Ils s’ingénient à appauvrir le français
Il existe une multitude d’associations de préservation de ceci ou de cela : oiseaux, forêts, bâtiments, eau, air, nature, etc.
Mais, concernant le français, que dalle ! Bernique ! Oualou ! Des clous !
Que ce soit le commerçant du coin, les journalistes, les politiques ou l’Education Nationale, tous s’ingénient à l’appauvrir ou à le massacrer. Même notre Président et son piètre gouvernement.
Gageure. Ecoutez la radio, regardez la télé, lisez un canard (on ne peut mieux dire) et trouvez un journaliste connaissant les verbes français : doubler, tripler, quadrupler ou quintupler. Il ne leur reste que 2 mots français en mémoire : diviser et multiplier.
Dans leurs journaux, où le verbe « autoriser » a disparu au profit de « donner le feu vert’ les fautes de syntaxe ou d’impropriétés, pullulent. Tous se vautrent dans le storytelling, cette narration de mirliton née chez les mercantis ; pardon, les merchandisers…
L’enseigne de mon coiffeur, adorateur du franglais, comme des millions d’autres,
est : Tiff Air... C’est dire s’il est créatif…
Les Britishs viennent de quitter l’Europe, la langue anglaise devrait donc logiquement perdre son statut officiel en Europe.
On peut toujours de rêver de voir le français redevenir langue diplomatique des cours européennes, comme jusqu’au XVIIe siècle.
Sur ce, je vais tenter de déchiffrer le mode d’emploi en allemand traduit en anglais, du vélo électrique que je viens d’acheter chez Bike Store, Bike Jac ou Bike Goat…, je ne sais plus, je crois bien que je commence à perdre mon latin.
La langue diplomatique a disparu. Et c’est de notre faute. Depuis que nous avons coupé la tête de Louis XVI, nous avons cru nous émanciper de l’autorité du père. En compensation nous nous sommes tournés vers la liberté symbolisée par les Etats Unis sur lesquels nous avons tous plus ou moins tendance à copier dans un esprit mercantile. Nous sommes absorbés inconsciemment.
La seule possibilité de réaction est la défense de la langue française si bien équilibrée et comportant en elle les nuances, les subtilités et les ruses pour ne pas se faire manger.
Ami Pascal, une seule solution : l’action. Si tu déposes les statuts de l’AFPMots (Association française pour la protection des mots) , je suis la première à m’inscrire et à militer farouchement. Chiche ?
PS : à Chinon, le marchand de cycles est fier de son enseigne. Aliénor d’Aquitaine, ça vous a de la gueule, non ?
Quel billet d’humeur, cher Pascal ! Vous avez raison mais rien ne sert de trop s’agacer. Chez moi, côté vélo je me fournis chez « Rustine et Burette ». Il m’est arrivé de me faire coiffer chez « Epi-tête » et j’achète tous mes livres à la librairie « Quai des brumes ». Des enseignes qui incitent à pousser la porte…
« qui leur déplaisent ». Désolé
Dans le quotidien de ma région, ils osent tout. Exemple sportif: » Pour la première fois sur le tour; cela a Bardet » ou mieux à propos de la victoire d’une équipe belge de football face à l’équipe de Vérone: » Vérone est resté au balcon « . Le plus grave: ces gens osent « faire » critique d’art et démolir celles ou ceux qui leur déplaise ou ne font pas partie de leur sérail. Il y a quelques années, Cécile de France, originaire de ma région, deux fois césarisée et ayant débuté dans un projet théâtral de ma production, était en tournage chez nous pour le film « soeur sourire ». Harcelée par la presse en plein travail, elle avait refusé, car il lui était impossible de se dégager. Titre de l’article: » Soeur sourire n’avait pas le sourire « .
Le top 3 des erreurs que je trouve désolantes de la part des professionnels de la langue (qu’ils soient actifs à la radio, à la télé, dans les journaux ou même écrivains!) c’est:
1.employer le subjonctif avec « après que »
2.dire « se rappeler de » ou « s’en rappeler »
3.dire « visionner » pour « regarder » et « solutionner » pour « résoudre »
Je m’arrêterai à ces 3 pour ne pas enquiquiner le monde 😉