591e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Elle avait bénéficiée d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée.
De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel.

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Tester son imagination en un minium de temps

43 réponses

  1. françoise dit :

    591/Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée.
    De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel ; mais bien vite on la fit taire en lui disant que le sujet ne les intéressait pas.
    Je ne comprends pas !
    Nous ne sommes pas allées au salon de la franchise et pourtant nous n’avons aucune difficulté à te dire que tu nous ennuies
    il en est de même pour moi et c’est bien parce que je suis allée à ce salon que j’ai enfin le courage de vous le dire
    Leur mère intervint pour faire taire l’insolente
    Une de ses sœurs leva la main pour demander la parole  ce qui lui fut refusé à l’unanimité

    Furieuse , élevant la voix, elle les informa qu’avec ou sans leur accord elle irait
    à Disneyland Paris voir « les pirates des Caraïbes ».
    Elle mit quelques affaires dans son sac à dos et partit en claquant la porte.
    Trois jours après ils reçurent un texto les informant qu’elle partait avec un des pirates faire le tour du monde…………

  2. Mary Poppins dit :

    Ce jour-là, comme je n’avais pas d’école, je pouvais aller rendre visite à Bébert.

    Bébert, c’était tonton Albert, le tonton qui était marié avec tata Germaine. Ils habitaient dans une vieille ferme, à côté du bois des Gauzys.

    Avec maman, dès qu’on est arrivés chez Bébert, j’ai vu que quelque chose n’allait pas. Tata Germaine avait les cheveux mal peignés, sa blouse était boutonnée le lundi avec le mardi et on voyait bien qu’elle avait pleuré.

    Quand on est rentrés dans la chambre, tonton Albert était couché dans le lit. Ah, je ne l’avais jamais vu comme ça ! Sa figure était boursouflée et très rouge. Il avait du mal à respirer. Il gémissait et grognait, un peu comme Oscar, le cochon de nos voisins.

    Germaine nous a expliqué que si tonton était malade, c’était à cause du ratafia, de la gnôle et aussi un peu du calva. Parce qu’il en avait trop bu et c’est ça qui l’avait rendu comme ça.

    Alors moi, pour les faire rire, j’ai voulu leur raconter une histoire de Toto : « C’est Toto qui rencontre un éléphant… ». Mais ils n’ont pas rigolé du tout et ma mère m’a fait les gros yeux pour que je me taise.

    Après, maman et tata se sont assises dans la cuisine pour parler de choses de grandes personnes et elles m’ont dit d’aller jouer dehors avec les poules et les canards. Mais, comme je voulais savoir, je me suis mise juste en dessous de la fenêtre, j’ai collé mon oreille contre la bouche d’aération et j’ai tout entendu.

    Ben, en fait, tonton Bébert, s’il a bu à s’en faire péter la bedaine, c’est de la faute à Germaine. Hier, elle a pris la voiture et elle est allée toute seule à une sorte de réunion qui s’appelle le « Salon de la franchise ». C’était la première fois.

    Quand elle est revenue à la maison, elle a regardé tonton Bébert droit dans les yeux et, d’un seul coup d’un seul, elle lui a avoué un énorme secret. Elle lui a dit qu’elle l’avait fait cocu plusieurs fois et que sur leurs cinq enfants, il n’était le père d’aucun !

    Et ben, du coup, tonton Albert, ça lui a fait comme un électro-choc et il a voulu se jeter dans la mare. Mais, à la place, il s’est jeté sur les bouteilles.

    Moi, en entendant tout ça, j’ai trouvé que les histoires des grandes personnes, c’était pas intéressant pour deux sous. Plus tard, quand je serai grande, je ferai attention à ne pas être comme eux.

  3. Urso dit :

    Elle avait bénéficiée d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée.
    De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel.

    Justement c’était à sa petite maison qu’elle en voulait.
    Celle-ci fut très étonnée de la colère de Hélène à son égard, qu’elle n’avait jamais vu dans cet état.

    – Oui la maison, j’en ai vraiment marre de ton cinéma qui dure depuis des années.
    Tu sais j’ai tout noté dans un calepin. Lorsque je suis venu habiter ici, tu as pris – après quelques jours – la forme d’un triangle, et je me souviens très bien tu t’es amusé à prendre différentes couleurs au cours de la journée : tu étais verte et bleue le matin et ensuite, orange, violet et rouge l’après-midi.
    De triangle, tu es par la suite devenue un octogone, puis un hexagone et enfin un losange. Oh je le sais, ayant été prof de maths dans une autre vie, je connais assez bien les formes géométriques.

    La maison ne répondait pas à tout ce que disait Hélène. Un œil averti aurait vu qu’elle avait un certain plaisir à l’énumération de toutes ses transformations successives qu’elle avait prises.
    Après cria Hélène – tu as été un escargot rose et maintenant tu ressembles à un champignon de Paris tout déformé.

    La maison lui souriait discrètement en bougeant ses volets vert pastel et en remuant sa haute cheminée bleue foncée.

    – Aujourd’hui, j’ai l’impression que ta méthode a changé déclara Hélène. Depuis quelques jours tu commences à rétrécir à tel point que je n’arrive presque plus à bouger dans la cuisine ainsi que dans ma chambre.

    Cette fois-ci la maison réagit.
    On vit qu’elle bougea au niveau de sa base, toussota un peu, et avec une voix claire de jeune fille précisa :
    – Oh la la. Toi qui a toujours été réservée avec moi tu me parles dorénavant avec autorité.
    Eh ma belle Hélène, qu’as-tu ? Jamais je ne t’ai vu comme ça ! Pourtant on en a passé des heures et des heures à papoter ensemble dans cette grande forêt ; nous qui sommes ici esseulées et si loin des premières habitations.
    Nous avons vécu de nombreuses années sans conflit et voilà que maintenant en une matinée tu déballes tes quatre vérités.

    Hélène écoutait avec attention la maison parler.
    – Oui, oui nous avons été amies et nous le sommes toujours mais le fait que subitement tu te mettes à rétrécir cela m’importune énormément.
    J’ai peur de toi. Peut-être es-tu devenue folle et je ne sais pas jusqu’où tu vas aller. Pense à moi. En réduisant ton volume, dans quelques jours, étant devenue si petite, voire minuscule, je ne pourrais plus vivre dans ce lieu et il y a de fortes chances que j’aille dormir à la belle étoile.

    – Hélène continua la maison. Je vais te dire un secret. De méchants hommes vont bientôt venir pour abattre l’ensemble des arbres de notre grande forêt. Leur projet est de construire un aéroport international.
    Donc avant qu’ils viennent me démolir également, je préfère prendre les devants et faire le travail moi-même. D’où le fait que tu me vois maigrir. Ha ha.
    Le regard de Hélène était ailleurs, loin de la maison et des phrases qui venaient d’être prononcées.
    J’ai une idée s’exclama-t-elle. – Et si on partait toutes les deux. Il y a un fleuve pas loin. On peut s’y rendre et quitter cet endroit devenu maudit. Une fois sur l’eau, on irait vivre ailleurs.

