300 e exercice inédit d’écriture créative

main-crotte-de-nezC’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle.
Elle habitait un gros pif très confortable. Poilu juste ce qu’il fallait pour être douillet. Dès qu’un index s’approchait, elle se recroquevillait. Un jour, un auriculaire à l’ongle bien fait, l’approcha. Elle aurait dû se méfier… 

Imaginez la suite privilégiant l’humour

11 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    300 C’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle. Elle habitait un gros pif très confortable. Poilu juste ce qu’il fallait pour être douillet. 300e exercice d’écriture créative
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    C’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle. Elle habitait un gros pif très confortable. Poilu juste ce qu’il fallait pour être douillet sans être molasse, tiède sans être tiédasse, humide sans être lavasse. Elle s’imaginait très bien poursuivre son existence dans cette douce torpeur.

    Mais un jour, elle sentit une présence dans la narine qu’elle occupait. Qui était ce malotru, ce sans-gêne qui osait la déranger ainsi ? Cela n’allait pas recommencer !

    En effet, elle avait était sortie victorieuse de plusieurs tentatives d’expulsion où elle avait à chaque fois frôlé la mort:

    une première fois, elle avait failli périr intoxiquée par une fumée à l’odeur âcre et écœurante émanant d’une plante ;
    puis, l’hiver dernier, alors qu’il gelait à l’extérieur, elle avait manqué de mourir noyée, dans un liquide, de composition a priori chimique
    ensuite, au printemps, ce furent des coups de vent accompagnés de bruits étranges, du genre «atchou» ou «atchi» qui faillirent l’éjecter au risque de provoquer une chute fatale

    Elle se sentait très fière, un peu morveuse même, de s’en être toujours sortie vivante et bien accrochée.

    Mais maintenant, cela était différent. L’intrus, une lame cornée, fourrageait ferme, curait, grattait, s’escrimait.

    Cela dura toute la nuit. Notre petite crotte de nez résistait vaillamment en se disant: «Oh! pourvu que je tienne jusqu’à l’aube…»
    L’une après l’autre, les étoiles s’éteignirent. La petite crotte redoubla d’énergie mais la lame cornée la décrocha et la mangea.

    * Emprunt volontaire à Alphonse Daudet et sa chèvre de Monsieur Seguin

  2. Michel ROBERT dit :

    C’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle. Elle habitait un gros pif très confortable. Poilu juste ce qu’il fallait pour être douillet. Dès qu’un index s’approchait, elle se recroquevillait. Un jour, un auriculaire à l’ongle bien fait, l’approcha. Elle aurait dû se méfier, la petite !
     » S’il croit qu’il va m’avoir, celui-là, il se met le doigt dans l’oeil. Je préfère l’autre, il est plus sympa, il est plus gros aussi ! Il me chatouille de temps en temps, ça me fait du bien ! Je me cache derrière un poil, bien au chaud mais il n’y a rien de sérieux entre nous. C’est juste de la chatouille ! Je m’inquiète pas, je le connais sur le bout des ongles, il s’arrête au moment où il faut, surtout dans les embouteillages. Je ne lui dis rien, je sais qu’il ne m’aura pas ! Il farfouille des fois pendant des heures ! On regarde les vitrines ! On papote ! L’autre jour, on s’est rencontrés à un feu rouge, on a tellement rigolé tous les deux que les klaxons derrière nous ont fait un concert ! C’était génial !
    Mais, le petit là ! Ca doit être un pro de la drague ! C’est un snob ! Ca se voit ! Quand il boit le thé, il se met à l’écart, il ne se mélange pas ! Je dois me méfier de lui. Quand il arrive, je me mets contre la cloison. Tout à l’heure, j’ai failli me réfugier chez la voisine, mais elle est un peu nase, il y eut une brusque réaction, un peu comme une chasse d’eau. Et le dragueur est revenu à la charge, je l’ai mouché, mais c’est partie remise, je le sais, je le sens ! Au passage j’ai vu mes copines, il les étale sur du tissu, il doit faire un tableau de chasse. Après, je ne sais pas ce qu’il en fait.
    Un jour, l’auriculaire plus pugnace qu’à l’accoutumée se tailla l’ongle et me dragua jusqu’au poil. Il m’a pris par la main, il insista tellement que je fus obligée de venir. Il m’emmena à l’étage en-dessous faire du surf sur la langue et je fus dissoute. Un vrai snob, celui-là ! »

