701e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part


Poursuivez ce texte nébuleux.

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30 réponses

  1. LE SAUX Anne dit :

    Je m’appelle Ailleurs. Je suis né nulle part. Je l’avoue, ce n’est pas confortable. J’aurais aimé être d’ici même si mes parents n’en étaient pas, avoir des racines quelque part et m’ancrer dans un terroir rassurant. Etre comme tout le monde ! Mais ce n’était pas mon destin.

    Je suis un électron libre, c’est le bon côté de l’histoire. Je ne suis jamais là où on me croit. Même moi j’ai du mal à me suivre. Je suis une sorte de courant d’air qui ne laisse pas de trace, fuyant, toujours en mouvement, insaisissable.

    C’est moi qui ai donné vie à l’expression « Va voir Ailleurs si j’y suis ». Cela a alimenté ma célébrité. Les radios, les télévisions ont tenté de m’interviewer. Impossible ! Evidemment, ils ne m’ont jamais trouvé aux lieux et heures convenus. Cela a renforcé le mystère.

    Je suis une sorte de Loch Ness aéro-terrestre.

    Même moi, il m’arrive de douter de ma propre existence. Je me cherche en permanence, toujours autre part. Je rêve la nuit que je suis sur une plage, dans un transat, somnolant sous un parasol, caressé par une brise marine subtilement iodée. Au réveil, ma réalité d’éternel itinérant me retombe sur les épaules.

    Lassé par des années d’errance, j’ai décidé de renoncer à la liberté associée à mon statut particulier. En toute confidentialité, j’ai fait les démarches appropriées pour changer mon pedigree. Je m’appelle désormais Restici. Ma naissance est enregistrée dans la commune de Ville-sur-Ancre dans la Somme. J’envisage d’y fonder une famille.

    Pour autant, curieux et médias continuent à me pister. Cela m’amuse beaucoup. Je fais mine de me chercher aussi … pourtant, j’ai bien fini par me trouver.

  2. Urso dit :

    Aïe aïe achetez mes ails et mes oignons mesdames et messieurs !
    Voilà comment je gagne ma vie.
    Je vends des ails et des oignons au marché à n’importe quelle heure de la journée (et des fois de la nuit).
    Ben oui les amis il faut bien donner de l’essence à sa vie.

    Ailleurs qui vend des ails à n’importe quelle heure.
    Aïe aïe qu’elle est dure la vie !

    L’autre jour j’ai reçu un appel du cimetière.
    Bizarre me suis-je dit.
    Je ne connais presque personne là-bas.
    – Allo allo papa papa.
    – Passe vite j’ai un secret à te dire !
    – Oui sans problème.
    – Désolé fiston de t’avoir collé ce prénom.
    D’ailleurs avec maman, on avait choisi le prénom tailleur et, après, je ne sais pour quelle raison, c’est devenu ailleurs.
    Désolé fiston pour ce prénom un peu décalé.
    – Ce n’est rien papa.
    D’ailleurs en ce moment je vends des ails et des oignons et je suis très heureux.
    Aïe aïe papa et maman elle n’est pas là ?
    – Tu sais ta maman elle est très matinale. Elle est partie avec une copine faire des courses et je crois qu’avant elle allait ramasser des champignons dans un pré, pas loin d’ici.

    Puis Ailleurs salua son papa et repartit vendre des ails et des oignons.
    Tiens tiens se dit-il Tailleur c’est cool.
    Ils ont eu raison papa et maman de me donner ce prénom à la naissance.
    Il est joli !
    Et si je devenais aussi tailleur de pierre ou tailleur de costumes, ou faire les deux.
    Oh oh il faut avoir beaucoup de sens dans sa vie. Hi hi pas forcément des sens interdits.

    Aïe aïe vendre de l’ail, être tailleur de pierre et aussi tailleur de costumes.
    Je suis peut-être né nulle part mais en ce moment je suis assis sur un nénuphar et il y a beaucoup d’essence dans le réservoir.
    En fait on dirait que j’ai de la chance et j’ai des projets.
    J’adore l’ail, les maisons en pierre de taille, les beaux costumes et les belles femmes.
    Aïe aïe elle est belle la vie !

