763e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Branle-bas à l’OMS. Un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couple et les familles, mais pas seulement…
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– Madame la Juge, à aucun moment nous n’avons pensé porter préjudice à qui que ce soit. Nous comptons des millions de followers et vous voyez bien dans nos dossiers que depuis le début de notre activité, ce ne sont que des témoignages de satisfaction. Certes, nous sommes coupables d’avoir pris le mot « détachant » au pied de la lettre, comme son emballage le laisse supposer.
– Vous n’essayez pas les produits avant de les proposer à vos followers comme vous dites ?
– Si, évidemment.
– Alors ?
– C’est bien là le problème. Aucune de nous trois n’a eu de manifestation bizarre. En fait, nous n’avons pas de famille. Nous sommes orphelines. Nous nous sommes connues à la DASS et ados, nous avions fait le serment de prendre notre revanche sur la vie dès que nous serions en âge de nous débrouiller seules.
– Oui, j’ai vérifié tout cela. De plus à la DASS vous étiez reconnues pour être des enfants faciles, bonnes élèves en classe, curieuses de tout.
– Notre but était de rendre la vie plus facile comme l’indiquait ce produit. Je voulais ajouter : dès réception des premiers avis alarmants, nous avons immédiatement averti nos abonnés des préjudices créés dans les familles par ce présumé détachant. Nous sommes conscientes de cette catastrophe involontaire.
Si je peux me permettre Madame la Juge, je me demande si le fabricant de ce produit n’est pas à incriminer. Il vend un article extrêmement dangereux.
– C’est un fait. Je vais ordonner une enquête.
J’avoue que je ne peux pas vous accuser d’avoir conseillé quelque chose sans vous être assurées qu’il était sans danger. Néanmoins il y a eu des conséquences graves dont vous êtes à l’origine.
– Nous ne cherchons pas à minimiser notre implication dans cette fâcheuse affaire bien que nous ayons agi de bonne foi. Il est clair que nous ne pouvions imaginer qu’un détachant ait un effet secondaire, de plus sur les relations humaines. Les retours des gens nous ont bouleversés. Des familles déchirées, des enfants qui ne parlent plus à leurs parents, des futurs mariés qui se séparent au dernier moment et bien d’autres catastrophes.
– Et qu’avez-vous a fait ?
– Comme nous vous l’avons dit, nous avons immédiatement mis une alerte prévenant du danger de ce produit. Nos alertes sont très visibles, impossible de les manquer. Nous avons aussi prévenu le fabricant qui ne nous a pas répondu.
– Vous semblez sincères dans votre volonté d’aider. Des vies ont été affectées. Que comptez-vous faire pour réparer les dommages ?
– Tout d’abord, collaborer avec la police et ensuite s’occuper de faire interdire ce soi-disant détachant.
– Bien, je prends en compte votre bonne volonté. Je vais réfléchir à la suite à donner à cette affaire.
– Merci Madame la Juge.
L’audience est levée.
Dehors les trois jeunes filles poussent un soupir de soulagement, néanmoins elles savant que cette histoire est loin d’être finie. Elles sont prêtes à se battre pour elles-mêmes et pour ceux qui les suivent.
Sur ce, elles vont quand même prendre une petite coupe au bar du coin !
Le très sérieux journal Le Monde se fait aujourd’hui l’écho d’un phénomène inquiétant qui pourrait bien avoir des conséquences sur la société tout entière.
Un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages.
Au début, cela prêtait à rire : les bretelles ont systématiquement lâché les pantalons.
Puis l’impact a été plus sérieux : les chiens attachés se sont mis à divaguer, les cadres accrochés aux murs se sont brisés sur le sol, les perles des colliers ont roulé jusque dans les caniveaux…
Jusque là les effets étaient sporadiques et localisés. L’inquiétude a commencé à grandir quand les lettres des mots ont fait cavalier seul, détruisant peu à peu tout espoir de communication et de compréhension. Le gouvernement a alors saisi le Ministère de la Culture.
Des accidents se sont multipliés : des remorques et caravanes ont dissocié leur trajectoire de celle du véhicule tracteur. Des bateaux ont largué leurs amarres et plusieurs presqu’iles sont devenues des iles.
On a commencé à parler de ravages quand nombre de couples et de familles ont explosé et que les comptables et chefs d’entreprise se sont détachés des résultats financiers de leur activité.
Pour l’instant le corps humain semble résister. L’OMS est cependant en alerte depuis plusieurs mois. Il semble que le produit change le comportement des humains. Une dérive est redoutée. Une nouvelle pathologie psychiatrique serait-elle en émergence ?
Pour l’heure, il est clair que les consommateurs se détachent de leurs addictions d’achat, de leur attachement à leur image et à leur standing. L’aura des influenceurs perd d’ailleurs de sa superbe. Un comité interministériel a été créé. Un groupe de psychologues et sociologues réfléchit aussi à cette évolution avec beaucoup d’intérêt.
Un nouveau monde serait-il en création ?
Mimi était à bout. Son chéri s’occupait d’elle, oui, mais un peu trop, et mal. Du soir au matin il la coinçait dans tous les coins et recoins de l’appartement. Il bâclait sa petite affaire en cinq minutes. Se reculottait en disant « alors, heureuse », et se gardait bien d’attendre la réponse. C’était comme ça au moins dix fois par jour. Plus la nuit ! Mimi fatiguait. Cela contrariait ses projets. Elle supportait de moins en moins la frénésie de son lapin de mari.
Un jour, sur le réseau social Cracrac, elle découvrit un post qui fit tilt. Une influenceuse vantait les mérites d’un spécial détachant. L’OMS s’affolait et craignait que cela fit des ravages dans les couples et les familles, et peut-être pire encore.
Faisant fi de ces mises en garde, Mimi commanda le produit qui était censé vous détacher de toutes les envies toxiques : toujours faire plus, plus beau, plus grand, plus fort, plus loin…
Il fallait frotter une noisette de crème sur le thorax coté cœur, et une noisette sur le front. Ce qu’elle fit sur son homme. Et pour être sûre de l’efficacité, elle renouvela trois fois l’opération.
L’amoureux lapin se calma rapidement. Il contemplait Mimi d’un regard énamouré mais ne la touchait plus.
Très mécontente Mimi téléphona à l’influenceuse, énonça ses doléances et réclama l’antidote.
– Mais ça n’existe pas, répondit l’inflenceuse. Je vais vous poser une question. Ne vous froissez pas. Je ne veux pas être indiscrète et surtout je ne vous juge pas. Avez vous un amant ? – Ben oui. – ——— Plusieurs ? – – – Mes voisins. – Oh ! – Ça fait peut-être beaucoup ? – L’immeuble – L’immeuble n’est pas grand, seulement trois étages.
