688e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Mettez votre imagination en mode lapin et inventez ce rêve.
Recevez la compilation de plus de 700 exercices d’écriture créative publiés sur ce blogue depuis 2009. Pour l’obtenir au format PDF faites un don de quelques € à l’association Entre2lettres. Pensez à préciser votre demande d’exercices, vous recevrez un lien pour la télécharger.FAIRE UN DON À L’ASSOCIATION
Cher Monsieur Pascal P. (Par discrétion, je garderai votre anonymat)
Alors là, je décline l’exercice : votre illustration du lapin sur un gros tas de carottes a influencé mon rêve !
En effet, quoi de mieux que de trouver une ferme où, devenue lapine, je me baigne, je me gargarise, sur un énoooorme tas de carottes ? Pourquoi aller chercher plus loin ?
C’est par conséquent ce dont j’ai rêvé.
Mais l’agriculteur m’a donné un coup de fusil. Donc je cuis actuellement à petit feu dans une gamelle remplie de cidre qui m’enivre !
Vous trouvez ça drôle de nous provoquer des cauchemars ? De nous enivrer ? De nous cuire ?
Bien à vous, Monsieur P.
Mais je vous serai reconnaissante de me laisser en vie, la prochaine fois !
Sabine.
Je fais chaque nuit ce cauchemar dérangeant
De toutes ces lapines que j’ai connues,
Qui ne sont jamais tout à fait les mêmes
Mais desquelles j’ai pourtant tout obtenu
La première, à la recherche d’un grand appartement
Voulait huit pièces en enfilade dans un quartier rupin
M’éreinta, me reprochant violemment
De l’avoir obligée à vivre dans une cage à lapin
La seconde, tout juste sortie du couvent
Poireautait sur le trottoir à faire le tapin
Vitupérait avec le plus aigu des accents
M’accusant de lui avoir posé mille lapins
La troisième, angélique, au visage si doux,
M’invectivait, sur un nocturne de Chopin,
Me traitait de marlou, de filou, de voyou
Et surtout d’infâme chaud lapin
La quatrième me promettait mille morts
Et l’éternité dans une boîte en sapin
Me menaçant, pour un funeste sort,
De m’asséner le coup du lapin
La dernière, à la chose bien instruite
M’injuriait, me qualifiant de gamin
M’accusant, d’en avoir tant séduites
Mais pourtant ne pas valoir, au clapier, un pet de lapin
PS. Largement inspiré du poème de Paul Verlaine « Mon rêve familier »
et de « La Nuit de Valognes » d’Eric-Emmanuel Schmitt mettant en scène 5 femmes, séduites et abandonnées par Casanova qui convoquent le vil séducteur à son procès
Mettez votre imagination en mode lapin et inventez ce rêve
Eh les amis un soir venez me voir au Carotts Club à New-York.
Je suis le seul lapin du groupe, Je joue du saxophone.
Qui ressemble à une énorme carotte.
Lorsque je joue je me compare à un roi du pétrole. Plutôt de la carotte, car je le suis.
J’ai acheté une planète entière. Entièrement couverte de orange carottes. Hi hi.
Je joue au Carotts Club et lorsque au petit matin je sors dans la rue, je vois des carottes partout.
Même les gratte-ciel ce sont d’énormes carottes dirigées vers le ciel.
L’autre jour j’ai pris un gratte-ciel, je m’en suis fait une fusée. Et je suis parti sur ma planète contempler mes gigantesques champs de carottes.
Ouais je suis le roi du orange pétrole. La carotte. La belle carotte.
J’ai rêvé New-York. Moi le petit lapin qui rentre chez soi le saxo sous le bras.
Ouais ouais venez me voir un soir au Carotts Club. Je suis le seul lapin du groupe.
J’ai rêvé New-York, et de ses géants gratte-ciel oranges.
D’énormes carottes à grignoter et manger …
Hi hi New-York nous appartient, nous les lapins jazzmen et les autres.
J’ai rêvé New-York.
688/C’était le thème de la rédaction que nous avions à faire en ce jour de rentrée scolaire du 22 avril. Moi j’étais plutôt en mode poisson d’avril.
En tant qu’élève nous pouvions nous demander ce qu’avait vécu notre prof pendant les vacances scolaires pour nous proposer un tel sujet.
Elle avait pourtant la même tête que lorsque nous l’avions quittée.
Peut-être son amoureux (à son âge 50 ans la pauvre en avait-elle encore un) lui avait peut-être posé un lapin pendant les vacances.
Soudain je me mets à rêver : je suis l’amoureux de ma prof dont j’ai un peu marre et je vais lui poser un lapin. Mais que puis-je lui faire ? je vais lui crever un pneu de sa ferrari ; comme çà si elle a un rendez-vous galant ou pas elle sera attendue vainement et la personne pensera qu’ellel lui a posé un lapin.
La cloche du déjeuner sonna. On courut tous à la cantine. Sur le menu on put lire :
lapin à la moutarde
Dehors la Prof demandait qu’on l’aide à changer son pneu…..Drôle de hasard me dis-je !
