351e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat
Subitement, le temps s’était déréglé.
Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe,
les athées tentaient de démystifier le phénomène.
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Chaque proposition d’écriture créative est une bataille contre la routine et l’endormissement de l’imagination. Un petit combat pour maintenir en vie l’enthousiasme d’imaginer, d’inventer, de créer.
Subitement le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et de rampes d’accès. Les croyants y voyaient un signe, les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Ils étaient tous d’accord cependant sur un point, c’est qu’il était désormais impossible de sortir les jours de pluie. Quand on se prend trente-neuf marches sur le coin de la gueule, c’est assez hitchcockien comme situation !
Tout le monde tremblait de terreur devant l’échelle de Richter lorsqu’elle descendait du ciel !
Sans parler des spécificités locales. En Bourgogne, finis, les escargots. Il ne pleuvait plus que des escaliers en colimaçon.
Si encore, après la bataille – on appelait désormais ainsi les précipitations et on avait hâte qu’elles soient terminées – les escaliers, rampes ou échelles menaient quelque part ! Mais non !
Des audacieux, des téméraires avaient entrepris, le soleil revenu, de gravir les marches, de les escalader. Tous ces maîtres du barreau étaient vite redescendus ! Aucun qui menât au septième ciel ou chez des haricots géants.
Il y en avait un, en Normandie qu’on avait étudié en long et en large. En hauteur, en fait. Il comportait 365 marches, 52 fenêtres flottantes de type windows 10 et 12 paliers qui ne palliaient pas le problème posé par ces chutes d’escalier. Quand on arrivait au sommet on avait la tête dans les nuages alors on se sentait cotonneux, on comptait les moutons, on s’endormait, on titubait, on dévalait l’escalier et on se retrouvait en bas couvert de contusions et de confusion.
En haut des échelles on trouvait des toits. Les plus hardis posaient le pied sur cet atoll ondulé mais parfois l’échelle tombait. De là-haut ils faisaient signe aux passants, aux avions. Tout le monde répondait « coucou », surtout les vieux avions, croyant qu’ils agitaient la main juste pour dire bonjour. Certains sont morts de faim là-haut dans cette canopée où il n’y avait ni canapés ni petits fours.
Tout ce phénomène s’arrêta cependant un jour que l’on dira béni. Lorsqu’une grande échelle de pompiers réussit à trouver sur son chemin la femme de Gargantua, Badebec, elle s’accrocha à son mollet entraînant tous les autres à sa suite.
– Zut mon bas a filé ! s’exclama Madame Gargantua en constatant l’échelle.
Je m’aperçus alors que je m’étais donné un quart d’heure pour répondre à cette consigne et qu’il avait filé lui aussi. J’en fus bien content.
Subitement, le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès. Les croyants y voyaient un signe, les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Les scientifiques n’avaient toujours pas d’explication à cette perturbation subite du cycle de l’eau. En cas de pluie fine, il tombait des échelles de corde. Si la pluie s’intensifiait, les échelles devenaient de bois voire de métal. Quand l’orage se mettait à gronder, on commençait par observer des escabeaux virevolter. Puis le ciel s’assombrissait, le tonnerre grondait et c’était le déluge d’escaliers en pierre.
Heureusement, ces différentes rampes d’accès n’atteignaient pas le sol pour la plupart mais redevenaient liquides avant de toucher la terre. Seules certaines d’entre elles s’arrimaient et s’étiraient sur une hauteur vertigineuse jusqu’au-dessus des nuages. Elles restaient là tant que la météo était grise et le taux d’humidité élevé puis se liquéfiaient dès que le soleil brillait assez fort.
Les chaînes et journaux d’information enchaînaient les bulletins d’alerte et les descriptions macabres d’accident. Il arrivait en effet que des escaliers tombent au milieu d’une route ou d’une rue passante, faisant alors plusieurs victimes. Des maisons avaient également été endommagées par l’arrivée inopinée d’une rampe. Les gens ne craignaient plus tant l’orage et la foudre que la descente subite de marches. Les pays en période de moussons étaient particulièrement touchés. Les équipes de secours ne fournissaient pas.
Des aventuriers et alpinistes tentaient l’ascension mais aucun pour l’instant n’avait réussi à en voir le bout. Les échelles semblaient s’étirer vers le haut à l’infini.
Les chefs religieux appelaient les croyants à la prière en espérant un geste de leur Dieu respectif.
Depuis l’espace et la station spatiale internationale, des images plus précises du phénomène permirent de voir que les rampes ne dépassaient pas la limite de l’atmosphère.
Les états développés missionnèrent des ingénieurs pour trouver des solutions aux nuisances subies. On essaya plusieurs choses : détruire les échelles et escaliers par le feu ou par des explosifs, empêcher qu’ils n’atteignent le sol en plaçant des obstacles,etc.
