737e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé.
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En ce jeudi matin, alors que Gustave parcoure distraitement les titres de son quotidien tout en avalant un café brûlant, bienvenu en cette froide matinée, son attention est attirée par un titre surprenant « Un flocon de neige lui a fait perdre la vue ». Trois pages plus loin, le journaliste relate l’évènement.
Myriam, une trentenaire très active partait ce matin là au travail, bien emmitouflée dans sa doudoune, coiffée du bonnet avec gros pompon tricoté par sa grand-mère et chaussée d’après-ski pour ne pas glisser sur le sol enneigé. Un fort coup de vent s’est agrippé au pompon et a désolidarisé le bonnet de la tête de Myriam. Dans un geste spontané, celle-ci a rejeté la tête en arrière et fait des moulinets de bras pour rattraper le fuyard. Déséquilibrée, elle a chuté sur le sol, bras en croix, cheveux au vent. D’après ses déclarations, c’est ce moment qu’a choisi un flocon de neige pour l’attaquer et s’écraser dans son œil droit.
La victime a été transportée aux urgences où une perte totale de la vision de cet œil lui a été diagnostiquée. Pour l’instant, les médecins ne trouvent pas d’explications scientifiques cohérentes et étayées à ce phénomène. D’une part, le flocon est resté collé à l’œil et a refusé de fondre ; d’autre part, les clichés montrent de superbes cristaux en étoile qui rappellent à la patiente les délicats napperons crochetés par sa grand-mère.
Les hypothèses les plus folles vont bon train. S’agirait-il d’une attaque d’extra-terrestres ? De projectiles lancés via des drones en utilisant opportunément la météo ? Un appel à témoin a été lancé pour tenter d’élucider cette affaire inédite.
L’hypothèse avancée par Myriam est qu’il s’agit d’un clin d’œil (c’est les cas de le dire…) de sa grand-mère partie il y a quelques semaines dans l’au-delà. Elle est confiante, persuadée que sa vue va se rétablir lorsque sa grand-mère cessera ses facéties.
A suivre donc…
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé.
Que j’aurais déplacé et un peu volé une montagne.
Voilà ce qu’ils me reprochent les flics.
Et cela fait deux fois qu’ils me convoquent pour le même motif.
Bon la première fois la belle « bête » a été retrouvée saine et sauve.
Mais cette fois-ci ça sent le roussi pour Bibi le petit flocon de neige.
En effet la belle et haute montagne dont je vous parle, elle a disparu, malgré les nombreuses recherches effectuées.
Des témoins paraît-il m’auraient vu, en pleine nuit, l’arracher de son emplacement et ensuite la tirer sur plusieurs mètres.
Bizarrement, ce qui est advenu par la suite personne ne l’a raconté.
Et elle la satanée montagne aujourd’hui elle reste introuvable.
Oh la la ! la nuit je ne dors pas bien et je fais aussi des cauchemars.
Oh la la ! je sens que je vais m’enfuir, complètement déguisé, dans un autre pays ou changer de planète.
Mais déguisé en quoi ?
Ouais j’ai une idée, je me casse dans le Mont Blanc, pile à 4 807 mètres d’altitude.
Je pars de ce bon pas, tout là haut et là les flics ils ne me retrouveront jamais.
Je vais leur écrire avant de partir, avec mon stylo Mont Blanc que ma copine m’a offert pour mon anniversaire.
Quelques mots sur du papier bleu pâle.
Pour leur dire :
Que je pars loin loin !
Et aussi que de temps en temps je leur enverrai une carte postale.
Également pour avoir des nouvelles de leur enquête.
Peut-être que tout simplement je dirais aux keufs :
Ouste ouste Flocon la découvre le plus rapidement possible !
Sinon, si la montagne ne refait pas surface, votre flocon dévoué il peut devenir méchant, très méchant et déclencher une avalanche qui fera énormément de dégâts.
Ou bien ah ! ah ! que je suis le roi de la cambriole, et que j’envisage de dérober … une autre montagne.
– Moi ! Je suis témoin. Je peux vous expliquer ce qu’il s’est passé.
– Je vous écoute.
– Nous étions en formation nous apprêtant pour une chute imminente.
– Oui.
– Parmi nous, un flocon malicieux, bien connu, a monté une immense armée.
– Une armée ?
– En fait, le mot est inexact puisque le but de cette démarche n’avait rien de vindicatif. Ce flocon voulait simplement organiser une plaisanterie hivernale.
– Une plaisanterie hivernale, vous vous foutez de moi !
– Non, je vous assure.
– Bon, continuez.
– Donc, voilà une multitude de flocons descendant du ciel, joyeux comme des gamins prêts à faire une bêtise après avoir, comme à l’armée, élaboré un fameux plan.
– Et quel était ce fameux plan ou peut-être ce plan fumeux ? Il y a eu quand même des plaintes.
– Je ne suis pas sûr que ceux qui ont été ciblés se sont plaints ! Eh bien, …
– Eh bien quoi ?
– Vous vous souvenez de cette nuit où il a tant neigé ?
– Oui, évidemment.
– Aviez-vous lu la Une des journaux ou regardé le reportage télévisé du début de l’année ?
– …
« Un chasse-neige arrivé des Alpes, en prise avec des mètres de neige à l’entrée du Lycée Maurice Herzog. La direction n’a pas encore donné de date prévue pour la rentrée scolaire des vacances d’hiver ».
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé. Il serait soupçonné de blanchiment d’argent en ayant fait fonctionner au noir la planche à billets.
La Brigade des stups a bien fait une descente chez lui, mais ils n’ont rien trouvé. Une discussion à bâtons rompus s’en est suivie avec les voisins, mais sans résultat, si c’est de les mettre un peu plus en boule, et provoquer une avalanche de critiques.