———-
Vous souvenez-vous de Joselito le jeune Chilien qui avait enterré son lapin adoré dans son jardin ? Je vous résume : ce jardin, proche du désert, étant très aride, il planta sur la terre fraîchement retournée un cactus. Au fil du temps, ce cactus prit la forme d’un lapin. Et, fait incroyable, au moment de l’éblouissante floraison en rose et violet du désert d’Atacama, il se couvrit de fleurs en harmonie avec le paysage.
Cet évènement exceptionnel, grâce à la communication lapinale, fit quasiment le tour de la terre et la tombe devint un lieu de pèlerinage. Des centaines de lapins, de lièvres, de garennes de toute sorte viennent y méditer chaque année. Tous, par l’intermédiaire de nos liaisons lagomorphes, racontent la magie du lieu et l’étonnante spiritualité qui s’en dégage.
Pas un soir je ne manque ma prière pour qu’un miracle me permette de m’y rendre, mais comment ? Je suis né aux antipodes du Chili. Ma seule chance est de vivre dans les pelouses d’un aéroport.
Alors, qui sait, un jour peut-être…
J’en ai toujours rêvé…
Poser pour un photographe célèbre, les yeux rougis par les spots du studio
Afficher fièrement ma candide blancheur et ma nudité
Adopter des postures lacsives, provocantes
Etre la reine du jour et pourquoi pas de la nuit
Me retrouver sur les panneaux en 4×3 dans les rues
Habiller les murs du métro
Interpeller les voyageurs pressés
Connaitre un moment de gloire
Remplir la première page de mon book d’artiste
Rêver encore plus grand
La télévision, le cinéma, les césars, les oscars
Et déconstruire pour toujours l’expression « Poser un lapin »
Moi, lapin de mon état, Bugs Bunny de mon nom, je me mets en mode repos.
Affalé sur mon canapé, j’étends mes grandes pattes, mes grandes oreilles et même mes grandes dents. Le mode éco, c’est pas pour moi, j’aime le grand. Je suis comme ça !
Je profite de mon délassement pour consulter ma filmographie de dessins animés comme on disait au siècle dernier. Quel plaisir de constater que j’ai été en mode roi des lapins pendant des années et des années ! Je n’en reviens pas de ma longévité. Quand je me revois, je m’adore, je jubile. J’enquiquinais tout le monde.J’étais toujours vainqueur ! Sylvestre le chat, Mickey la mouse, Donald, le président, non le canard, Titi le canari peuvent aller se faire voir…
Des lapins, je sais, y’en a eu d’autres :
Je pense à ce pauvre petit Pan-Pan, dans la neige avec Bambi. I
au lapin blanc d’Alice. Ah ! celui-là, il est pas mal quand même…
Et ce non moins pauvre Janot du sieur La Fontaine- mais oui, je connais mes classiques – si j’avais été à sa place je n’aurais fait qu’une bouchée de la belette, et du matou, n’en parlons pas.
Bon, assez du mode souvenirs, je sens mes grandes oreilles s’affaisser et mes yeux se mettre en mode sommeil.
Je dors et je vais rêver de moi.
Regardant la télé le moins souvent possible… Cela m’est facile, en tant que lapin. De toute façon, dans mon clapier, ils ne m’ont pas donné le choix, même pas un jeu vidéo ! Ca m’est bien égal vu que je vis dans leur salle à manger. Je peux regarder la télé quand je veux et même quand je ne veux pas. L’autre jour, je visionnais une pub : un quidam épluchait des carottes. Déjà qu’ils me mangent, c’est pas très normal. En plus, ils se payent mon dessert sous mes yeux. Ah ! Ces humains, j’en fait des cauchemars la nuit. Eh, oui ! Parce que la nuit, je me balade. Je cherche moyen de me distraire en compagnie de ma belle. Elle est gentille.
Le jour, je rêve. A condition que le chat veuille bien laisser mes oreilles tranquilles. Ils les prend pour des oiseaux. Dans ce cas-là, ça va. Il s’envole sur mes rêves. Ah ! Ce chat, quel joueur ! Je suis diplomate car mon activité favorite, c’est le rêve. Eh, oui ! Il faut de l’énergie pour l’occuper.
Je ne me souviens jamais de mes rêves. Sauf de celui-ci. J’étais président. J’avais acquis une grande fortune. Parce que les gens m’aimaient. Je leur disais toujours la vérité, alors ils me donnaient tout leur argent. Et moi, je ne savais pas comment faire pour les rendre encore plus heureux. Je me dévouais tellement, car ce qui comptait le plus pour moi, c’était de partager. J’étais tellement imprégné de ce bonheur à offrir que je faisais participer tous les gens autour de moi. Je leur donnais tout mon temps.. Je voyageais beaucoup pour trouver de nouvelles idées que je rapportais pour améliorer la vie de mon peuple.
Et puis, un jour j’ai eu une meilleure idée encore. Je suis allé voir un vieux Monsieur, un artisan qui travaillait le bois. Nous avons beaucoup parlé. Et depuis que je l’avais rencontré, mon nez n’arrêtait pas de grandir. Et je me suis réveillé.