– Votre mari n’a plus le besoin de faire plus que vos amants, il n’a plus de stimulis et comme vous avez triplé la dose, il doit ressentir une certaine empathie pour eux. Je vous conseille de donner congé à vos amants. Votre mari ainsi libéré retrouvera son envie de vous. Vous verrez, ce sera mieux qu’avant.
– Un seul homme, je n’ai pas l’habitude ! J’ai peur pour mon équilibre mental. Non, non, c’est l’antidote qu’il me faut.
C’est le bazar dans la fin du texte!!
C’est un vrai feu d’artifice ce texte réjouissant Maguelonne !:-)
Jeudi 5 Juin, 15h
Je retrouve comme chaque semaine mes copines au café du Théâtre. Elles sont en effervescence. Depuis ce matin, une info tourne en boucle sur les radios et les télés : l’OMS a lancé une alerte à propos d’un détachant
– D’un … quoi ?
– Un détachant, vendu dans le monde entier, par deux mystérieuses influenceuses. Il cause des ravages dans les couples, les familles et pas que…
– Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Un détachant cause des ravages à l’échelle mondiale ? Une intoxication planétaire ? Les gens meurent ?
– Non, non, pas du tout ! Apparemment, ce produit n’est pas dangereux pour la santé, mais il induit d’étranges comportements chez les personnes..
– Mais quels comportements ?
– Eh bien en fait, les gens se détachent…
– … ?
– Oui, ils se détachent de leurs proches, les couples les plus unis se séparent soudainement, les parents abandonnent leurs enfants, les enfants fuient leurs parents, les familles se délitent…
– Enfin bon, ce sont des choses qui arrivent tous les jours, sans qu’on incrimine un quelconque produit…
– Non, mais là, ça arrive d’un seul coup, presque contre la volonté des gens. Et ce serait peut-être contagieux !
Tout cela me semble très bizarre. Bon, pas de panique, les filles exagèrent toujours.
Je vais m’informer…
Vendredi 6 Juin
Eh bien non, elles n’ont pas exagéré (pour une fois). Dans tous les pays, sur tous les continents, le détachant fait des ravages. Les liens entre les humains sont rompus. Plus de couple, plus de famille, plus d’amis, plus de collègues ; d’ailleurs, plus personne ne travaille. Chacun part vivre sa vie au gré de ses envies. Les gouvernements sont complètement impuissants, même les pires dictateurs n’arrivent pas à endiguer le Big Détachement. C’est une véritable pandémie !
Dimanche 8 Juin
Impressionnant ! Les villes sont désertées ! Tout le monde est parti vivre seul, en montagne, au fond des forêts, dans les déserts, au milieu de l’Antartique !
Pour ma part, vivant seule dans une maison isolée, je suis restée chez moi. Ma seule activité est d’aller récupérer çà et là de la nourriture. Le reste du temps, je me balade, en évitant de croiser mes semblables. Mon chat et mon chien sont avec moi ; j’apprécie leur compagnie. Apparemment, le Détachant n’agit pas sur les relations avec les animaux familiers. Par contre, quelque chose me dérange ; je n’arrive plus à lire. Tous les romans me tombent des mains…
Des jours ( des semaines?) plus tard
C’est compliqué, je n’arrive plus à manger tous les jours . J’ai quitté la maison, elle attirait trop les convoitises, et les bipèdes humains peuvent être violents. Je change de gîte chaque jour, c’est plus prudent…
Décembre 2028
Bienvenue sur nos réseaux sociaux, enfin restaurés. L’OMS vient de déclarer la fin du Grand Détachement . Cela fait à présent 1 an que les effets du produit qui a contaminé toute l’humanité ont commencé à se dissiper, pour finir par disparaître complètement . Nous sommes revenus chez nous, nous avons retrouvé nos proches, nous allons créer un monde nouveau, où régneront l’Amour et la Paix !
Quant aux démoniaques influenceuses qui avaient répandu le funeste détachant, elles ont été condamnées à être brûlées vives en place publique. L’exécution sera retransmise par tous les réseaux !
– Waouh ! La Paix et l’Amour, ça commence bien !
J’ai retrouvé ma maison, mon chat et mon chien. J’ai repris mon travail, je lis beaucoup, mais étonnamment, je n’ai pas renoncé à la solitude et je m’y sens bien ! Y aurait-il des séquelles ?
Quel succès ! Un dé/tachant universel, pouvoir éloigner tous les gêneurs, les « collants » , arracher sans problème tous ces vieux oripeaux encombrants
Se débarrasser facilement de nos habitudes ,tics et tocs divers et variés,
Cultiver l’indifférence,
Avoir enfin son espace, sa bulle, séparé des autres ..
À tester absolument !!
Les influenceuses publicistes ont oublié le principe dé/tachant, et leurs groupies se sont tout simplement dé/tachées et ont pris le large …
Très à cheval sur la propreté, Candide Gobetout avait acheté un incroyable produit porté aux nues par les influenceuses qu’elle suivait avec assiduité sur les réseaux sociaux.
Il s’agissait d’un détachant universel, produit miracle qui avait le pouvoir d’enlever toute tache quelque soit la surface. Il s’utilisait comme un aérosol. Quelques pchits et les taches s’évaporaient.
Mais au fil du temps elle commença à noter des changements à peine perceptibles au sein de sa famille. Son mari d’habitude tendre, commença à montrer les dents pour un oui pour un non. Ses enfants d’un naturel passif, devinrent de plus en plus arrogants. Même leur chien de garde se releva de ses fonctions et passait ses journées avachi. Bien sûr, elle ne fit absolument pas le lien avec le nouveau produit qu’elle utilisait. Elle-même délaissait son côté fée du logis pour s’adonner à sa passion, la danse. Elle dansait sans cesse, le reste elle l’avait mis au placard.
D’autres changements apparurent. Elle était rousse, son visage était parsemé de jolies petites taches de rousseur qui petit à petit commencèrent à disparaître. Son mari perdit son bronzage UV si bien entretenu en une nuit. Seuls les enfants furent ravis : leur acné, envolée.
Inquiète, elle consulta les réseaux sociaux et découvrit avec stupeur les innombrables témoignages rapportant les mêmes changements dans la vie des gens.
Le genre humain semblait muter. Les anciens sympas devenaient tyranniques, les tyranniques démoniaques, les démoniaques des anges de douceur. Dans les familles, plus personne ne se reconnaissait. Là où régnait la paix, la guerre s’invita. Là où la guerre régnait, l’apathie prit place.
