Exercice inédit d’écriture créative 138

Son doudou venait de fêter ses 40 ans…

Imaginez la suite

13 réponses

  1. Clémence dit :

    Son doudou venait de fêter ses 40 ans…

    Elle avait attendu avec une impatience trépignante d’avoir enfin deux chiffres à son anniversaire. Et pourtant, amis et famille ne cessaient de lui dire :
    – Profite, cela ne t’arrivera plus de n’avoir qu’un chiffre à ton anniversaire ! Après, les années passent tellement vite !
    – Mais je ne veux plus être petite, moi ; je veux être grande !

    Les deux chiffres arrivèrent et furent presque oubliés d’être fêtés. Un très grave accident était arrivé à son père.
    Première décennie : ce fut l’internat et chacun de ses anniversaires avait lieu loin des siens.
    Deuxième décennie : l’indépendance et l’envol.

    Berceaux, landaus et poussettes…ainsi va la vie.
    Un doudou, deux doudous qui jamais ne causèrent de drame pour disparition inopinée !

    Un jour, il fallu fermer les volets de la maison, faire des cartons et chacun parti vers son destin…

    Chaque nouvelle décennie m’apportait son lot de déménagements tant et si bien que certains cartons continuaient le voyage sous cellophane.

    Les années s’ajoutaient sans que personne ne rattrape jamais l’autre, même si d’enfant on devenait adulte !

    Avec espoir cette fois, je tournais la clé d’une nouvelle maison sous d’autres cieux, loin des yeux mais non loin des cœurs.

    Une pièce entière tapissée de cartons :
    – Ce sera pour plus tard, un jour de pluie, un jour de fatigue…

    Ce jour arriva, le carton sous cellophane était entre mes mains. Je caressais l’étiquette tout en me remémorant les temps où je l’avais écrite… pas besoin de date….

    J’enlevai le papier-collant, je découpai soigneusement la fermeture… quelques voitures en métal, un dessus de lit dans lequel était blotti un lapin blanc un peu fatigué…

    Un sommeil de 40 années, il a attendu longtemps, ce petit prince dormant …
    Bébé est devenu grand, il vient aussi de fêter ses quarante ans !

  2. JAINE dit :

    SON DOUDOU VENAIT DE FÊTER SES QUARANTE ANS
    Il se réjouissait qu’il soit toujours fringant.
    Car ce chemin durant fut tout, sauf reposant
    Pour qui suivit ce maitre sans cesse courant.

    Quand la larme coula, étant là, il l’ôta
    A qui, plein de malice tira la queue du chat.
    Ce dernier, avec justice, les griffes planta
    Fermement au haut de la cuisse. Il saigna.

    A l’aide de mots si tendres, avec éclat,
    Les peurs dans la tête blonde, il apaisa
    Lorsqu’à l’école, le bambin y entra
    Délaissant en l’instant sa mère et ses bras.

    Lorsque la fleur d’émoi le métamorphosa,
    Dans sa couche, encore il lui confia
    Ses rêves discrets et son vaste embarras
    A livrer son cœur vers elle qui l’irradia.

    Ami, espère que ce noble prétendant
    T’accompagne toute sa vie de confident,
    Fidèle gardian, témoin de quarante ans,
    Il est seul à connaître ton âme d’enfant.

  3. Françoise - Gare du Nord dit :

    Zelig, son doudou, son plus vieil ami, son fidèle compagnon, son plus sûr confident, venait de fêter ses 40 ans

    Lui qui l’avait consolé de ses innombrables peines de cœur : Alice, Annie Hall, Hannah et ses sœurs, Blue Jasmine , cette maudite Aphrodite, Melinda et Melinda…

    Lui qui lui avait révélé tout ce qu’il avait toujours voulu savoir sur le sexe… sans jamais oser le demander

    Lui qui l’avait réconforté de ses échecs : n’avoir pu concrétiser le rêve de Cassandre, laissé passer des match points

    Lui qui l’avait accompagné lors de ses virées nocturnes à Broadway avec ses potes Danny Rose ou Harry, toujours dans tous ses états : escrocs mais pas trop mais continuellement entre crimes et délits et qui, lors du seul casse auquel il ait participé – celui de la Rose pourpre du Caire – lui avaient dit « Prends l’oseille et tire toi »

