Je tapais trop vite, faisant de grossières fautes d’orthographe.

Devenu Paul, j’arrivai enfin au café où j’entrai un peu essoufflé et, me dirigeant vers le bar, posai la question à l’un des garçons en lui décrivant Hortense avec force détails. Je voyais bien qu’il me regardait bizarrement. Au début, il ne comprit pas de qui je parlais puis, après un moment d’hésitation, sembla retrouver la mémoire.

— Je vois bien quelqu’un qui ressemble à votre description. Elle est venue seule en fin de matinée. Elle est repartie vers midi. Mais elle n’était ni coiffée, ni habillée comme vous le dites. Plutôt cheveux courts, jean et T-shirt, si vous voyez ce que je veux dire. Et, j’y pense, elle ne s’appelle pas Hortense mais Sarah. J’en suis certain car on l’a demandée plusieurs fois au téléphone.

Sarah ? Demandée au téléphone ? Je n’en croyais pas mes oreilles. De quoi se mêlait ce garçon de café que j’avais aussi inventé après tout ? Un petit rôle qui plus est ! Mais le petit rôle s’évertuait à occuper la scène. Il poursuivit :

— Quant aux journalistes dont vous m’avez parlé, ils s’installent toujours au fond à gauche. Ils sont là d’ailleurs, ajouta-t-il en se retournant.

Je le sais bien, pauvre idiot, puisque je suis l’auteur de cette histoire, répliquai-je à part moi. Je jetai quand même un œil dans la salle, histoire de vérifier si Hortense ne s’était pas installée ailleurs. Sans succès.

Je sortis abasourdi.

© Alain Carton 2017

Soumettre son texte à un examen, c’est faire montre d’humilité. Merci de ne pas porter un jugement ne se fondant que sur des défauts. Bannissez les remarques blessantes, proposez plutôt des recommandations positives.

21 réponses

  1. Peggy dit :

    Bonjour Alain,

    Moi aussi j’ai trouvé le début un peu long et pas génial comme style. J’ai failli émettre un avis défavorable mais j’ai compris ensuite que c’était volontaire et j’ai vraiment euenvie de connaitre la suite. C’est un exercice difficile que vous avez choisi.

    On dit que depuis l’Iliade et l’Odyssée tout a été écrit et pourtant il y a toujours des livres que l’on adore alors il y a de la place pour tout le monde.

    J’ai lu quelque part que Clarisse de Florian fait écrire à un interlocuteur anonyme
    « Ne brûlez donc pas vos fables, et soyez sûr que La Fontaine est si divin, que beaucoup de places infiniment au-dessous de la sienne sont encore très belles »

    Alors continuez, suez sang et eau et prenez du plaisir ! On ne peut pas plaire à tout le monde. Il suffit de quelques avis favorables.

    • Carton dit :

      Bonjour et merci d’avoir pris le temps de lire ces trois pages et pour votre avis bienveillant. Je ne crois pas avoir répondu à tous ceux qui ont fait cette démarche sympathique mais je n’avais pas vu votre commentaire. Je ne suis pas un habitué des blogs, ni des forums. J’ai connu Pascal Perrat au CFPJ où j’ai suivi avec plaisir plusieurs des stages qu’il y animait. En revanche, je ne suis pas à l’aise avec les exercices proposés chaque samedi. Du coup, je ne me rends pas fréquemment sur ce blog, d’où ma réaction tardive.
      Effectivement le début de l’histoire est quelconque. C’est volontaire. Et, bien malgré moi, il est prétentieux de jouer à celui qui saurait écrire mal et qui, vingt lignes plus bas, saurait écrire mieux…
      Pour moi, lecteur, le début est essentiel. Pourtant, ce début-là est casse-figure. Lorsque j’ai parlé à Pascal Perrat des difficultés que je rencontrais pour faire publier un recueil de nouvelles, il m’a fait part de cette opportunité existant sur son blog. Trois pages maxi. J’écris des histoires courtes et il n’était pas évident – hormis peut-être une histoire de deux pages dont la fin me semblait trop triste – de choisir l’histoire se prêtant le mieux à cet exercice. J’ai décidé que le début de « Il n’y a plus de soirs… » pouvait obéir à la commande.
      Je ne connaissais pas Claris de Florian. Lacune réparée. Cela dit, suer sang et eau… Je n’ai pas une envie irrépressible d’être publié. Le plaisir principal est l’écriture, y compris corriger sans cesse si on le juge nécessaire. En ce moment, j’ai arrêté d’écrire, occupé par des soucis d’ordre domestique.
      D’autres avis ont fait état des adjectifs et surtout des adverbes à éviter. Comme c’est vrai. J’imagine que dans le cas où un éditeur est prêt à tenter l’aventure, il commence par réclamer ce genre de corrections. Toutefois, à mes yeux, le plus important reste l’histoire, les personnages. A-t-on envie de passer un moment en leur compagnie, de partager leurs préoccupations, leurs espoirs ?
      Bonne semaine et bons textes si vous écrivez également,
      alain

  2. Jean-Pierre dit :

    L’auteur séduit par son personnage, et qui part à sa recherche, est une idée très intéressante, mais difficile à réaliser car il y a deux univers : celui de l’auteur et celui de ses personnages.

