614e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Racontez les divertissements d’un petit caillou quand il trouve chaussure à son pied.


Naissance de cette idée d’exercice

Je suis un critique positif. Je m’interdis de dire du mal d’un écrit. Je n’en parle pas si je ne reconnais pas sa valeur. Saluer l’auteur d’un texte avec des mots de gratitude a un effet positif sur toute personne qui s’exprime. L’estime de soi par autrui est très important. Nous avons tous besoin d’être reconnus dans notre qualité humaine.

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27 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    « Racontez les divertissements d’un petit caillou quand il trouve chaussure à son pied. »
    Pascal. Excusez-moi. Les termes les plus importants de cette phrase manquent de précision. Il faudrait être plus explicite

    Lorsque vous évoquez les divertissements, à quoi faites-vous allusion ?
    Aux récréations enfantines ou aux amusements de grandes personnes ?
    Aux réjouissances collectives ou aux plaisirs solitaires ?
    Aux fêtes du village ou aux liesses citadines ?
    Au délassement des travailleurs ou aux prélassements des oisifs ?

    Il en est de même pour le petit caillou ? De quoi s’agit-il ?
    De celui qu’on trouve dans les lentilles ou d »une pierre précieuse ?
    Du galet ramassé sur une plage ou de la caillasse sur un chemin de campagne ?
    De la caboche de l’obstiné ou du ciboulot de l’érudit ?

    Quant à la chaussure, de laquelle est-il question ?
    Du soulier de satin ou de la pantoufle de vair ?
    De la botte italienne ou de la ranger américaine ?
    De la sandale de la va-nu pieds ou de l’escarpin de la nantie ?
    Du godillot du paysan ou au richelieu de l’aristocrate ?
    De la babouche de l’Arabe ou de l’espadrille du Basque ?
    Du chaussons du casanier ou du pataugas du randonneur ?

    Et pour finir, le pied ?
    Un pied de vigne ou un pied marin ?
    Un pied nickelé ou un pied d’argile ?
    Des pieds dans l’eau ou des pieds sur terre ?
    Du pied à l’étrier ou du pied d’égalité ?

    Alors, Pascal, je suis désolée mais il faudrait revoir votre formulation. Je pourrais alors peut-être faire quelque chose de cet exercice ?

  2. MALLERET dit :

    614 Racontez les divertissements d’un petit caillou quand il trouve chaussure à son pied.

    Comme je suis bien dans ces petites ballerines toutes dorées…

    Pour le moment, je me promène un peu partout pour visiter les lieux et titiller la propriétaire de ces jolies chaussures. Elle secoue trop son pied à mon goût. Je suis sûr qu’elle essaie de se débarrasser de moi ; pas question de me laisser faire. Pendant un instant, je suis resté sous son talon, il est un peu dur. Elle doit beaucoup marcher pieds nus. Ensuite, j’ai vagabondé entre ses ravissants orteils. J’ai pensé me fixer en dessous, dans le creux qu’ils forment lorsqu’ils se rattachent à la plante, mais c’est trop tôt. J’y penserai comme refuge lorsque je serai devenu un vieux caillou à la retraite ! Pour le moment, je suis trop jeune, plein de vitalité et d’envie de jouer. Si vous saviez comme c’était drôle lorsque je flânais sous la voûte plantaire et qu’elle passait son ongle le plus discrètement possible pour se gratter. Là, j’ai eu la preuve de ce que j’avais lu, c’est un endroit sensible aux chatouilles. Je m’y suis longtemps attardé pour la taquiner.
    Tout à coup, je ne sais pour quelle raison elle s’est mise sur la pointe des pieds et comme sur un toboggan, j’ai perdu l’équilibre et j’ai glissé entre les coussinets.

    C’est un piège ! Impossible de m’en dégager ! Il est hors de question que je reste coincé là !

    Il n’a pas eu longtemps à attendre :
    -Aller ça suffit ! Dégage maintenant !
    Et le voilà éjecté comme un parachutiste sans parachute.

  3. françoise dit :

    614/Racontez les divertissements du petit caillou quand il trouve chaussure à son pied.
    Il était 6H du matin à l’horloge du vestibule. La maison était muette, tout le monde dormait, sauf le petit caillou qui avait passé la nuit dans celui-ci sur le carrelage, en compagnie des chaussures de tous, occupé à en trouver une à son pied.
    Cà n’avait pas été chose facile : certaines sentaient vraiment mauvais et il les avaient éliminées sans hésitation ainsi que celles avec brides qui n’avaient pas de talons. Il en avait sélectionné cinq à qui il avait fait passer le test des escaliers. Toutes, sauf une – le pied droit d’une jolie paire à talons – en vernis noir – furent éliminées car elles étaient toutes tombées en changeant de marche. Il ne put s’empêcher de se poser la question « la faute à qui ,à lui ou à la chaussure ? Ne sachant quoi répondre, il demanda à une chaise, qui avait l’air de s’ennuyer, mais elle devait être sourde car elle ne réagit pas.
    Tout çà n’était pas grave. Il prit la décision quoi qu’il lui arrive d’en rire. Soudain il vit le jardinier avec son balai et sa brouette.Il en eut des frissons mais fut sauvé par un enfant qui l’attrapa. A son grand bonheur, ils ne se quittent plus, ils dorment même ensemble ; quand il va à l’école il le met dans son cartable ; il regarde les images de ses livres et cahiers et parfois il rêve qu’un jour il saura lire.
    Ce n’est pas formidable d’être un petit caillou ????