    – Oui bonne idée dit la maison en clignant des yeux.
    Je me prépare, je me fais belle et avant ce soir je te le promets nous disparaîtrons.
    Des arbres proches avaient entendu la discussion. Très vite, toute la forêt fut informée du projet de l’aéroport et de la triste fin prévue pour eux.
    Alors ce qui se passa fut très beau. La forêt entière et les animaux qui étaient présents partirent de là le soir même, en compagnie de la maison et de Hélène.
    Tout ce monde parti, d’énormes marécages apparurent … qui rendit impossible la construction d’un aéroport …

  4. Marianne B dit :

    Projet de voyage
    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée. De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel. Et ce fut tellement surprenant que personne ne sut quoi lui répondre. Elle qui avait traversé toute sa vie professionnelle comme une petite souris sage dans son coin, elle téléphona à son directeur pour lui restituer tout ce qu’elle avait sur le cœur depuis trente ans d’embauche, choisissant ses mots sans aucune retenue ni contrainte mais en restant parfaitement honnête. Puis laissant son interlocuteur bouche ouverte et les yeux écarquillés, elle raccrocha en décidant immédiatement de s’affranchir.
    Passionnée de littérature depuis toujours, elle avait passé une grande partie de son temps libre confortablement installée dans son canapé, le nez plongé dans un bouquin. L’âge de la retraite approchant, elle construisait enfin des projets et rêvait de partir en voyage, pour de vrai.
    Sa grande expérience livresque lui offrait de multiples choix de destinations : Elle rêvait de l’Argentine de Borges pour accompagner les gauchos, le Congo de Mabankou la tentait bien aussi pour les chaleureuses rencontres qu’on pouvait y faire. Et pourquoi pas Istanbul, pour flâner dans les rues pittoresques de la rive Européenne sur les traces de jeunesse d’Oran Pamuk ou encore visiter le café Pierre Loti sur la rive Asiatique ? Les grands espaces américains de Jim Harrison ou d’Annie Dillard chatouillaient son âme aventurière. Elle était tentée aussi par les rues de New York chères à Paul Auster. Et même plus loin et très différent de son quotidien, le Japon de Aruki Murakami ou le Vietnam de Duong Thu Huong la tentaient bien aussi. Quant à l’Inde de Tarun Tejpal dans Loin de Chandigarh, elle mettait tous ses sens en émoi.
    Lorsqu’elle ne lisait pas, elle écoutait des chansons, mais pas n’importe quelle chanson, des chansons à texte qui font voyager. En sortant du salon de la franchise, une petite chanson de Steeve Waring s’était installée dans sa tête ; elle disait :
    « J’vais m’envelopper d’papier bleu,
    Mettre un timbre sur mon front,
    Glisser dans la boite aux lettres
    Et par la poste j’irai chez toi ».
    C’est exactement cela qu’elle allait faire : commencer par chercher une destination au hasard, puis consulter des annuaires pour trouver une adresse agréable. Ensuite, elle n’avait plus qu’à mettre des timbres sur son front et se glisser dans une boite aux lettres. Mais pour que la réalisation de ce projet soit parfaite il fallait soigner les détails et, pour commencer, choisir de très beaux timbres.
    Tout émoustillée par son nouveau projet, elle poussa la porte du bureau de poste.

  5. Maguelonne dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Ayant un peu de temps à perdre, elle s’était dit pourquoi pas.Elle en était ressortie enthousiasmée. De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel.
    Gamine, je voulais toujours faire plaisir. J’étais toujours dans les rails inculqués. Cela m’a valu bien des coups de pieds sous la table, des gifles, des insultes et personne ne m’aimait.Le pire a été lorsque j’ai dit à ma mère que mon père boulottait la bonne. Elle ne me l’a jamais pardonné. Et mon père en a profité pour se tirer, sans la bonne mais avec son salaire. Et là nous sommes rentré dans des temps difficiles.
    Ça m’a ouvert les yeux. Toute vérité n’est pas bonne à dire.
    Et d’ailleurs de quelle vérité parle t on ? La tienne, la mienne, les leurs….du vrai qui semble faux, du faux qui semble vrai ? Et de quel droit exiger la vérité puisque ceux qui la réclament, sont peut être les premiers à la maltraiter. Vaste sujet.
    Moi je suis pour ma vérité, celle que je vois, celle que je pense, celle qui me sert.
    Et puisque me voici confortée dans mes idées, je décide qu’à partir de maintenant, je fais tout comme avant !

  6. Françoise Rousseaux dit :

    Quand Murielle arriva au bureau ce matin-là, elle rayonnait. Ses collègues, qui lui voyaient le plus souvent un visage renfrogné furent agréablement surprises. Et elle n’entama pas ses habituelles jérémiades au sujet de son mari qui la laissait accomplir seule toutes les corvées ménagères et de sa belle-sœur qui la traînait tous les samedis « en ville », alors qu’elle ne rêvait que d’une chose, se vautrer toute l’après-midi sur son canapé avec un bon polar. Par contre, elle annonça triomphalement à Muguette et Anne-Marie qu’une de ses cousines lui avait donné une entrée gratuite pour le salon de la franchise, où elle s’était rendue samedi matin.
    – Et alors, c’était bien ? lui demanda prudemment Muguette
    – Extraordinaire, répondit-elle ,quand je suis rentrée à la maison, j’étais gonflée à bloc. J’ai dit à mon mari que je n’avais pas du tout envie de cuisiner qu’il n’avait plus qu’à m’inviter au restaurant !
    – Et il a accepté ?
    – Eh oui ! Et pendant le repas nous avons beaucoup discuté et il a convenu que nous allions établir une juste répartition des tâches. Quand à ma belle-sœur, qui m’a appelée sur mon portable parce qu’elle était passée chez nous et que, bien sûr, je n’y étais pas..
    – Ou là là, dit Anne-Marie, elle devait être agacée
    – Un peu…Mais quand je lui ai dit que ses virées « en ville » ne m’intéressaient pas du tout et que je préférais rester sur mon canapé, elle est restée sans voix 
    – Et tu l’as fait ? Je veux dire, tu es restée sur ton canapé ?
    – toute l’après-midi…et dimanche, pas de corvées ménagères ; nous sommes allés nous promener…Et pas de visite chez belle-maman ! J’ai dit à mon mari que je m’ennuyais à mourir chez elle. Il a paru surpris, mais il a admis que finalement, il pouvait y aller seul. N’est-ce pas formidable d’avoir enfin su m’exprimer avec franchise ! Au moins, à présent, chacun sait ce que je ressens et ils devront en tenir compte.
    Anne-marie et Muguette applaudirent et la matinée démarra dans une ambiance détendue et joyeuse. A la pause de 11 heures, les trois femmes retrouvèrent devant la machine à café leur collègue J-P, qui leur demanda si elles avaient vu sa nouvelle voiture, un SUV rutilant. Murielle lui répondit tout de go qu’elle n’avait rien remarqué car les voitures ne l’intéressaient pas du tout et qu’acheter un SUV en ce moment, c’était vraiment complètement stupide . Vexé, J-P s’éclipsa brusquement.
    – Dis donc, ta franchise ne lui a guère plu, fit remarquer Muguette en riant, à propos, que penses-tu de ma nouvelle jupe ? Je l’ai acheté en solde aux Galeries Farfouillettes, une affaire en or !
    – Eh, bien franchement, elle ne te va pas du tout. De toute façon, tu n’as jamais trop eu de goût pour t’habiller.
    Il y eut un silence gêné…Anne-marie parut réfléchir, puis demanda tout à trac :
    – Je suis allée chez ma coiffeuse samedi, elle a essayé une nouvelle coupe ; qu’est-ce que tu en penses ?
    – Hum…je pense que c’est encore pire que d’habitude ! A ta place, je changerais de coiffeuse !
    Nouveau silence gêné…Finalement, Anne-Marie et Muguette échangèrent un coup d’oeil et repartirent vers le bureau commun en parlant d’autres choses. Murielle les regarda s’éloigner et fit la moue.
    -Tiens tiens, pensa-t-elle, ça va être plus compliqué que je ne le pensais. Je vais devoir m’excuser en prétextant une blague idiote. Et désormais, quand je parlerai avec quelqu’un , il me faudra doser ma franchise. Oh oui, ça va être très compliqué !
    Et tout son entrain envolé, elle rejoignit ses collègues…

