516e exercice d’écriture créative imaginé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks

Racontez


Ces exercices inédits d’écriture créative n’apprennent pas à écrire, ils enflamment l’imagination. Le but est de vous conduire vers les ressources imaginatives qui somnolent en vous. Après quoi, vous décidez de mener le projet d’écriture qui vous convient : nouvelles, roman, etc.

39 réponses

  1. Maïté P dit :

    Thierry le spermatozoïde.
    Thierry est blanc, visqueux et très collant. Mais il ne le sait pas encore. Personne ne lui a jamais dit. Pour l’instant, il se promène avec ses deux-cents-millions de camarades identiques à lui-même. Ils tournent dans leur logis communément appelé le tube séminal. Ils nagent dans un liquide qui rend Thierry gluant.
    En attendant, il tourne, salue ses camarades au passage.
    Mais ? En attendant quoi au juste ? Cela, il ne le sait pas du tout.
    Vint alors le moment. Le moment tant attendu où tout lui sera révélé. Mais ça, il ne le sait pas encore non plus.
    D’un coup, tous ses camarades et lui-même s’agitent et se dirigent précipitamment vers la sortie de leur hébergement. Ils s’agglutinent à la porte du tube séminale à la manière d’un troupeau de brebis souhaitant s’échapper de leur enclos pour dévorer les pommes tombées le matin même.
    Thierry se fraie un chemin dans la foule et arrive à la porte. Celle-ci, qui ne s’était jamais exprimée jusqu’alors libère sa parole en ces termes : « Thierry, Thierry, Thierry, … Vous avez été conçus pour réaliser une grande mission. D’ici peu, je vais m’ouvrir, vous allez être expulsés … » Sur ces mots une énorme vague se produit, la porte s’ouvre. Voilà que Thierry est expulsé de chez lui pour vivre de nouvelles aventures. Il se sent pousser des ailes, il n’a toujours pas compris quelle était sa mission, la porte s’est ouverte trop tôt. Mais avec enthousiasme, premier de la course, il y va.
    Sa joie ne dure pas. En une fraction de seconde, le voilà expulsé des tubes chauds qu’il parcourait, pour un environnement inconnu. Il vole dans cet espace plus frais, plus vaste, plus sec et atterrit avec quelques camarades sur une surface lisse et coupante. Il se sent affaibli à l’instant même, il s’accroche comme il peut. Il entend alors une voix : « Oh, c’est vraiment visqueux et collant ce truc. J’en ai plein les cheveux ! ». Ce sont les derniers mots qu’il entendit. C’est ainsi que Thierry disparut avec quelques-uns de ses camarades. Il mourut en sachant deux choses : premièrement, qu’il existe un monde plus vaste, jamais exploré, deuxièmement qu’il est visqueux et collant.

  2. Anne Lonjaret dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks.

    « ici la salle de contrôle, ici la salle de contrôle ! Un voyant rouge vient de s’allumer et clignote de plus en plus vite. La courbe de suivi s’affole et les pics sont de plus en plus élevés.
    Vite, levez les verrous, sinon, il y a risque d’implosion. Nous ne tiendrons pas longtemps. Sur notre radar une nébuleuse grossie à vue d’oeil et envahit l’écran. Néanmoins elle ne semble pas avoir de mauvaises intentions. Sa spirale est tout en rondeur. On dirait une sorte d’horloge biologique. »
    « Salle de contrôle, ici le périscope. Parez vous à ouvrir les écoutilles et à y injecter un revêtement de plumes.  »
    « Prêts pour le top départ ? 3-2-1….PARTEZ ! « 

  3. Anne-Lise dit :

    Mais qu’est-ce que je fous là ??? Je suis pas prêt ! Je le sens pas, mais alors pas du tout. Je suis patraque. J’ai du manger un truc qui passe pas. Le jarret de porc à la cantine. C’est ça ! Pourtant Roger m’avait pourtant dit de ne pas trop me charger avant le départ. En même temps, il me gonflait avec ses recommandations, ses blancs de poulet et ses plats de pâtes avant les compétitions. Bon, faut dire que ça lui a réussi. Il a gagné tous les entraînements et lors de la grande compétition, il est allé tellement vite qu’on ne l’a jamais revu. Il est sans doute passé dans la ligue supérieure.
    En attendant, moi, j’ai pas la carrure de Roger. Je sens que je ne vais pas avoir l’énergie requise. Je ne suis vraiment pas rassuré, surtout avec tout ce qu’on entend dans les médias. Il paraitrait que les plus faibles terminent dans des endroits abominables, étouffés dans des sacs en caoutchouc, noyés par les terrifiantes chasses d’eau… Ça, c’est quand on est pas inscrit dans la bonne compétition. Enfin, c’est Roger qui m’a dit ça. Celui-là, il est pas resté longtemps, mais il a eu le temps de m’en raconter des choses. Il parait que, quand le départ est donné, il faut jouer des coudes, que, soit dit en passant, nous n’avons pas, pour arriver le premier. Mais comment faire sans coudes et arriver où ? Ça, Roger, il a pas su me le dire. Si j’ai bien compris, on doit se laisser porter par un courant assez puissant et courir aussi vite que possible. Il faudra que je pense à me boucher le nez… que je n’ai pas non plus !
    Il semblerait que les coordonnées GPS du point à atteindre soient déjà programmées dans notre système à notre insu. Ça aussi, ce n’est pas vraiment fait pour me rassurer. Me savoir contrôlé par une puissance supérieure que je ne connais pas, que je n’ai même jamais vue, ça ne me plait pas vraiment. Et puis c’est quoi ces signes qu’on a inscrits sur nous ? Il y a les XX et les XY. Les XY font les malins, en se moquant de nous, les XX. Ils disent que le gars à la peinture il a eu le hoquet et qu’il a écrit deux fois X. Alors nous, on leur rétorque qu’avec trois pieds ils iront pas loin. XX, XY, quatre pieds, trois pieds, z’avez saisi ? En tout cas, nous les XX, ça nous fait bien marrer. Je me demande qui a décidé des catégories. Là encore, c’est pas très rassurant de ne pas être maitre de son destin, non ?
    Moi, si j’ai pas envie d’y aller aujourd’hui, je vois pas pourquoi je devrais y aller quand même. C’est un monde, ça ! Je vous dis que je me sens patraque. C’est pas prudent de prendre la route dans cet état. Pis, y’en a bien assez qui sont prêts. Pourquoi je devrais me forcer ?
    J’ai trouvé ! Je vais m’agripper de toutes mes forces pour ne pas y aller….. tout de….ahhhhhh suite….. ahhhhh