  4. Marianne dit :

    Le blog du petit caillou

    De toutes les saisons, ma préférée est l’été. Je sais, vous me direz que l’hiver a aussi son charme avec la nature endormie. Et puis en hiver les humains sortent plus rarement dans les jardins, nous pouvons nous reposer. Mais justement le repos c’est pas mon truc. Moi, ce que j’aime, c’est voir du pays.
    Au fait, je ne me suis pas présenté : je suis un petit caillou. Un tout petit éclat de granit, 5mm sur 3, mais très costaud. Je suis jeune encore et très vif : j’adore sauter dans un soulier pour me déplacer. Le problème c’est qu’en hiver les souliers sont montants et bien fermés et même si on a la satisfaction de voyager à l’œil, on ne voit rien du paysage. Mais l’été c’est différent. L’été, les pieds sont nus dans des sandales, on peut y voyager en sécurité derrière des barres de cuir tout en profitant de la vue. Évidemment il y a sandale et sandale. Les pires, le véhicule de troisième classe, ce sont les tongues. C’est très facile d’accéder à une tongue, la hauteur par rapport au sol est quasi nulle et il n’y a aucune protection sur les côtés, n’importe quel caillou débutant peut s’y installer. En revanche il est bien plus difficile d’y rester : du fait du manque de protections sur les côtés on chavire chaque fois que notre hôte lève le pied, c’est un vrai calvaire : en plus des nausées il faut s’accrocher de toutes ses forces et pendant ce temps-là on ne peut pas profiter sereinement du paysage. Non vraiment ce mode de transport n’a pour moi aucun intérêt.
    Dans le genre accessibilité facilité je préfère encore la tropézienne : pas beaucoup plus haute que la tongue, elle est équipée de lanières de cuir qui la rendent plus contenante. Il m’est arrivé de faire un long trajet en tropézienne. Quand je sens que mon hôte commence à s’agacer je me fais discret et me replie entre le bord de son pied et une barre de cuir le temps de me faire oublier. Et de là je peux apprécier le paysage. Pour le caillou moyen qui ne saute pas bien haut le voyage en tropézienne est un bon compromis.
    Mais pour un sportif de haut niveau bien entraîné comme je le suis, pour un caillou champion de saut en hauteur, le top du top, la Rolls des chaussures voyageuses, c’est la sandale à semelle compensée. Évidemment la hauteur de la semelle ne facilite pas l’installation mais chacun sait que ce qui est bien mérité est mieux apprécié et le confort d’un voyage en sandale à semelle compensée est à la hauteur de l’effort à fournir pour y accéder. De plus, le risque d’être expulsé est tout à fait minime car, du fait de la rigidité de la semelle, notre hôte en marchant nous comprime avec son pied et nous évite ainsi les glissements sur les côtés. Et quand nous avons besoin de relâcher un peu la compression il suffit de se déplacer sous la voûte plantaire, une délicieuse et douillette petite grotte toute en douceur. De là on n’a plus la vue sur le paysage mais on peut se reposer un moment. Il faut cependant veiller à se faire tout petit et éviter de chatouiller son hôte au risque de déclencher d’épouvantables crises d’éjection. Quand tout se passe bien le voyage en sandale à semelle compensée est un voyage de première classe avec vue panoramique, amortisseur et sécurité garantie. Je le recommande sans hésiter à tous mes amis cailloux.
    C’était ma rubrique « Comment rendre un voyage agréable ». Restez abonnés pour ne pas manquer ma prochaine rubrique : « Comment éviter de se faire semer ».

  5. Urso dit :

    Racontez les divertissements d’un petit caillou quand il trouve chaussure à son pied.

    Ah mon pied dans des chaussures m’en parlez pas. J’ai dû l’agrandir (mon pied).
    Souvent, et même très souvent, la godasse est hypergrande par rapport à mon pied.
    Ben oui j’en ai qu’un seul : je ne suis pas encore bipède.

    Où je me divertis le plus, où je suis le plus allègre c’est dans des groles bicolores, généralement vertes, bleues et rouges.
    Ah lorsque je me retrouve dans ces pompes (bicolores) c’est une joie immense pour moi, le pied quoi.
    En fait, cela peut vous sembler bizahémorroïde, je préfère les chaussures dans lesquelles il n’y a pas de pied.
    Je m’y sens bien, j’ai de la place, je peux en profiter, regarder la télé, consulter mes mels et aussi y amener ma petite copine.
    Ah ah on y fait des choses dans une paire de chaussures vides.
    Toujours bicolores, ce sont celles que je préfère (ça vous le savez déjà).

    L’autre jour, grâce à un tuyau d’un copain détective, j’ai pu dénicher une baraque dont les occupants étaient partis au bord de la mer (en vacances quoi) et ce pote détective m’avait dit le mec (le proprio. de l’appart.) c’est un collectionneur de chaussures bicolores : il en a des centaines et des centaines.
    J’y suis allé dans cette baraque. Ah quel pied j’y suis encore. Je passe d’une grole à l’autre. Quel pied, quelle jouissance j’en retire.

    Et puis stupéfaction, fascination, putréfaction.
    Une pompe m’a dit ce matin en chuchotant.
    – Eh le petit caillou casse-toi vite d’ici !
    Car bobby l’habitant et sa donzelle reviennent ce soir de vacances.
    – Déjà lui dis-je. Petit caillou que je suis, il ne me trouvera pas. Jamais !
    – Ah que tu es drôle répondit la belle chaussure.
    – Ben lui dis-je, je me casse, à condition que tu viennes avec moi !
    – Ah non me dit-elle, moi je reste ici. Je n’ai pas envie de venir avec toi.
    – Hou hou tu ne veux pas de moi. On partira tous les deux, main dans la main, le long des chemins, faire plusieurs fois le tour du monde.