    La description du début paraît trop longue, mais ça ne gêne pas beaucoup le méchant lecteur que je suis, car je peux toujours la zapper. Danger : je risque de passer à côté d’informations essentielles pour la suite du récit. Cela dit, je suis d’accord avec Antonio : simplifiez-la autant que possible.

    Le récit est vif, alerte, clair, et se lit avec plaisir. Je dirais que c’est un très bon « premier jet ».

    Il y a deux mondes dans votre histoire : celui de l’écrivain (qui sue sur sa création) et celui de ses personnages (qui n’en font qu’à leur tête). Finalement, c’est leur conflit qui fait tout l’intérêt de votre texte.
    Il faut donc être très clair au niveau de l’écriture, sinon le méchant lecteur va mélanger le « je » de l’écrivain et le « je » de Paul, et être assez vite largué.

    Si j’étais un de vos personnages, je serais très farceur.
    Par exemple une Hortense séductrice et insaisissable. (Normal : elle est virtuelle)
    Ou un écrivain qui va forcément se prendre pour Paul aux moments les plus inopportuns et se mélanger les pinceaux, d’où une source inépuisable de gags (voire de drames).
    N’hésitez pas à forcer le trait et à mettre votre écrivain dans des situations de plus en plus difficiles.

    Bon courage !

    • Carton dit :

      Bonjour,
      Merci d’avoir pris le temps de lire ce texte et aussi pour avoir donné votre avis.
      Le début ? Oui, c’est long. Oui, c’est lourd. Oui, c’est volontaire. Certes, il y a un risque de faire fuir le lecteur au commencement d’un récit court. Tant pis, j’assume. Je considère – ce n’est pas une pirouette – que l’écrivain en question n’est pas très bon.
      D’autre part, comme l’ont observé d’autres lecteurs, l’idée n’est pas originale. L’univers de la fiction doit regorger d’exemples. Cela dit, lorsqu’on décide de commencer une histoire, on ne se pose pas ce genre de question. Au cinéma (Woody Allen) et, avant lui, au théâtre (Pirandello), pour ne citer que ces deux exemples, le public admet que, sur scène, les différents protagonistes soient tous interprétés par des comédiens de chair et d’os. À l’écrit, c’est un peu plus compliqué. Je pensais avoir réussi. Or, là, c’est évident, ça coince plus vite que je ne le pensais. Réussir à faire « passer » ces transitions entre les deux « je », est ce qui m’intéresse. Je vais donc retravailler cet aspect.
      En revanche, je n’ai pas voulu forcer le trait. L’histoire n’est pas bien longue. Moins de vingt pages. Le personnage principal reste le narrateur. Cet écrivain qui écrit deux romans en même temps (hé oui). Paul n’est qu’un subterfuge. Un procédé afin de pouvoir parler d’égal à égal avec un autre personnage de papier (Hortense). Même si, après tout, on peut faire ce qu’on veut. D’ailleurs, l’écrivain/narrateur est également un personnage. Le seul écueil, c’est de voir le tapuscrit éternellement refusé. Ce n’est pas bien grave au regard du plaisir d’écrire.
      Vous avez vu juste : l’écrivain se prend pour Paul – ce qui n’a rien d’étonnant – et cela renvoie aux difficultés évoquées plus haut. Il y a quand même une différence : l’écrivain est censé rester assis devant son écran d’ordinateur tandis que Paul peut gambader dans l’histoire…
      Bonne semaine,
      alain

  3. Françoise Gare du Nord dit :

    Bonjour

    Pour être franche, j’ai débuté la lecture de votre texte avec un peu de crainte car vous écrivez « s’amuser avec les mots » et je craignais un texte bourré de jeux de mots et de calembours ce qui m’agace un peu.

    Dès les premières lignes, j’ai été rassurée. Vous n’êtes pas du genre à regarder écrire. Le style est simple, parfois un peu trop simple car je ne vous ai pas vu jouer avec les mots. Pourtant vous savez vous monter créatif : l’expression « écriture buissonnière » que j’ai beaucoup aimée.

