De temps en temps, passez en zone libre

Quand  la France était asservie par les nazis, elle était coupée en deux.
Au nord une zone occupée, au sud une zone libre.
En zone occupée la liberté de s’exprimer était très censurée, en zone libre beaucoup moins. Dans notre esprit c’est pareil, une partie est occupée par les astreintes quotidiennes, l’autre, celle de la rêverie, est beaucoup plus libre. Pour que vos imagination s’exprime librement, pensez de temps en temps à passer en zone libre. Dans cette zone où elles peuvent circuler librement, loin des tracas et des soucis. Profitez du moindre instant pour y entrer.

12 réponses

  1. Jean de Marque (alias Jean Marc Durand) dit :

    Ca y est, j’ai retrouvé mon vieux laisser passer…. j’ai fini de fildeferrer sur la ligne de démarcation…..je jongle avec l’équilibre des nouveaux mots du jour….et comme l’huître avec sa matière bleu grise…je tente de fabriquer quelques modestes perles….!

  2. Marie dit :

    Je viens d’accorder à mon instrument intérieur, fort rouillé et épuisé d’avoir trop joué, quatre délicieux jours en « zone libre » chez moi avec une amie chère venue me rendre visite de la « zone est » de la France. Avons vécu des instants de vie tout simples, balades dans la ville de Tours, fabrication de bonnes recettes de cuisines, papoterires, papotelarmes, secrets papotés, expression de notre féminité et humanité au « coeur des tourmentes de vie », comme le dit de manière si positive Caroline. Merci. Cela m’aide aujourd’hui où s’allient la grisaille et la « zone occupée », zone encombrée et conventionnelle gouvernée par les peurs & les fatigues, et le blablablablablablablourd…. qui dit je ne suis pas capable, pour aveugler mon champ de créativité. Je suis en train de me « coltiner » un long article que je dois rendre en un temps record. Et dans ma liste de mail non lus que je suis fière d’avoir laissés comme tels en ne traitant que les urgences, le nouveau billet de Pascal me fait quand même un clin d’oeil et me dit, allez va-y, ouvre. Et voilà cette superbe trouvaille créative de Pascal. Magnifique image-pirouette de mots aussi que « cette matière bleue… qui nous grise ». Et je me tourne vers un papier poème écrit avec des crayons de couleurs différentes que j’ai collé dans mon bureau à droite pour me donner du désir et de l’élan dans mes dossiers journalistiques, qui m’ont souvent fait jouer une mélodie d’écriture grisounette et convenue parce que ce n’est pas le travail que je préfère. Je partage avec vous et cela me donnera l’occasion, après avoir fait une pause dej-réunion sur autre chose de boucler mon article cet après-midi dans un autre état d’esprit. Mille mercis Pascal pour ce billet génial!
    Ecrire un dossier
    avec des couleurs
    des nuances
    c’est comme
    danser avec le ciel
    jouer avec les galets
    pour ne pas s’ennuyer
    et gommer la notion d’effort.

    Je peux vous citer Pascal, sur mon blog en mot du jour sur la dernière étincelle verbale de 8h39?

  3. Laurenced dit :

    Comment j’entre dans ma zone libre ? C’est très simple. Tout d’abord je prend de l’intérieur de mon sac un de mes nombreux petits carnets. J’extirpe un stylo multicolore de ma jolie trousse. Le franchissement de la ligne de démarcation est très facile. J’écris. Tout simplement et sans réfléchir. Je ne me donne aucune contrainte aucune obligation. L’unique règle est de ne pas s’en fixer.

  4. Pascal Perrat dit :

    C’est tout à fait ça.
    On dit du contenu du cerveau, la matière grise, Il faut faire en sorte que ce soit une matière bleue… une matière qui nous grise.

