689e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

Inventez la suite aveuglante de cette fiction

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26 réponses

  1. Françoise Maddens dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillaient d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.Il était minuit et la nuit ne tombait toujours pas. Qu’allait-il advenir de ces chamailleries. Soudain on entendit des cris de colère : le fis de Pierre venait de casser les verres de lunettes du fils de Jacques qui était myope comme une taupe. Celui- criait « je suis dans le noir ; comment je vais faire pour aller au collège demain ». Adultes, enfants tous se calmèrent. Et un des hommes dit je suis opticien, il va m’accompagner et je vais essayer de lui trouver monture et verres adéquats.
    Tous partirent en direction du magasin et soudain la nuit tomba, l’éclairage communal n’était pas allumé, quelques-uns tombèrent et cahin-caha ils arrivèrent à la boutique et une heure après l’enfant avait des lunettes sur le nez. Et puis tout le monde se sépara après maintes accolades.Quelques-uns se promirent de se revoir demain, certains pour une pétanque, d’autres pour un volley, etc. Il ferait bon d’habiter dans ce village désormais.

  2. iris79 dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

    Après les émeutes de l’eau, vinrent celle de la lumière. L’état faisait garder les salle de cinéma 24h sur 24. Les maisons qui possédaient des caves étaient référencées dans les fichiers des mairies et il arrivait que les haut fonctionnaires les réquisitionnent pour des moments solennels ou d’importance.

    On se replongeait avec nostalgie et mélancolie dans les albums photos où l’on pouvait percevoir des zones d’ombre et tout se qui évoquait des couleurs froides. La nuit ne suffisait plus à apaiser les rétines. Impossible de plonger les villes dans le noir. L’activité principale se déroulait dorénavant au cœur de la nuit et avait supplanté la vie diurne en raison de l’inconfort terrible de ne pas pouvoir reposer suffisamment les yeux saturés de lumière. Elle s’infiltrait partout même derrière les paupières closes et les masques de nuit. Un nouveau tourisme émergeait. On louait des habitations sans fenêtre qui s’arrachaient à prix d’or. Les enfants faisaient des camps de vacances d’un nouveau genre. Les déambulations dans des tunnels avaient remplacé les balades au grand air.

    Le monde était à cran. C’était la course à la conquête de l’espace. L’idée de grands orateurs de trouver une nouvelle planète pour se mettre à l’ombre avait supplanté la possibilité de se protéger de l’éternelle lumière sur la Terre. Cela faisait grand débat.

    Tout le monde se sentait surexposé, en pleine lumière et réclamait son lot d’intimité. Les gens s’étaient détournés de toutes les distractions de voyeurisme des réseaux sociaux pour se concentrer sur la recherche de l’ombre y compris sociale.

    Les gens n’aspiraient qu’à grandir dans l’ombre les uns des autres. La discrétion était devenue la valeur cardinale. Chacun descendait dans les profondeurs de son âme et chacun avait compris les ravages de la folie des hommes. On appréhendait en secret le prochain fléau qui s’abattrait sur la terre car il n’était plus question de se demander si cela arriverait bientôt mais quand…

  3. Urso dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

    Avec ma petite lampe de poche, je suis parti le long du chemin chercher de petits champignons.
    Oh que c’est éclairé ici.
    Oh qu’il est grand et gros le champignon là devant moi.
    Et quelle lumière quelle chaleur !

    -Eh fiston tu es là toi !
    L’adolescent regardait partout, il ne savait pas d’où venait la voix.
    Puis il vit au niveau du sol un gros rat.
    -Hi hi fit celui-ci n’aie pas peur mon garçon.
    Je suis un rat d’égout complètement inoffensif. Viens suis moi dans les souterrains, là où il n’y a pas de lumière.

    Le jeune suivit l’animal et arriva dans un long sous-sol où il vit beaucoup de personnes.
    Tout le monde riait, dansait et chantait.
    C’est bizarre pensa-t-il on dirait l’ambiance du village les jours de fêtes.
    Oh oh c’est dingue : le rat qui lui avait montré le chemin, d’un coup, se transforma en un prince charmant, habillé tout en blanc.

    L’adolescent se frotta les yeux, non il ne rêvait pas.
    Le rat d’égout devenu un prince charmant lui dit. Ne sois pas étonné de voir tous ces couples danser, chanter et manger. On fête aujourd’hui la saint Valentin dans ce lieu.
    -Moi moi je ne veux pas rester ici, je veux aller cueillir mes champignons. Ma mère en a besoin pour ce midi.
    J’adore les champignons.

    -Ah mince s’écria le prince charmant, j’ai comme l’impression que quelque chose n’a pas fonctionné.
    Je me suis trompé en ramenant ce garçon ici.
    C’est certainement la faute à ce gros champignon dehors. Sorti subitement de terre, qui a réchauffé en quelques secondes l’atmosphère, avec cette lumière plus qu’aveuglante.

    L’adolescent avait entendu. Lui aussi repensa à cet énorme champignon.
    Un force étrange le poussa en avant, il courut vers la sortie du sous-sol.
    Il retrouva soudain son chemin de campagne.
    Il fut émerveillé. Il aperçut de petits champignons dans les champs, en surnombre.
    Il allait se régaler lui et sa famille.
    Il remplit son gros panier.
    En revenant chez lui, chargé, il avait oublié ce qu’il avait vu : ce rat d’égout, la lumière aveuglante, la chaleur de tout à l’heure et le champignon géant.
    Car ils avaient tous disparu.
    Il avait seul en tête ce joli trophée de bons champignons qu’il apportait à sa maman.

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne était flamboyant, le délavé vif, le pâle luisant ou l’éteint ardent, et tous brillaient d’une obscure lumière aveuglante.

