Souvenir et littérature

Les abonnées écrivent et publient

Les narcisses blancs

Les narcisses blancs, le nouveau roman de Sylvie Wocjcik sur le dépassement de soi, sur la puissance des rencontres et sur le grandiose d’une nature sublimée est en librairie.

Jeanne et Gaëlle se rencontrent par hasard, un soir d’orage et de tempête, dans un gîte d’étape sur les sentiers de Compostelle. Spontanément, elles prennent la route ensemble. Très vite, elles quitteront ce chemin de randonnée bien tracé pour un autre chemin, au cœur de l’Aubrac, qui les ramènera chacune à son histoire, son passé, sa raison de vivre. Elles ne sont pas là pour les mêmes raisons, mais au bout de leur quête, c’est pourtant le même besoin de lumière et de paix qui les fait avancer.


Quelques événements auxquels l’auteure participera cet automne : 

– Dimanche 26 septembre 2021 : fête du livre au Parc de Wesserling (Haut-Rhin)

– Samedi 2 octobre 2021 après-midi : rencontre-dédicace à l’Espace culturel Leclerc de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire)


– Vendredi 19 – dimanche 21 novembre 2021 : fête du livre du Var à Toulon 

À la librairie Chapitre 8 à Strasbourg (5 rue de Verdun) mardi 28 septembre à 18h30 pour une rencontre-dédicace autour de son nouveau roman 


Loufoqueries

Des histoires insolites et un peu loufoques dans ce petit livre dont le genre est inclassable.
Coucher sur le papier le fruit de ses pensées fugaces tout en jouant avec les mots, telle est la recette que l’auteur souhaite faire déguster aux lecteurs qui acceptent de s’aventurer sur des chemins non balisés.

Loufoqueries, Coriandre, éditions Colibri

Peintre installée en atelier au cœur de la station thermale de Plombières-les-Bains dans les Vosges méridionales, l’auteure anime un atelier d’écriture créative et ludique
Très inspirée par le courant des surréalistes, ses textes sont souvent construits à partir d’incipits un peu extravagants.


Proposition d’écriture

Racontez votre souvenir du 11 septembre

11 septembre 2001

Où étiez-vous ce jour-là ?
Que faisiez-vous quand vous avez appris ce qui survenait ?

Le 11 septembre 2001 je suis au centre de formation des journalistes, le CFPJ, rue du Louvre à Paris.
J’anime un stage au quatrième étage.
Tandis que les participants rédigent un article, je prends l’ascenseur pour rejoindre le hall d’accueil, au rez-de-chaussée.
Derrière le comptoir d’accueil se trouve un poste de télé allumé constamment. Pour les infos.
Et là, j’aperçois sur l’écran un avion qui se fracasse contre une tour. Je pense tout de suite à…

Ce jour là…

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

21 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Mon 11 septembre
    Comme beaucoup d’entre nous, je me souviens avec précision du moment où j’ai appris cette tragédie. De l’endroit où je me trouvais, de la personne qui me l’annoncée. Et de l’émotion immense ressentie en voyant les images
    Je me souviens des avions qui se fracassaient contre les tours

    Je me souviens de cet homme qui se jeta d’une fenêtre et qui curieusement avait conservé, à la seconde où la photo a été prise, comme un soupçon de dignité ou d’élégance, sa blouse blanche de serveur étant restée impeccablement

    Je me souviens du bruit, des cris, des « My God », des fumées

    Je me souviens que rapidement le commerce reprit ses droits avec les marchands ambulants dans les rues toutes proches

    Je me souviens que Jean-Mare Messier (sulfureux dirigeant de Vivendi), présent à New-York, avait fait la publicité, par les média interposés, de son don du sang

    Je me souviens être restée collée à la télévision surtout pour regarder ces reportages sur l’Afghanistan, les Talibans et le martyre du peuple afghan

    Je me souviens m’être demandé quel événement pourrait chasser le 11 septembre de la une des média. Dix jours plus tard, se produisait la catastrophe d’AZF à Toulouse

