383e proposition d’écriture créative imaginée par pascal Perrat

ALERTE VERTE !  Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore… 

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20 réponses

  1. Fleuriet Mireille dit :

    ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore…

    Un chêne étirait ses branches vers l(a) chêne sa dulcinée, qui se trouvait de l’autre côté du chemin.
    Tout l’hiver, dépouillés de leurs feuilles, ils ont grelotté de froid, même pas quelques feuilles pour se réchauffer, impossible même de se toucher, les feuilles parties, ils ressemblaient à des squelettes. Le printemps venu, la sève montait, il était temps qu’elle se réveille celle là, enivrant tous les végétaux, les bourgeons se sont transformés en feuilles d’un vert tendre, toute la forêt s’éveillait, heureuse, toute en ébullition, les arbres revivaient.Il y avait même des frêles qui flirtaient avec des chênes, tout ce beau monde emmêlait leurs branches, folâtrant à qui mieux mieux, la nature reprenait ses droits.
    Mais,revenons à nos chênes (Madame et Monsieur Chêne.
    Le chêne s’adressant à sa mie, tout guilleret, lui chantant sur un air de Monsieur Trenet (que j’ai un peu transformé, qu’il me pardonne). J’ai tes branches dans mes branches qui jouent mes feuilles et tes feuilles qui me frôlent et me mettent en émoi…
    Ce petit vent frôlant nos feuilles, nous fait frissonner de plaisir et nous voilà enfin réunis jusqu’à l’automne ou les feuilles mortes s’envoleront, tient cela me rappelle une chanson, mais, ne pensons pas aux tristes choses, vivons le moment présent ma mie…nos feuilles n’ont pas encore atteints leur maturité et nous serons encore plus proches d’ici quelque temps. Voilà le mois de Mai, le muguet sort ses petites clochettes et les amoureux viendront dans les sous bois, tout ça parce qu’au bois de Chaville il y avait du muguet (sic).

  2. Fred dit :

    ALERTE VERTE !  Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons.

    Hier, encore, comme tous les soirs,
    Hier encore, comme tous les matins,
    Cette phrase vrombissait dans sa tête.
    Pareille au bourdon tapant contre la vitre.

    Vigilance,
    Vigilance extrême.
    Il tendit la main et s’empara d’un couteau.

    Des arbres tourmentés,
    Des arbres tordus,
    Des arbres crochus
    Des arbres pointus.
    Lacérant le ciel.

    Vigilance.
    Vigilance extrême.
    Il jeta un coup d’œil dans le miroir.
    Le reflet était noir.

    Il s’écroula sur la chaise de paille,
    Le regard vide.
    Il regarda par la fenêtre.
    Le silence lui répondit.

    Il était seul.
    D’une main tremblante
    Il saisit le verre et la bouteille.
    Il regarda autour de lui,
    Ce monde étriqué,
    Etrange et mystérieux.

    Il avala une gorgée
    Puis une autre.
    Il sentit la sève amère descendre en lui.
    S’étendre, s’installer.
    S’emparer de lui.
    Il avait tant attendu ce moment là.
    Deux toiles côte à côte,
    Palette au creux du bras.

    Par une porte invisible,
    Il entrait dans son monde.

    Terre d’ocres rouges
    Oliviers brisés
    Ciel doré

    Terre vert amande
    Oliviers poudrés,
    Ciel bleu haché.

    Les bruits de la rue montent
    La terrasse s’anime
    Le café, la nuit.

    Cuiller sur le verre
    Sucre dans la cuiller
    L’absinthe coule.

    Le pinceau hésite
    7 lettres, en noir ou en rouge ?

    Vincent s’arrête.
    Les arbres aussi.

  3. MALLERET dit :

    383 ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore…

    C’était une fête pétillante avec des gouttes de pluie accrochées aux feuilles qui s’illuminaient au soleil. L’humidité exhalait un mélange de fragrances accentuant l’état d’ébriété des arbres.

    Les racines n’arrivaient plus à les amarrer ils partaient à la dérive et menaçaient de se heurter violemment les uns contre les autres, risquant de créer un amas de feuillus qui dévasterait des forêts centenaires.

    L’extrême vigilance préconisée par le Ministère de la Sécurité Forestière ne suffisait plus, on était au plan urgence Vigivert.

    Partout des barrières de sécurité se mettaient en place et des appels aux bénévoles étaient sur toutes les ondes pour essayer de protéger les jeunes arbres de la folie des anciens.

    Ce phénomène était connu, mais cette année il fallait remonter à deux siècles pour trouver une telle intensité. Les scientifiques les plus éminents avaient planché sur le problème sans trouver une raison qui puisse se référer au changement climatique. La question restait entière et il fallait parer à l’urgence : sauver les petits.