    Tous craignaient les illuminations, les éclairs, les flashs et pire que tout les aveuglements

    On en vint pacifiquement aux mains pour une paire de lunettes de soleil de nuit, un masque anti-reflets, un voile islamique, des filtres, des visières avec œillères et même des gouttes oculaires

    Un climat d’aimables rivalités et de saine corruption vit le jour la nuit même du 1er janvier : vols au secours de quelqu’un, soudoiements, recels au grand jour, trafics autorisés, falsifications dans les règles, détournements directs, harcèlements consentis, prostitution à l’œil, chantages consentis

    Les soldats de la paix furent sollicités : après de courtoises et âpres discussions qui donnèrent lieu à de complaisantes exigences et d’avides renoncements, un traîté d’une paix belliqueuse fut signé

    Mais il n’en demeure pas moins qu’il subsiste, 120 ans après, d’indulgentes rancunes et d’aigres pardons

    « Oxymores » de Martial-Clément Petit-Legrand

  5. Geneviève T. dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile
    Ça avait été annoncé très discrètement à la fin de la météo du journal télévisé : une éruption solaire de grande importance allait avoir lieu… il semble qu’elle aura des répercussions importantes sur l’atmosphère terrestre avait annoncé le présentateur. En cette période d’élections présidentielle, on n’en avait pas dit plus, ce n’était pas le moment d’affoler la population. Une fois de plus face aux théories alarmistes on avait opposé le mot fake-news.
    Cependant en l’espace de quelques semaines la température avait grimpé, la luminosité s’était faite plus importante. Un matin, le ciel apparu débarrassé de tout nuage, l’atmosphère bleutée était translucide. La brillance du soleil semblait décuplée. L’affolement gagna rapidement la population, il était impossible de sortir sans lunettes de soleil. Tout sur terre devint éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. Dans les magasins, on en vint aux mains pour une paire de lunettes, une casquette. Les gens se mirent à déchirer leurs rideaux pour ajouter un voile à leur couvre-chef… ! Une nuit alors que je prenais l’air je m’aperçus que ma collection de chapeau de soleil qui servait de décors à ma terrasse avait disparu !… Dans le village, les volets se baissèrent, si certains avaient décidé de rester terrés dans leurs maisons, d’autres avaient chargé leur voiture et étaient partis chez leurs parents ou on ne sait pas trop où ?
    Au village, nous n’étions finalement plus qu’une vingtaine, composée des autochtones. Une nuit nous nous retrouvâmes et une réunion s’improvisa. Les questions fusaient : que faire ? où aller ? l’angoisse habitait chacun de nous. Notre village typique du Jura présentait une particularité : ceinturé par une falaise en demi-cercle orientée plein nord il possédait plusieurs baumes. Je proposai que l’on aille s’installer dans la grotte aux ours devenue refuge des chauves-souris ainsi que dans les 2 cavités à côté. L’eau jaillissait encore un peu plus bas. Là on serait au frais et on aurait un minimum de luminosité. La plupart semblaient septiques, à quoi bon quitter nos maisons et leur confort. Quelques jours plus tard quand l’électricité fut définitivement coupée, sans moyens de communications, sans possibilité de se déplacer et devant le contenu des congélateurs fondus, il fallut se rendre à l’évidence. Tout le monde trouva l’idée des grottes plutôt géniale. Il n’était pas question d’y déménager nos maisons, il fallait faire des listes et vérifier ce que chacun apportait. Mais tout s’organisa dans le calme, des cloisons furent montées, une cuisine commune aménagée, et un grand feu resterait allumé nuit et jour à l’entrée des cavités ouvertes. Les vivres seraient stockés dans la grotte munie d’une porte. Des tours de garde furent mis en place, et pendant quelques jours la bonne humeur revint, on plaisantait même, nous étions redevenus des hommes préhistoriques, cela amusait petits et grands…
    La vie devint vite monotone, entre l’excès de luminosité et les températures vertigineuses, nous ne sortions que la nuit, et bientôt des querelles surgirent, suivies de reproches, les gens dormaient mal, ils étaient de plus en plus irritables.
    Nous nous réunîmes à quelques-uns. Nous savions le sort qui nous attendait. Il fallait occuper les gens et prévoir la suite…. L’humanité allait disparaître, alors nous leur proposâmes, de laisser une trace de notre passage sur terre, les parois des baumes allaient devenir notre terrain de jeu. Peut être un jour y aurait-il d’autres êtres vivants sur terre, il fallait leur faire comprendre qui nous avions été ! On alla chercher les outils nécessaires, marteaux, burins, pointes, nous allions graver : qui nous étions, ce à quoi ressemblait notre village, nos maisons, nos objets, nos animaux, les plus doués pouvaient reproduire des scènes de la vie quotidienne se lancer dans des portraits… Nous allions créer un nouveau Lascaux. Pendant des semaines ce fut l’enthousiasme, une certaine sérénité revint…
    Parallèlement, on se mit à cueillir des champignons vénéneux et des baies toxiques que l’on sécha, on récupéra des médicaments sédatifs, on prépara des lots, il n’était pas question de s’entretuer, de devenir fou, au moment opportun chacun savait où trouver la dose !
    Geneviève T.

  6. Anne LE SAUX dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante.

    Les tunnels, les grottes, les catacombes et même les égouts firent le plein. Un moment de répit pour les yeux, voilà ce que recherchaient les humains. A tout prix. Quoi qu’il leur en coûte !

