Exercire inédit d’écriture créative 271
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à Paris.
Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands.
Poème de l’artichaut, pour l’un, du poireau ou de la ciboulette, pour l’autre.
Un matin, se présenta un marchand de… (à vous de décider) qui n’avait aucun poème a réciter et conséquemment peu de clients.
Alors il improvisa… (à vous d’inventer ce poème)
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à Paris.
Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands.
Poème de l’artichaut, pour l’un, du poireau ou de la ciboulette, pour l’autre.
Un matin, se présenta un marchand de sel qui n’avait aucun poème à réciter et conséquemment peu de clients. Il posa sa brouette en bois, respira et ferma les yeux.
C’est alors qu’il improvisa :
« – Oyez, Oyez braves gens !
Je n’ai ni blé, ni oseille à vous proposer,
Simplement quelques particules salées !
Rien d’aussi beau qu’un artichaut,
Ou d’aussi affriolant qu’un poireau.
Je ne peux non plus vous offrir l’ivresse d’un tonneau,
Ou encore le prestige gourmand d’un gâteau…
Cependant, mon beau, ma belle,
Vous éviterez-je la gabelle ?
Et je vous offre dans une coupelle,
De quoi affoler vos gamelles !
Relever d’une pointe de sel,
Toutes vos écuelles !
Mais ce que je vous permet,
Aussi en évitant les pamphlets,
C’est d’ajouter votre grain de sel,
Sans risquer la Bastille par vos libelles.
Alors laissez-vous tenter,
Oubliez critiques et mauvaises idées
Pour un instant de liberté,
Achetez ce secret salé ! »
Un jour au Bois Joli
un marchand en guenilles
ses paniers bien remplis
se rendait à la ville.
Quelques pas devant lui
son ânon trottinait
vaillant malgré la pluie
des lourds paniers chargé
Il espérait en ville
se faire un peu d’argent
car sa condition vile
le rendait indigent.
A coup sûr obtiendrait
le meilleur rendement
de tous ces légumes frais
et beaux fruits abondants.
Il espérait monter
bel étal en la place
du marché renommé
de la ville d’Arras.
Vanterait ses produits :
Salades bien pommées,
rouges pommes d’Api,
céleris frais coupés,
poireaux au vert tendre
et choux fleurs bien fleuris,
et marrons sous la cendre
en cornets, juste cuits,
les poires bien juteuses
et les choux bien feuillus,
les patates rugueuses,
les concombres biscornus,
les carottes effanées,
les radis roses et blancs,
courge feu en quartiers,
pissenlits aux mile dents…
De tous ces produits frais
l’homme se réjouissait,
se mit à gambader
sur le chemin mouillé.
Assurément ce soir
il serait riche et fier,
fêterait sa victoire
d’un litron de bonne bière.
Bonjour.
Que de beautés et de poésies dans vos écrits…chapeau bas,Mesdames et Messieurs.
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à Paris.
Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands.
Poème de l’artichaut, pour l’un, du poireau ou de la ciboulette, pour l’autre.
Un matin, se présenta un marchand de bonne humeur qui n’avait aucun poème à réciter et conséquemment peu de clients.
Alors il improvisa…
« Dames, Damoiseaux, venez, approchez, n’ayez crainte!
Pas d’entourloupe, pas de tromperie, ni de feinte.
Soyez les brebis, laissez-moi être votre marcaire !
Je serai votre guide, votre berger ! Genoux à terre,
La main au cœur, je vais vous donner,
Ce que personne n’aura l’audace de vous céder !
Ce qui germera et fera autour de vous
Pousser les rayons de soleil un peu partout !
Car je vous le dis bien fort : c’est la bonne humeur le secret !
C’est elle qui vous fera oublier tous les méfaits
Que peuvent avoir la nostalgie, les regrets !
Point d’écus, point d’or en échange, car voyez-vous
En salaire je ne demande ma foi pas beaucoup.
Votre sourire est le plus beau des présents,
S’il se fait tarder je l’attendrai patiemment.
Car Dieu sait qu’il est précieux ce moment,
Où comblés de bonheur vous prendrez votre élan
Pour à votre tour devenir le berger,
Et moi votre brebis, la boucle est bouclée ! »
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à Paris.
Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands. Poème de l’artichaut pour l’un, du poireau ou de la ciboulette pour l’autre. Un matin se présenta un marchand de rêves qui n’avait aucun poème à réciter et conséquemment peu de clients. Alors il improvisa…
Mes amis, vous écoutez les roucoulades Des marchands de navets et de salades. Ils parlent fort bien de faire des festins Mais de votre esprit, ils n’en disent rien. Je suis le marchand des idées défendues, Les rêves d’ailleurs sont mieux que la laitue. Pour certains, il vaut mieux se remplir la panse Alors que je vous propose de faire bombance En matière d’espérance et de folie. Braves gens arrachez tous de votre esprit Les racines qui gardent votre âme indolente. Que poussent désirs, évasions attrayantes Fraîches pensées et joie de renouveau. N’ayez point de peurs et de craintes d’un bourreau Sachez croquer idées nouvelles avec feu Et venez tous avec moi rêver un peu…
Bravo !
Je prends la carte de fidélité !!!
Ce marchand est un guetteur de rêves !!
Merci pour votre commentaire
Le texte était amusant à faire.
Bonne journée
Joli texte, à la fois simple et raffiné …
Votre remarque est encourageante ; Grand merci à vous.
J’adhère aussi ! Vive le rêve !
Peut-être devrions nous lancer le club des rêves intacts…
Merci Pascal
Un matin, François-Marie Arouet, dit Voltaire, se présenta sur le marché et improvisa un poème. Il n’avait pas de légumes à vendre, juste son bel esprit à partager:
Ce qu’il faut pour être heureux
Il faut penser, sans quoi l’homme devient
Malgré son âme un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est qui vous soutient
Sans rien aimer, il est triste d’être homme
Il faut avoir, douce société
De gens savants, instruits, sans suffisance
Et de plaisirs, grande variété
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.
Il faut avoir un ami qu’en tout temps
Pour son bonheur on écoute, on consulte
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands
Il faut, le soir, un souper délectable
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre il faut sortir de table !
Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore
Le caresser, s’endormir dans ses bras
Et le matin, recommencer encore…
Alors il improvisa. Il empoigna fermement une banane. La brandit comme un micro. Et déclama la poésie du régime. Nouveau régime Mesdames ! Empoignez ma banane Mesdemoiselles ! Remplacez les tâches ménagères par la rage ménagère. Jetez le voile Rachida, découvrez vos épaules Farida ! Bananes aux points clamez la chanson de la banane, symbole de la femme libre. Le régime de bananes c est l hymne à la liberté féminine. Une banane c est intelligent comme vous Madame. Une peau protectrice, une chair onctueuse. Elle est riche, nourrissante et délicieuse comme vos bouches.
Au dèbur de sa chansonnette, 1 ou 2 grands-mères osaient s approcher en souriant.
Puis une grappe de nanas gourmandes, alléchées par les promesses du marchand, empoignèrent les régimes. Et croquèrent les fruits prometteurs. Vite, un groupe de ménagères formèrent un attroupement de femmes avides de changements. Les voiles volèrent, les caddies dociles furent jetés au feu.
Les unes achetèrent, les autres pelèrent, les suivantes écrasèrent la bonne chair sous leurs dents prêtes à la révolution.
Aux armes citoyennes !
Un marchand de quatre saisons
De tous connaissait les prénoms.
Cette litanie inventa,
Là, in petto et sur le tas !
« Remplissez votre saladier.
Aux légumes il est dédié.
Il a la forme de tercets… »
Mais l’exception s’y est glissée !
« Geneviève, écosse des Fèves !
Tu dois t’y atteler sans trêve.
Ton Minestrone ainsi s’achève…
Ce qui t’agrée, toi, Bernard,
Sans simagrées, c’est le canard,
Six magrets et des Epinards.
Agathe, adore les Tomates !
Leur forme et leur couleur t’épatent
Et leur saveur surtout te gâte.
L’Endive est votre légume, Yves
Et d’Eve, c’est la friandise
Croquante, agaçant les gencives.
Charlotte, apprécie l’Echalote
Cuisinée avec de la lotte
En ragout ou en gibelotte !