    Après des jours et des nuits de remue-méninge, dans le cercle très fermé des plus Hautes Autorités, il en résultât que l’on devait construire une usine de sorte que l’air au printemps soit pollué.

  4. Baudinot Laurent dit :

    Des arbres en état d’ébriété bucolique …

    ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore…
    sur la route sinueuse des prairies un orne a traversé au mépris de toute règle de sécurité.
    Épris d’un érable au feuillage si chatoyant à l’automne et tendrement vert au printemps, qui se trouvait dans le terrain d’en face, l’orne a traversé en suivant son seul instinct bucolique.
    Ce faisant il n’a prêté aucune attention aux primevères qui revenaient du marché au mille couleurs, bousculant violemment l’une d’entre elles et en froissant les autres.
    Voyant cela le saule quitta précipitamment le bord calme de son cours d’eau heurtant sans y prêter vraiment attention quelques trèfles qui se reposaient paisiblement dans la prairie. Arrivé sur place il n’u pas même le temps de prononcer le moindre mot qu’il s’effondra dans un torrent de pleurs et de lamentations. Ses branches tombaient si bas que le sol semblait trop près de son pied et formaient un entremimelo inextricable avec ses racines.
    Là n’était pas la question du moment, il fallait porter assistance aux primevères.
    Arrivé, lui aussi à la hâte, le bouleau se demandait quel travail il pouvait faire pour sécuriser la scène de l’accident
    Le hêtre, affecté par la circonstance, continuait ses élucubrations habituelles. Blessé ou pas blessé ? Expression corporelle douloureuse ou divagation incontrôlée de l’esprit ? La question était bien là pour pouvoir appliquer le bon remède.
    La consoude, interpellée par tout ce tintamarre, intervint alors avec aplomb. Enduisant de son onguent telle épaule froissée ou tel membre endolori elle rassurait et préparait la guérison.
    Le peuplier, de son côté, frétillait de toutes ses feuilles et se prenant pour un grand reporter il transmettait la nouvelle à tout le territoire environnant. Rapidement tout le territoire de bois joli fut en émoi
    Il fallut l’intervention du vénérable chêne pour remettre de l’ordre dans tout cela. Du haut de sa sagesse il calma les esprits et fit un rappel des avertissements du Ministère de La Sécurité Forestière.
    Finalement plus de peur que de mal. Le territoire de bois joli retrouva son calme habituel émaillé de quelques bruissements de feuilles, du gazouillis des moineaux et des passereaux.

     

  5. Maryse Durand dit :

    Hier encore, j’avais 20 ans. Bel arbre à port majestueux, j’aimais lorsque la brise jouait dans ma ramure ; un jour, sans nul doute, j’atteindrais le ciel. Mais le printemps rôdait par là. Un beaumatin d’avril, la brise se fit plus insidieuse, portant avec elle une douce fragrance de violette et je me suis senti pousser des ailes. Saule pleureur, moi ? Allons donc, on allait voir de quel bois je me chauffe !
    C’était surtout cette petite voix qui m’éveilla dès l’aube, pour me mettre au défi : « Pauvre chose enracinée, tu n’es pas capable de sortir de ton trou pour partir à l’aventure. Parié, tu ne pourras jamais traverser la rivière et t’installer sur l’autre rive, là où la terre est si riche qu’en quelques jours, c’est sûr, tu l’atteindras, le ciel ! » C’est ainsi que j’employai tout le jour à me tordre en tous sens pour tenter de m’extraire de ma terre nourricière, appâté par ce doux parfum de violette et taraudé par cette voix lancinante. Mes compagnons arbres qui me connaissaient depuis l’enfance m’adjuraient de rester là, mais, face à mon acharnement, préfèraient éviter de me regarder. Je redoublais d’efforts, surtout après avoir vu un de mes congénères accoster à la berge de la rivière. Aveuglé de jalousie, dans un dernier effort, j’arrivai à m’extirper de mon trou natal et m’élançai, roulant droit devant. Hélas ! A peine mis à l’eau je ne fus plus maître de mon destin, emporté par le courant, en compagnie d’autres créatures crédules, grisées par la douceur d’avril. J’ignore où je vais échouer, ce qu’il adviendra de moi…
    Pleure, ô beau saule, c’est encore ce que tu sais faire de mieux !