Enfin la belle vie !
C’était un lapin qui habitait La Garenne-Colombes, mais qui en avait marre de se faire pigeonner par quelque chasseur à deux balles. À force, il restait sur sa faim, ce qui n’est pas une fin en soi.
Une nuit, il fit ce rêve étrange d’un immense champ de carottes, rien que pour lui… Tout autre confrère en aurait perdu son lapin, mais lui voulait y croire. Alors, il décida de partir à la recherche de ce paradis perdu. Il sillonna toute la France du Nord au Sud, de l’Artois à la Provence en passant par la Beauce et la Bretagne… Mais rien, tout juste, à proximité de Lourdes, un navet Maria, pas de quoi se remplir la panse…
Alors, tout penaud, il se décida à rebrousser chemin, jurant que plus jamais on ne lui ferait le coup du lapin
: Un rêve de lapin ?
Un rêve coquin
Ou un rêve gourmand ?
On batifole dans le thym
Ou on déguste impunément
Le frais pissenlit du printemps ?
Mais, comme on dit dans les taillis
Trêve de plaisanterie …
Jeannot Lapin sortait à la brune de son terrier à la recherche d’un souper léger. Suivant les recommandations maternelles, il s’aventura avec moult précautions en lisière du petit bois.; ayant trouvé des végétaux à son goût, il les grignota et fut vite rassasié. Il regagnait ses pénates par un des chemins secrets qu’il affectionnait, quand il rencontra Messire Renard et Messire Blaireau en grande conversation au pied d’un chêne.
« Salut, les noctambules, comment allez-vous ? »
– Salut Jeannot ! Quelle bonne surprise ! dit le blaireau.
– Ravi de te voir, ça faisait longtemps, renchérit le renard, qu’est-ce que tu deviens ?
Jeannot leur donna quelques nouvelles, puis le renard leur raconta comment il mulotait dans la prairie au clair de lune ; le blaireau, lui, se vanta d’avoir traversé deux fois le route sans se faire écraser.
« Hum, ne recommence pas trop souvent, lui dirent ses compagnons.
Ils bavardèrent encore de choses et d’autres, avant de se quitter en promettant de se revoir sous peu. Jeannot, tout content, regagna son terrier et s’endormit sans plus tarder.
Le lendemain matin, il s’éveilla en pleine forme et partit rejoindre ses cousins dans la prairie. Là, il batifola, grignota et papota toute la journée. Quand le soir arriva, les cousins rentrèrent chez eux « pour ne pas être surpris par le renard . » Curieusement, Jeannot s’abstint de tout commentaire. Il ne leur avait d’ailleurs pas raconté la rencontre de la nuit passée. Par contre, au lieu de regagner au pus vite ses pénates, il erra quelques temps dans le bois. Il faisait complètement nuit quand il rencontra le blaireau, mais ce dernier l’ignora et disparut aussitôt dans l’obscurité. Désappointé, Jeannot se dirigea vers son terrier, quand soudain, son instinct l’avertit d’un danger. Figé sur place, il vit le renard surgir devant lui, avec visiblement des intentions peu amicales ! Heureusement, un chevreuil qui passait par là fit diversion et Jeannot n’eut que le temps de bondir vers son terrier et de s’enfoncer tout au fond.
Le coeur battant, il réfléchit à toute allure .
– Quel idiot je fais ! Un renard, un blaireau et un lapin en train de converser, ça n’existe que dans les contes…ou dans les rêves ! En fait, la nuit dernière, j’ai tout simplement rêvé cette rencontre et ce soir, ça a failli me coûter la vie ! Quand je raconterai tout ça aux cousins, ils vont bien se moquer de moi ! Non, d’ailleurs, je ne leur raconterai rien, mais j’éviterai désormais de confondre rêves et réalité. N’empêche, Messire Renard, dans un autre monde, j’aurais bien aimé être votre ami … »
Mettez votre imagination en mode lapin et inventez ce rêve
Mais quelle vie de chien, ils me font mener : me cloitrer des journées entières dans cette minuscule cage, à grignoter ces infames croquettes accompagnées d’une carotte et de trois feuilles de salade que je commence à détester aussi ! Moi qui rêve de ciel bleu et de grands espaces, c’est raté… si seulement je pouvais quitter cette baraque !…
Car vous ne connaissez pas la lubie de Madame, me brosser, et encore me brosser, mais je ne sais pas si je vais oser raconter le reste, mes congénères des clapiers et de la nature partiraient d’un immense éclat de rire. Comme j’ai de beaux grands poils noirs de chaque côté de la tête et en bas du dos, vous savez ce qu’elle me fait ?… Non vous ne devinerez jamais, elle me fait des nattes… la honte, vous dis-je !
Un jour que mon esthéticienne terminait sa séance, elle a dû me lâcher car le gosse hurlait. Elle me pose par terre, je me précipite sur un fil électrique qui traîne, et là je reçois un coup de tatane, aïe aïe aïe … il ne m’a pas raté, je me sauve et que vois-je ? la porte est ouverte et ..un deuxième coup de pied m’invite à quitter la maison. Ça je peux le dire, lui il ne m’a jamais aimé.