La suite au prochain criterium…
Cette fois, le flocon jubile !! Les témoins sont nombreux, joyeux, accompagné par la Fée d’hiver ils s’amusent
Et un sur le gros nez du râleur invétéré, pataugeant lourdement, d’autres virevoltent pour éviter les langues des enfants qui veulent goûter … de beaux cristaux se collent sur les lunettes, émerveillent les passants ,même les chiens jouent avec , sautant aboyant, ambiance
La Fée d’hiver et son flocon déploient des nuages de douceur, bonne humeur ..
Fait divers, Fait d’Hiver ? Non vive le Fée d’Hiver !!
Ce matin là, il neigeait…Une multitude de petits flocons tombaient sans discontinuer. Un tapis immaculé recouvrait la pelouse devant la maison. J’étais figée devant les vitres, tout ce blanc me fascinait.
« Ouvre la fenêtre, dit la voix de ma mère du fond de la cuisine. J’ai mis ton lait à refroidir sur le rebord. »
Je détestais le lait chaud ; comme il fallait bien le faire bouillir, car c’était du lait cru que nous allions chercher à la ferme, ma mère usait de subterfuges pour que j’accepte de boire ce breuvage, qui paraît-il devait m’aider à grandir…
J’ouvris donc la fenêtre, ramenai le bol à l’intérieur.
– Maman, y’a plus de lait !
– Quoi, tu l’as renversé !
– C’est pas moi ! Le bol était vide quand je l’ai pris !
L’innocence bafouée …
Ma mère rétorqua : Alors quelqu’un l’a bu !
– Mais y’a personne !
Elle eut un curieux sourire.
– Ma foi, c’est un fait d’hiver, tu n’as plus qu’à mener une enquête…
J’avalai deux tartines, sans boire une seule goutte de lait ( hé hé!), puis je sortis dehors, dûment emmitouflée et chaussée de mes bottes fourrées, dont j’étais si fière. J’allai devant la fenêtre de la cuisine, pour repérer d’éventuelles empreintes. Mais apparemment, aucune patte animale, aucun pied humain n’avait laissé de traces à cet endroit. J’abandonnai l’enquête et rejoignis nos petits voisins qui jouaient dans la neige.
La journée passa rapidement et le soir venu, il cessa de neiger.
– Il fait trop doux, ça ne tiendra pas,, déclara mon père. Il avait hélas raison. Pendant la nuit, il se mit à pleuvoir et la neige fut lavée. Le lendemain, on piétinait dans la gadoue…
Ma mère avait remis un bol de lait à refroidir sur le rebord de la fenêtre ; elle le récupéra elle-même et personne ne l’avait bu. De même les jours suivants .
– C’est curieux, dirent mes parents, qu’en penses-tu ?
Je haussai les épaules.
Eh bien, dit mon père, nous suspectons un flocon !
– Oui, ajouta ma mère, il est tombé dans le lait, il l’a trouvé délicieux et il l’a bu !
Ils se regardaient en souriant ; moi, j’imaginais le flocon gourmand et ça me plaisait bien. Du coup, je ne leur ai jamais dit que j’avais renversé le lait dans la neige !
Dans le registre « Fait d’hiver » ou « Fait divers », selon que vous voudrez bien l’entendre, se trouvait l’histoire d’un flocon, pour le moins curieuse, et dont j’aimerais avec vous m’entretenir.
Bien que d’apparence, aucun flocon ne se ressemble, celui qui nous intéresse avait une singulière particularité : celle de s’offenser de n’avoir à suivre que la pente naturelle des choses, avant de s’écraser au sol, dans une chute molle. Alors que lui rêvait de courants ascendants qui le porteraient aux nues.
Alors que ses congénères entamaient aveuglément une trajectoire descendante vers la terre. lui s’écarta de la meute pour se hisser sur le dos du vent, et s’essayer dans l’éther à de gracieuses arabesques.
Un passant — et pas n’importe lequel — producteur de scénarios dévergondés, observait la scène et se disait : « Hé hé, je l’ai mon idée ! ».
Celle-ci fit beaucoup parler d’elle et couler beaucoup d’encre. Les stations d’hiver inquiètes que d’autres flocons suivent l’exemple de ce flocon dissident, ce qui provoquerait leur ruine, portèrent l’affaire en justice.
Il fut demandé au témoin qui avait assisté à l’étrange vagabondage du flocon, d’en dresser un portrait-robot. Ce qui était fort difficile, compte tenu de la structure complexe d’un flocon.
Dans cette région du globe, où les hivers sont longs et les soleils de glace, notre flocon avait de quoi s’amuser. Et de nous faire, en riant, un joli pied de nez.
Bien vu !!!!
n flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé.
« Le vieux Douglas de la forêt communale n’est plus » titre solennellement en une le quotidien « Les News Municipales ».
« Qui l’a abattu ? »poursuit en page deux le journaliste, Noël Blanc, précisant qu’une enquête sera lancée sous peu et que tout témoignage devra être fait auprès de Sylvain Deschamps, garde champêtre, chargé de l’affaire. Appeler le 06 07 08 09 10 de 9h à 11h et de 15h à 16h30.
Certes, le vieux sapin douglas, surnommé le vieux Douglas, était quasi centenaire. Il semblerait, selon les hypothèses du journaliste, que le vénérable, choyé, objet de tous les soins des forestiers, aurait succombé sous le poids des dernières chutes de neige, ou sous les coups répétés des boules de neige lancés par des gamins peu soucieux de l’âge du conifère. Pour le journaliste, pas de doute on a « descendu » au propre et au figuré le vieux Douglas. L’enquête en dira certainement plus. Des comptes rendus seront publiés régulièrement dans les News.
A la lecture de cette info, un flocon de neige se sentit tout penaud en se remémorant sa virée entre ciel et terre. Il la voyait bien cette pointe déjà chargée, ses branches ployées, ce manteau si lourd qui faisait frissonner le vieux Douglas ! Il voulait tomber ailleurs, implorait les cieux de dévoyer leur trajectoire, suppliait le vent de détourner son souffle… Rien, rien , il se retrouva sur le sommet du douglas, s’empilant sur des épaisseurs de congénères.
