Avis de décès d’un magazine trop subtil
Aucun repreneur ne s’étant manifesté, la société Books va être mise en liquidation. La Booksletter et les Books du jour cessent de paraître. Notre cadeau de départ est un ultime numéro du magazine, mis en vente jeudi prochain et servi à ceux d’entre vous qui sont abonnés. Le dossier est consacré à un sujet d’actualité : la bêtise. En voici l’image de couverture, en primeur.
La bêtise n’est pas un sujet anodin. Est-elle aujourd’hui en progrès ? La question reste ouverte. Mais c’est plus visiblement que jamais un moteur de l’histoire. Un moteur essentiel, comme l’a illustré l’élection de Donald Trump, comme l’illustre aussi, en France même, l’assassinat et la décapitation d’un professeur du secondaire. Son crime était d’avoir enseigné à ses jeunes élèves l’art de l’esprit critique.
Malgré ses douze ans d’existence, Books n’est pas parvenu à trouver le modèle économique qui lui aurait permis de survivre. Une entreprise non rentable doit disparaître : c’est dans l’ordre des choses. Ce qui peut sembler moins normal, c’est qu’un magazine de qualité dont le seul objectif est de promouvoir le bon usage de l’esprit critique ne puisse trouver de repreneur suffisamment convaincu de l’intérêt de cet objectif pour investir dans la recherche d’une solution. La société française est-elle à ce point en déclin ?
Plusieurs d’entre nous en restons convaincus : Books se meurt, mais son concept vit : croiser les regards en se fondant sur les livres qui paraissent dans le monde. Pour ranimer une vieille métaphore, la flamme de la résistance ne s’éteindra pas. D’une façon ou d’une autre, Books renaîtra de ses cendres.
Olivier Postel-Vinay,
fondateur de Books
Oui, j’ai entendu cette triste nouvelle hier à la radio avec un certain sentiment de culpabilité », je l’avoue. J’y suis restée abonnée durant plusieurs années et me suis désabonnée il y a près de deux ans. Trop de choses à lire. Beaucoup de suspens. Faibles excuses lorsque l’on constate cette fin