750e exercice d’écriture très créative


Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents.
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Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents.
Ce matin, presque tous les journaux évoquaient un même fait.
Ils indiquaient que sur la lune un homme qui était croque-lune avait été tué.
Paraît-il qu’il y avait un témoin direct de l’agression mortelle : il s’agit d’un vendeur de frites, de barbe à papa et de gaufres travaillant à proximité de la découverte du corps.
Par la suite, ce témoin aurait téléphoné au commissaire Maigret du 36 quai des Orfèvres à Paris, pour lui faire part de ce qu’il avait vu exactement.
En arrivant au bureau Maigret sentit des regards pesants sur lui et il vit que les autres policiers le regardaient avec un certain étonnement.
Il apprit aussi que le directeur de la police judiciaire lui avait confié l’enquête.
À plusieurs reprises, le policier se gratta la tête.
Il ne comprenait pas pour quelle raison c’était son service qui était compétent alors que la lune et les choses qui pouvaient s’y passer, se situaient largement en dehors de son champ d’action habituel.
Le départ pour la lune était prévu le soir même. Maigret se dit que son patron et le juge souhaitaient une rapide résolution de l’affaire.
Il n’eut presque pas le temps de prévenir sa femme du voyage et de la mission à accomplir.
Et, plus grognon que d’habitude, il quitta le 36 en direction de la lune, à bord d’un véhicule volant de la préfecture de police, accompagné par deux inspecteurs.
Ce n’était pas la première fois que Maigret venait sur la Lune.
Il y était déjà venu comme touriste avec sa femme mais jamais en qualité de policier.
Il décida tout d’abord de s’entretenir avec le vendeur qui lui apporterait certainement des éléments essentiels sur le croque-lune.
Il n’eut aucune difficulté pour le trouver.
De prime abord, l’homme semblait nerveux, n’articulant pas suffisamment les phrases et les mots qu’il disait.
Maigret sentait qu’il était gêné de parler de ce croque-lune qu’il semblait bien connaître.
Très vite le policier eut l’intuition que l’homme qui était en face de lui pouvait être l’assassin.
Toutefois Maigret décida de ne pas modifier sa pratique habituelle et lors de ce premier contact resta bienveillant et courtois avec le vendeur de frites.
Pour cette enquête le commissaire et les deux inspecteurs voulaient prendre leur temps d’autant qu’ils n’évoluaient pas dans un cadre qu’il connaissait bien.
Le lendemain le commissaire trouva l’homme assis sur une chaise, plié en deux, ayant des douleurs abominables au ventre. Il avait mangé des champignons vénéneux.
Il put dire néanmoins que c’était lui l’assassin.
Il n’aimait pas voir croque-lune dire des mots tendres et gentils à la lune, aussi des mots verts et bleus.
Ce croque-lune voulait conquérir l’univers, être le roi de toutes les planètes.
Il avait une soif immense de pouvoir et de conquête et pour cela il avait idée de croquer entièrement la lune ; pour devenir, disait-il, invincible et immortel comme elle.
Et puis croque-lune en parlant de la lune se mettait à rire d’un rire sadique et jouissif, affirmant que lorsqu’il l’aurait avalée intégralement il serait le maître, le grand maître vénéré des mondes connus et inconnus.
C’est donc pour cela que l’homme avait décidé de mettre fin à la vie de croque-lune.
Voir disparaître la lune toute mangée par ce goujat, cela il ne pouvait le concevoir.
Aussi, croque-lune ne devait pas vivre plus longtemps.
Ayant dit tout cela le vendeur de frites s’écroula le long de son siège, en ayant fait au préalable un petit signe avec sa main gauche.
Il eut un petit sourire, en regardant fixement Maigret et murmura que le signe qu’il venait de faire c’était son dernier au revoir à la lune. Oui, oui, dit-il ma chère lune que j’adore et que j’adorerai toujours.
Maigret et les deux inspecteurs regardèrent
l’homme tristement. Il venait de s’éteindre.
Leur enquête était terminée, ils allaient pouvoir regagner le 36.
Le vendeur de frites ayant cassé la pipe Maigret en profita pour rallumer la sienne.
La vie continue dit-il aux deux inspecteurs.
Ainsi que le travail de la PJ poursuivit le plus jeune des policiers.
Ouais ! ouais ! ajouta le commissaire, notre belle PJ. Mince mince pensa-t-il, il faut que je prévienne ma femme de mon retour au bercail !
– Nooooon…Nooooon…Je t’en prie ! Ne me croque pas, ne me croque plus, Croque-lune !
– Oh ! Bel astre ! Cela fait des siècles que je ne vous croque pas ! J’ai trop d’amour pour vous ! Comment pourrais-je vous faire du mal ?
– Comme tu me combles, cher Croque-lune ! J’ai toujours cru que tu me haïssais !
– Comment le pourrais-je ? Vous êtes si belle, si lumineuse, si resplendissante ! A la fois si fine et si pleine ! Telle vous êtes, je suis votre serviteur !
– Mais alors, pourquoi Croque-lune, j’ai si peur ?
– C’est à cause de l’éditeur ! Il a fait une énorme erreur ! Impardonnable !
