363e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vit secrètement avec…
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Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié qu’il ne s’agit pas d’un siège éjectable, ne répond à une question qu’après s’être assuré que ce n’est pas une question piège, n’accepte de se nourrir que s’il est certain qu’il n’y a pas de couleuvres au menu, se met au lit s’il est sûr qu’il n’y restera pas cloué.
Bref, il se méfie de tout et de tous
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote : il ne regarde pas , il voit ; il n’écoute pas, il entend ; il ne touche pas, il effleure ; il ne boit pas, il sirote ; il ne mange pas , il picore. Et il ne dort pas, il sommeille. En revanche, Monsieur Secret sent, flaire, hume, renifle.
Si Monsieur Secret est si circonspect c’est parce qu’il exerce une profession où le secret est de rigueur. Né à Grasse, son avenir était tout tracé : il serait « nez ». Selon l’injonction paternelle et la devise de la famille datant de 1735 « Aussitôt né, aussitôt nez ».
Enfin vint le moment suprême. Un jour il trouva LA formule. Une formule magique, celle d’un parfum unique, d’une fragance inconnue, l’alchimie et l’alliage de senteurs nouvelles qui lui apporterait enfin la gloire et la fortune. Une vie de VIP.
Bien sûr, nul ne devait la connaître. Pourtant, avec le temps, ce secret parut bien lourd à Monsieur Secret qui envisagea de le partager avec une Madame Secret. Hélas ! Il n’y avait pas de Madame Secret. C’est la vie !
Sa quête virait à l’obsession. Anaïs, candide et caline, un amour, mais sans odeur et sans épines ; Lolita, sa petite chérie, avec qui il franchit l’interdit ; Daisy, une vraie diva mais bizarre avec son philtre d’amour et ses sortilèges ; Coco, véritable poison accro à l’opium ; Chloé et Anaïs, authentiques amazones qui s’habillaient comme des garçons. Mais quelle allure ! Et Joy, une si jolie madame avec sa petite robe noire !
Toutes différentes mais un point commun : elles ne savaient pas tenir leur langue
Déçu par la femme Il décida de se confier à l’homme réputé plus discret : l’inspecteur Derrick, cet homme de caractère mais celui-ci était refroidi à l’idée des aller-retour Paris-Cologne ; puis Arsène Lupin, qu’on aurait cru tout droit sorti de Bel ami avec son parfum de corruption mais qui s’avèra un bandit ; et enfin un champion de polo le boss de Chantilly, le mâle absolu mais qui, un jour, lui dit « Je reviens » et le quitta sans un adieu.
Las de ces déconvenues, il décida de se confier à ce qu’il avait de plus cher en lui : son nez mais ses narines, jumelles au point d’en être siamoises, ne pouvaient se sentir.
Ses mains ? L’une était trop courante et l’autre avait un poil. Ses oreilles ? La première était complètement bouchée et la seconde totalement sourde. Quant à ses yeux, le premier était mauvais et l’autre était l’œil de Moscou.
PS. J’ai glissé dans ce texte 45 marques de parfums
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote. Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si le siège est propre et si les quatre pieds sont solides. Or, ce jour-là, dans le jardin public où il arrivait et repartait chaque jour à la même heure à la seconde près, on le vit décoller une feuille scotchée sous « sa » chaise et la lire, alors qu’un enfant vêtu d’une panoplie Fantomas l’abordait « on dit que tu dois être un agent secret du K G B et d’abord comment t’appelles-tu ?
Tu sais je suis ici incognito !
L’enfant lui demanda « çà veut dire quoi incognito » .
Tu demanderas à l’inspecteur Jude.
La missive en poche, le chapeau sur la tête, Fantomas le vit s’éloigner à petits pas pressés, bien avant son heure habituelle, et quitter le jardin.
Intrigué par les billets de banque qui dépassaient des poches de son imper Fantomas le suivit et quelle ne fut pas sa surprise de voir des gendarmes l’arrêter et lui passer des menottes.
Le lendemain on put lire ceci dans la presse « un cambrioleur de banque sévissant dans la région depuis quel que temps a été arrêté à la sortie du jardin public du boulevard Gambetta. Pour l’instant, après un interrogatoire de plusieurs heures, les policiers ne connaissent toujours pas son identité et n’ont pu d’ailleurs dresser procès-verbal l’inconnu chuchotant d’une voix inintelligible. Il est gardé au secret car on le soupçonnerait d’être un agent double pour une ou des puissances étrangères. Dans sa poche, à part les billets de banque et une feuille vierge, ils n’ont trouvé aucun indice pouvant faire avancer leur enquête.
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« Né de père inconnu » : Voilà ce qu’on lit sur sa carte d’identité.
De sa mère, pas trace non plus.
Nils vit chez Michèle et Roger, et ne se souvient pas d’avoir connu d’autres parents. Il les appelle « papa » et « maman » et trouve ça très bien.
Quand il demande à l’un ou l’autre qui sont ses « vrais » père et mère, on lui répond les yeux en l’air en tournant la tête : « c’est un secret… ».
Il va vérifier dans un dictionnaire la signification de ce mot sonnant, et savoure la réponse : « ce qui doit être caché, ce qu’il ne faut dire à personne ». Il rapporte sa trouvaille à Michèle, qui sourit et prononce le mot un doigt sur la bouche.
Alors Nils tire la conclusion : sa naissance est un événement important qu’il convient de ne pas ébruiter.
Depuis ce jour, Nils joue les courants d’air. On ne sait jamais où il se trouve. Planqué dans les placards, ou sous l’escalier, ou assis en haut du grand bahut. Un jour on le retrouve même dans la coupe de l’énorme lustre qui pend au plafond du couloir. Il passe ses journées le nez plongé dans les livres.
A la recherche de son père, bien sûr.
Entre tous les héros il s’imagine le fils tantôt de l’un, tantôt de l’autre. Et il se trouve chanceux de pouvoir choisir.
Quand il réapparait, à de courts moments de la journée, il précise qu’il ne fait que passer, engloutit son repas et disparait aussitôt. Il dort peu et passe une bonne partie de ses nuits à rêver tout haut.
Devenu plus grand, il découvre le cinéma et « La guerre des étoiles » en 3D. Mais quand la voix caverneuse de Dark Vador, en plan rapproché, lui avoue « Je suis ton père », il en fait des cauchemars toute la nuit suivante. Et ne retourne plus jamais voir un film.
Il grandit encore.
Avec Ulysse il apprend qu’on peut être quelqu’un tout en se nommant « Personne ». Et ça tombe bien pour quelqu’un qui s’appelle « Rien ».
Alors il rêve de partir à son tour à l’aventure.
Désormais il ne voit plus les gens qu’il croise mais son regard se perd à l’horizon, loin, très loin derrière eux. On pourrait dire qu’il est absent mais en fait, il n’a jamais été présent.
Et un jour il s’efface.
Longtemps après, une carte postale cornée échoue dans la boite aux lettres de Michèle et Roger.
Sur l’image une mer bleue, avec un ciel bleu plus pâle, et une toute petite vague bordée de blanc en diagonale .
Rien d’autre.