  4. Her dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks.
    _  » Au-delà et à l’infini ! » Avait-il envie de crier pour s’encourager.
    Programmation express d’une vie si furtif. A peine formé, prenant conscience de son existence ; la plupart pour ne pas dire 99% d’ entres eux ne vivront quasiment pas!
    Leurs seules connaissances sont primitives. songer à l’espoir que lorsqu’ils seront projetés, le jour ou cela se produira que ce soit pour devenir l’élu pouvant vivre éternellement.
    Leurs heures sont comptées comme un comptes à rebours d’une mort atroce.
    Heureusement ça ils n’en savent rien! Lorsque cela arrivera… Ce sera déjà trop tard.
    Ayant toutefois, on ne sait pourquoi, un instinct de survie, ceux ci connaissent leurs missions! Leurs but ultime. Avant même d’être née, formé… Avant même leurs fracassant décès multiple qui risque d’être plus souvent sur un mouchoir, que dans l’intérieur chaud et confortable de ce qui auraient dû sentir…

    Pauvres d’eux quand on songe à leurs existences. Dire que par dessus tout ils sont des millions à partir au sacrifice d’un désir de leurs propres créateur… La nature parfois est cruelle.

    Alors nous y voilà… Le voici fin prêt. En vie depuis quelques heures parmis tout ses congénères aux chromosomes X & Y; ils se jaugent.
    Certains, une poignée d’entres eux n’auront même pas la force de partir se positionner.
    D’autres sont gonflés à bloc et jouent clairement leurs vies et se note car leurs énergies palpable est électrique.
    Je repère tout de suite ceux qui me sont connectés de par leurs similitudes émotionnelles, un lien nous unis. Divers traits de caractères se dénotent et créer une sorte de groupes d’individus reliés et attirer par une alchimie comparable.

    Nous sommes dispersés dans une poche qui est remplie d’un liquide proche d’une gelée gleuse.
    Par petit paquet de milliers d’individus nageant tels des têtards qui stagnent sur place attendant le grand moment.

    Avec nôtre simple conscience, nous savons que nous sommes ici pour lutter et trouvé l’alchimie qui nous offrira l’ immortalité!
    Une force intérieure nous animent tous. En nous un tsunami gronde et une vivacité cosmique fait de nous des étoiles filantes. Pleines de vies, de lumière, d’énergies… Un mystère de la vie à la fois éphémère et merveilleux.

    Je suis là, encore … Pour combien de temps ?
    Vais-je souffrir ? Suis-je capable ?
    Non, non… Nous ne nous posons pas de questions !
    Nous sommes sensibles mais sans réflexions!
    La seule et unique chose, force qui m’a habite c’est d’être l’élue !
    Sans avoir d’acquis génétiques pouvant me préparer au parcours ou fin qui m’attend.
    La seule et inévitable fait, et que je vais finir par être éjecté ! Autant être sur le qui-vive ! One chance!

    Le pire scénario sans en avoir conscience, serait d’être éjecté pour rien un matin au réveil… Ou dans la journée dans un sopalin.
    Un peu meilleur deal serait de connaître au moins la chute libre dans l’univers subaquatique et chaud dont nous sommes ancré viscéralement et prémonitoirement conçu.
    Pour finir le Graal et le best happy end serait de ne pas être foudroyé par un génocide vaginale qui est armé d’une barrière de protection et anti : NOUS!
    Si avec tout cela je m’en sors, et que je peux apercevoir la sainte planète mère je serai un guerrier d’avoir survécu aux nombreux obstacles du périple et labyrinthes, avoir choisi le bon côté…
    Avoir la chance extrême et improbable d’en creuser la paroie serait déjà une belle fin, parmis les meilleurs de la promotion.

     » Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks »
    Voilà ce que je ressens ! L’arlame est lancée, la montée des phéromones est au max, tout s’agite!
    C’est le chaos ! Le bateau prend la mer!
    Nous sommes secoués dans tous les sens c’est vertigineux !
    Vient une poussée digne d’une propulsion d’ Ariane ! Une ébullition, des bruits démentiels!
    Ça chauffe grave !
    … Le BIG BANG!!!
    … Je suis dans un courant si rapide que je ne peux même pas songer agité la queue !
    Une sorte d’aspiration me prends et je change de courant… Celui-ci plus doux tel le lit d’une rivière calme et enivrante me permet de prendre mesure de l’environnement et de nager.
    Nous sommes tous là ! C’est mon groupe, le noyau des coureurs émotionnels qui semblent avoir été dévié du reste du flux … Reste à voir où l’on débarquent !

    Un flash gigantesque nous assaillent et paralyse une majorité d’entre nous mais pas moi!

    Oh yes, yes, ouiiiii le petit machin sans réflexions parmis des milliers est dans les derniers victorieux !

    Alors vais -je ou pas devenir éternel ?
    Ça brûle ! Je creuse une immense planète bouillante qui semble être une sorte de lave de volcan et de une porte spatiale, temporelle qui va exploser à tous instant !

    Je fond, je suis quasiment diminué de moitié et le néant.
    Plus rien!

    Me voici l’élu ouvrant les yeux!

    Bien vivant et éternel près pour ma vie!
    La véritable et l’unique. Celle avec pensées et réflexions pour laquelle je me suis battu parmis des millions et qui à été touché par la grâce; d’être dans la bonne sélection naturellement cosmique est au hasard d’une étoile qui va briller dans l’univers et ne plus disparaître tel un simple vœux.