    En surface, les altercations étaient fréquentes et violentes. Les marchands de lunettes de soleil étaient dévalisés. Les plus futés flairant la bonne aubaine ont créé un nouveau business lucratif sur le web. Les contrefaçons de verres solaires ont envahi le marché. Mais la pénurie s’est très vite installée. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile. Des hordes en colère cassaient les vitrines pour les dévaliser. Les associations humanitaires ont entamé la distribution gratuite de masques de tout type plus ou moins bricolés (plongée, bricolage, vieux clichés de radiologie…) pour les plus démunis. Elles ont très vite été en rupture de stock et les donateurs se sont raréfiés, préférant en priorité se servir eux-mêmes ainsi que leur entourage.

    Les conducteurs éblouis, de jour comme de nuit, perdaient le tracé de leur voie de circulation. Les assureurs ont dû tirer la sonnette d’alarme et réclamer un arrêté de catastrophe naturelle.

    Les enfants élevés dans l’obscurité d’un masque opaque pour protéger leurs yeux sont progressivement devenus aveugles. En excès de vitamine D, des pathologies nouvelles sont apparues dans les organismes humains. La télévision a relayé en continu la panique qui s’emparait de la population, pointant les risques de dépressions nerveuses, suicide, folie…

    C’est alors qu’un ermite sorti pour quelques jours de sa tanière a rassuré.

    « Je suis en contact avec notre créateur. Je l’ai alerté sur le malaise général de la population. Il a vérifié et constaté qu’il a simplement oublié d’éteindre les puissants spots déployés pour la fête des lumières qui s’est déroulée dans son royaume. Il en est désolé et va y remédier rapidement, le temps de tout débrancher. Il réfléchit aussi à l’octroi de nouveau yeux aux futurs humains, plus résistants aux lumières éclatantes de l’au-delà. Une façon de les préparer à leur vie future ».

    La vie a repris son cours, dans la morosité des jours gris…

  7. HOUSSAY dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.
    Il faut dire que, jusqu’ici, les gens avaient passé le plus clair de leur temps à demeurer dans l’obscurité, tels les esclaves du « mythe de la caverne » de Platon. Et puis, du jour au lendemain, la lumière se fit : pour certains, ce fut une illumination, d’autres auraient préféré un clair-obscur, mais impossible de s’éclipser devant cette lumière…
    Même les plus brillants n’avaient aucune réponse face à ce phénomène. C’était pire qu’un bronzage intégral car au bout d’un ¼ d’heure, vous étiez déjà complètement carbonisés par les rayons qui s’en dégageaient.
    Alors chacun se réfugia chez soi, ferma les volets en espérant qu’avec le temps, la nuit reprendrait le dessus : après tout, les jours font 24 heures ! Mais de nuit, il n’y en eut pas car c’était une véritable aurore boréale et à force, tout le monde finit par être illuminé et la folie s’empara du plus grand nombre : seuls ceux qui avaient su rester dans l’ombre tirèrent leur épingle du jeu. Ce fut le triomphe de l’humilité et des sans grades

  8. Michel-Denis ROBERT dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

    Que s’était il passé ?
    Habituellement, dans l’esprit, c’était plutôt l’inverse. On s’attendait à une progression normale, plus qu’à voir les Jeans délavés perdre leur couleur, jusqu’à devenir presque transparents. Chez les fans de ce tissu hors norme, on s’étonna. Qu’une déprime générale s’emparât des médis, ça, c’était prévisible. Ceux-ci tenaient toujours le même discours terne, éteint qui, cependant, déteignit sur l’ensemble de la population. Mais ils ne prônaient que le style costume-cravate. En somme, ce qu’ils avaient décrété comme la référence incontournable risquait de devenir râpée à plus ou moins long terme.

    Ainsi, la norme énorme évolua et changea continuellement, jusqu’à faire perdre les repères, ce qui déboussola un très grand nombre… Puis, elle devint l’inverse de ce qu’elle signifiait à son origine. Le Jean étant conçu pour répondre à des besoins de solidité et de résistance à la lumière pourrait devenir peu à peu, synonyme de désuétude inadaptée. Comme si on pouvait exclure l’indigo, la septième couleur de l’arc-en-ciel !

    La réponse était sous les yeux. Tout le monde le constata. Personne ne semblait vouloir mettre la solution, pourtant bien connue, en place, comme frappé d’immobilisme. Dans le Jean démocratique, on voulait mettre du plomb dans son aile. Aujourd’hui, les Jeans super-super devaient restés dans les mains de la même classe sociale. La dernière marque des privilèges ne pouvait changer de main.

    Y en avait même qui en avaient fait leur beurre.
    Dans leur vitrine étaient exposés tous les bouquins décrivant avec précisions tous les symptômes de la décomposition de la mode des Jeans. Mais personne pour rassembler ce qui était éparpillé dans des cerveaux désimajeanés. Déjà qu’ils se contredisaient ! Ils ne remarquaient m^me pas qu’ils accéléraient la chute du Jean.

    Les seuls à avoir un raisonnement juste, ceux qui, les pieds sur terre, gardaient leur empathie pour ces vêtements cultissimes. Ceux-là, on les montrait du doigt, avant de les ranger au placard des idées saugrenues. Surtout, ne rien révéler. Même que les Jeans, on arrivait à les porter déchirés au ras des fesses. Peut-être aussi qu’à travers eux, on avait falsifier la notion de progrès ! Qu’était il arrivé dans la tête de ces gens chargés de promouvoir de nouvelles modes ? Le Jean, à la rue, ne pouvait, à la rigueur être portés qu’en masque mais surtout pas en voile, ce qui aurait été blasphème !