  3. Françoise dit :

    C’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle. 
Elle habitait un gros pif très confortable. Poilu juste ce qu’il fallait pour être douillet. Dès qu’un index s’approchait, elle se recroquevillait. Un jour un  auriculaire, à l’ongle bien fait, l’approcha. Elle aurait dû se méfier mais non elle se sentait tellement en sécurité ! qui aurait pu lui vouloir du mal, entourée par tous ces poils ? Elle vivait là tranquille depuis si longtemps. Il faut dire qu’elle n’avait aucune notion du temps l’innocente. Elle avait pourtant vu bien de ses semblables partir définitivement mais elle croyait naïvement qu’elles avaient fait le choix de l’aventure
    Il la coinça, sans aucune délicatesse, sous son ongle et elle se retrouva illico presto dans un endroit humide. Ce n’était pas désagréable du tout. Elle avait l’impression d’être sucée ; par quoi, elle n’en avait aucune idée. Et puis, soudain, elle se retrouva immobilisée dans une cavité dure. Elle ne sut que penser mais se sentit, à nouveau en sécurité . Elle se fit toute petite ; il fallait qu’on l’oublie. Et c’est ce qui apparemment arriva. . Bien que ce nid, dépourvu de poil, ne soit pas aussi douillet que le précédent , elle sut qu’il fallait qu’elle s ‘adapte à tout prix, aucune des ses amies n’était revenue . Et c’est ce qu’elle fit rapidement et facilement. Et elle alla de découverte en découverte. On lui faisait goûter des saveurs auxquelles elle n’était pas habituée, mais qui ne lui étaient pas étrangères pour autant. Elle en avait respiré les odeurs quand elle était dans son gros pif. Ceci la rassura et petit à petit elle se fit à son nouvel habitat. Les jours, les mois, les années peut-être, passèrent. Elle était bien et tranquille . Et puis, un jour, apr ès une bonne nuit sans histoire, elle sentit une fraise, pas le fruit, qu’elle appréciait particulièrement, non une fraise dentaire quiÒ la pulvérisa….

  4. laurence noyer dit :

    Dans sa petite grotte zen,
    elle ne sortait jamais de chez elle
    sur son index et ses auriculaires
    elle se recroquevillait

    Attentive à leur aspect
    courts, longs, ou bien carrés
    sur les bords elle s’attardait
    elle les voulait manucurés.

    Puis dans un bol d’eau tiède
    elle les faisait tremper
    jusqu’à en extraire
    des reliquats de crottes de nez
    restés coincés

    En direct de sa cellule
    sur son pouf très confortable
    son domptage des cuticules
    était vraiment remarquable

    Afin de parfaire
    cette beauté ongulaire
    elle posait un vernis kératiné
    « les doigts dans le nez »

  5. AB dit :

    Grand-mère Crotta était au bord du précipice. A deux doigts d’être expulsée. Son heure était arrivée, elle le savait et était prête. Mais, sa petite Crottine, si jeune, si belle, presque invisible tant elle était transparente lui donnait encore souci. Crotta avant de s’en aller dans sa dernière demeure répétait une dernière fois ses recommandations à sa petite-fille.
    – Tu ne chatouilleras point les parois qui t’abritent.
    – Essayes de ne pas trop te gaver pour ne pas grossir. Je sais, tu raffoles du jus vert de ton propriétaire, une cuvée archi dense et qui te nourris beaucoup trop lors de ses passages quand Il en tire une bonne quantité tous les matins.
    – Fais gaffe ma choupette, fais gaffe, à grossir tu deviendras vite adulte, vite d’un grand âge et tu connais la fin.

    – N’aies crainte Grand Mamie, pas trop de boissons acides. Rester au fond tout en haut. En sommes vivre en espionne dans la forêt touffue. Parce qu’il est poilu notre blase !