– L’éditeur ?
– Oui, il a confondu avec un livre pour enfants ! Croque-lune n’existe pas ! Moi, je m’appelle Jean ! Jean de la Lune !
– Quelle merveilleuse nouvelle ! Vous m’aimez donc ?
– Pour toujours, astre divin !
Depuis, le ciel est en fête ! La lune sourit ! Les étoiles valsent frénétiquement !
– Jean de La lune, que suis-je pour vous ?
– Mon rayon de soleil !
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents.
Croque-Lune : « C’est, ma foi, bien vrai…, ma jolie…, que tu es belle à croquer… ».
Lune : – Calme-toi, veux-tu bien ?
CL : – Me calmer ? Alors que je te désire depuis des lustres ?
L : – Tu n’es pas le seul à m’admirer. Ne peux-tu pas, comme les autres, te contenter de ce plaisir ?
– Impossible.
– Nombreux sont ceux qui ont tenté de me décrocher ! Et ils avaient toutes les bonnes raisons et l’énergie pour cela, passionnés comme ils étaient. Mais aucun n’y a réussi. Et pourtant, ils ont vécu heureux. Il suffit d’être amoureux.
– Mais moi, je veux consommer…
– C’est si beau l’attente et l’espérance…
– J’hésite juste sur le meilleur moment…Vais-je te croquer en croissant ? Toute blanche ou toute rousse ?
– Arrête ! Veux-tu ? Tu commences à me faire peur…
– Je crois que je te préfèrerai pleine…la jouissance sera plus longue…
– Ne me trouves-tu pas trop vieille en ce moment ?
– Tu as peut-être raison …tu seras peut-être plus tendre quand tu seras nouvelle…
– C’est ça, patiente encore un peu.
– Le jour, je ne pense plus qu’à toi… Je rêve d’une pleine lune de sang, quand je te possèderai.
Devant cette horrible perspective, la lune se voila la face. Elle aurait bien envoyé cet amoureux pervers se faire cuire un œuf et se préparer lui-même son croque madame. Mais comment prendre la tangente ? Impossible de sortir de son orbite. Il fallait faire durer ce dialogue…Encore un peu…
– Que fait ta face cachée ? reprit-il, méfiant. Tu ne complotes pas une rébellion j’espère ?
– Comment pourrais-je fuir ?
La peur la fit briller d’un éclat beaucoup plus engageant et désirable. Il s’approchait. Il fallait encore gagner un peu de temps…Depuis un moment pourtant, il restait silencieux. Elle s’inquiéta encore davantage.
– Tu te tais ? Tu me fais peur…
– Viens ma belle… croquer la pomme…
Enfin, elle respira. Elle le vit à l’horizon. Son complice le soleil arrivait. Avec son alliée la vielle terre, ils se mirent en position. Et la lune s’éclipsa !
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents. tu voulais ramener ta fraise, mais en voulant imiter l’Apollon à son zénith, en fait, tu jouais à la roulette russe… Méfie-toi de ce fameux croque-lune à force d’avoir l’estomac dans les talons, c’est l’étalon que tu es, qui va en prendre pour son grade… Et à ce rythme-là, tu auras vite fait d’être transformé en croque-mort après t’être fait descendre…
Prends garde à toi
Et méfie-toi
Bel astre lunaire
Amoureux de la terre
Voici le printemps
Et le croque-lune
Qui fait désormais la Une
Se sent pousser des dents
Il pourrait t’abimer
T’estropier, te mutiler
T’amputer d’un quart
Ou d’une moitié
S’associer au brouillard
Pour mieux te cacher
Te proposer un colin-maillard
Avec les yeux bandés
Mais tu dois continuer à exister
Que feraient donc à Maubeuge
Les amoureux
Qui vont deux par deux
Les yeux dans les yeux
Sans leur clair de lune
Quelle infortune !
Ce n’est pas sérieux
L’urgence est de l’anéantir
Pour que tu puisses t’épanouir
Le printemps est là
Et pleine tu seras
Seule une éclipse pourrait
Te soustraire à la vue
Mais ce ne serait
Que pour un temps suspendu
J’aime beaucoup surtout l’llusion à la célèbre chanson de Pierre Perrin
Jolie poésite!
En ce nouveau printemps, le croque-lune se sent pousser des dents ! Prends garde à toi bel astre !
Peuh, qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Il paraît qu’un croque-machin chose se sent pousser des dents ? Si elles poussent, ce sont donc des dents de lait, et je devrais être effrayée par des quenottes , des ratiches au rabais en somme? Je devrais craindre de petites scies aux pointes arrondies ? Et quand bien même ce serait des dents adultes, ce qui me semble improbable étant donné le nom de « croque-lune » faisant plutôt penser à celui d’un gâteau, d’une confiserie, devrais-je avoir peur d’ incisives gâtées, de molaires plombées ou branlantes, de canines cariées, de mâchoires tombantes ? Il peut bien les serrer, ses dents, le croque -truc, il ne m’atteindra jamais, tout printanier soit-il. Il me mate, je le toise . Il croit m’inquiéter, il m’indiffère. Il veut m’effrayer, je suis impassible.