Bon, c’est pas le tout, je fais quoi ? je vais où ? on ne m’a jamais donné le mode d’emploi de la nature, mais c’est immense… mais je vais me perdre ? et je vais manger quoi ?
Allez hop, je tourne à droite, ouah des maisons avec des jardins et de l’herbe et encore de l’herbe, à moi la LIBERTE. Restons prudent malgré tout, installons-nous par ici, mais une chose est sûre dès qu’on m’approche je me sauve !
Je choisis quelle maison ? Ahh mais celle-ci me semble bien achalandée. Même en rêve j’avais pas imaginé ça, des centaines de plantes, un vrai pays de cocagne pour lapin, un vrai restau 3 étoiles. Je crois que je vais m’installer ici.
J’aime bien venir traîner devant la grande porte vitrée et m’allonger au soleil. La mamy m’a donné une carotte et de la salade, sympa de sa part, mais j’aimerais bien quelque chose de plus consistant et puis j’en ai tellement mangé… Je préfère du reste ses sédums à la fois croquants et plein de fraîcheur !… mais chut !… Quand quelques jours plus tard, le papy arrive avec des épis de maïs, lui il a tout compris. Depuis tous les jours j’ai mon maïs, même que le voisin vient me nourrir quand ils ne sont pas là.
Je suis trop bien dans ce jardin, je peux sauter, courir, faire des allers et retours, je m’en donne à cœur joie. Je crois même que je vais m’installer ici définitivement, oui devant la fenêtre de l’atelier c’est là que je vais creuser mon terrier. Je sens mes instincts naturels revenir, je creuse, je creuse, va pas être contente la mamy que je mette le bazar dans son beau jardin ! Tant pis, je serai à l’abri. Jusqu’à maintenant mes ennemis sont les renards mais finalement au fond de mon terrier ils ne peuvent rien, la fouine celle-là j’en avais peur, mais elle semble m’ignorer, pourvu que cela dure. Les chats domestiques, ces gros tas gavés de croquettes qui se déplacent comme des petits vieux me font plutôt sourire.
En un mot j’ai la belle vie, j’ai passé l’hiver sans encombre jusqu’au jour où alors que je me prélassais au soleil sous l’œil bienveillant de mes maîtres une énorme masse m’a sauté dessus. J’ai même cru que c’était une panthère : tigrée, énorme, et qui n’avait pas l’air commode. Cet idiot de chat sauvage est venu s’estourbir contre la vitre, j’ai juste eu le temps de détaler… depuis mes maitres montent la garde, alors j’ai décidé d’accepter qu’ils me caressent tant qu’ils ne me font pas … de nattes !….
Oh les amis ! non, non tout ceci n’est pas un rêve je n’ai pas eu besoin d’inventer cette histoire, c’est la vie que je mène depuis dix huit mois chez papy et mamy.
Geneviève T.
PS toute cette histoire est vraie, Lapinou habite dans notre jardin depuis 18 mois, il se porte comme un charme, ma collection de sédums va beaucoup moins bien… les nattes, l’attaque du chat forestier sont vraies… et je pourrais vous raconter encore beaucoup de choses! 😉
Eh bien ce n’était pas du tout ce dont j’avais rêvé…
Quand je suis née, je vivais dans une cage avec d’autres copains. Et on devenait de plus en plus serrés là-dedans… Il y avait un pote, Martin, qui nous parlait sans arrêt du temps où il vivait à la campagne et passait ses journées à gambader partout, à jouer et à grignoter de belles feuilles bien vertes et craquantes, qu’il choisissait lui-même… Il paraît qu’il y en avait partout. Même pas besoin de chercher.
Moi, courir, je ne savais pas ce que c’était. Je pouvais tout juste imaginer. Et tout ce que l’on nous donnait à manger était défraichi et ne ressemblait à rien de vivant. Beurk. Pauvre de moi.
Alors évidemment, la liberté, l’espace, j’en ai rêvé. La nuit, quand enfin les copains arrêtaient de me sauter dessus et me laissaient dormir, je m’imaginais chauffée par le soleil dans un immense pré. Je me voyais en train de courir de-ci de-là, sans aucun obstacle pour me freiner. Manger à satiété de bonne choses pleines de saveur.
Alors, lorsqu’ils m’ont achetée et sortie de cette cage, je me suis dit que c’était ce que j’allais enfin connaître…
Eh bien non. Je me retrouve dans une cage, comme avant. Bon, je suis toute seule et j’ai de la place. Et je mange plutôt bien, je dois l’avouer. Mais hélas pas de liberté, pas de courses dans la campagne, pas de cabrioles sous le soleil.
Et le pire, ce que je déteste par-dessus tout, c’est ce gnome qui vient me prendre dans ses mains et qui me tripote en me trimballant dans tous les sens. Il appelle ça des caresses.
Et ça, c’est vraiment beurk puissance dix !
– Ha te voilà. T’étais où ?