    Emeline Her
    @littlefeather2020

    • Her dit :

      Veuillez excuser certains fautes frappe… Gelée gluese… Le seule et inévitable fait… Me voici prêt…
      Bref ( que vous comprenez 😂 6:30 nuit blanches écrit d’une traite sans avoir relue … Ma faute trop … Vite …) Merci

      • Pascal Perrat dit :

        Ne vous excusez pas, les fautes sont pardonnables, le français est un langue pleine d’embûches. Ce qui compte ici, ce sont les les idées, l’imagination, la créativité. Rassurez-vous. Amicalement. Pascal

        • françoise dit :

          je ne suis pas d’accord surtout avec Pascal. On a été à l’école, on a appris la grammaire, l’orthographe, etc etc. De toute façon je n’ai pas à vous excuser, c’est vous que çà regarde, moi je m’en moque de vos fautes…..

        • RENATA dit :

          Tout à fait d’accord Pascal , c’est le premier principe des ateliers écriture , laisser écrire son imagination , sa créativité , que viennent les idées sans retourner au stress scolaire , ses notes et appréciations . Liberté . Merci

  5. Gregoriane dit :

    L’expérience ne le tentait guère. A présent, il était pris au piège, il allait devoir combler le plaisir d’une paroi ménopausée. Autant dire que la partie n’était pas gagnée. Voguer à puissance maximale avec des conditions météo épouvantables ne présageait rien de motivant. Quel gland d’avoir accepté pareil pari ! Julien lui avait promis que cette expérience serait enrichissante. Tu parles, non seulement la septuagénaire était repoussante malgré ses seins siliconés et son ventre refait, mais, cerise sur le gâteau, elle ne semblait pas généreuse. Deux cent euros posés sur la table au lieu de cinq cent ! Elle voulait d’abord tester, avait-elle dit avec un sourire dominateur. Laissez-moi rire ! Se dresser, fort et conquérant devant un tas d’os rabougri c’est demander à une tempête de transformer un lac desséché en un océan bouillonnant. Peine perdue. Décidément, le métier d’Escort boy n’était pas pour lui. Tous les efforts ne peuvent avoir raison de la mécanique …

    • eleonore gottlieb dit :

      je n’aime pas du tout cet humour cruel et surtout tellement misogyne , ce manque de « documentation  » sur certaines femmes et ce jugement si inexact sur une partie de la population féminine
      je suis choquée par ce texte , autant être franche et vous le dire

      • Gregoriane dit :

        Vous êtes libre de ne pas aimer.
        Parfois la fiction permet de révéler de dures réalités sans pour autant les cautionner…
        Merci pour votre remarque.
        Bien à vous

  6. Blanche dit :

    Reflexions matinales de
    Tim Spermatozoon 822 dit l’impatient :

    Ca y est il l’a fait Pascal !
    Moi qui pensais bien au chaud dans mes coucougnettes que jamais au grand jamais Il ne mettrait un seul mot d’anglais dans les sujets déjantés du samedi matin … eh bien si je viens tout juste de le découvrir avec 2 jours de retard : y est il l’a fait je vous dis !
    Blocs de départ ça fait pas tout à fait le même effet que STARTING BLOCKS nettement plus rythmé et grave tonic !

    Bon il est quelle heure là ?
    04:39 du mat’ ok …et je dois attendre pile 5 heures pour mettre les voiles et la pénétrer
    C’est XB12
    Mon ovule préférée
    Elle dit jamais non
    Toujours partante ma Xette d’amour
    Avec en plus comment dirais-je un certain appétit pour la chose … vous me suivez?
    Dépêchez-vous de vous accrochez à ma très longue petite queue toute frétillante avant que je disparaisse à jamais (eh oui !) dans XB12…

    04:44 seulement ! Bon sperme ! ( note de Blanchette : bon sperme remplace ici Bon Sang c’est mieux vu le contexte ) … là je parlais pour juste me faire croire qu’ainsi je pouvais raccourcir l’attente …
    Parceque voyez-vous c’est toujours un grand événement [tu sais Pascal un happening un truc qui arrive un “smag” qui happen quoi c’est Rose qui dit ça tout le temps un Smag qui happen … elle est sympa Rose je l’aime bien elle et ses smags qui en sortant de sa bouche tendent ses lèvres et tirent sa bouche sur les côtés en provoquant un beau sourire …
    Peu de gens comprennent SMAG et pour cause c’est une copine à elle dans le temps au lycée Victor Duruy qui mettait des smags dans toutes ses phrases et faisait rire Rose à grands éclats
    Ça se dit ça rire à grands éclats ?
    Siri : non on dit rire AUX éclats Tim 822
    Merci Siri …bon alors 05:00 ! j’me casse !

  7. Urso dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks.

    Le stade est noir de monde.
    Dans quelques instants les finalistes vont s’élancer pour la course du 100 mètres.
    Lermo, plusieurs fois vainqueur est le favori.
    Pourtant, ce jour là, il redevint un coureur sans expérience – avec un certain trac – et arrive bon dernier.

    Une fois sortis du stade, sa copine Avula essaye de le réconforter.
    – Des soucis rétorque Lermo, de gros soucis pour moi.
    La jeune femme fronçe les sourcils.
    – L’armée elle veut m’embaucher ha ha ha.
    Servir de chair à saucisse non merci.
    Tous ces jeunes spermatozoïdes qui partent à l’armée et qui ne reviennent jamais. Même ne donnent plus de nouvelles à leurs familles.
    Surprenant tu trouves pas ?
    La vie de militaire, c’est pas pour moi. Moi je veux rester au pays et élever des brebis, hi hi hi.
    – Sûr, vivre à la campagne ça peut être sympa dit Avula.
    Lermo ajoute :
    – Je pense que le gouvernement cache la vérité sur ces disparitions.
    Et puis, l’autre jour j’ai été le témoin d’une scène vraiment étrange.
    Sur la grande place, j’ai vu un des nôtres, certainement du fait d’un moment d’inattention, se faire écraser par un tramway. Normalement après un tel accident, du sang coule, on voit des lambeaux de chair sur la chaussée … Or, là rien de tout ça.
    A la place d’un corps déchiqueté, il n’y avait au sol que de petits morceaux, comme un verre de cristal brisé.
    Avula, cette scène je l’ai vue vraiment !
    Celle-ci parut songeuse et ne fit aucun commentaire.
    – Avula j’en viens à penser que de faux spermatozoïdes se baladent dans cette ville.
    Dans quel but, je ne le sais pas :
    pour nous espionner, rafler nos femmes, créer une nouvelle « race » de spermatozoïdes ?
    Sortant de son mutisme, elle lui déclare :
    – tu vas trop loin chéri, j’ai l’impression qu’en ce moment tu lis trop de livres de science-fiction, ah ah ah.