Enfin, un jour, un inventeur français encore inconnu gagna le concours Lépine avec une invention qui allait changer la vie quotidienne des gens : le « paréchelle ». L’objet assez simple d’utilisation empêchait tout objet volant de vous tomber sur la tête, ce qui fonctionnait très bien avec les échelles mais pas du tout avec les escaliers.
Il fallut attendre encore quelques décennies avant qu’un grand groupe américain découvrit le moyen de détourner une rampe d’accès de son itinéraire. Les villes s’équipèrent alors toutes de plusieurs « parescaliers » pour sécuriser les rues et éviter les destructions intempestives de bâtiment.
Grâce à ces inventions, la vie avait retrouvé un cours normal sur terre et on en vint à oublier la pluie. Les humains s’étaient adaptés. Les mots comme pluie, grêle, mouillasse, bruine, ondée finirent par disparaître du vocabulaire.
Et puis, subitement, le temps se dérégla à nouveau. Il ne pleuvait plus des escaliers mais de l’eau, sous différentes formes. Ce fut un nouveau bouleversement. Mais cette fois-ci, Les historiens prirent la parole.
Subitement, le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers, toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe,
les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Aujourd’hui, le monde vivait le chaos le plus apocalyptique.
Les espoirs s’étaient défaits comme de vieilles cordes de chanvre. Les échelles sociales avaient perdu leurs derniers barreaux, les rampes d’accès ne conduisaient plus à la gloire, elles étaient un aller simple pour l’enfer.
Les croyants y voyaient un signe : l’orgueil démesuré était enfin puni.
Les athées tentaient de démystifier le mystère des revirements en série.
Et pourtant, les jours heureux avaient illuminé leur vie.
Elle, d’une beauté ravissante et d’une jeunesse rayonnante était tombée amoureuse dès qu’elle avait entendu parler de lui.
Quand le temps fut venu, elle lui souhaita mille fois la bienvenue. Et il fut conquis.
L’année commençait sous d’heureux auspices, accueillant leur amour en toute discrétion.
Mais la rumeur ne tarda pas, elle se mit à courir de salons en demeures, enflammant la ville, le pays, le continent tout entier.
Alors, ils ne se cachèrent plus. Elle prit des rondeurs. Ils accueillirent un fils. Mais leur histoire s’arrêta brutalement, au profit d’une ambition suprême.
Maria, la belle amante, s’étiolait lentement, alors que lui, impérial, se souciait déjà d’assurer sa dynastie, une dynastie à la hauteur de ses ambitions. Il avait toutes les cartes en main, mais celle du destin n’était pas la sienne.
Trahisons, confusions, revirements lui firent perdre la face.
Il quitta la scène, le cœur empli de vengeance.
Il revint en force, mais tomba, face contre terre.
Les grands se concertaient alors que sa belle amante le rejoignit.
Les grands scellèrent son sort. Les adieux des amants furent déchirants, elle lui murmura une promesse en se serrant une dernière fois dans ses bras.
Il arriva enfin sur cette terre sinistre et inhospitalière où l’attendait une demeure de style sobre.
Accompagnée de quelques hommes de confiance, Maria se prépara aussi pour son long voyage.
Épuisée mais heureuse, elle se savait à nouveau proche de son amant. Elle trouva une maison à l’extrémité de la ville et les travaux commencèrent après quelques repérages discrets.
Chaque nuit, ses hommes sortaient, le visage maculé de noir, pics et pioches cachés dans des sacs de toile.
Chaque nuit, il taillaient la pierre, marche après marche.
Il leur fallu presque deux années pour réaliser cette œuvre escarpée.
Six-cent-quatre-vingt-dix-neufs jours exactement.
Alors, chaque soir, Maria gravissait l’échelle de Jacob.
Au bout de la plaine, à l’arrière de sa maison, une main sur son coeur, son amant Corse l’attendait…
Les notables se réunirent à la mairie en session extraordinaire. Si ce phénomène devait persister, il n’y aurait bientôt plus d’eau pour faire pousser les melons, d’autant que les échelles ne pourraient servir à les ramasser. Il fallut s’adapter à une situation nouvelle. On espérait qu’elle ne durerait pas jusqu’à la récolte des pommes de terre.
Dans les trois jours qui suivirent, le dérèglement se confirma. Un escalier en colimaçon tomba, couvert d’escargots. La saison prenait une drôle de tournure cette année-là.
Si les cordes étaient d’eau, en quoi pouvaient être conçus les échelles et cet escalier ?
Un volontaire fut désigné pour identifier ces objets venus du ciel. A priori, on ne manquerait pas d’eau puisque les escargots s’étaient aussi pris au jeu.