  6. Souris verte dit :

    Pour fêter le printemps tous les fruitiers bourgeonaient de bonheur. Libation, boisson, Ils n’avaient pas mégoté et les petits avaient suivi. Un ‘ hêtre ‘ malfaisant avait scié la branche où les bourgeons étaient assis et une vieille branche pourrie avaient dénoncé les petits, les avaient puni, mis au piquet…
    ‘ Saoul ‘ la baguette du chef d’orchestre, celles du sourcier s’agitaient cherchant de l’eau pour se désaltérer !! Bien oui, c’est connu ! L’excès de chlorophylle donne soif et monte à la cime.
    Les poiriers faisaient les pieds en l’air et les cerisiers fleurissant rose ont fait un deal avec les pommiers qui eux bourgeonaient blanc… Le monde à l’envers ! Pour ne pas tomber, les chênes s’étaient enchaînés aux marronniers qui marronaient dans leurs bogues encore vertes d’être ainsi ‘ frênés ‘ dans leur liesse . Quelle débandade…
    Le ministère, comme d’habitude, a légiféré, la contravention sera sévère : la prochaine fois qu’ils se crêperont le chignon en enmêlant leurs feuilles Ils auront interdiction de faire leurs racines .
    Et toc !!

  7. Clémence dit :

    ALERTE VERTE !  Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore… 

    …..Hier encore, un cyprès, saoulé par les rafales de Mistral, avait traversé la route et s’était taillé en direction de la Toscane ! Aux dernières nouvelles, il avait rejoint ses conifrères sur la route de San Quirico d’Orcia. Il se racontait que le soir-même, ils avaient fêté leurs retrouvailles dans les Jardins Leonini, en sifflant une bouteille d’Amaretto.

    Ayant eu vent de cette dolce vita, les platanes quittèrent le Cours et traversèrent la route
    après avoir profité de quelques fonds de verres de pastis et de rosé versés à leurs pieds. Épris de liberté et d’ébriété, ils se sentirent pousser des ailes et filèrent à l’anglaise !
    Un fax en provenance d’Edimbourg arriva à la gendarmerie nationale, intimant de venir récupérer les platanes scotchés. En ces temps incertains de Brexit, l’incident diplomatique a été évité de justesse !

    Information qui ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, car à la suite des cyprès et des platanes, les acacias eurent des envies de rumba. Enivrés par les saveurs suaves de leurs grappes fleuries, ils traversèrent la route et s’envolèrent pour Cuba.
    Derrière un nuage de fumée d’habanos, les branches mêlées dansaient collés-serrés et le cuba-libre avait un goût de liberté….

    Au même moment, El Nino qui s’était quelque peu égaré, s’empara de la nouvelle et la propagea à la vitesse du vent.
    Sur les cinq continents, les arbres sortirent de leur léthargie.
    Ils s’ébrouèrent, respirèrent à fond, s’enivrèrent de couleurs et de senteurs.
    Ils étendirent leurs branches vers les cieux et atteignirent le nirvana extatique.
    Les bouleaux de Sibérie s’invitèrent avec quelques bouteilles de vodka, les Ginkgo Biloba suivirent avec le saké, les fromagers avec la cachaça..
    Tous les arbres, en état d’ébriété bucolique, traversaient imprudemment les routes hors des passages bourgeons…

    Hélas, les bacchanales furent de courte durée. Un inconnu lança une alerte verte….
    La sirène hurla, vrillant les tympans de Vincent.
    Il ouvrit un oeil, puis l’autre.
    Près de sa main, un verre et une bouteille presque vide.
    Soudain, les paroles de son boss le rattrapèrent :
    «  C’est à ton tour de faire la Une ! »

    Vincent retroussa ses manches, fit craquer ses longs doigts.
    Il le tenait, son poisson d’avril !

    © Clémence.

    L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, mais l’ivresse de la lecture peut être goûtée sans modération.

  8. Nadine de Bernardy dit :

    Attention flash spécial,ceci n’est pas un poisson d’avril!
    Ici Sylvain Duchène,envoyé spécial à TV NATURE.
    ALERTE VERTE:
    Le ministère de la Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance.
    Avec l’arrivée du printemps les arbres,en état d’ébriété bucolique,traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons.
    Hier encore, en Amazonie, c’était un hévéa en état d’ébriété,un banian ivre de jeune sève: trois branches cassées,un tronc embouti de façon irrémédiable.Les victimes ont été conduites dans une scierie hospitalière toute proche pour y recevoir les premiers soins.
    Au Canada de respectables conifères,retrouvant leur jeunesse, erraient en zigzagant sur une départementale non loin de Toronto, ils percutèrent malencontreusement un troupeau de caribous puis prirent la fuite.
    Plus près de nous on ne compte plus les non respect des bandes réservées au franchissement des routes.Dans les Vosges,les Landes, la Sologne,particulièrement touchées par le phénomène.
    A Fontainebleau la forêt quasiment désertée par ses arbres,est sillonnée de piétons et automobilistes inquiets et prudents qui scrutent soigneusement les lieux de circulation de la région afin de surveiller les contrevenants.
    Sous la houlette de ministère concerné,les bureaux des préfets sont en vigilance orange 24 heures sur 24.Un PC de crise a été mis en place pour faciliter le trafic et détecter les facétieuses essences en goguette.
    Il est seize heurs quinze,c’était Sylvain Duchène,envoyé spécial à TV Nature.
    A vous les studios. Je vous retrouve pour le prochain flash de 17 heures.