Il en fut de même dans le règne animal et végétal. Les zèbres perdirent leurs rayures, les coccinelles leurs petits points noirs, etc… Les prédateurs se laissèrent attraper par leurs anciennes victimes, etc…
Les fleurs perdirent leurs teintes, les arbres leur ombrage.
C’était le chaos universel.
L’OMS en alerte maximale, tenta de trouver à travers le monde des experts en virus pas trop contaminés pour trouver le pourquoi du comment et surtout l’antidote.
Cela devenait très urgent. La planète ressemblait à une cocotte-minute prête à exploser.
Les bouleversements physiques et mentaux allaient de plus en vite. Plus moyen de canaliser qui que ce soit. La raison avait été aspirée.
Des corps d’êtres humains, d’animaux furent disséqués. Les plantes analysées. Rien, on ne trouvait rien.
Un jour, le gremlin Stripe se présenta à l’OMS revêtu d’une combinaison étanche, d’un casque doté d’un respirateur et demanda à parler au Président pour lui communiquer une importante information. Le président refusa de le voir, mais face à l’insistance de ses collaborateurs il reçut ce drôle de visiteur.
Je suis le créateur de cette mutation. Un grand blond avec une casquette blanche, bourré de tics et de pognon a financé mes travaux. Son souhait : façonner le monde à son image et selon ses rêves.
J’ai conçu le nettoyant universel. Celui actuellement commercialisé n’est qu’un petit échantillon de ce qui peut être effacé à tout jamais. La version finale est déjà dans les cartons prête à être distribuée.
Je suis venu vous proposer un marché :
– Vous restez tels que vous êtes devenus et je retire du marché mon produit pour ne pas empirer la situation et vous vous soumettez à mes exigences
– Je lance mon nouveau produit et le détachant vous effacera de ma vue
– Ou alors, je vous propose l’antidote qui ne pourra être injecté qu’à une petite partie de la population, choix qui sera opéré par moi-même et mon mécène.
Éberlués, les membres de l’OMS n’en croyaient pas leurs oreilles. Ils demandèrent un temps de réflexion qui leur a été accordé.
Depuis on attend. La population s’est habituée. Plus rien n’urge. Les cerveaux sont lessivés.
L’OMS, l’obséquieuse monotonie du silence a encore frappé. Le détachant des mots, des paroles, des phrases, des voix, enfin tous ces machins sauvagement utilisés à tordre et à traverser les expressions, s’en est donné à poumon joie, à rate dilatée. Tous les milieux sont touchés, les entourages et les environnements aussi. Et, le mien, ce jour, en plus, le plus proche. Saleté de rampante obséquieuse !
Moi, ce soir, tranquillement , je tentais d’intégrer Marcel, le nouveau coq, au vieux poulailler, une association de circonstance entre 3 poules, Carla, la plus âgée, Joséphine, sa fille de couvaison et Blanquette, moitié bipolaire, moitié schizophrène, une qui craint toujours de vivre pâle, au milieu des plus basanées.
Le Marcel , il a débarqué là, fier comme Bartabas, avec son cheval. Il venait de vivre 3 semaines avec 3 coqs, et la tôle , c’était pas son casse- couille préféré. Donc, il a de suite flashé sur les 3 pépés, surtout la Carla que plus rien ne peut faire brunir, la gueuse ! Il a sympathisé vite fait, mis en place sa petite cour, roulé de la belle plume, expédié quelques poèmes fredonnant., du moyenâgeux, du presque platonique, du moins, en apparence !
Car bien que jeune, le Marcel en connaissait un bon bout de la classique ritournelle, celle qui fait se pâmer les compagnes, éclore les œufs de sa race et s’envoler les poussins vers des cieux audacieux, enfin pas de suite.
Bref, Marcel semblait sérieusement s’intégrer à ce qu’il croyait encore ses poules du port. Pauvre marin désabusé, ses ailes de nain allaient l’empêcher d’au moins ramper.
Car , à l’heure de prendre du repos, plus une compagne à l’horizon, plus un repère de couchage. L’hôtellerie de son ancien séjour avait disparu. Plus de perchoir, plus de mouche de berger à vous rapatrier au doux bercail. Le désert d’un parking de supermarché programmé pour une réhabilitation en zone verte.
Ces demoiselles, habituées à se percher dans le vieux laurier ne s’occupèrent quasiment pas du pauvre bougre. Carla tenta bien de lui indiquer le chemin. Mais face à sa maladresse, un mutisme méprisant s’installa.
Et le silence prit place, partout, comme par le passé, quand Mao décida de flinguer tous les oiseaux, ces pilleurs de culture.
Marcel tourna longtemps en rond, puis en carré, puis en rectangle. Enfin, épuisé par la géométrie des choses, il s’installa à sa hauteur, l’envisageable, celle de ma table de jardin.
La lune s’avérait ce soir là, pleine d’ironie, tarte tatin, renversée sur l’époque. Mais Marcel n’en profitait pas. Il encaissait et ne ruminait pas, à l’image des bêtes bovins, consommés bio, inconscients de l’évolutive industrialisation de leur chair.
Et je sortis, pour détendre l’atmosphère. Un coq qui déprime, c’est comme une nation , doutant de ses sous marins, enfin c’est ce que prétendent les imberbes torpilleurs de tout poil.
Marcel ne se montra pas sauvage. Dans un premier temps, je lui racontais l’histoire du jeune ours polaire interrogeant sa mère, puis son père, à savoir s’il était vraiment un authentique ours polaire.. Oui, et alors pourquoi, en tant qu’ours polaire, il se les gelait autant ?
Les questions existentielles des ours polaires ne semblant pas le concerner, je tentais une approche physique. Une prise en main posée, une caresse proportionnée de la tête aux flancs .
De nuit, constatez le, vous pouvez tout tenter avec un oiseau de basse cour, et c’est bien. Cela vous permet d’établir une relation silencieuse et respectueuse. Marrez vous, si vous le voulez ! Quand une relation se crée aussi simplement avec un gallinacé, vous avez le droit de vous permettre de vous interroger sur l’efficacité des échanges humains.
Marcel apprivoisa mes caresses, mes flatteries silencieuses , sur sa beauté, sa sagesse. Les mots de trop éteints frappaient plus fort. Cela nous convenait et nous mîmes, sans le secours de la parole en place la plus juste grammaire d’un silence impromptu.
A minuit, Marcel, amorti n’était toujours pas parvenu à rejoindre sa société. Nous avons longtemps philosophé, éloigné des faux livres. La pensée éloignée, selon, des pieds ou des pattes ne traverse pas les fossés. La crête de Marcel atteignait parfois des sommets inattendus. C’était peut être une improbable antenne fluidifiant les possibles contacts et les rendant palpables…du bout des doigts..de la peau des doigts.. de l’énergie de la peau des doigts…au delà du superficiel, l’épiderme d’un contact.