  3. Durand jean marc dit :

    Je m’appelle Ailleurs ou Autrement, tout dépend du lieu, de l’heure, voire de la latitude. Je suis né, enfin, c’est encore à vérifier, nulle part, enfin dans un endroit non encore cartographié, entre la banquise et le désert. Mes parents, géniteurs d’occasion n’étaient pas d’ici, enfin c’est ce qu’on dit. On ne sait pas d’où ils venaient ni où, peut-être, ils allaient décider d’aller. Comme si ils avaient les moyens de décider quelque chose. Certains doutent même, à peine certains, de leur rencontre. D’autres Certains doutent qu’on puisse douter. Alors que les incertains sont sûrs d’eux. Chacun se tripatouille la certitude ou l’incertitude, ce qui, à priori, ne change pas grand-chose à ma situation.

    Je me cherche autre part, dans la bonne si possible, bien que ne sachant pas du tout de quoi il peut s’agir. Je flotte entre 2 eaux. D’où le nébuleux de l’histoire de ma vie restreinte. Une explication quelconque ?

    C’est un oiseau de passage qui me l’a suggéré.

    Je serai, à l’écouter seriner, une sorte de petit nuage, à peine né, et déjà condamné à pleuvoir.

  4. Cindy dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part.
    J’ai l’impression d’être un étranger du monde. J’appartiens à un monde que je ne connais pas, finalement c’est lui qui m’est étranger.
    Quel est le sens de ma venue ici?
    Je me sens tellement différent des autres et en même temps tellement lié au monde qui m’entoure.
    Je suis connecté à la Vie.
    Où est ma place? et bien, je crois qu’elle est partout et nulle part en même temps, je ne suis qu’un être vide qui vit quelque part dans cet univers bien vaste qui nous entoure.
    C’est la Vie qui m’anime, le Beau, l’Amour et au final, c’est là où je me trouve.

  5. Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part… D’ailleurs, tout le monde me le dit : « Tu te tires, Ailleurs ! » Que voulez-vous, il faut bien un moyen pour s’évader : moi, c’est les mots.
    J’ai vécu en région parisienne, mais où ? Issy ou ailleurs, c’est égal… Aujourd’hui, je ne sais plus où j’en suis… J’erre sur une autoroute, en quête désespérée de sortie, sachant pertinemment que le péage aura un prix. Et même si je parviens à m’extraire avec mon petit véhicule, je vais encore entendre certains sarcasmes : « Il bouda son plaisir ! » Que de commentaires odieux…
    Non, je préfère rester sur mon nuage à fumer mon havane, plutôt que de redescendre sur terre où je n’ai plus ma place.

  6. Valérie Jacquin dit :

    Je me cherche autre part pour me trouver

    Ma place est dans cet espace
    Précisément là

    Je n’ai pas de carte pour me guider
    Je saurai reconnaître l’endroit

    Nul besoin de savoir où
    Je pars de rien

    Je suis né là où tout finit
    Je viens de loin

    Si vous me cherchez, regardez par là-bas
    Je vous ferai signe du bout du monde