    • Mijo (Marie-Josée) dit :

      Assumer la vérité, brute de décoffrage c’est très compliqué dans ce monde de susceptibilité où tous veulent être reconnu, admirer, brosser dans le sens du poil…est effectivement très compliqué, car il faut apprendre apprendre à ne pas être soi-même, en toute simplicité. J’ai beaucoup aimé cette transformation de Murielle.

    • Merci Françoise pour votre texte si plein d’une fougueuse énergie. Qui n’a pas rêvé de « vider son sac » de ressentiments à tous ceux qui nous entourent ! Ce serait ô combien libérateur. Cependant, le faire de manière frontale – sans nuances – peut être vécu comme un jugement. La politesse devient intéressante, à mon sens, quand elle nous permet d’exprimer nos besoins et de mettre des limites.

  7. Sabrina P. dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée. De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel.
    — Jules, mon petit renard adoré, tu aurais dû venir avec moi à ce salon, c’était juste… extraordinaire… je ne sais pas comment expliquer… j’ai l’impression qu’une nouvelle vie s’ouvre à moi, c’est comme si, ou plutôt c’est comme ça…
    — Oui, tu me raconteras tout ça à table. Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Parce que bon, pendant que t’étais à ce salon, y a rien de prêt en cuisine.
    — Franchement, mon petit renard, j’en ai aucune idée.
    — Eh ben, faudrait vite te décider.
    — Pour être tout à fait franche, mon renard, j’en ai… rien à secouer ! s’entendit-elle dire à voix haute, surprise par le son de sa voix, et le ton de sa phrase.
    Le renard, enfin Jules, s’arrêta net, ce qui le fit rager, il était à deux doigts de passer au niveau supérieur sur Gandy Grush, et de s’étouffer.
    — Qu’est-ce qui te prend ? Ma femme se rebelle, c’est nouveau ça ! reprit-il en riant devant cette éventualité aussi absurde qu’abominable.
    — Il me prend que j’ai décidé d’être franche avec les autres, mais surtout avec moi-même.
    — Qu’est-ce que… Alors toi, t’es vraiment la reine des pigeonnes ! Combien que t’as payé, pour ces conférences à la con ?
    — Rien du tout, un franc seulement, un franc… symbolique ! déclara-t-elle, se sentant de plus en plus enhardie.
    — Encore heureux, se faire vider les bourses pour revenir la tête d’huître remplie de conneries ! Bon, et cette bouffe, elle est symbolique aussi ?
    — J’ai pas très faim, franchement, t’as qu’à te faire une omelette… répondit-elle, choquée de sa propre audace. Il n’avait jamais mis les pieds en cuisine et ne savait ni où se rangeaient les poêles, ni où se mangeaient les œufs.
    — Moi, une omelette ? On aura tout entendu ! Ma femme s’en va à un salon de la franchise, et elle revient franche de la planche ! Eh, tu voudrais pas plutôt aller au salon de l’érotisme parce que bon, hein… ricana Jules.
    — Disons qu’on pourrait y aller ensemble, Renard, car tu marques rarement le coup franc si tu vois ce que je veux dire… se risqua-t-elle à rétorquer, étonnée de sa répartie.
    — Ce que je vois surtout, c’est que t’es complètement pas dans ton assiette, et qu’on a toujours rien dans les nôtres, d’assiettes, grogna Jules, qui trouvait que la franche rigolade avait assez duré.
    — Va te faire cuire un œuf, Renard, je t’ai dit ! lâcha-t-elle, sentant monter en elle une sensation étrange… une sensation…
    — Ça suffit maintenant ! Ils vous ont fait boire là-bas, vos gourous de la franchise ? C’est ça ?
    — Oh non, Renard, mais j’aurais peut-être dû ! 40 ans que je me paye ta tête de connard matin, midi et soir ! Que tu me prends pour ta boniche, que tu me prends comme un vieux caniche ! 40 ans que je t’entends te plaindre parce que mes plats sont pas assez chauds, que mes seins sont pas assez gros, que mon cul non plus est pas assez chaud ! 40 ans que tu me traites comme une bonne bigote, 40 ans que je suis là comme une dévote, 40 ans que tu radotes avec tes anecdotes ! 40 ans que j’en peux plus Jules de ta tête, de ta face, de ta tronche, de ta gueule !!! Je me casse, Renard, tu entends ! Je te laisse dans ton terrier minable, avec tes critiques interminables ! Je fais ce que j’aurais dû faire il y 39 ans et 7 jours, je me tire, je me barre… en FRANCHE-COMTÉ !!!

    Elle s’arrêta aussi sec qu’elle avait commencé, et devant la mine ahurie de Renard, enfin Jules, elle reconnut aussitôt la sensation qui l’avait emportée…

    Une sensation de liberté.

    • Mijo (Marie-Josée) dit :

      😀 😀 j’ai adoré FRANCHE-COMTE:) Y’aurait pas un globulus virus qui obligerait chaque individu ( en particulier les dirigeants de pays) à passer dans un salon de franchise pour avoir un pass d’honnêteté ?

    • Luc des Vosges dit :

      Très bien, rythme alerte et crescendo. Ton juste ce qu’il faut pour avoir envie de lire jusqu’au bout et regretter que le texte ne soit pas plus long.
      J’ai un peu honte, même beaucoup, pour les hommes comme celui-là. Je pense que nous sommes quand même un certain nombre différents! En tout cas, je fais très souvent les repas, il arrive même que mon épouse me chasse de la cuisine car elle veut faire sa part.