  9. Christine Macé dit :

    ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore…

    Trois d’entre eux ont bien failli se faire renverser.
    Les gendarmes alertés par le conducteur du camion ont d’abord cru à un canular. L’homme était confus. Mais l’alcootest s’est révélé négatif et il a été conduit à l’hôpital pour des examens complémentaires. Un gardien et son supérieur se sont aussitôt rendus sur place pour constater les dégâts. Outre les marques de pneu imprimées sur le macadam, la route était jonchée de détritus : champignons hallucinogènes, jus de bouleau et même quelques grammes d’herbe. On a d’abord pensé que le mastard du volant s’était offert une pause-détente, mais au vu de ses analyses, il fallait chercher ailleurs.
    – C’est pas de bol, on avait prévu une chasse aux œufs avec les gosses ! Encore un week-end foutu, chef !
    – Affirmatif lieutenant ! Mais le préfet n’est pas d’humeur bucolique, je vous le garantis, il attend nos conclusions.
    Les gendarmes décidèrent de planquer dans l’espoir d’en savoir davantage.
    Une heure plus tard, l’improbable se produisit. Le lieutenant, qui s’était assoupi, sursauta :
    – Chef, chef ! Vous voyez ce que je vois ?!
    – Photo, lieutenant, photo !
    En tremblant, le subordonné s’exécuta. C’est sa Germaine qui n’allait pas en revenir. Elle qui clamait à tout bout de champ que la Gendarmerie n’était plus ce qu’elle avait été, dans ce coin paumé où il n’arrivait jamais rien. Ah, s’il avait demandé sa mutation pour la banlieue parisienne, là il aurait pu monter en grade. Mais ici, on faisait plus que compter les années jusqu’à la retraite. Il continua de mitrailler la scène pendant que le chef réclamait du renfort.
    – Et pas un mot à la presse, c’est un ordre ! hurla le gradé dans la radio.
    – Qu’est-ce qu’on fait, chef ? quémanda le lieutenant incrédule.
    – On attend ! Il faut les laisser venir, ces lascars. Et quand ils seront suffisamment nombreux, on les choppe !
    En d’autres temps, le sous-fifre – qui aimait manier l’humour – aurait ajouté que leur panier à salade serait vite rempli par cette engeance ! Mais devant la gravité de la situation, il préféra garder le silence.
    – Bouclez le périmètre, lieutenant, et sortez votre carnet : il faut verbaliser !
    Les ordres sont les ordres. Dans la gendarmerie, on ne discute pas, on obtempère. Le lieutenant sortit du véhicule et entreprit d’interpeller le premier contrevenant, un chêne balèze qui zigzaguait en chantant l’Internationale et l’envoya, d’un méchant coup de branche, valdinguer dans le fossé avant de poursuivre sa route, en incitant ses congénères à le suivre.
    Resté seul dans l’estafette, le commandant ne put qu’assister impuissant à la scène. Rapidement toute la forêt fut en ébullition. Au pas de charge, des grands arbres au plus petit buisson, tous se ruèrent vers la ville où ils ont installé leur camp retranché devant les barres d’HLM, sous prétexte que dans ces quartiers-là, on manque cruellement d’oxygène.
    Le préfet s’est rendu sur place mais les négociations s’annoncent difficiles, les habitants ayant pris fait et cause pour les végétaux récalcitrants.
    Le gendarme blessé et choqué a été mis en disponibilité et son chef muté pour incompétence. On a bien pensé sonner le tocsin mais en ce jour de Pâques, le curé avait prévu d’autres sons de cloches et il a tenu bon.
    Nos meilleurs reporters sont sur place… À vous les studios !…