  7. Eleonore Gottlieb dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part…*
    Je ne sais plus où chercher. Je ne cherche presque plus d’ailleurs. J’ai trop peur, j’ai trop mal de cette vie. Pourquoi j’ai mal ? Je cherche derrière des portes fermées à double tour surpeuplé de serrures verrouillées. Des cadenas dorés, sournois, sous de fausses brillances, faut ce qui faut pour rester camouflée sans avoir l’air de rien … (surtout sans avoir l’air) ! mais là, j’étouffe. De plus en plus j’étouffe … Pourquoi ? je m’asphyxie de vouloir être heureuse ! parce qu’il faut bien l’avouer … je n’ai aucune raison valable de ne pas l’être … Aucune raison objective du moins, que de minuscules raisons sans importance puisque je vis, tranquille dans une maison, j’ai de quoi me vêtir, de quoi manger. Je suis comblée, il parait, selon la réglementation, selon les normes. Mais voilà le mot fatidique. « Selon les normes ! »
    Normalement je me dois d’être heureuse.
    Seulement voilà… je ne suis pas d’ici, mes parents n’étaient pas d’ici, eux non plus, je suis née nulle part, ça c’est sûr, je peux au moins revendiquer cela à ma décharge. Une petite consolation pour clouer le bec à ma culpabilité.! je fais plein de recherches, merci Google ! je trouve mille bouquins concernant le bien être, le développement personnel, de prodigieuses et savantes études afin d’être parfaitement parfaite.
    Seulement voilà, une perfection pour les habitants de l’Ici. Je m’applique, j’essaie consciencieusement, je tiens parfois plusieurs mois, c’est pratique. La terre sous mes pieds semble solide je me sens « normale » sauf que… une mélodie, un poème, une image, un ciel rempli de nuages pourpres, quelques papillons palpitants dans la lumière, et c’est fichu.
    Je ressors vite mes livres de bon sens, de réussite de vie etc… Je n’y arrive plus.
    Je m’assoie dans l’herbe, m’y couche et regarde au-dedans, derrière mes yeux le ciel qui murmure, la vie qui veut palpiter, mon cœur qui veux aimer, l’aube qui tremble au bout des cils puis je pleure ! Non, je ne pleure pas vraiment ce sont juste quelques perles d’eau qui coulent doucement pour noyer la boue de la perfection. Un merveilleux instant de vraie vie qu’il faut bien vite ensevelir au fond de sa poche. J’entrevois Mon Pays, je sais où il est, je l’ai déjà visité, c’est si beau, je respire ses senteurs de jasmin, ses parfums d’églantines je palpe le soleil des vitraux qui ouvrent le berceau du ciel. Qui me souffle doucement : attend, « Ailleurs. »
    Ne cherche plus, « l’autre part est là », au-dedans de toi.
    Tes rêves connaissent le chemin.

  8. Françoise Rousseaux dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part, mes parents ne sont pas d’ici. Un beau jour, je me suis retrouvé dans ce petit bois, où j’erre en miaulant désespérément. La nuit, je me blottis sous un bosquet, je tremble, je suis aux aguets…Le Renard, le Blaireau passent non loin de moi. Je me ratatine, mon petit coeur bat la chamade. Au matin, je sors de ma cachette, je vais rôder vers la maison à l’orée du bois. Là cohabitent deux humains avec une de mes congénères, toute enrobée de fourrure blanche. Je grimpe sur la fenêtre, je lance aux humains des regards implorants. Ils craquent, ils me donnent à manger ; je reste à bonne distance, mais petit à petit, je me rapproche…
    Ils s’attendrissent, ils me parlent doucement, gentiment…Je joue encore au craintif, mais c’est surtout pour amadouer la chatte blanche. Si elle me tolère, je vais pouvoir mener à bien mon entreprise de séduction. Car mon objectif, c’est de me faire adopter par ses compagnons. La place est bonne, je n’en doute pas.
    Ainsi, je serai d’ici et je n’irai plus jamais ailleurs. Et peu m’importe mes géniteurs !

  9. Maguelonne dit :

    Nulle part Ailleurs, c’est mon identité. Mes parents n’étaient pas très imaginatifs. Eux même n’étaient pas d’ici. Allez savoir d’où ils étaient? Ils l’ignoraient et s’en moquaient.
    Enfant, les grandes menaces de mes parents, c’était :
    Finis ta soupe ou Autre Part te mangera
    Range ta chambre ou Autre Part te rendra tout bazar
    Fais tes devoirs ou Autre part t’emportera dans sa tanière
    Moi, j’avais peur et me tenais à carreaux.
    Maintenant j’ai quinze ans. Autre part ne m’effraie plus, au contraire il m’attire.
    Les filles : comment t’appelles tu ? Ailleurs
    d’où viens tu ? de Nulle part. Elles me regardent avec des yeux tout ronds et pensent ou disent : t’es dingue, t’es débile ! À ce rythme là, à vingt ans je serai toujours puceau.
    Faut que je me cherche Autre Part. Ça m’obsède jour et nuit..
    T’inquiète, disent mes parents : ça te passera. Je crois qu’ils parlent d’expérience .Mais moi je ne veux pas finir comme eux.
    Je rêve d’Autre Part qui me mènera là où il voudra bien, mais loin, loin d’ici Je rêve d’aventures extraordinaires, de nouveaux horizons, je rêve de délices inconnus…
    Demain je prépare mon sac à dos.