    Le Conseil Supérieur du Jean se perdait en conjectures, car depuis qu’on utilisait l’AI pour épater les copains, le Jean se disputait avec Pierre, Paul, Jacques.
    – Le pire, c’est que cette situation était arrivée à la vitesse de la lumière.
    – Arrête de faire de l’esprit, dit le Conseiller Supérieur, c’est moi qui détient la vérité.
    – Ben quoi ! C’est vrai ! On dit du vote. Le changement ! Le changement ! On l’avait entendu le Jojo. Mais le changement, pour mettre quoi à la place ?
    Le Conseil Supérieur siégeait depuis des mois sans pouvoir apporter une réponse adéquate. Plus rien à espérer de ces gens qui se disaient que le fait d’avoir l’autorité de leur côté, leur donnait tous les droits. Les dés pipés étaient jetés.
    Finalement, le Jean véritable réussit quand même à s’imposer.

  9. Patricia dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

    Cette lumière insupportable n’était que le corollaire de la chaleur qui avait envahi le monde depuis qu’il n’y avait plus de calotte glaciaire ni de banquise.

    Comme prévu, les eaux étaient montées, de nombreuses terres avaient été englouties, tuant en premier lieu tous ceux, et ils étaient nombreux, qui n’avaient pas les moyens de fuir.

    A certaines heures, la chaleur était intolérable. Les enfants n’allaient plus à l’école que le matin, pour leur plus grand plaisir. Puis ils n’y allèrent plus du tout.

    L’espérance de vie avait baissé drastiquement. De même que la population mondiale. La chaleur tuait les vieux, les enfants en bas âge, certains malades, plus vite que les épidémies autrefois.

    Les adultes en âge de travailler ne voyaient plus trop l’intérêt d’aller mourir de chaud dans les bureaux où il était interdit de faire fonctionner l’air conditionné pour des raisons d’économie du peu d’énergie qui était réservée en priorité pour les hôpitaux. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’électricité.

    Les villes étaient donc de plus en plus désertées. Les gens ne voyageaient plus que pour fuir. A pied, à vélo, en voiture tant qu’il y avait du carburant. Rapidement, il n’y en eu plus.

    Lorsque c’était possible, les humains avaient recommencé à vivre dans des grottes, où ni la lumière, ni la chaleur du soleil ne pénétraient jamais. Mais au moins, ils s’y sentaient plus ou moins en sécurité.

    Plus d’avions, plus d’usines, plus d’industries polluantes, de moins en moins de bétail et d’humains.

    Ceux qui restaient partageaient l’espoir que leur espèce survive jusqu’à ce que le trou d’ozone soit refermé, que la terre, une fois de plus, ressuscite ; ce ne serait pas la première fois.

    D’après les futurologues avertis, et de source sûre, il faudrait au moins une centaine d’années pour cela.

    La Terre en avait connu d’autres…

  10. Nouchka dit :

    On en vint aux mains

    « Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile. Inventez la suite aveuglante de cette fiction »

    Les différentes instances de l’OMS sont en conclave depuis qu’une dépêche leur a signalé qu’un industriel étasunien envisage d’inonder la planète d’onde UV afin, dit-il, de lutter contre la pollution atmosphérique reconnue par tous comme le plus grand risque sanitaire environnemental au monde.
    Le richissime homme d’affaire a précédemment équipé de nombreux pays de systèmes chargés de faire tomber la pluie dans les zones arides par l’ensemencement des nuages diffusant les substances ad hoc par avions ou par fusées.
    Cette innovation avait été reconnue par l’OMS comme répondant à son objectif d’amener tous les peuples des États membres et partenaires au niveau de santé le plus élevé possible, la santé étant définie comme un « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

    Mais là, le célébrissime milliardaire met en transe le monde scientifique avec cette annonce d’utilisation des ondes UV.
    Les chercheurs rappellent l’effet mutagène du rayonnement ultraviolet sur l’ADN. Les UV provoquent une baisse de l’acuité visuelle, la modification de la perception des couleurs, l’éblouissement, une sensation de brouillard devant les yeux. Dans certains pays en développement, la forte intensité du rayonnement UV pourrait même diminuer l’efficacité des vaccins.
    Il est également avancé que le rayonnement UV pourrait favoriser les cancers en provoquant directement des lésions de l’ADN ou en affaiblissant le système immunitaire.
    Alors, laisser cet individu utiliser ses « armes » de lutte contre la pollution en omettant les risques liés à son innovation, c’est de la folie.

    Les règlementations internationales ne peuvent empêcher l’expérimentation annoncée. Les troupes de l’industriel obtiennent l’aval d’un pays où le niveau de pollution environnemental est tel que les risques potentiels annoncés ne l’effraient absolument pas.
    Des drones équipés du système précurseur s’élèvent dans le ciel opaque de l’une des villes les plus effrayantes du globe. Les habitants n’ont reçu qu’une information succincte de l’évènement, les invitant à rester chez eux tant qu’ils entendraient tourner les drones au-dessus de leurs têtes et suggérant à ceux qui doivent sortir à porter des lunettes de soleil.
    Tout à coup, tout sur terre devient éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brille d’une lumière aveuglante. Les habitants en viennent aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile tant l’intensité est violente. Même les yeux fermés, repliés dans la maison, les familles souffrent et un vent de panique les amènent à hurler et se battre entre eux tentant d’échapper à cette horreur. L’expérimentation ne dure qu’un temps réduit mais insupportable pour ceux qui la vivent.
    Les ondes UV ont nettoyé les eaux polluées de la ville mais ne peuvent éliminer que les micro-organismes présents. Quant à la pollution atmosphérique, la très courte portée des ondes n’a pas le moindre effet quantifiable.