Moi, le seul phénomène qui m’inspire crainte et respect, c’est l’éclipse. C’est tellement plus beau de s’éclipser que d’être croquée. Lorsque c’est moi qui fais de l’ombre au soleil, c’est encore mieux, non ? Cela arrive peu, je sais, mais un poète nous a joliment mis tous les deux en chanson avec « Le soleil a rendez-vous avec la lune », vous vous souvenez, j’espère ! C’est ce qu l’on appelle une syzygie.Vous comprendrez qu’un croque-lune printanier avec ou sans dentier, à l’haleine certainement nauséabonde ne peut absolument pas me causer de l’épouvante.
Bon, je vous laisse, je vais me préparer pour ma prochaine éclipse, qui aura lieu le 7 septembre.
750/ AD HOC
Prends garde, bel astre, le croque-lune au printemps se sent pousser des dents, c’est pour mieux te manger mon enfant. Encore faudrait-il qu’il m’attrape, il a du plomb dans l’aile depuis le temps !
On te parle de lune. Toi, tu es l’autre. Pardon, tu n’es pas prêt de passer à la casserole, tu es le chauffe-plat, à moins que tu disjonctes, ça va irradier quelques trillions d’années-lumière. Le soleil de rétorquer, pour un peu je l’aurais oublié eux, et la terre, et les humains. Vla-t-y pas qu’il satellise à tout va, qu’il joue à la drône de guerre. Plus ne me vénère , plus ne m’immole d’un couteau d’obsidienne de jeunes guerriers prisonniers sur le plat d’une pyramide. J’aimais cette symbolique. Il est vrai que sous les tropiques, je me partage à égalité jour nuit. J’accède à leur rituel pour dispenser la pluie…
Mais alors, le printemps ? Un reste de vieille lune certainement, ou sous d’autres continents. Les Gaulois en font tout un plat, le ciel et cetera le croque- lune, un béni bouffe-tout juste trouver Panurge pour lui limer les dents, le payer en monnaie de singe, du son d’un écu vite rempocher, le régaler du fumet d’un rôt, se payer de mots congelés, sinon, le chasser…
Retenez-moi, ou je fais un malheur ! Arrière cancrelat, je vais te pour fendre, ectoplasme ! Croque-lune fit profil bas.🐻
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents. Bien que cela fait des lustres qu’il n’en a plus vu une seule. Son palais est bien vide et plus aucune fête n’y est donnée. Dans ses salons, interdiction de mâcher ! Pas même une lichette n’est invitée. Ce n’est pas faute de liquidités, mais pas moyen de trouver ne serait-ce qu’un dentier. Mais voilà qu’un matin, passe chez lui un marchand. Le charmeur se dit enchanteur. Pour seulement trente pièces, un prix au rabais, trente cailloux ciselés et de la grosse ficelle, le tour sera joué. Pour cent pièces de plus, l’émail se changera en or. Quelques incantations suffiront et, comme la chance lui sourit, cette nuit de pleine lune est tout à fait opportune. À l’heure convenue, sur la colline à proximité, les cailloux sont alignés au sol en deux rangées. La ficelle, coupée en deux bouts de tailles égales, est déposée sur chaque rang. La paille qui encercle le tout est brûlée. La transe va pouvoir commencer.
Le mage met toutefois en garde le pauvre et naïf édenté :
– Mes dons me viennent de l’astre de la nuit. Je l’invoque, mais voyez vous, seul son accord me permet de réaliser l’impossible. La lune est imprévisible et craintive, mon ami, parfois elle ne veut pas et c’est ainsi. Je me dois de vous le confesser avant de commencer le rituel. Comprenez-vous bien ?
Ainsi prévenu, l’homme qui nourrit tous ses espoirs de cette magie providentielle, ne se sent pas découragé et presse le mage de continuer. Il n’a de cesse de sourire bêtement, le regard rivé sur le satellite. Il se laisse aller à des rêveries alors que les incantations résonnent jusque dans la forêt avoisinante. Dans son imagination, la lune prend la forme d’une belle pomme juteuse et croquante. Il peut même la cueillir de sa main droite et l’approcher tout près pour humer son parfum plein de promesses sucrées. Et voilà qu’à présent, il croque dedans et le jus dégoulinant, il le rattrape avec sa langue râpeuse. C’est un pur délice.
Le mage tombe un genou à terre et après un long râle, il s’adresse à son astre :
– Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents. Mais tu ne crains rien, bel astre, seul le croque-lune endormi peut te croquer. Aucune crainte, bel astre, cette nuit est bien trop lumineuse pour que le sommeil le mène au royaume des rêves. Ô, bel astre, tu peux t’approcher de nous sans risque. Transmets-moi ton énergie. Je t’invoque, mon bel astre, pour cet indigent près de moi. Vois-tu, il n’a plus une seule dent. Il ne peut plus se nourrir correctement. Regarde comme son corps est amaigri. Je t’implore, mon bel astre, pour lui faire pousser des dents. J’invoque le pouvoir de croque-lune ! Donne-moi le pouvoir de croque-lune ! Tu ne risques rien, ta lumière aveuglante ne peut l’assoupir. J’invoque son pouvoir pendant qu’il erre dans les méandres de l’insomnie.