    Je ne sais pour quelle raison, la chaussure entendant cela s’est mise à crier pire qu’une folle antilope ayant la gale, en hurlant :
    – Allez dehors, file d’ici le petit caillou, sinon j’appelle les keufs. Qu’ils te mettent en prison, ou dans hôpital psychiatrique car tu me sembles fou toi !
    – Ah tu l’as dit bouffi.
    Je le suis fou, pire qu’un pou qui a mal au genou après avoir croqué un vieux hibou, avec un bijou joujou au doigt gauche, et puant le chou farci de cailloux blancs …

  6. Françoise Rousseaux dit :

    se sont rencontrés il y a quelques soixante ans. Est-ce par hasard qu’un petit caillou s’était glissé dans la chaussure orthopédique d’un garçonnet pataud, ou bien une main malveillante l’y aurait-elle introduite ? Car dans sa famille, il faisait figure de vilain petit canard et on ne l’épargnait guère.
    Toujours est-il que le caillou se retrouva coincé sous un petit pied potelé, le tout enfermé dans un chaussure rigide, lacée très fermement avec un double nœud bien serré. Alors,tandis que toute la famille déambulait dans les rues du centre-ville, tous les deux, le caillou et l’enfant, souffrirent le martyr.Le petit garçon essaya bien de défaire ses lacets, mais à chaque fois, une chiquenaude sur les mains arrêtait toute tentative.
    « Dis donc, tu ne touches pas à tes lacets ! » Sur cette injonction maternelle, on repartait de plus belle, et le caillou, complètement étouffé dans la chaussure meurtrissait encore un peu plus le pied de l’enfant.
    Enfin, la fin de l’après-midi arriva et avec elle la délivrance pour les deux protagonistes. Les lacets furent enfin dénoués et les pieds libérés.Resté seul face à ses chaussures, le petit garçon examina la meurtrissure rosée qui s’imprimait sur sa plante de pied, puis il plongea la main dans la coque de cuir où le caillou se tenait coi. Il ne parvint pas à le saisir avec ses petits doigts, mais en retournant et secouant la chaussure, il le fit tomber sur le sol. Il le ramassa, le posa sur une de ses paumes ; c’était un tout petit caillou, de forme allongé, gris foncé, presque noir en fait.Il referma sa main sur lui et sentit une tiédeur agréable, qui provoqua en lui un contentement inusité. Il changea de main : même sensation. Il décida de le garder et le mit dans sa poche. Le soir, quand il se coucha, il le glissa sous son oreiller et referma sa main sur lui. Et il ressentit de nouveau cette agréable sensation de contentement.
    Ainsi commença un compagnonnage qui devait durer toute une vie. Le caillou le suivit partout, dans sa trousse d’écolier, dans sa boîte de goûter, dans son sac de piscine …Curieusement, il ne le perdit jamais et personne ne le lui déroba.
    Les années passèrent. En grandissant, le vilain petit canard prit de la distance avec sa famille et rencontra des personnes qui le valorisèrent et lui offrirent l’affection qu’il méritait. Il ne se métamorphosa pas en cygne, mais devint un canard adulte tout à fait appréciable.Et toujours, le caillou l’accompagnait, partageant sa vie et le réconfortant aux moments difficiles. Il se maria, eut deux enfants, des jolis canetons vifs et espiègles, qui jamais n’ont porté de chaussures orthopédiques !
    A présent, il aborde le troisième âge de sa vie, et le petit caillou noir trône dans sa bibliothèque sous un verre retourné, parmi ses livres préférés. Il le prend rarement dans sa main à présent, mais sa seule vue suffit à le contenter.
    Ainsi donc s’achève cette courte histoire et on leur souhaite encore bien des années de vie commune !

  7. Avoires dit :

    Racontez les divertissements d’un petit caillou quand il trouve chaussure à son pied.
    Je suis le deuxième de la bande des sept, ceux qui prennent un x au pluriel, mais personnellement, je n’y tiens pas tant que ça.
    Lorsque je suis seul, j’en profite pour sauter dans une chaussure à mon goût, tantôt la droite, tantôt la gauche. Il suffit d’avoir de la chance et de tomber sur la bonne chaussure et surtout sur le pied qui s’y trouve ! Donc, quel ne fut pas mon plaisir, que dis-je ? mon ravissement de ma retrouver dans l’escarpin d’un pied féminin. Hélas, je ne l’inquiétai pas trop longtemps, la fine mouche m’ayant rapidement détecté ! J’avais, avant mon expulsion attendue, pu me blottir entre le cuir fin de sa chaussure et la douceur de son bas à travers lequel je pouvais respirer le parfum suave de son joli peton. Je lui arrachai un « Ah ! » et un « Zut, j’ai mon bas qui a filé, j’ai un caillou dans ma chaussure » Alors, elle sortit sa ravissante extrémité moulée dans la résille de son bas, me décolla de mon nid douillet. Et à cet instan, unique, avant de finir là d’où je venais, j’ai encore eu le bonheur, que dis-je la félicité, d’être comprimé entre son pouce et son index ! Le pied !!!
    Je ne sais si mes compères Bijou et Genou ont d’aussi jolies aventures à raconter, quoique, Genou n’est pas le plus mal loti dans notre groupe…
    Mon pote Chou, lui, ou il cocote ou il est crémeux, ce qui en fait quelqu’un de spécial qui n’a pas de divertissements particuliers. Mon ami Hibou vit la nuit, il est si mystérieux que je n’ai jamais rien pu lui soutirer. Quant au dernier de la bande, Pou, il fait un vaillant retour partout et doit avoir une quantité phénoménale d’histoires à raconter. J’ai hâte de le retrouver cet hiver au coin du feu, il va égayer nos soirées.
    Bon, je vois un randonneur dans une de ces paires de baskets banales et avachies qui avance vers moi. Je vais faire joujou (non, je ne l’avais pas oublié!) avec son panard dans sa soquette trempée de sueur.
    Avant de m’éclipser, je reviens sur notre x commun lorsque nous sommes pluriels. Il paraît que c’est une erreur d’écriture ce fameux x ! Ça fait anonyme, inconnu. Bon, je vous autorise à nous mettre un s.

