Exercice inédit d’écriture créative 149

Un dangereux individu armé d’un stylo rechargeable
a encore frappé avec des formules assassines.
Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre.
Sera-t-il bientôt nécessaire d’avoir un permis pour…

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7 réponses

  1. Clémence dit :

    Un dangereux individu armé d’un stylo rechargeable a encore frappé avec des formules assassines. Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre.
    Sera-t-il bientôt nécessaire d’avoir un permis pour ….

    Il s’assit à sa table de travail, prit son stylo rechargeable et écrivit en lettres majuscules le titre de son éditorial.
    « Du jour où j’ai compris quels étaient les gens que j’exaspérais, j’avoue que j’ai tout fait pour les exaspérer » *

    La semaine suivante, un stylo free-lance fit parvenir sa réponse dans le même journal :
    «  Il arrive qu’un silence fasse beaucoup de bruit »**

    Cet oxymore allait provoquer un véritable bain d’encre, entre les stylos rechargeables et les stylos free-lance.
    Le match allait être serré car un troisième message arriva via les chroniques judiciaires. Aucune fuite n’avait permis de savoir de quel côté pencherait la balance.
    On s’empressa de lire l’anecdote recueillie ce matin même au tribunal.
    « Le procureur :
    – C’est pourtant ignoble de tuer.
    L’avocat :
    – Oui, mais ça fait vivre tant de monde, à commencer par vous et moi. »

    Le ton était donné. La polémique fut passionnée. Les échanges de formules assassines explosèrent. Ils migrèrent inexorablement vers tous les autres journaux et publications et en contaminèrent certains.
    Chacun y allait de sa citation, de sa formule choc, de ses traits d’humour, d’ironie, de raillerie et même de sarcasmes.

    Ces débats prenaient un telle ampleur qu’une Commission Interministérielle fut créée afin de recenser tous les critères indispensables à la rédaction d’un « Permis de frappe ».

    A ce jour, la Commission n’a toujours produit aucun texte. Seul un avis fut envoyé par son Ministre-Président ***.
    « Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d’avis »

    =============================================================================
    * Sacha Guitry
    ** Georges Duclair
    *** Oscar Wilde

  2. Halima BELGHITI dit :

    Un dangereux individu armé d’un stylo rechargeable
    a encore frappé avec des formules assassines.
    Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre.
    Sera-t-il bientôt nécessaire d’avoir un permis pour tenir un stylo et écrire?
    Il y aura-t-il, désormais, un âge limite au deçà duquel on ne pourra pas se servir d’un stylo ? Qui délivrera les permis et surtout…pour quels stylos ?
    Car, en effet, les stylos rechargeables sont assurément les plus dangereux. Ils incitent leur propriétaire à une surconsommation d’encre, ce qui pourrait générer de nouveaux méfaits linguistiques et donc de nouveaux bains d’encre…Car enfin, rien de plus facile que de recharger une cartouche d’encre, et celles-ci sont vendues par boite de 50…Cela en fait des mots…En revanche, si le stylo jetable redevenait la règle, il y aurait sûrement moins de mots détournés, puisque l’acte d’achat d’un nouveau stylo implique une action qui pourrait en décourager plus d’un…Ne se rendre en papeterie que pour acheter un vulgaire stylo….Remarquez, il y en a partout, maintenant des stylos. Chez le marchand de journaux, au supermarché, en grande surface, chez l’épicier du coin…Ce qui bien évidemment pose à point nommé le problème du contrôle des ventes de stylos, justement. Toutes ces questions et leur pendants administratifs devraient être étudiés cette semaine au parlement. Un projet de loi devrait prendre forme dans les jours qui suivent. Mais ce dossier est tellement sensible et épineux que le débat devrait se prolonger au delà du temps imparti. Les partisans du contrôle de la libre vente du stylo et ceux qui sont contre le contrôle de la vente du stylo en vente libre auront tout le loisir d’en débattre dans les émissions télé, sur les colonnes des journaux ou par grèves interposées… A qui profite cette situation ? A suivre…
    Halima BELGHITI pour PIPO-PRESSE.

  3. Françoise - Gare du nord dit :

    Un dangereux individu armé d’un stylo rechargeable a encore frappé. En effet, un critique littéraire, dont nous tairons le nom (1) a étrillé avec des formules assassines et sans réserve, le premier roman d’un jeune écrivain.