Tout ceci dit, un grondement étrange sort le magicien de son exaltation. Le ciel s’est éteint et dans cette obscurité nouvelle, il ne distingue plus rien. Il n’y a plus aucun bruit à la ronde, hormis ce ronron guttural qui vibre fortement.
Chut.
Quelqu’un s’est endormi avant la fin de l’histoire.
– Prends garde à toi bel astre ,
Le croque-lune au printemps
Se sent pousser des dents .
– Qu’est-ce que tu m’racontes ?
Tu veux m’faire peur ?
C’est quoi cette fabulation ?
– C’est la plus sombre des ombres de la nuit
Qui , tapit dans le noir ,
Veut aspirer ta lumière
Contrariant ses noires ambitions .
– Je n’y comprends rien !
Moi , l’astre du soir ,
J’illumine tous les espoirs
Des jours déçus
Qui ne reviendront plus !
– Et lui , en croque-lune , se métamorphose
Quand ta lune pleine l’arrose .
Il veut retrouver sa « sélénité »,
De l’ enfant de toi , qu’un jour il a été .
Dans son cloaque le croque-lune se morfond. Le printemps est encore là, les jours rallongent, le soleil réchauffe les cœurs.
Lui, n’aime que les bas-fonds, le sombre, l’obscur. L’hiver, tous les chats sont noirs. Ça lui convient tout à fait. Mais tous les douze mois, voilà ce foutu printemps qui revient. Quelle horreur !!
Pour l’instant, il n’a aucune arme contre le soleil : trop fort, trop brillant, trop brûlant, trop…
Alors il se concentre sur la lune. Il rêve de la choper, de la gober toute entière. Et ensuite, tel un athlète du plumeau, il balaiera violemment toutes les étoiles. Et vive les nuits noires, vive les bauges fétides où il pourra se livrer à la débauche sans crainte d’être vu.
Car croque-lune est moche, extrêmement moche. Plus moche que lui, y a pas. Ça l’a rendu irascible, revêche, ignoble, tout moisi. Dehors, dedans, c’est tout pareil.
Donc il aime le noir car il ne peut s’y apercevoir dans un miroir ou dans le regard des autres. Pas facile de se regarder en face. Pour lui c’est impensable, inimaginable.
Alors lune, bel astre, prends garde à toi. Au printemps le croque-lune se sent pousser des dents de vampires.
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents.
Les beaux jours reviennent et avec eux l’envie de croquer le monde, l’univers. On se sent pousser des ailes. On a les crocs. L’hibernation finie, l’estomac gargouille. Il a besoin de se délecter de nouvelles saveurs, de s’étendre au maximum pour accueillir les festins printaniers.
Là-haut, la lune commençait à serrer les fesses. Elle avait vu les arbres fleurir, les pâquerettes s’épanouir. Elle savait que des affamés allaient la lorgner avec gourmandise.
Sur le plancher des vaches, rien que de penser à toutes ces nouvelles saveurs printanières, Bideavide salive tellement que les dents lui poussent aussi vite que les pissenlits dans les jardins. Elles sont bien acérées, prêtes à croquer dans tout sans aucune crainte. Heureusement d’ailleurs, car il a un énorme penchant pour les sucreries dont il s’est gavé tout au long de la journée.
Repu, il s’allonge sur le sol et observe ce gros rond assez lumineux, un peu comme un éclairage de secours. Dans sa tête défilent des images assez loufoques. Il sait bien que c’est la lune, mais lui, il la voit différemment. Il s’imagine une énorme nougatine, bien croquante. Quelque part, il doit bien y avoir quelques petits choux pour accompagner.
Il s’endort et rêve. Ses dents poussent, poussent jusqu’à atteindre la lune où elles tentent de s’arrimer. Peine perdue, elles mordent le vide. La proie, maligne, s’efface d’un croissant. Mais la mâchoire qui cherche à l’atteindre est si disproportionnée qu’elle arrive à l’écorcher et à s’agripper fermement.
Les dents commencent à croquer. C’est si bon qu’en deux bouchées un quart de la nougatine lunaire disparait.
Pauvre lune, elle n’a plus qu’une demi-face. Heureusement pour elle, la mâchoire commence à fatiguer. Un peu de repos s’impose. Bideavide rigole. Il voit la lune et se dit : waouh ! Qu’est-ce-que je me suis mis ! J’ai hâte d’être à demain !
La journée a été longue pour Bideavide. Après avoir goûté à la lune, plus rien n’avait de saveur sur terre. Il guette la lune mais il ne la voit pas. Le ciel est noir, aucun éclairage. Il est en détresse. Où est-elle ? Il a faim. Il se crève les yeux à la chercher dans le ciel pendant que ses tripes se nouent en signe de protestation.
La lune quant à elle, a sorti son dernier atout. Elle s’est éclipsée. Sauf qu’elle a oublié qu’elle avait une autre face toute en mousse de chocolat et que cette face était visible par le jumeau de Bideavide, Avidebide qui lui aussi la lorgnait de l’autre côté de la terre.