De fil en aiguille, de nouvelles portes d’exploration s’ouvraient. Si certaines échelles s’écroulaient en arrivant au sol, d’où pouvaient-elles venir quand d’autres restaient verticales ? C’est ainsi que l’intrigue des échelles verticales entra dans l’histoire du village. Les échelles écroulées servirent de barricades aux escargots.
Au sixième jour, un camion de pompier avec son immense échelle arriva. L’homme désigné préférait vérifier la provenance des échelles verticales et leurs appuis. Mais celle des pompiers, trop courte n’aboutit qu’à un nuage, un peu comme celui du marchand de sable.
« … Du marchand de sable ! Ah bon ! On se moqua de lui, évidemment à la mairie. Pourquoi pas des envahisseurs ! »
– Vous ne croyez pas si bien dire, leur répondit l’homme désigné.
Ils le regardèrent et se mirent à rire. Il n’y avait pas que le climat qui se déréglait.
– Expliquez-vous dit le maire qui était concerné au premier chef.
– Je ne peux pas vous en dire plus, lui répondit son administré.
– Comment ? Mais vous devez transmettre vos informations si vous en avez.
– Justement, Monsieur le maire, j’en saurais plus la prochaine fois.
– Ah ! Si c’est comme ça, je vous fait confiance consentit le maire.
La nuit suivante, l’homme retourna à son labeur. Il se risqua à grimper à l’échelle verticale. Sur son nuage, le marchand de sable dormait, tandis que Nounours qui ne dormait que six mois de l’année, regardait la télé : » Surtout ne pas déranger ! »
Il monta un peu plus haut. Et là, il se heurta à deux portes fermées. Sur l’une était écrit ascenseurs et sur l’autre as censeurs. Laquelle choisir ?
– Si je prends la première, je redescends sans avoir eu d’explications. Si je prends la deuxième, on va me poser trop de questions. Entre les deux était préparé tout le matériel pour en créer une troisième… Il s’attela au travail et ne redescendit pas avant d’avoir terminé sa création dont il fut très fier…
Les célébrités et les gens inspirés affluèrent dans le village…
Subitement, le temps s’était déréglé.
Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe,
les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Les ascenseurs ne fonctionnaient plus
Croyants et non croyants se faisaient du souci
Certains croyants, dont bon nombre d’handicapés qui se déplaçaient avec une canne ou un fauteuil roulant, consultèrent leur confesseur pour savoir, entre autres, s’ils pourraient faire valoir leur carte prioritaire, au cas où , s’il s’agissait de la fin du monde et que tous les habitants soient obligés, soit de monter au ciel, ou au purgatoire, soit de descendre aux enfers.
Vous serez si pressés d’arriver en enfer leur fut-il répondu.
Un confesseur, un peu farceur,et débordé par la demande ,conseilla à chacun d’entre eux , si besoin était d’emprunter l’escalier de service. Il alla même à demander aux plus âgés s’ils avaient vu, en son temps c’est à dire en 1954 « escalier de service ». Comme pénitence leur dit-il allez le voir ou le revoir, on le joue en ce moment à la cinémathèque ; ainsi, vous penserez à autre chose ajouta-t-il. Et puis lisez, lisez
« il n’est pas de chagrin dans la vie qu’une heure de lecture ne puisse dissiper ». Vous avez le choix entre les romans historiques , d’amour, policiers et même pornographiques (il osa) … Notre libraire ne s’en plaindra pas.
La queue des pénitents s’allongeant il décida de faire une confession collective sur la place autour des échelles et autres.
La place était noire de monde . De sa belle voix, et après une belle homélie, il leur dit « allez dans la paix du Seigneur ». Et puis en ce qui concerne ces échelles, prenez-les pour vos besoins personnels, apportez-en à ceux qui n’en ont pas, aidez les plus faibles dans leurs travaux. Et comme demain c’est la Saint-Jean, nous brûlerons les échelles restantes autour du feu dans la joie et la bonne humeur.
Les croyants et les athées l’applaudirent.
Tard dans la soirée du lendemain, quand la fête fut terminée , il n’y avait plus le moindre petit escabeau.
On ne sut jamais d’où étaient venues toutes ses échelles mais qu’importait, ce fut une belle fête laïque.
Brusquement, le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès. Les croyants y voyaient un signe, les athées…
Le ciel allait-il nous tomber sur la tête ?? Après des orages, ouragans violents, des nuages de sauterelles et divers criquets, il ne pleuvait plus des hallebardes, mais des échelles, escaliers. Soulagement. Certains voyaient des symboles , interprétaient et espéraient atteindre plus facilement les sphères célestes, avec ces échelons , à portée de mains. D’autres argumentaient, se réjouissant de pouvoir enfin pénétrer et comprendre les mystères existentiels. Les escaliers devenaient de parfaits postes d’observation de notre énigmatique terre. Les paliers se transformaient en tribunes de débats, questions, propositions. Scientifiques et philosophes grimpaient allègrement vers l’inconnu. Ils étaient prêts à se confronter à des thèses pas encore abordées, autres rencontres, autres intelligences, Il rêvaient tous d’atteindre, de dépasser les épaisseurs cumulo-nimbustiques pour plonger dans l ‘océan cosmique et étudier les pluies d’étoiles ……
Subitement, le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers, toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe, les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Dans un petit village de l’Afrique sud-équatoriale, Mamadou se plaignait du temps qui s’était déréglé et dont le curseur s’était bloqué sur « sécheresse ».
