Exercice inédit d’écriture créative 250
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête,
il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré quand…
Imaginez la suite
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête, il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi si tu cherchais un travail ou même te coller une tête de veau si tu désirais plaire en hauts-lieux.
C’était inouï toutes les têtes qui pouvaient s’acheter sur le Web : des tête-de-nègre pour chanter du gospel ; des têtes d’enterrement si tu souhaitais une figure de circonstance ; des têtes de Maure si tu ne voulais pas que ta villa de Propiano soit plastifiée ; des têtes à claques si tu étais masochiste ; des têtes de Turc pour marchander ; des têtes de : linotte pour oublier les mauvais souvenirs ; des têtes de mort pour fêter Halloween.
Et même des sacrées têtes de con si tu voulais te donner l’air plus bête que tu n’es.
Mais les choses ont dégénéré quand les élèves d’une grande école ont voulu s’acheter des grosses têtes.
Mais cette fabrique de grosses têtes s’est révélée en vérité un authentique vivier de têtes de nœud dont le sigle en anglais est ANE
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête, il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau. Mais les choses ont dégénéré quand…
Mémoire d’hier,
Étoiles filant,
Une présence,
Au creux du lit.
Fines poussières,
Rivières mouvantes,
De leurs brassage,
Survient l’envie.
Oubliant
Le cours de choses,
L’espace,
Épanche l’aurore.
Fécondes terres,
Graines en latence,
D’une rencontre,
Germe la vie.
La photocopieuse en trois dimensions était décidément une belle invention. On avait d’abord cru à un gadget, parce qu’on n’imaginait dans l’immédiat que des applications anodines, mais très vite, on découvrit tout le parti qu’on pouvait en tirer. Les idées les plus incroyables virent bientôt le jour, comme les prothèses sur mesure, parfaitement adaptées au patient et à coût réduit. Mais quand un laboratoire de chirurgie esthétique se vanta de donner à chacun la tête de ses rêves grâce à ce procédé, l’incrédulité laissa vite place à un phénomène de masse, qu’on pourrait même qualifier de global puisqu’il toucha très vite tous les continents.
Ce fut le début d’un rush commercial. Tous désiraient en bénéficier. Le coût était assez élevé au départ mais s’adapta très vite à la demande. La rareté ou la qualité supérieure pouvait multiplier le prix de façon considérable. Mais avoir une tête de rechange était le dernier truc à la mode et désormais, on n’imaginait plus pouvoir s’en passer. Des fabriques spécialisées virent le jour, créant des emplois en nombre, appréciables en période de chômage. Bref tout allait pour le mieux. Le client était en général très satisfait et exhibait avec fierté son nouveau visage.
Dans un premier temps, on constata un véritable engouement pour les stars, et les sosies d’artistes, acteurs, chanteurs, se comptèrent par milliers. Mais très vite cette mode passa, découragée par le prix que ces articles avaient atteint, suite à la demande, et aussi par la rencontre trop fréquente de jumeaux.
On lui préféra donc l’ « originalité ».
C’est ainsi qu’on ne croisa plus dans les rues que des faciès jeunes, en grande majorité blancs de peau. Les femmes avaient les cheveux blonds, des yeux clairs, une face à l’ovale parfait, au menton et au petit nez mutin. Les hommes, poil foncé et nez droit, exhibaient des sourcils fournis et un menton volontaire, signes de virilité. La tranche d’age choisie se situait entre 15 et 35 ans maximum.
Tout serait allé pour le mieux si un phénomène de surenchère n’était pas apparu très vite. Puisque le prix courant était modique, pourquoi se contenter d’une seule tête ? Certains donc, et de plus en plus nombreux, n’hésitèrent pas à les collectionner, une pour chaque jour de la semaine, et bientôt, une tête pour chaque circonstance de la vie, une pour chaque toilette !. Ce n’était plus « Vous vous changez, changez de kelton ! » selon une ancienne publicité de montres, mais : « vous vous changez, changez de tête ». C’était à celui qui se vanterait sur les réseaux sociaux d’en posséder le plus grand nombre !