  2. Laurence Noyer dit :

    J’étais debout dans le salon sidérée devant les images
    quand les 2 tours se sont effondrées mes 2 jambes ont plié
    comme si moi-même je m’écroulais

  3. Michel B.Beguin dit :

    Ce 11 novembre 2001, je suis rentrée vers 16h. Mon compagnon, artiste peintre était décomposé devant l’écran de TV. Il l’allumait rarement et jamais en plein après-midi
    regarde me dit il
    et je vois deux tours en feu
    Que s’est il passé
    deux avions ont percuté les tours de Manhattan
    Mon regard allait de l’écran au visage de mon compagnon qui souffrait
    J’étais en état de sidération, je ne pouvais parler
    Puis les tours se sont effondrées
    et là il me regarde avec une telle intensité que j’en ai eu froid dans le dos
    Je ne crois pas à ces avions. Ils ne peuvent pas créer une implosion, et ils ne sont pas ressortis. Je crois que c’est encore beaucoup plus grave que ça , me dit il avec une telle gravité
    Quelques heures plus tard, toujours avec ce regard de douleur intense il me dit calmement
    Je ne peux plus vivre dans ce monde pourri
    Il s’est suicidé deux mois plus tard

    Depuis j’ai cherché ce qu’il voulait me dire. Aujourd’hui j’ai compris toute cette vérité sordide, non révélée , mais que certains ont aussi découverte comme moi.

  4. Nadine de Bernardy dit :

    Ce lundi là ,j’avais invité des amis à dîne.Je n’avais pas la télévision à cette époque et n’écoutais guère la radio.
    Ils arrivent,l’air grave.
    Tu sa entendu ce qui est arrivé?
    Non
    Ils m ‘expliquent,ne pouvant croire que j’ignorais tout
    Je suis passée par l’incrédulité,l’horreur et la peur.
    Une guerre mondiale nous attendait-elle?
    Le lendemain j’ai acheté un quotidien et les détails étaient là avec des photos terribles.
    Et oui,une telle barbarie était possible.

  5. Durand JEAN MARC dit :

    La plupart de mes souvenirs se sont pris de tel coups de gommes que je distingue de moins en moins la certitude des réalités. Ce jour là, me semble t’il, j’étais sur Terre, j’étais en France….Je suis incapable de me rappeler comment je suis tombé sur l’information. Incapable de certifier si j’ai tout vu se dérouler en direct ou si le fait de revoir en boucle… et en boucle close ces avions qui filaient droit, tout droit, trop droit me l’a imprimé malgré moi sur la rétine. Peut être ai je eu le sentiment que les mauvaises prédictions de certains livres de science fiction s’avéraient justes ? Peut être ai je un peu plus mesuré l’exactitude des êtres humains quand il s’agissait de détruire et de tuer. Au delà du hoquet de surprise et d’écœurement, j’ai constaté que la haine, une fois de plus dominait. Moi, qui faisait partie de l’étrange génération, celle n’ayant pas eu à subir une quelconque guerre, je me prenais un sérieux retour de manivelle. Oui, tout pouvait basculer, toujours au moment où l’oubli croyait devoir s’installer. La vigilance restait toujours de mise contre la folie humaine, les brasseurs illuminés des grandes vérités et les boutiquiers des petites certitudes.

    Ce fut une étrange journée de sur place, celle où l’on n’ose se remémorer les cochonneries de l’Histoire et les flatulences de l’avenir.

    Un peu plus tard, mon père me montra l’un de ses tableaux: « Regarde…en le retournant…va savoir….prémonition….exactement les deux tours! »

    L’art tenait bien de la claire « sorcellerie ».