De la bouche d’Avidbide est sortie une très longue langue qui très tranquillement s’en est allée lécher la face oubliée de la lune. Surprise, cette dernière s’illumine de partout. Elle comprend son erreur, cherche à la corriger mais les dents griffes se sont à nouveau accrochées à elle et vas y que je te dévore.
En deux temps, trois mouvements elle a été ingurgitée. Ne restent que quelques miettes en suspension comme un dernier souvenir.
Mais, car il y a toujours un mais, la nougatine et la mousse lunaires ont aussi laissé un souvenir. Les dents de Bideavide ne sont plus que des chicots. Que va-t-il devenir ? Son rêve l’emmène chez le dentiste qui lui présente différentes possibilités : dents en acier, dentier jetable, broyeur dans la bouche…
Le système digestif de Avidebide est en décomposition. Un docteur lui suggère de le cimenter.
Les jumeaux se rejoignent dans le même rêve ou cauchemar. Ils se regardent, hagards. Ils ont poussé le bouchon un peu trop loin. Affalés, ils n’ont plus envie de rien, ne voient plus rien. Le printemps a perdu sa saveur.
Ils lèvent les yeux et observent que la lune est là. Elle les regarde en souriant. Comment est-ce possible ? Ils sont abasourdis.
Ils pensaient être les champions des croque-lune, mais non !
La championne c’est la lune. Elle les a bien eus. Elle les a appâtés grâce à une illusion qui les aspirés dans un monde imaginaire dont ils n’ont pas su profiter, trop pressés et obnubilés par leur appétit féroce.
Les gazouillis des oiseaux les sortent de leur rêve. Ils sont groggys. Ils s’observent. Ils sont comme toujours, tout est en place. Ils se lèvent et prennent enfin le temps d’observer les couleurs printanières, les fleurs, les oiseaux.
En levant la tête, ils aperçoivent un tout petit bout de lune. Ils ne la regarderont plus jamais de la même manière. Chapeau bas, madame la lune.
Jolie histoire, c’est la lune la plus forte !
CROQUE LUNE A LA DENT
Tous les ans il croque
Il ne demande qu’à croquer
Inspiré ! il l’était ce matin
Satisfaire son appétit
Devint impératif
Croque ! Croque ! Croque !
Une grosse faim le tenaillait
Il envisagea un tout petit
Un tout petit pois
Mais déception ! Il était trop petit
Ce matin-là, Croque-Lune avait la dent
Une seule, bien seule !
Elle en appela d’autres
Qui poussèrent par une nuit agitée
Celle où il y eut plein d’orages
Tellement qu’il en eut grand’peur
Alors les dents se réunirent en conseil
Elles ne voulaient plus claquer
Soyons incisives, conclurent-t-elles
Croque-Lune devait éprouver ses dents
Il ne pouvait rester sédentaire
Il devait croquer n’importe quoi, voilà !
Alors la vie qui passait par là
Ne voulut pas se faire croquer
Croque-Lune la rassura
C’est une image, dit-il
J’ai envie de croquer
Croyez-vous !
Regarde ce croissant de Lune
Tu pourras le croquer
Quand tu seras sage !
« Voilà l’origine de la dent de sagesse ! »
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents.
N’aies crainte, il sort tous les ans, certes mais il ne me fait pas peur, le croque-lune. Quand j’apprends qu’il est en embuscade, je m’arrondis et je m’éclaire ! Il s’approche comme il peut car je l’aveugle de toute ma clarté. Et quand il ouvre sa grande gueule avide, ses dents glissent sur mes rondeurs sans qu’il parvienne à me saisir. Et s’il revient à la charge, mes alliées les étoiles l’éblouissent le chassant à coup sûr. Il repart alors cahin caha jusqu’à la prochaine fois ! Je n’ai plus peur de lui depuis le temps. Et ne comprends pas trop pourquoi il insiste autant. Il me fait presque de la peine à venir se casser les dents sur mes rondeurs rebondissantes. Peut-être vient-il chercher un câlin dans mon giron réconfortant.
La prochaine fois, je le lui demanderai, qui sait ?
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune, au printemps, se sent pousser des dents.