    Joyeuses Pâques, Christine

  10. Blackrain dit :

    Les arbres rêvent du Pêcher sous des Abris côtiers. Ils veulent qu’on lâche l’hybride au fruit de leur union printanière. La Prune désire aller Pluot avec son Abricot. Le Citron caviar devient sanguin. Il prend feu pour passer à l’Orange. Le Pamplemousse partage la Pomme et l’eau avec la Mandarine.
    C’est à nouveau la liberté. C’est la renaissance à tout prix. Les arbres brisent leurs Chênes pour que rien ne les Frêne, pour ne plus Hêtre entravé par des Racines ou d’autres mots lierres. Ils étirent leurs Rameau en sève poétique pour mieux se frôler, se toucher, se mélanger. Chacun se veux Cyprès de l’autre qu’il ne Peuplier plus avant. C’est tout un Boulot, une souffrance presque, mais la survie de l’espèce en dépend.
    Certains n’ont plus la force de bouger. Ils restent Saules, pleureurs au dessus des étangs jusqu’à parfois se Noyer. Mais d’autres espèrent encore. Ils enchantent l’Aube épine du parfum de leur Charme, livrant au vent la douceur de leur pollen. Ils enlèvent leur petite laine pour dénuder leur tige.
    Les plus auto mobiles se rangent par essences. Ils se mettent à plusieurs pour prendre la route. J’ai vu un jour sur la nationale 7, six Troènes titubant à l’ombre de deux chevaux. Le printemps les enivre.
    C’est en alambique que le Chèvrefeuille se fait arrêter par la police forestière, complètement défoncé. Malgré sa tête de papier mâché, l’arbre, depuis sa cellule ose encore rêver finir dans un pays lointain…n’importe où mais pas en Syrie.

  11. patrick labrosse dit :

    ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons.
    Hier, encore un jeune frêne s’est échappé de son biotope d’origine ! La police de l’environnement et le GIGA (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Arboriphobe) sont à sa recherche. Si vous repérez dans le voisinage des traces de mycélium, éventuellement des impacts de morilles lâchement assassinées : surtout ne touchez à rien ! Composez le numéro spécial de la brigade local ! Rentrez chez vous, fermez les robinets, éloignez-vous des sources d’eau ou de tout élixir sucré, enfermez-vous dans une barrique étanche pour éviter toute propagation d’hormone de stress qui pourraient trahir votre présence et priez … priez sans relâche …
    Souvenez-vous de ce terrible printemps 2018 « le mai 1968 arborescent », moult arbres, de toute nature, du plus petit saule réticulé de nos montagnes aux vaillants chênes multi centenaires, tous sans exception venaient de découvrir le principe du déplacement. D’éminents scientifiques supposent que les changements climatiques et le stress péri urbain furent à l’origine de ce nouvel état. Certes ils épargnèrent les milieux bétonnés et grandes métropoles urbaines mais ils envahirent les terroirs à fort potentiel hydrique. Un séisme sans pareil ! Un Hiroshima végétal !
    Le siège du fléau pris naissance au cœur du continent africain : les premiers cas de contagion furent découvert en Namibie. Quelques acacias fatigués d’être abroutis par les girafes innovèrent dans cette nouvelle stratégie : Se déplacer pour survivre ! Tant que la perturbation fut cantonnée au terroir africain, personne n’y trouva objection ! Entre migrant humain et migrant ligneux : les pertes devaient s’auto réguler ! Aux dires de nos gouvernements, voilà qui devait arranger nos affaires économiques et peut être même endiguer la mouvance salafiste ! Car comment s’en remettre à dieu lorsque vous êtes écrasez par un gigantesque baobab ? Il est préférable de se convertir sans délai à l’animisme…
    De fait, la pandémie arboricole se calqua naturellement sur le fléau de la mondialisation. Ainsi, ce virulent virus baptisé « Arbopédus « se propagea à toute la planète. Fort heureusement pour l’espèce bipède, les arbres ne furent point belliqueux, ils cherchaient uniquement un petit coin peinard favorable à leur développement et se tenaient immobiles plusieurs années voir plusieurs décennies si le milieu leur convenait !
    C’est au sortir de cette révolution arborescente que fut adoptée la loi Hulot ! Cette nouvelle vision du milieu arborescent nous incita à reconsidérer notre rapport au végétal ! Nous fumes en devoir de respecter et d’entretenir les milieux forestiers. Tous les spécialistes convinrent que tant que le milieu leur était favorable les arbres ne bougeaient pas ! Aussi, il fut impératif de veiller au bien-être et à la santé de nos arbres. Ce fut à ce seul prix que le virus put être éradiqué !
    Toutefois à chaque renaissance printanière, quelques jeunes arbustes instables nous rappellent à leur bon souvenir et réveillent nos vielles peurs de voir ressurgir cette révolution verte !
    Force est de constater chaque année à la même date, de jeunes adolescents, tout juste âgés de soixante-dix ans, qui après un jeûne hivernal trop important, grisés par les vapeurs éthyliques de leurs propres macérât glycérinés (L’utilisation du concept de fermentation auparavant limité à notre caste fut certainement inoculée par inadvertance à certains arbres génétiquement modifiés) se mettent à déambuler dans nos rues à la recherche de nos robinets ou tout autre breuvage propre à étancher leur soif !
    Ainsi malgré la création des passages bourgeons, propre à satisfaire leur besoin hydrique, quelques fanfarons n’hésitent à s’inviter dans nos jolies demeures. Tout récemment, ma charmante voisine, une femme résolument moderne à la ligne épurée, fut forcée d’inaugurer en lieu et place de sa nouvelle piscine d’intérieure, un arborétum des plus contemporains !

