Affûtez votre plume pour la rentrée

plume-sergent-majorC’est l’été indien, deux bûcherons coupent des arbres dans la forêt

L’un ahanant et transpirant abondamment peste contre son travail qui n’avance pas.
L’autre abat les arbres sans un mot ni effort.

Je ne comprends pas, dit le premier, j’ai
un mal de chien à abattre ces arbres, tandis que
pour toi ça paraît facile. Comment fais-tu ?

Le second répond :

Tu rentres de vacances, as-tu pensé à affûter ta hache
avant de reprendre le travail ?

Non, j’ai oublié ! J’avais l’esprit encore à la plage.

Vous qui êtes peut-être en vacances, affûtez-vous
votre plume de temps en temps ?

Méfiez-vous, elle pourrait être rouillée à la rentrée

Pas un jour sans une ligne…

 

 

11 réponses

  1. AB dit :

    Vous qui êtes peut-être en vacances, affûtez-vous
    votre plume de temps en temps ?
    Méfiez-vous, elle pourrait être rouillée à la rentrée
    Pas un jour sans une ligne…

    Chaque jour, Albertine n’avait que faire de sa jolie robe aux précieuses étoffes, la main sur le chapeau de paille pour le retenir, elle courait, courait à perdre haleine pour être à l’heure.
    Elle arrivait essoufflée mais savait si bien le cacher; elle s’asseyait alors, à l’ombre des chênes en bordure de forêt, là, elle pouvait voir tout ce que pour rien au monde elle n’aurait manqué, toujours de la même façon, les genoux repliés, la tête en appui et tournée de leur côté, elle les regardait tous les deux, tantôt l’un, tantôt l’autre avec pour chacun un regard dévorant. Ils étaient beaux ses deux bûcherons et elle savait si bien les déranger dans leur besogne sans en avoir l’air, tissant sa toile amoureuse, c’était elle qui donnait la force tranquille du rythme de la coupe pour le plus âgé, il savait que chaque jour il avait ce regard prometteur qui l’encourageait, décuplait sa hargne à couper, il en avait besoin et il lui semblait que chacun des coups de hache portés étaient pour sa belle comme un échange amoureux lui donnant ainsi une extase imaginaire et nécessaire.
    Le second, un peu plus fragile, la beauté encore juvénile se risquait à beaucoup plus de timidité, rougissant au regard insistant d’Albertine et à son sourire si engageant que nul n’eut pût y résister, lui, n’avait pas pris le soin de bien se vêtir ce jour, semblant vivre dans l’irrégularité d’une présentation impeccable mais pour lui plaire il aurait dû car l’image qu’il semblait lui offrir ce jour-là le gênait et de ce fait, il se montrait plus maladroit dans le geste comme si la cause en venait à la lame mal affûtée de sa hache mais dans son for intérieur il savait qu’il avait failli, plusieurs fois, qu’il n’avait pas su garder ce qui aurait pu faire la différence par rapport à son compère, doser, doser méticuleusement chaque jour et cela après coup lui paraissait si simple, si au moins, mais……..
    -Il faut toujours rester sur la garde, jour après jour, penser que tout peut arriver et garder les bonnes habitudes mon gars!
    Jean se sentait chaque jour plus vainqueur, tandis que lui plus vaincu. Si au moins…..
    En effet, c’était Jean, Jean qui semblait remporter tous les suffrages cette année de 1918. La douceur de l’été indien qui s’était installé permettait tous les amours et les deux garçons savaient que bientôt, Albertine partirait de cette campagne où grâce à sa fortune, ses parents avaient pu l’installer le temps de la guerre.
    Chacun à sa manière allait reprendre d’autres habitudes, il ne s’agirait plus que de couper des arbres, bien des charges viendraient se greffer mais parmi les blessures de guerre ces trois-là savaient déjà que pour soigner celle-ci il faudrait trouver d’autres Albertine. Ne vit-on pas d’habitudes que nous rompons pour en prendre d’autres que nous rompons encore pourvu que le fil du rythme soit respecté.

    AB

  2. Beautreillis dit :

    Bel humour des abonnés (e).
    De plus en plus sympa et intéressant ce blog.

  3. Clémence dit :

    Telle Pénélope, chaque jour, je reprends mon ouvrage: dessinant, brodant, traçant les mille méandres du quotidien…

    Le soir venu, je dépose, je défais, je débrode, je détrace les mille méandres. Je repose à chaque fois l’aiguille d’un regard trop pointu.

    Je reprends, je retisse, je redessine avec d’amples mouvements, un peu de douceur, un peu de rêve et, à tire d’aile, d’autres mots écrivent une autre histoire … sans fin…

  4. Nadine de Bernardy dit :

    Deux bûcherons dans la forêt se trouvaient
    L’un avec effort les arbres coupait
    L’autre le doigt en l’air les abattait

    Comment fais-tu, dit le premier
    Pour si aisément ces chênes scier ?
    Moi je peine,je ahane,je sue tout entier

    L’autre lui répondit : mon ami
    Ta hache dois affûter je te le redis
    L’as-tu fait ce dernier mercredi ?