  6. De Greef Pierre dit :

    Le 11.09.01 14 heures trente. Je termine l’interview d’un grand comédien belge Alexandre Von Sivers pour la radio belge R.T.B.F. Nous sommes dans sa maison à Bruxelles. Je vérifie le son de mon magnétophone Nagra.On se quitte joyeusement .Je prends ma voiture et je rejoins mon domicile dans le Brabant wallon. Il fait beau.Il y a peu de monde sur les trente kilomètres que je parcours entre Bruxelles et Louvain-la-Neuve. Personne à la maison. Je sais que Roselyne mon épouse visite ses libraires. Il doit être un peu plus de quinze heures lorsque je pose un acte qui me paraît troublant encore lorsque j’y repense vingt ans après : j’ouvre la télévision, ce que je ne fais jamais en plein après-midi… et au moment précis ou l’image se révèle, j’aperçois l’image de l’avion qui s’écrase sur ce que j’appris être la deuxième tour du World Trade Center. Comme la plupart d’entre nous, je n’ai pas réalisé à la seconde de quoi il s’agissait, mais très vite, au ton incrédule , stupéfait et affolé du commentateur, je suis entré dans la réalité de ce drame planétaire qui a sans aucun doute mrqué un tournant capital dans nos vies de terrien et dans la marche du monde. Et ,c’est juré…jamais à cette époque je n’ouvrais la télé en plein après-midi. Fin de l’histoire. Début d’un monde nouveau.

    • Stephanie Girard dit :

      Allume la télé ! C’est la troisième guerre mondiale !!J’ai ouvert la porte, mon fiston de 18 mois dans son peignoir, sur ma hanche gauche, ma fille encore dans mon ventre. C’était l’heure du bain.
      Il n’a pas dit bonjour, le visage tendu, il s’est engouffré dans notre salon à la recherche de la télécommande. Papy avait de la gouaille. Un gars du port. Il était 18h, il avait le bec cloué.
      Je suis repartie très vite dans la salle de bains. Quelques minutes apres, j’ai tenté de faire éteindre cet écran. Impossible. A la fenêtre, je me souviens de la lumière de l’été magnifique et insolante qui enveloppait l’estuaire de la Seine. J’ai pensé : prépare-toi à entendre les pires saloperies. J’ai pensé aux orphelins, à la terreur de l’attente, aux pompiers, puis j’ai pensé à la rue de Rennes, à Saint-Michel. New-York ? Ensuite plus rien. Aucun souvenir des jours suivants.
      Je ne souviens pas avoir pleuré. Ou peut être les larmes de Charlie ou du Bataclan ont-elles effacé celles ci.
      20 ans. Mes bébés ont 21 et 19 ans. Toi maman c’est normal que ça te touche ce truc, mais nous maman, c’est de l’histoire. Bam.
      Curieusement, je réalise ce soir : je n’ai jamais réfléchi à l’impact que cette soirée avait pu avoir sur notre bébé de 18 mois.

  7. marino dit :

    Il fait déjà très chaud et je bois une pina colada comme depuis une semaine. C’est presque l’heure du petit déjeuner, nous sommes sur une plage cubaine. Voyage de noces.
    Le lourd-dingue de la chambre d’à côté arrive en courant sur moi. Je me dis qu’il va encore me prendre la tête. Ma tête à moi est dans les vapeurs d’alcools et dans les nuits agitées des jeunes mariés. Il parle en anglais et hurle. On remonte dans les chambres et on voit un immeuble tomber. Il nous faudra quelques minutes pour comprendre, quelques heures pour saisir que les aéroports sont fermés. On évoque l’idée que c’est peut-être un coup de Fidel.
    Les jours d’après sont rythmés par les vols qui s’annulent, les gens qui pleurent pour rentrer chez eux et nous, pauvre couple d’inconscients, on se surprend à vouloir rester enfermés sur cette plage paradisiaque.
    Plus tard, avec le retour et les informations françaises, on comprendra un peu plus ce qui s’est joué.
    Le 11 septembre 2001, on venait de se marier et on était heureux.