    Pourtant Lermo a vu juste. Il y a bien dans sa ville, même dans le pays qu’il habite des copies de spermatozoïdes …

    En tout cas, pour notre petite histoire, grâce à l’appui du papa de Avula, l’armée le laissa tranquille.
    Ils s’installèrent alors à la campagne pour y élever des brebis et faire du bon fromage.

  8. Fanny Dumond dit :

    Il le sait qu’il joue son va-tout ce soir ; il a le trac. S’il ne termine pas vainqueur de cette course effrénée s’en est fini de lui. Fébrile, dans les starting-blocks, il examine cette multitude de concurrents tout aussi déterminés que lui à sauver leur vie. Ils se toisent, roulent des mécaniques. Il est à l’affut du top départ qui tarde bien. C’est si long d’attendre ! Il est l’un des premiers à entendre un râle, le feu vert est donné. Le voici bousculé par la horde sauvage, il tourne, il vire dans tous les sens, il est balloté, secoué comme s’il était sur un grand huit. Néanmoins, sa rage de vaincre décuple ses forces. À son tour, il bouscule ses adversaires. Certains sont déjà fourbus et abandonnent cette course infernale. Tout au bout de cet incroyable carambolage, dans ce tunnel, la vie l’attend. Il l’a franchi, mais ce marathon n’est pas terminé ; personne ne lui a expliqué le parcours interminable. Il constate que la plupart de ses rivaux sont décimés, morts d’épuisement ou noyés par une pluie acide qu’il a su éviter. Il se retrouve devant deux galeries ; sans réfléchir, il s’élance dans celle de droite. Comme elle est difficile cette course contre la montre dans ce passage étroit, se dit-il. Ils ne sont plus que dix, puis cinq, puis deux. Son ennemi ne doit pas gagner, il redouble d’énergie. Dans un dernier sursaut de vigueur, il passe la tête dans la ligne d’arrivée. Il a gagné !

    Trois semaines plus tard, lové dans un cocon douillet, il entend un cri de joie et un tonitruant :

    « Chéri, on va avoir un bébé ! »

  9. Antonio dit :

    Merci Françoise, très flatté !
    Pour les tirets, ils viennent de Word d’où j’écris d’abord mes textes. J’utilise « Insertion » de « Symbole avancé » dans le menu, jamais les tirets du clavier, une habitude pour éviter les mauvaises surprises d’interprétation quand on utilise des outils de publication. En espérant que cela répond à votre question. Bon dimanche !

  10. Françoise - Gare du Nord dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks

    Sprint ou demi-fond ? 100 m ou 800m ? A la corde ou l’extérieur ? Adidas ou Nike ? Anabolisant ou amphétamine ?

    Et puis, la question fondamentale, le choix primitif, X ou Y ?
    Dans le premier cas, c’est s’épiler les jambes, voir ses bas filer pour un rien, endurer les réflexions machistes dans le métro, incapable de lire une carte routière ; dans l’autre, se raser chaque jour, rater son nœud de cravate, se sentir obligé de laisser sa place dans le métro, agripper la poignée de la portière quand elle conduit.
    Trop de choix s’offrent à lui, s’opposent à son indécision congénitale.

    Il s’aperçoit qu’il se trouve confronté à plus de 100 millions de concurrents, tous arc boutés sur la ligne de départ, avides comme des morts-la-faim.
    Il en est certain, jamais il ne parviendra à s’imposer, il ne connaît que trop bien sa lenteur proverbiale

    Mais avant d’arriver au bout de cette course, il faut franchir ce long couloir obscur pour atteindre cette zone ténébreuse, véritable terra incognita, dont nul n’est jamais revenu.
    Cela demande à ses yeux un courage énorme qu’il ne possède pas, conscient de sa couardise légendaire

    Mais finalement il ne participera pas à la course. Car, au moment fatidique où le pistolet se fait entendre pour le départ, cet instant fatal où la course peut vous apporter les lauriers et l’hymne national ou, au contraire, se conclure par un fiasco pour un malencontreux faux-départ, il trébuche dans son lacet mal noué.

  11. LURON'OURS dit :

    UNE IDÉE FÉCONDE
    Le Docteur Maboul me l’avait assuré, il est temps encore, vous serez père et légitime, j’en réponds.
    – les spermatozoïdes sont dans les starting-blocks ???
    – Autre fois vous étiez donneur. Vous avez semé de par le monde, nombre d’êtres humains vous doivent la vie. Vous êtes maintenant vieux et malade. Je vais vous offrir la jeunesse et, qui sait, l’éternité. De ce bloc congelé je vais extraire un enfant-médicament, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Mi- Frankenstein mi -Hibernatus. Comment voudriez-vous qu’il fût ?
    – à l’Institut génétique, je réfléchissais tout en suçant un esquimau. Il sera champion olympique des Jeux d’hiver.
    – En attendant, prenez la queue.
    😸 LURON’OURS

  12. Véronique dit :

    Nous y voilà ! Des jours d’entraînement intensif avec les meilleurs coachs sportifs et le jour J est arrivé. Coureur de l’extrême, en recherche permanente de poussée d’adrénaline, ce challenge était pour moi. Un triathlon insolite. Je savais que je ne serai pas seul à concourir mais pour l’édition 2020, on frise les records de participation. Je lis dans le regard de cette armée de clones qui m’encercle la même détermination qui m’habitait encore il y a quelques heures et qui m’abandonne aujourd’hui.
    C’est incontrôlable, j’étouffe, je suffoque et panique dans l’attente du top départ. Je doute de tout, de mes capacités physiques à relever le défi, de mon mental qui flanche et me paralyse.