    Non avoue le paresseux, piqué
    Mais de ce pas je vais m’en occuper
    Dorénavant serais bien équipé

    Depuis ce jour on ouït dans la forêt
    Deux haches avec ardeur cogner
    Affûtez,affûtez et mieux vous porterez

  5. Marie Remande dit :

    Pas une ligne durant l’été pas une point pas une virgule pas un mot pas une note pas une chute pas un début pas de fin j’ai faim de repos disent mes doigts en réponse à l’injonction d’écrire de Pascal Perrat bien reçue merci pour la provo même pas cap de me taire plus fort que moi dit le stylo énervé et aiguillonné du coup malin le Pascal comme la créativité qui manque d’air ces jours ci étouffée qu’elle est par le trop plein d’obligations et les programmes qui débordent mais qui c’est ce qui a réveillé mon envie d’expression qui ne sait par où sortir qui c’est la bonne élève a répondu à l’injonction en prenant son son programme chargé le temps de quelques lignes sans queue ni tête la vie est folle tout va trop vite marre de courir marre de ces écrans qui nous rendent fous
    et pourtant cette nourriture là l’écriture si essentielle que ses sens et elle sans elle n’auraient plus d’ailes
    merci pascal de cette contrainte qui nous rappelle l’essentiel l’écriture le ciel

  6. ourcqs dit :

    C’est l’été, je n’affute pas, je secoue, j’aère mes plumes…

    Plume acérée, pour provoquer, exagérer,

    Plumes à gratter , pour déranger,

    Plume colorée, pour imaginer, rêver, poétiser

    Plume d’humour noir, anar,polar

    Plume de Bic, pour le rire, l’impertinence

    Plume de Chine pour dessins et croquis,

    Plume stylée, pour textes travaillés ou ratés,

    Plume de soie, de soi,

    Plum, plum, plum …. pour une lointaine rentrée !!!

  7. Fanny dit :

    SOUVENIRS DE RENTRÉE DE CONGÉS 😉

    C’est l’été indien, deux bûcherons coupent des arbres dans la forêt.

    L’un ahanant et transpirant abondamment peste contre son travail qui n’avance pas.

    L’autre abat les arbres sans un mot ni effort.

    – Je ne comprends pas, dit le premier, j’ai un mal de chien à abattre ces arbres, tandis que
    pour toi ça paraît facile. Comment fais-tu ?

    Le second répond :

    – Tu rentres de vacances, as-tu pensé à affûter ta hache avant de reprendre le travail ?

    – Non, j’ai oublié ! J’avais l’esprit encore à la plage et ce beau temps n’arrange rien. J’y retournerais bien surtout que j’y ai fait une rencontre des plus agréables.

    – Eh oui, c’est comme ça. Toute bonne chose a une fin. Bon, maintenant je t’explique. J’ai obtenu la section des Chaumes que l’on commencera juste avant Noël. Tu emmèneras l’élagueuse demain chez Bruno car elle a des ratées. Par la même occasion, tu iras acheter des cordes et un harnais. J’ai mis à jour tout le fichier clients, c’était un vrai foutoir là-dedans. J’ai passé plusieurs soirées à répondre à des appels d’offre, j’ai serré les prix au maximum. Aujourd’hui, on doit absolument finir ici car demain on commence la parcelle municipale. Tu sais qu’on doit respecter les délais, sinon gare aux indemnités de retard. J’ai reçu le comptable qui m’a fait tout un speech sur nos marges qui ne sont pas bonnes. Il m’a dit que si ça continue à ce rythme dans six mois, on met la clé sous la porte… Qu’est-ce que tu fais ?

    – Je me casse. Il me reste encore trois semaines de congés à prendre.

    Bonnes vacances à tous. Fanny

  8. François Nugues dit :

    150715 Plume

    Comme un rythme lent, mon pied anime la meule à eau. La plume de paon s’affute en un long biseau prometteur. Mon esprit vagabonde de prairies en plages inondées de soleil, de meurtres en poésie, de cuisine en ascèse ; un coup de tonnerre fait déraper la plume, ma main droite passe à la meule, l’index est aussitôt sculpté comme la plume Sergent Major de mon enfance déjà lointaine ! Dans sa poupée de sparadrap, ma main n’écrira plus de l’été m’a prévenu l’infirmière des urgences locales ! Et mon clavier est resté se reposer dans mon bureau de ville ! Tout va rouiller !
    Ça, je l’ai confié au vent d’été, j’espère que vous le recevrez !!!

  9. Durand Jean Marc dit :

    De retour de courtes vacances en forêt exotique,ça

    bûchait rond pour cet homme de l’arbre. Futé, sous

    la futaie il avait affûté son outil avant de le

    ranger dans son sac à dos.

    Mais pourquoi l’empêcha t’on de monter dans

    l’avion ??

    PS: Attention Pascal, inviter les gens à user de

    produits stupéfiants est tout à fait répréhensible.

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