    – Ne fais pas la maligne ma fille. Il y en plus que tu crois qui ont été expulsées avant d’avoir vécues plus d’une petite demi-heure.
    Ah, ah. Et flllllllluf, expulsion terminée, adieu crotte adorée. La grand-mère s’en est allée.
    Notre petite Crottine tremblante se recroquevilla tellement au fond du nez qu’elle finit par s’accrocher à un poil qu’elle avait attrapé et qui s’enroula autour d’elle si fort qu’elle se sentit étouffée. Elle gigota tant et tant qu’il lui sembla soudain être victime d’un tremblement de terre (chez les crottes ont dit plutôt tremblement de nez). Mais elle résista . Et plus la résistance s’amplifiait plus elle sentait que blase insistait lui aussi. L’artillerie lourde n’allait pas tarder, elle le savait et elle se blottit à la limite du possible au plus loin du danger de la grotte habitée. Elle resta ainsi un quart d’heure croyant avoir gagné la bataille. L’ennemi s’était calmé et elle se remit à bouger pensant qu’elle ne le chatouillât point. Mal lui en prit, un tout petit tube très fin qu’elle prit pour un joli doigt de fée s’approcha près, très près et d’un coup de giclette antiseptique lui lança le poison fatal et l’inonda jusqu’à la descente ultime. Crottine, fut enfermée dans une prison infâme, un gros mouchoir rugueux aux carreaux noirs et bleus qui devint son linceul. Dans un dernier sursaut elle s’y accrocha mais la machine à laver eu enfin raison de son martyr infligé.

  6. Nadine de Bernardy dit :

    C’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle.A force de rester à l’abri de son gros pif poilu et confortable à souhait,la crotinette était devenue dodue,moelleuse et ferme.
    Elle aurait fait les délices de plus d’un amateur de bonnes crottes de blair bien en chair .
    Le nez lui même n’y prêtait guère attention,peu porté sur l’hygiène qu’il était, ignorant son existence en gros blase de base.
    Elle,cependant, chérissait son tarin velu.Plusieurs fois elle avait craint une expulsion forcée, lors d’éternuements violents ou de vidange intempestive de ce renifloir exceptionnel mais sujet aux rhumes.
    Dans ces cas là,la crotinette adhérait de toutes ses forces à la paroi de sa narine,rabattant sur elle les poils les plus proches, tel un bouclier.Le danger passé,elle respirait à nouveau,mais dès qu’un index s’approchait, elle reprenait sa position de défense pour passer inaperçue.
    Jusque là, elle avait conservé sa position.
    Mais voilà -t-il pas qu’un auriculaire à l’ongle bien fait tenta une approche vers son logis.
     » Qu’est ce que tu fabriques? – demanda une voix grondeuse
    – mais chéri,tu sais que tu dois en passer par là.Je ne fais que mon métier,les trous de nez ne doivent avoir aucun secret pour moi et avant de t’accorder ma confiance,il me faut vérifier si les tiens sont nets et tailler cette broussaille qui les habite.
    Je me demande d’ailleurs comment tu peux encore respirer »
    Tout d’abord des ciseaux fins et pointus élaguèrent, taillèrent sans pitié les fourrés protecteurs
    « Arrête! tu me chatouilles,je vais encore me mettre à éternuer
    – oui mais regarde, ça fait quand même plus propre non?Maintenant je m’attaque au reste »
    L’auriculaire à l’ongle bien fait entra,vrilla racla et ressorti triomphant avec une pauvre crotinette à l’article de la mort qui fut jetée dans un bol en compagnie d’une hécatombe de poils drus et noirs
    « Je ne veux plus jamais te revoir avec un nez dans cet état,n’est ce pas mon amour ? « .

  7. Clémence dit :

    C’était une petite crotte de nez qui ne sortait jamais de chez elle. Elle habitait un gros pif très confortable. Poilu juste ce qu’il fallait pour être douillet. Dès qu’un index s’approchait, elle se recroquevillait. Un jour, un auriculaire à l’ongle bien fait, l’approcha. Elle aurait dû se méfier… 

    Ils étaient assis à même le sol, autour de la Dame en blanc. Elle les regarda, leur sourit puis se pencha. Elle sortit le livre de son vieux sac de cuir.
    Les yeux pétillaient….