  8. LURON'OURS🐻 dit :

    11 septembre.
     » Les premières images mortes apparurent de façon imprévue à la télévision ». C’est ainsi que commence une nouvelle de Raymond Bozier datée du 9-6-01 .
    Comment ne pas y voir une prémonition du 11 septembre 2001 ? Quand il décrit une fiction sur un lieu, intitulée  » Parking à ciel ouvert « : à la télé, d’une chaîne à l’autre, on y voit la même chose. Un amas d’objets, des gens étendus,  » une avalanche de … recouvrit la partie sud, puis ce fut autour de la partie nord d’être bombardée… Des montagnes de corps et d’objets… Ils se précipitèrent aux fenêtres, afin de vérifier si le mode extérieur était bien tel qu’ils l’avaient laissé »…
    La fiction rejoint la réalité. Il n’y aurait que quelques mots à changer pour y être. C’est ça, la fulgurance de l’écrivain ! 🐻

  9. Dominique PORHIEL dit :

    11 septembre 2001
    Où étiez-vous ce jour-là ?
    Que faisiez-vous quand vous avez appris ce qui survenait ?

    Le week end avait été … wahou ! Le lundi à peine suffisant pour retomber sur terre !

    Et ce mardi … un peu de mal à me remettre de toutes ces émotions !
    Des mots plein la tête, des images de joie et de retrouvailles, des chansons pour fêter tout ça ; famille, amis, ils étaient tous là, ceux d’ici et ceux d’ailleurs et des cadeaux bien sûr !

    Et ce soir, justement, après ma journée de travail, je n’ai qu’une idée : aller illico profiter de mon cadeau (une idée que j’avais judicieusement glissée dans une oreille que je savais chargée d’imaginer ce qui pourrait me faire plaisir) eh oui ! bingo ! ils s’étaient tous cotisés pour m’offrir un abonnement dans une salle de sport dotée de différentes salles de muscu (on ne dit pas « musculation » !) de cardio, de kick boxing et j’en passe mais surtout d’une piscine (enfin de deux dont une pour les bébés nageurs), d’un sauna, d’un hammam ! … le rêve quoi !
    Dès le lundi, j’avais pris rendez-vous avec un « coach » chargé de me concocter un programme du feu de Dieu.

    Et me voilà donc, vers 18 heures, au volant de ma petite auto.
    Par réflexe, j’allume l’autoradio.
    Un ou deux hommes parlent.
    Je ne comprends pas trop.
    J’ai l’impression qu’ils racontent le scénario d’un film.
    Un film qui vient de sortir, sans doute.
    Un film américain sans aucun doute.
    Ça se passe à New York, apparemment.
    C’est d’une violence !
    Ils s’interrompent.
    D’autres voix !
    Et toujours les mêmes descriptions …
    Des avions …
    Des tours …

    Et je me dis « quand même, ils sont fous ces Américains d’imaginer de tels scénarios »

    Le trajet ne dure que quelques minutes.
    J’arrive à la salle.
    Rien de particulier.
    Mais quand j’arrive à la salle de cardio où pédalent déjà allègrement plusieurs sportifs, la télévision diffuse les images de ce que j’ai entendu.
    Et je comprends : ce n’est pas un film ! C’est la réalité même si ce qu’on nous montre semble totalement inouï, inconcevable.
    C’est pire que le plus horrible des films d’horreur ; plus inimaginable que le pire scénario de science fiction.
    C’est pire !
    Je me souviendrai longtemps de mes 50 ans !!!

  10. Annick Ory Rondeaux dit :

    Je m’en rappelle comme si c’était hier, j’étais dans une chambre de patient quand l’ édition spéciale tomba. Tout le monde avait les yeux rivés sur l’écran. Nous assitions en direct à cette horreur. D’ailleurs, depuis que j’écris des images de ce drame surgissent . Je revois encore cette scène où les tours jumelles s’effondraient comme un château de cartes . Je me rappelle de ce sentiment d’impuissance et de ma sidération devant cet effroyable spectacle. Je ré entends ces phrases « Non ce n’est pas possible, je rêve ou quoi, non mais quelle horreur. J’ étais totalement tétanisée c’est comme si le temps s’était figé. Ce qui est surprenant, c’est que je pourrai continuer à vous partager ce moment d’atrocité en détail mais je suis incapable de raconter le après . C’est comme si mon cerveau avait immortalisé ce moment pour que je n’oublie pas que la vie peut vite basculer . Et c’est aussi sûrement pour me dire que ce 11 septembre une comme un stelle pour rendre hommage à tous ces victimes de ce jour là. En tout cas c’est ce que je veux croire.