  8. Maguelonne dit :

    C’est l’histoire d’un petit caillou blanc qui vivait près de la maison de Petit Poucet.
    Au temps de l’abondance ( toute relative, a t on déjà vu des bûcherons riches ? )Petit Poucet, ses frères et sœurs révisaient ensemble les règles scolaires. Petit caillou a surtout retenu ceci : Viens mon chou, mon bijou, sur mes genoux avec tes joujoux et ne jette pas de caillou sur ce hibou même s’il est plein de poux. Phrase qu’il mit en chanson sur l’air de : hibou, chou, caillou, genou au pluriel ça prends un X comme Astérix. Voila de quoi composer une petite ritournelle.
    Au temps de la misère Petit Poucet mit petit caillou dans sa poche et le sema, deux fois, sur le chemin de la détresse. Petit Poucet, qui était un futé a déjoué le plan de ses parents et même sauvé la famille en ramenant un trésor. Ils vécurent heureux et riches.
    L’ingratitude des hommes étant infini, Petit Poucet n’eut aucune reconnaissance pour petit caillou. Même il l’oublia purement et simplement. Petit caillou, fort dépité partit sur les chemins. Bien que triste, il fredonnait pour oublier sa peine et se donner du courage. Il essaya de se cacher dans des sabots. Mais il se faisait insulter et jeter violemment. N’ayant plus confiance dans les hommes il se demandait ce qu’il allait devenir.
    « Hou-hou, tu m’as l’air déprimé toi. Tu chantes bien, j’aime ton refrain. Je l’adopte. Mais pourquoi as tu les épaules si basses et ce regard perdu ? » lui dit un hibou perché sur une branche de hêtre. Soulagé de pouvoir mettre des mots sur ses maux, Petit Caillou raconta son histoire et son désarroi.
    « Oh rien de grave, dit le hibou, laisse tomber les hommes. Ils sont sans foi ni loi. J’ai une proposition à te faire. Si on créait un club qui serait une grande famille : la famille des – OU, au pluriel ça prend un X comme Astérix -. Nous sommes déjà deux. Il n’y a plus qu’à compléter ».
    Petit caillou se grattait le menton en réfléchissant.
    « Les choux je vais les chaparder dans le jardin des Petits Poucets »
    « Ils sont plusieurs Poucets ? »
    « Je mets toute la famille dans le même panier. La richesse les a rendu mesquins »
    « Deux choux suffiront, ça pue. Pour le bijou je demanderai à la pie. Au cours d’une maraude elle va bien repérer une bague ou un bracelet qui brille. Mais elle risque de demander cher pour nous donner les bijoux ? Elle est vénale »
    « Je vais lui refiler un bon tuyau. Je sais où est la boîte à bijoux des Petits Poucets. Et pour les joujoux, il y en a plein la cour. Je m’en charge. Pour les poux c’est comme si c’était fait. Les deniers Petits Poucets vont encore à l’école. Ils en ont forcément plein la tête »
    « Là aussi, deux ça suffira. Ce qui va être compliqué c’est le genou. Et j’aimerai bien en avoir deux. Un seul ça fait infirme »
    « Le cousin des Petits Poucets travaille à l’abattoir. Comme il est jaloux et envieux, je lui refile un bon tuyau. Je sais où est enterré le trésor . On aura tout ce qu’on veut, genou de veau, vache, cochon, mouton, ect… »
    « Oh la vache. Y en a des idées dans ta tête de petit caillou. Tu as retrouvé le sourire. Tu tiens ta vengeance »
    « Je me sens tout ragaillardi »
    Après avoir dépouillé la famille des Petits Poucets, le club chantant des – OU prenant un X au pluriel – s’installa dans une ambiance chaleureuse. Les participants créèrent une chorale qui les enchantaient et coulèrent désormais des jours heureux.

  9. iris79 dit :

    L’été est ma saison préférée !
    J’adore assister au défilé des sandales et des nouveautés !
    Je me tiens tranquillement au bord du chemin pendant un certain temps. Suffisamment pour repérer les allers et venus des quidam en goguette qui ont un itinéraire régulier. Puis je m’arrête sur la paire qui me paraît la plus belle et la plus confortable. Ce qui est loin d’être évident car ces deux qualités sont rarement concomitantes ! Mais avec de la patience, tout arrive ! Je m’arrange alors pour me trouver sur l’itinéraire de ceux qui foulent habituellement l’allée gravillonnée. Sous l’impulsion de leur pas je parviens à me faufiler au milieu du chemin. Ce n’est pas une mince affaire ! Il faut calculer au plus près la trajectoire pour être sûr d’avoir suffisamment de place et de recul pour arriver dans la chaussure. J’adore l’adrénaline que cela procure.
    Ce dimanche là je me suis donc posté au lieu dit et attendu que la belle arrive. Je l’avais repérée depuis quelques jours la belle sandale rouge. Sa couleur et ses lanières m’ont tout de suite plues. J’allais avoir assez d’ouverture pour me faufiler et l’épaisseur de la semelle me garantissait un abri sain et confortable.
    Je me concentrai donc sur son passage et pile au moment opportun je m’installais au creux de la voûte. Le parfum de monoi m’enchanta et je profitai de la moindre seconde pour savourer la tendresse de la peau et le contact de la chair. C’était un peu comme un tour de manège ! L’expérience était inoubliable mais comptée. Même si la souplesse du cuir de la semelle me fit gagner du temps, je fus bientôt déloger par la belle blonde qui secoua sa chaussure espérant m’éjecter par les ouvertures entre les lanières. Mais j’en avais vu d’autres. Profitant de la force centrifuge, je me collai dans un repli de peau satinée. Je connaissais par cœur la prochaine étape. La belle s’arrêta, ôta sa sandale et fit glisser ses doigts fins le long de sa pied. Je ne pus rester accroché plus longtemps. Par chance, cela arrive parfois, je fis un rapide petit tour dans sa main où elle m’effleura de ses doigts graciles et lisses. Elle me prit délicatement, m’observa et me dit que j’étais bien joli mais que je ne pouvais pas rester ici ! C’était inespéré !
    Elle me jeta dans l’allée voisine, celle qui mène à la piscine ! Quelle chance !
    Avec la fréquence du passages des tongs j’allais m’éclater cette année ! Vive les vacances !