  8. « Déjà, je vois poindre sur vos visages, une expression ennuyée ; vous vous attendez naturellement à des reproches. Eh bien non…
    Toi, mon mari et vous, mes chers enfants, sachez que vous m’êtes réellement précieux. Je ne vous le dis pas assez. De mon attitude, bien souvent, je ne montre que l’envers du décor. Je m’agite, je m’impatiente et parfois même je lève la voix. La vie nous lance les uns contre les autres, dans sa folle précipitation. Nous devenons oublieux de nous-mêmes et de ceux qui nous entourent. Les écrans se sont multipliés et se dressent entre nous. Le monde s’y délivre avec ses peurs et ses déchirements. Nous aimerions que les grands de ce monde qui se rassemblent autour de la table des négociations sachent communiquer autrement qu’ils le font aujourd’hui. Et pourquoi le feraient-ils, si nous-mêmes, autour de notre petite table, nous n’y arrivons pas ?
    Mon cher Mari et mes chers enfants, comprenez que si nous voulons vraiment le changement sur cette planète , il nous faut d’abord le porter, sincèrement, en chacun de nous. Sans cela, nos banderoles, nos marches pour la paix, nos vœux les plus élevés ne seraient que pure hypocrisie.
    Éteignons nos portables, la télévision, et commençons à vraiment nous écouter. Faisons que cette table soit une parenthèse de paix dans notre journée. Si tout changement infime dans un système peut provoquer de grands changements, alors soyons ce battement d’ailes qu’on appelle effet papillon — non pas pour le pire —, mais pour le meilleur ».

    Ainsi avait-elle parlé… avec franchise.

  9. Luc des Vosges dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée. De retour à la maison elle se sentit un peu mal à l’aise. En effet, comment s’en ouvrir à son compagnon car justement dans leur relation il y avait une petite ombre. De toute évidence, elle l’appréciait pour ses multiples qualités. La vie avec lui était agréable. Mais, elle ne ressentait pas le frisson du grand amour. Elle n’avait pas connu le coup de foudre qui vous fauche d’un coup, vous coupe le souffle comme un coup de poing au premier regard. Elle en ressentait une frustration, mais se gardait bien d’en parler. Elle ne se plaignait surtout pas de sa vie, ses amies la considérant comme une chanceuse. Souvent elles lui disaient qu’elle avait dégoté la perle rare, l’homme attentionné, doux, sportif, beau et, cerise sur le gâteau, jouissant d’une belle situation financière.

    Que faire de cette expérience acquise au salon de la franchise ? Sans se dévoiler totalement, pourquoi ne pas tester son époux sur ses sentiments à son égard ? Comment s’y prendre ? Peut-être en mentant un peu, en lui déclarant sa flamme avec passion ? Elle ne savait par où commencer. La franchise est quelque chose de bien encombrant ne put elle s’empêcher de penser.

    Mais au fait, si elle était si embarrassée par cette idée, quelle était en réalité la pensée de son homme à son égard. Il semblait si attentif qu’elle ne pouvait douter de son amour. Mais prudente elle savait de façon instinctive que toute vérité n’est pas bonne à dire, et puis peut-être aussi pas bonne à savoir. Finirait-elle par regretter d’être allée à ce satané salon de la franchise. Pour être franche, elle sentait que le mot franchise n’allait pas tarder à lui sortir par les yeux et qu’elle le rayerait de son vocabulaire.

  10. Dans la communauté Mentirologue où les générations des Dupéry et Movaizfoy s’observaient, se dénigraient dans la plus grande perfidie, tous redoutaient que la prophétie ne s’accomplisse. Tous arboraient un masque de suspicion à l’égard de l’autre. Nul ne savait s’il s’agissait d’une légende ou d’une prédiction. Quoiqu’il en soit, la peur s’était emparée des gens que le doute et la méfiance habitaient. C’est ainsi, que pour se prémunir d’une infiltration de la bonté, pire de la générosité et ô comble de malheur, de la franchise dans leur communauté, chaque livre, chaque film, chaque salon sur la Vérité et le Discernement furent bannis, car considérés comme des influenceurs de bon sens. Qui avait l’audace de dire avec franchise ce qu’il ressentait, ou l’outrecuidance de dénoncer toute malversation, ou révéler de sombres scandales, se retrouvait muselé à jamais par la fée Moipeur. Il n’était pas de bon ton de se voir dire ses quatre vérités, ni de se remettre en question. Le mensonge était roi. Il présidait dans toutes les relations, comme un serpent qui ondule pour mieux se servir de l’autre en vue de réussir. La communauté avait d’ailleurs fait édifier une enceinte végétale, mais de plantes carnivores, afin de dissuader tout audacieux de passer du côté obscur, à savoir dans la communauté Authentica.
    Dans ce contexte, Hortense et Hubert, parents d’une petite futée, Donatienne à la langue bien pendue et dotée d’une vive curiosité, firent le choix de l’isoler pour la préserver de la fée Moipeur. Son précepteur venait lui faire cours à domicile. Or un jour que son professeur était occupé à savourer sa tasse de thé entre deux cours, Donatienne fureta dans le cartable de celui-ci et découvrit une tablette digitale non verrouillée. Habituée à l’interface de Mentirologue, avec des icônes comme : fourberie, manipulation, convoitise, hypocrisie, mesquinerie, trahison ; qu’elle ne fut sa surprise de lire pour la première fois des icônes comme : authenticité, vérité, intégrité, sincérité, confiance. Autant de mots dont elle ignorait le sens. Il n’en fallut pas plus pour piquer sa curiosité. Dès la reprise des cours, elle questionna son mentor sur ces vocables nouveaux. Fort étonné qu’elle puisse avoir prononcé de telles inepties pour les Mentologiens, qu’il éluda les questions, bien trop embarrassé pour y répondre. Donatienne, plus têtue qu’une mule, n’eut plus qu’une obsession, franchir le porche de Mentirologue afin d’explorer Authentica.
    Elle se débrouilla avec l’aide de son fidèle ami, Anatole le bègue, qui était la risée de toutes et tous, pour s’échapper de Mentirologue. Grâce à une glue, faite d’un mélange d’aloe vera et de drupe de gommier, enduit sur le dos de sa combinaison, elle se fixa sous le camion qui expulsait de la communauté chaque semaine ceux qui épuisaient par tant de malversations, d’injustices et de mauvaise foi, avaient osé dire tout haut, les manigances de ceux qui fomentaient de noirs desseins pour arriver à leurs fins, ou assouvir leur besoin de puissance. Arrivée dans la grande rue dAuthentica, elle fut frappée d’être saluée avec bienveillance par chacun, peu importait son rang ou son allure. Les bonjours, les sourires fusaient de toute part. Chacune des personnes croisées étaient lumineuses. Au premier café où elle pénétra, on l’accueillie à bras ouverts, s’intéressant à elle. Venait-elle rendre visite à de la famille ? Etait-ce sa première visite à Authentica ? Très vite, elle fit l’expérience du mot « franchise ». En effet, en cadeau de bienvenue, la gérante, au demeurant malicieuse, lui offrit une entrée gratuite pour un salon de franchise. On se faisait masser, et diagnostiquait toutes les failles de notre posture en société. Donatienne en ressortit enthousiasmée et s’empressa de retourner chez elle, où elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel. Connue pour ses paroles empreintes d’ironie, elle ne pouvait plus mentir, que ce soit par omission, ou volontairement. La rumeur toujours plus rapide à se répandre que le lait à déborder, laissait entendre que le chaos était proche. La prophétie comme quoi « le mensonge des mots serait dénoncé par la vérité des actes » s’accomplissait. Donatienne, au grand dam de ses parents qui craignaient pour la vie de leur fille, durent se rendre à l’évidence, elle fédérait les gens. On appréciait sa façon de ne pas mâcher ses mots, ni de se complaire dans la langue de bois. Tant est si bien, qu’une révolution se fit à Mentirologue, l’enceinte de plantes carnivores fut abattue et Donatienne portée en triomphe par un peuple libérer du mensonge. Aucun acte de barbarie ne fut constaté. Aucune agression verbale ni débordement grossier de mots. Chacun comprenant que trahisons et duperies n’étaient pas des déceptions mais des leçons de vie. La franchise était en mode progress. La vérité réunissant plus les cœurs que le venin du poison mensonger.