  5. Antonio dit :

    Il ne faut pas prendre tous mes mots au pied de ma lettre. Je n’ai rebondi que sur la première phrase de votre argumentaire pour évoquer une rêverie, n’était-ce pas dans une moitié de l’esprit du thème de ce jour ?
    Il semble que si vous et moi ne sommes ni tout à fait d’accord, ni vraiment contre, nous nous complétons. C’est ça qui est intéressant dans la diversification des commentaires d’un tel blog.

    Au plaisir de vous lire, amicalement.

  6. George Kassabgi dit :

    Merci Antonio. Vous me permettez d’ajouter une quatrième observation : oui, tout à fait, si on pose les deux hypothèses (a) que tout est éphémère, que tout passe, et que donc il ne faut pas s’en faire, et (b) que chacun est capable de rester détaché ou indifférent devant toute action contraire venant d’autrui… tout serait dans le meilleur des mondes. En effet, avec des hypothèses on peut construire. Dans bien des cas, on ne peut construire sans hypothèses. Mais s’agit-il de construction stable ? ou bien d’une image qui disparaitra comme le ruisseau dans l’océan ? Ni tout à fait d’accord, ni vraiment contre. On est donc en bonne compagnie.

  7. Antonio dit :

    Pour ceux qui feraient encore de la résistance, sachez que le débarquement télévisuel américain a déjà eu lieu, il y a belle lurette, dans nos têtes !

    Faites comme moi, pour ne pas voir la partie de votre esprit trop occupée prendre toute la place, pliez-le en quatre et glissez-le sous la poche de votre oeil le plus hagard (pas celui qui dort), vous verrez alors comme il fait bon rire de tout … j’allais rajouter ou presque..et puis non.

    (De mon avis, pas tout à fait en accord avec le grand sage précédent, ni vraiment contre, toute expression devrait être possible, car ce qui heurte ce n’est pas ce que quelqu’un dit mais ce que l’autre interprète. Cela peut paraître bizarre mais je pense que l’on est libre de ne pas interpréter des propos, des expressions les plus cruels ou choquants qui soient.
    Pour moi les mots sont de la matière, aussi éphémères que l’eau, le vent, ils coulent, soufflent en nous, dans l’instant, et les retenir me semble aussi aberrant que vouloir retenir les élans de la nature qui dévastent parfois nos paysages.
    Alors si vous avez été blessé, choqué par des propos, vous pouvez le déclarer en catastrophe naturelle … Oui, on devrait pouvoir rire de tout, tout dire même…. je ferme cette grande parenthèse de ce qui se voulait au départ juste un trait d’esprit)

  8. George Kassabgi dit :

    Un grand sage m’a donné une maxime inoubliable : « On est tout libre de penser ce que l’on désire. Mais on n’est pas libre de dire tout ce que l’on veut. » Pour le dire en termes plus concrets, si l’on vit tout seul, disons sur une grande ïle située à des milliers de kilomètres de tout autre habitat, on est libre de dire et faire ce que l’on veut mais si on vit parmi d’autres — ce qui est notre cas à tous — alors il faut vivre avec une liberté sous contrainte (variable en fonction des circonstances). Ceci étant, comme Pascal nous le rappelle, il est bon de maintenir notre imagination en bonne forme car cela peut avoir de bonnes retombées dans la vie réelle (celle qui impose des contraintes). En effet, il nous faut maintenir en bonne forme un grand nombre de facultés (physiologiques ou intellectuelles) en notre possession (innées ou acquises). Essayons tout de mëme d’examiner de plus près cette « ligne de démarcation ». Première observation : la ligne de démarcation est un concept bien fluide (ou obscur) puisque les deux côtés (libre et moins libre) interagissent et s’entremêlent avec les mêmes parties du corps et de l’esprit ? Deuxième observation : puisqu’il y a interactions quasi-continuelles cela veut dire qu’un côté peut en quelque sorte empêcher l’autre de fonctionner (par exemple, quand on se fait mal ou quelqu’un nous cause une grande peine) ou, au contraire, fournir à l’autre une énergie abondante (par exemple, quand on gagne un gros lot). Troisième observation.: rien n’est simple et rien ne dépend d’une seule cause ou source ou loi… Stop. Mon côté « libre » (ou est-ce l’autre, le côté non-libre ?) me rappelle que je ne suis pas seul. Il convient donc de laisser à d’autres la parole. Merci Pascal.