Si tes Scaroles, Miss Carole
Ne vont pas à la casserole !
C’est que là, ce n’est pas leur rôle.
Tes Courgettes, Héliette,
Au marché, tu te les achètes.
Tant y en a, certains les jettent !
Sergine, aime mes Aubergines !
En Moussaka, tu les cuisines,
Ou en caviar, avec du Gin !
Elisabeth, mange des Bettes
Dont les côtes ou les côtelettes
En gratin te feront la fête.
Lucho, amateur d’Artichauts
Mange-les froid, mange-les chaud,
Car de cela, bien peu te chaut !
Tu en feras du Gaspacho !
Oignon, – ognon ? – bon compagnon
Pour les filles ou pour les garçons,
Offrira la même chanson…
La Laitue est têtue. L’es-tu ?
Elle veut régaler et tu
La sers quand elle est bien battue !
Maddy, suçote des Radis !
Tu chuchoteras, on m’a dit,
Qu’il désenlaidit les ladies.
Hercule, mange des Poireaux !
En tourte, en soupe, à l’apéro.
C’est le légume des héros.
Serge, quand tu manges une asperge,
C’est comme si brûlait un cierge
Dont l’église serait l’auberge.
Voilà, j’ai achevé ces vers
En l’honneur des légumes verts
– Omettant les Haricots verts ! –
Légumes blancs, je persévère !
Violets, ne soyez pas sévères !
Les rouges aussi ont fait l’affaire !
C’est ma galerie printanière… »
En mille sept cent et dix sept,
A Paris, on entendit cette
Légumière litanie
Grâce à Perrat, je le parie !
Mesdames approchez, écoutez-moi,
j’ai un message pour l’une d’entre vous
je n’ai rien à vous offrir à première vue
voyez mes légumes ne sont plus de la première fraîcheur,
moi-même je ne suis plus de la première jeunesse
mais j’ai su garder dans la poitrine
un cœur d’artichaut
Je suis prêt à l’offrir, je dis bien à l’offrir gratuitement à celle qui le voudra
une nouvelle vie commencera pour elle, faite de partage
vous deviendrez vous aussi généreuse, ce sera votre deuxième nature , on vous aimera
il est à vous
vous ne rencontrerez aucune monotonie
vous aimerez cette vie j’en suis sûr
et vous aussi pourrez avoir un cœur d’artichaut
pour nous deux la vie sera riche de rencontres, d’amours partagés
n’est-ce-pas ce que le meilleur des hommes peut offrir à une femme
mais aucune femme n’approcha de son étal
Lassé il partit en laissant sa marchandise sur place
la clientèle s’approcha et au bout de peu temps
il ne resta plus aucun légume, aucun fruit, à part un artichaut
On ne le revit plus jamais sur le marché vendre des légumes et fruits
Mais en l’an de grâce 1718, certaines de ses anciennes clientes
le rencontrèrent sur les quais de la Seine
donnant le bras à une très jolie femme, très élégante ;
lui aussi portait beau .
Son cœur d’artichaut avait donc trouvé preneuse…..
Il avait su y faire notre marchand de quatre-saisons.
Mais avait-il jamais été marchand de quatre-saisons
Oyé oyé bonnes gens,
Gens d’ici et gens d’ailleurs
De mes carottes n’ayez point peur.
Des pépites de bonheur
Trésors de saveurs
Palettes de couleurs
Explosions de saveurs
Oyé oyé bonnes gens
Gens d’ici et gens d’Archane
Venez découvrir leurs fanes
Leurs cheveux au bout du crâne
N’est pas à donner aux ânes
Dans la soupe gentes dames
Vous cuisinerez ces fanes
Oyé oyé bonnes gens
Gens d’ici et gens des bords
Venez dont découvrir leurs corps
Enrubannés dans leur décor
A la peau fine qu’on ignore
Qui attend qu’on le picore
Orangée comme on l’adore
Oyé oyé bonnes gens
Gens d’ici, gens de Paris
Venez y croquer dedans
En acheter en me quittant
Vous régaler en cuisinant
Mes carottes de Mesnilmontant
C’était au marché de l’an de grâce 1717 à Paris.
Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands.
Poème de l’artichaut pour l’un,du poireau ou de la ciboulette pour l’autre.