  10. camomille dit :

    Jules pleure toutes les larmes de son corps.
    Ils sanglote,
    Il hoquette.
    Sa mère le tire, le traîne dans la rue.
    Les passants se retournent sur leur passage, inquiets.
    Ils arrivent enfin devant le Commissariat de Police.

    Jules hurle: « non maman, je ne veux pas y aller… »

    La mère crie: « mais oui Jules, c’est pour ton bien, crois-moi! »

    Bref, les voilà devant un brigadier atterré.

    – Mais que se passe-t-il Madame? Pourquoi cet enfant pleure-t-il aussi fort?

    – C’est à cause, c’est à cause… Tenez, voyez vous-même (et elle lui tend une feuille de papier sur laquelle est écrit: Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part…)

    Le brigadier lit, relit et regarde la mère avec des yeux tout ronds.

    – Vous vous rendez compte Monsieur le Brigadier?
    – Je ne vois pas très bien de quoi il s’agit Madame,
    – Je vous explique: hier soir, mon fils Jules (notons qu’entre-temps l’enfant s’était enfin calmé) rentre de l’école et après avoir goûté, comme d’habitude il monte dans sa chambre pour faire ses devoirs. Mais je le sentais inquiet, perturbé. Le jeudi c’est le jour des rédactions voyez-vous,
    Et là, ça a commencé.
    – Quoi donc Madame?
    – Ben ses larmes, ses sanglots, son désespoir… Oui Monsieur le Brigadier, son désespoir.
    Mon mari et moi, n’avons pas pu le calmer. Ca a duré toute la nuit.
    Notre fils est traumatisé par le sujet de cette rédaction.
    Aussi je viens déposer une main courant contre son instituteur pour maltraitance psychologique.
    Mon fils aura du mal à s’en remettre: pensez-donc…. « Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part, mes parents n’étaient pas d’ici, je me cherche autre part… »
    Si c’est pas de la perversion ça, dites-moi ce que c’est alors?

  11. RENATA dit :

    Je m’appelle Ailleurs , je suis né nulle part . Mes parents n’étaient pas d’ici . Je me cherche autre part .
    Ainsi j’arrive Alentour où je rencontre Autrefois , certes très vieux mais il m’affirme être mon arrière grand-père .
    Assurément je le crois , les prénoms dans notre famille commencent toujours par « A » .
    Il me précise , toutefois , qu’aujourd’hui il va me raconter son jadis pour que mon après soit parfait.
    Il eut vraiment raison : je sais maintenant que mon avenir est ici .

  12. Sylvianne Perrat dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part… Peut-être de l’autre coté, je me trouverai. Je ne sais pas si je me reconnaîtrai dans le miroir. Je me sens flou. Sans GPS de la vie, j’erre. Aucun sens de l’orientation, je me perd entre ici et nulle part. Les frontières bougent sans cesse. Pas de terre natale. Je ne m’enracine pas. Je marche vers l’horizon qui s’éloigne pour me dérouter.
    J’irai jusqu’au bout. Là-bas, c’est chez moi !