Mais le vrai silence s’étalait dans son exactitude. Rien n’était à rajouter à notre rencontre. Marcel et moi, pour une première fois, une nouvelle foi de chacun, un truc tellement improbable qu’authentique étions là. Chaque soir, nous allions mieux profiter du sommeil silencieux de nos échanges !
Merci Jean-Marc, j’ai toujours plaisir à vous lire, avec cette tournure d’esprit, qui rend vos récits si singuliers et drôles. 🙂
Merci Béatrice! Que les plumes du coq te protègent!
Et que la crête du coq cher Jean-Marc te permette toujours d’atteindre, pour toi, et notre plus grand plaisir, « des sommets inattendus ». 😀
L’aquoibonite… ou, la décousure de la volonté.
Un détachant faisant des ravages. Branle-bas à l’OMS. Un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couples et les familles, mais pas seulement…
Tout a commencé lorsque madame Odile M., épouse attentive, ménagère scrupuleuse, fut de celles qui crurent à la promesse d’un produit miracle, pour se laisser catéchiser par un groupe d’influenceuses qui vantaient les mérites d’un nouveau détachant vendu par la marque HOP. Trois lettres sautillantes, comme un cri d’enfant dans la gorge d’une lessiveuse. Un super détachant très efficace, disaient-elles d’une seule et même voix, et sous la forme d’une plaisanterie qui pouvait paraître douteuse, elles allaient même jusqu’à avancer que le produit ne dissolvait pas uniquement les tâches… mais aussi les traces… les preuves… les liens… les serments… d’un monde vieillissant qui sentait la naphtaline tiède.
Comble du bonheur pour madame M. Alors qu’elle s’était rendue dans son supermarché habituel, de découvrir dans la galerie marchande, un stand sur lequel une démonstratrice aux cheveux en mousse de savon, faisait la promotion du dit produit. À l’occasion de son lancement : « Pour l’achat de deux sprays de 250 ml, un troisième vous est offert… et pour deux lots achetés, en cadeau, une boîte de plusieurs capsules biodégradables, à mettre directement dans le tambour du lave-linge », disait la présentatrice, sourire à l’amidon… « Quelle aubaine s’était dit madame M. Pour quelques sous, j’ai un produit qui dissout… et de surcroît, ça ne mettra pas mes économies sens dessus dessous… »
Elle était donc repartie son cabas chargé du précieux produit miracle, comme lui avait déclaré la démonstratrice. Odile était confiante et elle songeait : « Fini les auréoles sous les bras des chemises de mon mari, les taches de café sur ses cravates, de la confiture, de la sauce tomate sur les nappes du dimanche. » Elle y vit, peut-être, une forme de réconciliation domestique avec le monde.
Mais, vous vous demandez certainement ce que vient faire l’OMS ici ! Malheureusement, ce qui devait laver souilla. Le premier à tirer l’alarme ne fut ni un savant, ni un journaliste, mais un médecin de campagne, qui crut d’abord à une allergie. Mais les symptômes échappaient à la pharmacopée. Puis, il fut intrigué par des symptômes discrets : fatigue morale, retrait affectif, regards vides posés sur des visages familiers.
Peu à peu, les rapports affluèrent : les résidus du produit, mal rincés, pénétraient la peau, s’insinuaient dans le sang, et atteignaient le siège même du jugement. Là, ils rongeaient lentement une faculté fondamentale : celle d’accorder du prix aux choses. Les gens devenaient indifférents…
Les diagnostics convergèrent. L’Organisation mondiale de la santé nomma le phénomène : aquoibonite, néologisme triste d’un mal qui se passe d’éclat, d’une lèpre invisible du sens. Et parfois, on parlait même de Décousure de la volonté, ou Épuisement du lien par lessivage intérieur.
Mais le mal était fait.
Les couples se défirent sans heurts.
Les enfants quittèrent les maisons avant l’âge, sans colère ni revendications.
Les amitiés s’émoussèrent, les convictions se flétrirent, les projets se sont dissous comme le sucre dans un thé tiède.
« À quoi bon ? » devenait l’ultime réponse, l’argument souverain, le virus d’une époque lasse d’elle-même. La pandémie pouvait s’étendre à tous les continents de la planète. L’OMS avait immédiatement réagir en interdisant la distribution de ce produit, sous toutes ses formes, solide, liquide et même en poudre…
Et moi, dans ce vaste reflux des attachements, j’ai vu partir Odile. Un soir, elle m’a regardé longuement, sans acrimonie, sans larme :
« À quoi bon ? disait-elle. À quoi bon continuer à vivre ensemble, quand je n’en vois plus la nécessité ? »
Même notre avocat, consulté, haussa les épaules :
— Que voulez-vous, c’est imparable ? Sans me regarder dans les yeux, il murmura, à quoi bon s’y opposer ?
J’ai été touché, moi aussi. Léger picotement du cœur, lente raréfaction des élans. Mon médecin m’a dit que la chose pouvait revenir par vagues, mais que tant que j’écrivais, cela voulait dire que quelque chose en moi résistait encore.
Alors j’écris. Je consigne ce récit comme on jette une bouteille à la mer. Peut-être est-ce inutile. Peut-être, sera-t-il ignoré. Mais je me dis — et cela suffit peut-être — qu’il restera au moins une trace.
Et que parfois, écrire signifie refuser de céder au « à quoi bon ?».
Nous vivons une époque où tout se dilue, s’évapore, se consume. Peut-être celle de notre propre effacement, à moins de… faire sa part comme le petit colibri qui n’avait pas la prétention d’éteindre le grand incendie, mais faisait sa part.
Et pour nous qui avons déjà — le bec et la plume —, nous pouvons faire la nôtre. « Résister au à quoi bon ». Merci Gilaber. 🙂
Reçue dans les SPAMS, cette nouvelle ne parut pas aberrante à première vue. Le rôle d’une influenceuse étant d’attirer les regards vers elle, le constat ne pouvait être inquiétant dans l’immédiat. Sur le long terme, il faudrait un minimum de preuves sur la nature du produit et son mode d’action. En tant qu’observateur des faits de société pour son journal, Paulo se pencha de façon approfondie sur ce phénomène curieux. Sociologue de formation, il aimait analyser les courants naissant des technologies du dernier cri.