A ce souvenir, le flocon de neige finit par se sentir coupable. N’y tenant plus, pour alléger sa conscience, il appela Sylvain Deschamps. Il était 16h26.
– Oui, j’écoute » répondit une voix grincheuse
– Je suis le flocon meurtrier
– Quoi ? »répondit Sylvain. « Donnez-moi votre vrai nom » il était 16h28
– Je vous dis que je suis le flocon en surnombre qui a provoqué la mort du vieux Douglas »
Voyant l’heure tourner et ne voulant pas faire attendre sa petite amie Sylviane Dupré, toujors pointilleuse sur les horaires,Sylvain déclara au flocon repentant :
– Bon, j’enregistre votre déposition. Vous ferez quinze jour de chambre froide et trois semaine de congélateur. » Il raccrocha, il était 16h30.
– Oh merci ! dit le flocon, trop heureux d’avoir confessé sa faute.
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé.
On connait son profil. Il a déjà sévi l’hiver passé. Mais on ne s’attendait pas à ce qu’il revienne après son passage en cellule, seul, où il a congelé suite à un oubli des gars chargés de le surveiller partis skier avant de le libérer après sa garde à vue.
Il avait finalement été relâché en piteux état. On dit que des camarades s’étaient massés autour de lui juste ce qu’il faut pour qu’il reprenne une certaine souplesse mais il a gardé des séquelles. On pense qu’il est revenu se venger. En effet, il s’est faufilé entre les lames du tapis d’accueil de la gendarmerie, juste ce qu’il faut pour dépasser et faire en sorte que les pieds le heurtent et provoquent une chute inévitable. Deux agents ont déjà été hospitalisés. On a essayé de le déloger pour l’appréhender mais il avait disparu. Certains pensent qu’il se serait suicidé en fondant, son méfait passé. D’autres pensent qu’il a pu rejoindre les congères proches des portes et s’y dissimuler. Impossible de faire le tri entre le vrai et le faux. Par précaution, un agent restera posté jusqu’à la fonte des glaces ou du moins un redoux qui permettrait de l’appréhender à moins qu’il ne se fonde dans la masse. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. L’affaire s’annonce ardue !
Un flocon de neige à nouveau impliqué
Dans un étrange fait d’hiver !
Cette petite bulle blanche
Peut-être échappée d’une avalanche
Un certain dimanche
A encore fugué
Incroyable mais vrai
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois
Que cette petite chose évanescente
Sans foi ni loi
Se prend pour une étoile filante
Et file, file et disparaît …
Mais quelqu’un m’a dit
Que dès le lundi
On l’a aperçu quelque part sur terre
Au beau milieu d’un désert !
Entouré de plein d’amis
Des p’tits grains de folie
Si, si, si
Des grains de sable chaud
Qui l’ont entraîné dans le sillage
De leur sirocco
Jusqu’à le faire fondre de bonheur
Oubliée sa délicate blancheur
Il arbore à présent une jolie teinte dorée
Car oui, il s’est fait kidnapper
Sans guère de résistance
C’est donc ici, que définitivement, pour lui
Tout commence
Et tant pis pour les grincheux et les aigris.
J’adore ! Merci du partage
Un flocon de neige impliqué dans un curieux fait d’hiver. Un appel à témoin a été lancé.
Les gendarmes, qui ont d’autres chats à fouetter, confient la tâche à Marty, pigiste depuis 18 ans de l’Agence Potins et Palabres.
– C’est à n’y rien comprendre, énonce le premier témoin. Bien qu’il n’ait pas neigé durant la nuit, ce matin, un étrange flocon de neige était là, agrippé à mon pare-brise alors que ma voiture couche dans mon garage. J’ai tenté de le chasser à coups d’essuie-glace, mais le bougre était indélogeable. J’ai fait tout le trajet en louchant et je suis arrivé en retard au boulot. Du coup, mon RH m’a collé un avertissement.
– Je l’ai trouvé tranquillement installé sur un coussin de mon canapé, s’émeut une méticuleuse ménagère. J’ai pris peur parce qu’il était énorme et couleur arc-en-ciel. M’armant de courage, j’ai cherché mon aspirateur. Le tuyau a fait un drôle de bruit quand j’ai pu déloger ce squatteur. Maintenant, j’ai la frousse que cet alien s’échappe du sac à poussière.
– Je ne suis pourtant pas né de la dernière averse, mais après ma sieste, j’ai vu un flocon très bizarre sur mes charentaises, alors que je ne suis pas sorti de chez moi depuis deux semaines, anone un papy. Il était bizarre avec ses huit branches. J’ai appelé ma femme qui devient de plus en plus bigleuse ; elle ne l’a pas vu et elle m’a conseillé d’aller prendre l’air pour m’aérer l’esprit en ce bel après-midi ensoleillé.
Sous l’avalanche de dépositions plus farfelues les unes que les autres, Marty, suant par tous les pores malgré la clim à fond, se voit vite contraint de prendre des notes en sténo. Au bout d’une heure cinquante-huit à écouter toutes ces élucubrations, pris de crampes aux doigts, il se masse les tempes, se lève, admire la mer rougeoyant sous le flamboyant coucher de soleil et se dit qu’il est temps pour lui de contacter un certain P. P.
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé.
Moi monsieur je l’ai vu ! Croyez-moi, il était tout blanc avec des reflets roses, il était très très beau voletant dans la brume du matin, j’ai tout de suite couru pour l’annoncer à mon père, puis à ma mère … mais ils ne pouvaient pas écouter. Pensez donc … mon père était bien trop occupé et ma mère faisait le ménage, une fois de plus toute la famille s’en fichait bien. Un flocon en janvier quelle événement ?