– Une course à faire. Allez plus de temps à perdre, je fais mon bagage. Je ne prends pas le rasoir. Ce sont les vacances !
– Mais tu vas ressembler à un sauvage ! Et ça, c’est quoi ? C’est pour ça que tu es allé au supermarché.
– C’est un pyjama, ça se voit.
– Mais tes pyjamas sont en soie.
– Tous les copains vont se moquer de moi !
– Tu auras la peau toute irritée. Tu seras un sauvage peau rouge. Oublie pas la crème apaisante. Et pour moi, ton Jeannot lapin bleu préféré, t’as prévu quoi ?
– Tu veux venir?
– Ben, je veux mon Jean. Pour une fois qu’il se passe quelque chose ! Ça sera aussi des vacances pour moi.
– Pour toi, des carottes. On remplit la benne avec la surproduction. On trouvera bien un endroit où les déverser.
– Oh des carottes, j’adoooore ! Des oranges, des jaunes, des violettes…Ça rend beau et aimable. Non pas que j’en ai besoin, mais un petit coup de pouce ça n’a jamais fait de mal .J’espère qu’il va durer longtemps ce barrage. Ça va être un rêve ces vacances. Quel pied. !
– Pied de lapin bien sûr !!
Quelques jours plus tard un drame survient. La benne est malencontreusement vidée. Jeannot lapin qui boulottait paresseusement une carotte rose meurt sous le poids des carottes. Tout de même, mourir écrasé sous une tonne de carottes, c’est une belle mort pour un lapin.
Marre d’être posé là, près de la fontaine qui coule, près du bistrot sympa, tu ne peux pas te tromper, avec une glycine qui court tout le long de la façade, sur le troisième banc du jardin public, juste en sortant de la station de métro, j’y serai. Marre d’être installé n’importe où et n’importe comment, par l’un des éléments de l’improbable couple, statue permanente des pétarades de la divagation amoureuse. D’assister à certaines scènes de ménagerie entre deux êtres incapables d’accorder leur viol consenti, leurs papouilles à la fleur du baiser sentimenthol, les ballots empaillés de la rencontre ratée.
Marre de me faire insulter !
Un jour, suite à un rendez-vous manqué, une grue, encore en chantier d’adolescence, balança à son maigrichon de lycée technique : « Dis donc, ton lapin, il ne serait pas un peu poseur ? Un rendez-vous raté, on ne va pas en faire tout un pâté ! OUPS….je me suis barré !
Mon rêve serait qu’on cesse enfin de faire poser le lapin sans autre espoir que celui d’un mauvais cliché.
Pour cela j’ai étudié. J’ai parcouru les meilleures encyclopédies animalières. Et ma conclusion est évidente. Qu’on fasse poser la girafe. Vu sa taille, beaucoup de ratées seront évitées. La girafe, elle a un cœur d’enfer, le rancardiologue me l’a certifié. Une vue de tour de contrôle. On peut même lui coller une petite casquette avec le prénom de l’attendu(e) pour être repérable de loin.
Voilà, c’est comme ça, le lapin en a marre de se faire carotter le meilleur de sa vie sur les trottoirs, sur le goudron des éphémères, les libellules du savon glissant de l’amour.
Le lapin luttera clapier à pied pour retrouver sa garrigue chérie, les buissons aromatiques de ses propres cabrioles amoureuses.
Il ne sera plus là au prochain rendez vous….il ne s’y rendra pas, même à la force des clopinettes !
LAPIN AUX CHAMPS
En visite à Giromagny chez oncle et tante, impromptue. La table était bonne dans notre enfance, les clapiers bien tenus, l’herbe coupée le matin, des lapins de bonne compagnie.
Nous nous mîmes à la recherche de quoi manger. Un paysan élevait encore des lapins. Seulement il fallait les attraper.
Armés de gourdin et d’un sac de jute, on arriva dans l’enclos, un champ d’où émergeaient des vigiles. Plutôt en mode kangourou, éveillé. Quand enfin nous en trompâmes la vigilance, le sac à peine fermé se mit à bondir. Le prix demandé était exorbitant, pensez, c’était un lapin rilleur d’une espèce à fourrure réputée, à la barbe hérissée. Nous ne voulions pas la peau de ce militaire. Ça finit en mode jambon. Puis, on alla à Ronchamp où Le Corbusier a érigé une chapelle. Un sacré lapin, lui !🐻
Un Luron qui parle de Ronchamp, n’habite donc pas loin de chez moi!… (entre Villers et Baume)
TOUS DANS LE CLAPIER
Ils étaient ce qu’on appelle une famille nombreuse. Le père, Janot, les oreilles décollées en feuille de chou, sans profession s’occupait essentiellement de sa progéniture. Enfin, c’est ce que disait cet oisif.
Bof ! Disaient les voisins, à part de reproduire comme des lapins ça vaut pas grand chose… Pas un pet de lapin… Et de dire tout bas : et puis ça fiche rien, il n’y a bien que pour toucher les allocs qu’ils sont là, vous pouvez me croire, ce jour là, ils n’en posent pas de lapin ! Et en plus, ils sont bêtes à manger du foin !