  13. Alain Granger dit :

    Quelques fois, quand vient le soir, je pars dans ma mémoire. Je reviens au pays de mon père, celui de ses espoirs perdus. Celui du départ, le fusil dans le dos. Adieu à la terre du fado ou du tango. Pour celui qui a tout perdu, c’est le départ vers l’inconnu, une terre hospitalière qui va lui donner du boulot, que ce soit derrière un rabot ou bien un enclos. C’est là que je nais, en pleine construction d’une adaptation, avec en miroir le pouvoir de la tradition, du pays que l’on a quitté. Je le respire dès mon plus jeune âge à travers les odeurs, les plats et le langage. Chez moi, on ne parle pas la langue de l’école. On parle d’un autre lieu, d’un pays qui n’est pas chez moi. Est-ce que je suis de l’endroit où naissent les libertés ? Où suis-je de la terre de mon père, un repère qui n’est pas à moi. Je me perds entre ces deux identités. Les traits de mon visage me rappellent ceux de mon père, mais les chanteurs et les écrivains me jouent une nouvelle musique avec des mots d’ici, des mots à moi. D’où suis-je ? Est-ce de Paris ou d’Ushuaïa. Ce que je sais c’est que je suis plus un gars chaud dans la bachata qu’un gaucho dans la pampa. Pour mes copains, je ne suis pas à moitié Indien, je suis plutôt « un tien vaut mieux que deux, tu l’auras ». Mon aura, je la cherche encore. Certains disent qu’elle est magique, un mélange héroïque. Ils disent que les origines de ma naissance sont une chance. Ce mélange de culture me rend plus mature mais moins nature. Je pèse chaque mot de peur de me fourvoyer, de me faire renvoyer vers l’étranger que je suis peut-être. Je lutte pour me sentir accepté par ceux qui ne doutent pas de leur identité. Mes parents, je les aime et j’aime leur pays. Mais, si je ne veux pas me perdre ou être en colère. Il faut que je sème mes propres graines afin que de nouvelles racines viennent s’implanter dans la terre, celle qui est désormais la mienne quoi qu’il advienne.

  14. mijoroy dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part…dans l’inconnu nébuleux et multipare de ce laboratoire. C’est mon seul point de départ, pour trouver ce que la plupart des gens appellent leurs racines. Je me prépare à affronter les remparts du silence, la fameuse omerta des salopards qui savent mais ne veulent pas passer pour des mouchards. L’envie de savoir accapare toute mon énergie. Dans un tiroir, enfin je trouve un faire-part : Monsieur Fourien et Mademoiselle Paresse ont la joie de vous annoncer la naissance d’Ailleurs, conçue quelque part une île en exil.

  15. CATHERINE M.S dit :

    Je suis né à Yeur
    Petite bourgade méconnue
    Peuplée de drôles d’individus
    Aux contours un peu flous
    Mais possédant beaucoup d’atouts
    On se sent partout chez nous
    Quand on me pense ici
    Je suis en fait là-bas
    Ni vu ni connu
    Pratique aussi, voyez-vous
    Pour faire de mauvais coups
    C’est pas moi, c’est lui
    J’étais pas là-bas, j’étais ici

    A Yeur tout est permis
    On ne laisse pas de trace
    Commode et cocasse
    Seul bémol, les souvenirs
    Ils ont tendance à s’évanouir
    Et n’ont que peu d’avenir.
    A Yeur on rêve beaucoup
    On confond souvent rêve et réalité
    J’y ai quelquefois perdu pied
    Mais je préfère ça à l’ennui
    Ou me sentir prisonnier
    A Yeur la liberté
    N’a pas de prix.

  16. Grumpy dit :

    Jamais je ne saurai dans quel Ailleurs je suis né. Mes parents eux-mêmes l’ignorent.
    Ils savent que, forcément, je suis né quelque part, mais où ?

    Quand je leur pose la question, ils sont embarrassés. Mon père demande à ma mère :

    – Tu te souviens d’où il est né le petit ?

    Il le demande souvent et ça la contrarie chaque fois.

    – Jusqu’à quand tu vas me poser la question ? C’est à toi aussi de t’en souvenir. Moi, aucune idée, j’avais tellement mal au ventre qu’on pouvait se trouver n’importe où, ça m’était bien égal.

    Et puis quand à nouveau cette question revient sur le lino, ils finissent par conclure qu’elle est récurrente, que la poser ne sert à rien, qu’elle restera sans réponse et qu’après tout, on s’en fout. Ils ne savent ni lire, ni écrire, alors à quoi ça leur servirait de chercher sur une carte ?

    Il s’agit bien de lino, pas de tapis, nous vivons dans une caravane, un sol impoilu est plus facile à balayer, surtout pour ramasser ceux du chien. Le propre d’une caravane est de se déplacer sans cesse, n’est-il pas ?