Ce fut la police qui craqua la première. Les contrôles étaient impossibles, les cartes d’identité inopérantes devenues l’objet d’un trafic fructueux. Certains d’ailleurs avaient entrepris d’en faire collection. Elles étaient échangées moyennant finances et circulaient de main en main. Impossible d’arrêter petits ou grands délinquants : il leur suffisait de changer de tête pour être méconnaissables. Inutile de faire appel à témoin : il n’avait probablement vu qu’un masque ! Un criminel pris sur le fait pouvait courir se cacher derrière un coin de mur et ressortir avec un faciès différent. La vie devint donc impossible pour tout agent de sécurité, contrôleur ou gens de justice. Des grèves monstres décidèrent le gouvernement à agir et à décréter hors la loi le port de têtes synthétiques en fermant toutes les fabriques. Mais entre-temps un trafic clandestin international s’était mis en place. Il alimente encore aujourd’hui le terrorisme mondial.
Cependant, alors même que les autorités rencontraient des problèmes de plus en plus aigus avec les têtes de rechange, la population mondiale avait fini par se lasser de ce nouveau jouet : avoir la tête d’une star l’exposait à rencontrer son sosie à chaque coin de rue. Mais vouloir un physique parfait le confrontait à un anonymat angoissant : La mode du moment avait crée un idéal figé, stéréotypé, « normalisé », sans aucun caractère personnel, un idéal « Barbie » qui condamnait à une uniformité consensuelle. Toutes les femmes étaient devenues belles selon des canons occidentaux américanisés, tous les hommes des mâles selon les mêmes canons de la masculinité. Ce qui fait que cette petite révolution, ce changement de visage qui devait permettre à chacun de se réaliser, de se distinguer des autres, de s’affirmer en tant qu’individu unique, avait tourné au cauchemar, le monde entier n’étant plus habité que par un troupeau humain anonyme dans la conformité.
Le premier qui sortit dans la rue avec un gros nez, des petits yeux enfoncés, des oreilles trop grandes et légèrement décollées de son crâne chauve avait un grand sourire aux lèvres. Et il fut suivi de beaucoup d’autres.
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête, il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré quand…
Avant même cette époque, on pouvait encore changer de tête. De nombreux catalogues-papier étaient distribués gratuitement en toute boîte. J’éprouvais un plaisir enfantin à les feuilleter, à caresser les images, à traduire les descriptions en perceptions. Le summum étant de ressentir des émotions grandeur nature.
J’aimais me promener dans mon quartier et dans ma cité. Je souriais bêtement lorsque cette pensée impertinente bouscula mes neurones.
– Très souvent, me dis-je, à l’instar de la corrélation entre le maître et la race de son chien, les visages correspondent souvent au caractère du propriétaire. Une tête et tout était dit. Aucune erreur, aucune confusion.
Pourquoi cette intrusion dans mes réflexions habituellement plus terre-à-terre ? Les jours étaient paisibles, sans aucun signe avant-coureur. Chacun pouvait vivre incognito : côté rue, porte fermée et fenêtres voilées, côté jardin, rires et partages.
J’ai grandi en âge, mais certes pas en sagesse. Les temps ont changés , d’une autre manière. Plus intrusive. Internet s’était immiscé dans les vies, dans les cœurs.
Certains philosophes baissaient les yeux et les bras, pleurant l’originalité noyée dans la conformité, voire le formatage.
D’autres levaient les yeux et les bras vers le ciel, se réjouissant des trésors jaillissant d’une corne d’abondance pandoresque.
– La vie est veloutée et onctueuse, disais-je. C’est bien ainsi : discrétion à volonté, bienveillance, empathie et aides mutuelles font à toute forme d’égoïsme.
Que de longueurs et de langueurs à décrire cette vie trop quotidienne ! Mais il le fallait pour mieux comprendre le malheur. Le malheur qui se dévora la paix de la cité en avalant toute forme de personnalisation.
Les noms et les numéros des rues : disparus.
Les boîtes aux lettres et les noms : disparus.