Les conséquences étaient dramatiques : les incendies de forêt privaient dangereusement sa tribu du bois précieux pour les usages domestiques, les légumes dépérissaient dans les jardins jouxtant les cases, les femmes ne pouvaient plus laver le linge dans la rivière voisine, les chèvres n’avaient plus rien à brouter et les poules se chamaillaient pour le dernier grain tombé d’on ne sait où….
Les croyants se lamentaient en égrenant des psaumes dont chaque verset était ponctué de l’incantation désespérée : « Ô Seigneur, prends pitié de nous ! ».
Les athées tentaient de démystifier le phénomène en évoquant les conséquences des migrations climatiques ; la dernière en date étant les crises de cyclotonie du dieu Xangô récemment accueilli sur les terres africaines.
Mamadou et ses amis se contentaient de répéter : « Même Dieu il ne sait pas ! »
Et pourtant, chaque jour que Dieu faisait, Mamadou se levait pour aller à la ville, en empruntant la longue piste de latérite. A l’aller, les bassines empilées sur son vélo étaient remplies de charbon de bois, au retour, elles contenaient des oranges, des bananes et du riz. Quelques bidons de pétrole s’ajoutaient au chargement .
Mais Mamadou ne faisait pas que des aller-retour à caractère domestique. Il travaillait au zoo du centre-ville. Il y retrouvait ses amis et ses collègues. Comme eux, il se plaignait encore. De la sécheresse, certes, mais aussi pour d’autres raisons.
D’abord, il y avait tous ces vols d’animaux, pendant la nuit et dont chacun en connaissait les motivations. Commerce illégal, trafics, appât du gain ou survie.
Ensuite, il évoquait la vétusté, la dégradation du matériel d’entretien et le manque d’eau.
– C’est très pénible de peigner la girafe. Surtout sans échelle ! répéta-t-il pour la trois-cent-cinquante- et-unième fois lorsqu’un expert du WWF vint y rendre une visite officielle dans le cadre de la sauvegarde des chimpanzés.
– Vous peignez les girafes ?
– Bien sûr ! Et par grande sécheresse et sans échelle, la tâche est rude ! Et je ne dois pas seulement peigner la girafe, je dois également peigner les éléphants et les chimpanzés. Vous croyez que c’est simple, par cette sécheresse implacable et … sans échelle ?
Sous son Panama authentique, l’expert fronça les sourcils et se caressa le menton impeccablement rasé.
– Dès mon retour, je vais me référer à qui de droit pour vous venir en aide.
Rassuré, Mamadou joignit les mains à la hauteur de sa poitrine et baissa la tête. Nul ne remarqua son sourire ironique.
Quelques temps plus tard, un message parvint au directeur du zoo de Mamadou : un conteneur en provenance de Sibérie venait d’être déchargé sur le port à l’embouchure du Grand Fleuve, il leur était destiné et ils pouvaient le récupérer sur le quai 351.
Quelques semaines plus tard, un camion transporteur fit son entrée dans la ville. Les passants le regardèrent avec indolence, à moins que ce ne fut avec dépit. Certains murmuraient: « Encore des livraisons pour les expat’ »…
Le camion arriva à proximité du zoo. Les employés était en plein délire. Enfin, la fin de leurs soucis était proche. A défaut de pluie, ils allaient réceptionner des bidons-cuves d’eau….pas moins de 100 mètres-cubes d’eau…
Mamadou imaginait pouvoir grappiller quelques litres en toute discrétion…
La surprise fut générale lorsque les portes du conteneurs s’ouvrirent et crachèrent des échelles, des escaliers et des rampes d’accès.
© Clémence.
Bien trouvé : il aurait en effet manqué quelques barreaux à la courte échelle pour arriver à peigner la girafe.
Subitement, le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe, les athées, pour les uns, un heureux hasard, pendant que les autres se surprirent tout de même à remercier les circonstances ou le divin à qui ils s’adressaient pour la première fois. Après tout, que des phénomènes étranges se passent en ce lieu sacré n’était pas tout à fait étonnant. Cet endroit n’attirait pas ces millions de touristes par hasard et ne faisait pas déplacer les foules pour rien.
Grâce aux échelles et rampes ainsi gravis, ils s’étaient tous massés sur le dernier plateau près du palais d’où l’on dominait toute la vallée. Ils se retournèrent sur le chemin parcouru et certains en eurent le vertige.