    Lui qui l’avait rassuré durant ses terreurs nocturnes lorsqu’il entendait des coups de feu sur Broadway craignant quelque meurtre mystérieux à Manhattan, lorsqu’il était égaré dans les ombres et le brouillard ou bien tombé sous le sortilège du scorpion de jade

    Lui qui l’avait accompagné dans ses voyages à Rome with Love, à Paris à minuit, à Barcelona avec Vicky et Cristina

    Lui qui lui avait appris les accords et désappris les désaccords de la chanson « September » interprétée tant de fois au Stardust Memories

    Lui avait annoncé un scoop sur Radio Days « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu »

    Lui qui lui avait fait croire que l’amour est une sympathique comédie érotique d’une nuit d’été et que célébrités, maris et femmes etc.. tout le monde dit I love you

    Bref, lui qui lui avait appris la vie et tout le reste

    Le psy, mutique, qu’il consultait depuis 28 ans, avait ouvert la bouche pour la première fois
    pour déclarer qu’il était peut-être temps de se détacher de ce « bout de chiffon transitionnel ».
    Le soir-même, il abandonna son doudou et se mit à sucer son pouce.

  4. Peggy dit :

    Son doudou venait de fêter ses 40 ans….

    « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire… ». La mélodie qui lui parvenait était presque méconnaissable tant l’assemblée chantait faux.
    Néanmoins il imaginait le gâteau au chocolat avec une énorme couche de chantilly, le préféré d’Alexandre. Plantées comme des soldats au garde à vous, quarante bougies bleues, qu’il devrait souffler d’un seul coup pour leur montrer qu’il était encore en pleine jeunesse. Il relèverait la tête le nez plein de crème. Je suppose que ce gag immuable le fait toujours rire.

    Alexandre m’avait abandonné le soir où le dentiste lui avait fixé un appareil dentaire et qu’il n’avait plus réussi à mettre son pouce dans la bouche pour s’endormir.
    Je m’en souviens très bien. Il m’avait parlé avec douceur en me déposant dans sa boîte à trésors : « Mon doudou adoré, je te laisse au milieu de tous ceux que j’aime, je ne t’oublierai jamais ». « Parole, parole ! » Comme chante si bien Dalida. Il n’a plus jamais rouvert le coffre. Pendant vingt sept ans j’ai attendu qu’il revienne me chercher.
    À vrai dire, il avait grandi. Tout ce qui faisait son bonheur petit garçon et jeune adolescent ne l’intéressait plus.

    Au début, dans le fond du coffre, j’ai dû me défendre contre une armée de jouets en colère, jaloux de l’amour que m’avait porté mon petit ami. Nous étions aussi inséparables que des siamois. Sa maman imaginait toute sorte de ruses pour enfin me plonger dans la machine à laver et me débarrasser de la crasse accumulée à me trimbaler partout avec lui.

    Je suis encore tout empreint de son odeur que j’aimais tant. Les jouets ne me menacent plus depuis bien longtemps et cette année, ils m’ont même organisé mon quarantième anniversaire avec le plus beau des cadeaux, tout à fait inattendu : « Doudou ! Papa, doudou. Viens voir » avait hurlé le fils d’Antoine en me découvrant.