    D’abord, mes parents, ils sont pas d’ici. Paraît que leurs aïeux seraient venus de l’Est, de Roumanie peut-être, mais ils n’en sont même pas sûrs. Ils se foutent bien d’être sans-papiers. S’il arrive qu’on les leur demande, ils font semblant d’aller les chercher dans la boîte à gants de la Mercedes, la caravane toujours accrochée, et Via …. Puis, ils rient et se mettent à chanter, ils savent « qu’ils » sont trop contents de les voir s’en aller, et eux, sont si heureux de retrouver la liberté.

    Ils vont la chercher où ?, ben Ailleurs évidemment.

  17. Nouchka dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part.
    Et oui, je suis né quelque part dans le ciel. Je ne me souviens pas où. Était-ce un jour de brise ou un jour de tempête ? Allez donc savoir ! Ma grande famille bouge beaucoup, là-haut dans le ciel. Pour nous, point de frontière. Nous nous laissons bercer au gré des alizés ou embarquer par les cyclones.
    Je suis ici mais ne peux vous donner rendez-vous. Je ne sais jamais où je serai dans une heure. Alors, nous nous entraidons, entre nuages. Nous nous donnons des nouvelles de ceux que nous avons croisés.
    J’ai toujours été attiré par l’Air, l’espace, le monde en trois dimensions.
    Nous changeons de couleur suivant l’heure et la lumière. Nos formes se modifient si le vent est fort, les étirant, jouant avec elles ; si le vent est faible, elles ombrent doucement les champs, la mer ou les vallons métamorphosant l’ensemble.
    Vous me comprenez, n’est-ce pas ?
    Lorsque je suis de mauvaise humeur ou déçu, je suis ravi de me déverser sur la tête des personnes en-dessous ou me transformer en brouillard épais afin de ne plus voir certains spectacles décevants.
    Mais ne craignez rien, mon caractère optimiste et conciliant fera que je mettrai en valeur les paysages en les humidifiant quand nécessaire et en multipliant les gammes colorées.
    Peu m’importe si vous me souhaitez en nimbus, cumulus ou autre type de nuage.
    Si la science des Humains ne vient pas nous contraindre, vous me permettrez de voyager et découvrir depuis le ciel, le Monde, l’Univers et ma quête de cet « autre part » sera comblée.

  18. iris79 dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part…
    Quand je rencontre les gens d’ici, je les envie d’avoir des vies rangées avec des maisons de famille dans lesquelles ils se retrouvent. Ils parlent de leurs racines de leur héritage, et moi, j’ai envie de rester là, pour voir, pour essayer de me construire une vie au même endroit et voir ce que cela fait de s’ancrer dans une histoire. Mais je n’ai pas la méthode, mes parents m’ont toujours trimballé à droite à gauche, je n’ai pas appris à rester. Je ne savais même pas que cela était possible.
    Ce qui m’interpelle, c’est quand je rencontre des gens qui disent me connaître. Ils me regardent avec assurance en me disant : « Ailleurs, oui on connait ! et c’est depuis qu’on aime encore plus être ici ! On aime bien aussi évidemment mais franchement, on est nulle part plus heureux que chez soi ».
    Moi j’ai trouvé ça un peu violent. Heureusement j’ai aussi rencontré des gens délicats qui me disaient :
    « Mais tu sais, c’est bien aussi d’être ailleurs, c’est une belle façon de s’isoler, d’échapper aux frasques du quotidien qui nous secoue bien de temps en temps. Être ailleurs c’est aussi se protéger alors n’aies pas de complexe à ne pas être d’ici. N’aies pas honte de ton histoire, tu es né en voyage. C’est beau les voyages aussi. Ils forment la jeunesse dit-on. Le bonheur est là où se trouvent les gens que tu aimes ! Que ce soit autre part, ici ou là-bas. Profite de l’instant présent et pose-toi là où tu le souhaiteras sans te mettre la pression de l’endroit où tu dois être. Personne ne doit décider pour toi. »
    Je repris confiance après cela et me mis en route pour là-bas. Je sentais que quelqu’un m’y attendait.

  19. FANNY DUMOND dit :

    Je m’appelle AILLEURS, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part.