Avec le temps, les bimbos augmentant en nombre et en atouts, commencèrent à envahir le domaine virtuel de façon de plus en plus prégnante. Tous ses collègues reçurent le même genre d’information venant de sites différents avec, en signature, un tout petit OMS. Ce qui ne fut pas sans intriguer Paulo. Les jeunes femmes se montraient avec de moins en moins de pudeur, au nom du principe de la transparence.
L’esthétique féminine participait-elle à la déconstruction de l’homme moderne ?
Il posa la question sur son blog. Chacun donnant un avis différent, il put ainsi se faire une idée de cette nouvelle science dont il se voulut être le promoteur. L’influençosiologie ou l’influençologie tout court ? Quel était le terme le plus approprié ? Cette question, pour le moment superflue, il prendrait le temps d’y réfléchir.
Il intitula son site ; « L’Important c’est la Rose ! »
En sous-titres il inscrivit :
Comment fonctionnent les modes liées au virtuel ? Quels en sont les points de départ ainsi que leurs prolongements récupérés par d’autres influenceuses ? Est-ce que ce marché grossirait comme boule de neige pendant la canicule ?
En développant ses questionnements, il espérait toucher au mois une de ces jolies dames. Il eut de nombreuses réponses. Ce qui l’incita à poser d’autres questions.
Quel genre de détachant préconisaient ces femmes spécialistes du ménage? Il se mit dans la peau d’une ménagère ou plutôt d’un homme de ménage.
Pour satisfaire sa curiosité, il créa un volet « Pour en savoir plus ! » Comment ces jeunes femmes concevaient-elles le terme « détacher » ?
Êtes-vous pour Omo ou Persil anti-redéposition ou bien encore pour d’autres produits plus ou moins similaires ?
Enfin ! Il réussit à établir un contact régulier avec l’une de ces jeunes personnes très belle, très riche, et donc indépendante financièrement. Il communiqua avec elle tous les jours. « Ne vous inquiétez pas, sembla-t-elle lui insuffler ! » Il put plaisanter avec elle. Leur connexion devint presque une addiction. Il s’paerçut qu’elle avait une culture fantastique. Cependant, quelques indices lui mirent l’aine en ébullition. Elle pouvait citer n’importe quel philosophe ou faits historique de toutes les époques. Chaque fois qu’elle parlait d’elle, au milieu d’une phrase, elle disait « Je » avec une majuscule.
Finalement, cette OMS voulait dire Organisation du Ménage. Mais que voulait dire le S ? Comme quoi il est important de décortiquer les acronymes qui peuvent vous rendre accro, dans le cas présent au S.
Lunettes connectées à l’IA
– Autonomie lunettes avec boitier : Jusqu’à 36 heures
– Résolution : 12 Mégapixels
– Le + : Posez des questions à Meta AI et obtenez des infos, recommandations ou inspiration pour écrire.
Après les avoir essayées, couples et familles poursuivaient ensemble une cohabitation aveugle et sourde. Plus personne ne se voyait, ou ne se parlait, tant le cerveau de chacun était agglutiné à un flux virtuel continu.
Ces lunettes connectées à l’IA, plébiscitées par beaucoup d’influenceuses, prenaient avantageusement le relais du téléphone portable. Elles libéraient les mains, et la nuque n’avait plus à souffrir d’une fâcheuse position qui entraînait torticolis, raideurs musculaires, et mobilité réduite du cou et de la tête.
En revanche, si elles permettaient d’avoir une connexion directe et permanente avec l’IA, elles agissaient comme un puissant « détachant » au niveau des liens entre les êtres. Ceux-ci se distendaient d’abord de manière subtile, puis de plus en plus rapidement, pour se rompre enfin, dans une forme d’indifférence généralisée.
Quoi de plus fâcheux dans une société qui – n’arrivant plus à se projeter dans l’avenir — ne faisait plus d’enfants. Alors que le risque d’une troisième guerre mondiale pointait son nez et pouvait réclamer, tôt ou tard, son lot de chair à canon.
Branle-bas de combat à l’OMS ! Interdire les réseaux sociaux est pour le moment son cheval de bataille. Une bataille perdue d’avance. Car, vous en conviendrez, une dépendance à des paradis artificiels créés par l’IA, pour un retour à un réel sans perspective, ne ferait que générer maladie, suicide et violence.
Et si au lieu de remettre notre pouvoir aux influenceurs et sauveurs hypothétiques, nous commencions à devenir acteurs de notre histoire ? Quelques-uns d’entre nous en sont capables. Ne nous laissons pas intimider par les effondrements systémiques en cours, car comme le dit si bien Pablo Servigne : « Ce n’est que grâce à l’effondrement de l’arbre de la forêt que les jeunes pousses peuvent enfin émerger. Cela pourrait déverrouiller des futurs, des possibles »
Aujourd’hui, deux pour le prix d’un… celui-ci me fait changer mon objectif de vacances. Je pensais aller en Suisse et passer par Bâle, pour visiter son célèbre trou… mais je crois qu’il vaut mieux l’éviter… j’irai à Padirac… parce que là, ce n’est plus un trou… mais un gouffre…
Bon dimanche et bien à vous !
Cette réponse était destinée à Souris Verte… mais, j’ai raté mon coup !
Souris verte je pense partagera généreusement cette réponse avec nous ; elle est trop marrante !
Branle-bas à l’OMS
Un détachant de la pire espèce
Fait des ravages
Ô désespoir, Ô rage
Il désunit les couples, les amis
Les familles, mais quel gâchis !
Il surgit avant que la mariée ne dise oui
Mettant un coup d’arrêt à la cérémonie
Et pas seulement,
Il peut, tel un goujat
Séparer l’alpha et l’oméga
La rose et son parfum
Qui, jusqu’alors, ne faisaient qu’un
Le pain et le vin
Cette nourriture sacrée des Humains
L’esprit et le corps
Pour les mettre en désaccord
Les notes de musique
Pour détruire les chansons
Qui subliment nos émotions
Toutes les lettres de l’alphabet
Pour les empêcher de parler
Ce serait la fin des haricots
Le chaos
Il faut arrêter la gabegie
Stopper le rififi
Attacher ce maudit détachant
Le clouer au pilori
Jusqu’à la fin des temps.
Merci Catherine ! 🙂
Séparer la rose et son parfum, l’esprit et le corps, serait en effet une terrible gabegie. Et tout cela est si bien dit
euh hello la team je ne parviens pas à poster l’exercice. Je tente ici/
Branle-bas au siège de l’OMS (Où Mène la Stupidité). Le détachant Veritex conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couples et les familles. . Quelques pulvérisations et hop : plus aucune trace de vin rouge, de sueur ou de karma négatif sur vos vêtements mais pas seulement…
La situation est si préoccupante pour ce nouveau spray VERITEX que la Confrérie de ceux qui n’ont pas la lumière à tous les étages, se réunit en urgence. Bison pas Futé, préside. Alouette du matin brumeux rappelle les faits :
─ Quand on utilise Véritex, ce ne sont pas seulement les taches de sauce ou de déodorant qui disparaissent : ce sont les illusions elles-mêmes. Exemples :
* Un ministre français « accidentellement » aspergé devant les caméras commence à balbutier des propos incohérents en russe avant de fondre en une forme gélatineuse à tentacules : un polymorphe interdimensionnel infiltré depuis 1998 dans un ballon de foot.