Le Croque-Lune…
Comme cherchant à échapper à ses poursuivants, une furtive silhouette se glisse derrière l’ombre des arbres de la forêt. Tournant la tête à droite et à gauche, ses yeux d’une étrange couleur jaune tentent de percer l’obscurité. Et, de temps à autre, elle porte son regard vers le ciel d’un noir d’encre où tente de rivaliser le disque blafard de la Lune. Curieusement, le fuyard avait entamé sa progression debout sur ses deux jambes, mais petit à petit, son corps avait subi une étrange transformation qui l’obligeait maintenant à évoluer à quatre pattes. Un nouveau coup d’œil vers l’astre de la nuit. Sa lèvre supérieure frémit dans un tremblement et en se rétractant, elle dégage de puissants crocs tranchants comme des lames de rasoir. Arrivé à la lisière d’une clairière, profitant de l’intervalle dégagé, il s’arrête, et la tête dressée en direction de la Lune se lance dans un long hurlement sinistre qui déchire le silence profond qui enveloppe l’espace environnant. Le gémissement menaçant s’élève dans la nuit et une légère brise le pousse jusqu’à la cime des pins qui semblent lui répondre dans un murmure craintif…
Épuisé et à bout de souffle, le lycanthrope tombe à genoux, puis s’affale ventre à terre. Dans sa chute, sa tête percute un tapis d’aiguilles de résineux qui égratignent sa joue droite jusqu’au sang. Malgré l’étourdissement qui le saisit, il parvient à déceler la forte odeur de feuilles humides qui pénètre par ses narines. D’ordinaire, ce genre de malaise le surprend durant l’hiver à chaque cycle de pleine Lune, mais cette année, sans comprendre pour quelles raisons, il se prolonge avec l’arrivée du printemps. Pris de rage, il griffe le sol de ses doigts crochus en poussant un nouveau hurlement qui vide l’air de ses poumons… sa vision se brouille, la forêt tangue, tournoie et il perd connaissance…
Un étrange bourdonnement frappe son cerveau. Il tente un effort de concentration pour en déceler l’origine, ce qui l’encourage à imaginer qu’il est en vie. Ce n’est pas un timbre continu qu’il perçoit, mais plutôt un son qui revient à un rythme régulier, rappelant la mesure des battements d’un cœur. Il ne parvient pas à ouvrir les yeux, tant ses paupières sont lourdes. Maintenant, des bruits métalliques cognent à ses oreilles, mélangés à des voix qu’il ne reconnaît pas non plus. Un flash rouge filtre sous ses paupières, qu’il n’arrive toujours pas à ouvrir. Flashs verts. Son cerveau réagit au souvenir d’un papier peint bleuté représentant de vieux gréements, semblables à la caravelle de Christophe Colomb : “Comme celui qui recouvrait les murs de la chambre de mon enfance. C’est curieux les souvenirs !’’ songe-t-il. Flashs rouges… Des projections lui arrivent comme des hallucinations… Pourquoi court-il dans cette forêt qu’il ne reconnaît même pas ? Il lui semble sentir sur sa peau les excoriations que provoquent les branches des bosquets traversés dans sa course et qui fouettent son corps. Flash vert. Il bascule et chute sur un chemin terreux… Flash rouge. Quelle est cette odeur de feuilles humides en putréfaction ? “Noooon !’’ Est-ce lui qui a crié de la sorte ? Mais pourquoi n’arrive-t-il pas à bouger ? Il lui semble que ses membres sont entravés, ce qui lui empêche tous mouvements. Quelque chose le pique au bras droit… peut-être un serpent ou un scorpion. Il voudrait bien s’en éloigner, mais il ne peut pas bouger. Il ouvre la bouche pour crier, mais aucun son ne sort de sa gorge et le voilà emporté dans un tourbillon. Comme si quelqu’un avait retiré la bonde d’une baignoire, il se sent attiré vers le fond. Il ne parviendra pas à passer par un si petit trou. Il essaie de crier de nouveau sans parvenir à émettre un seul son. Puis soudain… c’est le trou noir…
Un bip lancinant cogne de nouveau à ses tempes. Et, un flash vert qui clignote à la cadence des battements de son cœur s’infiltre progressivement sous ses paupières.
— Il ne va pas tarder à se réveiller complètement ! Lance la voix gutturale du médecin.
— Enfin ! Il sera de nouveau parmi nous ! Répond la douce voix de la mère du garçonnet, qu’il reconnaîtrait entre mille.
— Il est loin d’être tiré d’affaire et nous allons devoir le garder ici, encore quelque temps.
— Je n’en doute pas, mais c’est pour son bien. Merci pour tout docteur !
— Je n’ai fait que mon devoir. Heureusement que vous êtes partis à sa recherche dès que vous avez constaté sa disparition. Sans réactivité de votre part, je n’ose pas imaginer ce qui aurait pu lui arriver ! Vous avez bien fait de le mener jusqu’à nous.
— Nous avions pris l’habitude de ses fugues dans la forêt. Tant qu’il ne faisait rien de grave ou de mal, nous n’avions pas jugé bon de le faire soigner. Mais depuis quelque temps, ses symptômes de lycanthropie se sont multipliés, et même, aggravés.
— Je peux comprendre votre hésitation à faire interner votre enfant. J’espère que nous intervenons avant que n’apparaissent de sérieux troubles neuropsychiatriques et notamment, ceux de la démence ! Les examens que nous avons réalisés nous permettront de déterminer les soins qui lui seront les plus bénéfiques. Cependant, la manifestation de ses troubles du comportement aurait dû vous alerter que votre fils n’allait pas bien.
— Vous avez raison docteur. Au début, nous nous amusions de l’entendre dire qu’il était parti dans la forêt pour “Croquer la Lune’’. Bien que nous ne comprenions pas ce que voulait exactement dire cette expression, nous pensions qu’il s’agissait d’un jeu partagé avec ses copains. Mais, certains jours, il rentrait avec ses vêtements en lambeaux et son corps était couvert de diverses blessures. C’est à ce moment que nous avons envisagé qu’il devait subir une forme de harcèlement. Ses fréquentes escapades ont commencé à nous intriguer. Jusqu’au jour où avec mon mari, nous avons pris la décision de le suivre. Et là, nous avons découvert les raisons de ses virées nocturnes. Nous avons tenté de le retenir en l’enfermant dans sa chambre, dont la fenêtre et la porte ont été blindées pour l’empêcher de sortir. À chaque pleine Lune, nous l’entendions hurler et s’acharner sur les meubles. Lorsque les périodes de lycanthropies étaient terminées, nous le libérions et faisions l’état des lieux… et après chaque crise, nous devions refaire intégralement sa chambre. Le médecin poussa un long soupir avant de répondre :
— Je ne vous juge pas madame ! Mais il était temps de faire le nécessaire pour sauvegarder la santé de votre enfant.