    1.
    La lune finissait sa danse nocturne. Pareilles à de petits rats aux tutus scintillants, les étoiles se sauvaient vers les coulisses célestes.

    2.
    L’heure bleue arriva et emporta le voile sombre de la nuit.

    3.
    Un éclat flamboyant alluma l’horizon . L’astre apparut.

    4.
    Au même instant, un éternuement gargantuesque explosa.
    Il ponctua une double naissance, celle d’un matin nouveau et d’une petite boulette.

    5.
    Petite Crotte de Nez. C’était ainsi que ses parents le surnommèrent dès qu’il se mit à faire tournicoter ses petites pattes comme un grand.
    Au fil des levers de soleil, son caractère se révélait et s’affirmait. Sociable et drôle, mais aussi malicieux et culotté comme pas deux.
    Un soir, alors que la tribu était réunie au grand complet, il les affola tous en avouant qu’il ne voulait pas ressembler à sa fratrie qui se contentait de nids très ordinaires. Non, il voulait du grandiose, de l’exceptionnel, de l’extraordinaire… du ….

    6.
    Frères et sœurs, parents avisés et sages aïeux se récrièrent à renfort de gesticulations :
    – Tu ne peux pas renier les traditions ancestrales !
    – Tu n’as pas le droit de quitter le clan, comme ça…
    – Tu jetteras l’opprobre sur notre famille…
    – Ils vont croire que nous ne sommes plus capables de protéger nos enfants…

    7.
    La litanie plaintive s’éteignit au moment où la lune remplaça le soleil.

    8.
    Sans bruit et avec ses certitudes pour seul bagage, Petite Crotte de Nez s’en alla en roulant, loin du village, à la recherche de son nid idyllique. La chance était avec lui. Au détour d’un chemin de latérite, il se trouva face à l’entrée d’un lodge luxueux sur les rives du lac Victoria. Culotté mais pas téméraire, il occupa le premier pouf qui lui parut confortable. Un gros pif, poilu. Tellement douillet qu’il eut immédiatement la certitude de ne plus avoir envie d’en sortir.

    9.
    Il occupa les lieux avec une aisance saisissante. Il se faufilait avec délice dans les méandres des fosses nasales, passant de celle de droite à celle de gauche par une glissade voluptueuse sur le toboggan de la Luette. Le nouveau domaine de Petite Crotte de Nez, un mastodonte herculéen, révéla des offres royales : jacuzzi, hammam, sauna, bains de boue, soins corporels délicats….
    Profitant de la proximité d’un îlot de papyrus, il fit graver ses bristols :
    Sir Cro de Nez
    Baie de l’Hippopotamus Ruminantia.

    10.
    La vie coulait délicieusement.
    Au gré des plongées, il fit la rencontre de la faune et la flore, pas toujours pacifiques !
    Cent fois, il délivra un bébé tilapia coincé dans un repli de la joue.
    Cent fois, il fit relâcha un bébé tortue encastré dans une narine,
    Cent fois, il récupéra une poignée de têtards menacés d’asphyxie…
    Trois cents fois, il fut remercié par de minis présents, de pacotille ou de grande valeur.

    11.
    Un soir de mélancolie, il déposa ses trésors devant lui et se gratta le front :
    – Que puis-je faire de tout cela ?
    – Une bague, susurra l’araignée. Il faut penser à ton avenir…Je t’aiderai si tu le désires.
    Tous les présents entrèrent dans la composition d’une pièce unique, d’une rare beauté.