Un matin se présenta un marchand d’oublies qui n’avait aucun poème à réciter et conséquemment,peu de clients.Il tenta d’improviser et fut tout d’abord un peu marri, car aucune rime ne lui venait à l’esprit. Pas d’inspiration pour sa marchandise.
Il commença par écouter ses concurrents pour trouver un peu d’inspiration,mais aussitôt ouïe,aussitôt déçu par la platitude de leurs vers de mirliton:
Voyez mes artichauts
Comme ils sont ronds,comme ils sont beaux
De Bretagne tout droit ils viennent
Achetez,achetez,c’est dix liards le douzaine
Désappointé,il se gratta le tête et ouvrit ses paniers,une odeur sucrée monta à ses narines.Les oublies,soigneusement rangées, avec les marques laissées par le moule, étaient à point,dorées,légères et de forme régulière,laissaient imaginer leur croquant si subtile.
Il installa ses tréteaux, posa la planche dessus,tandis que résonnait un autre poème potager: :
Pour vous ma belle ciboulette
A parfumer vos assiette elle est prête
Dans la salade,dans les pâtés
Vous ne pourrez vous en passer
Ciel! de pire en pire se disait le vendeur d’oublies,mais malgré tout, il devait admettre que ce bagou rimé attirait le chaland.
Il commença à sortir délicatement sa marchandise,tentant de composer dans sa tête un quatrain,une ode,quelque chose ,enfin.Et tout à coup ,à la vue de ces rectangles plats et réguliers lui vint une idée abracadabrante.
Il se mit à les disposer avec soin en équilibre ,à les poser les uns sur les autres selon un angle bien précis,montant ainsi les fragiles étages d’une élégante construction.
Les badauds ne tardèrent pas à s’arrêter devant son étal pour admirer son travail,émerveillés par l’originalité de cette architecture aérienne.Les uns et les autres achetèrent des oublies afin de reproduire chez eux ce qu’ils avaient vu au marché, pour épater leur entourage.
Ce jour là, le brave homme vendit tout son stock en un temps record,au grand dam des autres commerçants Il pu repartir les poches pleines et le coeur léger.
Kurt, qui venait de la France de l’extérieur, ne connaissait pas cette pratique.
Tant pis, se dit-il. Au risque de faire chou blanc, je me lance.
J’ai des choux de toutes les couleurs
Pour tous les jours, toutes les humeurs
Verts, rouges, blancs
Ils sont craquants
Larges feuilles au cœur tendre
Venez, regardez, laissez vous surprendre
Du traditionnel, des valeurs sûres
Du chou à soupe ou à garbure
Du chou bien de chez vous
Mais… aussi, accrochez-vous
Pour les aventuriers, les exotiques
Les fines bouches, les excentriques
J’ai des choux de tous les pays
De Bruxelles, de Chine, d’Italie
Le petit Romanesco
C’est tout nouveau
Et le bouquet, la divine saveur :
Le chou-fleur !
Pour vos grillades, volailles, charcuterie
potées, jarrets et compagnie
Donnez libre cours à vos envies
Chouchoutez-vous la vie !
Contre toute attente, les ménagères, attirées par la nouveauté, l’accent ou que sais-je encore, s’agglutinèrent autour du chariot jusqu’à tard dans la matinée. Kurt allait faire son beurre.
Le lendemain, Kurt avait son portrait dans la feuille de chou locale, et le crieur public déclama : « un miracle, du jamais vu. Des choux venus du monde entier. Sur votre marché, ne manquez pas le chariot Kurt Schu.*, première allée à droite après les blettes de Toinette.
* Prononcé Courtechoux. Au grand désespoir de Kurt, personne ne se risqua jamais à prononcer son nom entier. Mais cela ne l’empêcha pas de faire chou gras, bien au contraire.
©Sylvie Wojcik
C’était au marché, …
Il se souvenait de l’an de grâce 1717….
Paris, ses fastes et ses fêtes
Paris, ses frasques et ses flèches
Le peuple n’avait rien compris
Mais lui, sous sa cape riait
Ses poèmes agrumes criés
Par maintes voix acidulées
Fortes d’attirer le chalands
Mes artichauts, rois de l’étal
Dont toutes les feuilles s’effeuillent
Volez au vent, tels les jupons
Frivoles, divinement fleuris
Prenez, coeurs d’artichauts d’ici
Ou coeurs d’artichauts du Berry
….