    Allez, allez, je dois me ressaisir pour la première épreuve de bobsleigh. Mes pousseurs sont en place. J’enfile mon casque, je sautille sur place pour m’échauffer, prêt à jouer des coudes et à sauter à bord de mon engin fuselé.

    Au poste de contrôle tout s’accélère, la tension monte, l’excitation est à son comble. Les émotions sont trop intenses pour ne pas se laisser submerger et déclencher le big bang.

    En une fraction de seconde je me sens pulvérisé vers l’inconnu. La vitesse m’empêche de jeter un oeil sur mes concurrents mais je sais qu’il y a déjà beaucoup de pertes, c’est inévitable tant la piste semble se rétrécir au fur et à mesure que la banderole ARRIVEE se précise. Rester concentré, baisser la tête et rester mobile coûte que coûte, sans faillir. Je suis grisé, étourdi par la fulgurance de l’instant. Je me retiens pour ne pas crier mais d’autres s’en charge apparemment dans le public.

    Il faut que je garde mon énergie pour la deuxième étape : L’escalade.

    Je me tiens debout, au pied de la paroi et je flagelle… L’ascension sera rude. Je décide de ne pas m’assurer, pour gagner du temps, mais l’entreprise sera plus périlleuse. Animé par une énergie folle, je danse d’une prise à l’autre, à mains nues. Mon prédécesseur a oublié son mousqueton. Je m’y accroche une seconde pour évaluer le dévers qui m’attend. Je me sens en perte de vitesse, plus essoufflé mais je m’accroche et passe le dernier surplomb.

    Je suis loin d’être seul mais les athlètes présents sont déjà moins nombreux. Nous sommes déjà tous des héros mais il reste la dernière épreuve : la natation synchronisée.

    La chorégraphie est belle, bercée par le rythme des trompettes – de Fallope peut-être ? Je découvre, j’avance, je suis près du but, attiré et ébloui par cette nouvelle planète qui semble bien accueillante. Tels des rayons de soleil nous cherchons la porte d’entrée pour accéder au paradis. Beaucoup semblent à bout de souffle et renoncer. Cette épreuve est trop sélective, je suis mal préparé et puis je ne savais pas qu’il fallait que j’accepte la mutilation pour être l’heureux élu. Je veux rester intègre, je le revendique, je veux garder ma tête et ma jambe !

    Résigné j’abandonne définitivement l’aventure.

    Un dernier petit rafting pour la fin ?

    Je ferme les yeux, me laisse glisser tranquillement et échoue en douceur sur un matelas douillet.

  13. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 C’EST QUI L’CHEF ?
    Avec son maillot jaune, spermato et son équipe sont au taquet et attendent la dernière ligne droite pour tenter une échappée. Les rois de la pédale vont s’en donner à fond et montreront ainsi qu’ils peuvent tenir le premier rôle.
    Quand le coup de foudre leur donna le signal du départ ils partirent en danseuses mais sous l’effort la chambre s’est dégonflée. La pompe à air fit son effet mais trop tard, ils se retrouvèrent tous réunis dans un ballon rose a paillette et qui sentait la fraise tagada.
    🐀 Souris verte

  14. Nouchka dit :

    Le Spermatozoïde

    Thème du blog de ce samedi : « Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks»

    J’ai froid. Pourquoi faut-il toujours être en compétition ?
    Et puis d’abord, c’est stupide de demander à des nageurs de partir dans des starting-blocks.
    Jouer sa vie sur une course à laquelle on ne croit pas, c’est du perdu d’avance.
    C’est vrai quoi ; par les temps qui courent, pourquoi vouloir aller féconder un ovule ? Personne n’a envie d’enfanter au temps de la Covid.
    Je ne veux pas concourir, c’est dit. Je vais me faire porter pâle.
    Et puis il parait que l’ovule sélectionne avant le départ de la course. Alors que tu te défonces pour arriver en tête, il se peut que l’ovule ce jour-là ait choisi la « fertilisation génétiquement biaisée », il sait quels types il a envie de favoriser, mais toi, pauvre cloche, personne ne t’as dit que ce ne serait pas ton jour !
    J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on est encore plus nombreux que d’habitude sur la ligne de départ.
    Moi, je rêverais de nager pépère, sans stress, juste histoire de garder une certaine forme.
    Et puis, si j’ai bien compris, je ne peux plus sortir après vingt et une heure. Alors le nombre d’ensemencements va forcément être très faible. Couramment, les rapports ont plutôt lieu le soir ou la nuit et là, maintenant, il va falloir se mettre à courir systématiquement en pleine journée ; c’est du délire !
    J’ai froid. Je dois être réellement malade. Pourvu que je n’ai pas chopé la Covid…

  15. Patricia dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks,

    -« Et mince mince, mince, motivation, motivation je dois y arriver, je dois y arriver, je suis bon, je suis au top.

    -Bon mais qu’est ce qu’il y a au bout de ce tunnel? Personne ne sait, personne, pfff, c’est stressant, j’ai peur, peur, je tremble, ahhhh, non, pas le droit de me tromper.
    Je n’ai droit qu’à une seule fois, une seule vie.…

    -Qu’est ce qu’il y a après?
    -Bon, tant pis, je verrai…

    -Visualisation, visualisation, alleeeeez, alllleeeez, mince l’autre à côté il a l’air plus musclé que moi, plus agile, mince mince,

    -Allez je visualise, une piste de course, je suis le meilleur, je passe, serré mais juste, je double, je double. J’y suis presque, j’y suis, presque, attention, rester constant, et ouiiiiiiii. Yesssssss !

