Ma collection de clichés s’enrichie

De nouveaux clichés surgissent sans cesse, qu’ils soient datés ou pas, pourchassez les dans vos écrits.
Les clichés, ce sont toutes ces expressions que l’on entend et lit à longueur d’année, qui finissent par s’imprimer en nous, et que l’on recrache sans même s’en rendre compte.
Votre écriture doit être et rester unique. Alors, bannissez les clichés. Ils vont apparaître sous votre plume, c’est normal et ce n’est pas grave. Mais revenez dessus et réécrivez.
Trouvez le moyen de dire les choses autrement, avec vos propres mots.
Créez des images qui surprennent et réveillent le lecteur.
Pas de platitudes vues et revues.

Exercice à pratiquer par les sceptiques.


Si vous doutez de ce que j’avance

Tentez cette expérience : Regardez et surtout, écoutez attentivement un journal télé, le 20 h par exemple. Cela pendant une semaine. 
Vous allez très vite remarquer que les journalistes emploient les mêmes mots et clichés pour parler des sujets récurrents :
l’enquête est toujours longue et difficile,
les budgets explosent,
le feu vert est donné,
c’est grand comme x terrains de foot
le bilan n’est pas définitif,
diviser par… , multiplier par…,
zone de confort,
trou dans la raquette,
rebondir,
échiquier politique,
porter plusieurs casquettes,
faire l’impasse sur,
passoire thermique,
l’icône, la légende de…
un vrai plus,
faire avancer le dossier,
en situation de handicap
l’hexagone,
la langue de Molière
la trêve hivernale
la France profonde,
en tête dans les sondages
un monde en perpétuel changement
Une large majorité,
bien évidemment
Mercure en hausse ou en baisse
des zones d’ombres
devenu une légende
etc. 

Ces pauvretés langagières entendues à longueur de journées par des millions de personnes s’incrustent plus ou moins inconsciemment dans les cerveaux de tout le monde et entartrent l’imagination. 

Le calembour comme antidote

Relisez un texte. Contient-il un cliché, un lieu commun ? Entendez-le sur toutes ses coutures, prenez-le au pied de la lettre, discordez-le. Ceci pour le détourner en le « calembourdant », le « contrepétrant » ou le « pataquessant ».

Une fois rendu risible, ce cliché ne polluera jamais plus vos écrits. Le détournement que vous aurez effectué agira comme un antidote mnémotechnique.

Essayez et vous constaterez, non sans un certain amusement, que chaque fois que ce terme usé s’insinuera dans votre texte, votre mémoire viendra vous rappeler le calembour qui y est associé.

Pour acquérir le réflexe d’évincer les clichés, locutions, sentences et citations rebattus, lorsqu’ils arrivent sous votre plume, amusez-vous à les détourner en pratiquant le calembour. 

Déglingué par un calembour qui le rend loufoque, un cliché est ridiculisé. Plus tard, quand il tente de s’immiscer dans nos écrits, ce détournement agit comme un signal d’alarme nous rappelant qu’il vaut mieux éviter ce cliché.  

Quelques exemples de détournements homophones :

Un clavier azerty en vaut deux

À chaque four suffit sa haine

Qui trop embrasse manque le train

Un pastiche sinon rien

Vieux motard que jamais

Apprendre avec des lingettes

Le détecteur vient d’être mis à jour

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9 réponses

  1. RENATA dit :

    Bonjour Pascal
    Merci pour cette transmission , dont vous êtes le maître

  2. 🐭 Souris verte dit :

    🐭 Cheese !📸 😄 c’est un cliché !
    Tous ces chemins de traverse nous mènent au carrefour du lieu commun ‘ rassurant ‘. Cela me paraît plus compréhensible que  »gourmand -crémeux =gourmeux » 😰

  3. BASCIANI dit :

    Bonjour,
    merci beaucoup, beaucoup.
    Bonne journée.

  4. camomille dit :

    Fort intéressant.
    Merci grandement Pascal !

  5. mijoroy dit :

    Merci Pascal pour ce travail de titan ( cliché) qui ne manque pas d’à propos. Perso « Zone de confort » et « langue de Molière » sont dans mes failles:((((
    J’aime bien les propositions de JMarc le spécial Poutine bah je viens de l’utiliser dans mon roman 🙂 avec une variante « en mode Poutine »
    Belle fin de semaine à toutes et tous. Occupée week-end dernier je ne suis pas venue jouer avec vous le samedi. Affûtez vos plumes pour samedi, je reviens dans la balade entre les lignes.

  6. ACHILLE Dominique dit :

    Ne serait-ce pas le moment de proposer à nos Académiciens de créer le verbe « clicher » ?

    • 🐀 Souris verte dit :

      🐀 bjr Dominique. Alors vs proposez : je cliche,tu cliches ils clichent à cloche-pied ! Et qui de gauche et qui de droite, ils se mirent tous à boiter !!!
      C’est une idée !

  7. MALLERET dit :

    Quel boulot Pascal pour relever tous ces clichés ! Va-t-il nous rester encore un espace pour nous exprimer sans tomber dedans?

    En tout cas merci le travail est mâché, il ne nous reste qu’à vérifier!

  8. Jean Marc Durand dit :

    Juste en passant, d’après le début de la nouvelle liste:

    A rage d’occuper (spéciale Poutine)
    A chaudes alarmes (spéciale Ukraine)
    A peur joie (spéciale maso)
    A elle, toute feule (spéciale trigresse)

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