* Des vêtements traités dans les familles révèlent des symboles occultes cousus dans les doublures, prouvant que certaines marques de fast fashion sont en fait des cultes secrets.
*À l’hôpital, la chemise de nuit d’une grand-mère suisse aspergée pour dissoudre une tache de soupe au brocolis, a révélé que la mamie était la mémoire vive d’un département d’espions internationaux.
* Les membres du clergé, eux aussi, ne sont pas épargnés. Après quelques sprays sur leurs soutanes, afin d’effacer des traces de vin, certains ont découvert qu’ils ne savaient plus à quel saint se vouer. Pire, l’un d’eux a découvert que les guerres de religion étaient dues à un malentendu de couleur d’étole du Pape Pie XXIV.
* Les entreprises ne sont pas en reste. Après une simple application de Véritex sur leur cravate en laine, les PDG commencent à divulguer accidentellement des brevets secrets de produits même pas encore commercialisés pour des virus encore inconnus.
Cheval de Troie fulmine dans son box, martelant le sol de ses Santiags, prend la parole :
─ « Véritex ! Ce produit du diable en spray ! La situation devient ridicule. Si ça continue, la prochaine mode, ce sera l’auto-dissolution de l’âme après une gorgée de café ! Franchement, ce spray est plus dangereux que les accords secrets de Poutine avec les fantômes de la Révolution Française. Si on ne l’arrête pas maintenant, on va tous finir par être démasqués, à balancer nos secrets les plus glauques sous prétexte de laver une chemise. Parce qu’en fin de compte, ce n’est pas la sauce tomate qu’on veut effacer… c’est notre propre désastre humain ! »
Branle-bas à l’OMS. Un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couples et les familles, mais pas seulement…il a aussi touché les foyers de personnes âgés très durement affectés par le discours bien huilé des influenceuses. Informés via leurs petits enfants qui passent leur temps sur les réseaux, ils ont été dans un premier temps très enthousiastes à l’idée de supprimer les taches que la vieillesse choisit de parsemer sans clairon ni trompette sur leurs corps éprouvés. Ils se sont donc rués sur les produits dont le packaging très réussi a fini de convaincre ces grands-parents captifs qui ont tous investi dans cette fameuse formule miracle.
Malheureusement le détachant tant vanté s’est mué en piège. Ce détachant en effet, une fois appliqué, s’est incrusté laissant sur la peau des taches indélébiles de couleur verte ne laissant aucune hésitation sur leur provenance. (Les taches étaient rouges sur la peau des enfants, orange chez les adolescents et bleus chez les adultes qui les utilisaient sur les taches de rousseur, les grains de beauté, les cicatrices d’acné etc..). Ainsi, les personnes ayant utilisé ce produit ne mirent pas longtemps à se reconnaitre entre elles malgré les tentatives pour dissimuler les vilaines taches vertes, rouges oranges ou bleues. Tous se sont donc réunis en association et ont réfléchi à une action en deux temps, une recherche ardue pour trouver des médecins compétents pour remédier à ces vilaines taches vertes.et une stratégie pour riposter et donner une bonne leçon à ces nouvelles vendeuses de chimères. Ils réussirent au bout de quelques mois à se débarrasser des taches colorées grâce au travail acharné d’un collectifs de chercheurs compétents. Puis ils mirent au point une campagne de communication à destination des jeunes influenceuses qui, trop impatientes à l’idée de gagner de nouveaux produits cosmétiques inédits, se retrouvèrent à essayer une crème dite miracle et révolutionnaire qui avait pour effet de modifier les cellules du cerveau et amenait les utilisateurs et utilisatrices à prendre du recul, éteindre leur appareil plusieurs heures par jour et au fil du temps à se détacher totalement des écrans et autres fils d’actualité pour se tourner vers des activités plus saines. Le monde s’en réjouit fortement et se dit que ce fameux détachant avait, finalement, été un mal pour un bien.
J’aime beaucoup la conclusion Iris !
Toutefois, se souvenir qu’on a un cerveau et en faire bon usage ne serait-il déjà pas en soi un vrai miracle.
Merci Iris pour votre belle proposition 🙂
Merci beaucoup Béatrice ☺
„Avant, j’étais moche, ma vie était un enfer.
Je l’ai rencontré, il a tout changé Jex Four ! D’une main je vaporise, ça m’amuse ! Un coup d’éponge, c’est propre… C’est chouette la vie !“
Quelle tirade ! C’était Alice Spritch, en grande bourgeoise qui s’occupait de son four.
Il y avait aussi Marie-Pierre Casey, petite bonne femme qui effectuait une sacrée virevoltante glissade sur la table qu’elle venait de pschitter avec Pliz. L’efficacité du produit était telle qu’elle n’était pas obligée de répéter la glissade tous les jours !
Et Anémone, aux fournaux elle aussi, décidément c’était la place des femmes dans ces années-là, qui cuisine avec les huiles Lesieur, elle n’était pas bien ?
Quant à Catherine Deneuve au volant d’un Riva sur le Grand Canal à Venise, cheveux au vent, emmitouflée dans un délicieux pull blanc, c’était l’assurance beauté de Woolite. Jane Birkin aussi avait essayé Woolite, elle en était très satisfaite.
Une aute Jane, Fonda, a pendant des années sublimé la marque L’Oréal déroulant son petit slogan avec un charmant accent américain.
Il y a eu biend’autres de ces influenceuses-là qui avec talent, parfois à contre emploi, belles ou pas, ont donné l’envie d’acheter les produits qu’elles vantaient. Elles en avaient de la gueule !
A présent, des influenceuses nouvelle version mettent en émoi l’Organisation Monsiale de la Saleté ? Qu’ont-elles dit ou fait pour cela? Alice, Marie-Pierre, Catherine, les Jane ne sont plus là pour nous aider à être propres, belles, beaux. Les pulls sont en laine recyclée, les fours sont micros, les meubles Ikéa n’ont plus besoin d’êtres astiqués.
Tout cela c’était avant ! direz-vous. Ce n’était peut-être pas mieux, avant, mais les influenceuses de cet avant-là avaient quelque chose que l’on appelle le charme et pour consommer, il faut être charmé.