    -Yes…. Bon je le sens bien , je le sens bien… 

    -Mais, mais…  »

    Alphonse se sentit propulsé dans un étroit couloir, vit une lumière au bout du tunnel, se sentit éjecté dans un espace de lumière éblouissante, explosa de joie.
    Il mit toute son énergie , se laissa complètement aller, se crut arrivé à bon port.

    -« Gééééniaaaaaaalllllll  »

    Il fit un vol plané au dessus de la table du salon, et s’écrasa sur une pétale de l’orchidée qui resta choquée pendant plusieurs jours, à tel point qu’elle passa du jaune au rouge cramoisi, ce qui était exceptionnel pour une orchidée de cette espèce.

    Ca n’est pas la destination qui compte, c’est le chemin.
    Une vie de spermatozoïde comme une vie d’humains, ne se vit qu’une fois. Profitons en.

  16. françoise dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks. Tout cela parce qu’il
    a entendu parler de la pandémie du coronavirus qui se répand dans le monde. Il paraîtrait ,d’après les rumeurs qui circulent, que ce virus vient de Chine.

    Il n’en a jamais parlé à quiconque de peur d’être traité de raciste mais c’est vrai que les chinois avec leurs yeux bridés ne lui inspirent pas confiance.
    Il faut que je cesse d’avoir ces pensées négatives se morigène-t-il sachant que s’il émet des pensées positives cela influencera son subconscient qui se mettra immédiatement en action pour réunir et attirer les éléments nécessaires pour accomplir des pensées positives . C’est tout simplement la loi d’attraction qui se met à l’action dès que nous pensons.

    Allez de toute façon quand le départ va être donné il va falloir qu’il y aille, et espérer que
    l’ovule qu’il fécondera deviendra une cellule-oeuf puis un préembryon qui migrera dans l’utérus.
    Alors il n’aura plus ,arrivé à bon port, qu’à espérer ne pas être victime des lois migratoires qui ont été votées au parlement européen.
    Soudain il se demande s’il ne délire pas un peu, vu qu’ils seront un million dans le coup à vouloir prendre d’assaut l’ovule, si ovule il y a, sans quoi leur fin ne sera pas très glorieuse.
    Mais comme dit la chanson « chacun sa vie, chacun son chemin »
    ——————-

  17. Nadine de Bernardy dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac,attend le top départ dans les startings blocks.
    Il est haletant,sa flagelle frétille d’impatience.
    Ca fait cinq ans qu’il espère ce moment,cinq années de tergiversations:
    – Ah non,! pas en ce moment,je ne me sens pas prête
    – Tu rigoles ou quoi,faire un môme avec un zigomard comme toi!
    – Oui mon amour j’en meurs d’envie mais il faut que je voie avec la gynécologue.
    Et cette fois ça y est,elle est d’accord.Au troisième homme elle accepte,arrête la pilule.La voie est libre.
    Ils sont nombreux derrière qui poussent,tentent de se faufiler mais il est en tête.Les plus faibles sont refoulés.
    – Gardez vos distances.Et le masque, vous comptez le mettre quand? Z’avez pas entendu les consignes?
    Top départ.
    Ils se sont bien agités hier soir avec forces bruits habituels.
    Le portillon est ouvert,il va y aller, il se précipite quand son élan est coupé.
    Il est piétiné par un grand costaud qui l’aplati sans façon,le laissant étourdi sur le bas côté.
    Hé petit,t’as jamais entendu parler de Super Spermato? Allez les gars débarrassez moi de cet avorton.J’m’en vais aller leur faire des jumeaux à ces deux là!

  18. eleonore gottlieb dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks
    Wahoo !! j’ai trop peur, me lancer dans comme ça à toute allure et puis j’atterris où ?, si je me cogne la tête contrer un roc, hein ? on voit bien que ce n’est pas vous qui y aller franco.
    Mais non imbécile là où tu vas c’est tout doux, tu ne risques rien.
    Vous êtes sûr les gars ? Qui a déjà essayé, toi le gros derrière et toi le géant qui frétille ? Ah non bande de dégonflés vous m’envoyer au casse-pipe en rigolant.
    Une voix délicate murmure juste à côté de lui : te n’en fais pas mon petit bonhomme, ils font tous les gros bras mais j’en ai connu des plus faibles qui ont réussi à faire de grandes choses et de gros patapoufs bons à rien ! Il tourna son regard et aperçu une minuscule lumière, une séduisante luciole qui tourbillonnait légère comme une aigrette lumineuse, elle lui chuchotait des mots doux et le caressait de ses voiles ensorcelants. IL se rapproche, timide et troublé, elle susurre tendrement : j’ai une idée ! on se lance à deux c’est plus rassurant et quelle surprise à l’arrivée, j’ai entendu dire que notre voyage sera des plus magnifique, on va être choyés adorés soignés comme des princes, bercés et aimés tout le long du cheminement. Un dernier baiser pour se donner du courage main dans la main les yeux fermés un ultime soubresaut…Et vlan les voilà projetés dans l’inconnu, vers une aventure infinie…
    Et 9 mois plus tard ils se retrouvèrent émerveillés, ouvrant leurs yeux clairs, deux adorables chérubins découvrent le monde un petit frère, une petite sœur l’air ébahis bercés par des mots d’amour, enveloppés de tricots moelleux. Ils n’ont jamais regretté l’instant où ils se sont lancés dans la mystérieuse envolée, le plus grand des miracles :
    La vie.

  19. Kyoto dit :

    – Salut les gars ! Je n’ sais pas pour vous, mais moi j’ai la niaque ! J’ vais gagner !

    Personne ne l’écoute. Mais peut-être sont-ils sourds ?
    Personne ne le regarde. Mais peut-être sont-ils muets ?
    La seule certitude : ils sont tous concentrés, esprit de compétition oblige.
    Seuls les faibles meurent !

    Déstabilisé par l’indifférence de ses concurrents le niaqué, gagné par le trac, attend fébrilement le top départ dans les starting-blocks.