    Ce dernier n’a pu supporter l’affront et s’est donné la mort en ingurgitant une dose massive du puissant barbiturique « A la recherche du temps perdu »

    Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre.
    Sera-t-il bientôt nécessaire d’avoir un permis pour écrire et une autorisation de port de stylo?
    Et sera-t-il obligatoire de porter un gilet pare-billes ?

    Les cartouches seront-elles bannies pour éviter des effusions d’encre ?

    Sera-t-on désormais contraint d’écrire à l’encre sympathique pour empêcher rivalités, polémiques et procès en diffamation ?

    Les mines de crayon seront elles éradiquées pour éviter des explosions ?
    Faudra-t-il supprimer la police «Gothique » de peur de « mélancoliser » et déprimer notre belle jeunesse de France?

    La lettre Q, susceptible de choquer les bonnes mœurs, est-elle destinée à être proscrite du clavier des ordinateurs ?

    Les gommes seront-elles prohibées aux seules fins de préserver la traçabilité ?

    Le stylo feutre sera-t-il imposé pour garantir une écriture pantouflarde et empêcher ainsi tout écrit subversif ? Tandis que le stylo Mont-Blanc serait banni pour prévenir le vertige des hauteurs qui envahit parfois certains auteurs et les rend mégalomanes ?

    Le Syndicat National des Auteurs estime qu’avant d’en arriver à ces extrémités, il serait peut-être plus judicieux d’interdire purement et simplement à ce critique littéraire, la plume la plus impitoyable de la presse française, le droit d’exercer sa sinistre et criminelle prose.

    Car ce suicide n’est que le dernier d’une longue série dont ce journaliste porte la responsabilité.
    En effet, le monde littéraire déplore la disparition de plusieurs auteurs qui ont choisi de finir leurs jours de la façon suivante (liste non exhaustive (1)) :

    – en se taillant les veines avec la lame d’un taille-crayon
    – la pendaison avec un crochet, signe de ponctuation très dangereux
    – la noyade dans un roman fleuve avec un bloc-notes autour du cou
    – la défenestration en se jetant d’une fenêtre Windows
    – en sautant d’un haut de page
    – l’électrocution par une dernière prise de position courageuse mais vaine
    – la suffocation en raison d’une trop forte indignation
    – l’overdose avec une ligne continue de LSDLSDLSDLSDLSD
    – l’immolation au milieu d’un autodafé
    – l’auto-écrasement par le poids des mots

    Mais déjà une fronde apparaît mue par les grandes libertés siamoises «presse-opinion».
    La profession des critiques littéraires, en émoi, menace de faire grève et de laisser ainsi opérer le bouche à oreille, assistée de son alter ego le téléphone arabe.

    (1) L’auteur de cet article manque d’inspiration (note du rédacteur en chef)

  4. Nathalie dit :

    Un dangereux individu armé d’un stylo rechargeable a encore frappé avec des formules assassines.
    Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre.
    Sera-t-il bientôt nécessaire d’avoir un permis pour griffonner.
    La guerre des clans, les pro contre les anti, risque de s’étendre en France.
    La réforme de l’orthographe, abolissant les privilèges, composés de subtils accords et autres difficultés de la langue française, possédés uniquement par les nantis aux stylos à plume, a suscité chez les jeunes abolitionnistes, élevés dans l’univers des texto, la prétention d’accéder au droit d’écrire même avec un stylo à papier. Fini les règles compliquées ! Libérons les stylos !
    Mais les puristes ont voulu maintenir la tradition de peur d’y perdre leur latin.

    Malgré la déclaration du Ministre des lettres autorisant à écrire selon les règles de son stylo, le conflit pro-anti perdure. L’anarchie règne même au sein des livres. Les manuels scolaires doivent-ils adopter l’ancienne orthographe ou la nouvelle ? La zizanie ne risque -t-elle pas de s’étendre jusqu’au sein des familles ? Les parents clament que le niveau scolaire s’est tellement effondré qu’on trouve des fautes d’orthographe jusque dans les manuels, que c’était mieux de leur temps, que l’école devient inutile….. Ce sur quoi les enfants s’accordent, en adoptant hypocritement l’avis des anciens, pour laisser sécher leur stylo et leurs cours ; après tout … la querelle peut vivre sans eux…

  5. ourcqs dit :

    Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre, et le… contrôle de ces fanatiques de mots , dispersant contes et poèmes, des exercices de style, des satires à l’encre noire, bien noire soulignée de rouge, de billets d’humour bouillonnants de jeux de mots, de double sens, calembours et autres contrepèteries. Quant aux dessins à la plume , apparemment innocents et na¨fs s’avèrent de redoutables caricatures qui atteignent les points sensibles en quelques traits !!! Utopique, la gestion de ces plumes de bic débordant d’imagination, déversant des milliers de mots, des torrents de chimères, des rêves fous, des songes délirants. Encre inépuisable, incontrôlable évasion, divagations infinies …

  6. durand dit :

    Hommage à Lapointe.