Ils avaient escaladé toutes les parois, marché sur les chemins les plus étroits, pour, à l’issue d’un effort éreintant, arriver sur les premières marches de ce célèbre temple, lieu de pèlerinage et de curiosité depuis des siècles.
Situé en haut d’un piton rocheux escarpé, y parvenir, ils le mesuraient tous maintenant, relevait d’un miracle. Ces escaliers et passerelles jetées ici, au sortir des nuages qui nous barraient la route après les pluies qui avait emporté les sentiers étroits étaient une bénédiction. Prisonniers maintenant de ce lieu sacré en raison du mauvais temps, ils allaient devoir trouver une solution, une organisation efficace pour tous, cohabiter la nuit prochaine. Les nuages épais qui s’élevaient rapidement jusqu’à napper de brouillard les alentours rendaient toute descente impossible même avec les échelles et rampes jetées là pour arriver jusqu’en haut.
Au sommet de l’une d’elle, une voix s’éleva parmi la foule, une voix apaisante et suffisamment assurée pour rallier l’attention de tous . Une voix presque familière…Elle couvrit bientôt le brouhaha qui se tarit pour laisser place à un silence quasi mystique. Tous montèrent encore quelques marches pour se rapprocher des mots rassurants.
– « Chéri, chéri…Ne traîne pas trop au lit, réveille-toi, tu vas être en retard ».
Le jardin de Nils Clouden
Nils Clouden avait tout essayé pour sauver son jardin, la sphère dont il était si fier. Mais ses prairies verdoyantes pâlissaient à vue d’œil, ses iris bleus ne fleurissaient plus, les bassins se rétrécissaient, la rocaille perdait de son éclat et le sable gagnait du terrain.
Voyant que, sous l’effet d’un rayonnement solaire trop envahissant, les ondées passagères, les bruines et les pluies fines ne l’arrosaient guère, il employa les grands moyens : provoquant une rixe avec quelques compagnons de basse altitude, il déversa des trombes d’eau qui réveillèrent les cascades et les torrents. Mais le combat avec le roi Soleil était rude. Chacun se battait avec acharnement pour régner sur le jardin. Nils eut beau lâcher cordes et hallebardes, son adversaire était une fine lame.
Après une guerre sans merci, Nils Clouden finit par céder. Il cessa en effet de pleuvoir des cordes sur le jardin, où vivait et travaillait une multitude de petits êtres que Nils avait observés avec attention. Profitant d’un rayon de soleil imprudent, il planta dans le jardin un arc en couleurs et lança ici et là, sur les chemins, dans les prés et les forêts, sur les toits et les terrasses, des échelles, nacelles et passerelles pour sauver les habitants du jardin. Ceux-ci, interloqués, y voyaient, pour les uns, un signe de l’au-delà, pour les autres un phénomène climato-, hydro-météorologique, entièrement modélisable par des équations au dix-huitième degré.
En tout cas, seuls furent sauvés ceux qui n’hésitèrent pas à monter sur les échelles, sauter dans les nacelles et emprunter les passerelles. Mage nuage et prince de l’Atmosphère, Nils Clouden avait une idée derrière la Terre : un autre beau jardin, qu’il cultivait non loin de là.
©Sylvie Wojcik
Erratum :
2ème phrase : Mais ses prairies…
Subitement, le temps s’était déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe, les athées tentaient de démystifier le phénomène. les athées regardaient les croyants tenter de monter aux cieux de leur vivant en se moquant d’eux.
Les journaux, les chaines de télévision, les réseaux sociaux, tous suivaient en direct l’événement qui était à la une.
Le monde entier regardait.
Les travailleurs n’ayant pas le choix d’occuper leurs fonctions se pressaient le soir pour se connecter. Les professionnels qui avaient accès à internet n’avaient pas le droit de se connecter sur les médias.
Les parents étaient contraints de se déconnecter de 7h à 9h puis de 18h à 21h tous les jours pour assurer leurs obligations parentales auprès de leurs enfants.
Les animaux domestiques étaient désormais interdits à la vente, faute d’abandon trop nombreux et d’animaux morts de faim retrouvés trop tard.
Toute l’activité humaine tournait autour de l’événement.
Les uns espéraient atteindre les cieux et ainsi rencontrer Dieu, entrevoir le paradis de leur vivant afin de réconforter leur quotidien mortel.
Les autres les regardaient espérant qu’ils ne trouveraient rien et ainsi réconforter leurs propres opinions.
Deux camps s’étaient former et sur le net, une véritable guerre d’idéologie se menait. Tout était permis.
Dans la rue les gens se croisaient mais ne se parlaient plus. Tous, rentraient pressés chez eux.
La consommation de toutes sortes de produits avaient cependant éclatée. Des produits dérivés de bout de paradis falsifiés ou de preuve que rien n’existe nul part.