— Merci docteur ! Lança-t-elle au médecin qui s’apprêtait à quitter la chambre.
— Maman ? La petite voix de son fils l’a fait se retourner.
— Oui mon garçon, je suis là ! lui dit-elle en caressant délicatement la joue blessée de l’enfant. Puis, de son habituelle voix douce, dans une profonde tendresse elle lui dit : Tu nous as fait peur. Cette fois-ci, nous avons bien cru que nous allions te perdre. Je n’avais pas d’autre choix que de te mener à l’hôpital.
— Tu as bien fait maman et je ne t’en veux pas du tout. Je suis grand maintenant et il est temps pour moi de ne plus chercher à croquer la Lune.
— C’est une sage résolution mon petit. Lorsque tu seras guéri, nous pourrons enfin prendre un nouveau départ. Lui dit-elle en déposant un baiser sur le front.
Dehors, une nuit profonde étirait son voile d’obscurité dans un ciel qui crépitait d’étoiles. Par moment, certaines clignotaient, elles apparaissaient si lointaines et comme perdues dans une étendue trop vaste pour elles. Une magnifique pleine Lune promenait son écharpe laiteuse au-dessus de la végétation et s’accrochait aux branches des arbres. Cette nuit-là, aucun hurlement de loup-garou n’avait troublé le silence qui s’était installé. Sur les collines qui ceinturaient la vallée, les pins semblaient chercher à attraper la Lune en égratignant le ciel…
Je reconnais bien ton style Gilaber, le petit garçon de l’histoire, ne serait-ce pas toi ?
Chère Avoires,
Je ne suis pas un loup-garou et s’il m’arrive de croquer la Lune, ce n’est que d’une manière poétique… tout comme l’ami Pierrot qui me prête parfois sa plume pour écrire des mots…
Bien à toi.
Telle était la recommandation de Plic-Ploc, la pluie à son frère le soleil. Pourquoi ? Hé bien selon une vieille grenouille, de celle qui fait la pluie et le beau temps, je tiens les révélations suivantes.
Croque-lune, d’une jalousie maladive pour son cousin le soleil, était las d’être associé à la magie noire, des soirs de pleine lune ; aux redoutables vampires buveurs de sang ; à toutes sortes de cauchemars et pire à la mort. Toute la planète vénérait la douce torpeur du printemps tout juste éclos, tandis que Croque-lune fulminait. Il avait bien tenté quelques éclipses de l’astre solaire, celles-ci n’avaient pas été suivie d’effet escompté. Au contraire la planète était en joie devant ce phénomène. Cela agaçait l’astre blanc de voir tant de légèreté, d’amour, de pique-niques, de baisers dans les cerisiers. C’est ainsi que lors d’un soir de goguette, où il avait noyé son désarroi dans plusieurs verres de Tequila, qu’il fit un pacte avec une bande d’individus encore inconnus. Ces derniers, tout de noir vêtu, aspiraient à la gloire, et peu importait la manière d’y arriver. Grésil, grêle, gelée et vent froid du pays d’Asgard tous les attributs pouvant mordre les frêles feuillages encore tendres, brûler les bourgeons à peine ouverts, geler toutes les jeunes pousses timidement sorties de terre, ruiner les vacances des écoliers aux gambettes bien roses d’avoir passé un hiver sous des lainages, furent invoqués plusieurs nuits de suite du 23 avril au 13 mai. Depuis durant cette période chaque année, cette bande organisée se faisant appelée : les Saint de glace, sévit sur nos campagnes et sont redoutées des jardiniers, des agriculteurs et même des individus enivrés des effluves de nombreuses floraisons. Heureusement que lors du pacte de Croque-lune, les chevaliers de l’apocalypse n’étaient pas disponibles, car malgré sa ténacité à vouloir briller et chauffer de plus en plus tôt, quand bien même les pendules ont été avancées, rien n’y fait. Le bien aimé soleil ne parvient pas à enrayer ce phénomène.
Croque Lune est très content
Il se sent pousser des dents
Prend garde à toi bel astre
Voici venir le grand désastre
Le printemps vient d’arriver
Croque Lune va te manger
Pas plus tard que cette nuit
Où tu es ronde et bien remplie
Cric crac croc en trois bouchées
Croque Lune l’a grignotée
Ne lui laissant qu’un p’tit croissant
Les petites dents de lait de Croque-lune,
Elles poussaient dès le printemps venu. En automne, elles commençaient à tomber ; en hiver, il n’y en avait plus.