  12. Catherine M.S dit :

    Alerte verte

    Le ministère de la Sécurité Forestière
    A recommandé, dès avant-hier,
    De faire preuve d’extrême vigilance
    Et de la plus grande prudence.
    En effet :
    Avec l’arrivée, certes tardive, du printemps
    Des arbres, en état d’ébriété bucolique,
    Pathétique !
    Traversent les routes bien imprudemment
    Hors des passages bourgeons
    Pourtant prévus à leur intention.
    C’est ainsi qu’hier encore dans la même journée
    Et sur tout le territoire
    Vous n’allez pas me croire …
    Des bouleaux harassés
    Ont failli se faire renverser,
    Des épicéas trop pimentés
    Ont raté le trottoir,
    D’arrogants mélèzes
    N’en faisaient qu’à leur aise,
    Des peupliers noirs
    Étaient carrément trop soûls
    Pour quitter la chaussée,
    Des chênes chevelus
    N’avaient aucune visibilité,
    Des trembles alcoolisés
    Avaient très peur de se lancer,
    Des cerisiers japonais, quelque peu dépaysés,
    Hésitaient à traverser
    Faisant des signes désespérés
    Aux automobilistes exaspérés …

    La situation ne pouvait plus durer
    Les préfets ont dû, vite fait, bien fait,
    Prendre un nouvel arrêté :
    « A compter de ce jour
    Le printemps, qui n’en fait qu’à sa tête,
    Et peine à montrer le bout de son nez,
    Est prié de débarrasser le plancher
    Sans tambour ni trompette
    Pour faire place nette à l’été ! »

  13. Cetonie dit :

    ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore, un accident a été évité de justesse, comme nous le raconte Zélie, charmante jeune femme de bientôt 19 ans, qui nous conte sa mésaventure :
    – Je roulais tranquillement, assez attentive, je me méfiais surtout des chevreuils qui aiment bien sauter sur la route, mais soudain, ce n’est pas un animal, mais bien un arbre qui, chancelant, s’apprêtait à traverser. J’ai réussi à l’éviter avec un bon coup de frein et une embardée, et, le cœur battant la chamade, j’ai stoppé aussitôt pour retrouver mes esprits. Je n’avais pas rêvé, c’était bien un arbre, quelque chose comme un hêtre, qui zigzaguait au travers de la route, l’air complètement saoul, en faisant de grands signes. Je n’avais rien bu de la soirée –je ne bois jamais avant de prendre le volant -, mais je pensais aussitôt à certains de mes amis sortant de soirées bien arrosées.
    A qui donc faisait-il signe? Sans doute, à ce bosquet de jeunes arbres que je voyais faire de grands efforts pour se décoller de terre et entreprendre de le suivre.
    J’ai dû attendre qu’ils aient tous traversé pour reprendre ma route, les yeux écarquillés de peur, un peu rassurée lorsque je me trouvais dans une plaine entre des champs proprement labourés, sans aucun arbre en vue.
    Aussitôt rentrée chez moi, j’ai cherché sur Internet si quelqu’un d’autre avait vu la même chose, absolument rien. Alors, bien qu’appréhendant d’être prise pour une folle, j’ai contacté votre journal …
    – Au contraire, Mademoiselle, votre témoignage est précieux, c’est le premier rapporté, mais depuis hier, ils se sont multipliés.

    Nous avons donc contacté le Ministère, qui avait déjà réuni les chercheurs les plus éminents. Ceux-ci se sont déplacés sur place pour observer le phénomène, essayer de le comprendre et, si possible, mettre un terme à ce grand désordre
    Tous restaient perplexes, notamment sur la cause de cette ébriété contagieuse.
    C’est en observant attentivement le sous-sol, qu’ils découvrirent la présence d’un champignon hallucinogène, sans doute abandonné là par des drogués irresponsables. Cet intrus avait réussi à prospérer dans nos forêts, installant ses ramifications au milieu de l’immense réseau souterrain qui unit les racines des arbres et leur mycélium ami.
    Fallait-il accuser, encore, le changement climatique ? Une Commission Nationale décida que la priorité était de se débarrasser de ce parasite, mais, pour le moment, aucune solution n’a été trouvée : on ne connait pas d’ennemi spécifique pour ce champignon, et on ne peut courir le risque d’éradiquer une famille aussi nombreuse que mal connue.
    Nous incitons donc nos fidèles lecteurs à observer la plus grand prudence et, face à une déambulation d’arbres, faire preuve de patience.