Derrière, pour tout message, un point d’interrogation géant, que Roger déchiffre sans peine: « Devinez où je suis ! »
Monsieur Secret ne s’appel pas vraiment comme ça. Oh certes, maintenant…ce nom là est officiel et définitif et tous ses descendants mâles le porteront. Je vous conte l’histoire de M. Secret,pas celui de nos jours mais…celui qui reçu le premier ce nom. Je dois pour ce faire remonter très loin en arrière au temps de la jeune Reine d’Angleterre première du nom. Ce temps là, regorgeait de duplicité, tromperie, complots et autres douceurs. Un jeune homme de très bonne famille, avait un don, un don très particulier…une très bonne ouïe. Passant par le grand escalier afin de rejoindre ses parents, il entendit le chuchotement de deux personnes qui, bien que chuchotant, semblaient fort attentif à ne pas se faire repérer.
Jhons-Ian ressentit comme un coup de poignard dans le coeur. Il s’enfonça ds les grandes tentures du hall, se tenant la poitrine, il écouta et son corps se couvrit de frissons. Ces deux personnes de haut lignage complotaient afin d’empoisonné la future reine car trop avangardiste pour eux. Ils avaient essayés d’en faire leur marionnette mais, la très jeune fille n’avait pas mordue à l’appât et les avait en quelque sorte snobé. Fort marris et très en colère, ils fomentaient depuis ce jour fatidique une façon de faire disparaître ce petit paquet de nerf afin de faire monter sur le trône l’une de ses cousines plus malléable.
En ce jour de grand bal donner justement par les parents du jeune Jhons-Ian, ils avaient mis en place trois hommes sans scrupules prêt à tout pour de l’or. L’un devait mettre une bombe dans la chambre de la jeune Dame, l’autre devait l’empoisonné avec son bouillon du soir et l’autre…lui plongeait un poignard empoisonné dans les côtes ce qui, ne la tuerait pas sur le coup si les deux autres attentats ne fonctionnaient pas mais, la tuerait doucement. Ni-vu, Ni connu. Jhons-Ian blêmissait de plus en plus en comprenant que la vie de la future Reine était entre ses mains.
A dix sept ans à peine, bien que plus âgé que la jeune fille ( quatorze ans), il savait pertinemment que personne ne le prendrait au sérieux. Il attendit que les deux hommes disparaissent et avec circonspection, il sortit de sous la tenture. Son esprit en ébullition, il avisa le jeune Lieutenant de la garde royale qui suivait la jeune fille dans tous ses déplacements. Comment l’abordé et comment lui apprendre cette menace qui pèse sur la jeune fille? Jhons-Ian n’en menait pas large. Il devait d’abord être sûr que ce jeune Lieutenant était fiable. En passant à côté de lui, il le bouscula. Relevant la tête…il fixa le jeune homme puis d’une voix tendue lui dit: » Veuillez prendre en compte mes excuses Lieutenant.
Je viens d’apprendre une nouvelle qui me retourne le sang. » _ Cela peut se comprendre Lord… Il ne le laissa pas finir._Appelez moi Jhons-Ian s’il vous plaît. Les titres et moi sommes un peu en désaccord.Le tout dit avec un léger sourire. Le Lieutenant bien que surpris, se dit en lui-même que ce jeune Lord avait en lui une bonne dose d’humour au vu de ses parents…mais, conciliant,il répondit: » Lord Jhons-Ian, je vous remercie, que puis-je pour vous?Jhons pesa le pour et le contre en un dixième de seconde et décida de faire confiance à ce jeune homme. Il lui dit: » Suivez-moi s’il vous plaît, j’aimerai vous, non, je ne puis le faire ainsi, mais je vais vous faire part de mon soucis—à deux ce sera j’en suis sûr plus aisé.
Suivant le jeune Lord sans comprendre son but, William-Henri de Saint-Franc Lieutenant de la garde de la future Reine se dit que des oreilles de la sorte serait un plus pour lui bien que lui-même bien né, il ne lui était pas loisible d’errer au sein de cette société un peu fermé il faut bien le dire. Les partisans, les non partisans, tous groupés en un assemblement festif n’était pas chose facile à surveillé et les uniformes avaient tendances à fermés les bouches des plus hardis. Ce beau jeune homme pourrait sans éveillé les soupçons se faufilé à droite et à gauche et écouter les paroles bonnes ou mauvaises entendues.
Oui se dit-il cela serait un plus. Sa jeune protégée avait déjà essuyer deux attentas et la peur ne la quittait plus…malgré les sourires et les bons mots, la jeune fille avait atteint les bord de la crise de nerf…un seul attentat et cela remettrait tout en question. Elle ne méritait pas cela. Jhons fit passer le Lieutenant par une porte dérobée ce qui ravi le Lieutenant,il pensa » ce jeune homme est plein de ressources et pas avare du partage,un bon point. Jhons l’invita à prendre place sur le vieux sofa et lui-même s’installa sur le tabouret.
La petite pièce attenante à ladite porte était fonctionnelle , peu profonde, agréable, quelques livres,un vieux fauteuil,une petite table, une autre porte qui devait sans doute donné sur un cabinet de toilette, petit mais utile. Sans façon Jhons-Ian se jeta à l’eau._ Lieutenant, j’ai ouïe dire, qu’une jeune Dame allait subir ce soir trois attentats et je ne sais comment le lui dire. Que me conseillez-vous? William à l’énoncer avait blanchit. Il se leva et braqua son regard gris acier sur le jeune Lord._ Qui? Qui doit subir cela? Jhons-Ian plissa à son tour ses yeux bleu de glace et sans se départir de sa franchise avoua… » la Future Reine, qui se trouve aujourd’hui être l’invitée de mes parents.
Il est hors de questions que nous subissions le déshonneur face à cette ignominie. Mes parents ne sont pas au courant et je ne sais dans quel ordre cela se produira!_ Dîtes-moi tous mon jeune ami, je comprendrai peut être mieux le déroulement de ces actes à venir._ Bien…les deux hommes ont parlé de trois hommes, le premier posera une bombe dans la chambre je crois, le deuxième empoisonnera le bouillon du soir, le troisième la blessera avec un poignard empoisonné ce qui, ne la tuera pas de suite…mais la fera mourir lentement.
Une fois morte, ils mettront à sa place l’une de ses cousines plus malléable sur le trône mais là ou je me trouve en difficulté, c’est de savoir quand ils agiront et vous Lieutenant avez-vous une idée? William lui offrit un sourire chaleureux et d’une voix douce et basse lui répondit: » Mon jeune ami , grâce à vous notre future souveraine ne se fera pas tuer, si vous saviez le poids mortel que vous venez par vos paroles de m’ôter, vous comprendriez mon sourire.Oui jeune Lord, je sais comment et ou ils vont procéder.
Alors…écoutez-moi bien…à partir de maintenant, ne vous mêlez plus de rien, faites ce que doit faire un jeune Lord lors d’un grand bal en son château…le reste se trouve sous mes ordres, un grand un très grand merci jeune Lord. Comment puis-je rejoindre les appartements de la future reine sans que l’on me voit?_ Je vous conduis au plus près des appartements de la jeune Dame._ Merci, restez aux aguets jeune Lord, restez aux aguets. Ils se faufilèrent dans les passages secrets du château et jhons-Ian permis ainsi au Lieutenant de la reine de se trouver devant la porte de celle-ci au moment ou un valet de pied apporter un bouillon léger pour la jeune fille. Il toqua à la porte. William le suivit.