  10. Catherine M.S dit :

    Pour moi
    Petit scrupule à facettes
    Aujourd’hui c’est ma fête
    Je vais m’introduire dans les souliers
    De deux pestes patentées
    Voyez-vous de qui je veux parler ?
    Javotte et Anastasia
    Qui ne s’en souvient pas ?
    Égoïstes, laides et méchantes
    Se pensant toutes puissantes
    Et tellement méprisantes
    A l’égard de la pauvre Cendrillon
    Traitée comme une souillon

    Ce soir je vais me glisser dans leurs bottines
    A ces deux gourgandines
    Quand elles vont se rendre au bal
    Je veux qu’elles aient très mal
    Qu’elles se tordent les pieds
    De la foule
    Qu’elles en soient la risée
    Que leurs bas de soie
    Soient tachés de sang
    Que leur désarroi
    Entachent leur rang

    Je veux mettre un point d’honneur
    A piquer leurs talons
    A leur faire piquer un fard
    Au beau milieu du salon

    Sous les lustres pampilles
    Et sous les yeux de toutes les filles
    Je veux venger Cendrillon
    Quand à son tour
    Elle viendra danser le rigodon
    Avec ses pantoufles de vair
    Et ses jolis jupons.

  11. 🐀 Souris verte dit :

    🐀LE CAILLOUX DANS SA GODASSE

    Mariée à un Pépin on pouvait comprendre ses scrupules ! Mais celui qu’elle avait dans sa godasse se montra particulièrement aigu lorsqu’elle fit face en aidant son fils dans l’exercice du pouvoir.
    Difficile rester droit dans ses bottes avec un tel handicap.

    D’aucuns en vinrent à regretter qu’elle n’eût pas un petit gravier bien pervers à l’autre. Rétablissant la justice qui en la faisant boiter des deux pieds l’eût fait aller droit. 🐀

  12. 🐻 Luron'Ours dit :

    🐻 PACIFIQUE
    Un 4 septembre, Cook découvre une île. Surnommée le caillou, elle exporte des pieds nickelés. Elle fait partie de la pantoufle où la main de l’homme a mis le pied. Scrupuleuse, elle exige de nous rigueur et moralité. Alors que, duo de ma gaudasse, j’en faisais fi comme de ma première chaussette ! Je n’irai jamais, c’est un rêve que je nourris.🐻

  13. Petit caillou était bien décidé à profiter de ses vacances « solaires ». Tout l’hiver, il avait braillé avec les siens, des slogans tels que :
    « NON A LA SOUFFRANCE MINÉRALE ! »
    « MARCHEZ SUR LES PELOUSES, PAS SUR NOUS ! »

    Ou bien encore, — pour ceux qui vivaient comme lui — près d’une rivière :
    « NON AUX RICOCHETS ! ».

    Finir au trou comme un galet n’avait d’ailleurs rien de réjouissant, surtout que ces derniers, étaient racistes, et criaient à leur tour :
    « GARDEZ VOS DÉTRITUS CHEZ VOUS ! ».

    « Polis comme un galet », mon œil ! L’expression est à revoir.

    L’été venu, la lutte s’organisait autrement. Pour l’assoce « Non aux ricochets », il était plus prudent de s’éloigner des rivières ou des lacs. Et les moyens de locomotion ne manquaient pas, car les marcheurs privilégiaient des chaussures légères telles que les espadrilles, les mocassins et les tongs.

    Pour petit caillou, les tongs étaient son truc, son divertissement préféré. Voyager à l’air libre lui était si agréable qu’il allait ainsi, de tong en tong, ce qui mettait en émoi ses parents qui hurlaient dès son retour : ARRÊTE TES TONGUERIES !

    Ce dont il n’avait rien à faire. Autant on peut tanner le cuir d’une chaussure, plus difficile est d’apprendre l’obéissance quand on a la tête dure comme un caillou. Aussi petit soit-il.

  14. Sylvianne Perrat dit :

    J’adore me glisser entre le petit orteil et son voisin. Je me blottis dans ce petit creux douillet. Parfois je m’endors. La personne ressent juste une petite gêne mais ne bronche pas. Si je gigote au rythme des pas, là elle s’agace. Elle essaie de s’adapter pour ne pa avoir à se déchausser. Alors pour rire, je change de place, je me glisse sous la plante. Je m’amuse bien. Le pied se secoue, bouge pour me dégager sans succès. Je l’entends maugréer. « Impossible de regarder les étoiles avec un caillou dans sa chaussure » dit on. Je ne suis pas d’accord ! Un caillou comme ami vaut bien une étoile dans le ciel.
    Un petit caillou c est doux c est immortel. On le glisse dans sa poche comme un talisman. On le caresse. On l’offre parfois. Parfois, on le perd ! Et là il sert au petit poulet.

  15. Grumpy dit :

    Ma femme est vraiment méchante. Elle ne me supporte plus et fait tout ce qu’elle peut pour que je m’en aille. Bien sûr, elle gardera le manoir.