Croque-lune était la somme de tous les sourires des petits-enfants. Une énergie donc. Un égrégore pour ainsi dire. Tout ce qu’il y avait d’innocent et de plus aimable. Quand il regardait la lune, il la voyait comme un gros bonbon à sucer, un peu gros quand même, pour ses gencives mal aguerries. Alors, la sève de l’émerveillement faisait pousser ses petites dents.
Il pouvait ainsi croquer la lune. Elle avait le goût des aubes naissantes. Elle sentait bon l’éphémère, mais aussi le renouveau.
Elle était cette douce lumière sur le berceau des petits enfants, chuchotant sur les papilles du rêve, des nuits chamarrées d’étoiles.
Cet exercice m’a fait penser à la chanson de Jean-Louis Pierre Rizzoli que vous pouvez aisément découvrir sur Internet, et dont voici le refrain :
Croqu’, Croqu’, Croqu’ la lune,
Cours, vole, par-dessus les dunes
Pour un instant de rêve
Avant que le jour se lève
Bonne découverte et joyeux devoir à tous ! 🙂
Je découvre cette chanson. Merci Béatrice.
Charmante image poétique 🌻
Un bain de poésie qui sent bon l’herbe verte, le renouveau, les lumières douces. J’aime beaucoup cette atmosphère Béatrice..
La Souris verte 🐀
– Prends garde à toi, mon bel astre ! C’est le printemps et le croque-lune…
– Mais Maman, j’en ai marre, déjà que je ne sors que la nuit !
– Je sais… Je sais… Mais tu es si beau !
– M’en fous Maman, j’ai besoin de prendre l’air moi…
– Je sais… Je sais…
Pendant ce temps, Croque-lune se frotte les mains. Ses dents sont aiguisées, la salive coule, il est prêt.
Il se tient devant la porte du Printemps et il attend l’ouverture pour se ruer sur sa proie.
Mais la porte ne s’ouvre pas cette année.
Croque-lune commence à fatiguer,
Il s’endort,
Il se réveille,
Il a faim,
Il a soif,
La porte ne s’ouvre toujours pas.
Ses dents se rétrécissent,
Son corps se ratatine,
Et finalement, il meurt épuisé devant la porte du Printemps qui, cette année était fort en retard.
Moralité: Á TOUTE CHOSE MALHEUR EST BON !
Je trouve très amusant l’idée de ce petit astre rebelle, et qui, parce qu’il ne sort que la nuit, a besoin de prendre l’air. Merci Camomille 🙂
Ah Camomille la reine du dialogue… Et maintenant elle fait parler les astres ! Trop forte !🐀
Oh oui, Prends garde à toi, bel astre ou plutôt bellâtre, sans vouloir être désobligeant. Tu te crois le plus saillant, le plus intelligent, le plus fûté mais tu n’émeus que de rêveuses damoiselles. Fais attention au croque-lune qui, le printemps venu, se sent pousser des dents. Lui n’emberlificote pas les belles de discours oiseux. Il va, comme son surnom l’indique, te les piquer et les sauter sans ambages.
Merci Nouchka. J’aime beaucoup. 🙂
Prends garde à toi, mignon petit astre, le croque lune, au printemps, se sent pousser des dents. Elles ont trop longtemps, cet hiver, rayé le parquet, couvert de revues artistiques, de chiffons humides.
Elles ont faim de chair à peine sortie de la fraîcheur de l’enfance. Elles galopent sous tous les cieux, limpides ou brumeux. Une fois plantées, comme les dents du brochet, elles ne lâchent plus leur proie. Le cru de la consommation n’est que trop peu souvent envisagé. Car l’hameçon décrète que la proie savait à quoi s’attendre. Le con qui trop facilement te sent le con te ment. Te prêche le consentement.
Prend garde à toi, petite rondeur, toutes les fessées sont louches, les jeux de saute agneaux, les chats trop hauts perchés, les rondes roucoulantes pour s’assurer que tout va bien dans le monde des prédictateurs du sexe.
Apprend à nager dans les eaux troubles de certains adultes, à garder les bonnes distances et si nécessaire, à leur casser les dents, tous ces bâfreurs de menu fretin, toutes ces sales bêtes à rame.
🤗
Bravo Jean-Marc, j’ai bien aimé cette histoire.
750/ TE VOILÀ PRÉVENU
Prends garde à toi, bel astre, le croque-lune au printemps se sent pousser les dents.
C’est qu’il les a déjà longues le bougre d’avoir tiré la langue tout l’hiver. Méfie-toi de lui quand tu es en croissant tu es tentant et facile à attraper. Je l’ai déjà vu musarder, l’air de rien, sifflotant le ‘ je t’aurai ‘ le filet sur l’épaule la musette à la main. Quand il met ses crampons pour grimper la nuit… Le coquin l’air chafoin veut décrocher la lune ! Le pompon du manège enchanté jour-nuit-jour…nuit ! Ces mange-tout qui, le gosier en pente vous avaleraient la mer et poissons. Ces fieleux fiers d’eux, l’air d’en avoir deux !
Astre de l’après jour te voilà prévenu.🐀
😉
Un petit conte tout frais, tout mignon…du souris verte !
Dans tous les cas, très inspiré ! 🙂