La suite, osée et hardie
Dans le brouhaha se perdit
Mais lui, sous sa cape riait…
Mes poireaux,verts et blancs, vaillants
En rangs d’oignons tels les soldats
Les soldats du grand roi de France
Poireaux à tête blanche, altière
Poireaux au panache piquant
Géant régent ou d’Orléans
Prenez, poireaux d’ici
Ou poireaux de Paris
….
La suite, osée et hardie
Dans le brouhaha se perdit
Mais lui, sous sa cape, riait
Artichauts, poireaux, ciboulette
Sur les étals faisaient la fête
Les marchands criaient à tue-tête
Pamphlets, nul ne les soupçonnait
Mais lui, sous sa cape riait….
Un jour incertain, au marché
Tout de noir vêtu arriva
Un homme à figure austère
Sur son étal tendu de soie
Gants de peaux fines étala
Peaux douces pour mains délicates
Peaux aiment
Poèmes…
Nul ne s’attarda…
Un jour incertain, au marché
Dans les doigts des gants de peau fine
Glissa, sur papier, quelques rimes
Vers satiriques, pamphlets tragiques
Vite, renommée fut faite
De partout la foule accourait
De confidence en confidence
Pris par l’ambiance il se confia
Celui qu’il croyait son ami
Lettre de cachet rédigea
A la Bastille l’y emmena
En l’an de grâce 1717
Onze mois y séjourna
A sa sortie de l’au delà
Une grande sagesse l’interpella
Pour rompre avec un lourd passé
De patronyme il faut changer
Du banal FMArouet
Tel un phénix surgit des cendres
S’envola vers la liberté
Volare, voltare
Ainsi naquit Voltaire
© Clémence
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à Paris. Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands.
Poème de l’artichaut, pour l’un, du poireau ou de la ciboulette ,pour l’autre et Toinette ventait quand à elle ses belles blettes.
» Allez, allez, par ici les belles blettes de Toinette! Elles sont fraîche et avec un peu de crème fraîche elles raviront et gonfleront votre petit bedon,
allez! Mes blettes du matin cueilli à la rosée de mai aiguiseront votre appétit et feront chanté vos gosiers,
les grands et les petits gouailleront votre bonne idée d’avoir acheter sur le p’tit marché les belles bettes de Toinette,
venez donc, elles ne seront pas pour tous le monde! »
La vigueur de Toinette faisait de l’ombre à Gaston et à ses poireaux, le pauvre avait beau beuglé,
Toinette s’égosillée de plus belle… C’était la fête au p’tit marché.
Ah! ce que la vie semblait belle, quand habillée de rose et de prune,le p’tit tablier de Toinette vibrée de passion
pour ses belles bettes. Ils furent nombreux ce jour là à s’extasiés sur les belles bettes de Toinette.
Et pas que sur ces bettes d’ailleurs, car les prunelles de Toinette étaient réputées sur le p’tit marché.
Le soleil affichait 17 heures au cadran
Et en ce samedi, personne à l’étalage
Même pas le sieur Durand
Et ses paniers de crabes
Puisque c’est ainsi je m’installe
Et en cet an de grâce (matinée)
Je prends vite ma place
Et vous loue mes salades
Je voulais prendre le chou
Mais en 1717
Avec toutes ces disettes
Y en avait pas beaucoup
Petit coup d’œil autour
Mes voisins maraîchers
Commencent à s’installer
Et débitent leur discours
Moi ; rien à réciter !
Il faut improviser :
Damoiseau, gente dame
Il faut pour la salade,
composer, agencer,
combiner, mélanger
Laitues ou chicorées
Endives ou bien frisées…
Cresson de batavia !
Ce n’est pas avec ça
Que je vais m’enrichir
Il me faut repartir
Déjà sur le cadran,
le soleil remballe
Je prends la clé des champs
Et j’arrête les salades
Venez, venez, messires du caniveau, venez gentes dames palpitantes de l’oiseau, venez, venez les damoiselles et vous les dames-oiseaux!