La jeune fille étonné demanda d’une voix douce: » Quel est donc ce fumet? » Le valet lui répondit: » un bouillon léger ma dame. » _ Je n’ai pas demandé de bouillon!_ Permettez votre Altesse?_ Oh William est ce vous qui…_Non Altesse, ce n’est pas moi, mais peut-être que ce valet nous le diras n’est ce pas? _ C’est un marmiton qui m’a remis ce bouillon en me donnant presque l’ordre de faire vite afin que ce bouillon ne refroidisse pas et il m’a dit de ne le donner à personne ci ce n’est à la jeune dame des grands appartements._ Je vois susurra William,pourriez-vous reconnaître ce marmiton? Oh certes Lieutenant certes mais je dois dire qu’il ne fait pas partie du personnel de la maison, je connais tout le monde ici et cet homme là…n’appartient pas au château.
Certainement un extra,il y a beaucoup de monde et nous attendons la future Reine d’Angleterre c’est tout dire! Alors vous pensez bien que…que…que et là le pauvre homme blanchit, bredouilla encore plus, regarda le bouillon qui doucement refroidissait et prenait une teinte verdâtre._ Oh mon Dieu, mon Dieu vôtre Altesse, si j’avais su, oh Dieu tout puissant, lieutenant regardez ce bouillon! William prit le bol des mains tremblantes du valet et renifla le bol une vilaine odeur douceâtre lui emplit les narines, il éternua plusieurs fois et faillit lâcher le bol tant ceux-ci étaient fort ( les éternuements). Il se sentit faible presque aussitôt sa bouche devint pâteuse et ses sens s’engourdirent. Le valet eut juste le temps de le saisir et de l’asseoir. La jeune fille ouvrit grand la fenêtre et un froid glacial envahit la chambre redonnant à William les couleurs de la vie.
Les deux autres attentats furent déjoués. Jhons-Ian fut récompensé pour sa bravoure et son sang froid.Il incorpora la garde de la Reine, combattit pour la Reine, déjoua plusieurs complots, fut fait prisonnier et subit d’atroces sévices mais jamais il ne parla. Lorsque William et son détachement le retrouvèrent, Jhons-Ian n’avait plus que la peau sur les os.Il était presque aveugle,pouilleux, puant sous ses propres déjections, les os brisés, purulent frisant la gangrène mais la bouche close. Ramener en Angleterre,il fut soigner par les médecins de la Reine mère. Il fut rendu à sa liberté par la force des choses étant presque aveugle. Il reçut la plus haute distinction et la Future Reine lui offrit un autre nom afin que personne ne puisse lui faire subir d’autres outrages.
L’homme qu’était Jhons-Ian possédait une force mentale peu commune mais, les atrocités qu’il avait subi l’avait grandement afaibli. Au cour d’un dîner en petit comité la future Reine avec l’accord de la Reine mère, lui octroya des titres, des terres et un revenus mensuel conséquent à vie. Plus…un nom nouveau pour un nouveau départ dans la vie. Ce nom là Jhons-Ian le comprit, et, l’accepta. La future Reine s’approcha de lui le sourire aux lèvres revêtue de ses atours royaux, les mains tenant le collier des hauts chambellans suivit du Lieutenant qui lui-même tenait un coussin su lequel reposait la médaille d’honneur et une bague rouge sombre aux armoiries de Jhons-ian. Il se tenait droit en appui sur ses béquilles faisant face à celle qu’il avait défendue au péril de sa propre vie.
_ Monsieur avez-vous garder mes Secrets? lui demanda t’elle._ Du plus profond de moi-même Madame, je vous le dis oui, j’ai gardé vos Secrets et je les garderai en moi jusqu’à ma mort._ Monsieur, si je vous demande ici même votre parole d’honneur, me l’accorderez-vous?_Oui Ma Dame, ce que vous voulez Ma Dame._ Jhons-Ian de…je ne le dirais pas car à ce jour et devant ceux qui m’honorent, je vous nomme Duc jhons-Ian Walersbar Secret de Cornouailles. Tel sera votre nom et le nom de vos futures enfants, acceptez-vous? Jhons accepta et depuis ce jour, tous les descendants se nomment ainsi aucun ne repris son ancien patronyme. Jhons ne revit jamais sa famille, il eut cinq enfant, trois fils et deux filles qui eurent à leur tour des enfants. La plupart travaillèrent pour les services de sa Majesté et tous gardèrent les Secrets de leur Majesté. Ainsi le nom Secret prenait tous son sens.
Aujourd’hui, le dernier des Jhons-Ian Secret venait d’être mandaté par la police de la Reine. Personne ne le connaît vraiment, lors de ses déplacements,il ne s’assied jamais sans regarder au moins deux fois s’il n’y a personne de planqué sous le siège ou ailleurs,il est d’une prudence maladive, quand il parle, ce n’est jamais fort en fait il chuchote, rien de sa vie privé ne filtre, il vit toujours dans son château en Cornouailles du Sud, sa femme et sa fille prennent grand soin du jardin et ses nombreux chiens se promènent librement au abord du bois ou dans les allées du château…Il paraît que son épouse attend un heureux événement, un garçon…est ce un Secret?
ou se trouve en ce moment M.Secret? Eh bien sachez-le…c’est un secret…y-l.
Oscar Minet ne parle pas, il chuchote.
Il est extrêmement prudent : Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Déformation professionnelle : il travaille dans les Services Secrets (on ne sait d’ailleurs pas lesquels puisqu’ils sont secrets), et se fait appeler Monsieur Secret.
Il avait été chargé par sa hiérarchie de pourchasser la moindre fuite et (surtout) les plombiers chargés de celles qui n’ont pas été signalées au Service.
Il s’était acquitté de sa tâche avec zèle, et avait déjà plombé pas mal de plombiers avec son arme de service. Il opérait toujours au silencieux pour éviter de déranger le travail ou le sommeil des collègues.
Toutefois, le service d’élimination commençait à râler (trop de cadavres sur les bras), et la pénurie de plombiers commençait à se faire sentir dans la ville.
Dans le bâtiment des Services Secrets, les tuyauteries commençaient à fuir, faute de réparations.
Pour remédier à cette situation déplorable, il n’y avait qu’une solution : donner à Oscar Minet lui-même le rôle de Plombier Officiel des Services Secrets chargé des tuyaux et cheminées du bâtiment, et il avait appris à être aussi à l’aise sur les toits qu’un chat de gouttière qu’il ne manquait pas de caresser quand il était à portée de main.
Alors qu’il travaillait là-haut, il entendit une voix féminine appeler « minet ! minet ! », et a vu le chat filer en direction d’une lucarne dans un bâtiment voisin.
La nuit suivante, il a pris le même chemin et s’est approché de la lucarne en faisant « miaou ! ». La femme dormait. Elle s’est à peine réveillée quand il a sauté sur le lit.
– Viens contre moi, mon gros minet, a-t-elle murmuré.
Il ne s’est pas fait prier et s’est laissé caresser en ronronnant comme un diesel et en faisant patte de velours, ce qui ne semblait pas déplaire à la femme.
Au petit matin, quand il l’a quittée, elle lui a simplement dit :
– N’oublie pas tes croquettes, mon gros minou !
– Miaou !
Heureusement pour lui, le chat de gouttière avait vidé la gamelle pendant la nuit.
Elle adorait les caresses de ce très très gros chat, mais craignait un coup fourré.
C’est pourquoi elle a attendu une bonne dizaine de visites nocturnes avant de lui dire :
– Tu n’es pas un chat normal, mon très très gros minet. Tu me donnes plutôt l’impression d’être un homme. Tu permets que j’allume la lumière ?