Bonjour Avoires,
Tu as fouillé dans les archives pour pouvoir rappeler aux bien plus de vingt ans, le souvenir des publicités d’antan… et c’est une excellente idée. Bravo. Bien à toi.
Ma préférée étant « Et je ne ferai ça tous les jours »! Marie-Pierre Casey (Pliz)
Merci Avoires
oups « et je e ferai pas ça tous les jours »
Bravo Avoires pour ce texte bien documenté. 🙂
Branle-bas de combat à l’OMS : un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couples et les familles, mais pas seulement.
Il détachait les vis des lave-linge et les tambours s’éjectaient des hublots. Si bien qu’outre les inondations de salles de bain et autres buanderies, on ne comptait plus les blessés graves. Certaines ménagères, ne voulant pas faire tourner une machine durant deux heures pour laver une bricole, perdaient leur bague dans le siphon du lavabo et c’était tout un drame ! Leur compagnon, bricoleur du dimanche, faisait plus de dégâts qu’autre chose en tentant de récupérer l’objet qui leur avait coûté, soi-disant, un mois de salaire et ne leur avait laissé que les yeux pour pleurer. Tandis que d’autres, qui avaient abusé du spray, voyaient les fringues de leur progéniture se désagréger sous leurs yeux. Les filles chouinaient d’avoir perdu leur croque-top préféré, les garçons leur maillot de foot dédicacé par Kilian et les messieurs boudaient devant la télé.
Effrayées des possibles conséquences, les influenceuses se détachèrent vite fait bien fait de la toile et devant l’hécatombe, l’OMS préconisa de ne plus tenter l’exploit de faire disparaitre les taches de mayo, de ketchup, de fruits, de cambouis… La solution idéale fut soit de porter tels quels les vêtements tachés, soit tout simplement de les jeter.
Ce fut la rébellion et, comme l’argent ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval, les brouettes furent de sortie pour transporter la lessive jusqu’à la rivière.
Bonjour Fanny,
Nous avons déjà la mode des jeans troués, que je trouve ridicule… maintenant, faut pas donner l’idée de porter des vêtements auréolés de toutes sortes de taches… à mon sens, ce serait se moquer des nécessiteux, déjà qu’avec les trous… ce n’est pas mieux.
Bon dimanche, bien à vous.
Bonjour Gilabert. Étant de la génération qui reprisait le moindre accroc, je partage votre réflexion sur le jeans troués « neufs ». C’est d’un goût ! On en lit tant des injonctions « il faut » qu’il ne manquerait plus que mon texte donne des idées à certains. Merci beaucoup et bon week-end à vous. Bien cordialement. Fanny
Branle-bas à l’ OMS ?
Mais de quoi je me mêle ?
Effectivement, en ce moment deux influenceuses françaises dévoilent les bienfaits d’un détachant de fautes conjugales.
Ce détachant est assez cher mais efficace. Ce sont les chinois qui l’on conçu.
Il s’utilise par vaporisation.
Dès que la faute est commise, dans les cinq minutes qui suivent, il faut se vaporiser abondamment les parties intimes et Hop ! La faute disparaît !
Pas de ravages, comme le prédit la prude OMS, mais des avantages.
Des avantages considérables :
-1/ les tensions dans les couples disparaissent vu que chacun peut fauter à sa guise en toute décontraction.
-2/ les enfant sont plus épanouis dans un climat familial serein et les résultats scolaires s’en ressentent.
-3/ Diminution importante des divorces, (pour ne pas dire disparition).
– 4/ L’article 242 du Code civil relevant de la faute conjugale va être supprimé.
– 5/ Recrudescence des mariages.
NB : le produit est inodore.
L’OMS n’est vraiment pas dans son rôle sur ce sujet et puis n’oublions jamais qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien.
Toujours aussi en verve Camomille! J’adore te lire. Je ne connaissais pas l’article 242 du Code Civil, je vais regarder.
Chère Camomille,
C’est une ode à la débauche conjugale que vous proposez avec le détachant de fautes… par contre, si le même produit pouvait servir à certains politiques pour qu’ils évitent de faire des promesses qu’ils ne tiendront pas, et à d’autres de détourner des fonds publics… ce serait vraiment un produit miracle.
Nous sommes loin de la réalité… bon dimanche et bien à vous.
OH! Merci Avoires de suivre mes doux délires…
Merci Gilarbert! Cependant votre lecture est bien rationnelle pour moi !!!!! 😉
Branle bas à l’ OMS.
Un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couples et les familles, mais pas seulement.
Le produit plébiscité par ces dames se commandait comme des petits pains depuis la promo d’un flacon acheté, un autre offert.
Ceux qui n’osaient divorcer de peur de faire de la peine, les enfants lassés de leurs parents, les aïeux mécontents de leurs progéniture guettant l’héritage, versaient quelques gouttes du produit dans la boisson des personnes concernées et celles ci se faisaient distantes d’elles même, se détachaient des liens affectifs qui les unissaient à leur entourage.
Dans les entreprises, les écoles, les hôpitaux, le personnel ayant succombé à la pub, faisait son travail par dessous la jambe sans se soucier des résultats, au point que certains patients succombaient, que les élèves redoublaient à tour de bras.
L’OMS se pencha sur la question, mais quelques employés consommant du détachant en cachette, traitaient les dossiers avec une désinvolture inadmissible.
Le président de l’organisation prenant le taureau par les cornes, se rendit en Chine afin de fermer les labos de fabrication, ce qui fut pris très au sérieux.
Cependant, au fin fond de la Sibérie, un ingénieur, détaché par le laboratoire prévoyant, se frottait les mains devant son stock de flacons et la formule
du détachant que lui avait confié son directeur.
Nadine,
Je retrouve certaines idées que j’ai utilisées pour mon récit… comme quoi, les grands esprits… mais bon restons modestes…
Bon dimanche et bien à vous.
Dr Crovert, chirurgien-dentiste de son état n’en revient pas. C’est le sixième patient qui présente les mêmes particularités. L’émail de leurs dents est devenu transparent.
Depuis plusieurs années, les candidats aux dents, d’une blancheur irréprochable, sont légion. A la grande satisfaction du Dr Crovert qui voit son chiffre d’affaires augmenter de manière substantielle.
C’est fou ce que les médias et la télévision, en particulier, influencent les spectateurs. Sur les écrans, ils ne voient que des intervenants aux dents d’une blancheur et d’un alignement parfaits, ce qui les tentent et les amènent à consulter.