Venez, venez à moi clients bienvenants, vous les cahutés du quotidien, venez goûster à mes racines.
Prenez en une rondelle entre vos doigts fourbus, croquez à bons chicots dans ce jus fleumatique.
Tous mes plants viennent du bassin méditerranéen, là où les peuples savent encore tremper leur séant dans le vague remous de la paresse.
Mordez y Monsieur… n’hésitez point. Cette doulce tiédeur vous rafraîchira du labeur que vous traînez sur vos reins. Oui, Monsieur, rien qu’à vous voir claudiquer, je devine votre métier. Monsieur charrie du tonneau….n’est-ce pas…n’est-ce pas…eh oui…MONSIEUR charrie bien du tonneau!
Et l’on doit bien vous charrier à vous voir ainsi brimbaler la boisson de leur richeté.
Achetez, achetez….ma racine est frivole. Elle se plante sur un tout petit coin de terre et ne vous donnera que des petits qui grandiront!
Oui gente dame…goûstez, goûstez, délectez-vous de cet onguent de l’alangui. Prenez vostre temps. Mâchez bien votre droit à la négligence. Vous y trouverez un nouvel optimisme, l’indolence du jour passé comme une fleur et l’oubli du tracas, celui à venir.
Alors qu’en pensez-vous….efficace, non ? Pardon….pardon…de quelle plante s’agit-il… ah Madame….les secrets comme les chaleurs se doivent d’être éventé.
Dans le creux de l’oreille, je vous le confie, sans autres sucreries…
Il s’agit de racine de nonchalance!
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à paris. Tous les maraichers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands.
Poème de l’artichaut pour l’un, poème du poireau ou de la ciboulette pour l’autre.
Un matin il se présenta un marchand de kiwi qui n’avait aucun poème à réciter et conséquemment peu de client. Alors il improvisa.
J’me présente je m’appelle Henri
J’voudrai bien vendre mes kiwis
A vous toutes, jolies demoiselles
Car ils ont des pouvoirs charnels
Rien que des mots encore des mots
Les mêmes mots
Tu es un parjure
Mais non je vous le jure
La cloche a sonné
La rue est à nous
Venez les gouter
Vous tomberez à genou
Vous permettez Monsieur
Que j’empreinte votre fille
Qu’elle goute en espadrille
Elle en montera aux cieux
Ce lundi au soleil
Venez plutôt manger mes groseilles
Je ne te fais pas d’ombre
Elles sont venues en nombre
Allons enfants de la patrie
Ne vous querellez pas
De la groseille ou du kiwi
Elles n’en reviendront pas
Capri c’est fini
C’était la ville de mon premier marché
Aujourd’hui à Paris
Elles en sont toutes chavirées
Futée votre idée et bien réalisée! Cela m’a fait rire et sourire. C’est bien pour débuter le week-end.
Amicalement.
merci beaucoup ravi de vous avoir fait sourire
Belle salade de fruits
C’était au marché, en l’an de grâce 1717, à Paris. Tous les maraîchers déclamaient un poème agrume pour attirer les chalands. Poème de l’artichaut, pour l’un, du poireau ou de la ciboulette, pour l’autre.
Un matin, se présenta un marchand bien curieux qui n’avait aucun poème a réciter et conséquemment peu de clients. Alors il improvisa…
Olà manants, sieurs et seigneuries
Venez déguster mes fines sucreries
Par votre serviteur bien nommés « sourires »
Un délice en bouche rien qu’à les dire
Doucettement, ils fondent sous la langue
Libérant leurs parfums fraise, abricot, mangue
A peine avez-vous le premier croqué
Que déjà vous vous hâtez
D’en savourer un deuxième
Puis aussitôt, sans hésiter, le troisième
Jusqu’à bâfrer tout le paquet
C’est que vous êtes fins gourmets
Et mes sourires sont si craquants
Ne résistez pas : offrez-en à votre amant
Ne soyez pas avaricieux
A vous aussi, les moches, les vieux,
Mes sourires redonneront l’envie
Des plaisirs et le goût de la vie
Deux sous pour une poignée de sourires
Combien en voulez-vous, Messire ?…
Bon week-end, Christine
J’en veux bien tout un paquet