J’allais m’assoir près de la fenêtre et admirait « mon » flocon diamanté tourbillonnant poussé par le léger souffle du vent qui s’amusait à le faire virevolter.
J’observais, je ne bougeais plus de peur qu’il ne s’échappe si je relâchais ma garde.
Ma sœur c’est enfin réveillé, je lui fis signe, et, discrètement, murmurais : « regarde » m’accroupissant à demi pour mieux observer en toute discrétion. Regarde ! Une étoile qui vole. C’est si beau !
Oui c’est vrai, cela ressemble à un petit bijou. Elle me fit signe d’entrouvrir la fenêtre. Délicatement je poussais le rideau de mousseline. Surtout ma mère ne devait pas voir mon geste. « Quoi aurait-elle crié, un rideau tout neuf bien amidonné ! avec tes doigts sales ! je regardais mes doigts, non ils n’étaient pas sales du tout et je prenais beaucoup de précautions » … Mais les Mamans maniaques voient toujours des trucs bizarres.
Mon père partait pour se rendre à son travail. Il avait refermé la fenêtre en pensant que, certainement, ma mère l’avait entrouverte pour secouer son chiffon à poussières. Avec ma sœur nous nous sommes pelotonnées l’une contre l’autre, en souriant. Notre père nous à fait une petite caresse sur les cheveux, puis s’est engouffré dans son quotidien. Notre mère à vite enfilé son manteau de laine, puis nous a dit au-revoir ! à ce soir, soyez bien sages, ne faites pas de bêtises, surveillez bien l’heure pour ne pas être en retard à l’école. Pour le diner je vous ferai des crêpes. Nous sommes restée un moment le nez collé aux carreaux. Mais rapidement nous nous sommes éloignées de la vitre. Il ne fallait pas laisser des traces de buées. Nous sommes enfin partis rejoindre nos classes et nos amies.
L’institutrice à demander : qui a vu la neige ce matin ? Nous avons levé la main. Madame Juliette a souri, nous a félicité pour notre observation.
Nous étions très fières ma sœur et moi. Nous avions été témoins des ce premier évènement hivernal.
Le soir en mangeant les crêpes nous pourrions raconter notre aventure merveilleuse. Puis,
Nous irons sous la couette, bien au chaud et pourrons rêver que les étoiles diamantées tombées du ciel recouvrirons toute la terre et scintilleront en chantant sous nos semelles.
Le monde peut être si beau si nous savons regarder simplement sa vraie beauté.
Un flocon de neige a de nouveau été impliqué dans un curieux fait d’hiver. Un appel à témoin a été lancé.
Il était toujours en tête. Dès que la chute était annoncée, il se précipitait pour descendre en premier. Le premier frisson de la saison. Il fallait faire vite pour ne pas être doublé. Il était gelé à point. Il atteindrait le sol avant de fondre. Ce qu’il aimait le plus, c’était tomber sur le bout du nez d’un passant pour le surprendre. Ce qui l’étonne toujours c’est que les gens grimacent quand il pleut et se réjouissent quand il neige. « Regarde, il neige ! » Et leurs yeux brillent.
Ce jour-là, il visa le nez d’un vieux monsieur. Il regardait justement la chaîne météo tout en marchant sur son téléphone. Il se sentait frissonner. Flocon tomba sur le téléphone, glissa sur la carte de France. Evelyne Délia annonçait Soleil toute la journée. Un imbroglio s’en suivit. Le monsieur a froid, le soleil brille sur la carte, le flocon de neige sur le téléphone est soudain électrisé. Evelyne bégaye. En une seconde, tout bascule. Et les autres flocons qui ne descendaient pas de ce foutu nuage. Tout s’était arrêté. Quand l’agent national responsable du réchauffement climatique se pencha la goutte au nez sur le problème, il fut stupéfait. Le tout petit flocon tombant sur la météo avait réussi, on ne sait comment à changer la météo national. Le soleil avait disparu sur la carte. Était-ce vraiment un flocon de neige ? L’enquête démontra chiffres, statistiques et systèmes vidéo à l’appui que le flocon fut le seul à tomber. On soupçonna un système sophistiqué, électronique astucieusement inséré dans le-dit flocon pour perturber la météo du pays. Mais par qui ? Le monsieur fut mis en garde à vue, le téléphone -construit en Chine- confisqué et remis au système défense. Petit flocon fut mis au congélateur pour être examiné par l’organisation spéciale européenne experte en flocons de neige en attendant une commission extraordinaire.
Evelyne Delia était restée bouche bée. Le soleil avait disparu. Les nuages aussi ! Dans le ciel, il n’y avait rien !
. L’inspecteur Gordon Zola affiche une poker face à vous glacer le sang. Comment ce flocon a-t-il pu occasionner un si violent torticolis à Marcel, le fleuron de l’escadrille goélands ? Le pauvre volatile a le cou tout à l’envers. L’hypothèse d’une glissade malencontreuse sur les créneaux verglacés du château de Saint-Malo a été écartée. Quand à un dérapage audacieux sur la patinoire, cela est impossible puisqu’elle a été enlevée après Noël. Entre deux verres de chouchen, l’adjudant Mozart Héla suggère en faisant tinter les glaçons dans son verre:
─ Si vous voulez mon avis chef, j’crois qu’il a pris un coup du lapin.
─ Est-ce la froid mon brave ou les vapeurs de chouchen, mais vous divaguez. Et pourquoi pas une boule de pétanque tant qu’vous y êtes ?
─ Bah non chef. Ici c’est la cité des corsaires pas la Cannebière. Et on joue pas aux boules dans la neige.
Soudain, les yeux de Gordon Zola pétillent, un sourire se dessine sur son visage marmoréen.
─ Mais bien sûr Mozart, comment n’y ai-je pas pensé. Une boule non pas d’inox mais…de neige !!