  11. Fanny Dumond dit :

    Bonjour ! Je regarde très peu la télé et cette après-midi-là, ô combien effroyable ! je m’ennuyais et je l’allumai. Pourquoi ce jour-là ai-je allumé cette télé ? C’est la question que je me pose encore. Il était aux alentours de 15 heures et sous mes yeux stupéfaits puis effarés, je découvrais les images du premier avion pulvérisant l’une des tours jumelles. Et je suis restée comme ça jusque très tard à assister à la suite de la folie, de la cruauté que seuls les humains sont capables de faire.

  12. Antonio dit :

    Comment oublier ce moment.
    Il devait être un peu moins de 9 heures. J’étais le dernier à sortir de la salle de bain.
    On était trois amis dans un motel de la Nouvelle-Orléans. Une immense chambre avec deux grands lits. La journée s’annonçait belle, comme la veille, où on avait arpenté le quartier français de la ville au son des cuivres ambulants qui rythmaient nos pas et nos déhanchements. C’était fantastique. L’Amérique de mes films, le jazz à sa source.

    Nous venions tout juste d’arriver. Le 9 septembre, au lieu du 8. Un imprévu, une bourde d’un pote qui avait voulu absolument nous emmener à l’aéroport avec sa voiture alors que le RER était bien plus pratique, et qui a confondu Orly avec Roissy. Un retard à l’embarquement de quelques minutes auquel la compagnie américaine United Airlines n’a pas voulu déroger. Le vol sera reprogrammé le lendemain. Je dis cela car j’appréhendais ce voyage, ce vol aérien, un des premiers pour moi aussi long. Et au boulot, nombreux s’amusaient à me raconter leurs expériences pour me faire peur. Classique. J’aurais voulu aller ailleurs, me défiler, prendre ma voiture et aller en Bretagne, je l’ai suggéré.
    C’était idiot, mes potes m’ont regardé incrédule. C’était mon voyage, celui de la route du Blues que j’avais imaginé, entre la Nouvelle-Orléans et Chicago, en passant par Memphis, Saint-Louis, longeant le Mississipi. J’avais souligné tous les lieux de naissance des plus grands bluesmen, guitaristes, harmonicistes.

    Nous avons décollé, puis atterri une première fois à Washington, passé la douane devant des premiers Américains qui n’avaient pas envie de rigoler, ni nous souhaiter la bienvenue (cela m’a refroidi, je me souviens). Nous avons pris un vol intérieur, le même type de ligne et d’avion que ceux qui ont fait parlé d’eux, deux jours plus tard. Je me remémore encore l’intérieur, l’ambiance, j’imagine alors l’horreur de ce qu’ont pu vivre les passagers.

    Il devait être un peu moins de 9 heures. J’étais le dernier à sortir de la salle de bain. Et je n’imaginais pas combien notre voyage allait prendre une autre dimension. La télé était allumée. Une tour était en feu. C’est à New-York, on me dit. Mes amis comprenaient mieux l’anglais que moi. Un avion venait de s’y écraser. J’ai cru que le pilote avait voulu passer entre les tours, comme un petit aéronef sous l’arc de triomphe. Ils m’ont regardé en haussant les épaules. D’évidence, je n’étais jamais allé à New-York. C’était un avion de ligne et aucun ne pouvait passer entre les tours. Les minutes s’écoulaient, d’incompréhension totale, quand le deuxième avion s’encastrait dans la deuxième tour. C’était l’effroi dans la chambre. Nous sommes restés une heure scotchés devant l’écran à essayer de comprendre et à voir l’effondrement de tout un pays sous nos yeux.
    Nous sommes sortis, comme si dehors, ce n’était plus le même monde. On a déjeuné au Shoney’s au milieu de fantômes, les gens ne parlaient pas, ils murmuraient presque, les regards groggys. Nous avions rendez-vous dans les Bayous pour une excursion. Elle sera annulée parce que l’homme au téléphone craignait pour sa sœur à New-York. Etc…