    Les autorités nationales responsables de cet épisode désastreux sont révoquées. Beaucoup s’exilèrent craignant les représailles de la population.
    L’OMS de son côté intervient pour comptabiliser et organiser les études et le soin des malades atteints de troubles nerveux, de cataractes, de décollement de la rétine et, à plus long terme, du développement de maladies sévères.
    En plus des équipes médicales, des sociologues et des économistes trouvent ici un terrain fécond à leurs recherches sur des phénomènes sociétaux nouveaux.

    Depuis cet évènement, les instances sanitaires internationales incitent, financent et coordonnent la recherche médicale de manière encore plus active et tentent de mieux protéger l’espace aérien des magiciens maléfiques susceptibles se sévir de par le monde.

  11. HUGUET ROSE MARIE dit :

    Nous sommes une bande de potes qui nous connaissons depuis des milliers et milliers d’années. Ben oui quoi ! Pas la peine de faire ces gros yeux. On connait tous vos ancêtres, d’ailleurs il y en a eu des pas tristes ! Depuis la nuit des temps, on vous observe et vous aussi vous ne cessez de nous scruter. On vous interpelle, n’est-ce-pas ? Il y a ceux qui nous vénèrent, ceux qui nous craignent. Ils ont tous raison. Parmi nous il y a ceux que vous aimez car ils font briller vos yeux, en revanche il y en a un que vous avez tendance à maudire de plus en plus, tandis qu’un autre est carrément agacé par vous.

    Toujours au-dessus de vos têtes, on éclaire vos journées, vos nuits. Grace à nous, vous vivez, respirez, mangez, sans même nous en être reconnaissants. Curieux comme pas deux, vous avez construit des machines de plus en plus grosses pour tout savoir de nous, même qu’un jour vous êtes allés voir du côté de la lune s’il n’y aurait pas une petite place pour vous. Du coup à force de détruire pour construire, vous en êtes venus à surchauffer le roi Soleil, c’est pas peu dire. Les étoiles ne peuvent même plus scintiller, vous avez tendu une toile opaque entre vous et le ciel.

    Trop, c’est trop ! Alors nous avons décidé de vous donner une bonne leçon. Pas compliqué, vous avez déjà ouvert le chemin. Celui qui a le plus grand pouvoir de persuasion dans notre bande, c’est Soleil, alors c’est lui qui va vous chauffer les oreilles. On a fait appel à un collègue, Éole pour qu’il souffle fort sur la poussière accumulée au cours des siècles, ainsi les rayons de Soleil n’en seront que plus cuisants et éblouissants.

    Nous étions fin prêts !

    Le jour se lève. Une première salve de rayons vous tombe dessus, bien bien chauds. Vous grimacez, la journée s’annonce chaude. Vous n’avez encore rien vu. Éole ayant fait un sacré bon boulot, rien ne stoppe Soleil. Ses rayons bien aiguisés, se reflètent de partout et vous n’y voyez plus rien. Tout scintille. Tiens, vous vous mettez encore à râler : purée, elles sont où mes lunettes de soleil (sic) ? Ah ! Le magasin d’optique devient un ring, tout le monde veut des lunettes mais mes pauvres gens, il n’y a pas pour tout le monde ! Et vas-y que je te bourre, que je t’arrache des mains ton trésor, que je te mets une torgnole, que ça braille. Trop marrant vu du haut !

    Ça, ce n’est que le début, c’était l’échauffement. Passons à la suite. Soleil fait chauffer au max ses rayons et vas-y qu’il disperse toute son ardeur sur la planète bleue et pas que. Vos nerfs s’échauffent aussi, vous vous agitez de partout à la recherche de lunettes, chapeaux, voiles, masques, n’importe quoi. Vous en venez aux mains lorsque vous croisez des congénères que vous croyez mieux protégés que vous, vous vous servez dans les magasins sans vergogne, d’ailleurs les vendeurs sont déjà pris ailleurs, dans d’autres rixes. Qui l’eût cru ! Toutes ces bagarres pour un petit bout de plastique, de coton, de paille…

    Là pour le coup, votre cerveau est encore plus ramolli que d’habitude. La journée se poursuit ainsi, harassante et hargneuse. Visages tuméfiés, poings endoloris, vous rentrez chez vous. Soleil laisse peu à peu la place à Lune qui n’en peut plus de vous voir tourner autour d’elle tels des vautours. Elle n’a pas les mêmes pouvoirs que Soleil, mais ce soir elle pique une grosse colère et vous la voyez rouge, toute rouge, même les étoiles se sont éloignées de son courroux, donc vous ne les verrez pas. Vous êtes à nouveau furax.

    L’ardeur de Soleil a laissé beaucoup de traces. La chaleur déversée refuse de partir. Les yeux sont gonflés par les coups et le sommeil. Que faire ? Votre cerveau liquéfié s’est carapaté. Un sursaut ! Le ciné, climatisé ! Vous êtes nombreux à avoir la même idée et une fois de plus vous jouez des coudes et des poings. Mais la magie de la fraîcheur commence à opérer. Elle vous apaise, vos neurones se remettent en activité.

    Le film que vous n’avez pas choisi, pour cause, raconte l’histoire de la terre, de son évolution, de son avenir. Vous y voyez des terres arides, brûlées par le soleil – ça vous rappelle quelque chose ? – Il n’y a plus d’eau. Soleil s’est engouffré par les trous que les terriens ont faits. Lune, n’est plus que la grande poubelle de la terre. Les étoiles se sont éteintes.

    Vous avez pigé le message du jour ?