    • Merci Mijo pour votre petit conte qui me semble être une allégorie de notre époque, où le mensonge fait loi et où « les influenceurs de la pensée » sont mis au bûcher médiatique. Pour autant, comme vous l’écrivez, tout ceci n’est que de l’expérience et leçon de vie.

  11. iris79 dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée.
    De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel.
    Elle réussit à dire ce qui la pesait tant depuis bien des années. Mais là où elle fit des prouesses c’est dans la manière d’être franche. A aucun moment ces propos ne prirent un tournant agressif ni méprisant. Ce fut là son plus grand tour de force. Tout ce qu’elle parvint à dire enfin fut reçu comme autant d’occasions de faire évoluer ceux qui recevaient ces paroles. Elle, d’habitude si discrète si effacée trouva là le moyen de s’affirmer positivement comme jamais. Les autres furent surpris, parfois interloqués mais savaient en leur for intérieur qu’aucune méchanceté ne motivait ces grandes tirades pleines de justesse qui pouvaient néanmoins parfois secouer.

    Il se produisit alors une chose incroyable. Il y eu comme un phénomène de contagion. D’autres personnes de son entourage se mirent à parler aussi en toute franchise. D’abord timidement puis avec de plus en plus d’assurance. Beaucoup furent déstabilisés les premiers temps par cette nouvelle façon de communiquer. Mais finalement tous y trouvèrent leur compte, obligés d’adopter des comportements plus droits et honnêtes vis à vis des autres. Les effets furent exponentiels puisque ce nouveau mode de communication ne resta pas cantonner à sa famille mais à tous les liens personnels et professionnels des uns et des autres.

    Bien sûr d’autres personnes ayant assisté au salon de la franchise avait tenté d’appliquer ce nouveau mode de communication mais avec de mauvais codes. Bien souvent la franchise s’accompagnait d’agressivité et donnait lieu à des situations tendues et conflictuelles. Aussi quand sa notoriété ne fut pas qu’un vain mot, on fit appel à ses compétences oratoires. Elle peaufina sa méthode et devint vite la référente dans ce domaine. Si bien que l’année suivante, c’est elle qui prit le salon de la franchise en main et sa première action fut de rendre l’accès dudit salon, gratuite pour tous !

  12. Nouchka dit :

    Elle, qui depuis des années, s’employait à garder pour elle ce qui l’agaçait et même parfois la révoltait, trouva le dynamisme nécessaire à cette révolution verbale.
    Elle, si discrète, si effacée chercha à utiliser les outils d’un parler vrai, d’un dialogue authentique comme le conférencier l’avait préconisé.
    De retour dans l’appartement qu’elle partage depuis quelque quinze ans, explique à Isis ses intentions de mise en pratique des « recettes » retenues du Salon de la Franchise.
    Isis écoute Circé et attend de voir comment cette dernière va mettre en pratique cet apport.
    L’heure du dîner approche. Circé annonce qu’elle n’a pas faim et se contentera d’un thé.
    Isis en déduit qu’il lui faut se débrouiller seule pour composer son repas.
    Circé s’installe au salon avec son mug préféré. Elle reste pensive, ruminant ce qu’elle a découvert. À l’autre bout de la pièce, Isis dresse le couvert en sifflotant.
    – Cesse de siffler Isis, tu m’empêches de réfléchir.
    Isis, surprise, prend sa cuillère et goûte le potage fumant qu’elle a fait réchauffer.
    – Isis, je ne supporte plus les bruits de succion que tu fais en aspirant ta soupe. C’est insupportable !
    – Mille excuses ma chère mais c’est la première fois que tu me fais ce genre de remarque désobligeante.
    – C’est tout à fait dommage que je ne te la fasse qu’au bout de quinze ans alors que tu me fais penser à une truie qui plonge de manière immonde dans sa gamelle et ce, depuis toujours.
    Isis n’en revient pas. Quelle goujaterie ! Estomaquée de ce que vient de lui dire Circé, elle en perd l’appétit, dessert la table sans un mot et se retire, froissée, dans la salle de bain.
    Circé revient vers l’évier, vide le reste de thé et prend l’éponge pour essuyer le plateau.
    – Isis, tu laisses toujours l’éponge gorgée d’eau et je n’aime pas devoir l’essorer à chaque fois que je souhaite m’en servir.
    – Et bien, si tu dois être aussi désagréable à chaque fois que tu ouvres la bouche, je te prie de croire que notre cohabitation a fait long feu. Dès demain, je me cherche un nouveau point de chute où je n’aurais plus à subir tes sarcasmes. Sur ce, bonne nuit.

    Circé, toute étonnée de la tournure des événements, ne comprend pas bien pourquoi la vérité, le franc-parler est si difficile à distiller. Le conférencier ne les a pas avertis sur les réactions brutales que générerait un changement radical du mode de communication. Perplexe, Circé se dit que si les remarques mineures qu’elle a faites ce soir ont une telle répercussion, c’est qu’il était grand temps de les faire. Elle a encore tant de chose à aborder, et des thèmes sans doute beaucoup plus déstabilisants qu’il vaut sans doute mieux qu’Isis décampe avant de les entendre…
    En ce qui la concerne, elle éprouve un soulagement tout neuf d’avoir dit ce qu’elle avait gardé si longtemps sur le cœur. Elle ne regrette rien de la franchise de ce soir…pour le moment !

    • Mijo (Marie-Josée) dit :

      Bravo pour le dissection des ressentis d’un franc -parler dans un joli ping-pong de répliques qui invitent à la réflexion le lecteur qui se risque à vous lire. N’est-ce pas là le but de tout écrivain ? S’emparer d’un sujet dont la plupart préfèrent l’enfouir au fond de sa poche de crainte de devoir se voir tel que l’on est, est courageux.