    Drapeaux en berne, climatisation à fond dans un pays où l’on suffoquait à l’ombre, nous avons roulé, visité, rencontré une Amérique de Tom Sawyer, des champs de cotons et du blues de BB King meurtrie, pendant trois semaines, émerveillés et perdus, dans une atmosphère étouffante, avant de retrouver un semblant de civilisation et de respiration à Chicago, où j’ai pu entendre au Buddy Guy’s Legend les riffs d’un James Cotton sur scène autant chargé de blues que d’alcool (le pauvre homme), juste avant de remonter à bord d’un de ces avions et de mes peurs pour rentrer à Paris. Il n’y avait pas de raison que ça recommence, là, sur ce vol. Mais que venait faire la raison dans ce chaos mental ? Pendant trois semaines, j’ai été malgré moi américain, au plus profond de ma chair, de mon âme, à travers leurs regards, leur tristesse et leur musique. Depuis, je ne suis jamais retourné chez l’oncle Sam. Et pourtant, depuis le temps que je parle d’aller voir New-York.

  13. Michel-denis Robert dit :

    C’est arrivé un 11 septembre. Je bricolais chez moi. La télé était allumée. Une émission spéciale était diffusée. Je n’y prêtais pas attention. Un premier avion venait de frapper la première tour. Un film catastrophe américain. Ils en ont tellement l’habitude qu’à force de crier au loup, on ne le prend plus au sérieux. Mais c’est qu’une caméra était là pour filmer en direct ! le deuxième avion qui s’écrasait contre la tour comme au ralenti. Et le commentateur ne s’en était pas encore aperçu. Il continuait son reportage. Aussitôt ces images, celles d’un film qui ont entrecoupé le direct sur lesquelles on voit un personnage (il me semble du film « La guerre des Etoiles ») qui crie : « Je l’ai eu » en sautant de joie. L’action se déroulant très rapidement que sur le coup je ne réalisais pas comment sur un direct on pouvait greffer une fiction.
    Cependant, ce jour-là, la réalité avait dépassé la fiction, et de loin, parce qu’avec le recul, je me suis informé si d’autres personnes avaient vu la même chose que moi. Jusqu’à ce jour, je n’ai trouvé personne. Je suis sûr de ne pas avoir eu une hallucination et qu’il y a une explication rationnelle.
    Voilà mon souvenir du 11 septembre 2001. Je n’en tire aucune conclusions.

  14. blackrain dit :

    Le mardi 11 septembre 20001 je suis en repos à la maison. La souris d’agneau de mon petit chat pèse sur mon estomac. Je m’affale dans le canapé pour entamer ma sieste devant le téléviseur. Il était un peu plus de 14h lorsqu’une édition spéciale apparait sur mon écran de téléviseur. Un avion vient de percuter l’une des tours jumelles du World Trade Center à New-York. Je retourne vers mon épouse un air horrifié en pensant aux victimes de cet accident extraordinaire. Je pense aux victimes surprises par la mort aussi bien dans l’avion que dans les étages de la tour. Mais lorsqu’1/4 d’heure plus tard, en léger différé, un avion percutera seconde tour, je me dis que la coïncidence est trop forte. Je pense tout de suite à un attentat. Durant tout l’après-midi je reste scotché devant le faiseur d’images, le cerveau embué par des impressions contradictoires. Autant je suis admiratif par le courage des pompiers, autant je suis éberlué par l’ingéniosité et la détermination des terroristes qui sont parvenus à contourner les sécurités américaines pour faite un terrible mal au « Grand Satan ». Je verse une larme en écoutant les témoignages des rescapés qui devront bientôt suivre des thérapies pour accepter d’avoir survécu. L’arrogante Amérique est sous le choc. Avec la force de son père, Georges W.Bush est à bonne école. Il ne bronche pas lorsqu’on lui parle à l’oreille. Sa vengeance serra terrible. Oussama Ben Laden en paiera le prix 10 ans plus tard. Telle une victime de la Mafia, sa dépouille sera enfouie dans un endroit oublié de tous.

