Entendez-vous cette petite voix qui…
Entendez-vous souvent cette petite voix qui vous propose, tout à coup, une idée à écrire, là, tout de suite !
Sur n’importe quel support : carnet, ticket de caisse, bout de papier, etc. ?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas schizophrène, ni sujet à des mirages auditifs. Vous êtes simplement addict à l’écriture. Et tant mieux !
Avez-vous parfois l’impression, lorsque vous écrivez, que quelqu’un lit par-dessus votre épaule ? Votre ancien prof de lettres, peut-être…
Si c’est le cas, conjurez vite ce fantôme une bonne fois pour toutes, sinon ses influences néfastes vont terrifier votre liberté d’écrire
Est-ce que le geste de l’écrivain vous manque quand vous restez quelques jours sans rien écrire ?
Non, ce n’est pas un affreux tic, au contraire. C’est même un très bon signe. La preuve que l’envie d’écrire ne vous quitte jamais.
Votre unité de mesure est-elle la phrase courte ?
Si oui, méfiez-vous. Vous prenez le risque de sombrer dans la monomanie.
N’imaginez pas que vos lecteurs arpenteront vos textes tels des géomètres.
Veillez à dépasser les bornes : une phrase courte, une moyenne, une longue, rythmiquement.
Êtes-vous capable de trouver spontanément une bonne raison qui vous empêche d’écrire, chaque jour, quelques lignes à visée littéraire ?
Si vous la trouvez, méfiez-vous, le syndrome du poulet vous guette.
Depuis qu’il a été domestiqué, il ne vole plus, il volette. Bien abrité dans son poulailler ses ailes de sont atrophiées.
Autrement dit, si on n’écrit pas quelques lignes par jour on perd la main.
Est-ce qu’il vous arrive de laisser un texte inachevé dormir des semaines entières ?
Vérifiez si une sorte de mouche tsé-tsé du papier ne vous aurait pas piqué lors de ces dernières vacances.
Cet insecte sévit autour des chaises longues, hamacs et matelas gonflables.
Bonjour Marie, je suis heureux d’apprendre que le râle se porte mieux que je le pensais.
Amicalement.
PS : merci pour votre critique très positive sur « Enrichir son style et libérer son écriture »
Parfaitement Colette. Les conseilleurs ne sont pas les « écriveurs »
Amicalement
Il existe aussi des professeurs de lettres qui donnent envie d’écrire et font découvrir des auteurs ou des aspects méconnus de la littérature, pour le plus grand plaisir de ceux qui les écoutent. Tous ne sont pas des censeurs ou des représentants sévères de l’autorité dont l’unique objectif serait de « casser » tout ce qui n’est pas conventionnel. Il est dommage, à mon avis, quand on écrit, d’avoir comme seul but de se démarquer ou de contester.
P.S. : je ne suis pas enseignante.
Ah l’humilittré…. c’est pas leur fort à ces poseurs de barrières, ces pollueurs
d’envie de pisser…plus ou moins loin! Est vrai pour moi, dans l’écriture, le plaisir
de s’en donner à coeur joie, de la partager….si possible….
Et vogue la galère et leurs galériens de littératueurs!
Voici ce que dit Wikipédia sur le râle. http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A2le_d%27eau
Ceci dit, j’aime bien votre histoire 🙂
Merci Pascal pour cet article que j’ai bcp aimé, car il me parle, pour l’envie d’écrire sur n’importe quel support, le syndrome du râle (1), mais heureusement pas la voix tutélaire du prof ! Quand à la créativité, depuis que je suis passée entre vos conseils experts, j’ai de plus en plus le réflexe de trouver des jeux d’écriture pour mes ateliers, c’est une gymnastique à pratiquer. Par contre l’écriture arrive plutôt au compte gouttes, sous forme de petits textes, d’aphorismes, de haïkus. Je dois dire que je concentre bcp de mon énergie à mes ateliers et leur promotion.
(1). D’après une amie ornitho, le râle vole beaucoup, c’est un oiseau migrateur. A sa connaissance aucun oiseau en Europe ne volerait pas.
Pas d’ombre tutélaire et inquiétante mais parfois, une forme de pollution intellectuelle à force de lire ici ou là des avis tranchés et comminatoires sur ce qu’est la poésie ou la vraie littérature ! J’ai mis du temps à me rendre compte que le monde des lettres pêche par sa prétention et son peu de tolérance ; Alors, lorsque votre propre production vous amène loin des standards, vient un moment où vous pouvez vous questionner, le doute étant toujours salutaire à condition qu’il ne vous arrête pas. Restent le plaisir et la conviction d’écrire comme cela me convient, avec ma patte et en acceptant, évidement, qu’elle ne plaise pas forcément. Il n ‘y a guère de meilleure école d’humilité que l’écriture !