– Non. Je veux rester invisible à tes yeux. Et surtout, ne parle de moi à personne. Je ne suis qu’un gros chat. Un très gros chat. Miaou.
Sur la vie privée d’Oscar Minet, sa hiérarchie en sait peu. Son image de célibataire endurci est peu crédible, et il paraîtrait qu’il vit secrètement avec une femme : les micros installés chez lui montrent bien qu’il n’y rentre pas avant cinq heures du matin. Où passe-t-il ses nuits ?
Les Services Secrets détestent les cachotteries, c’est bien connu.
Craignant des fuites, ils ont pris les dispositions nécessaires.
Et c’est ainsi qu’un mois plus tard, Oscar Minet s’est fait plomber par un plombier.
La voisine est désespérée, car son très très gros minet lui manque terriblement.
Il paraîtrait qu’il vit avec ça sur la tête,
il serait né avec cette ampoule secrète
et que pour camoufler cet indigne appendice
il use depuis toujours de subtils artifices.
On le croise ainsi, au détour des salons
coiffé d’une casquette ou d’un très haut chignon,
on ne sait quel mystère dort sous ces frisotis
mais chacun sur La chose, possède une théorie.
Ne serait-ce point, dit l’un, une sorte de girouette
qu’il aurait camouflé, dessous cette houppette ?
Ou bien, rétorque un autre, cultive-t-il en cachette
des poireaux, du chou-fleur, ou bien de la cornette?
Fatigués de jouer sans cesse aux devinettes
ils voulurent une nuit, en avoir le cœur net
et vinrent le surprendre, endormi sous sa couette.
Ils découvrirent le secret à propos de sa tête !
Et, nom d’un coq qui caquette, n’en crurent pas leurs mirettes
J’ai promis pour ma part, de ne rien révéler
Etant de ses amis et sans vouloir de drame
à cet Impénétrable, et à sa vie privée.
Apprenez toutefois, que ce qui vous inquiète
incarne en certes, ou en secret, l’anagramme
Sa tête, c’est attesté, est bien pourvue d’une…
Monsieur Secret ne parle pas.
Il ne chuchote pas, ne murmure pas.
Les médisants, les ignorants ?
Qu’ils passent leur chemin.
Ils n’ont rien vu de son regard.
Noir, teinté de douceur.
De tristesse, de langueur.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il se méfie de tout et de tous.
Les méchants, les tordus ?
Qu’ils passent à la trappe.
Ils ignorent son chagrin.
Noir. Sauvage.
Sans issue.
Monsieur Secret est impénétrable.
Il ne se confie pas.
Les curieux, les indiscrets ?
Qu’ils fouinent ailleurs.
Ils n’ont rien su de sa vie.
Celle d’avant.
Eclats d’arc-en-ciel.
Il paraîtrait qu’il vit secrètement avec une sorcière.
Il paraîtrait même qu’il parle aux oiseaux.
Et elle, aux étoiles.
Leur folie ne fait plus de doute.
Les ignorants, les peureux ?
Ils s’emmêlent, se démènent.
Mais ils ne sauront rien.
Ils ne connurent pas Miss Chloris.
Belle et féline.
Tendre et gaie.
Insouciante et imprudente.
Elle lui apprenait le ciel.
Les couleurs de l’amour.
Elle fut happée par un mastodonte…
A partir de ce jour, Monsieur Secret devint Monsieur Secret.
Je m’approche doucement de lui :
– J’ai une surprise pour toi. Ecoute mon dernier récit. Je l’ai écrit pour toi.
J’ai lu dans ses yeux une lueur de curiosité.
Il a écouté attentivement.
Alors, j’ai vu son regard.
Gris, teinté de douceur.
Un tantinet amusé.
Et j’ai entendu le murmure d’un ronron…..
Cécile Confidence frappa trois coups, poussa la porte, capitonnée de cuir, la referma doucement, avança avec grâce sur la moquette épaisse qui étouffait son pas léger. Ses tresses blondes relevées lui donnaient un visage de madone, la fluidité de sa robe laissait deviner un corps svelte. Elle avait le port altier, sa jeunesse était éclatante. André Secret, la quarantaine élégante, se leva, contourna le bureau pour l’accueillir :
– Bonjour Mademoiselle, que puis-je pour vous ?
– Docteur, j’ai besoin de vous parler, dans la plus grande confidentialité.
Il chuchota :
– Vous pouvez compter sur moi ! Rien ne sortira de ce cabinet. Installez-vous.
Entre la chaise et le divan, elle choisit ce dernier. Le dos et la tête appuyés sur un gros coussin, elle allongea ses longues jambes chaussées d’escarpins. Il s’assit sur le fauteuil tout à côté, droit, la veste entrouverte sur une chemise impeccable, les mains croisées sur son jean. Il la regardait. Ses yeux gris, sa sensualité jouaient comme un aimant contre lequel il essayait de lutter.
– Je vous écoute.
Elle ferma les yeux.
– J’ai fait la nuit dernière un rêve étrange. Je n’ose pas le raconter, mais il m’oppresse et sonne comme une injonction vitale. Je pressens que l’ignorer, c’est mettre ma vie en péril !
Son souffle soulevait doucement sa poitrine sous le twill de soie claire, son émotion rosissait ses joues. Elle entrouvrit ses yeux gris, ils avaient une étrange lueur qui capta son regard, le retint un moment, comme hypnotisé, puis elle les referma. Il sentit monter en lui la sève d’un printemps.
– De quoi parlait votre rêve ? il ne reconnut pas le ton de sa propre voix.
– C’était une succession d’images, en couleurs, comme un film. J’y ai vu un homme et une femme se rencontrer dans des circonstances que je n’ai pas comprises. Leurs yeux se sont croisés, pour ne plus se lâcher. Ils étaient fous amoureux, ils ne pouvaient plus se quitter. Mais leur amour scandalisait tant qu’ils décidaient de quitter cette ville pour aller vivre ensemble dans un pays lointain. Elle s’arrêta.
– Continuez, insista-t-il de sa voix chaude, tout en scrutant son visage et son corps désirable.
– Je me suis réveillée à ce moment-là. Et, ce matin, j’ai reçu un message m’informant que j’avais gagné un concours, puis mon lot est arrivé par internet : deux billets d’avion pour une destination lointaine. J’ai trouvé cela incroyable.
– Vous y décelez une concordance ? il se demandait qui était l’amoureux ou l’amant avec lequel elle rêvait de partir.
– Avec mon rêve, sans aucun doute ! Dans ce rêve, je n’arrivais pas à distinguer clairement la femme… mais, mais je la ressentais tellement fort que c’était une évidence, la femme, c’était moi ! L’homme … elle se tut.
– L’homme ? reprit-il
– Je ne peux pas vous le dire.
– Revenons à votre rêve…
Elle inspira très fort et dans un souffle, elle murmura
– L’homme, l’homme, c’est vous !
© ammk
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vit secrètement avec une secrétaire muette qu’il a rencontrée à Paris dans le quartier du même nom .
Mais on n’est sûr de rien .
Messieurs Curieux sont vraiment embêtés avec ce gars-là, qu’ils n’arrivent pas à percer.
Un jour, ils l’ont croisé dans la rue et lui ont demandé s’il savait où se trouve la rue du secret, sur l’île d’Yeu.
« C’est amusant, chuchota-t-il, savez-vous qui je suis ? »
Les Curieux avouèrent leur ignorance, en bavant.