    Le personnage d’Hortense est bien décrit, le lecteur a une idée précise de qui elle est mais elle manque d’originalité et de mystère.

    L’intérêt est relancé lorsque vous abordez l’intrusion de l’auteur dans le récit. Je trouve que c’est une très bonne idée. Cela m’a fait penser au film de W. Allen « La rose pourpre du Caire »
    j’ai souvent entendu des écrivains parler de ces personnages qu’ils ont créés et qui pourtant leur échappent.

    Vous savez susciter l’intérêt : où est Hortense ? Qui est Sarah ?
    Pour conclure : une bonne idée desservie par un style au registre familier

    J’aimerais connaître la suite. Avez-vous l’intention de la soumettre aux critiques ? Bonne continuation

    • Carton dit :

      Bonjour,
      Merci d’avoir pris le temps de lire ce texte et pour cet avis bienveillant. Je ne suis pas un habitué des blogs, des réseaux sociaux encore moins, et je découvre avec étonnement cette empathie.
      Lorsque j’ai parlé de s’amuser avec des mots (il faut préciser son intention lorsqu’on souhaite avoir un avis sur un texte), je voulais dire jouer avec les mots, pas faire des jeux de mots. Dans une autre nouvelle, je me suis ainsi « amusé » à écrire une histoire où les mots sont les personnages. Ces derniers sont retenus prisonniers parce que trop anciens, inutilisés ou supposés subversifs. Deux mots tentent de s’évader, cachés dans un livre…
      Le style est simple. Factuel. Je crois que je ne saurais pas faire autrement.
      Hortense manque d’originalité et de mystère. C’est pour cette raison qu’elle a joué les filles de l’air. Cette histoire peut aussi être considérée comme la métaphore d’une rupture. Une femme quitte un homme qu’elle trouve inintéressant et ennuyeux. C’est banal. Pas de quoi fouetter un texte.
      Mais, oui, les personnages ont tendance à échapper à l’écrivain. Une fois qu’ils sont embarqués dans une histoire, ils donnent l’impression de vivre leur propre vie. Il n’y a qu’à recopier. Bon, j’exagère. J’imagine que les abonnés à ce blog ont pour la plupart déjà écrit et connu cette sensation.
      Bien sûr, on pense à Woody Allen et à d’autres. Mais, lorsqu’on se lance dans un récit, on n’a pas en tête toutes les pistes déjà explorées.
      Je ne peux soumettre la suite. Ce blog n’autorise qu’une seule demande d’avis.
      Encore merci pour vos encouragements et bonne semaine,
      alain

  4. iris79 dit :

    Bonsoir Alain

    Et bien moi, je suis très emballée par cette histoire. Même si effectivement le procédé rappelle les réalisations de Woody Allen, il n’appartient à personne et j’aime ce que vous en faites.
    On a envie de connaître la suite!

    Au plaisir. Et bonne continuation

    • Carton dit :

      Bonjour,

      Merci d’avoir pris le temps de lire ce texte ainsi que pour votre commentaire. C’est très aimable. Je connaissais Pascal Perrat – j’ai suivi plusieurs de ses stages au CFPJ – mais je découvre ce blog.
      L’histoire existe déjà. Elle est environ cinq fois plus longue que ce début. J’ai essayé de la faire publier avec d’autres. Pour le moment, ça n’a pas marché.
      En la relisant en vue de ce blog, je me suis aperçu qu’elle devait être améliorée.
      Le narrateur est un écrivain qui parle à la 1ère personne. Lorsqu’il devient Paul (le personnage inventé pour partir à la recherche d’Hortense), il dit également « je ».
      Ces allers-retours entre le narrateur principal et ce personnage (Paul) ne sont pas toujours faciles à suivre. Sauf pour moi bien entendu car je connais l’histoire.

      Encore merci et bon week-end,
      alain

  5. Dominique ACHILLE dit :

    Bonne idée que celle de l’auteur qui entre dans l’histoire, on a envie de découvrir la suite et la chute. Mais en matière de style, même si c’est un effet volontaire, la multiplication du mot « Elle » dans le premier paragraphe alourdit le texte et n’encourage guère à poursuivre. Cela donne une impression de pauvreté de style qui n’est pas vraiment confirmée par la suite. Donc oui pour cette histoire, mais en revoyant le premier paragraphe.

  6. Gontier Christine dit :

    J’aime beaucoup l’idée d’aller rejoindre l’histoire. Je vous imaginez plongeant dans l’écran.