    Elle connaît parfaitement ce que je déteste et s’applique à appuyer là où ça fait mal. Un exemple : je suis constamment chez le pédicure et quand je me plains de mes pieds fragiles qui ne supportent pas la moindre contrariété, elle le prend de haut et siffle « depuis quand tu as de la sensibilité quelque part, toi ? »

    Comme c’est méchant. D’ailleurs, elle n’a rien trouvé de mieux que de faire étaler deux tonnes de bons gros graviers sur l’allée principale que l’on est bien obligé d’emprunter si on veut rentrer par la grande porte, ce qui est tout de même plus chic.

    Je ne peux pas faire autrement que de marcher dessus ne serait-ce que lorsque je sors le chien. Alors, chaque fois, une saleté de gravier vient envahir mes mocassins à pompons. Un coup le pied droit, un coup le pied gauche, quand ce n’est pas les deux à la fois. Ils trouent mes chaussettes en fil d’Ecosse.

    Ça me fait mal aux pieds, pas au cœur parce qu’il y a longtemps que je suis assidu auprès d’une plus accorte qui d’ailleurs m’a offert les chaussons les plus doux. C’est ce qu’elle ne me pardonne pas et me fait payer pas à pas au jour le jour.

    Mais, je l’ai bien eue ! Il n’y avait qu’à voir sa figure lorsqu’elle a découvert que j’avais fait l’acquisition d’une paire de bottes en chevreau de fort bon aloi.

    Oh, elle a bien essayé plusieurs fois d’y glisser quelque caillou dès que j’étais endormi, mais mon premier geste est de les retourner avant de les enfiler sourire en coin. N’empêche que malgré ce confort, ce crissement permanent jusqu’à notre porte, mes oreilles non plus ne peuvent plus le supporter.

    Demain elle part pour la journée faire du shopping. Vont venir le tractopelle et sa benne enlever tout ça et étaler le plus fin sable blond.

    Son grain est tout petit, ce sera plus discret et moins douloureux si l’idée la prenait de me piquer mes bottes.

  16. Nadine de Bernardy dit :

    Cette fois il l’avait trouvée sa tatane, sa grole, sa godasse.
    Un vrai rêve, le côté droit d’une ranger, fleurant bon les pieds confinés, pointure 45, appartenant à un gros chasseur en tenue de camouflage.
    Il s’était introduit nuitamment et se tenait coit sur une semelle orthopédique grand confort. Le terrain était vaste mais plutôt bien entretenu.
    Au matin, un pied en chaussette pure laine tricotée main vint se glisser dans la chaussure. L’homme serra les lacets, se leva avec un  » han  » de satisfaction, fit quelques pas pour caler son pied.Le caillou s’était planqué sous la voûte plantaire pour passer inaperçu et commencer à se divertir au moment voulu.
    Après un parcours en voiture, le propriétaire des rangers descendit de voiture où d’autres l’ attendaient. Des tapes viriles, des plaisanteries fines, le groupe était prêt. Après quelques consignes, les fusils furent chargés et le troupeau se mit en marche.
    Le caillou descendit vers le talon où il s’incrusta non sans effort, le cal y était épais. Là haut on jura, et des chuuut….. agacés se firent entendre. Il s’enfonça un peu plus. Cette fois l’homme cria plus fort.
    Mais qu’est ce qu’il t’arrive?
    Un caillou dans ma chaussure, il secoua son pied, ce qui eut pour effet de faire glisser l’intrus contre la cheville, de là il se faufila sous le coussinet du pouce, l’endroit ou cela faisait le plus mal à cause d’un cor bien développé.
    Nouveaux jurons.
    Ca suffit Raymond, t’es ch…., enlève donc cette godasse, c’est quand même pas compliqué
    A contre coeur il s’assit par terre, sachant que les autres chasseurs n’allaient pas l’attendre et ne rateraient pas les meilleures prises.
    L’homme vida sa chaussure, jeta avec soulagement le petit caillou au loin, puis se rechaussa si vite qu’il ne vit pas les fourmis qui, attirées par l’odorante chose tricotée main, avaient trouvé une place de choix dans la pure laine.

  17. Alain Granger dit :

    L’homme aime les galets car ils sont doux au touché. Ils s’arrondissent sous ses pieds pour lui être plus aimables, immuables de douceur et de tranquillité. Ils s’aplatissent parfois pour qu’il puisse jouer avec eux en rebonds successifs sur les surfaces aquatiques. L’homme les rapporte souvent chez lui pour décorer ses plantes afin de mettre en valeur ses effets de verdure. Par contre l’homme se méfie des rochers. Il les regarde avec crainte et respect. Il a peur que le rocher ne l’écrase de sa masse imposante. Alors il l’escalade pour se rassurer. Il s’accroche et grimpe pour avoir l’impression de le dominer. De même il n’’aime pas les cailloux car pour lui c’est le bagne, des pierres à casser et pas un cheveu sur le caillou. Il méprise le caillou qui le blesse dans la fraicheur d’une rivière ou qui s’insinue dans sa chaussure pour blesser la plante de ses pieds. Il le rejette et le jette parfois à son ennemi pour lui montrer tout son mépris. Mais il y a méprise, il se plante, car il peut y avoir aussi des cailloux dans les choses sûres. Lorsque dans sa vie tout roule le caillou peut devenir Rolling Stones. Il chante et l’enchante par son dynamisme et son côté multiforme. Le caillou peut également se faire joujou. Il se fait osselet du pauvre pour un jeu entre copains. Par ailleurs il peut devenir bijou s’il devient aurifère ou diamantaire. Pourquoi le taire lorsqu’il lui indique le chemin alors que le père veut le semer dans la forêt. Il peut même retenir l’eau pour que la rivière ne sorte pas de son lit, pour la border tendrement afin que l’homme ne se retrouve pas dans de beaux draps à cause d’inondation. Il peut enfin devenir granulat pour l’aider à cimenter sa maison, à fabriquer sa route ou à gravier son allée. Lorsque le caillou devient pierre, l’homme peut se mettre à bâtir un palais merveilleux s’il se sert du facteur cheval pour transporter son imaginaire. Lorsque l’homme se déleste d’un poids qui pèse sur son estomac puis sur son intestin, il peut servir aussi de réceptacle dans le fond du jardin. On dit alors qu’il avait un caillou sur l’estomac. Parfois le caillou trouve chaussure à son pied lorsque l’homme le chouchoute, le colore pour tapisser le fond de son aquarium. Il forme alors comme un coussin, un repos pour les poissons qui se couchent sur lui pour reprendre des forces. Le gros caillou peut devenir écrin lorsque l’homme y dépose sous lui l’ouverture d’une porte ou la clef de son secret. Même si le caillou a mauvaise presse il faudrait se presser à lui rendre ses quartiers de noblesse.