    J’aimerais bien me fixer, mais où ? M’éloigner de ma famille, ADVERBES de LIEU, qui se la pète avec sa particule et qui a la bougeotte ; jamais là pour discuter ou pour organiser quelques fêtes ! Maman AUTOUR, toujours à me coller et papa APRÈS toujours à la traîne. Mamie BAS fait du chocolat, tandis que Papy HAUT fait du gâteau, alors quand je suis là, je vais les voir chacun leur tour. Ma sœur porte le doux prénom À L’INTÉRIEUR et mon frère s’appelle À L’EXTÉRIEUR. Mais comme je ne les vois jamais, c’est bien compliqué cette histoire ! Je suis amoureux de la voisine À COTÉ, mais elle va à droite et à gauche. Un coup chez DESSUS qui habite en face et une autre fois chez DESSOUS qui vit alentour. Mon psy PARTOUT, en plein burnout, m’a dit comme ça : AILLEURS, va voir là-bas si j’y suis ! Alors, que faire ? Demain, j’irai à l’Académie française pour demander ma reconversion. Peut-être en virgule ? Non, ça va pas ; elles bougent sans cesse. En verbe ? Pourquoi pas ? Parmi les milliers, j’en trouverai bien un qui m’ira.

  20. Rose Marie HUGUET dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part…

    Ah ! Mon cher Ailleurs. Comme cela doit être difficile pour toi de ne pas savoir où te situer. Tu te cherches, tu voudrais trouver tes racines, tu voudrais avoir ton histoire comme tout un chacun. C’est vrai, tu es différent mais ton histoire est belle et je vais te la raconter.

    Contrairement à ce que tu peux penser, tu n’es pas né nulle part. Ni toi ni tes parents ne venez d’un monde parallèle. Ton prénom peut te déstabiliser, tu cherches partout et nulle part, ailleurs quoi ! Mais inutile de chercher trop loin, de te poser mille et une questions.

    Tu es le fruit d’un esprit fécond et imaginatif. Il s’appelle Pascal. Un jour il s’est dit que ce serait cool de réunir autour de lui d’autres esprits afin de les titiller tous les samedis. Nous sommes plusieurs à nous pencher sur ses défis qui pour certains semblent vraiment venir d’ailleurs.

    Chacun à notre façon nous imaginons d’improbables situations, bref notre imagination carbure jusqu’à la surchauffe. Le résultat : un grand brassage inventif, loufoque et déstabilisant pour toi.

    Tu vois, nous sommes un groupe de cerveaux, de petites neurones qui chaque semaine s’en vont ailleurs, vers un monde imaginaire. Tu es le résultat de cet exercice semainier. Alors, Ailleurs, ne cherche plus autre part. Tu es des nôtres, tu es le produit de notre passion pour les mots et l’imaginaire.

    Nous avons semé le trouble en toi, mais ce n’était pas intentionnel. C’est sans doute ce qui te pousse à chercher autre part. Je suis vraiment désolée pour toi Ailleurs. Tu es le réceptacle de nos infinies idées créatives.
    Tu es notre errance imaginative.
    Tu es l’Idée que nous attendons chaque semaine pour la sculpter à notre manière.

    Tu es né dans nos cerveaux.
    Notre imagination te fait croire que nous venons d’un autre lieu, mais non, nous sommes d’ici.
    Ne te cherche pas autre part. Ce sont nos neurones qui partent ailleurs chaque semaine à ta rencontre.

  21. Antonio dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part
    Mes vieux n’étaient pas d’ici et je me cherche autre part
    Je t’appelle d’ailleurs, je ne capte nulle part
    J’ai un vieux forfait chez Free, j’commence à en avoir marre
    Je suis loin de tout, je suis loin de toi
    J’sais qu’c’est pas toi qu’est partie, mais s’il te plaît appelle-moi.

    Je m’retrouve ailleurs, au milieu de nulle part
    Je rêvais d’Andalousie et me voilà à Dakar
    Un vieux ferrailleur m’attend quelque part
    J’ai mieux à faire ailleurs, un bon plan au Qatar
    J’voulais t’dire d’ailleurs, même si je suis loin, là-bas
    Tu restes la femme de ma vie, ô s’il te plaît appelle-moi.