─ Votre théorie chef, la victime aurait été prise pour cible. Mais par qui ?
─ Ne sommes-nous pas détectives ? Alors enquêtons, nous avons un début de piste, reste à trouver le mobile. En attendant maintenons le flocon au congélateur avant qu’il ne fonde. Et partons à la recherche d’un témoin. Ici il y aura toujours une bigote derrière ses rideaux, coiffée d’une bigoudène qui aura vu quelque chose.
Après investigations, plusieurs verres de chouchen ou de gniole sur un coin de table de cuisine à écouter les vies des gens, alors que nos fins limiers sur le point de jeter l’éponge, enfin ils tenaient THE TEMOIN.
─ Pour sûr que je lui ai claqué le beignet à ce counifle. Fan de chichourle, il m’a cassé les burles pendant des plombes ! Et aujourd’hui pire, il a canardé avec toute son escouade d’emplumés ma Betty.
─ Votre Betty ?
─ Bah ouais, mon Ami6. Il n’a eu que ce qu’il méritait. J’ai fait une belle boule de mortier de sable et de neige et BIM dans sa tronche.
Je suis arrivé à Pra Loup 1600 vendredi dernier en fin d’après-midi au célèbre hôtel de la délicieuse Adriana Karembeu, où j’ai réservé une chambre pour passer une semaine de vacances. Malgré le refus de sa secrétaire particulière, je garde l’espoir de croiser dans un des salons feutrés de l’établissement le top model qui est devenu une femme d’affaires avisée, avec le ferme espoir d’obtenir d’elle une interview exclusive pour le journal qui m’emploie…
Mais ce samedi matin, j’ouvre péniblement les yeux, en éprouvant une étrange difficulté à sortir de mon profond sommeil. Pourtant, pas d’urgence, ni bruit particulier ne m’ont pas contraint à quitter précipitamment la compagnie de Morphée, et, consultant le réveille-matin de mon téléphone portable, je constate qu’il est tout juste huit heures, ce réveil intempestif m’a fait perdre une demi-heure de repos bien mérité, un privilège que je m’accorde uniquement durant mes vacances…
Une luminosité tamisée filtre de derrière les rideaux occultants, censés protéger du froid et de la clarté du jour en l’absence de volets aux fenêtres et aux baies vitrées… mon regard est attiré par un étrange jeu de lumière bleutée qui tournoie par intermittence sur les murs et le plafond… dont il me semble reconnaître la possible provenance…
Je me lève d’un bon et tire le rideau de la porte-fenêtre du balcon qui surplombe le front des pistes et la gare de la remontée mécanique des cabines en forme d’œufs, qui relie la station à Costebelle et son restaurant d’altitude… un timide soleil tente de percer le voile brumeux qui bouche le ciel juste au-dessus de la station… plusieurs véhicules tous terrains de la gendarmerie de haute montagne ont envahi le petit parking et le tournoiement des gyrophares projette une lumière bleue sur toutes les façades… et elle inonde maintenant entièrement la chambre que j’occupe… de mon poste d’observation, je perçois également une rangée de motoneiges et plusieurs gendarmes groupés autour de celui qui est probablement leur supérieur, discutent en gesticulants ; un panache de brume sort de leur bouche, c’est le signe que la température du moment doit-être encore au plus bas… j’allais quitter la fenêtre pour me préparer à l’instant où l’un d’eux pointe un index vers les sommets de la montagne… j’en déduis que quelque chose a dû se produire sur les hauteurs du domaine skiable, mais trop tôt pour qu’un skieur se soit blessé, parce que les pistes n’ouvrent pas avant neuf-heures du matin…
Dans le groupe de militaires, j’aperçois une silhouette féminine qui ne m’est pas inconnue… Mélanie ! Comme ça, tu es toujours là… Dis-je à moi-même… les mèches aussi sombres que le plumage d’un corbeau, qui dépassent de ton bonnet, ne me trompent pas non plus… et je n’ai jamais oublié la douce odeur de ton shampoing…
Mais pas le temps pour la rêverie, ni de prendre une douche, juste un peu d’eau froide sur mon visage défait que me renvoie le miroir de la salle de bains… après avoir enfilé ma combinaison et enfoncé mes pieds dans les après-skis, je décroche du porte-manteau de l’entrée ma parka et mon bonnet qui dissimulera parfaitement mes cheveux hirsutes… en passant devant le bar de l’hôtel, j’avise Stéphanie méticuleusement affairée à essuyer les verres qu’elle sort du lave-vaisselle du comptoir…
— Bonjour Steph ! C’est quoi ce remue-ménage dehors ?
— Bonjour Rémi ! Je ne sais pas vraiment. Des habitués qui sont passés prendre le café ont parlé de l’accident d’un pisteur… ils n’avaient pas l’air d’en savoir plus… dit-elle en déposant devant moi un verre en carton [sic] avec un couvercle.
— OK ! Et merci pour le cappuccino…
— Il n’y a pas de quoi beau gosse !
Sur un petit clin d’œil à l’adresse de Stéphanie, je me dirige vers l’extérieur et sans hésiter un seul instant, en direction de ma vieille connaissance, mais avec une idée derrière la tête… Un rubalise qu’une légère brise glacée fait vibrer dans l’air est déployé sur toute la longueur du front de pistes, il matérialise la zone dont l’accès est interdit à toutes personnes qui ne sont pas munies d’un laissez-passer réglementaire… À mon approche, et probablement pour m’échapper une fois encore, Mélanie fait mine de se tourner vers un de ses collègues. Compte tenu de la curieuse fin de notre histoire, concrétisée par l’envoi d’un mail de sa part, je peux comprendre qu’elle n’a pas trop envie de me revoir… mais je ne suis pas rancunier… même si cette abrupte rupture m’a fait mal, du temps est passé… je décide de l’appeler :
— Mélanie ! Hello Mélanie… c’est moi ! Rémi ! Par son mouvement de tête, le collègue vers lequel elle s’est dirigée l’informe de ma présence… mais elle ne se retourne pas… Cependant, j’insiste lourdement… Mélanie, je sais que tu m’as reconnu et même bien entendu… alors ne joue pas à l’indifférente… c’est ridicule… Elle se retourne d’un bon et je peux lire de l’agacement sur les traits de son visage, malgré-ce, elle est toujours aussi ravissante. D’un pas décidé, elle se dirige vers moi, puis sans mâcher ses mots, elle me lance :
— Si tu es venu chercher des excuses, tu n’en auras pas… tu peux donc repartir comme tu es venu !