  5. Mickaël Dubord dit :

    Son doudou venait de fêter ses 40 ans…
    Raspoutine était las des vaticinations crépusculaire de Gaspard depuis l’aube de sa vie.. Et c’était le regard esquinté qu’il observait son maître s’effriter sur la roche nécrosée de son œuvre sibylline…Celui là même qui durant toutes ces années avait travesti une existence finassée afin de faire bonne figure dans une famille de renom, se posait chaque soir, célébrant le jour de sa naissance, devant sa terrible arcane..
    La peluche endurait les peurs d’un enfant éduqué à la méthode Dolto et qui avait transféré tous ses mensonges, peu avouables à l’époque, à l’intérieure de cette étoffe de fortune… Mais là le temps était venu de tout révéler et d’émonder la vie de son virtuose de l’esbroufe…
    L’aveu était l’orviétan de l’âme pour poser le mot afin de définir « ce » qui subsistait au fond de lui comme l’essence de son être et de définir un axe de rédemption… L’ablution d’une calomnie demandait beaucoup de courage mais surtout imposait de ne plus utiliser la lâcheté pour seul placebo à son confort quotidien… Le doudou timoré cherchait le déclic susceptible de forcer son compagnon d’infortune à passer de l’autre côté de son être sans changer de parcours et à l’instar du ruban de Möbius arpenter le chemin d’une vie sans se rendre compte qu’il changerait de face..
    C’est ainsi que le doudou polard trouva le remède à son obsession et dans un court instant de vie se déplaça devant l’objet qui lui servirait d’alibi décisif.
    C’est ainsi que le soir venu et après avoir été une nouvelle fois l’ersatz de soi Gaspard s’approcha de Raspoutine pour lui confiait les (a)vœux refoulés au moment de souffler les 40 bougies de son gâteau d’anniversaire..
    Nous étions début Août l’été était suffoquant et la moiteur déterminait l’économie de toutes actions inutiles à un corps déjà perclus de tromperie.. Raspoutine fut saisi par Gaspard un peu groggy par tant de tourments et d’un souffle ténu avoua le tréfonds de son âme…
    « Raspou j’ai encore menti…. »
    Le silence suspendait le temps et révéler le poids de la souffrance de cet homme taraudé par l’accumulation de rendez-vous manqués avec la vérité.. Chaque bougie revêtait le costume infâme d’un être condamné à se taire pour ne pas trébucher devant chaque marche de l’escalier qui le menait lentement vers le cénotaphe de son existence cabalistique.. Malheureux de ne pas trouver la force de battre sa coulpe, il s’écharpait la mémoire et parler seulement à Raspoutine dans un élan de désespoir calfaté..
    « Tu m’entends Raspou je n’en peux plus de tout cela… Aides moi Raspou… Il faut qu’ils sachent que je ne suis pas celui qu’ils croient.. Le côté volubile que je montre est l’équilibre néfaste de mon secret… Je suis le reflet déformé d’un miroir brisé par le manque d’audace… »
    Gaspard prit de trémulations se posa doucement sur la chaise tout en continuant de parler à son interlocuteur opiniâtre..
    « Raspou je crois que le moment est venu de faire preuve de résilience et de leur dire que je suis différent de ce qu’ils attendent du « petit » dernier, je dois leur dire que j’aime la vie, que j’aime les gens, que j’aime mon corps, que j’aime ma famille, que j’aime mon enfant » .. Tout en étant proche de verbaliser une nouvelle fois à Raspou son secret il observa sa fille Eugénie qui dormait dans le berceau qui jouxtait la chaise et reprit le contrôle de sa voix mais pas de ses mots…
    « Et j’aime les hommes … »
    Un cri d’effroi traversa les murs de pierre de la maison de campagne et réveilla Eugénie… Gaspard se releva subitement et bouscula la table de chevet où trônait son « doudou » qui sous le choc bascula dans le vide et laissa place au baby phone qui lui, plus lourd, ne bougea pas d’un cil.. Gaspard sans mal comprit l’origine du cri et ramassa Raspoutine et le reposa à l’endroit même où il se trouvait avant le choc.. Dans un ultime élan d’échange il glissa à son fidèle confident :
    « Merci Raspoutine…. »
    Mickaël Dubord………………

  6. joyeux anniversaire doudou dis-donc !
    Doux Jésus 40 ans déjà ?
    Double de 20 dis-je !
    Double je
    Doucement année par année
    Douillet tu es
    Doux es-tu ? Là est la question
    Douleur tu apaises
    Doute tu lèves
    Douceur de vivre
    Billet doux pour toi !

  7. Sabine dit :

    Son doudou venait de fêter ses 40 ans, tout seul au fond du placard. Juste un bout de tissu d’un joli rose, tout brodé à la main, à peine rapiécé, bien plié et repassé, fleurant bon la lavande.

