Graine de livre et de bambou
Un couple avait un ami propriétaire d’une bambouseraie. Un jour, alors qu’ils s’émerveillaient devant ses plantations, leur ami leur offrit un cadeau rare : trois graines de bambou.
Un cadeau précieux effectivement, car généralement les bambous ne fleurissent pas et ne donnent, apr conséquent, aucune graine. Seuls quelques spécimens asiatiques fleurissent, mais il peut se passer dix, voire vingt ou trente ans entre deux floraisons.
De retour chez eux, ils plantèrent chacune des graines dans un petit pot garni d’un bon terreau et s’appliquèrent à les arroser ponctuellement comme leur avait conseillé leur ami.
Une semaine passa, rien ne germa. Deux semaines passèrent, même constat.
L’homme décida d’abandonner : « Ces graines sont infertiles, dit-il à sa femme, n’insistons pas ! »
Son épouse, plus patiente, continua cependant à arroser les graines de bambou.
Mais à la fin de la troisième semaine, toujours rien, pas la moindre germination. Frustrée, elle dit à son mari : « Tu avais raison, j’abandonne »
Le couple laissa tomber les semis et pensa à autre chose.
Le mois touchant à son terme, alors qu’ils n’y pensaient plus, une graine germa, puis une autre. Et bientôt, à leur grande surprise, il y eu une tige de bambou de 50 cm, bien droite, dans chaque pot.
C’est en s’informant sur Internet qu’ils prirent conscience de leur manque de persévérance : « Une graine de bambou a besoin de plusieurs semaines pour germer, mais après, le petit bambou pousse d’une dizaine de centimètres par jour.»
La gestation d’un livre est aussi lente que celle d’une graine de bambou et souvent décourageante.
Il faut parfois de nombreuses heures pour accoucher de quelques bonnes pages.
Plusieurs semaines pour relire et corriger son premier brouillon.
Bien des mois pour achever son ouvrage.
Les personnes qui relâchent leurs efforts après quelques temps d’écriture ont peu chance de parvenir au mot FIN.
« Notre vie vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts.» disait François Mauriac
Tout à fait d’accord. Bien souvent, les jeunes écrivains se découragent car ils ne réalisent pas qu’écrire est une passion mais demande aussi un vrai travail !
Et un petit bambou, ça fait une nouvelle tige qui fait une nouvelle tige qui fait une nouvelle tige qui fait une nouvelle tige qui fait une nouvelle tige qui fait une nouvelle tige…
Ca vous envahit le jardin plus vite que prévu…
Moralité : Rien ne sert rester planté devant son brouillon, continues d’écrire sans te soucier de son devenir, tu tiens le bambou ! 😉
Pascal, vous n’êtes pas écrivain pour rien, vous savez toujours trouver les mots !