Je m’appelle Jean Secret. Je suis historien. Je viens du Périgord. Vous voulez savoir autre chose ? «
Les curieux restèrent muets …
Et Monsieur Secret repartit, son bouquin de philosophie sous le bras, en se chuchotant à lui-même ses secrets, hors de ce monde …
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote. Monsieur Secret est extrêmement prudent. Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous. Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu. Il paraîtrait qu’il vit secrètement avec Maryline.
Le rai de lumière n’était pas pointé sur le grain de beauté fatal. Il éclairait entre l’oeil et la pommette, juste au-dessus du point fantaisie. Dans la pénombre, cet effet lui donnait une expression étrange. Le photographe déplaça légèrement le fuseau sur le front. Il calcula un gros plan qu’il aurait pu faire. Il contourna l’arcade et s’attarda sur la joue droite. Il contempla sa couleur laiteuse. Elle bougea ses longs cils. Elle sommeillait paisiblement.
Sous ses paupières, elle percevait son environnement. Un battement imperceptible vibrait. Il cercla les narines pour s’amuser un peu et s’arrêta au-dessus de la bouche. Elle était sereine pour sa prestation. Il glissa le faisceau sur sa robe blanche. Son corps était détendu. Il reviendrait plus tard, après sa douche relaxante. Ils passeraient tous les deux un moment inoubliable ensemble.
Chut !… Il avait pris l’habitude de lui parler doucement. Il la surveillait 24 sur 24. Il ne voyait plus ses amis. D’une manière méticuleuse, quasi maniaque, il inspectait tout ce qu’elle touchait. Une caméra invisible pouvait être disposée ici ou là. Chacune de ses photos valait de l’or. Il passait en revue son parcours encore. Il frisait l’obsession. Le tapis rouge était prêt. Il ne le sortait jamais que dans sa tête, aucune embûche, aucune entrave.
Comme il avait un peu de temps devant lui, pendant quelques minutes, elle ne s’apercevrait pas de son absence, il courut au distributeur. Un investissement conséquent permettrait d’espérer son retour.
Il était important de garder le secret jusqu’à dimanche. Que les importuns et les curieux se tiennent au loin !
Sa joie n’en aurait que plus d’éclat. En attendant, il n’était pas facile de préserver l’anonymat. Lors d’une de ses sorties, il était sûr de rencontrer une connaissance avec qui, de manière habituelle, il devait échanger une amabilité. On ne devait pas observer sa fébrilité. On se mettrait à creuser le moindre soupçon.
Juste derrière lui, il n’avait pas remarqué Jean qu’il n’avait pas vu depuis… il ne savait plus. Ses mains pleines des billets qu’il n’avait pas encore rangés ouvrirent son sourire et ses sarcasmes coutumiers :
– Alors, on prépare un coup ! Ca fait un bail, dis donc, j’ai appris que tu t’es reconverti.
La meilleure stratégie fut d’entrer dans son jeu. Il reprit là, où il en était avec lui, depuis qu’ils s’étaient perdus de vue… Il ne savait plus quand. Comme à son habitude, il prêchait le faux. Il ne savait rien de sa nouvelle activité. Il l’avait toujours deviné, mais cette fois-ci, il ne le devinerait pas. Il joua le niais, il lui répondit :
– Je pars en voyage la semaine prochaine.
– Ah ! D’accord, et tu vas où ?
– C’est une surprise à ma femme.
Sans autres questions, son ami depuis toujours, se servit au distributeur. En composant son code secret, il lui dit :
– On se téléphone !
Il avait changé son numéro. Il s’éloigna. » Ouf ! me voilà débarrassé. Je retourne voir Maryline.
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Dimanche, elle était prête. Elle trottinait délicatement sur le tapis rouge. Il lui murmura à l’oreille :
» Tu gagnes le Grand Prix ! » Et elle gagna le Grand Prix !
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié qu’il n’y ait un mouchard collé sous son assise. On lui a déjà fait le coup une fois, quand il travaillait alors dans un confessionnal. Il avait mis des années à s’en remettre et à se reconstituer une clientèle.
Oui parce que c’est ici dorénavant, que les fidèles, les habitués, les torturés les malheureux, les effrayés, les excités, les ténébreux viennent lui confier leur secret trop lourd à porter.
C’est dans ce magnifique parc, à l’ombre des grands arbres que chacun vient retrouver Monsieur Secret assis sur les chaises en fer forgé, installées ici depuis si longtemps, légèrement en retrait du chemin que plus personne ne remarque leur présence. On se repasse l’adresse sous le manteau et la chaise près de Monsieur Secret ne désemplit pas.
Monsieur Secret aime cet endroit, il sait pouvoir compter sur l’aide des éléments. Les chuchotements sont étouffés par les grands bras des arbres qui tombent de chaque côté des chaises. Le vent s’en mêle souvent quand il faut couvrir les sanglots qui sortent avec les mots. Il fait bruisser les branches qui dansent nonchalamment divertissant les passants . Parfois la pluie essuie les larmes de ceux qui se confient et le soleil fait briller les yeux de ceux qui détiennent des secrets joyeux.
Si certains mots parviennent à s’envoler, ils sont rattrapés par le chant des oiseaux qui aiment jouer les curieux.
Oui, Monsieur Secret aime cet endroit, ces chaises posées là.
Il se montre d’autant plus prudent qu’il ne voudrait pour rien au monde changer de lieu. C’est ici qu’il est le plus heureux.
Il sait que là, malgré tout, les secrets seront bien gardés.
Parce que ce qui fait qu’il est Monsieur Secret, c’est qu’il sait les recevoir, soulager les gens d’un poids trop lourd. Et pour ne pas non plus courber l’échine à son tour sous le poids de tout ce qu’il reçoit, il cache chacun d’entre eux. Il les confie le moment venu ; aux feuilles des arbres, aux gouttes d’eau qui ruissellent dans les fontaines, aux écureuils curieux, au pieds des plantes, au cœur des fleurs. Et il sait que les gens apprécient, qu’ils s’y sentent bien, repartent soulagés et regonflés d’avoir, avec l’aide de Monsieur Secret déposer dans cet endroit sûr, ce qu’ils voulaient libérer.
Votre histoire est un délice pour les yeux 😊 joli cadre…
C’est beau ! J’aime !
(N’ayant pas vu l’intégralité du texte de départ, mon écrit est en parti hors sujet…je le poste tout de même…)
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si…elle savait garder son assise. Autrement dit si elle faisait partie des bavardes à fuir à tout pied ou si elle avait comme lui le sens des priorités : une bonne posture , un dos droit (mais pas trop non plus, un secret a ses limites lombaires) et une absence de grincement. « Oh les grincements on ne s’en méfie jamais assez » répète sans arrêt Monsieur Secret plongeant alors dans ses souvenirs… On s’imagine une chaise âgée ou manquant simplement d’entraînement ou pourquoi pas souffrant d’un niveau d’huile trop bas…mais ne vous y fiez pas !…C’est dans ces moments de relâchements que votre soit-disant soutien fessier vous fait les pires trahisons… Mêlant avec grande finesse grincements et informations capitales. Le secret est mort. Libéré de son silence par un grognement léger mais toujours désagréable.
Etre prudent, alerte et jamais confiant n’est pas toujours suffisant avec une chaise… Un seul pied traitre suffit à se retrouver le posterieur au niveau le plus bas de la pièce avec, en bouquet final,une ceinture trop serrée qui se libère…
Monsieur secret est définitivement démasqué.
