Une idée en or
Je viens de lire trois livres basés sur une idée voisine.
Trois romans s’appuyant sur l’oeuvre d’un artiste du siècle dernier.
– Soumission, de Michel Houellebecq,
– Echapper, de Lionel Duroy,
– Chemins, de Michèle Lesbres.
Dans le roman de politique-fiction de Michel Houellebecq, le personnage principal vit la transformation de la société française au travers de l’oeuvre de Joris-Karl Huysmans.
Lionel Duroy, dans son roman d’amour, enquête sur la vie du peintre Emil Nolde qui inspira La leçon d’allemand, à l’auteur Siegfried Lenz
Michèle Lesbres, quant à elle, parle de son père en se souvenant de Scène de la vie de bohème d’Henry Murger
Est-ce un hasard ? Je ne crois pas.
Quand, dans une sorte d’état de grâce, une idée plus ou moins originale nous vient à l’esprit, il ne faut surtout pas s’illusionner. Croire qu’elle est le pur produit de notre imagination, sauf si on est un génie…
En fait, elle flotte dans l’air du temps.
Tel le pollen emporté par le vent, elle féconde déjà plusieurs esprits, au même moment et à différents endroits de la planète.
Une brillante idée nous éblouit
On commet souvent l’erreur de croire qu’on a trouvé une pépite. Une idée en or à laquelle personne n’a songé.
Qu’elle nous est offerte à perpétuité, qu’on a tout le temps pour bien l’exploiter.
Alors survient un jour où on est fort déçu : on découvre soudaiment que d’autres nous ont devancé.
Quand vous tenez une bonne idée, ne tardez pas, mettez-là vite à profit.
Ne perdez pas de temps à vous demander où elle va nous mener ou chercher le plus sûr moyen de la protéger. ŒUVREZ !
NOUVELLE CRITIQUE : LIVRE EN NOUS : 8e critique littéraire d’un club de lecture à Paris
Moi j’aime bien regarder une idée qui passe, la voir se déhancher devant moi, la suivre sans me faire remarquer. Loin l’idée de la coincer dans une impasse.
Bien au contraire, dans une grande avenue, la dépasser et venir à sa rencontre… tel Prévert ouvre sa prose dans les enfants du Paradis :
« Ah, vous avez souri ! Ne dites pas non, vous avez souri. Ah, c’est merveilleux ! La vie est belle ! et vous êtes comme elle … si belle, vous êtes si belle vous aussi … » (Frederick à Garance)
Je confirme ce qui est avancé dans cet article. Ne pas laisser dormir une idée qui passe.
Mon petit doigt m’a dit…..
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous (P. Eluard)
Le hasard fait bien les choses…( Hal Zarh, jeu de dés)