Le reste de mes idées…
Peut-être vous en souvenez-vous ? L’an dernier, à peu près à la même époque, alors que je me trouvais en Camargue, j’ai signalé sur ce blog le recueil de nouvelles de Jean-Paul Didierlaurent.
« De passage aux Editions Au Diable Vauvert, j’ai découvert Macadam un recueil de nouvelles qui m’a captivé dès les premières pages. C’est bien écrit, bien conté, très imaginatif. Un modèle. L’auteur : Jean-Paul Didierlaurent, lauréat à deux reprises du prix Hemingway. »
Enthousiasmé par ce petit livre, je l’avais conseillé à nos amis, puis acheté dans la foulée Le Liseur du 6h27, du même auteur.
Et là, dès les premières pages, j’ai tiqué. Ce livre captivant pour qui n’avait jamais lu « du Didierlaurent » reprenait, en les maquillant un peu, les mêmes idées que celles de son livre précédent.
Fort d’un premier succès, Didierlaurent s’était-il empressé de vite écrire un nouvel ouvrage avant que sa notoriété ne s’émousse ?
Ou avait-il cédé à la pression du service marketing de son éditeur désireux de battre le fer pendant qu’il était encore chaud ?
Je l’ignore, ce qui est sûr, c’est que j’avais été berné par cette sorte de décalquage littéraire.
Publier hâtivement pour bien vendre un second livre en bénéficiant de la bonne presse du premier (vendu à 200 000 exemplaires) est monnaie courante. Passons… J’ai vite oublié ce désagrément.
Mais voilà que ces derniers jours, l’actualité littéraire est venue me rappeler que Didierlaurent écrit toujours.
Son dernier livre, titré, non pas « Le reste de mes idées » mais « Le reste de leur vie », toujours aux Editions Au Diable Vauver, vient d’être sévèrement étrillé dans une chronique d’Eric Chevillard (Le Monde des livres)
À en croire Eric Chevillard ce texte est « (…) truffé de barbarismes, de répétitions et de maladresses, seules surprises au demeurant de ce récit si bête que, s’il n’y allait de la littérature et donc des intérêts supérieurs du pays, nous choisirions la compassion plutôt que la critique.(…) »
Tout cela pour vous dire qu’il est vain de publier avant d’avoir mis tout son art et sa passion d’écrire dans un ouvrage.
Même si l’éditeur souhaite à tout prix surfer sur un succès précédent.
Imaginez la contre-publicité faite à cet auteur qui ne le mérite pas.
S’agissant de nouvelles, je viens de recevoir et de lire En bascule, de Laurence Hoareau, Collection Tremplin
J’avais pressenti son talent lors d’un coaching littéraire, il se confirme. Douze nouvelles majoritairement sexuées, un style qui flatte l’oreille, douze nouvelles où le « Je » se met en jeu et se dévoile. Des pages qu’on ne quitte qu’à regret.
Une nouvelliste est née.
Vous pouvez acheter ce recueil 12 € à l’auteure ici
J’ai eu la même déception avec « la sieste assassinée » après avoir lu « la première gorgée de bière ». » J’ai peut-être tort mais je n’ai plus jamais eu envie d’acheter un livre de Philippe Delerm.
Il est vrai qu’une fois bu sa gorgée de bière sa prose est plutôt soporifique