    Le pistolet tire son premier coup.
    Un départ techniquement parfait pour tous, sauf un, le vrai faux gagnant, qui est parti un dixième de seconde trop tard. Il sait qu’il est foutu ! Il ira pleurer son infortune chez les psys en tout genre, qui eux, feront fortune.

    Le pistolet tire un deuxième coup.
    Les autres concurrents, croyant à un faux départ, s’arrêtent net. Retour à la case départ? Comme au Jeu de l’Oie? C’est rigolo! Erreur monumentale ! Retour à la chambre noire pour destruction imminente.

    Cette nuit-là, une nuit de pleine lune, aucun ne décrocha la timbale, à savoir l’entretien exclusif avec la Victoire !

  20. Maguelonne dit :

    J’étais tranquille, bien au chaud, dans un confort douillet. Je ne demandais rien à personne.Mais qui est ce Pascal qui m’a propulsé dans des starting-blocks ? Je voudrais bien le voir à ma place ce Pascal. Et là je me bidonnerai. Parce que pour l’instant,franchement, l’heure n’est pas à la rigolade.
    Je suis au milieu d’une bande d’excités, tous sautillants, tous bondissants, chaud patate comme ils disent. Ils sont tous chaussés de leurs baskets multicolores, super amorti, super accroche, super tout ce qu’ils veulent…Flagelles au vent,ils sont tous pressés d’en découdre et ne pensent qu’à la gagne. On se croirait au départ de la Diagonale des fous.
    Je ne suis pas à ma place ici, complètement décalés, et incapable de m’adapter même si je le voulais.
    Moi je suis un contemplatif, un romantique. Je me vois très bien assis sur une branche d’arbre, enlaçant tendrement mon ovulette rondelette, et contemplant Dame Lune et les étoiles au firmament. Où alors nous serions au sommet d’une montagne suivant la route des nuages aux formes fantaisistes.
    C’est vrai quoi ! Tout va trop vite. Et la tendresse bordel ! Moi je voudrais prendre le temps de découvrir ma belle avant de zygoter furieusement dans le tunnel de Fallope. Fallope, drôle de nom pour parler d’amour.
    En attendant je suis toujours dans ces starting-blocks, je sais que je vais rater le départ et donc rater ma vie. Pascal, je ne vous dis pas merci.

  21. RENATA dit :

    Dans les rangs ça râle :
    – Arrêtez d’me coller comme ça , j’peux plus bouger ni respirer .
    – Stop ! ne poussez pas derrière !
    – J’ai trop chaud , j’étouffe ! j’me noie !
    – Allez vous faire foutre !
    – Silence !!!
    Soldats , le compte à rebours a commencé , dans moins d’une minute on s’éjecte . On se concentre sur l’objectif et on fonce . Que le meilleur gagne .
    – Chef ! chef ! j’suis sous pression là . Qu’est ce qui va spasmer ? Parce que moi j’le sens pas . J’veux rester ici . J’ai jamais eu l’esprit de compétition . Partez sans moi , moi j’garde la maison .
    – Spermato au rapport !
    Tu as reçu ton ordre d’émission . Tu es mûr pour percer , et multiplier nos rangs .
    C’est comme dans le simulateur mais en mieux : la piste sera lubrifiée et au bout tu as l’ovule sur le gâteau . Laisse toi glisser tout shuss , un petit coup de queue pour activer le mouvement et tu t’retrouveras dedans . Aie confiance . Ca va être le pied .
    Prêts ! parrrr……
    – Chef ! chef ! Non!!! c’est trop tôt , il faut s’retenir , battre en retraite , au bout du tunnel aucun accueil n’est prévu …..
    Trop tard ! c’est parti et j’suis au tapis , objectif manqué ! Pertes importantes , excitation trop forte et angle de visée trop haut .
    Prévenez les autres et rectifiez le tir .
    Je l’savais que je ne devais pas jouir ce soir !!

  22. iris79 dit :

    La tension est à son comble. Il écarquille autant que possible les yeux, se concentre un maximum sur sa vision périphérique (ne pas montrer qu’on a peur, surtout pas !).

    Le décompte a commencé, il sent arriver le climax de la tension. C’est parti !!! Croyant rester sur place il se voit propulser en avant comme si les autres le portaient. Il est entrainé dans un flot ultra rapide et ne peut faire demi-tour ni ralentir. Il est hyper crispé ce qui rend son effort douloureux. Mais où trouver de la détente là-dedans ! Il passe le premier virage et, incroyable mais vrai, ne voit plus dans son champ de vision ceux qu’il avait autoproclamé favoris sans rien connaitre d’eux, juste par le manque criant de croyance en lui. Il se met à y rêver tout à coup, puis à y croire fort à cette nouvelle énergie vitale, il jette toutes ses forces dans la bataille ! Et si c’était lui ? Hein, ça donnerait forcément quelqu’un de bien ! Après tout il sait qu’il est un bon élément, intelligent, sensible. Jusqu’ici, il passait toute son énergie à passer inaperçu au milieu de sa fratrie.

    Aujourd’hui, il décidait de ne plus culpabiliser de vouloir faire cavalier seul. Chaque portion de la course le galvanisait maintenant et le but était proche ! Il fixait son objectif en ligne de mire…Il allait y arriver, oui, oui, oui, il touchait au but !!! L’ovule était toute proche !
    Eh oui !!!! ! Il l’avait fait !!!!Il n’en revenait pas ! Personne ne voudrait le croire !!! Et puis si après tout, bien sûr que si !!! Il en avait été capable !!! Il avait même remporté la victoire. Après avoir été sonné par l’impact unique qu’aucun n’avait jamais pu décrire, il se retrouva quelques secondes en apesanteur à regarder ses camarades d’infortune de l’autre côté de la membrane. Il les vit dépités, repartir sans ménagement. Il se retourna et célébra son union comme il se devait avec l’ovule en action. Ils firent de l’excellent travail, fascinant, troublant, merveilleux, solidaire et il en arriva à la seule conclusion qui lui venait, aussi simple et criante de vérité quand la tâche fut achevée : « parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
    On retrouva ce trait de caractère chez l’enfant qui vint à naître : fier et modeste à la fois.