    12.
    Le temps se fit long pour Sir Cro de Nez. Nulle Belle à l’horizon.
    La saison de pluies arriva avec son cortège de bactéries et de virus. De conserve, ils partirent à l’assaut des tendres muqueuses d’ Hippopotamus Ruminantia.
    Sir Cro de Nez fut pris de langueurs et se traîna lamentablement. Il échappa d’extrême justesse à l’expulsion. La situation se dégradait de jour en jour. Hippopotamus versait des larmes de crocodile et Sir Cro de Nez se sentit aussi minable qu’une crotte de nez…

    13.
    – Jambo ! Kiboko… tu sembles bien malade….Puis-je faire quelque chose pour toi ?
    – Kiboko bobo…soupira Hippototamus…
    – Kiboko bobo… répéta Sir Cro de Nez en écho, dans un presque dernier râle….
    Elle était sublime, longue silhouette drapée de lin blanc. Cheveux cheveux d’ébène, teint mat et regard aux couleurs du ciel. Elle tendit le bras et sa main se posa délicatement sur une narine.
    – Impeccable, jusqu’au bout des ongles….pensa Hyppopotamus…
    – Impecc…imparfaitement impeccable, releva Crotte de Nez, il me semble que… oui ! Là, sous l’ongle de l’auriculaire, manucuré et laqué de vermillon… minuscule mais mais a-do-ra-ble. Petite boule, deux yeux noisette, trois cents taches de rousseur et un nez en trompette,….une mignonne petite Crotte de Nez…

    14.
    Prestement, Sir Cro de Nez plongea dans le Sinus gauche, saisit la bague et courut la glisser avec tendresse au doigt de sa petite merveille…Elle lui fit son plus beau sourire en se détachant de son ongle d’attache….

    15.
    Les amoureux larguèrent les amarres sous les hourras larmoyants d’Hyppopotamus.
    La Belle soupira …elle avait encore trois cents pages à écrire, son nouveau roman…
    Chacun s’en alla vers son destin….

    © Clémence.

  8. Miam Des-Chips dit :

    Une vie de crotte

    J’aurais dû me méfier…
    Il faut dire que mon propriétaire était, selon moi, digne de confiance : Arthur, du haut de ses vingt ans, était un homme propre. Dans mes souvenirs, il n’avait reniflé qu’une fois, un jour où il était malade. Quelle journée j’avais passée ! Il se mouchait tout le temps, et je devais rester sur mes gardes, prête à m’accrocher aux doux poils de son nez. Il a ensuite, reniflé un grand coup, fort et salement. Il a même aspiré ma voisine ! La pauvre, je n’imagine pas le parcours qu’elle a dû subir : du nez, en passant par la gorge, jusqu’à l’estomac…
    Je disais donc que j’aurais dû me méfier ! En effet, j’avais élu domicile au fond de son pif bien douillet, calée entre les poils et mes amies voisines, mais, soudainement, le monstre surgit. Il s’engouffra dans la grotte, et, avec cet ongle maudit dur comme de la pierre, m’arracha à mon habitat naturel. Je fus emmenée dans un mouchoir, et vulgairement jetée dans une poubelle ! Dire que je menais une fabuleuse vie de crotte !