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote. Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vit secrètement avec une femme si belle qu’il a toujours peur qu’on la lui vole. Mais cela, ce n’est qu’une simple hypothèse, parmi les centaines de rumeurs qui circulent autour de lui, car, lorsque l’on ne sait rien, il faut bien imaginer !
Qu’a-t-il donc à cacher, qu’il prenne tant de soin à le dissimuler ? A-t-il une femme ou un enfant si difforme qu’il n’ose le montrer ?Est-ce un espion à la solde des bolcheviks ? Ou un terroriste qui se dissimule avant de déclencher encore une tuerie de masse ? Ou un savant fou qui prépare la fin du monde derrière ses volets toujours fermés ?
Il n’apparaissait jamais au café du coin, où se retrouvaient toutes les mauvaises langues du quartier, aussi ceux-ci s’en donnaient à cœur joie, et renchérissaient à qui mieux mieux sur les supputations les plus incroyables, à tel point qu’ils finirent par y croire, et se montèrent la tête les uns les autres : il devenait urgent de découvrir ce que leur cachait Monsieur Secret, et de le neutraliser avant qu’il puisse accomplir ses desseins diaboliques.
Toutes les querelles du quartier furent mises en berne le temps de monter l’expédition, de se choisir un chef, de se partager les tâches, il ne fallait courir aucun risque, face à un homme aussi dangereux.
L’on savait à quelle heure il sortait chaque matin pour faire ses modestes courses, un guet-apens fut tendu : il n’eut aucune chance de s’échapper face à la horde d’énergumènes surexcités qui lui sautèrent dessus et l’immobilisèrent, puis se réunirent au café pour l’interroger :
– Maintenant, tu vas parler ! Que nous caches-tu ?
– Mais, mais, bredouilla-t-il, je ne comprends pas ! Je ne cache rien…
-Menteur ! Tu es trop prudent, tu ne parles à personne, ça cache quelque chose ! D’ailleurs, si tu ne veux pas parler, on va chez toi, et on fouille, on trouvera bien ton secret !
– Si vous voulez, mais, je vous jure, il n’y a rien à voir
Et les voilà tous fouillant de fond en comble le pauvre logis de Monsieur Secret, tellement modeste qu’il n’avait jamais invité personne à le visiter : la visite fut vite terminée, ils repartirent penauds en laissant le plus grand désordre.
Et Monsieur Secret, les raccompagnant tout honteux :
– Pardonnez-moi de vous avoir dérangés, je fais tellement attention à ne jamais déranger personne, et voilà que je vous ai fait perdre deux heures de votre précieux temps, je ne sais comment me faire pardonner…
De retour à leur café favori, les conjurés réfléchirent et ne se sentirent pas très fiers, c’était à eux de demander pardon. Ils retournèrent donc chez Monsieur Secret, et l’invitèrent à se joindre à eux autant qu’il le voudrait : il serait désormais et toujours leur invité au café du village.
c’est trop gentil , j’aime beaucoup cette belle leçon de morale , à réfléchir
Le silence est d’or
Monsieur Secret ne parle pas
Il chuchote
Monsieur Secret est extrêmement prudent
Et surtout très méfiant !
Monsieur Secret est impénétrable sur sa vie privée
Il en est presque suspect…
Des bruits courent depuis toujours à son sujet
Il paraît qu’il vit secrètement
-Et ce depuis longtemps –
Avec Mademoiselle Muette
La jolie blonde si gironde.
Il paraît même qu’ils se sont mariés
Et que le « oui » de la demoiselle
Dessiné sur ses lèvres sensuelles
A fait chavirer Monsieur le curé
Qui se serait bien fait defroquer
Quand à Monsieur le maire
Il a failli commettre un impair
-Mademoiselle Muette, consentez –
vous
A me prendre pour époux ?
Oups !
Il s’est arrêté à temps
Et Monsieur Secret a pu épouser sa belle
Si jolie dans sa robe de dentelle.
Est-ce qu’ils vécurent silencieux et heureux ?
Est-ce qu’ils eurent beaucoup de secrets entre eux?
Chut !
Motus et bouche cousue…
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vit secrètement avec la secrétaire d’un important personnage. Peut-être un ministre ou un chef de cabinet. Sur sa vie professionnelle, on n’en sait pas plus. Il aurait une mission spéciale dans une entreprise qui travaille pour un ministère.
Il ne fait pas que parler tout bas, il en dit aussi très peu. Il laisse planer le doute truffant ses propos de « Vous savez qui », « Vous savez quoi ». Personne n’ose se montrer ignorant, mais personne ne sait vraiment.
Monsieur Secret se donne des airs importants avec ses rituels paranos. Les messes basses, les regards en arrière, les fouilles contribuent à sa renommée, mais ce sont surtout ses silences qui lui donnent du pouvoir. Moins il en dit, plus on imagine qu’il en sait. Plus on s’imagine tout ce qu’il peut savoir, moins on a envie de le contrarier.
Il n’a pas peur des oreilles indiscrètes, il sait se taire. Les questions par contre le terrorisent. Il redoute le jour où un habile intervieweur, journaliste ou psychanalyste, le dévoilera.
Monsieur Secret résiste et ignore toutes les questions.
S’il répond, il n’existe plus.
Déjà à l’école on disait de lui qu’il était un gamin étrange, énigmatique, d’un calme inquiétant, taiseux. Mais à suivre ses yeux, on comprenait aisément que ce regard troublant n’était pas en recherche de découverte, il épiait. Il ne scrutait pas le décor, peu lui importait, il fixait le haut des visages des yeux jusqu’aux cheveux, si seulement une de ses pupilles avait été une foreuse elle aurait pénétré sans hésiter au tréfonds du crâne de l’observé.
Si le sien de crâne avait été transparent, sans peine on aurait pu voir s’y classer un par un dans des cases bien organisées chaque mouvement que ses yeux y avaient transféré.
Sa boîte crânienne était conçue comme un enregistreur/décodeur, chaque info surgissant dans le crâne d’un autre se trouvait capturée/décodée par ce regard auquel rien n’échappait.
Toute lueur, tout battement de cils, tout clignement de paupières était capté, puis passé au tamis d’un tri sélectif numérique très sophistiqué, et se trouvait stocké dans le compartiment secret prévu à cet effet, rejeté si jugé de peu d’intérêt.
Ainsi encore très jeune, Monsieur Secret cachait déjà dans sa tête une banque de données aussi riche que variée. Ça allait du secret d’État au secret bancaire, médical, professionnel, de l’instruction, de l’isoloir, de famille et même de polichinelle (mais celui-là qui revenait trop fréquemment était automatiquement détecté et éjecté des casiers réservoirs d’infos pour déjà être éventé.)
Monsieur Secret était d’une prudence extrême, jamais il ne s’asseyait sur un fauteuil, ne pénétrait dans une chambre, dans une salle de bains, ne couchait dans un lit, sans avoir vérifié sur les murs, aux plafonds, derrière les miroirs, aux pampilles des lustres, dans leurs ampoules même, si micro ou mini caméra pouvaient y avoir été dissimulés.
Où qu’il se trouve il se méfiait plus que quiconque de cet arsenal pour la simple raison qu’il était à l’origine de son installation. Ancien agent secret du KGB, personne mieux que lui ne maîtrisait ces systèmes et n’était plus habile à décrypter les codes secrets. James Bond était célèbre et avait une sacrée réputation de baiseur, mais dans ce domaine il pouvait aller se rhabiller.