    D’après le Quotidien de Trifouillis-les-Arbres du 1er avril 2018,

  14. iris79 dit :

    Tout d’abord, bravo à tous les participants précédents pour leur fructueuse production et imagination!

    ALERTE VERTE ! Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore…

    plusieurs automobilistes ont frôlé la catastrophe en traversant la forêt et en étant contraint de piler face à des arbres qui déboulaient et traversaient sans regarder pour aller rejoindre leurs acolytes d’en face qui leur tendaient les branches en agitant leurs jeunes pousses verdoyantes. Les volatiles affolés ne retrouvant plus leur gîte ou les confondant s’écharpaient en s’envoyant des mots d’oiseaux dans les plumes.

    Les habitués de la balade du dimanche n’en revenaient pas et fuyaient de peur d’être dévorés et avalés par cette grande bouche verte animée et bruyante. Les branches ragaillardies par cette montée de sève faisaient craquer leurs nœuds à qui mieux mieux. Il régnait une atmosphère de joyeux chaos qui ne ravissaient que les arbres eux-mêmes.

    Les sangliers les regardaient d’un air circonspect en se demandant si fourrés et autres buissons allaient eux aussi fomenté une révolution et les regardaient du coin de l’œil pas plus rassurés que ça.

    Il faut dire que ce grand rame dame était tout à fait inhabituel. Il courrait bien des bruits, de vieilles légendes sur les conséquences de ce moment d’ébriété annuel qui ne touchait que les jeunes arbres adolescents mais jamais on aurait cru à de telles manifestations.

    Cet état d’ébriété était perçu dans l’imaginaire sylviculteur et vécu par les plus jeunes comme un rite de passage à l’âge adulte. Et il faut dire que cette forêt autrefois frappée et dévastée par une violente tempête avait vu de très très nombreuses pousses replantées la même année d’où peut-être cette affluence inhabituelle d’arbres complètement hors de contrôle.

    La seule certitude aux dires des légendes ; ce n’était qu’un état très passager. La prochaine lune qui arrivait allait les baigner de sa douce lumière pleine et de son influence mythique. De même qu’elle agissait sur les marées, elle allait par de phénomènes mystérieux, les enraciner au cours d’une même nuit à leur place à tout jamais.

  15. laurence noyer dit :

    Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore…

    Le platanis, qui, pourtant en a vu d’autres, a refusé la priorité à un vent de traverse, condamné à faire la manche à air

    Le mojitonier a froissé toutes ses feuilles de menthe en refusant de s’arrêter au croassement

    Le grenadier n’a pas tiqué quand on lui a demandé : t’es qui là ?

    Le Kirkiwi en hyperchlorophyllie, a fait un comas idyllique.

    L’Alibiza est passé en force centrifuge après absorption de lait corse

    Le Liquidambar est tombé en panne d’arborescence

    Le Frêne a écrasé le champignon

    Le Gépéhès s’est battu avec l’Abéhès après un dépistage de Téhachcé

    L’Avocatier a poursuivi Pervenche et Aubergine pour avoir pris une Prune et une Amande

    Le Soule-pleureur a pris des lits de fuite pour excès d’ivritesse.

  16. Antonio dit :

    Hier, encore, un platane est entré de plein tronc dans une voiture qui, elle, filait droit sur une route nationale. Fort heureusement, plus de fleurs que du mal, peut-on lire sur le recueil de la patrouille de gendarmes qui a effectué les premiers prélèvements sous l’écorce. Par contre, il ne reste rien de la pauvre voiture complètement écrasée.

    « Tu parles, Charles, aurait dit un gendarme à son collègue, humaniste jusqu’au bout des ongles, trois pauvres espèces innocentes d’à peine vingt ans.
    — Arrête de chercher midi à quatorze heures, Paulo, ce ne sont que des bestioles à deux pattes ! Si elles ne s’étaient pas plantées là entre les allées aussi… L’essentiel est que l’arbre, lui, tienne encore debout.
    — Punaise, ça m’débecte ! »

    Le rapport précise que les agents aux gilets oranges ont fait souffler le platane dans le vent, ou plutôt l’inverse, ce qui a permis de constater qu’il refoulait du bouleau avec un pollen de frêne. Le platane a alors reconnu avoir consommé du rhum des foins, au delà du taux autorisé. Une plaie chez les jeunes arbres qui tend à se généraliser et à rendre l’environnement allergique à ces comportements récurrents. Ce qui a poussé le Ministère de la Sécurité Routière à réagir face à ce débordement de sève, en tapant là où ça fait mal, au portefeuilles, n’hésitant pas à leur souffler dans les branches pour que ça bourgeonne un peu plus dans leurs têtes et que sa campagne de prévention porte enfin ses fruits.