  9. Christophe Le Sauter dit :

    Longtemps, on a déblatéré sur les crottes de nez.
    Je viens rétablir la vérité trop souvent volontairement ignorée, sur le rôle majeur qu’on put tenir ses fientes pendant les étapes cruciales de la destinée humaine. Car si l’on dit qu’une femme se cache souvent derrière un grand homme, je prétends et m’en vais vous le prouver qu’une crotte à plus d’une fois sauvée la France, que dis-je l’humanité, d’une déroute pourtant annoncée comme incontournable.
    Merci à toi ho vénérable maître Pascal de me donner l’occasion pour cette trois centième, par ce témoignage qui restera sinon dans les annales, du moins dans les sinus, de conter l’histoire de Diégo le grain de poussière qui fut à l’origine après inhalation, de la naissance de Roselina, l’inspiratrice, le guide spirituel de Napoléon Bonaparte, la crotte de nez dont il ne se séparait jamais.
    Certes Pascal comme tu nous le rappelles dans l’intro, un auriculaire très armé (l’empereur ne trouvant pas de coupe-ongle en Russie) a failli enlever Roselina au grand homme. Mais il sonna à temps la retraite, au prétexte de quelques ennuis de ravitaillement. Qui d’ailleurs pu croire un seul instant, que la grande armée puisse être mise à mal pas des hommes du froid.
    Le petit empereur prenait soin de Roselina de tout temps. Par grand vent ou bien lorsqu’il était enrhumé et donc prêt à éternuer, il la prenait délicatement en lui parlant de choses agréables, notamment de sa proche famille qu’elle ne voyait pas très souvent et qui finissait dans le mouchoir du grand homme qui par mégarde se soulageait le blaire (eh oui les Anglais toujours et encore ces maudits anglais.) Et donc protégeant la petite sous son plastron, il préférait là encore que l’on supputât sur sa mauvaise santé que d’avouer à tous qu’il cachait Roselina.
    Ha Joséphine qu’allais-tu conter fleurette lorsqu’il n’était pas là, ton beau légionnaire. Si tu avais su qu’il courtisait une crotte, sa crotte. Tu en aurais fait bien davantage, mais quelle humiliation pour toi.
    Mais sinon que de victoires
    1800 : Marengo, Roselina embauchée la veille le déménagea si fort qu’il fit charger la cavalerie contre toute attente.
    1805 : Austerlitz, c’est en éternuant ce nom qu’il apprit à préserver la douce crotte.
    1806 : Iéna celle qui portait de nom de la sœur de Roselina.
    1807 : Friedland, bon je ne peux pas trouver un truc marrant à chaque fois.
    1809 : Wagram, ha Wagram, la place, l’avenue toute ma jeunesse.
    Les défaites aussi faisaient partie de leur quotidien passionnel.
    1805 : Trafalgar, juste le jour ou la maman de Roselina tomba malade, elle dû s’absenter. Gasp ! Horreur il perdit, faute de muse.
    1812 : Bérézina, oui bon déjà expliqué, le coupe-ongle manquant, la traversée du pont à beaucoup affectée Roselina, l’empereur ne lui en a d’ailleurs jamais reparlé.
    1815 : Waterloo la morne pleine, car il ne résolut pas à faire le vide, dans son nez bien sûr.
    La crotte de nez donc.
    Prenez-en soin.
    Faites lui prendre du volume entre vos doigts.
    Dans votre bouche, ne la mettez pas.
    Sur le tapis de la voiture, ne l’écrasez pas.
    Mais dans votre nez choyez là, snifez à l’occasion si elle donne des signes de fatigue, comme moi un peu de coke.
    Et si vous cherchez un juron, plutôt que merde, pensez « crotte » Plus désuet, mais tellement moins encombrant.

  10. Jean Louis Maître dit :

    L’auriculaire et la crotte de nez

    C’était un’ p’tit’ crott’ de nez
    Qui n’ sortait
    Qui n’ sortait
    Jamais d’ chez elle, ah ! ça, mais !
    Ah ! ça, mais !
    Non, jamais !

    Un gros pif, elle habitait,
    Petit’ crotte,
    Dans sa grotte,
    Très confortable, il est vrai !
    Et très frais !
    Il est vrai !

    Poilu just’ ce qu’il fallait,
    Ce gros nez !
    Très très frais !
    Juste pour être douillet,
    Quand on y’est !
    Ah ! ça, mais !

    Dès qu’un index s’approchait
    Dès potron…
    Potron-minet
    Elle se recroqu’villait,
    Il est vrai !
    Effrayée !

    Un jour, un auriculaire
    Au bel air,
    Tralalère !
    L’approcha, l’ongle bien fait
    Ah ! ça, mais !
    Il lui plaît !

    Elle aurait dû se méfier
    Bien au frais !
    Il est vrai !
    Prestement, il l’a ôtée
    Ah ! ça, mais !…
    Qu’est c’ qu’il fait ?!

    L’a roulée avec le pouce
    Mais en douce !
    A la coule !
    Dans la bouch’ l’a enfilée,
    A jamais !
    Ah ! ça, mais !

    Que vous soyez crott’ de nez
    Ou mieux né !
    Ou mieux née !
    N’ vous fiez pas au bel air
    D’n’import’ quel auriculaire !
    Mêm’ bien fait !
    Mêm’ bien fait !

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