    Je m’appelle Ailleurs, je suis parti de Dakar
    J’ai pris la mer jusqu’ici, sur une espèce de drakkar
    Je m’rappelle d’ailleurs, juste après Gibraltar
    Quand il a sombré ici, au milieu de nulle part
    J’ai nagé jusqu’au bord, j’ai nagé jusqu’à toi
    Quand une sirène m’a appelé, je savais que c’était toi.

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part
    Mon voyage s’arrête ici mais partout j’suis avec toi
    Quand tu veux, appelle-moi.

  22. Nadine de Bernardy dit :

    Depuis que je suis petite mes parents ont sans cesse changé d’adresse. Ils n’étaient pas d’ici ni de tout près non plus, peut être des alentours, je l’ai toujours ignoré.
    Je suis née entre là haut et loin derrière sans plus de précision.
    Petite, quand ils me disaient :
    Ailleurs nous avons quelque chose à te dire
    je savais que nous partions à nouveau, à côté ou loin, éventuellement droit devant.
    Aujourd’hui ils sont morts, enterrés au même endroit par le plus grand des hasards, entre là dessous et juste en face.
    Depuis je me cherche, à l’extérieur de cet ici bas décevant, un autre part bien à moi d’où je ne bougerai plus afin de pouvoir en graver l’adresse sur mon épitaphe.

  23. Laurence Noyer dit :

    Où et quand

    Je m’appelle Ailleurs, elle s’appelle Souvent
    Je suis né nulle part, elle est née tôt ou tard.
    Mes parents n’étaient pas d’ici, les siens l’étaient désormais.
    Je me cherche autre part, elle s’y trouve quelquefois
    Je voyage alentour, elle reste sur ses entrefaites
    Je la rencontre ici, elle me dit tout à coup :
    Changeons nos vis-à-vis, où et quand ? : tout de suite
    Je deviens Enfin, elle me suit Partout
    J’existe alors, elle est tout près
    Désormais …là

  24. EmmiA dit :

    Je m’appelle Ailleurs, je suis né nulle part. Mes parents n’étaient pas d’ici. Je me cherche autre part…
    Chaque fois que j’allais autre part on me disais :
    « – Va voir ailleurs ! »
    J’avais beau expliquer que Ailleurs c’était moi, que je cherchais nulle part d’où je venais, tous partaient autre part…
    C’était à n’en plus finir ! Ailleurs, autre part, ailleurs, autre part… Que de va-et-vient incessant nulle part pour au final n’être jamais ailleurs mais n’être jamais autre part non plus !
    A force d’autre part, je devenais un fou Ailleurs !
    Puis un jour je rencontrais un sage du nom de Chez-soi. Je trouvais ça étrangement incongru mais particulièrement fascinant… Il m’expliqua longuement qu’Ailleurs et Autre part ça ne changeait rien, le principal c’était de se sentir bien chez-soi, en-soi et pour-soi, pour être aussi bien ailleurs, autre part, nulle part ou partout… Après quelques nomades médiations ça et là j’avais enfin fini par me trouver là d’où j’étais parti : ici.
    Ici, je suis Ailleurs, je suis autre part, je suis nulle part. Ailleurs c’est ici et maintenant, tout le temps.

  25. 🐀 Souris verte dit :

    UNE HERBE FOLLE
    C’est tout à fait ça… Du reste on ne m’ appelle pas, on me siffle. Un vrai sirop de la rue. J’aurais pu être un poulbot, même je l’aurais bien voulu, c’est indicatif ça au moins. Mais Rien… ou juste pas grand chose, une herbe folle qui va, qui vient. Jamais ne se pose. J’avais bien commencé à chercher, on m’en a vite dissuadé ! Va voir que tu t’en trouves dix comme toi ! La tuile ! Déjà que je ne brille pas, je les comprends !
    Dans le fond on est bien tranquille sans ascendant personne à remercier de n’ être pas dans la conformité.
    Ailleurs ou pas j’ai arrêté de me chercher autre part. 🐀

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