Les gens vivaient ainsi depuis ce dé-règlement des temps.
Seule quelques personnes vivaient en dehors du phénomène, s’interdisant la télévision et les réseaux sociaux. Mais ils étaient vivement critiqués, mis à l’écart, devenus suspects.
Nous espérons que les échelles perdront leurs valeurs hiérarchiques et que nos ères futures se fassent moins rampantes. Que les idées fassent place aux idéologies…
– Non mais, Jacob, tu te crois où ? Arrête ça tout de suite sinon je t’en colle une à l’échelle d’un millième ou, si tu préfères, une bonne trempe quand nous serons de retour à la maison ?
Cette scène se déroulait dans un magasin de Mr Bricolage. Dieu sait pourquoi (ou peut-être sait-il justement ?) ce petit était dingue des échelles. Dès qu’il en voyait une, il ne résistait pas, il fallait qu’il la grimpe.
Et ni une, ni deux, ou plutôt quatre à quatre, à peine le temps de tourner la tête qu’il était déjà perché sur le dernier barreau. Même le plus haut degré de celle de Richter ne lui faisait pas peur bien qu’elle tremblât quelque peu. À la maison c’était pareil avec l’escabeau pour changer les ampoules et accrocher les rideaux, il le trimbalait de pièce en pièce et s’y installait pour observer ou rêver à quoi… au paradis peut-être ?
Pourtant on lui avait bien appris au catéchisme que là-haut, Saint-Pierre faisait un tri sévère et refoulait sèchement la plupart de ceux qui se croyaient malins à gagner le ciel par eux-mêmes sans forcément l’avoir mérité en escaladant un à un des millions de barreaux. Il repoussait juste l’échelle du bout du pied et ça lui était bien égal si l’atterrissage de ces tricheurs était douloureux, voire mortel, par ce que là, ils étaient bien obligés de se présenter à la porte du paradis comme tout le monde.
Le gosse était malin et arrivait à dénicher des échelles partout comme s’il en pleuvait. Il grimpait même sur les genoux de sa mère quand il voyait que l’une d’elles avait filé dans son collant.
– Petit imbécile, casse-toi la figure et c’est chez le kiné que tu en feras de l’échelle pour te réparer le dos !
D’où pouvait bien lui venir cette manie se demandait sa mère ? Elle ne comprenait pas ni se souvenait de quel incident de sa jeune vie il avait pu attraper ce bizarre virus.
À force de se creuser la tête, elle réalisa que c’était elle qui était à l’origine de ce trouble compulsif et préoccupant. Elle se souvint que ça lui avait pris le jour où il subtilisa est avala tout cuit un plat de lentilles préparé pour son frère.
On sait tous que les féculents sont recommandés aux sportifs pour la force et l’énergie qu’ils transmettent. Le mystère était enfin élucidé.
Mais du même coup, la maman réalisa que la tare venait d’elle, aussi qu’est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête quand elle avait fait baptiser ses jumeaux Ésaü et Jacob ?
Un texte délicieusement succulent et à consommer sans modération!
Merci Fred, à votre tour de faire la courte échelle
Ces phénomènes intervenaient souvent, mais les climatologues n’y avaient pas trouvé de régularité, et encore moins de raison. C’est alors que les spécialistes du bâtiment ont commencé à faire parler d’eux. Hélas ces ouvriers et autres entreprises de l’habitat étaient les premières concernées. « Rendez nous nos produits à monter » réclamaient ils en battant le pavé. « nos échelles sont à nous, pas à Jacob ». « On veut l’accès aux rampes que pour nous! », étaient quelques uns de leurs slogans. Certains avaient même osé affronter les premiers en clamant « Rendez nous nos produits à descendre ». On avait pu observer quelques affrontements entre ceux qui disaient que les escaliers servaient à descendre et ceux qui disaient que les escaliers servaient à monter, sans jamais pouvoir départager l’un ou l’autre camp. C’est vrai ça, je vous le demande, les escaliers servent ils plus à monter ou à descendre? Question fondamentale s’il en est. Quoiqu’il en soit, victimes d’un foisonnement soudain de l’approvisionnement en matériau, ils ne voyaient là qu’un vaste dumping, dont ils accusaient les chinois. On leur disait bien pourtant que non, les chinois, malgré leur super pouvoirs économiques, ne pouvaient pas substituer à la pluie des matériaux de bâtiment. Ils s’entêtaient à y croire.