— Mais non Mélanie, pas du tout !
— Que viens-tu chercher alors ?
— Je suis venu juste passer quelques jours de vacances… [j’allais lui dire, « comme lorsque nous nous sommes rencontrés »… mais je me suis abstenu en ajoutant simplement]. Je ne savais même pas que tu étais encore en poste à Pra Loup.
— Maintenant que tu le sais… tu peux repartir !
— Pas avant que tu me dises ce qui se passe là-haut…
— Je ne peux rien te dire Rémi et tu le sais très bien… je ne le faisais pas avant, je ne le ferai pas maintenant…
— Mélanie ! Je ne te demande pas de précieuses informations, juste pour savoir de quoi il s’agit… si c’est un accident ou un homicide… tu peux au moins me dire ça !
— Puis tu feras comme tu l’as déjà fait, en brodant un article bidon pour ton journal…
— Je n’écris jamais d’articles bidons… ils sont faits avec les renseignements glanés ici ou là. Alors de quoi s’agit-il ?
— Tu m’ennuies Rémi !
— Je sais… et toi tu sais que je ne te lâcherai pas tant que tu ne m’auras rien dit sur le sujet… à vrai dire, je préfère l’apprendre venant de toi plutôt que par « Radio moquette »…
— Bon OK ! Et après tu me lâches, compris !
— Dacodac… promis.
— Bien, voilà… très tôt ce matin, un pisteur a été blessé, alors qu’avec un de ses collègues ils posaient un filet de sécurité dans un virage dangereux sur la piste rouge des Loups. Ce que nous savons pour l’instant et d’après un premier témoignage ; le projectile serait « un flocon de neige »…
— Là Mélanie bravo ! Si tu cherches à te moquer de moi… c’est réussi… Un flocon de neige… et puis quoi encore… un tir en rafale peut-être…
— Je savais que tu ne me croirais pas…
— Difficile de faire autrement ! Le projectile serait « un flocon de neige »… et tu me sers cette version sans rire… Tu imagines les titres dans la presse : « Un curieux fait d’hiver ! »… D’hiver, écrit comme la saison… J’espère que vous avez dépêché vos meilleurs enquêteurs, ils doivent impérativement interroger tous les flocons de neige avant le printemps… et si vous trouvez le coupable, il faudra le mettre au congélateur… parce que rendu à l’état liquide, il ne vous servira à plus rien…
— Tu peux rire à gorge déployée, mais en haut lieu, l’affaire est prise au sérieux… un appel à témoins a été lancé et à ce sujet, nous avons ; si je peux le dire ainsi, la chance qu’au moment des faits, une vingtaine de chasseurs alpins étaient en cours d’exercice à proximité. Ce qui nous fait un bon potentiel de témoins oculaires… et d’ailleurs, c’est eux qui doivent descendre le corps et nous pourrons ensuite prendre leur déposition… malheureusement, cette affaire est tombée dans le domaine des Cold Case, et nous sommes nombreux à penser qu’elle ne sera jamais élucidée…
Je n’avais jamais vu Mélanie prendre aussi sérieusement une affaire que celle-ci, et bien qu’elle puisse prêter à sourire et même à rire… mais je suis heureux que ce « fait d’hiver » ait pu nous permettre de tisser de nouveaux liens… et grâce au dialogue, nous avons pu enfin briser la glace…
Le commissaire Apreski arrive tout essoufflé dans le bureau de son subordonné.
Du nouveau dans l’affaire du double plafond des cabines de téléphérique ?
Non patron, la piste du flocon de neige italien ne donne rien, il semble s’être fondu dans le paysage.
Et l’appel à témoin
Ca n’a rien donné, ils se ressemblent tous, il faudrait les examiner à la loupe un par un et comparer leurs empreintes
Les tests ADN
Rien de ce côté la non plus, celles trouvées sur place ne correspondent à aucune de nos fichiers
Il va falloir faire fissa gronda Apreski, le dégel arrive précise-t-il à son adjoint Tirefesse.
Le téléphone sonne.
Allo, Apréski à l’appareil, Non, sans blague……Caché dans un bonhomme de neige……
Bravo, mettez le moi au congélo j’arrive tout de suite.
excellent!
Récit dynamique et amusant.
Bien trouvé, distrayant. Merci Nadine. 🐀
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un fait d’hiver. Un appel à témoin a été lancé.
– Encore un récidiviste.
– Oui, bizarre, c’est toujours à la même période.
– Toi aussi, tu l’as remarqué. Je n’ai donc pas la berlue.
– Le problème : c’est sûrement un leader. Y en a des millions qui vont suivre.
– Un leader ? C’est comme pour les soldes. Ils ont un réseau.
– Bon ! On va suivre la procédure habituelle.
– Tu sais bien que si on fait tout dans les règles, ça ne marchera pas.
– Qu’est-ce que tu proposes ?
– Il faut d’abord s’intéresser à sa structure.
– Qu’est-ce que tu veux faire contre un monstre à six bras ?
– Si tu lui imposes un environnement hostile, il ne pourra pas s’adapter.
– On est obligé de rester dans le domaine bio, sinon on pourrait avoir des ennuis.
