Le mercredi, c’est pot-pourri (2)
Quand l’auteur est prisonnier des lieux.
Dernièrement, une personne m’annonçait qu’elle s’apprêtait à se rendre au Maroc pour s’imprégner d’un lieu dans lequel le héros de son futur livre se trouvera à un moment donné. Quand il s’agit d’une fiction, pourquoi se rendre prisonnier d’un lieu réel et de ses détails précis au lieu de l’inventer ?
Pourquoi perdre son temps et son argent alors que l’imagination ne coûte rien ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
À l’occasion d’une reconversion professionnelle, il y a plus en plus de personnes qui consultent la « graphothérapeute », Maylis Charbonnier à Marseille.
Cela parce qu’elles ont perdu l’endurance nécessaire au passage d’un examen écrit, semble-t-il.
Il est vrai que depuis la venue des claviers, l’écriture manuscrite se perd. Pas plus tard qu’hier, tandis que je remplissais un formulaire papier avec un petit stylo à bille, je me suis rendu compte que ça ne coulait pas comme avant… Et vous ?
La poutre dans l’œil du gamin
Quand j’ai commencé à animer des stages d’écriture créative au CFPJ, les journalistes y participant, possédaient généralement une bonne culture, étaient plutôt lettrées, voire latinistes et hellénistes. Un énorme changement est intervenu en 30 ans. Que ce soit à l’oral ou à l’écrit, ils ont changé de « narratif », leur propos ou écrits sont de plus en plus stéréotypées et les clichés dominent.
Ce qui n’empêche pas certains de s’alarmer sur le déclin scolaire des élèves en France.
Whaou ! J’oré émai allé en clas com sa
Logique pédagogiste : *
Ils sont mauvais à l’écrit ?
Faites davantage d’oral.
Ils ont des mauvaises notes ?
Supprimez les notes.
Ils ont du mal à travailler seuls ?
Faites-les travailler en groupes.
Ils font des fautes ?
La faute n’est pas si importante si le message passe.
Ils ont écrit « il prena » au lieu de « il prit » ?
Ils ont eu la « sensation » du passé simple.
Ils n’écoutent pas un cours magistral ?
Ne faites pas de cours magistral.
Ils ne travaillent que si c’est ludique ?
Faites du ludique.
Ils ont du mal avec l’abstrait ?
Faites du concret.
Ils ne comprennent pas la consigne ?
Simplifiez la consigne.
Ils ne font pas leurs devoirs chez eux ?
Faites-leur faire en classe.
Ils sont déconcentrés au bout de quelques minutes ?
Changez d’activité au bout de quelques minutes.
Ils n’aiment pas lire ?
Travaillez sur des documents iconographiques et des vidéos.
Ils mémorisent mal ? Ils ont peu de connaissances ?
Ils peuvent tout trouver dans Google et Wikipédia.
BREF : ils ont un problème ? Au lieu de leur apprendre
à affronter le problème, apprenez-leur sans cesse à
FUIR le problème
Nota : texte transmis par un abonné.
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
Mais ce n’est pas si mal, il sait distinguer les mots = « Whaou ! J’oré émai allé en clas com sa » ; )
L’imagination
Je suis d’accord, l’imagination est essentielle et qu’elle ne coûte rien. Mais pour rester au Maroc, l’imagination permet-elle de restituer des souks l’odeur des épices, les sons et le vocable des vendeurs, les nuances des étoffes, la douceur des étoffes, la saveur d’un thé à la menthe ?
Le stylo
Je me suis aperçue que j’avais laissé tomber le stylo lorsque j’écrivais pour les exercices d’écriture imaginatives (j’écris directement sur le PC), par exemple celui du samedi initié par Pascal.
Mais lorsqu’il s’agit d’une lettre importante, d’ordre privé, je suis restée au bon vieux stylo et à sa bonne vieille copine la feuille de papier
La poutre dans l’œil du gamin
J’ai beaucoup apprécié la lecture du texte de l’abonné, que j’ai trouvé » consolateur. Mais reste une question qui m’interpelle, Qu’en est-il de la tricherie qui permet à des personnes en difficulté de s’en sortir ? Je pense qu’elle st compréhensible. Mais est-elle pour autant pardonnable ?