  9. caroline Basciani dit :

    C’est peut-être parfois par un tout petit « rien »…Une lumière particulière qui passe, un nuage qui ressemble à tout autre chose qu’à lui-même, un arbre en plein coeur de la ville, qui donne à voir ses couleurs ou ses branches comme une invitation à la danse, les ricochets de la pluie sur le bitume qui deviennent une mare à reflets plutôt qu’une épouvantable flaque dont on va se plaindre car elle vient salir nos chaussures ou mouiller nos pieds….

    Si on lève le nez, souvent, même à Paris, un arc en ciel vient se planter sur la ville, mais la plupart du temps, on ne le voit pas car on reste le nez rivé à ses chaussures justement..

    Un rire de quelqu’un, d’un enfant….Un parfum qui passe et pas que celui de chez « trucOubidule » : L’autre jour, je suis passée devant une bouche d’aération dans la ville, et j’ai senti la sauce tomate….Je suis repartie en enfance, deux minutes, ….Oui, quand ma grand-mère Napolitaine me faisait la Pasta ….

    Voilà, Peut être qu’en s’offrant au moins un petit regard différent sur les choses et les gens ne serais ce qu’une fois par jour, on peut se faire une fête du moment, puis pas à pas, du jour qui est, qui vient…Une succession de « poudres d’escampettes » en zone libre….

    Merci pour cette « zone libre », elle me permet personnellement de vivre même au coeur des tourmentes de la vie…5mn par 5mn au début, on peut s’offrir de voir le monde à sa façon..Pas à pas, on le verra d’heure en heure, de jour en jour et qui sait, pourquoi pas d’année en année…
    La zone libre n’est peut être que dans l’instant présent que l’on s’accorde et elle peut nous conduire beaucoup plus loin qu’on ne le croit …

    Souvent j’oublie de respirer en croyant que je respire pourtant…Il me suffit de tenter une respiration, rien que pour me prouver le contraire(j’aime bien me jouer des tours), en stoppant ce que je fais une seconde seulement, et hop ! la vie s’engouffre autrement…
    Alors, je m’offre oui, ces moments de zone libre entre moi et moi, comme ci j’entrais dans un jardin, mais pour de vrai, pas juste pour traverser…..Et de ce petit intermède perso, j’aperçois le monde et je communique en un clin d’oeil en fait, avec les autres finalement…

    Merci pour cette zone libre du jour.
    Caroline Basciani

  10. Jean de Marque (alias Jean Marc Durand) dit :

    Il s’avère qu’en zone occupée, malgré les nécessités pour survivre et les craintes de l’occupant, certains parvenaient à créer…à créer contre, justement. Je pensais au Journal de Lise Desharme (une des égéries d’André Breton), à Olivier Messian, et son « quatuor pour la fin des temps »… et à bien d’autres. Créer, ce peut être la première résistance à l’envahisseur.

    Sinon comme le souligne « Grand Blaze » (surnom « affectueux » que je donne à Mr Perrat), dans son dernier livre, tout lieu, tout instant est propice (plus ou moins, nous sommes bien d’accord!) au branchement simple ou complexe (sur, à d’avec ???) nos vibrations imaginatives. Mais… sans jamais oublier la prise de terre.

    Dans l’absolu, donc, la ligne de démarcation se situerait bien au sein de notre boîte crâneuse!

  11. Françoise - Gare du Nord dit :

    Le problème crucial : comment passer cette fichue ligne de démarcation ?

  12. Daniel Mathieu dit :

    Liberté, rêverie, imagination, créativité, bien-être, quiétude… sont les fenêtres toujours ouvertes d’une pièce très spéciale en soi qu’il importe de visiter plusieurs fois par jour pour remplir tout notre être de ses nombreux bienfaits. Merci Pascal !

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