– Tu as raison, on risquerait de recevoir des échos.
– Logique ! Dans cette situation, il vaut mieux faire profil bas.
– Profil bas, jusqu’à un certain point. On ne va quand même pas se laisser envahir par de la poudreuse !
– Qu’est-ce que ça a donné l’appel à témoins ?
– Un lieutenant de police a été dépêché sur les lieux. Dans sa précipitation, il a chuté.
– Ah bon ! Et les témoins ?
– Le monstre à six bras bloquait tout un quartier. Comme l’année dernière, ils ont dû sortir le canon et aller déloger l’abominable. Ils se sont approchés de lui. Il était tout blanc. Il avait une espèce de manteau, genre manteau canadien.
– Tu connais le proverbe ?
– Tu m’étonnes. Le Canada a deux saisons : l’hiver et le mois de juillet.
– Reste concentré parce que nous avons là un adversaire de taille. Donc, les témoins ?
– En vérité je suis le seul témoin.
– Et alors, tu as fait ton boulot ?
– Bien sûr. Nous l’avons confronté en sale de police. Derrière la glace sans tain, il a disparu, ça a jeté un froid, j’te raconte pas !
« salle de police. » Ca méritait une rectification !
– Ici la DREAL de Bretagne ; nous venons de recevoir une requête du Ministère de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques. Comme vous savez, les enjeux énergétiques et climatiques doivent diviser par quatre leurs émissions de gaz à effet de serre, d’ici à 2050. Pour y contribuer, Monsieur le préfet, il vous est demandé de solliciter les équipes du Morbihan qui s’emploieront à recueillir toute information sur les flocons de neige observables sur le département. Vous procèderez comme bon vous semble. Le premier avril, vous nous ferez remonter les données recueillies.
– Vous voulez cela sous quelle forme : synthèse écrite, photographiques, relevés météorologiques précis, autres ?
– Passez un appel à témoin afin d’impliquer la population et de multiplier les sources puis en fonction des réponses, avisez.
– Bien, nous ferons de notre mieux…
Pu***, c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour démarrer l’année ! Explose Monsieur Le préfet, seul dans son luxueux bureau.
A qui vais-je bien pouvoir déléguer cela sans que l’on me prendre pour un charlot….
La gendarmerie devrait être à même de remplir cette mission insolite. Je vais leur dire que le côté scientifique de la demande ne doit pas leur échapper.
Bien, j’envoie le message rédigé au Commandant de groupement pour le département. Maintenant, j’ai intérêt à me pencher sur les flocons de neige afin d’avoir des éléments sur le sujet et être à même de répondre aux interrogations et objections des interlocuteurs locaux. En y repensant, peut-être pourrais-je tenter de suggérer aux professeurs des Sciences de la vie et de la terre du département de donner aux collégiens les données utiles sur le flocon de neige. Facile à dire, mais pour ce faire, il faut que je me couvre auprès du Directeur académique des services de l’éducation nationale…
Fin février, deux mois plus tard, Monsieur le préfet qui, dans l’intervalle, a un peu oublié la requête initiale, est appelé au téléphone par le Commandant de groupement de la gendarmerie du Morbihan :
– Monsieur le préfet, permettez-moi d’user d’un peu de votre temps pour vous soumettre le retour, concernant le flocon de neige ?
– Je vous en prie Commandant ; qu’en est-il presque deux mois après le démarrage de l’opération ?
– Et bien Monsieur le préfet, nous n’avons pas eu la moindre averse de neige sur le département depuis le début de l’année, aussi n’avons-nous aucun fait à rapporter au Ministère.
– Nous avons encore un mois avant la fin de l’opération. Peut-être le ciel aidera-t-il le Ministère !
– Je me dois, Monsieur le préfet de vous dire que les populations nous ont bien ri au nez concernant le thème de la requête.
– Que voulez-vous Commandant, nous sommes aux ordres…
– Assurément. Par contre, les collégiens et leurs professeurs de SVT se sont passionnés sur les photos, vidéos et autres informations. Le thème touche autant à la science qu’à l’art. Ce qui a vraiment séduit les jeunes et leurs professeurs.
– Bien. Au moins, n’aurons-nous pas fait perdre de temps à tout le monde.
– Merci de ce retour mon Commandant et reprenons contact fin mars, si vous le voulez bien.
– Parfait Monsieur le préfet, très bonne journée à vous.
C’est l’histoire d’un flocon de neige qui copule à tout-va.
Et comme il copule avec des gouttes d’eau de pluie, il fait plein plein de petits.
Il en fait tellement que ça provoque des déluges, des avalanches, et tutti quanti…
Alors, le seigneur de la terre consulte le seigneur du ciel.
Sous entendu que cette situation doit cesser car la population ne pourra résister à ces cataclysmes.
Il en résulte un accord : « faut stériliser le flocon de neige urgemment »
OK, mais où est-t-il ?
Et c’est la raison pour laquelle un appel à témoin a été lancé.
Car à cette heure-ci, nul ne sait où se trouve le flocon de neige fertile.
Ça fait flipper n’est-ce pas ?
Un petit conte original. Et frais, comme il se doit ! 🙂
Un flocon de neige impliqué dans un curieux fait divers a causé d’énormes dégâts.
Les journaux ont révélé, quelques jours après les événements, qu’un agent de la BAC
avait eu pour mission de détruire les
billes de grêle cachées dans le coffre-fort
d’un certain M. Grêlon ; billes très prisées par la mafia Hiver afin de se moquer du genre humain.
Embouteillages et glissades garantis…
Âpre s’être infiltré chez le mafieux par la couronne fêlée de la cheminée du salon, d’énormes flaques d’eau se formaient ça et là.
M. Grêlon s’arma de serpillières et de seaux.
Tel un fantôme, le flocon de neige glissait doucement mais sûrement vers l’artillerie tant attendue par la brigade anticriminalité.