  18. camomille dit :

    Marre des godasses des randonneurs d’où il est éjecté illico presto. C’est que, ça ne rigole pas chez ces gens là…
    Marre des baskets des enfants qui le font virevolter sans ménagement et à grands cris de douleur exagérés.
    – De la tendresse, je veux de la tendresse soupire Petit Caillou désespéré.
    Vivre dans le rejet systématique de l’être humain lui est de plus en plus insupportable et changer de logis perpétuellement, l’angoisse.
    Cette vie de SDF n’est pas dans sa nature et il aimerait bien s’installer.
    Il en était là de ses réflexions lorsqu’il fut guidé vers les pantoufles béantes de Marguerite qui poussait son déambulateur dans le salon de la Résidence « plus belle la vie ».
    C’était un appel à la cohabitation et il s’y engouffra.
    – Ah ! vivre dans une pantoufle et jouir enfin d’un confort bien mérité !
    – Il y a de la place pour tous finalement ? (constata-t-il)
    Mais Marguerite avait le pied sensible. Elle n’était pas méchante mais elle était délicate du ripaton.
    Elle se plaignit à l’aide-soignante : « Je crois que j’ai un petit caillou dans la pantoufle Jeannette, vous voulez bien m’aider à l’enlever ?» !
    Petit Caillou se mit à trembler et se plaqua contre la charentaise.
    Mais Jeannette avait autre chose à faire que de chercher un petit caillou imaginaire dans la pantoufle de Marguerite.
    – Ce n’est pas possible Marguerite, il n’y a pas de cailloux dans la résidence, ça se saurait. C’est votre œil de perdrix qui se réveille, ni plus ni moins.
    – Vous croyez Jeannette ?
    – J’en suis sûre !
    Marguerite se résigna.
    Jeannette satisfaite vaqua à ses occupations prioritaires,
    et Petit Caillou pu finir sa vie en paix dans une pantoufle accueillante et complice.
    Elle est pas belle la vie ?

    PS : Marguerite se fit centenaire !

  19. FANNY DUMOND dit :

    Petit caillou s’ennuyait grave dans l’allée de Pascal. Ses congénères étaient apathiques et ne lui adressaient jamais la parole ou ne lui répondaient point lorsqu’il voulait engager une conversation. Quelle vie, mais quelle vie ! se disait-il. Si seulement un coup de vent pouvait m’emporter sur la route à côté ; au moins je voyagerais par-ci par-là sous les pneus des autos, voire sur quelques pare-brise.

    Il avait remarqué que Pascal se promenait en sandales, tôt le matin, dans son jardin. Il lui prit alors l’idée de se faufiler à l’intérieur de l’une de ses chaussettes au niveau du mollet. Le promeneur ne le remarqua pas et fit une grande balade dans le jardin pour le plus grand bonheur de petit caillou, tout heureux de bouger, enfin. Ce jour-là, Pascal avait un rendez-vous. Il chaussa ses souliers et prit sa voiture. Au bout de quelques kilomètres, petit caillou, curieux de voir le monde, se trompa de direction et s’installa sous la plante des pieds du conducteur. Pascal poussa un cri lorsqu’il voulut s’arrêter un à Stop. Manque de pot, la maréchaussée se trouvait là, par hasard :

    – 3 points en moins, monsieur, lui asséna le képité.

    – C’est pas ma faute, répliqua Pascal. Je sais bien que vous n’allez pas me croire, mais j’ai un caillou dans ma chaussure.

    – Arrêtez de vous foutre de nous, sinon on vous colle un outrage en sus.

    Pascal se déchaussa, ôta sa chaussette et trouva la toute mignonne pierre bleu clair qu’il montra aux bleus qui lui dirent de circuler.

    Depuis, petit caillou poursuit ses voyages, car Pascal l’a gardé en souvenir sur son tableau de bord.

  20. Nouchka dit :

    Racontez les divertissements d’un petit caillou quand il trouve chaussure à son pied