Allez, la messe est dite ! 🐀
Mettez votre imagination en mode lapin et inventez ce rêve.
« Je me baladais dans le jardin tranquille peinard. Je n’avais pas vu le temps passer et la nuit me surprit avant que j’aie pu regagner la maison dans laquelle j’ai toujours eu le droit de loger. Je sais, je suis un privilégié. Aujourd’hui « maman » n’était pas là. Partie en virée je ne sais où, j’ai horreur de ça, elle me le paiera. En attendant son retour c’est la voisine qui vient s’occuper de moi. J’adore l’embêter et la faire courir quand elle essaie de m’attraper pour me mettre à l’abri pour la nuit, ce qui veut dire en bref, enfermé pour la nuit. Je n’étais pas décidé à rentrer. Je me planquai sous le thym tranquille et finit par m’endormir. Ce fut un rêve incroyable. Je me trouvais au centre d’un champ de carotte prêtes à consommer. Les fanes avaient été enlevé et personne à la ronde pour me rationner. Je n’en revenais pas et ne cessai de jeter un œil tout autour de moi pour vérifier que je ne rêvai pas (en fait si ! Mais j’en prendrai conscience qu’au réveil !). Donc, des carottes en veux-tu en voilà jusqu’à l’overdose. Cette vision des carottes à perte de vue me fit perdre la tête et je me jetai au milieu de cet océan orange comme les voisins dans leur piscine, en faisant la bombe !
Je me fis alors une entorse du museau pas piqué des vers, ça me réveilla direct et je compris tout de suite que j’avais réellement sauté dans mon rêve et que j’étais salement amoché. Je me maudis, crétin que j’étais, alors que la voisine me filait toujours une carotte quand je rentrai docilement pour faire plaisir aux « parents » (qui ne perdent rien pour attendre ceux-là, j’ignore où ils sont partis faire la fiesta sans moi mais je vais bien les ignorer histoire de les faire bien culpabiliser à mon retour, ça marche toujours ! je suis alors le roi du canapé et je croule sous les câlins). En attendant mon rêve avait viré en cauchemar. Je rentrai par la lapinière (oui « mes parents » avaient vraiment pensé à tout !) et je retrouvai la voisine qui m’attendais de l’autre côté et avait déjà sorti la carotte du sac en tissu aux motifs de carottes. Ben oui, il ne fallait peut-être pas chercher plus loin l’origine de mon rêve.
J’eus un peu mal en mangeant la fameuse carotte. J’en laissai même pour le lendemain. En attendant, je décidai de me venger en crottant partout. Pas très loyal ni très classe mais suffisamment amusant.
─ Elle est là, je la sens. Je ne salive rien qu’à la pensée frôler sa chair tendre. Des jours que j’arpente ces lopins de terre. Des jours que je me farcie ces mottes de terre, que je fais fasse aux doryphores et que je dois esquiver le calibre 12des jardiniers. J’comprends qu’ils soient vénere à cause de la bande des lapinous rouges : ils leur ont croqué toutes leurs salades et leurs choux. Mais moi, c’est tout autre chose qui attise ma convoitise. Me blottir contre elle, embrasser sa bouche juteuse, j’en frémis d’excitation. Des jours que je la cherche. Elle m’a donné rendez-vous entre deux baisers. J’ai bien vu qu’elle était sous le charme avec les idées en vrac, mais je suis certain qu’elle ne m’a pas posé un lapin. Cette fois c’est ma dernière chance de trouver avec qui je ferai des petites carottes aux petits oignons. Je saute par ici, je crapahute par là et hop encore un petit bond et…aïe, ouille.
─ Jeannot, arrête donc de gigoter en dormant, t’es encore tombé de ton lit, marmonna Papa Lapin, tu vas réveiller tout le clapier.
─ Oh non, ce n’était qu’un rêve ! Peu importe je sais que Miss Carotte m’attend quelque part. On s’est mis d’accord avec Géant Vert : je lui ai laissé les p’tits pois et les grains de maïs.
J’aime rester, à la période fraîche, blotti au fond du terrier. Là, je me sens protégé des chasseurs et des prédateurs. Là, ma tanière sent bon l’humus, le champignon et les feuilles mortes.
J’aime que le sommeil m’emporte et m’amène dans des décors, des lieux, des sensations d’autres saisons.
Dernièrement, j’ai fait un rêve que je garde en mémoire: je courais et sautais haut dans une prairie recouverte de fleurs odorantes et colorées. Je crois que c’était la prairie où vit Robert, le lapin le plus gros de l’élevage du secteur. J’aime pas Robert. Il se la joue avec toutes les lapines de l’enclos.
Moi, je suis libre, hors de toute clôture, mais j’ai moins de femelles à ma disposition…
Dans le songe, je saute et gambade parmi les fleurs et surtout, j’ai une grande queue; comme celle d’un renard. Ma queue de rêve favorise la hauteur de mes sauts et transforme ma silhouette avec bonheur. Du coup, les lapines me regardent au lieu de rester à ronger leur pitance. Je me sens beau, désiré, désirable et souple, rapide, puissant comme je ne l’ai jamais ressenti dans la vraie vie.