    « Tu parles, Charles, tous des éssèvelés ces arbrisseaux !
    — Il faut bien que printemps se passe, Paulo. »

  17. durand dit :

    ALERTE VERTE! Le ministre de la Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons.

    Hier, encore, une horde de jeunes bouleaux a bloqué l’accès de l’ A4, entre Glatigny et Narbéfontaine. Dans tout le pays, on signale des situations délicates empêchant la libre circulation des usagers de la ville et des campagnes.

    Une cellule de crise majeure, du nom du plus grand des doigts de l’état a été rapidement mise en place par un président vert de gris. Celui ci a interprété un discours élaboré par les boys scouts du 13ème arrondissement et mis en scène par sa femme plus proche des tâches de l’état que de ses tâches ménagères.

    Le ministre concerné, Arnolphe du Gland de la Verge a été bloqué dans un sous-bois du Morvan particulièrement virulent. On est sans nouvelles de lui, bonnes nouvelles. Madame la ministre des armées a vivement critiqué les non tailleurs de haies, ces irresponsables laissant la chienlit soixanhuitmoutarde (oui, depuis le temps, elle a monté!) envahir nos boulevards de la Liberté chairement acquise. « Nous allons voir de quel bois je me chauffe » a t’elle déclaré 20 fois sur la chaîne BVMTBT, en brandissant l’autre chaîne de sa tronçonneuse de marque allemande.

    Le tout jeune nomné ministre de la santé, à peine sorti de prison a invité toutes les tendres pousses non protégées à venir se faire poser gratuitement des stérilets. Des structures gonflables ont été installées un peu partout, permettant d’accueillir 100 vierges à l’heure, ce qui s’avère, on s’en doute, très surdimensionné.

    Malgré de légitimes suspicions, aucun lien n’a pu être établi avec un quelconque mouvement terroriste. Il s’agirait d’une manifestation naturelle des forêts, des bois et des bosquets contre l’invasion des goudrons, des bûcherons, des liserons, des moutons…

    Le gouvernement, comme d’habitude, plus tourné sur les ramifications de ses propres intérêts n’a absolument rien pressenti de ce vaste mouvement de frondaison. Il promet la création d’un ministère de la sylviculture regroupant des hommes de terrain, horticulteurs et pépiniéristes….réservant pour des raisons électorales quelques postes stratégiques à des gardes-chasse.

    Aucun cerf n’a été convié à la restructuration d’un domaine toujours un peu royalement réservé aux princes de la concertation, ces flamboyants joueurs de pipeau, faute de savoir nous gonfler la cornemuse.

    Face à une situation qui deviendra critique dès que l’on ne sera plus quoi commenter, l’état incite le peuple à rester chez soi, à pactiser avec les taupes pour, si nécessaire pouvoir réinvestir les galeries souterraines du passé, tout en évitant les racines du Nouveau Mal.

    Les possesseurs de chalets savoyards sont invités à la plus extrême prudence, certains nourrissons ayant disparu, avalés par le houppier d’un tronc soi-disant mort.

    Dans tous les cas, continuez à éteindre la lumière en quittant une pièce, ne laissez pas couler inutilement l’eau du robinet en vous lavant les dents, utilisez de l’eau de pluie pour vos toilettes, arrêtez d’encombrer les urgences en continuant de fumer, laissez la priorité aux abeilles sur tous les axes et mangez encore 5 fruits et 5 légumes par jour…tant qu’il en reste!

  18. françoise dit :

    ALERTE VERTE !  Le Ministère de La Sécurité Forestière recommande de faire preuve d’une extrême vigilance. Avec l’arrivée du printemps, des arbres en état d’ébriété bucolique traversent imprudemment les routes hors des passages bourgeons. Hier, encore le garde-forestier a délivré plusieurs contraventions pour non respect du code la route. Certains n’en avaient jamais entendu parler. Ils furent donc mis en demeure de passer cet examen dans les six mois. Tous rirent en leurs moustaches, non entre leurs branches, pensant que d’ici six mois ce serait l’hiver et que d’ébriété bucolique il ne pourrait plus hélàs en être question.
    Mais piqués « au vert » ils envoyèrent une lettre recommandée au Ministère de La Sécurité Forestière pour l’informer que le garde-forestier officiait, le plus souvent,en état d’ébriété avancé, causant parfois, avec sa scie, des dommages aux écorces de leurs troncs.
    Par retour du courrier le Ministère de la Sécurité Forestière leur demanda de bien vouloir faire preuve d’un peu de patience, un remaniement ministériel était prévu prochainement.
    Les arbres, dès que la saison le permettait continuèrent à être en état d’ébriété bucolique, le garde-forestier en état d’ébriété alcoolique.

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