  12. Valérie Jacquin dit :

    Pendant ce temps, le royaume des ombres ne se voilait pas la face, il y a avait un problème et il fallait vite le solutionner. Tout s’organisait donc autour du retour à la normale ; il ne pouvait y avoir de lumière sans ombre et réciproquement.
    Le roi fit appeler son chef des armées et le questionna, mais il fallut se faire une raison, personne ne savait ce qu’il se passait ni pourquoi toutes les ombres avaient décidé de déserter le monde réel.
    Il fit alors convoquer l’ombre d’une ruelle, descendante d’une famille sordide, et connue pour être à la tête d’un groupuscule qui militait pour se faire une place au soleil. De son air le plus sombre, elle jura ne rien savoir mais se réjouissait d’être enfin sortie de l’impasse dans laquelle elle était coincée depuis bien trop longtemps. Elle profita de son passage au château pour solliciter l’étude de sa demande de mutation. Un des conseillers chuchota à l’oreille royale et, après une longue réflexion, le roi tenta une négociation, après avoir demandé au bureau des retraites de lui fournir la liste des postes prochainement vacants. En promesse d’une nouvelle affectation, l’ombre d’une ruelle devait promettre en retour de ramener ses compères sur terre. Les conditions de son acceptation firent tousser le roi qui en avait dégluti de travers. Impossible fut le mot qu’il cria sans même y réfléchir. Les yeux des sept conseillers se révulsèrent de stupéfaction.
    Après un long soupir, l’ombre d’une ruelle fit savoir au roi qu’elle connaissait la meneuse de cette rébellion, qu’elle était même très proche d’elle et qu’elle pourrait avoir une bonne influence sur elle… mais que pour le faire, elle devait obtenir ce qu’elle demandait. Ni plus ni moins. Une alternative n’était pas envisageable et le roi pouvait bien se mettre sa liste des postes vacants où elle pensait !
    Le monarque se laissa manipuler et accepta. La promotion prendrait effet dès que la terre retrouverait sa part d’ombre. Ce fut rapide, dès le lendemain toutes les ombres réintégrèrent la terre et ses habitants reprirent le cours normal de leur vie, les esprits échauffés se calmèrent.
    Pour un temps.
    Quatre jours de sérénité furent anéantis pas l’arrivée d’une nuée de stratus qui s’installèrent si près du sol qu’un épais brouillard priva le monde de toute visibilité. Pendant deux longues semaines, cet épisode météorologique perturba la vie terrestre et se répéta tous les ans à la même période. Les météorologues de toute la planète finirent par inclure ce phénomène dans leurs bulletins des mois d’octobre, sans pour autant pouvoir le prévoir avec leurs capteurs.
    Au royaume des ombres, le roi et ses sujets exécraient cette période. C’était le moment où toutes les ombres rentraient pour profiter de leurs deux semaines de congés, concédées par le monarque et habilement obtenues par leur meneuse.
    De son côté, cette dernière, ex ombre d’une ruelle, se pavanait sous le soleil. Elle, et toute sa famille, avaient été élevées au rang de nuages et rien ni personne n’aurait pu les déloger à cette période de l’année.
    Elle rayonnait de bonheur !

  13. Grumpy dit :

    Pour une fois les voyantes ne s’étaient pas trompées, l’alignement des planètes était bien là. Il ne durerait pas longtemps aussi fallait-il se dépêcher de saisir l’opportunité qui ne se reproduirait pas avant nombre d’années lumières.

    Une éternité que les Lunatiques mijotaient leur vengeance envers les Culs-Terreux. Pourquoi ?

    Parce que ces Culs-Terreux de Terriens, n’ayant plus aucun terrain libre pour y vider leurs ordures étaient, ni une, ni deux, venus gravement polluer la planète des Lunatiques, y envoyant seulement douze hommes qui à eux seuls avaient réussi à pourrir pour l’éternité l’astre de la nuit * (qui de ce fait éclairait de moins en moins)

    Les Lunatiques mirent en garde les Martiens : Vous êtes encore trop loin mais croyez-nous, méfiez-vous, le destin de l’être humain est d’être crado au point de changer le cours géologique des planètes…

    Les Lunatiques déclenchèrent les sinistres trompes d’alarme pour prévenir humains, animaux et végétaux de l’arrivée de nouvelles fusées container venant décharger leurs déchets dans leurs cratères. De plus, les Culs-Terreux auront le culot de repartir après avoir volé et chargé quelques tonnes de nos métaux rares.

    C’en était trop. Cette fois on allait se défendre, les pollueurs-voleurs allaient voir …. Ordre fut donné au responsable du bouton rouge d’appuyer dessus de toutes ses forces.

    La lune ne fut jamais si lumineuse, allumée comme jamais et d’une telle puissance que la Terre s’en trouvait éblouie, rayons lasers de mille couleurs, magnifique spectacle, grandiose et brûlant au point que Vénus, Saturne et la voie lactée en furent quasi enflammés de bonheur.

    Les Culs-Terreux ces imbéciles, avaient cru se protéger avec des masques et des lunettes, qui s’enflammèrent et fondirent illico, aveugle pour l’éternité la Terre se délita tout doucement. Le système solaire tout entier embrassa la Lune chaleureusement.

    * 227 tonnes de déchets abandonnés suite aux divers alunissages.