Dr Crovert se penche sur les derniers articles parus dans la presse professionnelle et y trouve un éditorial qui titre : « Branle-bas de combat à l’OMS ». Notre dentiste s’installe dans son fauteuil inclinable pour lire l’article. Il y découvre qu’un détachant conseillé par des influenceuses ferait des ravages dans les couples et les familles, mais pas seulement… !
A lire L’Information Dentaire, un détachant serait à l’origine d’effets secondaires sévères.
En effet, il a été déclaré à l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) et autres structures à l’étranger, des modifications de la teinte des dents qui auraient pour origine l’utilisation d’un détachant ayant comme vertu le blanchiment des dents sans autre frais que ceux d’un simple dentifrice.
L’article commence à perturber notre professionnel. Il est fait référence à l’incidence du détachant incriminé sur la décoloration extrême de l’émail dentaire et plus encore, sur la réaction chimique de salives mélangées qui rendraient l’émail : nervuré de zones violacées, extrêmement disgracieuses et jusqu’à ce jour impossible à contrôler ou à camoufler.
Dr Crovert réalise qu’il n’a pas déclaré à l’ANSM les décolorations observées. Il se lève et rejoint l’ordinateur sur lequel il recherche d’autres informations sur le sujet. Il parcourt des articles, illustrés de photos peu ragoutantes, de bouches violacées. A l’heure de la parution des articles, il est surtout fait référence aux dommages et non aux causes. Ainsi apprend-il que la suspicion s’insinue dans les couples et les familles dans lesquels certains membres voient leurs dents se couvrir de filaments violets, évoquant des baisers fougueux à l’origine des symptômes. Pour le moment, aucune autre cause n’est suspectée. Dr Crovert aimerait savoir si le tabac ou l’alcool n’auraient pas d’incidence avec ce détachant. De même, la salive des animaux domestiques pourrait-elle être préjudiciable ?
Dans ce monde où les solutions sont souvent radicales, Dr Crovert commence à imaginer et rêver au nombre de patients « contaminés » venant sonner à son cabinet pour obtenir l’extraction totale de leurs dents violacées afin de les remplacer par des dentiers aux fausses dents immaculées…
Nouchka, votre récit fait froid dans le dos, parce qu’il rappelle (si mes souvenirs sont bons) une affaire similaire sur le blanchiment des dents… dont le procédé n’était pas correctement encadré et des gens peu ou mal formés, ouvraient un espace (j’allais écrire, un atelier…) où ils proposaient de blanchir les dents… mais bon nombre ont dû fermer…
Bon dimanche.
2 POUR LE PRIX D’1 !
TANT QU’Y AURA DU LINGE A LAVER
On boira de la manzanille
Tant qu’y aura du linge a laver
Des hommes on pourra se passer.
Mais non ! Qui c’est qui ferait les taches ? Où pourrions nous chanter et discuter si ce n’est au lavoir ? En même temps on se lave la tête de nos tourments. Plus besoin de psy ! On se venge en tapant avec nos battoirs sur le rythme d’une samba. Brésilienne ? D’où elle sort encore celle-là ?
Et on repart de ce confessionnal détendues, bien propres et nettoyées de partout. C’est ça qui a vexé l’OMS ! Aucune intervention chimique ! Et les labos ? Vous y avez pensé aux labos ?
Allez ! Encore une p’tite tache siouplait que j’aille dare dare retrouver mes copines.🐭
Sacrée Souris verte, fallait la retrouver cette très vieille chanson… dont je n’ai pas souvenir de l’interprète…
Bravo et bon dimanche, bien à vous.
Voilà un texte plein de vigueur et qui nous met de bonne humeur. Merci Souris verte 🙂
LA RÉALITÉ DÉPASSE LA FRICTION
Voilà t’y pas qu’on a trouvé dans le paquet de bonux la formule 1, le gadget pouet pouet, le d-ta-chant pouêt pouêt. La mère Denis et le lave-linge Vedette, tout comme les lavandières du Portugal, mériteraient bien une part du gâteau. Pourtant, le détachant miracle ne l’ai pas tant, épatant. Le persil sort du cabas ! Pour l’OMS, il faut que ça cesse tout se chambard, tout ce plus blanc que blanc… Des influenceuses tendancieuses s’alliaient avec Lechat, sloganant « qui ne connaît Paic est un pauvre mec » de quoi semer la zizanie dans les familles au moment de la prise de la pastille. l’OMS sort l’artillerie ! Heureusement, la défense du patrimoine va organiser un recensement de nos lavoirs, institué la journée mondiale des battoirs, les édiles coiffent les 8 reflets. Premier circuit avec le petit train à vapeur le long de la rivière bretonne Le Trieux jusqu’à Pontrieux retour à Lézardrieux. On accueille les congressistes à Cachan, ville propre ou on lavait le linge des Parisiens naguère… Enfin, pour les vacances, la famille est réunie, bolées et tournée de crêpes pour tous, rien de tel pour laver son linge sale, ou mieux, le mettre au panier…🐻
Bravo Luron’Ours pour ces beaux jeux de mots… et j’adore particulièrement le slogan : « Qui ne connaît pas Paic est un pauvre mec… », il me renvoie à celui de mon club de foot de cœur… « Qui n’est pas Marseillais… … », bon ok, personne n’est parfait !
Encore bravo et bon dimanche.
« Qui ne connaît Paic est un pauvre mec ! »
Oh mince, je ne connais pas ! J’ai fait alliance avec Lechat.
Merci pour ces lignes divertissantes Luron’ours. 😀
O.M.S…T
Organisation Mondiale Sans Tache mais pas sans reproche ! C’était devenu un trust, celui des T.T
Ça s’est fait comme ça, insidieusement, par le bouche à oreille et c’est là, précisément, que ça c’est gâté. D’un bègue à un sourd pas dingue mais forcément à force de répéter de frotter, à la place de la tache il y a eu le trou. Et voilà comment est il ‘ainé’ le premier de la famille T.T.
Le trou profond du pas comme tout le monde. Celui qui gène ! Un trou mal placé. De toute façon un trou même frotté en reste un, celui C.cu ou le d’uc d’icelui, il dérange toujours, c’est pourquoi on les planque aussi dans les ‘pantalons bouffants’ la soupe populaire parce que bien sûr ça c’est dit.
Ils les cachent dans les poches d’un ou plusieurs quidams ou derrière les faux cols des faux culs… pas bien propres tout ça qu’il va falloir frotter aussi… Je le vois venir, le trou n’est pas loin… Ouh là là c’est sans fin c’t’affaire-là… je vous laisse frotter moi, j’ai les mains propres ! 🐭
Désolé Souris Verte… mais ma réponse s’est perdue dans les commentaires…