En revanche, les portes furent toutes parées d’un même heurtoir : une tête de lion.
Depuis ce jour funeste, la cité se transforma en Babel guerrière et meurtrière.
Madame Lamour reçut une lettre enflammée, écrite par l’amant de Madame Sancoeur.
Monsieur Renard découvrit les revenus de monsieur Goupil.
Mademoiselle Deslarme comprit qu’elle était évincée d’un poste convoité lorsqu’elle lut des remerciements (pour généreuses galipettes) adressés à sa concurrente, Mademoiselle Enjambe.
Monsieur Bancal, éclopé par un chauffard ivre, apprit que sa chère épouse entretenait une relation amoureuse avec ce-dit chauffard.
Madame Richard s’étonna du découvert bancaire de sa voisine, Madame Léritier, qui se disait rentière.
Les Poirier furent informés des déboires des enfants Pommier : absentéisme, racket et drogues douces.
Les Pervenche découvrirent avec effroi le PV dressé à l’encontre de leur voisin, le gendarme Dosdane : excès de vitesse en se rendant à un stage de récupération de points.
La famille Pinson ouvrit une lettre écrite par un corbeau, adressée à Madame Lapiequichante.
Ce fut l’enfer sur terre. Personne ne fut épargné. Se relèveraient-ils un jour ?
Il faut le croire car, un matin, un doux rayon de soleil se glissa sur le courrier déposé dans toutes les boîtes aux lettres.
« La Quincaillerie Lin-Discrète s’excuse des désagréments causés par une commande de travaux erronée. Les heurtoirs étaient destinés aux …. portes de l’enfer. »
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête,
il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré quand ils se sont tous mis à télécharger le même visage, celui d’Hitler.
Il est vrai que depuis un certain temps, les gens du pays devenaient de plus en plus racistes, multipliant les actes agressifs et les incivilités envers ceux qui représentaient, d’après eux, une menace pour leur intégrité.
Puis quelqu’un de totalement irresponsable a mis à disposition de tous ‘le visage ». qui a fait fureur…
Le système a complètement bloqué, les administrateurs ont fermé le site et retour à l’âge de pierre, on a tous dû garder notre tête de naissance, choisie par nos vieux…
AB
Mille excuses, dans mon texte, à la fin supprimer au seuil du 23ème siècle.
Voilà ce qui arrive quand on veut envoyer trop vite.
Bonne journée à tous.
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête,
il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré quand…
Le prix d’une nouvelle tête est devenu hors de prix
Têtes de cochon, de clowns ou d’ merlans frits
Rien à faire pas moyen de régler l’addition au comptant ou à crédit
Peut-être le jour des promotions une tête d’abruti à moitié-prix.
Alors quoi faire ne rien dire ou contester juste manière de se réapprovisionner ?
Une réunion du syndicat des têtes fut organisée avec obligation d’une tête de circonstance
Eradiquer la pénurie en se renseignant sur le pourquoi de cette augmentation de toutes les têtes,
Les petites, les grosses, les longues, les carrées, celles déformées et plus sophistiquées
Même les têtes de lard qui se trouvent dans n’importe quel bazar
Les têtes qui font peur qu’on ne porte qu’à contrecœur.
Une opération financière du Syndicat fut évoquée à la fin de la séance
Une tête gratuite pour deux achetées, bien,-sûr avec les mêmes références
Le Syndicat prenant en charge la gestion du port de têtes
Par terre, mer ou air aucune importance pourvu qu’on puisse changer de têtes.
Ainsi fut dit, ainsi fut fait, au 23éme siècle un problème n’est jamais un casse-tête.
Et pour une commande de taille, deux coupeurs de tête furent recrutés
Chargés d’éradiquer toutes les têtes à leur portée, le vainqueur qui gagna d’une tête d’épingle
Se vit remettre en prix une tête à claques.
On peut de nouveau au seuil du 23ème siècle se réapprovisionner par l’intermédiaire du syndicat
En consultant un catalogue ou par voie intersidérale sans embarras
Une tête de chien, une tête de turque et une tête de pioche
Même une tête miniature portable en sacoche.