C’est alors que l’on a commencé à observer un curieux phénomène, dont on ne vit pas immédiatement le lien avec les matériaux à monter descendant du ciel. Le nombre de suicides s’était mis à augmenter subitement, et en particulier les suicides par pendaison. Ce n’est que quand un certain Corday exposa sa théorie à la télévision que l’on comprit : l’abondance de cordes partout, en particulier dans les campagnes où les services d’assainissement étaient moins actifs, et ou aussi peut-être le taux de malheur ambiant était plus prononcé, avait donné des idées à certains. Heureusement, nombreux étaient ceux qui s’étaient raté. Revenus de leur aventure, ils avaient expliqué « j’ai vu une corde trainer, j’ai voulu voir ce que ça faisait d’avoir une corde au cou », oubliant qu’il fallait attacher la corde pour que la faucheuse frappe. On avait vu de nouvelles sectes se créer : les « adorateurs de cordes », qui faisaient des cérémonies de prières et d’adoration devant des tas de cordes en vrac ; les « cordistes », ces derniers expliquaient que la tombée des cordes prouvait que la théorie des cordes étaient vraie (je crois qu’ils ne savaient pas ce qu’était véritablement la théorie des cordes). Il y avait aussi les « encordés » qui pratiquaient l’encordage en groupe, en ronde, complètement nus autour d’un feu dans la forêt.
Quant aux croyants, ils ne pouvaient y voir que le signe d’une invitation de Dieu, certes ironique, à accéder aux plus hautes sphères de la hiérarchie céleste. On vit un nombre de conversions incroyable, et les déjà croyants se sont soudainement mis à adopter des comportements quasi christiques : ils tendaient la joue à chaque parole malveillante de leur interlocuteur (il devenait donc difficile de les regarder dans les yeux puisqu’ils tournaient régulièrement la tête afin de recevoir une gifle), étaient pleins de bienveillance, s’exprimaient en communication non violente, donnaient du pain aux pauvres, et ramassaient les escaliers et les échelles qu’ils trouvaient pour les mettre devant les maisons, espérant inciter les gens à monter en conscience, ou vers Dieu, avec cet acte symbolique.
Hélas, ces phénomènes n’ont pas duré longtemps, quelques mois tout au plus. Et tant mieux car les agriculteurs commençaient à grogner de l’absence de pluie.
Après l’arrêt de ces phénomènes, tout est redevenu comme avant : les encordés se sont décordés, les adorateurs de cordes se sont mis à adorer toutes sortes d’objets, de préférences ayant un rapport avec les cordes, comme les fils, les noeuds ou autres. Les athées sont redevenus athées, et les croyants se sont réapproprié leurs comportements égoïstes et malveillants.
Subitement, le temps s’était déréglé.
Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe,
les athées tentaient de démystifier le phénomène.
« Vous pouvez toujours essayer de monter au paradis avec, y a rien là-haut, juste une vue sur le vide… de l’esprit ! »
Pourquoi toujours chercher à démonter l’évidence ? … Mécréants !
Au Vatican le pape s’agenouillait en prières, en 24 langues, prêt à baiser les pieds du Messie redescendant sur terre.
À Tel Aviv, Dieu ordonnait l’élévation du peuple juif à hauteur de son rang, dans des synagogues gratte-ciel.
À Gaza, le tout puissant leur disait de passer par dessus le mur et de reconquérir Jérusalem.
À Bugarach, une secte annonçait que la fin du monde était en marches, 24 747 856 exactement.
À Paris, les plus prudents sortaient simplement les parapets, d‘autres s’amusaient à se faire la courte échelle, sans oser mettre un pied dehors.
Des titis chantaient à tue-tête sur les plus hautes marches, avec leurs panoplies de pompier : « Il pleut, il grouille, c’est la fête à la patrouille »
Des femmes à moitié nues dans la rue, se laissaient grimper jusqu’aux os, parce qu’il fallait bien travailler par tous les temps.
Dans le seizième arrondissement, une vieille dame fermait précipitamment sa fenêtre, attardant son regard sur sa concierge qui tentait de passer entre les échelles. Quand une d’entre elles surgit soudain contre sa vitre qui lui explosa à la figure.
« Vous m’avez rendu un grand service, madame Exelmans » dit la concierge se précipitant à l’intérieur. La vieille femme était ensanglantée par terre, quand d’autres personnes entrèrent tour à tour dans l’appartement.
« Merci madame ! … Thanks a lot dear ! … Que Dieu vous bénisse ma soeur ! » s’enchainaient les remerciements. Ils étaient une vingtaine de migrants et sdf à prendre place dans le 120m2 de cette femme seule.
« Qu’est-ce qui se passe ? s’exclama affolée la propriétaire. Le ciel vous est tombé sur la tête ou quoi ? »
Non, c’était juste l’échelle sociale qui leur était tombée du ciel.