  13. Opaline34 dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise.
    Elle en est ressortie enthousiasmée.
    De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc parler exceptionnel.
    Un vrai courant d’air parcouru la maison, de part en part.
    La voilà prête pour ouvrir sa bouche.
    Tout d’un coup sa bouche devient grande, très grande.
    Sa langue s’étale.
    Ses dents se desserrent
    Un vent de printemps et d’air vivifiant s’engouffre en elle, la rendant tout à coup vivante et totalement libérée..
    Alors la bouche s’autorise à dire ce que jusque là, elle n’avait jamais osé dire.
    Elle en est toute surprise, décontenancée, même.
    Elle se dit « mais jusqu’où vais je aller ? »
    Tant pis.
    Le mouvement est lancé.
    Plus aucune limite ne va entraver sa parole.
    Alors elle chante cette bouche, elle crie, elle respire, elle virevolte.
    Elle a tellement de vigueur qu’elle en finit par être épuisée, à la fin de la journée.
    Mais le lendemain, elle recommence.
    Chemin faisant, elle rencontre d’autres bouches, qui elles aussi, finissent par se délier !
    L’aventure est en route. La grande famille de la franchise est née.

  14. Laurence Noyer dit :

    Le menteur

    Il entorse le vrai
    Et farde le réel
    Paré à décoller
    Le papier bleu du ciel
    Sous ses airs de faussaire
    Il dupe comme on respire
    Sans jamais manquer d’air
    Sans que rien ne transpire
    Il jette précisément
    Sa poudre directement
    Aux yeux clairement
    Il brode en fils blancs
    Son tissu d’imposture
    Et dérobe sous la peinture
    Son masque grimaçant
    Usant de faux-fuyant
    Cet arracheur de dents
    Nous mène en bateau
    Vers le limon placebo
    D’histoires justement
    A dormir véritablement
    Debout certainement

  15. Durand JEAN MARC dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était sortie enthousiasmée. De retour, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel. Pourtant, elle aurait du se méfier, dans ce monde rien n’est gratuit.

    Elle dit ses 7300 vérités, soit 20 ans de mariage, à son mari. Celui ci ne fit pas semblant d’aller acheter des cigarettes. Après le coin de la rue, il disparut à Jamais sous Loutre, un coin tranquille pour Mimile dont il s’était toujours gardé le secret.

    Elle fit ensuite une fiesta espagnole à sa voisine qui lui faisait des passes de picadors obsessionnelles à propos des maris volages.

    Elle acheva sa belle mère, une sourde, de deux phrases à lui clouer le bec. Pourtant, depuis 5 ans qu’on le l’entendait plus, la belle mère. Mais la franchise, c’est comme un lac de barrage, quand, ça pète, ça dévaste tout.

    Bien qu’à la retraite, depuis 5 ans, elle expédia à son ancien patron, en lettre recommandée avec accusé de réception, et sans champagne, toutes les rancoeurs qu’elle avait accumulé. Le patron utilisa cette langue trop bien pendue, pour faire virer deux de ses meilleures amies du boulot.

    Puis sa fille chérie fut renvoyé aux couches de ses 5 braillards. Le président de l’association où elle jouait chaque semaine au scrabble, l’épicier ne lui fournissant que des légumes pourris, le facteur, la coiffeuse, le curé dans sa niche à trous trous, le garagiste véreux, le banquier mafieux, le maire extrémistre de lui même…tous et toutes y eurent droit

    En 6 semaines, Berthe, puisqu’il faut bien la nommer, et tant pis si elle se reconnaît….elle, ses grands pieds et sa grande langue fit le vide autour d’elle. Toutes les vérités étaient peut être bonnes à dire, mais, elle allait le mesurer, pas faciles à digérer.

    Il ne lui restait que son chat, un vieux Chartreux, ayant du moine toute la rondeur et la sagacécité, cette antique sagesse des aveugles. Un jour, elle s’en prit à lui, lui reprochant son indolence et son égoïsme. En plus, le salaud avait bavé sur son châle.

    Gurdjieff, car il faut bien le nommer, lui aussi, le chat, se leva, s’étira et dit: « Sais tu, Berthe que depuis des années, je te supporte à cause de tes canapés , de tes croquettes et de l’affection de ton mari. Depuis 6 semaines, tu n’arrêtes pas d’emmerderr tout le monde avec tes vérités à la noix, comme si toi seule était parfaite. Tu es vieille, moche et chiante et tu me casses le peu de couilles qui me reste. Alors moi aussi, je me tire la lalère et la la! »

    Berthe fit le tour de sa tête. Ca piquait de partout. Il y avait eu erreur sur le programme. L’enthoumiasme du départ lui recrachait une sacrée infection. Elle fit le tour de ses petites économies.

    L’entrée avait été gratuite, la tentative de sortie serait payante.

    Il lui restait de quoi se payer un psychothérapleutre, un qui aide à cacher ses lâchetés.

    Puis peut être, pour ses 70 ans, un gigolo, rien que pour entretenir les gymnastiques, les barres parallèles du sentiment, le cheval d’arc boutant, juste pour soutenir les débris de sa vie.

    • 🐀 Souris verte dit :

      A J.M.D
      Bien vu le coup du gigolo! J’y penserai! 🐀

    • Comme toujours, je me régale à vous lire. Quel humour piquant ! D’instinct, vous avez le sens du conte. J’adore la chute du récit, avec le chat Gurdjieff (le vrai Gurdjieff ne le renierait pas, il en ferait son associé). Je conseillerai à Berthe de vous lire, plutôt que d’aller chez un psychothérapeute. Ce serait moins cher et plus efficace.

      • Durand JEAN MARC dit :

        Merci Mesdames! Oui, mon humour se souhaite piquant. Comme le hérisson, pour se défendre. Car, contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, NON, les hérissons ne s’attaquent pas aux pneus des véhicules automobiles!

  16. Nadine de Bernardy dit :

    Elle avait bénéficié d’une annonce au salon de la Franchise. Elle en était revenue enthousiasmée.De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc parler exceptionnel.
    Forte du contrat signé avec l’entreprise, » Mes quatre vérités « , elle était maintenant franchisée avec tous les avantages qu’apporte un tel engagement.
    Sachant qu’elle allait pouvoir désormais s’affirmer dans sa franchise, elle commença à divulguer ce qu’elle gardait sous le coude depuis toutes ces années.
    La vérité pure sortirait du puits pour le bien de l’humanité et de ses proches, le monde deviendrait transparent. Plus de faux semblant, de langue de bois.
    Commença alors le grand ménage., les magouilles,les infidélités, les délits d’initiés. Tout y passât.
    Elle se fit des ennemis bien sûr, mais aussi des adeptes qui voulaient la soutenir, elle qui disait ce que d’autres « savaient » tout bas. On se fit franc à tous les niveaux.
    L’entreprise  » Mes quatre vérités  » ne pouvait que se féliciter de cette nouvelle recrue si zélée. Jusqu’au jour où elle commençât , par petites touches, à mettre le doigt sur des scandales et malversations en son sein.
    Ce fut quand elle divulgua les fonctionnements occultes de certains services que le DRH se suicida, il y eut des mises à la retraite précoces, des mutations à l’étranger.
    On la supplia de cesser, la menaça de rompre son contrat. Trop tard, elle devenue si puissante que la seule solution fut de la nommer à la tête de  » Mes quatre vérités  »
    Dorénavant, c’est elle qui recrute soigneusement les nouveaux franchisés au salon annuel.