    Un dangereux individu armé d’un stylo rechargeable a encore frappé avec des formules assassines. Ce nouveau bain d’encre relance le débat sur le contrôle des stylos en vente libre.

    Sera- t’-il bientôt nécessaire d’avoir un permis pour flinguer la parole du voisin, protéger son dictionnaire de l’intrusion des mots étrangers?

    Dans un pays où garer sa caravane s’avère une expédition romanesque, chacun souhaiterait s’armer d’un stylo pour défendre ses droits.

    De fait, chaque illettré se renvoyant la balle sur le bien fondé de sa présence en France devrait d’abord s’interroger sur son rapport à la plume.

    Certains ne songeraient qu’à voler les poules, les autres à voler dans les plumes des poulets ?

    Il me semble que si chacun possédait un stylo dès la naissance, on pourrait plus aisément échanger de doux mots, sortir du piquant des à priori.

    A l’heure où la génétique permet de si joyeuses monstruosités, pourquoi ne pas rajouter à chaque bambin un doigt d’écriture!

    Imaginez le sourire épanoui de la mère, admirant pour la première fois l’enfant qui avec son stylo babille.

    Au début, pour éviter les accidents on invitera l’enfant à bien moucher son stylo. Ensuite, avec le temps, on lui apprendra à l’aiguiser, plus mordant, limite railleur.

    Néanmoins, chacun devra savoir maîtriser son stylo, le travailler, y placer sa propre touche, éviter le pastiche systématique et le galimatias, source de conflits inutiles.

    Moi, élevé avec mes 12 frères, sœurs et autres dans une vaste mais triste bicoque, j’en ai vu de toutes les couleurs avant d’en obtenir un quatre.

    Mais grâce à l’écriture, je m’en suis sorti, bille en tête…

    …Même si….hein….ya des jours…je me demande pourquoi ils m’ont fait tout çà…à moi…et à moi tout seul…

    Certains matins, je sors faire le plein de cartouches…je traverse le jardin public…le public y est plutôt bon.

    Alors, je gribouille un petit mot sur…quelqu’un.

  7. Sabine dit :

    Pour une fois, je vais dévier un peu du sujet, car « dangereux individu », « formules assassines », « débat » …me font penser à une anecdote que j’ai vécue il y a 15 jours.
    La voici :
    Nous nous promenions en amoureux sur la brocante de notre commune, quand un individu à fort accent anglais m’interpelle et me tends un petit papier (que j’aurais dû conserver, zut !). Il disait à peu près cela :
    « Il faut simplifier la langue française. Supprimer les doubles consonnes : aler, coment, apeler… Montesquieu et…..ont déjà commencé…Envoyer ce mot à votre ministre. »
    L’homme explique que se sont les copistes qui ont rallongé les mots à l’époque où ils étaient payés à la ligne et qu’il faut revenir à l’origine des mots.
    Cinq minutes de discussion. Pas d’accord avec l’individu, je lui rends son papier. Du coup je suis qualifiée vertement de conservatrice et je ne gagne pas le marque-page.
    M’en fous.
    L’individu recule un peu et met sa main à la poche. Là, j’avoue que l’espace d’un instant, je me suis me suis demandée ce qu’il allait en sortir. Il me tend un autre papier et se sauve en courant : c’était des conseils pour un régime amincissant !
    M’en fous.
    J’ai raconté cette anecdote à mes collègues de théâtre. L’un d’eux m’a répondu :
    « Je tenais le stand du théâtre au forum des associations. Même topo : Un individu dont on dirait qu’il est fou me tend le même genre de papier. Je lui rends. Il s’en va et revient aussitôt, en colère. Moi aussi je me suis posé des questions à ce moment là. Mais il me crie « De toute façon ton Molière, il pleure » et se sauve en courant. J’avais effectivement un buste de Molière avec une légère écaille sous l’œil…en forme de larme. »
    Je vous mets donc en garde. Si vous n’envoyez pas le papier au ministre pour supprimer les consonnes doubles, vous ne gagnez pas de marque-page, vous êtes insulté, et Molière pleure.

    M’en fous.

    ©Margine

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