    Ce qui me gêne, c’est que j’ai le sentiment qu’il y a plusieurs histoires avant d’arriver à l’histoire principale.
    Les liens entre les parties ne me sont pas « évidentes », je ne les « capte » pas et du coup ça me fait comme un brouhaha lorsque je vous lis.

    Je lis :
    -une description
    -je sors pour une « explication de l’auteur qui interpelle le lecteur (je trouve que pour interpeller un lecteur il y a un temps où ça le fait bien et ailleurs ça ne le fera pas du tout)
    -l’auteur s’explique, le « je » domine, mais il réintroduit l’histoire mais on y est pas encore…
    -Paf, l’auteur est personnage et devient une histoire à lui seul, tentative de rejoindre l’autre histoire mais on y croit pas, pour moi ça manque de lien.
    Peut être que vous avez rejoint l’histoire 1, trop tôt.

    On se retrouve avec un auteur très présent qui prend le dessus du personnage même avec une longue description (c’est peut être voulu), deux histoires et une grosse sortie de « route » lors de l’interpellation du lecteur, une incapacité à croire en la cohabitation des deux histoires.

    Par contre, il y a quelque chose de fort dans ce texte, je ne sais pas le nommer, je ressens certainement une très forte imprégnation de votre part.
    Du coup, pour ma part, je me suis accrochée et j’ai tout bien lu et relu (il est rare que j’accroche pour tout vous dire, je suis une impatiente née, faut que ça pulse ^^).

    Merci pour votre texte 🙂

    Bon courage pour la suite !

    Christine.

    • Gontier Christine dit :

      OUPS « je vous imaginais » dsl pour mes fautes, trop impulsive !

      • Carton dit :

        Bonjour et merci d’avoir pris le temps de lire ce texte comme d’y avoir apporté un commentaire.
        Cette histoire fait partie d’un recueil que j’essaie de faire publier.
        Je l’ai relue exprès pour ce blog.
        Vous avez raison. L’écrivain-narrateur parle à la première personne. Il devient personnage de l’histoire qu’il est en train d’écrire (Paul) qui, à son tour, parle à la première personne. Ceci est source de confusion.
        Cela dit, ce n’est pas gênant au début. C’est dans la suite que les choses se compliquent. Il me faut donc améliorer – enfin, c’est ce que je crois – ce qui vient juste après le début.
        En revanche, à mesure que l’histoire se déroule, cette confusion peut être admise par convention. Nous sommes dans un récit un peu fantastique. Est-ce l’écrivain-narrateur ou est-ce Paul, le personnage ajouté, qui dit « je » ?
        Oui, la description du début, conventionnelle, pataude, émaillée de clichés, est volontaire. C’est l’écrivain qui s’exprime. On peut tout à fait imaginer qu’il écrit mal.
        Il n’y a pas cohabitation entre plusieurs histoires. Un écrivain perd son héroïne. Il s’invente un personnage pour partir à sa recherche. L’héroïne, Hortense, a choisi de s’émanciper de son auteur/créateur. C’est ça l’histoire.

        Bon week-end,
        alain

  7. Cetonie dit :

    comment oser « commenter »? le premier paragraphe ne m’a pas donné envie de continuer, trop « bien écrit », un peu trop détaillé…
    et j’ai dévoré la suite, j’aime beaucoup l’auteur qui se laisse happer par son sujet, une sorte de tourbillon où l’on doit oublier qu’il est supposé garder la maitrise de son sujet
    j’attends la suite avec curiosité et impatience….
    bonne chance!

    • Carton dit :

      Bonjour,
      Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ce texte et d’avoir donné votre avis.
      C’est amusant car le premier paragraphe rebute pratiquement tous ceux qui ont fait des commentaires sur ce texte. Il est vrai que le début est guindé, naïf, un peu trop propre sur lui. Un peu casse-figure aussi. Je m’en rends compte maintenant. Mais c’est volontaire et nécessaire. C’est parce que l’écrivain-narrateur l’a imaginée ainsi qu’Hortense décide de s’échapper de l’histoire. On sait déjà qu’elle s’est choisie un autre prénom (Sarah), qu’elle s’habille autrement, etc.
      Curieusement, le titre n’a pas été montré du doigt. Or il est banal, long (et pourtant tronqué). C’est intentionnel également mais il ne m’enchante pas.
      Pour la suite, il faudrait que ce soit publié – cette histoire d’environ dix-sept feuillets est issue d’un recueil de onze nouvelles – car ce blog n’est pas fait pour accueillir des textes personnels.
      Encore merci pour votre bienveillance et vos encouragements,
      Bon week-end,
      alain

      ps : je pensais avoir publié cette réponse à l’instant mais elle n’apparaît pas. 2e essai

  8. Beryl Dey Hemm dit :

    Je ne suis pas bon critique ce qui fait que la plupart du temps je m àbstiens. Mais là oui j’ai envie de connaître la suite. J’aime les phrases courtes, le style simple et concis, le sujet et le décalage (l’auteur face à son œuvre qui vit sa vie). L’humour aussi. Je suis pourtant un lecteur difficile à accrocher. Tout ça pour vous dire : continuez!