On ne savait dire si son visage évoquait davantage celui d’un chat guettant sa proie ou celui d’un renard très rusé. Sa face était pâle, ses traits immobiles, ses yeux verts glaçants, sa bouche ne souriait jamais, tout au plus un coin s’en relevait encore fallait-il que sa satisfaction soit énorme. Ironie ou plaisir ? Bien fort qui aurait pu le dire.
Vous savez de moi, disait-il à la Presse, que je fais du judo, je chasse, je pêche, je monte à cheval, que je vis secrètement avec une ancienne gymnaste, tout ça c’est pour la galerie. Il n’y a pas de personnage plus secret que moi au monde. Vous croyez tout savoir de moi, vous ne savez rien. Diplomates, chefs d’États, hommes d’affaires, opposants, journalistes, je peux avoir votre peau à tous, sans menace, en douceur, j’ai la méthode pour que vos secrets deviennent les miens. Chez moi aussi on dit que l’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre : les femmes de mon pays sont les plus belles escort girls du monde, aucun n’a jamais résisté, quiconque j’ai voulu piéger l’à été.
Je fais peu de déclarations, mais je vous dirais simplement ceci à propos des deux que j’ai à présent dans le collimateur. Un : le grand gros rouquin décoiffé orange qui joue au golf au lieu de travailler, risque d’être déboulonné dès que mes agents auront réussi à mettre la main sur les enregistrements pris dans nos hôtels lorsqu’il faisait le voyageur de commerce. Deux : le petit gros jaune joufflu bridé à la coupe improbable -Rocket Man, soi-disant- m’impressionne si peu qu’il se pourrait bien qu’un de ces quatre son missile il se le prenne en plein dans son cucléaire. Il n’y en a qu’un que je vais épargner, pour le moment, c’est le nouveau petit jeune européen frétillant parce que lui, il m’a reçu comme un Roi !
Mes yeux de glace ont fondu de plaisir !
Merci, mais alors votre enregistreur/décodeur va moins bien marcher, forcément …
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vit secrètement avec une rumeur.
Ça court les rues, mais personne n’en parle et Mr Secret encore moins.
On lui attribue son nom à un vieux secret de famille, puant, que personne ne connaît.
Un secret terriblement noir, qui collerait à sa peau, lourd à porter. Pourtant, Mr Secret est athlétique.
Il vit avec cette rumeur depuis le jour de sa naissance, des milliers d’années.
Mr Secret est né le jour le plus silencieux du monde.
Il n’a pas crié et n’a pas entendu sa maman et cela n’a jamais changé.
Il a cependant une excellente vue et l’odorat d’un loup. Pour se rassurer et maîtriser son environnement, ces deux sens sont exacerbés. Ça peut prêter à quelques bizarreries comme regarder les sons ou sentir les ambiances.
Il chuchote mais personne ne l’entend.
La rumeur et lui sont démunis.
Mr Secret ne révèle rien de son état sensitif, de peur que la situation s’empire avec ces congénères, il laisse donc la rumeur courir. D’ailleurs, elle a de magnifiques jambes digne d’une marathonienne aux muscles saillants.
Il rejoint régulièrement les SEMA : les sens-en-moins-anonymes. Eux, ils comprennent. Là bas, ils se parlent avec les mains, entre autre, mais surtout avec le cœur.
Ce serait d’après les dernières études en neurosciences, le langage innée de l’être humain donc un langage universel.
Une étude clinique vise à tenter de ne plus trop éduquer les enfants afin qu’ils puissent garder ce langage innée. Ainsi, demain Les êtres humains parleraient tous le langage universel et le monde changera.
Un hypothèse à vérifier…
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vit secrètement avec…
Ça, c’est ce qui se dit ! C’est ce que la rue colporte…
Mais la véritable histoire de Monsieur Secret est toute autre. Je vais vous la conter.
Il y a bien longtemps, Monsieur Secret est né sous X, bien qu’il fut en possession d’un X accolé à un Y.
Mais, en ce temps-là, personne ne s’en souciait.
Dès son plus jeune âge, Monsieur Secret reçut une consigne : il ne pouvait ni parler ni crier. Il avait juste le droit de chuchoter.
Mais, en ce temps-là, personne ne lui parlait. D’ailleurs, il était tenu à l’écart de tous.
Pendant son enfance, Monsieur Secret montra un visage ingrat, planté au-dessus d’un corps massif , ancré dans le sol par des jambes filiformes.
Mais, en ce temps-là, personne ne le regardait. Au contraire. On détournait le regard sur son passage.
Devenu adolescent, secrètement ému par l’hostilité et l’indifférence qu’on lui témoignait, Monsieur Secret devint soupçonneux, presque paranoïaque. Il ne s’asseyait jamais sur une chaise sans regarder si quelqu’un ne se cachait pas en dessous ; il ne se couchait jamais dans son lit sans regarder si un monstre ne se cachait pas en-dessous.
Mais, en ce temps-là, tour le monde se moquait de ses manies, le traitant de simplet, de nigaud ou de ravi !
Monsieur Secret entra, ainsi fait, dans le monde des adultes. Il décida que sa vie serait aussi impénétrable que la forêt de ronces qui enserrait le Château de la Belle-au-Bois-Dormant.
Et que sa vie, il la vivrait loin de ces gens-là.
Le jour où Monsieur Secret quitta la bourgade, il vit son reflet dans une vitre. Il fut ébloui par sa beauté. Le David de Michel-Ange avait de quoi piquer une crise de jalousie !
En grand secret, près d’un ruisseau d’argent, au cœur d’une châtaigneraie, Monsieur Secret construisit de ses propres mains, une chaumière au confort sommaire ainsi que quelques meubles indispensables : table, chaises et fauteuils, lit et armoires. La terre argileuse lui permit de façonner une vaisselle rustique. Son espace de vie dessiné, il planta fruitiers, légumineuses et légumes, accueillit deux chèvres , trois moutons et six poules. Assurances d’une autonomie confortable.
Dès le lever du soleil, Monsieur Secret s’installait dehors, sur son banc et réfléchissait paisiblement.
Au coucher du soleil, il rentrait et s’asseyait à table pour noter ce qu’il avait appris.
De jour en jour, les connaissances s’accumulaient. Monsieur Secret était ouvertement heureux, mais secrètement frustré.
Une nuit, alors que le sommeil tardait , il eut la conviction qu’il était arrivé au bout de ses découvertes et que le temps était venu de repartir vers le monde.
Le lendemain matin, il fit son baluchon. Il cacha son savoir sur sa poitrine, et empila l’essentiel sur son dos.
La démarche légère et des idées secrètes plein la tête, il parcourut les lieues qui le séparaient de la Capitale.
La beauté de son visage inspirait la confiance.
Son silence incitait au respect.
Ses deux bosses lui accordaient une aura magique.
Le bon peuple causait à ses côtés, ne mâchant pas ses mots.
La bourgeoise se gaussait de ses avoirs, bien ou mal acquis.
La noblesse revendiquait davantage de passe-droits
L’aristocratie révélait ses sombres desseins.
Les moins fortunés dévoilaient leurs larcins impunis.
Les plus fortunés dévoilaient leurs combines.
Auprès de cet homme aussi secret, les langues se déliaient !
Chaque soir, Monsieur Secret rentrait dans son petit meublé, s’installait devant son secrétaire et écrivait jusqu’au milieu de la nuit.
Mais la présence constante de cet homme aussi taiseux fit naître la rumeur.