  14. FANNY DUMOND dit :

    Tout sur Terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

    Après avoir été dévalisés et pour se protéger de la horde de sauvages menaçants, les commerçants avaient fermé boutique. Les ophtalmos, n’en pouvant plus de constater les décollements de rétines, s’étaient enfermés à double tour dans leur cabinet. Les pharmaciens distribuaient des somnifères comme des bonbons à ceux qui ne pouvaient plus fermer l’œil de la nuit. Les sirènes hurlaient dans les rues, soit pour maintenir l’ordre public, soit pour transporter les blessés aux urgences, saturées. Certains, qui d’ordinaire n’avaient pas la lumière à tous les étages, avaient eu une illumination pour se mettre à l’abri dans leur cave. Mais cette fichue clarté était omniprésente dans les endroits les plus obscurs de la planète. Les scientifiques subodoraient que cet étrange phénomène provenait de cette planète qu’ils avaient dénichée au fin fond de la galaxie. Ils y avaient remarqué la présence d’eau et tout portait à croire qu’elle était habitée. Depuis quelques semaines, ils recevaient d’étranges signaux brillants allant crescendo. Mais il s’avéra qu’ils étaient incapables de les décrypter, malgré les centaines de spécialistes penchés sur ce cas. Chacun y allait de sa science infuse et usait de tous les moyens de la technologie avancée pour tenter de répondre à ces envahisseurs bien planqués sur leur globe. L’exaspération était à son comble et tous les grands esprits se traitaient mutuellement d’imbéciles.

    Levant les yeux sur la voûte céleste, un savant devenant fou, poussa une gueulante à en faire trembler les murs :

    – Au nom du ciel ! hurla-t-il. Vous n’avez pas encore compris que, malgré notre IA, nous ne sommes pas assez intelligents pour entrer en contact avec vous autres, les extraterrestres ! Cessez de nous aveugler, s’il vous plaît.

    C’est alors qu’une voix, venant de nulle part, inonda le labo :

    – Eh ben, voilà ! Il suffit de parler pour se faire comprendre.

  15. camomille dit :

    L’institutrice ayant fermé les volets, tiré tous les rideaux et ajusté sa visière, put enfin commencer la classe.

    Les enfants portaient des casques spécialement conçus pour les protéger de cette lumière envahissante.
    Jojo semblait particulèrement agité.

    – Jojo ! Que dis-tu à voix basse ?

    – Rien Madame, je dis rien.

    – D’abord on ne dit « je dis rien » mais « je NE dis rien » , et ensuite ne me prends pas pour une idiote.
    Je répète : Jojo ! Que dis-tu à voix basse ?

    – Je dis que tout ça, c’est de la faute à Louis XIV Madame.

  16. Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile. On se rua dessus, dessous. De cette bousculade, on vit naitre un nuage, qui grandi, qui grandi, qui n’en finissait plus. Il obscurcissait tout tant il croissait dans l’air. Ne distinguant plus rien on arrêta ce jeu, de mains et de vilains. Mais cette fumée noire ne se dissipait pas. Les vents pouvaient souffler ils semblaient impuissants face à cette ombre immense et imposante.
    J’ai voulu me glisser dessous, faire ami avec elle. J’ai pris tout mon courage et je lui ai parlé, moi, à ce géant drapé. J’ai dit :
    « madame la fumée, vous êtes bien gonflée
    de venir jusqu’ici troubler notre journée
    Voulez vous mon avis que je vous dise un peu
    Que tout cet enfumage ne provient pas d’un feu

    Mais de notre pensée ! Vrai madame ! Et voici
    Pour vous le démontrer un bon tour de magie :
    J’enfile mes lunettes, je les ai chapardé pendant une bagarre,
    Je fais trois galipettes, abracada-brabarre

    Et vous disparaissez comme vous êtes venue ! »
    Et la fumée s’en est allée, comme un beau chevalier tirant sa révérence et se tournant d’un trait fait voler sa cape noire. Vrai !

  17. durand jean marc dit :

    Tout sur Terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint, brillait d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.

    Mais c’était trop tard, les océans s’étaient presqu’entièrement évaporé. On avait cru à une nouvelle guerre atomique, à force de se tripoter les boutons de l’adolescence humaine. Certains avançaient l’hypothèse d’une dégringolade du Soleil, allez savoir ?

    Presque tout fut envisagé. Comme d’habitude, du plus absurde au plus loufoque. Les volcanologues croyaient à une pétarade généralisée de la ceinture de feu, laissant tomber le pantalon sur le bas ventre des profondeurs.

    Un comique avait même proposé l’idée d’un dernier feu d’artifice mondial, ayant mal tourné, pour fêter la nouvelle année 2050. Le rigolo avait explosé avant la fin du sketch.

    Finalement, personne n’avait rien compris à rien.

    Même, ceux de l’autre côté.

    Penchés sur leur microscope, ils ne comprenaient pas pourquoi ces bipèdes de laboratoire se montraient si peu résistants aux expériences courantes. Les créatures s’affolaient un instant sous la chaleur, cherchaient l’ombre des refuges largement surchauffés, râlaient, grognaient, trépignaient puis râlaient, mais autrement. Certains cuisaient dans leur habitats, les autres grillaient en plein air… avec leur seul cri universel : « Maman ».

    MAMAN, elle avait autre chose à faire. Elle dirigeait le laboratoire d’études X23.
    Elle saisit l’étudiant par l’une de ses 4 oreilles, les perceptives à la douleur et les pinça.

    « AZ2, je vous l’ai déjà signalé plusieurs fois. La lentille trop proche du sujet, ça ne peut pas le faire, ça crame tout et on perd son temps. En plus, vous gaspillez le matériel. Et ça coûte cher à la Congrégation. Seule la ministre de l’Eradication y trouve son compte.

    Quand à vous, votre certifichat, (1) vous n’êtes pas prêt de l’obtenir ».

    (1) En français dans le texte.