  9. Edith dit :

    J’aime beaucoup cette approche : l’écrivain qui s’immisce dans l’histoire qu’il a inventé.
    Il faut continuer à faire vivre Hortense ! C’est maintenant que l’histoire va vraiment commencer !

  10. Antonio dit :

    Bonjour Alain.
    Pour répondre franchement à votre question, l’intrigue ne m’emballe pas assez pour avoir envie de connaître la suite.

    Si je comprends bien, l’auteur tombe sous le charme de son personnage qu’il a créé au départ pour fuir son roman en cours, par procrastination ou autre raison non évoquée. Ce personnage semble lui échapper. Pourquoi, alors qu’il en est l’auteur ? Cela ne me suffit pas à m’intriguer. Pur avis du lecteur.

    D’autre part, le portrait du début, essentiel selon vous pour comprendre une histoire que l’on ne sait pas encore étrange, me semble mal placé et trop long.
    Si vous aviez commencé par exemple plutôt avec cette phrase-ci (plus loin) :
    « Hortense était l’héroïne d’une histoire que j’avais démarrée comme ça, un soir, en revenant du cinéma. Je n’aurais pas dû. »,
    cela m’aurait davantage intrigué. Et pour une nouvelle, mieux vaut ne pas perdre le lecteur d’entrée.
    Mais rassurez-vous, si ce n’est que moi, la perte ne sera pas bien grande. 🙂

    L’idée me semble toutefois intéressante. D’autres avis pourront le confirmer. Bonne continuation, en espérant que cet avis vous sera utile.

  11. Levassori dit :

    Bonne idée l’écrivain qui entre dans le jeu, déjà exploitée tout de même, par Woody Allen et d’autres. Cela dit, c’est un peu de l’écriture appliquée, Alain veut trop bien faire. Beaucoup trop d’adjectifs aussi. Poursuivez Alain, parce que ça le vaut bien (clin d’oeil amical)

  12. ROBERT Michel-Denis dit :

    Bonjour,
    Supprimer les adverbes et le texte est plus léger. Le lecteur peut mettre ainsi l’adverbe qui lui plaît. « Un visage agréable, c’est mieux qu’un visage très agréable. » Le lecteur peut rêver.
    habillée de façon classique. (classique, c’est simple)
    Si elle ajoute un accessoire de luxe, c’est qu’elle se soucie de la mode.
    Une cochonnerie : SUREMENT PAS ! Pas pour une fille !
    Un accessoire de luxe excusez, mais ce n’est pas une cochonnerie.
    Hortense ne se trouve pas belle : non ! Dites comment vous la voyez, vous. Dans vos yeux, elle doit être super sexy.
    Quand son travail lui en laisse le temps… Cela veut dire
    qu’elle travaille beaucoup et en contre-partie, elle a beaucoup de loisirs.
    Matteo : décrivez le plutôt que dire « plus âgé ». Cela fait « vieux »
    Je trouve que votre idée est bonne, mais vous pourriez naviguer entre l’imaginaire et le réel…
    Supprimez aussi certains adjectifs.

    Amicalement. Michel

  13. Evelyne LAMBERG dit :

    J’aime bien l’idée de l’écrivain qui s’introduit dans l’histoire qu’il a inventé pour retrouver un de ses personnages qui lui échappe. Si j’étais vous, je continuerais dans ce décalage. Peut-être de temps à autre avec un retour dans la vie « réelle » de l’écrivain pour permettre de souligner l’ampleur du décalage.
    Bonne continuation
    Evelyne

  14. Odile Zeller dit :

    Merci pour cette lecture au début on rechigne un peu. L’image d’Hortense est assez classique grande sportive … mais comme le rythme est enlevé on se laisse entraîner
    L’écrivain seduit par son personnage est une bonne surprise on s’identifie. Tout le monde écrit ou souhaite écrire. Ça marche et on se laisse prendre à jouer à être écrivain. Et la suite va de soi avec un certain humour.

    Merci pour cette lecture

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