  23. Laurence Noyer dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac,
    attend le top départ dans les starting-blocks
    il a du ressac dans l’estomac
    et ses flageoles s’entrechoquent
    son acrosome fait du hamac
    et dans son froc ça fait flic floc
    entrainé par Aphrodisiaque
    il s’est pris tout un tas de médocs
    il est prêt à casser la baraque
    armé de son redoutable estoc
    mais sur la piste du tarmac
    son trac fait bloc dans ses breloques
    le septième ciel paradisiaque
    paraît impénétrable et loufoque
    il a peur de monter à l’attaque
    d’être moqué, de passer pour un ploc
    de se troquer en vrac, en couac
    de se disloquer, de ne pas être ad hoc
    oui enfin ! le pistolet claque
    et le décloque de sa défroque
    prêt à se battre contre la BAC*
    il bondit à sa convoc
    créera-t-il un démoniaque ?
    confondra-t-il humour et provoc ?
    sa tête subira-t-elle la traque ?
    pensera-t-il équivoque ?
    comme j’ai reçu ce coup de matraque
    me fera-t-il subir aujourd’hui l’électrochoc ?
    *Brigade Anti Criminalité

  24. Antonio dit :

    Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les starting-blocks.

    – Non, j’y vais pas !
    – Bah alors, Jeannot, tu ne vas pas te débiner maintenant, le remotive son coach, au bord du canal. Le coup de feu va partir d’un moment à l’autre.
    – Je ne peux pas, je retourne aux vestiaires.
    – Tu n’y penses pas. C’est la course de ta vie, champion. Pense à tes parents qui ont vidé leur bourse pour que tu sois là.
    – Je crois que j’ai les boules, coach…

    « Ooooh ! »

    – T’entends, mon Jeannot !

    « Ouiii ! »

    Le public qui t’appelle, c’est pour toi, mon poulain. Tu ne peux pas le décevoir, tiens le coup ! Tu ne vas pas tout foutre en l’air pour un malheureux trac. Allez respire, pense à autre chose…
    – J’ai les jambes qui flagellent…
    – Mais c’est bon ça ! Relâche-toi et respire… Ecoute le claping du public, fonds-toi dedans !

    « Ha! Ha ! Ha ! Ha ! »

    – Oui, c’est ça, respire, ça vient doucement, oui… Pense qu’à ta course, comme à l’entraînement… Oublie les autres, c’est que des glandeurs la plupart, toi t’es un champion, un vrai ! t’es né pour la gagne… Écoute, c’est imminent !

    « Hiiiiiii ! »

    Oublie tout ce qu’on t’a appris, suis ton instinct, tête la première et fonce… T’es seul au monde, mon Jeannot ! Seule la victoire sera belle, il n’y a pas de place pour les perdants. Allez, champion, c’est maintenant !

    « VIENS ! »

    Allez Jeannot !

    « HA HA HA HA ! »

    JEAN-NOT ! JEAN-NOT ! C’est bon ça, mon champion !

    « HA HA HA HA ! »

    Ouiiiiiii ! On l’a fait ! Quel pied ! Ouaiiis ! Le public exulte, t’entends ça ! Ce que tu leur as mis, ce soir, mon salaud. Je savais que t’en étais capable. Je peux te dire, maintenant, tu vas devenir quelqu’un et on parlera de toi dans le monde entier, crois-moi !

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      J’aime beaucoup votre texte Antonio. Plusieurs mots très évocateurs y sont glissé, sans rien d’égrillard

      Une question : comment faites-vous pour les tirets des dialogues apparaissent? Les miens disparaissent dès que je poste le billet

  25. Avoires dit :

    C’est extra !

  26. durand JEAN MARC dit :

    « Un spermatozoïde, gagné par le trac, attend le top départ dans les plots de départs » (thème proposé aux étudiants de troisième année en faculté oulipienne en 2020). Le passage en quatrième année garantissait le prêt à l’année d’un tabouret pour assister aux conférences ainsi qu’une préparation non culinaire à base de jambon des Ardennes et de beurre breton.

    Allez Gaston, faut pas te dégonfler, toutes ces heures d’entraînements, ça va payer. 20 centigrammes de perdus en trois mois, ça va le faire! Allez Gaston, écoute tes voix intérieures, fais nous confiance. On va tous les griller, fastoche. Regarde à ta gauche, le petit Tonio, il s’est encore bourré de pâtes, le con, il a misé sur une course de fond alors qu’aujourd’hui, c’est le sprint, la course éclair, celle où faut pas se faire coincer par la fermeture, le Grand Prix des purs sangs. Regarde le un peu, il patauge dans la sauce tomate, au départ, c’est sûr, il va déraper, se planter le nez….et faire le clown le reste de sa vie! Allez Gaston, faut y croire, non Gaston, faut plus penser à tes échecs. Le passé est trépassé, l’avenir est à venir. Et regarde à droite, Gaston, le Kamarad Feodor, il a chanté toute la nuit, il a picolé toute la nuit avec sa balalaïvodka, il est cramé d’avance.

    Le trac, comment ça le trac…mais c’est normal mon Gaston, tous les grands artistes ont le trac avant de monter sur scène, avant leur tour de piste.

    Ah non Gaston, va pas dégueuler, avec ton masque, imagine un peu. Non Gaston, non, arrête de chialer comme ça , bêtement devant tout le monde, arrête de te répandre, arrête de répéter qu’tes bon à te foutre à l’eau, que t’es bon à te vendre.
    Arrête de pomper le Grand Jacques, aussi, écris ta partition, à ta propre démesure, mot après mot, blanche après noire, croche, croche….et ne lambine pas, tu es déjà en zone rouge…et à minuit, c’est couvre-feu! La femme est peut-être l’avenir du spermatozoïde, mais elle ne va pas t’attendre éternellement à la porte du garage.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.