L’opération terminée, la maison et le voisinage connurent une inondation sans précédent et M. Grêlon fut condamné à une peine de 15 ans de travaux forcés.
Tous les hivers, il se devait d’éponger routes et trottoirs bravant le grand froid sans manteau ni bottes.
bravo, j’ai bien ri. Richesse de vocabulaire lié à la neige et l’hiver.
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Ce samedi matin-là, un pipi de neige tomba au sommet du plus haut terril français, celui de Loos en Gohelle, entre 182 et 184 mètres, selon les évaluations régionales ou nationales. John, un adolescent matinal l’observait, à la jumelle. Il mit un mot sur son compte internet pour avertir les copains du bahut, du quartier et du club de foot.
La nouvelle prit rapidement de l’ampleur. Les parents, en congé ou au chômage se frottèrent les mains. Enfin, une journée où les gamins n’allaient rester collés devant leurs écrans.
Mne Delcourt, technicienne de surface à la mairie en parla à la secrétaire. Qui, sérieux ou fayotage oblige, se permit de téléphoner directement au maire. Celui-ci, en verve d’action ou en visée de réélection, battit le rappel. La presse avertie balança un encart dans les radios régionales.
Pour faciliter l’accès au terril, on décida de bloquer la rocade sud, à partir de 10h. On ouvrit en plus une aile spécifique de l’hôpital de Lens, afin de faire face aux diverses chutes et fractures possibles.
A 11h, une cinquantaine d’individus, qui en ski, qui en raquettes, qui en luge se pointa au pied du terril.
A 11h 05, le flocon avait fondu.
John se fit tout petit et passa au travers des gouttes. Par contre, Mne Delcourt se prit un sacré savon.
« Saloperie de flocon ! » balança-t-elle à son balai.
FLIC-FLOC
C’est un fait ! Il n’y a plus de saison pour profiter de l’hiver, même au balcon. Il suffit de voyager sous toutes les latitudes.
Une vieille fille à égaré son compagnon, un flocon qu’elle emmène partout dans son écrin réfrigéré. Elle fait appel à témoin.
Au commissariat du 20e, on avait pris l’affaire au sérieux, qualifiée de faits divers, rien à voir avec les fées diverses, péripatéticiennes gelées sur le ruban, leur morgue, leur morveux, un tout sans ménagement jeté au panier à salade.
Le patron avait demandé du doigté. Elle était un peu fêlée. Il éprouvait du sentiment. Retrouvez-moi cet étui, analysez l’ADN en joignait-il ! Il interrogea mademoiselle avec circonspection sur la date et les circonstances du prélèvement. Ce ne pouvait être un flocon commun. Peut-être recelait-il des composants rares, un parfum, une énigme ? Lancé sur la piste, le brigadier était en reconnaissance dans son terrain de chasse, les hôtels de passe. Dans ce borgne, le loufiat avait peut-être caché l’objet dans son coffre ? Encore que… Il n’avait pas de condé. L’agent double la mise pour voir, tortille sa moustache : je sens que je brûle…
Le flocon a fondu, la fille est confondue, elle s’est moquée du monde, du demi-monde, de la terre entière ! Ça biche pour elle …de plus, on lui a tiré le portrait…🐻
Un flocon de neige à nouveau impliqué dans un curieux fait d’hiver.
Un appel à témoin a été lancé.
Un nouvel hiver. Un ciel plombé. Un flocon éclaireur se baladait dans l’air. Il était en quête des meilleurs endroits où envoyer le gros de la troupe.
Il semblait inoffensif. Les enfants commencèrent à trépigner d’impatience en le voyant. Les adultes fouillaient dans leur penderies à la recherche des combinaisons, bâtons, bonnets, gants.
Un flocon et des milliers de sourires.
Un flocon et l’espoir de moments inoubliables.
Un froid flocon qui réchauffe certains cœurs, illumine certains regards.
Celui-ci ne venait pas avec les meilleurs intentions.
Il voulait geler un cœur, isoler une âme, pulvériser une vie.
Il trouva sa cible, tapie derrière une vitre, le regard vide. Le gros de la troupe fut envoyé vers ce lieu. Un mur de neige se forma telle une muraille infranchissable. On ne voyait plus rien.
L’habitant avait disparu.
Face à l’inquiétude engendrée par cette disparition, un flocon choisi parmi les sages fut dépêché. Il réussit à pénétrer dans la maison. Il ne trouva qu’une lettre.
Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Et mon cœur s’habille de noir
Ce soyeux cortège
Tout en larmes blanches
L’oiseau sur la branche
Pleure le sortilège
Tu ne viendras pas ce soir
Me crie mon désespoir
Mais tombe la neige
Impassible manège
Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Tout est blanc de désespoir
Triste certitude
Le froid et l’absence
Cet odieux silence
Blanche solitude
Tu ne viendras pas ce soir
Me crie mon désespoir
Mais tombe la neige
Impassible manège
Mais tombe la neige
Impassible manège
Merci Monsieur Adamo.
Magnifique chanson d’Adamo du temps où les chansons avaient du fond et l’harmonie des airs enrubannait le souvenir. 🐀
essai
737/UN CURIEUX FAIT D’HIVER
Un flocon de neige si gros si gros qu’en tombant un jour, il avait fait la nuit.
Il a nui évidemment, tant et tant que pour se reconnaître il fallait se tâter.
Et c’est en se tâtant que ça s’est gâté.
Tâtés trop haut pour les uns trop bas pour les autres, tous sont touchés.
Cet à touche touche louche débouche sur le bouche à bouche !
L’affection s’étend.
Le trouble gagne crée le besoin de soin.
C’est le sirop de la rue.
L’ embouteillage n’est pas loin et à tâter du goulot on sait ce que ça fait…
Un, ça va… plusieurs… Bonjour les dégâts.
Ce fut un sacré fait d’hiver. 🐀