    Quand, un jour:
    « – Tiens, tu es encore là, toi ? Mais comment j’ai pu garder ce truc ? Allez hop ! Poubelle. »
    Mais au moment où elle le jeta, elle pensa : « C’est marrant, j’ai l’impression de l’avoir déjà jeté… ».Effectivement, elle l’avait déjà jeté. Mais un doudou c’est têtu, même teigneux. Ca profite de la nuit pour remonter dans le placard. Et ça s’y installe insidieusement, tout au fond, bien caché. Ca finit par puer le placard, c’est bouffé par les mites, ça tombe en lambeaux, mais ça ne crève pas.
    Ca remonte…

  8. DUMOUCHEL dit :

    Il était ravi car il avait réussi à inviter tout ses amis : Polux le chien était là, mais aussi l’ours, l’arlequin…Bambi a réussi à se liberer. Bob l’éponge et Dora sont venus ensemble, Babouche n’est pas là car il est malade ! Trop de bananes au chocolat !!! Il avait également convié ses amis Playmobile qui avait aidé à préparer les festivités grâce aux Lego qui restent ! Ken et Barbie bien entendu étaient de la partie… Tous les jouets étaient à leur place et Doudou s’est servi de la dinnette de Caroline, petites tasses en porcelaine mais aussi les assiettes, et couverts en plastique ! La boîte musicale n’a cessé de jouer toute la journée ! La même mélodie bien entendu mais le principal était d’avoir cette petite fête. Seule ombre au tableau, la petite fille qui l’avait emporté partout durant des années n’était pas là…Il songeait souvent à ces nuits où Caroline trop fiévreuse ne pouvait le lâcher sans pleurer, à ce jour malheureux où il était resté dans le caddie du supermarché mais papa était revenu à son secours car Caroline n’en pouvait plus de ne pas pouvoir le toucher. Il se remémorait également les lavages en machine qui durait trop longtemps pour la petite qui le regarder tourner et tourner mais n’arrivait pas à lui laisser le temps de sécher pour le re-titiller. Il avait attendu toutes ses années dans cette chambre figée par les années. En effet, maman continuait de laver les peluches, et de dépoussiérer la chambre car elle ne s’était jamais remise de la disparition de sa fille… Doudou non plus d’ailleurs ! Mais pour lui la peine s’était dissipée puisque la vie d’un Doudou est éphémère et ça Doudou le sait ! Il n’a pas conscience de ce qui est arrivé. En tout cas, malgré toutes ses années, passé à la bouche, à la main et à la machine à laver… Il était épuisé et rapiécé aussi mais tellement content d’être encore entouré de quelques amis… Caroline reviendra peut être pour ses 50 ans….

  9. Virginie Durant dit :

    Son doudou venait de fêter ses 40 ans…

    Ce jour-là, Doudou affichait une mine déconfite. Il s’interrogeait. Il perdait goût à l’affection. A qui pouvait-il se confier ? Grand Ours, son complice des
    premiers jours, s’empoussiérait sous les toiles d’araignée du grenier. Ses amis d’enfance, démembrés ou modelés par des cicatrices, s’entassaient dans des sacs poubelles, avec peu d’espoir de retrouver une main en besoin de tendresse. Désormais, les entrailles de certains d’entre eux garnissaient oreillers et traversins. Doudou se sentait seul. Lle dépositaire de moments réconfortants et tendres que Jules s’affranchissaient progressivement depuis l’arrivée de sa fille. A la naissance de Alice, Doudou dégringola au rang de peluches de substitution à Monsieur Lapin. Doudou se métamorphosa à ses dépens en une figurine animée d’un désir de rédemption. Le dos plaqué au mur, les bras en croix, et les pieds prenant appui sur un tas de couches, il observait ses voisins qui comme lui envahissaient la commode du nouveau-né. Cependant, ces derniers étaient souvent sollicités par les bras de la fillette. Doudou se morfondait d’autant que ses années affectaient une déchéance qu’il ne pouvait maitriser. Sa peau peluchait. Ses membres s’atrophiaient. Son teint demeurait terne. Un matin, une nouvelle venue, dynamique et un brin aventurière, s’alanguissait à ses pieds. Dora l’exploratrice, privée de sortie en raison de sa trop grande maturité pour la fillette, s’impatientait. Doudou enivré par les charmes de cette inattendue, s’interrogeait désormais quant à la reconstitution de sa vigueur câline !

    Des pensées estivales !
    Bon week-end Pascal,

    Virginie Durant

  10. ourcqs dit :

    Douce forme improbable
    Oreilles agitées, mâchouillées,
    Unique, secret réconfort de bambin

    Délicatement éloigné, détaché
    Oublié de l’adolescence,
    Utopiques souvenirs enfantins…..