Satisfaction secondaire, Robert fait mine de ne pas m’avoir vu mais je sens qu’il est énervé et grincheux.
Ah, des rêves comme celui-là, j’aimerais qu’ils soient prédictifs. Avec un peu de chance, je vais réussir à rêver la suite : mon plaisir auprès de lapines passionnées, inconditionnelles, fanatiques de tout mon être. Oh oui, j’ai envie d’en rêver !
Petit lapin a exagéré aujourd’hui, ses deux dents de devant on travaillé comme jamais, il en a rogné des légumes, il les a tous goûtés, il s’est arrêté net après avoir essayé l’oignon qu’il avait trouvé appétissant pour sa rondeur et sa couleur.
Le voilà avec mauvaise haleine, aucun dentifrice n’y fait, il a honte et se garde de trop parler, ou alors en mal élevé, détournant la tête et serrant les mâchoires d’en haut comme d’en bas.
Voici qu’alors qu’il en a déjà plein la panse, arrive le dessert, une corbeille de fruits de saison. Il salive et s’en lisse les moustaches. C’est mon jour de chance ! Dit-il en en fronçant son petit bout de nez.
Il va jusqu’à imaginer qu’après le dessert il aura droit à une tasse de café et un petit alcool qui l’aideront à mieux digérer ses exagérations.
Petit naïf, tu es bien trop jeune, si on avait eu le temps de t’apprendre à lire tu serais déjà très loin en quelques sauts.
Le menu, là, au milieu de la table devant le bouquet d’anémones, précise entre les hors d’œuvre et les desserts, «lapereau sauce chanterelles»
Sa patte de lapin lui a porté chance : il ouvre un œil et sort de ce cauchemar.
Nelson le journaliste (tendant son micro) : bonjour Jeannot. Nos téléspectateurs ont pu constater que vous n’êtes pas Michel Jazy.
Jeannot Lapin (les oreilles basses) : je ne connais pas ce type.
Nelon (hilare) : c’est normal, vous êtes bien trop jeune pour prendre exemple sur lui. Pouvez-vous expliquer à nos chers zauditeurs ce qui s’est passé, pourquoi Caroline la tortue a-t-elle franchi la ligne d’arrivée des heures avant vous ?
Jeannot (tout contrit) : je suis honteux et confus. Mon rêve vient de s’écrouler.
Nelson (se mélangeant les pinceaux) : what was your dream étrange et pénétrant ?
Jeannot (baissant les yeux) : J’en avais plusieurs des rêves, en fait. Je voulais voir Paris avant de mourir.
Nelson (façon prof) : on dit : » voir Naples et mourir ».
Jeannot (haussant les épaules) : ouais, si vous voulez. Vous savez, moi et la géographie, ça fait deux. J’ai été élevé en Auvergne et je n’étais jamais sorti de mon clapier. Tout ça, c’est la faute de mon père qui me disait que je la gagnerais haut les pattes cette médaille d’or.
Nelson (compatissant) : si j’ai bien tout compris, vous manquiez juste d’un peu d’entrainement.
Jeannot (agacé) : je le disais bien au paternel que j’aurais mieux fait de m’inscrire pour l’épreuve de saut en longueur. J’en fais tellement des bonds dans ma cage, mais face à une tortue, je ne me suis posé aucune question.
Nelson (enjoué) : of corse ! Que s’est-il passé alors ?
Jeannot (les yeux pétillants) : j’étais si content de gambader et de découvrir la nature que je musais de-ci de-là. Je humais le thym et la lavande.
Nelson (étonné) : on trouve de la lavande en Auvergne ?
Jeannot (secouant ses oreilles) : faut croire que oui, y a pas que des volcans.
Nelson (bêcheur) : bien que j’aie fait le tour du monde plusieurs fois et que je sois polyglotte, je connais très mal cette région ; j’ai ouï-dire qu’à Clermont-Ferrand il existe une piscine olympique qui porte le nom de Coubertin et qu’elle leur a donné des sueurs froides à cause qu’il lui manquait quelques centimètres. N’est pas Blaise Pascal qui veut ! Donc pour en revenir à nos moutons, vous étiez fort aise de gambader, mais vous auriez pu arriver à temps quand même !
Jeannot (montrant ses quenottes) : je me suis arrêté dans un potager et je me suis payé une ventrée de choux et de carottes et croyez-moi, c’était bien autre chose que mes granulés. Après, comme Brassens, je me suis endormi auprès d’un arbre. Bref ! Je n’ai pas vu le temps passer et voilà pourquoi j’ai passé la ligne d’arrivée à la nuit tombée.
Nelson (lui tapotant la tête) : vous ferez mieux en 2028 à LA.
Jeannot (triste) : mon cauchemar est de finir en civet. Voilà toute l’histoire de ma vie !
Nelson (regardant la caméra) : c’est mon mets préféré. Alors, je vous dis à bientôt de vous retrouver dans mon assiette, mon très cher Jeannot. À vous les studios !