    Maître,

    Permettez-moi de vous exposer mon problème. Je suis un petit caillou ou plutôt un petit galet qui, il y a déjà quelques années, a quitté la rive de l’océan. Quitté, tout à fait par inadvertance, en me faisant piéger dans le Crocs d’une baigneuse lorsque cette dernière m’a embarqué, au milieu des grains de sable. J’ai réalisé alors, pour la première fois de ma vie ce qu’était l’enfermement. Vous réalisez Maître ? Passer de la plage océane, libre comme le vent marin et me retrouver enfermé entre la peau humide de la nageuse et la coque plastique de cette godasse disgracieuse, a été un enfer physique et psychologique.
    Heureusement, la dite tatane avait des trous au dessus de la semelle, et je me suis échappé alors qu’elle remontait l’escalier des remparts.
    Quelque temps plus tard, j’ai été trimballé sous la semelle d’une chaussure de randonnée, comprimé entre les crans antidérapants. J’ai subi le poids du randonneur, le contact avec le sol tantôt caillouteux, tantôt glissant et tantôt gluant de boue. J’ai beaucoup souffert alors, des réflexions ironiques de cailloux croisés qui se moquaient du ridicule de ma situation.
    Par la suite, je suis entré, toujours à mon corps défendant, dans une chaussure de sport excessivement malodorante. Là, je dirais que ce n’était pas inconfortable, je n’était pas comprimé mais les relents musqués de transpiration et de décomposition de la matière spongieuse de la semelle étaient repoussantes.
    J’ai réussi à m’enfuir quand la chaussure retirée de son pied habituel est allée valser à l’autre bout de la pièce.
    Un bébé m’a alors trouvé et a joué avec moi un moment avant de me ranger dans l’espadrille abandonnée à l’entrée des lieux. Le contact avec cette matière fibreuse était étonnante. Le parfum de la corde et de la colle m’a plu mais, quand le pied est venu s’installer, j’ai ressenti des grattements très irritants.
    Par la suite Maître, je me suis retrouvé dans un escarpin à talon aiguille. Vous ne pouvez imaginer le calvaire qu’endurent volontairement les pieds qui se chaussent dans ce type d’article. Là-dedans, j’avais des nausées tant le chaloupement de la marche était prononcé et la pression exercée sur mon corps me faisait craindre l’explosion. L’horreur, Maître, c’était l’enfer !
    C’est à cette époque-là que j’ai trouvé place dans un soulier de veau tressé. Le parfum du cuir souple y est enivrant. Je réussis, de là, à voir une partie de ce qui se passe à l’extérieur. Le pied potelé qui s’y chausse n’est ni anguleux, ni racorni et sent bon la chaussette de fil fin qui le gante. Quant au personnage qui a choisi ces articles, il bouge peu, restant volontiers assis à la terrasse d’un café observer le monde se déplacer devant lui. En conséquence, je ne le blesse pas non plus de mon côté et espère que cette situation durera encore un moment.

    Vous vous demandez bien Maître, pourquoi je suis ici à vous raconter toute ma vie ?
    Et bien, je pense avoir subi des dommages pendant trop longtemps. Je réalise que ma situation actuelle est tout à fait satisfaisante par comparaison à ce que j’ai enduré par le passé. Néanmoins, je n’ai jamais retrouvé la mer, la plage, le soleil et le vent qui m’ont vu naître.
    Je souhaite Maître, que vous me conseilliez à la création d’une association qui dénoncerait la maltraitance des petits cailloux emprisonnés hors de leur lieu de vie naturelle. La liberté nous est trop souvent enlevée et personne ne se préoccupe de nous remettre là où nous devrions être.
    Il doit bien y avoir moyen de nous représenter et de défendre notre droit à la liberté ?

  21. Laurence Noyer dit :

    UN PETIT CAILLOU…
    C’est l’histoire d’un caillou, un tout petit caillou
    Issu d’une lignée aristocratique
    La dynastie Pierre de la Roche
    Une famille d’inventeurs, de voyageurs
    Grand père Silex, inventeur du couteau
    A laissé derrière lui toute une génération de bâtisseurs
    Tonton Ardoise et oncle Granit érigent nos maisons
    Grand-mère Marbre protège nos tombeaux
    Tata Craie dirige l’école
    Grand frère Lave fait surface de temps en temps
    Cousin Pavé fait sa révolution
    Grande sœur Sable rhabille la plage
    Et moi petit caillou, je dérègle tout parfois.
    … DANS LA CHAUSSURE DU MONDE

  22. durand jean marc dit :

    Qu’on se le dise ! Nous n’éprouvons aucune jouissance à martyriser les pieds des humains. Je sais que je risque gros en dévoilant ces vérités. Mais, bien que chétif et mal formé, je le grincerai haut et fort.

    Je me suis échappé hier de l’usine à chaussures où l’on nous dresse. Oui, où l’on nous dresse ! Ne riez pas. C’est un trafic existant depuis longtemps mais qui prend une ampleur inimaginable depuis que les pieds, de par le Monde, sont de plus en plus chaussés.

    Le principe est simple. On enlève la famille. Moi c’était un beau silex. On en sépare les membres à coups de maillet électronique. On forme les plus jeunes en menaçant de détruire les parents.

    On nous apprend à nous glisser furtivement dans les escarpins, les bottillons, les mocassins et bien évidemment les baskets. De là, découlent deux comportements.

    Le basique : On fait croire à l’utilisateur que sa chaussure est inadaptée. Elle est trop grande, trop basse, trop molle. On bourre le crâne du pied. Jusqu’à ce qu’il persuade le cerveau qu’il est totalement nécessaire d’investir dans une nouvelle paire. On pousse à la surconsommation. Les producteurs se font des milliards sur le dos des cous-de-pied.

    Le tordu : Après une étude approfondie du FLDP, le Front de libération des pieds, on peut prouver que chaque chaussure, de par le monde, a été conçue avec un point faible, en général, à la pointe de l’orteil. Le petit caillou est dressé à s’y cantonner, à s’y rouler, à user et à percer ce point faible.

    Le plastique et le cuir de synthèse ne résistent jamais longtemps. L’Homme prend l’eau par le bas et il n’aime pas du tout voir les champignons fleurir entre ses doigts. Les chausses se retrouvent rapidement à la poubelle. Et, on rachète !

    Alors que les premières, elles, s’entassent dans les placards et les cartons, dans l’espoir illusoire de servir un jour à un petit frère.

    Moi, je tente de protéger le mien de petit frère. Je ne voudrais pas que, comme moi, il termine sa vie sur un petit tas, roulé par les courants indémodables du profit, noyé dans l’océan Autistique.

    Alors, voisins humains, réveillez-vous ! L’avenir est à vos pieds !

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