Le mirage de la perfection
Il y a environ 10 000 ans, bien avant le néolithique, quand l’agriculture et l’élevage restaient à inventer, les chasseurs-cueilleurs ne « travaillaient » que 10 à 15 heures par semaine. Soit, moins de 3 heures par jour « Que du bonheur ! »
En y songeant aujourd’hui, j’imagine que si l’un de ces ancêtres de l’humanité avait su écrire et s’était lancé dans la rédaction d’un roman, il y serait peut-être encore…
Car, imaginer qu’il est possible d’écrire un ouvrage, en y consacrant, au mieux, quelques heures par semaine ou, au pire, quelques heures par mois, est un leurre.
Car, imaginer qu’il est possible d’écrire un ouvrage, en y consacrant, au mieux, quelques heures par semaine ou, au pire, quelques heures par mois, est un leurre.
Sans constance, sans assiduité ni persévérance, c’est comme une vis sans fin, on tourne en rond, mais on n’avance pas.
Cela pour dire qu’à trop peaufiner son ouvrage à vouloir le mener à perfection, à le parfaire encore et encore, on court après un mirage. Et le temps passe…
Quel que soit le projet en cours, il n’est alors jamais fini.
La perfection n’existe pas, le peintre laisse toujours quelques traces de pinceau quelque part, l’électricien oublie un branchement, le romancier laisse quelques fautes…
La perfection n’existe pas, le peintre laisse toujours quelques traces de pinceau quelque part, l’électricien oublie un branchement, le romancier laisse quelques fautes…
On dit que les tisserands iraniens, dans leur grande sagesse, laissent volontairement un défaut caché dans leurs créations, car « Seul Dieu fait les choses parfaites »
C’est empreint de bons sens.
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C’est ce que je m’escrime à faire comprendre à un ami écrivain ; sans vous avoir lu je l’ai mis en garde contre le coup de pinceau de trop ! En ce moment,il revoit jusqu’à l’obsession un nouveau roman de 400 pages. Il considère que c’est un travail comme un autre et qu’il doit être nickel. Certes être un véritable écrivain est un métier mais tout ceci me laisse perplexe : si écrire devient une telle contrainte alors que reste-t-il du plaisir d’écrire ?
Je devrais appliquer le concept de « non perfection » dans tout mon quotidien ! Le perfectionnisme peut pourrir la vie, à ne jamais être content de soi, à toujours vouloir mieux faire.
On peut aussi laisser tomber avt même d’avoir commencer parce qu’on sait que ça ne sera pas parfait. C’est comme un TOC le mécanisme. Très difficile de s’en défaire, il y a quelque chose du lâcher prise. Je ne sais pas si on en est tous capable…
La perfection existe, elle est non-humaine.
Elle ne m’appartient pas. Chacun est libre.
Un arbre c’est parfait 🙂
Et parfois on obtient l’effet inverse…je fais un peu de dessin et l’une des difficultés est de savoir quand s’arrêter..juste au « bon » moment…ne pas surcharger…tout un programme ; -)
Nos ancêtres travaillaient pour se nourrir et s’artêtaient donc une fois satisfaits. Rechercher la « perfection » est une trouvaille moderne.
Avant la sédentarité on ne pensait qu’à satisfaire nos besoins immédiats, ensuite on a anticipé, fait des réserves, inventé les bourses, on a eu peur qu’on nous vole… Ça a changé de modes de vie. Les sociétés nomades sont plus heureuses…
L’anthropologie nous donne des réponses à nos comportements les plus « archaïques ». C’est passionnant… 🙂
J’use volontiers de cette phrase pour justifier de mes travaux mal finis, mais j’ignorais que je la devais aux tisserands iraniens. Merci Pascal pour ce surplus d’information qui va nous permettre d’être encore plus à l’aise avec nos défauts.