  11. Smoreau dit :

    Son doudou fête ses 40 ans. Quarante années sans une seule nuit sans lui. Sa marraine lui avait offert à sa naissance. Il s’agissait d’un petit singe blanc tout doux avec de longs bras et une longue queue. Petit, il s’endormait avec un des bras dans sa petite menotte. Son odeur s’était imprégnée au fil du temps. Sa maman avait bien essayé de le laver, « par hygiène » disait-elle, mais très vite devant les pleurs de son bébé, elle avait cessé. Partout, où il allait sont doudou était transporté. Impossible de trouver le sommeil sans lui et son réconfort. C’était une présence, un petit être vivant. A 14 ans, puis à 20, puis à 30, il avait essayé de toutes ses forces de le laisser, de le délaisser. Mais là, toutes les peurs de la terre l’avaient assailli, les pires cauchemars envahi. Alors, il se relevait, ouvrait l’armoire et reprenait son doudou. Quand il devint un homme, quand il passa la première nuit avec une femme, il hésita… Et il glissa son petit singe sous l’oreiller. Ni vu ni connu. Seule sa mère connaissait son secret. Il ne put se marier. Le secret serait découvert. Entre une épouse et un doudou, il choisissait sans hésitation son doudou. Demain, il aura 40 ans. Son doudou aussi. Ils sont nés le même jour. Il décida de convier sa mère et son doudou à leur anniversaire. 2 gâteaux. Deux fois 40 bougies. Une vie heureuse. Merci Marraine !

  12. cécile Georges dit :

    Son doudou venait de fêter ses 40 ans…
    C’était un drôle de doudou. Sensible, émotif, vivant… Un doudou rare. Pierre n’en avait pas pleinement conscience. Pour ce quadra débonnaire et un peu endormi, pour ce monsieur Pierre Doudou était un vieux nounours marron, et même noir pas endroit et plutôt malodorant. Un doudou d’autrefois, trainant dans quelques chambres d’enfant ou pire, remisé au beau milieu de l’envahissante poussière du grenier.
    Doudou vivait dans l’ombre de Pierre. Cela faisait maintenant 40 ans de cela. Il avait veillé déjà le petit bébé endormi. Il avait supporté sans broncher les mauvais coups de griffe, les petits poignets trop fermés sur sa peau… IL avait chuté tant de fois… mais s’était toujours relevé… pour mieux subir tous ces mauvais traitements. Il n’avait jamais rien dit.
    Doudou était un doudou bien. Un doudou sur qui on pouvait vraiment compter.
    Doudou venait de fêter ses 40 ans. La maison était vide. Depuis pas mal d’années il était plutôt tranquille et s’en réjouissait pleinement. Il profitait du grand calme au quotidien. Nul petit tyran, nul bave, nul pleur, nul chute ou vol plané… Son pierre avait quitté le nid depuis pas mal d’années maintenant… Son quotidien depuis près de 20 ans était très tranquille. Mué par sa seule pensée, il profitait d’un éclat de soleil, d’un vol de moucherons, de la filature d’une arraignée, des ballet de petites particules de poussière…Tout ce qui fait la vie unique d’un grenier.
    Et puis un jour, une cavalcade dans le petit escalier de bois menant au grenier, des cris d’enfant et des rires… La porte s’ouvrit soudain, laissant entrer un large pan de lumière.
    – Papa, c’est lui ton doudou ? Tu me le donnes, dis, tu me le donnes ?

    Merci pour ces belles idées Pascal !

  13. durand dit :

    Son doudou venait fêter ses 40 ans.

    Ce jour là, il demeura perplexe. il est des moments où tout doudou se pose des

    questions. Cette année là encore, il allait hésiter à lui en parler.

    Frédéric paraissait tellement heureux avec lui. Tant d’aimables odeurs retenues,

    tant de douceurs, tant d’angoisses maintenues à distance.

    Le fidèle compagnon caressait l’envie d’un ailleurs, jamais bien loin, juste un

    petit tour de machine à laver.

    Mais il craignait que Frédéric craque. Sa coopération lui paraissait encore

    nécessaire. Le rapport privilégié se devait d’être encore entretenu. Leur jardin

    était une pelouse bienveillante. Aucun rosier n’avait le droit d’y planter un futur

    barbelé. Frédéric demeurait encore à consoler, pour cette année, au moins.

    Le doudou ne sortit pas l’objet rugueux qu’il pensait lui offrir.

    Il enfonça le durdur tout au fond de sa poche, y cala par-dessus son propre

    doudur.

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