Il pleuvait des escaliers, des balustrades, des balcons. Pourtant le ciel était clair, d’un bleu limpide et à une poussière ne se dégageait de ces avalanches de structures architecturales. Toi s’agit dérègle même les lois de la pesanteur. Le ciel risquait suis de lui tomber sur la tête. Plus tard. Qui sait ? Matthias réfléchit. Dans son métier, la construction, les catastrophes avaient du bon, elles relançaient les commandes. Cela le sauverait peut-être. Ses comptes privés et professionnels étaient en rouge. Chaque jour, impayes et factures tombaient comme autant de tuiles sur sa pauvre tête, amenant l’huissier. Sa femme l’avait quitté et ses enfants réclamaient de l’argent pour leurs études. Il pouvait tout juste se mettre en règle avec le Créateur et espérer sa clémence. Par acquis de conscience il relut les consignes en cas de tremblement de terre et d’éruption volcanique. Quitter la maison et s’éloigner des murs … sûrement pas trop risqué.,.il attrapa son portable le réseau fonctionnait mais qui appeler ? Des escaliers lui tombaient sur La tête. Aucune service n’était compétent pour un tel cataclysme ! La maison tenait debout il resterait la à attendre l’éclaircie … un pan de mur descendit et écrasa le garage dans un bruit épouvantable … pas la moindre poussière, un ciel bleu sans nuage pas la,moindre goutte de pluie ! Une hallucination ? Il devenait fou ? Tout cela ne tenait pas debout autant se recoucher et dormir …. si c’était surprise surprise ils attendraient en vain sa sortie en pyjama échevelé et l’air hagard … rien à faire on verrait bien. Après un bon café il prendrait un livre… on verrat bien …
« Avec ces gens là, Monsieur, vous savez… » Le grand Jacteur.
Subitement, le temps s’est déréglé. Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe, les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Pour eux, ce n’était que les voisins du dessus. Ils en avaient marre de taper du manche à balai, de secouer la suspension du temps. Tout ce bruit qui montait de la Terre, toute cette fureur à précipiter leur mort. Des locataires bien peu respectueux. Beaucoup de gravats sous les tapis du sal on n’y peut rien, nous!
La Terre était de toute évidence malade. Les techniciens de surface ne savaient pas plonger. Les infirmiers, au lieu de laisser faire la jachère des saisons, grattaient, grattaient les croûtes, et quand ça ne s’infectait pas, ça saignait, ça saignait.
Si toutes ces échelles pouvaient paraître une invitation à décrocher les toiles d’araignée de leur plafond, les hommes n’y songeaient pas. Eventuellement, grimper sur le toit, colmater le petit trou passager d’une tuile d’éternité.
Mais non, les voisins du dessus allaient devoir descendre. De toute façon, pour ce qu’il leur restait de nuages. Ils allaient faire un peu de ménage à la cave, colmater les fuites de la cuve à foule, libérer les bouchons des tuyaux, redessiner les embouchures des fleuves. Tous les deltas allaient à nouveau planer sous leur flamants.
Enfin c’est ce qu’ils croyaient!
Car en bas, la résistance s’organisait autour d’une bonne collaboration de leur logique.
L’autre, d’où qu’il vienne était avant tout un envahissoeur pour tous ceux qui se prétendaient frères!
L’âme du monde terrestre sortit de la caserne. Le grand élevage des extincteurs de feux allumés par leurs collègues sonna de la trompe.
En une journée, toutes les échelles furent démontées,hachées, brûlées.
Heureusement, les voisins du dessus avaient pressenti le coup! Ils montèrent dans leur super VMC et, grâce à la fumée des hommes….accédèrent à l’étage supérieur!
Subitement, le temps s’était déréglé.
Il ne pleuvait plus des cordes mais des escaliers. Toutes sortes d’échelles et des rampes d’accès.
Les croyants y voyaient un signe,
les athées tentaient de démystifier le phénomène.
Avant de prendre leurs jambes à leurs cous, ils formèrent un noeud euclidien. Rejoignant ainsi leurs forces, ils eurent l’idée lumineuse de scruter le ciel.
Le temps était il déréglé demandèrent ils aux croyants ? Oui répondirent ces derniers en coeur ! Les athées consultèrent leur montre et annoncèrent fièrement : il est bientot 4 heures et le temps va empirer au 4eme sonnement des cloches.
Sur ce, ils rentrèrent chez eux.
Les croyants n’en revenaient pas. Comment ? Des athées qui se prennent pour des dieux. Quel sacriĺège ! Nous devons les punir.
Ding
Oh tout puissant !
Dong
Dans ta grande miséricorde !
Ding
Pardonne leur !
Dong
Tuons les !
Craboum patatrac ! La foudre puis des trombes d’eau s’abattirent. Un vent violent se mis à gémir. Les croyants affolés couraient dans tous les sens pendant que leurs chefs criaient rassemblez vous ! Une folie soudaine les poussèrent même à se tirer dans les pattes.
Heureusement, les enfants du groupe d’abord sidérés puis de plus en plus inquiets face a la tournure des choses, réagirent. Mimant les athées ils se mirent à regarder le ciel et dire…