  17. Grumpy dit :

    – Alors, c’était bien ton salon ?

    – Oh, commence pas à me gonfler … j’ai mal à la tête et aux pieds, qu’est-ce qu’on marche dans ces machins !

    – Mon Dieu, comment tu me parles ?

    Sidéré il se rencogne dans son fauteuil. Pour une fois qu’elle sort faire quelque chose par elle-même, ça n’a pas l’air de lui réussir. D’habitude elle a plutôt bon caractère, jamais elle ne m’a parlé comme ça.

    Il insiste :

    – Comment ça s’est passé, ça valait le coup ?

    – Si on te le demande, tu diras que t’en sais rien.

    – Ben dis-donc, c’est la mouche de l’expression libre qui ta piquée ? Il se mord la langue pour ne pas ajouter « franchement ? »

    – Oui, justement, dire ce qu’on pense quand on le pense, ça soulage, et moi j’ai eu cette révélation aujourd’hui.

    – Ah !!! Et par qui ?

    – Eh bien, c’était libre, s’exprimait au micro qui voulait : 15mn chacun.

    – Et c’était intéressant ? T’en a écouté combien ?

    – Cinq. Sûr que c’était intéressant, ça m’a confortée dans plein d’idées que j’avais déjà.

    – Ouh, ça m’étonne de toi, raconte un peu pour voir, des fois que je pense pareil …

    – Le premier, ancien personnage de tout premier plan, a expliqué pourquoi il s’était recyclé dans des conseils d’administration vu qu’on ne l’avait pas écouté quand il préconisait d’utiliser le karcher, qui aurait été pourtant bien utile au pays.

    – Le deuxième, un peu pareil, expliquait comment s’y prendre en sachant bien mentir pour placer de l’argent en Suisse en toute discrétion.

    – Le troisième était un Écolo énervé qui fit un résumé sur la meilleure façon de composter les résidus de sénateurs et députés devenus inutilisables.

    – Le quatrième, un médecin scientifique qui affirmait qu’il ne fallait pas se couper les cheveux plus de 2 fois l’an et surtout ne jamais les laver. Qu’au plus le sébum était gras, au plus on était protégé des microbes car tout se passait non dans la tête, mais sur la tête.

    – Ben dis-donc … heureusement que tu t’es arrêtée là.

    – Ah non, reste la dernière, une féministe remontée comme une pendule, qui a lu une liste de suggestions très pertinentes sur « comment mater son mari »

  18. FANNY DUMOND dit :

    Elle avait bénéficié d’une entrée gratuite au salon de la franchise. Elle en était ressortie enthousiasmée. À son retour, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel.

    Les murs de la Halle aux grains étaient tapissés de citations et bien que « être franc, c’est être l’ennemi de tous », elle en avait cure.

    Elle se rendit chez ses parents pour leur reprocher leur éducation trop stricte qui avait fait d’elle une introvertie sans cesse mal à l’aise en société. Puis, elle se rendit chez son esclavagiste de patron pour lui sortir ses quatre vérités et lui donna sa démission. Une fois rentrée chez elle, elle envoya un mail à sa soi-disant meilleure amie en lui disant qu’elle ne supportait plus ses « moi-je », ses « moi-je-sais-tout » et autres « moi je suis la plus à plaindre ». Elle coupa court au monologue de sa sœur, qui durerait trois heures, en l’envoyant paître vers des pâturages plus verts et la laissa ruminer ses sempiternelles jérémiades, rabâchages et critiques sur Pierre, Paul, Jacques.

    Elle se vêtit de son vieux jogging dans lequel elle était si à l’aise, laissa son téléphone sur la table du salon et se rendit dans la forêt où elle fut accueillie par une multitude de chants d’oiseaux. Elle s’assit sur un tronc d’arbre moussu pour réfléchir à sa si soudaine rébellion. Elle en conclut que, quitte à être davantage asociale, elle ne regretterait jamais de s’être rendue à ce salon où elle avait trouvé sa liberté d’agir, de penser et de dire, loin des convenances.

    À la fin de son introspection, elle apprit qu’elle, qui se croyait sincère, avait toujours été une hypocrite.

  19. 🐻 Luron'ours dit :

    🐻 FRANCHE CONTEUSE NENNI MA FOI !

    Elle était hôtesse d’accueil au salon, elle y avait ses entrées. Quand elle y avait vu ce qu’elle y avait vu , pensez-en ce que vous pensez, elle n’avait plus de porte de sortie. À la maison, elle le dit tout à trac, je suis qui me suit et même je suivrai qui je serai. L’auditoire médusé était partagé. Les uns se mordaient les lèvres, les autres tournaient sept fois la langue dans une bouche qu’ils semblaient découvrir en un language ignoré. Ce qui étonnait, c’était la gratuité.
    Un franc, c’est un franc, encore que…

  20. camomille dit :

    Jeannette rentre donc de ce salon rayonnante comme elle ne l’a jamais été.
    Georges l’attend un bouquet de fleurs à la main :

    – Tiens ma Jeannette, je suis allé au marché ce matin !

    -Merci mon Georges – face de con – J’aime pas les tulipes – j’en peux plus de tes tulipes du dimanche matin !

    – Oh Jeannette ! Tu te sens bien ?

    – Mieux que jamais pauvre mec – Allez fais passer les tulipes qu’on en finisse ! Tu veux manger quoi à midi ?

    – Mais… mais Jeannette !

    – Quoi mon Georges ? Mais quoi ? T’as pas faim ? Et puis je m’en fous que tu ne manges pas… au moins tu vas un peu maigrir – tu t’es vu dans la glace ? – j’en peux plus moi de ton gros bide – et de ta mauvais haleine – et de ton regard vide – et de tout le reste… Oui c’est ça, et de tout le reste !

    – Mais… mais Jeannette !

    – Quoi mon Georges ? Y a un problème ?

    – Ben… Ben…

    – Tiens, un steak frite ça te dit ? Saignant ou à point face de con?

    – Jeannette ?

    – Oui connard?

    – Saignant !