  15. Odile Zeller dit :

    Je rentrais de mes cours et je venais de tenter de réconforter une amie qui avait perdu son bébé ! Autour de moi je sentais une tension mais j’étais trop troublée par le malheur de mon amie pour être attentive. Une fois la télévision allumée les images des tours m’ont fait croire à une série américaine quand j’ai réalisé mon êrreur j’ai passé en revue la liste de ceux que je connaissais à New York aucune réponse !

  16. Janine PERE dit :

    J’étais en stage de formation dans un groupe pour faciliter la mise en place de l’euro auprès des personnes âgées. C’est dire que nous avons passé la journée à évoquer des grands projets à résonance internationale ! Une bulle qui a duré toute la journée. Coupés du monde extérieur. En rentrant chez moi, j’appelle une amie pour convenir d’un rendez-vous à organiser. Elle était complètement effondrée « Mais comment ? Tu ne sais pas ? C’est l’Apocalypse ! Allume la télé. Ecoute la radio. Je n’ai pas le courage de te répondre ». C’est donc seulement vers 19 Heures que j’ai appris cette catastrophe. J’ai fait comme beaucoup d’entre nous, j’ai regardé ces images, jusque tard dans la nuit, incrédule. Je n’oublierai jamais. Pour moi, il y a un AVANT et un APRES 11 Septembre.

  17. 🐀 Souris bleue dit :

    🐀 Dans la rue… Je l’ai appris en allant donner mon premier cours de la rentrée. Il en fut de même pour la mort de J.F.K plusieurs années avant…
    À la fois scotchée, le souffle court et tout de suite j’ai pensé à ce qui en découlerait sans aucun doute.
    Je me demandais aussi comment aborder les élèves qui immanquablement se livreraient à des commentaires. Des jeunes de tous horizons. Fallait-il éluder ? La question ne s’est pas posée longtemps… Ils ont foncé dedans et le cours a eu lieu devant la machine à café.
    J’ai eu beaucoup de peine à cacher mon mal-être.. les laisser parler était la priorité.
    La Minute de silence fut révélatrice. Certains ont prié, les autres pensaient ay la mort de Louis XI pendant que d’autres exclamaient leur joie en dansant une ronde dans la cour. Ronde qui me parut infernale.

    Merci Pascal de ne pas avoir évité le sujet.

  18. newanne dit :

    Cet après-midi là, je secondais une enseignante de CM2. Un éducateur que nous connaissions bien frappe à la porte et rentre. Il semble sidéré et nous dit d’allumer le poste de radio le plus vite possible car il y aurait des attentats avec des avions fous.
    Puis je rentre chez moi, allume la TV et regarde en boucle jusque tard dans la soirée les images de ces avions percutant les tours. Je suis moi aussi abasourdie.
    Par la suite, j’ai décidé de ne plus regarder les informations des JT. 20 ans après c’est toujours le cas, tant j’ai compris ce que le choc des images pouvaient engendrer dans mon esprit.

    • Souris bleue 🐀 dit :

      Newanne, vous souvenez-vous de cette personne qui agitait son mouchoir blanc à la fenêtre du X e étage ?
      Il est vrai que depuis, comme vous, on évite les JT pour faciliter la digestion !!! 🐀

      • newanne dit :

        Oh que oui ! et bien d’autres images de personnes.
        Ce n’est pas tant pour faciliter la digestion que j’ai arrêté, mais plutôt pour éviter une forme de manipulation ou d’emprise mentale.

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