  18. Alain Granger dit :

    Après la grande catastrophe il n’y avait plus rien d’éteint. Tout restait allumé, même les hommes. Surtout les hommes, devrais-je dire. La luminosité les rendait fous. Toute parcelle d’ombre était usitée. Il fallait être demeuré pour se mettre au soleil et y demeurer plus de quelques minutes. La lumière transperçait les paupières. Les pierres étaient brulantes et les cranes le devenaient bientôt. Les lunettes atteignaient des sommes astronomiques. Les contrefaçons pullulaient sur le marché. Les UV passaient à travers, brulant les yeux, contaminant les peaux. Les maladies oculaires et les cancers de la peau occupaient nombre de médecins. Les seins se desséchaient sur le corps des femmes et les saints invoqués ne répondaient plus à l’appel. Les gens mouraient à la pelle, souvent à proximité de point d’eau asséchés. La végétation avait séché depuis longtemps. Elle ne servait plus d’appui au bien être de l’homme. La pluie n’existait plus, les rivières non plus. Seule la mer parvenait à subsister encore. Mais pour combien de temps. Elle était réduite au deux-tiers, surexploitée par des usines de désalinisation. L’eau valait plus cher que l’or. Objet de trafic des bandes mafieuses avec la complicité des gouvernements. La police ne pouvait rien faire, accablée par la fatigue et le manque de moyens. La race humaine se dirigeait vers sa perte, son extinction. La plupart des animaux avaient disparu. A part quelques espèces marines, seuls subsistaient quelques tardigrades, rats-kangourous, certains reptiles, chameaux et zébu. Mais pourquoi les zébus ? Diront certains. Parce que lorsque Zébu, zé plus soif. Il faut bien plaisanter puisque nous allons mourir bientôt. Je m’arrête là. Je n’ai plus la force d’écrire. Je vais boire mon urine. On verra bien après. Après quoi ? Je ne sais pas.

  19. 🐻 Luron'Ours dit :

    SAUVEGARDE
    Faut que ça brille ! Tous ces ors, ces palais, c’est brillant, tout ce faste, les bouchons de carafe, ça me fait marner. J’en ai pas, j’en veux pas ! Je suis pour les demi teintes, un rai entre les feuilles, l’allusif, la griserie de l’éteint, la noirceur du lait, le rire entre les larmes. Le flac floc d’une goutte. Mais je récuse l’invisible, le caché, le tu… Avec toi, partager les choses simples, un reflet sur une plaque d’égout, la gratte de patte de chien amical pour sortir. Au coin de la rue, l’optique est sans stock. Tout est parti, jusqu’aux bésicles. Les verres optimisants, les anti-reflets aux nuances irrisées, il y en a plus ! Les solaires, les lunaires, jusqu’aux martiales envolées ! On a baissé le rideau. Moi, je vous propose des lunettes de cabinet en peau de saucisson que je vends à la sauvette, à l’oeil, pour rien, rien que pour vous. Je raille, je déraille, je prends la porte et mon chapeau et ma canne blanche.🐻 Luron’Ours

  20. 🐀 Souris verte dit :

    689/MANZANILLE ET MANTILLE

    Lui était éleveur, éleveur de vin sous voile… Elle, sous sa mantille blanche était éblouissante. Elle eut un grand coup de soleil mais quand vint le marmot, lui, c’est sous le manteau qu’il est né pour éviter les échauffourées après un coup dans le nez…
    Sous son tulle de dentelle elle se croyait à l’abri…
    Mais pour lui, il en va tout pareil de la robe d’un vin, ou d’un voile… Il faut les soulever.
    Arrêtons avec les voiles, et dansons tout nus, tout bronzés autour des feux de la Saint Jean parce que Saint Valentin vraiment c’est trop froid !🐀

  21. Nadine de Bernardy dit :

    Tout sur terre était éblouissant. Même le terne, le délavé, le pâle ou l’éteint brillaient d’une lumière aveuglante. On en vint aux mains pour une paire de lunettes, un masque, un voile.
    Bien au sombre dans sa grotte, l’ermite riait dans sa barbe en écoutant la radio. Tous ces stupides qui l’avaient traité de fou quand il s’y était installé, à présent se battaient et s’insultaient pour la dernière casquette en rayon, une vieille ombrelle trouvée dans une décharge.
    L’homme éteignit la TSF, reprenant sa lecture avec un soupir d’aise.

  22. Laurence Noyer dit :

    Tout sur terre était éblouissant.
    Dans le clinquant d’un faste luxuriant
    La planète resplendissait
    Le terne s’était coloré de gloire
    Le délavé éclatait de beauté
    Le pâle se teintait d’écarlate
    Et l’éteint brillait d’une lumière aveuglante
    Février peu familier d’une telle clarté
    Eut grande difficulté à changer son ordinaire
    Il venait de se réveiller
    En plein milieu des vacances d’été
    Mais n’était pas équipé
    Il alla demander à Juillet
    Une paire de lunettes de soleil
    Pour se protéger
    Mais celui-ci les avait depuis longtemps troquées
    Contre un bonnet et des gants.
    On dirait que le grand créateur
    A oublié de mettre son réveil-saison

  23. Anonyme dit :

    Tout sur terre était éblouissant.
    Dans le clinquant d’un faste luxuriant
    La planète resplendissait
    Le terne s’était coloré de gloire
    Le délavé éclatait de beauté
    Le pâle se teintait d’écarlate
    Et l’éteint brillait d’une lumière aveuglante
    Février peu familier d’une telle clarté
    Eut grande difficulté à changer son ordinaire
    Il venait de se réveiller
    En plein milieu des vacances d’été
    Mais n’était pas équipé
    Il alla demander à Juillet
    Une paire de lunettes de soleil
    Pour se protéger
    Mais celui-ci les avait depuis longtemps troquées
    Contre un bonnet et des gants.
    On dirait que le grand créateur
    A oublié de mettre son réveil-saison

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