J’hume, j’hume encore retroussant de façon comique mon petit museau. Il me semble connaître cet arome, mais je ne trouve pas. Pourtant il me rappelle quelque chose, quelque chose de familier, d’agréable. C’est vague, lointain.
J’aimerais me souvenir. Je regarde au loin le soleil qui se lève, orangé. Quelque chose se déplace de façon étrange. Je suis curieux, alors je sautille vers cette forme que le soleil levant rend abstraite.
Tout en m’approchant, je me rends compte que ce n’est pas qu’une forme qui bouge mais plusieurs. Certaines sont droites comme des i, d’autres de guingois, longilignes ou trapues, elles ont une sorte de houppette sur la tête qui se balance dans le vent.
Les effluves se font de plus en plus fortes. Perdu dans ma recherche olfactive, je tarde à me rendre compte que de nombreuses autres formes arrivent de toutes parts. Je ne les crains pas. Pour je ne sais quelle raison, elles me semblent amicales, tendres, bienveillantes.
Je ferme les yeux pour mieux me concentrer. Je crois reconnaitre certaines de ces odeurs : sucre ? terre humide ? Petit à petit des flashs crépitent dans ma tête. Orange, oui je vois une couleur orange. Hum, c’est sans doute l’image du soleil levant. Je creuse, creuse encore. Je creuse tellement, que même mon estomac se creuse. J’ai faim ! Mais oui ! J’ai trouvé ! J’ouvre grand mes yeux. Tout autour de moi, des milliers de carottes me regardent, amusées. Sous mes yeux ébahis, certaines se râpent, d’autres se découpent en rondelles, d’autres se font julienne. Les fanes me font de l’ombre, me chatouillent le museau.
Mon estomac crie famine et s’impatiente. Mes dents s’aiguisent. Mes papilles n’en peuvent plus de saliver. Je bondis sur la première carotte prêt à lui faire la fête.
Quelqu’un parle ! Le fermier ? Qu’est ce qu’il fait là ? Je sors de mes brumes, contemple autour de moi. C’est sombre, ça sent pas bon, ça clapit dans tous les sens. Où sont mes carottes ? Ma lapine me secoue. Alors mon petit lapin, bien dormi ? Le quotidien m’a rattrapé. Vivement ce soir, que je puisse retrouver mon monde couleur carotte.
Monsieur Jean a ridiculisé mon cousin et ça hante mes nuits.
Faut que je le venge coûte que coûte.
– Lapinou… Mon Lapinou! Hou Hou!… Tu viens?
– Tais toi Jacqueline… ne me tente pas ma douce Lapine… j’ai une mission à remplir.
J’ai rendez-vous avec la vieille Thérèse qui trimbale sa maison en se traînant.
On va voir ce que l’on va voir.
Monsieur Jean nous a mis la honte dans la famille.
On se traîne cette histoire depuis des siècles mais j’ai suivi une séance de constellation familiale et je suis prêt à changer le cours de l’histoire en bloquant cette malédiction.
– Lapinou… Mon Lapinou! Hou Hou!… Tu viens?
– Tais-toi Jacqueline – Ne me tente pas ma douce lapine… L’honneur de ma famille est en jeu.
Thérèse est concentrée sur la ligne de départ,
Lapinou se sent prêt,
Renardo lance le départ: BANG!
Thérèse avance comme une tortue,
Lapinou avance comme un lapin.
– Lapinou… Mon Lapinou! Hou Hou!… Tu viens?
Que croyez-vous qu’il advint de cette histoire?
Un lapin (même cousin du lièvre), sera toujours un lapin!
Une tortue sera toujours une tortue!
Bien vu Monsieur Jean!
Désolé, il est onze heures passées et elle n’est toujours pas là. C’est la première fois que cela lui arrive, en vingt ans de mariage. Il est vrai que parfois, elle avait d’autres élucubrations à visiter, mais chaque fois, elle me prévenait. Mais là, rien, je ne sais pas où elle est, ni s’il lui est arrivé quelque chose.
Cela m’inquiète vraiment. Je reste là, devant la porte de l’atelier comme un con, entre deux lettres qui attendent qu’on les emmène, qu’on les fasse rêver. Qu’est-ce qu’elle fout, nom de chien ?
C’est une farce, Pascal ? M’aurait-elle posé un… non ! C’est vraiment pas son genre.
*posé
J’aime beaucoup !!!!!!
Merci Camomille, bon dimanche !
Il essayait, essayait, en vain. Sa lapine s’impatientait, tapant de la patte, les oreilles dressées, signe de désir et de colère à la fois.
Le pauvre s’escrimait lamentablement, il avait beau penser à des hordes de femelles offertes, lui mordiller le cou, rien, le néant le plus total.
D’atroces images lui venaient. Des odeurs de marmites fumantes où baignaient des bouquets garnis, des terrines odorantes sortant du four.
Il se réveillât en sueur, le coeur affolé, sa tendre moitié allongée près de lui, ronflotant tranquillement, une patte posé sur son râble tandis que leurs petits dormaient au fond de la cage.