Le choix est de retour sans pareil même que des jours ça prend la tête.
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête,il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré quand…
un chasseur de Têtes arriva d’on ne sait où. Tout d’abord il éradiqua toutes T de lecture, d’impression
d’enregistrement.On pensa qu’il avait pris la grosse T et on commença à se payer saT, mais telle une T chercheuse, il fonça T la première. Il ne voulait voir qu’une seule T, sinon il nous mettrait la T au carré, et en plus il avait ses T. Quel était donc ce casse -T ?? On marchait sur la T.
Mais on avait des idées derrière la T, on ne se laisserait pas prendre la T, on garda la T froide, pas utile de hurler à tue-T. Il accepta un T à T, on allait lui mettre la T à l’envers ….
Tête de …
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête
Il suffisait de la commander sur internet,
Tu pouvais vivre incognito
Avoir la tête de l’emploi ou te coller une tête de veau
Mais les choses ont dégénéré quand elles ont envahi le marché :
Les têtes de linotte !
Des modèles en pagaille et de toutes les tailles,
Partout, en tête de gondole, en produit phare,
De vraies stars.
Tout le monde a voulu la sienne pour tout oublier,
Les manants en file indienne rêvaient de légèreté
J’ai oublié mes clefs ? Qu’à cela ne tienne, j’irai squatter
Et pour fêter son anniversaire ? J’attendrai la prochaine année.
Rien n’avait plus d’importance
Les soucis envolés avec une excuse toute trouvée,
C’est la linotte qui a encore frappé.
Un temps le monde a tourné au ralenti
La faute à pas d’chance, les choses ont glissé dans l’oubli.
Oui mais voilà, cela ne pouvait pas durer
Toutes ces dates et ces objets égarés
Un jour se sont rebellés.
Qui donc va prendre soin de nous,
Nous bichonner, nous ranger, nous organiser, nous mémoriser ?
Ils ont fait le siège de tous les supermarchés
Pour éliminer ces têtes insouciantes
Puisque même les aiguilles oubliaient de tourner
Et que le temps s’était quasiment arrêté.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac,
Les têtes de linotte ont finalement disparu
Les cerveaux se sont remis à fonctionner
Plus personne n’a jamais rien oublié
Dommage pour la légèreté,
Heureusement qu’on pouvait compter sur la plume pour la retrouver.
C’était l’époque où l’on pouvait encore changer de tête,il suffisait de la commander sur internet.
Tu pouvais vivre incognito,avoir la tête de l’emploi,même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré lorsqu’au lieu de l’article choisi, les clients reçurent ,venant d’Elseneur, un colis contenant un crâne accompagné d’un bristol blanc bordé de noir,où était gravée une couronne princière et imprimé ce message explicite:
….or…not to be
suivi d’une date à plus ou moins longue échéance
et signé
H.Prince of Danemark
prince or Danrmark
Annonces trouvées sur le Non Loin:
Tête de lit recherche pied de lampe pour harmoniser corps de ferme
Tête d’épingle ne manquant pas de piquant cherche tête à chapeau
Tête qui tourne achèterait tête au carré
Echangerait des pieds à la tête contre de la tête aux pieds
Tête ailleurs aimerait rencontrer tête en l’air
Tête à tête cherche dent pour dent pour dîner
Les choses ont dégénéré quand L’homme que nous avions élu sur sa bonne tête, et qui se trouvait désormais à la tête de l’État, a brusquement ordonné qu’on se mette en file indienne – comme à l’école – en hurlant : « Je ne veux voir qu’une seule tête ! »
On s’est tous regardés, interloqués, croyant à une farce et qu’il se payait notre tête. Mais l’ordre a cinglé de nouveau et force a été d’obtempérer. Têtes baissées, on s’est tous demandé de quelle tête il s’agissait, et s’il y aurait désormais une « tête étalon » ? Serait-ce plutôt la tête de buse ou celle de pioche, la tête d’enterrement ou la tête à claque ?
