Cette peur de ne pas être à la hauteur
Vous avez écrit pendant une grande partie de la journée.
Pour aujourd’hui, ça suffit, grommelez-vous, décidé toutefois à terminer ce chapitre qui vous résiste encore. Après quoi vous prendrez enfin un peu de repos.
Mais voilà que votre logiciel de messagerie clignote.
Vous jetez un œil.
Il s’agit d’un nouvel article du blog Entre2lettres 😉
Intitulé : Ce livre dont tout le monde parle avant même qu’il soit publié !
Vous le lisez…
Il concerne Michel Houellebecq, le Céline du XXIe siècle.
Survient alors un doute, une vague de découragement. « Et si tout ce que j’ai écrit jusque-là, était nul ? »,
« Et si je m’étais donné toute cette peine pour rien ? Pour qu’on se rit de moi ? »
Épuisé par des heures passées à écrire et raturer sans cesse, vous vous trouvez subitement nul, insignifiant, sans talent.
L’abattement vous gagne, l’irritation survient, notamment contre vous-même, si médiocre.
C’est un phénomène commun aux créateurs.
Vous êtes tout bonnement sujet à la peur de ne pas être à la hauteur au « fear of missing out » comme disent les Anglais, la peur de manquer quelque chose.
Ce quelque chose qui vous tient à cœur depuis longtemps : écrire un livre qui sera publié.
Dans ces moments-là, on se mésestime.
On compare sa petite vie d’inconnu, écrivant dans son coin, à celle des auteurs à succès paradant dans les médias.
Et on trouve évidemment son existence insignifiante, son scribouillage sans avenir.
« Au fond, je suis nul » pensez-vous.
Non, vous ne l’êtes pas. Vous éprouvez simplement un grand vide, une grande insatisfaction causée par votre cerveau qui n’en peut plus de s’échiner à bien écrire.
Tout écrivain connaît ces moments où on a l’impression de faire fausse route, d’écrire pour rien.
Ces moments de peur, de doute où on est tenté d’abandonner, de tout laisser tomber.
Comment faire pour se libérer de cet état ?
Si cela vous arrive,
1 – Éteignez aussitôt votre ordinateur et allez faire un tour.
Marchez au moins une heure pour oxygéner votre cerveau.
Si possible dans la nature, ou mieux, dans un bois ou une forêt.
2 – Si vous êtes citadin marchez jusqu’au ciné le moins proche et allez voir un film,
une comédie de préférence, un truc qui ne prend pas la tête.
3 – Ou faites un bon repas entre amis, s’ils vous demandent où en est votre livre, répondez franchement. Dites que votre travail avance mais qu’en ce moment vous êtes en proie au doute.
4 – Prenez du recul, détachez-vous de l’idée d’être célèbre.
Arrêter de vous comparer, d’envier « les publiés » ces heureux élus au royaume des éditeurs.
Dites-vous bien qu’à chaque fois que vous les voyez à la télé ou que vous les entendez à la radio, ils sont en représentation.
Qu’ils sont là, faussement vrais, pour vendre leur personne et leur livre.
Eux aussi ont des périodes de doute, de vide et des tas d’emmerdes, comme tout le monde. Parfois bien plus que vous qui avez le loisir d’écrire…
5 – Examinez cette question. Est-ce que quelqu’un qui réussit à être publié est bien plus imaginatif ou talentueux que vous ? Non, il est juste plus persévérant et ne « lâche jamais l’affaire. »
6 – Alors, remettez-vous à écrire. Allez jusqu’au bout de votre projet. Terminez ce que vous avez commencé. Sinon, vous le regretterez toute votre vie et vous croirez définitivement que vous êtes nul. Ce serait vraiment trop bête, n’est-ce pas ?
Un dernier mot, le jour de votre mort, penserez-vous à votre livre ? Publié ou pas.
Un article qui résonne… FORT !!! Les doutes sont des compagnons bien bruyants et difficiles à faire taire. Donc un grand merci pour ces astuces, à accrocher visibles pour s’y raccrocher 🙂
Le plaisir d’écrire dépasse de loin celui d’être célèbre. Néanmoins, il n’est complet que quand on est lu.
Qualité d’écriture ne rime pas avec quantité de livres vendus ou lus. Oui j’ai moi aussi des moments de doute (énormes) mais comme l’écris Pascal je vais au bout de mon projet. Une fois passé la publication sur AMAZON je me lance aujourd’hui dans l’édition de mon premier roman. Croyez-moi on apprend et c’est peut être au détour de ces échanges qu’une autre idée naitra. il ne faut jamais lâcher l’affaire. une optimiste parfois contrariée
si l’on fait un parallèle avec la peinture,
les grands peintres, je pense à Van Gogh ou Modigliani, ont vécu dans la misère toute leur vie mais n’ont jamais renoncé à la peinture.
parce qu’ils ne pouvaient, ne savaient pas faire autre chose.
La passion et le plaisir d’écrire c’est plus fort que soi.
Comme je me reconnais dans ce bel article Pascal ! Ces inévitables comparaisons sont sans doute le lot de tous les écrivains, débutants ou non. Même à petite échelle, sur une quelconque plateforme d’édition numérique, l’on se trouve un jour confronté au succès indécent et à la pluie de commentaires fabuleux du voisin hier encore inconnu, qui, tout comme nous débute dans l’écriture. Alors on regarde notre pauvre bouquin que personne n’achète, que personne ne connaît, et sous lequel est écrit « Soyez la première personne à commenter cet article » (si seulement je pouvais, pensez-vous) et là, c’est le grand trou de la nullité qui s’ouvre devant vous. Il ne faut pas se jeter dedans ! Comme dit Pascal, allons marcher et respirer un bon coup. Ce n’est pas la réussite des autres qui nuira à la notre. Au contraire, je pense que cela devrait être un bon moteur pour vouloir être encore meilleur.