Il se disait même qu’il avait pour compagne une jolie Colombine.
Sous sa fenêtre, la jeunesse effrontée chantait à tue-tête : « La donna è mobile » ou « La ci darem la mano ». Rien n’y fit. Monsieur Secret gardait le silence.
Lorsque les cerisiers et les pommiers furent en fleurs, Monsieur Secret se rendit avec sa Colombine à la mairie.
Colombine, radieuse, prit la plume et signa de sa plus belle écriture.
Monsieur Secret se fendit d’un sourire malicieux lorsqu’au bas du parchemin, il révéla le secret de son identité : Polichinelle.
© Clémence
Chouette, bien que j’aie vu arriver Colombine, je n’ai pas vu venir Polichinelle.
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote.
Monsieur Secret est extrêmement prudent.
Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché dessous.
Monsieur Secret est impénétrable, sur sa vie privée, on en sait peu, il paraîtrait qu’il vivrait secrètement avec une ministre. D’autres lui attribuent quelque liaison secrète avec une actrice. Mais chut chut … Monsieur Secret reste toujours impénétrable, son visage affiche le calme, impossible d’y lire soucis, joies ou secrets. Il écoute à la perfection, ne prend jamais position. C’est un bon conseiller mais nullement un décideur. Quand il faut trancher il ferme sa porte et prend un air ennuyé.
Il ne perce rien de ses cogitations. Sa porte s’ouvre et là Monsieur Secret ne trahit rien du résultat de ses méditations. C’est son Secret. Au fil des mois, Monsieur Secret a connu plusieurs phases de grand silence. Face à son visage fermé, son air affairé, personne n’aurait osé lui demander ce qu’il a décidé. Si un proche s’y risquait, il posait un doigt sur sa bouche. Souvent on oubliait, la crise avait trouvé, avec le temps, sa solution et Monsieur Secret laissait entendre que c’était juste son secret. Jusqu’au jour il fallut agir vite, Monsieur Secret étant absent, on ouvrit ses armoires, ses fichiers, pour constater que Monsieur Secret n’avait aucun secret.
Monsieur Secret ne parle pas, il chuchote. Monsieur Secret est extrêmement prudent. Il ne s’assied jamais sur une chaise sans avoir vérifié si un curieux n’est pas caché en dessous. De même, il ne passe jamais sous une échelle sans avoir ausculté le contenu de chaque barreau. Monsieur Secret pressent des micros partout. Il surveille les oreilles, mobilités sournoises qui le suivent un instant, quand il ne répond pas à un simple bonjour.
Monsieur Secret est impénétrable. D’ailleurs, personne n’est jamais rentré chez lui. On en sait peu sur sa vie privée. Il paraîtrait qu’il vit secrètement avec… un chat. Le voisinage se demande bien ce qu’il qu’il y a d’illicite à vivre avec un chat? Qu’on lui foute la paix!
N’empêche, Monsieur Secret habite une vaste demeure bourgeoise, impasse des Bœufs….entre la voie ferrée abandonnée et le vieux cimetière. Ca fait cavaler les imaginations des pauvres bougres, en panne de leurs propres énigmes.
Evidemment, on a jamais croisé le chat….et Monsieur Secret ne sort de chez lui…qu’à peu près tous les six mois…et encore!
Au début, on s’inquiétait pour lui, on répondait aux sollicitations sociales du maire. Il ne fallait pas oublier nos vieux. Ca la fichait toujours mal, en deuxième page du journal régional, un corps tout desséché retrouvé 10 ans après son décès, dans son fauteuil, le pouce coincé sur la télécommande de la tv….et devant lui, l’écran tout noir de son avenir.
Et puis, le temps passant, on oublia. Rien de plus facile d’enterrer un Secret….surtout s’il est encore vivant. Tant qu’il demeure discret, ça va passer. S’il devient souterrain, on ne s’en portera que mieux. Tout ce qu’on ne voit pas n’existe pas…non ??
Alors, maintenant qu’il est parti…Monsieur Secret, je peux vous en parler…(Si si, il a bien fermé les yeux, allez vérifier dans son fauteuil!).
Le jour où il vu son chat décédé entamer sa deuxième vie, ca lui a fait un choc. Mais il a joué le jeu, il a tâté du biberon. Il a regardé son chat revivre. Lui, sa première vie d’espion louche entre les frontières mouvantes de la Grand Guerre l’avait un peu épuisé. Il avait donc appris du chat comment se bricoler une deuxième existence.
Ca ne c’était pas avéré ni tellement mieux, ni pire….c’était déjà juste différent…mais pas tant que cela. Le quotidien demeurait morne…rester prudent, prudent… sur ses gardes….et nourrir le chat pour qu’il subsiste à ses nouvelles vies.
A ce propos, Mr Secret avait installé en son grenier un habile montage de 70 tapettes à souris fournissant l’essentiel des festins du minet. Là-haut, il y eu de la vie, je peux vous le garantir.
Jusqu’à, il y a peu….où l’un comme l’autre, Mr Secret et son chat ont consommé leurs rabs de vies. Il n’y a pas grand chose à dire de plus. Leurs morts les ont rattrapés…finalement!
Ils sont bizarres ces lecteurs.Personne ne semble s’interroger sur la réalité du narrateur. On peut vraiment les embarquer n’importe où. Enfin, c’est quand même un peu ce qu’ils recherchent…se croire libres…un instant de s’évader de leur morne quotidien…confortablement installés sur leur propre secret!
De fait, je suis une narratrice, j’avais passé un deal avec le chat. Je suis la dernière souris, la seule survivante de ce camp d’extermination qu’était le grenier de leur manque de mémoire.
Et déjà,j’entame ma troisième vie.
…madame bavarde. Elle aime le jour, il préfère la nuit. Il est Ying, elle est Yang. Elle est carrée dans ses dires tandis qu’il reste là conique. Elle est comique et lui taciturne. Et pourtant ils s’aiment. Ils sèment l’étonnement sur ceux qui valsent sur la confidence, cette danse qui défit les apparences. Pour eux l’amour est aveugle et à vœux. Des vœux de tolérance plus que de doléances, de respect plus que suspect, aveux mystérieux pour l’un ou ostensibles pour l’autre. Qu’importe ! L’alchimie est là.
Il la conduit au cinéma muet et ne l’éconduit pas lorsqu’elle reste en haleine devant les dialogues de Woody, des scènes volubiles qu’il écoute à la dérobé dans la salle obscure. A la sortie elle se noie dans les commentaires et lui préfère se taire. Autant elle est prolixe, autant il mesure ses propos. Lorsqu’ils partent en randonnée elle monte les dix(s) crêtes mais lui les a toutes les dix simulées. Il lui cuisine souvent des gâteaux afin de ne jamais la priver de disert. Devant elle il fond, il devient gâteux. Et lorsqu’elle se montre maladroite avec la pile d’assiettes, que sur le lot cassent la vaisselle de sa mère, il lui pardonne d’un sourire. Parfois, le soir, lorsqu’il joue en réseau des jeux d’arcane tout en fumant la pipe, sa pipelette tente de le prendre dans le filet de ses mots. Alors il en oublie sa démo pour écouter ses mots, pour venir consoler ses maux dans le creux de ses bras. Il n’a pas pipé mot mais elle succombe, exubérante lorsqu’il lui met la main occulte. Il entre dans la confidence, sans rien dissimuler. Elle l’adore. Il l’a d’or et déjà conquise. Elle ne va pas simuler…