  21. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 LES-ON-DIT-QU-IL-FAUT

    Elle avait été invitée au
    salon de la franchise, en était ressortie enthousiasmée.
    De retour à la maison, elle fit preuve d’un franc-parler exceptionnel dont nous fîmes les frais.
    Rares étaient invités les gens extérieurs à cette sorte de secte des Francs-parleurs.
    Ils se disaient ‘francs’, moi j’aurais plutôt dit qu’ils avaient un avis sur tout, et puis à quoi ça sert d’affirmer haut et fort que le chien de Madame Untel est blanc. Soit on le connait et on le sait, soit ce cabot est inconnu et c’est bien qu’il le reste voilà tout. Elle s’était bien laissée embobliner et fière de ses achats sortit de son cabas un paquet d » Aprioris  » : confiserie douce-amère, des  »Yakapas » tibetains : mi chèvre-mi chou, des  »Pastouch » : petits pains tranchés fins scarifiés sur le dessus et légèrement grillés.
    On va se régaler dit-elle, il y en a pour tous les goûts…
    On aurait pu croire que c’était pour nous faire plaisir… Détrompez -vous ! Les manger – les ingurgiter veuille -je dire- était impératif et elle arrosa le repas de propos acides dont chacun remplit sa musette de : toi-t-es-ci…toi-t-es-là.
    C’était peut-être vrai mais de dire à un nerveux qu’il l’est ne le calmera pas… et il en va de même pour les imbéciles… Alors ? A quoi ça sert?
    Disons-le, elle n’avait jamais eu la tendresse étouffante mais ce salon du franc-parler en avait fait un monstre.

    Méfiez-vous des invitations ! Il y a souvent le retour du bâton.
    🐀 Souris-verte

  22. Alain Granger dit :

    – Mon chéri, nous sommes aujourd’hui au Carrefour de la Franchise, de cet accord commercial qui se répand dans le monde. J’ai décidé d’emprunter ce Carrefour mais pas en zone urbaine, plutôt Auchan, à la recherche du Point S de notre sécurité économique et financière. Je vois La Vie Claire, près d’un Campanile, que nous pourrions mener désormais. Qu’en penses-tu ?
    – Tu as dû fumer mon amour, s’amusa Nicolas en buvant un verre de vin. Tu vois surement des Eléphants Bleus. Nous qui voulions un univers sains et décartonné pour nos Gémo, tu t’éloignes de notre Gamm Vert, de notre chemin de vie en voulant travailler pour ces mangeurs de paysans.
    – Nicolas. Je vais être franche. Moi aussi je rêvais de vivre sur une Atol, lunettes de soleil sur le nez, mais avec tes conceptions écolo-gogo, nous ne parviendrons jamais à en acheter le billet allé. Durant ce salon j’ai eu une révélation. Je suis plus Speedy que toi. J’ai besoin de toucher au But rapidement. Ouvrier agricole dans une ferme bio ne nous permettra jamais d’atteindre cet objectif, d’apporter le confort à nos enfants. Durant cette visite j’ai vu un Ange révélateur, un Roc Eclerc qui m’extrayait de mon cercueil, du carcan que je m’imposais jusqu’alors. Il nous faudra négocier avec nos idéaux afin qu’un compromis se substitue au con promis à l’échec en perdurant dans l’affrontement.
    – Carrol, mon cœur, tu me fais de la peine. Moi je saurais me contenter de revenus Kiabi et qui nourrissent nos enfants mais sans péter dans la soie et manger du caviar à la louche.
    – A la louche peut-être pas mais avec une petite cuillère sur une Brioche Dorée. Désolé, je préfère manger des pommes d’amour que de casser les dents sur des Pommes de Pain. Regarde la vraie vie. Nous ne sommes plus dans la Century 21 mais dans celle de 2022.
    – Tu es vraiment tombé dans le Pano des enseignes marchandes. Tu étais pour moi La Mie Câline, celle qui enveloppait de douceur mon rêve écologique et social mais là c’est le Carré Blanc. Moi vivant, mes Petits-Fils ne mettront jamais les pieds dans un McDonald ou un KFC. Nous allons prendre chacun notre route. Pendant que tu deviendras le Midas capitaliste de tes enfants je serai le Léonidas des miens, leur prodiguant de sages conseils pour en faire les dirigeants de notre futur.
    – Vas-t-en alors ! Même si tu restes bloqué dans tes certitudes moi je passerai au Feu Vert. Du Jardiland de leur enfance je conduirai mes enfants vers leur Villaverde, à la fois écologique mais aussi liée à la recherche du profit. pourquoi serait-ce incompatible ?

  23. Valérie dit :

    Ce qui est très étonnant c’est de voir associer les mots franchise et commerciale. À bon entendeur salut !

  24. Antonio dit :

    — Que les choses soient bien claires, mon chéri ! Dorénavant lorsque tu apporteras au bureau la brioche, façon ma grand-mère, en te vantant devant tes collègues d’un secret de recette que tu ne peux dévoiler, tu devras préciser le nom du franchiseur, c’est-à-dire moi, sa petite-fille, et me verser la part du gâteau de ta prochaine promotion.

    — Hein ? mais…

    — Teuteuteu ! Tu as bénéficié jusque-là gratuitement de mon assistance et de la location du matériel. Sans mon robot, t’étais dans le pétrin ! Oui, je sais, c’est toi qui l’as payé, mais c’était pour la fête des mères. Donc, ce maudit robot qui m’a laissée enfermée dans cette maudite cuisine depuis des années, pour soi-disant le bonheur des enfants, est à moi, comme tout le reste, la batterie qui a bouffé toute mon énergie à vous gâter sans qu’un « merci » ne remonte de vos ventres ingrats !

    — Qu’est-ce qui t’arrive, Chouchou ? « Chez Tatiline » n’a pas voulu signer avec toi le contrat de sa boutique rue Daguerre ?

    — Il m’arrive que l’on m’a ouvert les yeux et que j’en peux plus de cette vie de ménagère où ce que je crée n’existe aux yeux de personne, pas même toi qui n’as pas vu que la pâte au bout du rouleau que tu modelais à ta guise, c’était la mienne, ce savoir-faire de ma grand-mère qu’elle m’a transmis, à moi, avec amour… c’était un bout de moi que tu allais faire disparaître dans la chaleur d’un four. J’en peux plus… J’en peux plus… Bouh !

    — Oh ! Chouchou, tu as un gros chagrin, on dirait… Ces salons, franchement, je t’avais dit, ils sont déprimants. Dis-moi, où est-ce que t’as mis la couscoussière de ta grand-mère, justement, parce que…
    BANG !

    (Là, comme ça craignait grave, j’ai préféré m’éloigner de la porte et filer dans la cage d’escalier.)

  25. Laurence Noyer dit :

    ELISEZ!

    L’ami Boni est un menteur
    Boni ment
    Ici ou là, pour les crédules
    Dissimule

    Madame la Muse nous abuse
    La Muse ment
    Où est le vrai chez cette femme
    Qui diffame ?

    Le petit Roule nous ampoule
    Roule ment
    Calom aurait-il donc menti ?
    Calom nie

    Quand Miss Andorre fait son rapport
    Andorre ment
    Te certifie, te justifie
    Miss t’y fie ?

    L’ami Divray n’est pas menteur
    Dis, vraiment !
    Mais son slogan dit : « Je suis vrai ! »
    Je suivrai ?

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