Du coup, ceux qui avaient la grosse tête se sont planqués derrière les autres. Un gars qui l’avait dans les étoiles a été prié de redescendre sur terre fissa. Un autre a bien tenté d’obtenir une explication mais on lui a fait remarquer vertement qu’on ne tolèrerait pas les fortes têtes. Imperceptiblement, la foule a frémi et certains en avaient, de peur, les yeux qui leur sortaient de la tête. Tout ça n’avait ni queue ni tête !
C’est alors qu’on a vu s’approcher une toute vieille dame, chancelante, qui s’est mise à fredonner : « Alouette, gentille alouette, alouette, je te plumerais… je te plumerais la tête… »
Le premier de la rangée, flageolant et dodelinant de la tête, a bien tenté d’expliquer au monarque que l’aïeule n’avait plus toute sa tête, qu’il fallait l’excuser… Le dictateur, fou de rage, a regardé la vieille de la tête au pied, et fait un geste à ses sbires qui voulait dire « coupez lui la tête » !
Nouveau tressaillement d’effroi dans la foule tétanisée. J’ai pensé « il est malade de la tête ce mec ! », tout en me taisant comme les autres, bien que je fasse une tête de plus que la plupart d’entre eux – ce qui, pour une fois, n’était pas un avantage ! « Gardons la tête froide, me suis ajouté en moi-même. Notre souverain marche sur la tête, ça lui passera ! » Mais quant à lui tenir tête, j’avoue que j’hésitai, vu que je ne suis pas une tête brûlée et que la perspective de me la faire trancher ne me tentait guère. Que faire alors ? Crier à tue-tête : «Ah ça ira, ça ira… » ? La tête me tournait. Dire qu’il n’y avait pas si longtemps, chacun pouvait n’en faire qu’à sa tête…
Bon week-end, Christine
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête. Il te suffisait de la commander sur un site Internet qui te bidouillait ta photo à ta convenance. Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi sur ton CV, ou même te coller une tête de veau que tu postais sur Facebook.
Mais les choses ont dégénéré lorsque les imprimantes 3D ont envahi le marché. Depuis, n’importe quel quidam pouvait se fabriquer la frimousse idéale, celle d’une célébrité de préférence. Tu n’avais plus qu’à enfiler ton masque le matin. Certes, ce n’était pas nouveau me diras-tu ; quelques hurluberlus imitaient bien le King ou l’idole des soixante huitards mais pas de quoi en faire une horloge à treize coups.
Les énarques décrétèrent de mettre le holà quand on ne croisa plus que des Brad Pitt, des Angélina Jolie et autres stars. Il en allait de la sûreté nationale. Les commissariats, les agents d’accueil… enfin bref, tous les physionomistes en perdaient la tête.
Le président de la République intervint, en urgence, sur toutes les chaines de télévision afin d’expliquer que cette uniformisation nuisait à la bonne marche de la Nation. Il n’évoqua pas la cause de ce phénomène qu’il n’avait sûrement pas analysée. Il n’était pas Lacan, à chacun son job, n’est-ce pas ? En tapant du poing sur la table, il informa son peuple que, désormais, tout individu pris en flagrant délit de clonerie se verrait infliger une peine de cinq ans de prison et dix mille euros d’amende.
Trop fort vos têtes à facettes Laurence !!!!
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Merci Laurence pour cette belle revue de têtes.
Certaines valent vraiment le « cou »
C’était l’époque où on pouvait encore changer de tête, il suffisait de la commander sur Internet.
Tu pouvais vivre incognito, avoir la tête de l’emploi, ou même te coller une tête de veau.
Mais les choses ont dégénéré quand un site a mis en ligne une tête à claques. Le buzz a été tel que bientôt des gens achetaient une tête à claques pour la coller sur celle de leur chef, de leur collègue ou parfois même de leur épouse. On voyait alors dans la rue des gens s’empoignaient et se frappaient sans aucun complexe. On entendait dans les bureaux résonner des bruits de main sur la joue.
Le site avait pris garde de ne pas créer de format « enfant ». Les juristes avaient bien conscience qu’ils risquaient gros.