Exercice inédit d’écriture créative n°29

Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets

Miam : c’est appétissant !
Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait…

Imaginez une suite à ce dialogue

8 réponses

  1. Clémence dit :

    Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets
    Miam : c’est appétissant !
    Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait…

    Marianne Miam et Bertrand Beurk, critiques gastronomiques, ont le palais et la plume en poupe. Les chefs tremblent rien qu’à l’évocation murmurée de leurs noms.

    Aujourd’hui, Garance Pastelli, jeune chef triplement étoilée, bouscule et renverse, d’un double coup de pied, les traditions de la cuisine française et le concept des guides gastronomiques. C’est elle qui invite les critiques.

    « La façade du restaurant est sobre, l’entrée  à peine éclairée. Au seuil de la salle principale, vous êtes éblouis par la splendeur des ors …», récite Marianne à Bertrand.

    «  Garance Pastelli, avance votre siège et s’assure de votre bien-être. Avec le plus grand sérieux, elle vous invite à regarder attentivement le décor, à vous attarder sur la patine des murs, la richesse des caissons, les harmonies florales. Vous êtes proche du syndrome de Stendhal mais vous ressentez un léger frimas. Un large ruban de soie barre soudainement vos yeux, mais vous percevez encore un léger halo doré.
    Une main se pose délicatement sur votre épaule et vous apaise. Le noir absolu explose. Vous sursautez. »

    Marianne cherche le pied de Bertrand sous la table. Elles sent un vent de panique se mêler aux effluves de jasmin.

    « Dans le fracas du silence, la jeune chef vous informe de l’expérience unique dont vous allez être témoin et acteur : la découverte d’un mets nouveau, dans des circonstances exceptionnelles. En une fraction de seconde, vous êtes transformé en un invité unique, prestigieux…. »

    Marianne et Bertrand planaient de tous leurs sens. Ils attendaient les arômes et les parfums de ce mets nouveau. C’est alors que la surprise les frappa de plein fouet. Un espèce de pince à linge se clippa sur leurs narines.

    – « Cécité & Anosmie » est le concept de base de ma Table, déclara la jeune chef en les laissant seuls.

    Un léger bruit les informa que le mets était servi.

    Marianne : Crois-tu que cela soit appétissant ?
    Bertrand : Comment veux-tu que je le sache, je ne vois rien. Mais, tu as senti l’odeur ? On dirait…
    Marianne : N ….on, je ne sens rien…

    Ils continuèrent leur dialogue gastronomique, amputé des descriptions olfactives et visuelles.
    M : de la mâche, mais onctueuse…
    B : non, pâteuse et gluante à la fois…
    M : une sensation nouvelle, somme toute.
    B : pas de croquant, c’est regrettable.
    M : un peu indescriptible….
    B : on adore ou on déteste, non ?

    A la fin du repas, la jeune chef se présenta à leur table, la conversation reprit. Les impressions fusèrent. La jeune chef les invita à enlever le ruban et à s’imprégner du visuel. Ils furent surpris…Elle les invita ensuite à enlever leur clip nasal. Ce qu’ils firent avec un soulagement certain. Ce qui fut également certain, ce fut la répugnance olfactive qui les foudroya.

    Tout sourire, Garance Pastelli les informa qu’ils venaient de consommer un confit de durian.
    Marianne s’approcha de Bertrand, ils se regardèrent. Épouvantés, ils s’écartèrent d’un bond puis éclatèrent de rire.

    Rentrés chez eux, ils conclurent leur avis par la citation d’Anthony Bourdain :
    « Votre haleine ressemblera à celle que vous auriez si vous aviez embrassé intensément votre grand-mère morte depuis des lustres. »

    © Clémence

  2. Sabine dit :

    Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets.

    Miam : C’est appétissant !
    Beurk : T’as senti l’odeur ?
    Miam : L’odeur ? Divine !
    Beurk : Tu rigoles ? Il y a comme un relent de crotte de chien.
    Miam, qui en reprend à pleine cuillère : C’est une sainte femme qui a créé ça.
    Beurk : Ou plutôt…une odeur de gaz que je crois reconnaître…
    Miam : N’importe quoi !!! C’est le nectar des dieux, ce dessert.
    Beurk : Des Dieux, des Dieux… Faut pas exagérer. C’est qu’un pet-de-nonne, quand même.

    ©Margine

  3. marsienfr75 dit :

    Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets

    Miam : c’est appétissant !
    Beurk : t’as senti l’odeur ? Je ne te dirais pas où j’ai dénicher ce plat. Ton idée de le déguster ici est vraiment géniale.
    Miam : fallait pas me mettre au défi de trouver un endroit original.
    Soudain, un remue- ménage, tel un tremblement de terre, nous envoie en l’air et je retombe dans l’eau tout comme Miam.
    Lorsque je refais surface je lui dis : et punaise, j’aurais mieux fait de rester à terre. Maintenant, plus rien à manger, tout est dans l’océan.
    Miam : Je n’ai même pas eu le temps d’identifier ce qu’il pouvait y avoir dedans. Mais pour le moment, nous devrions nous concentrer sur le moyen de retourner à terre. J’aurais du refuser ton idée de sortir du port et nous éloigner de la côte.
    Moi : A pour un coût, ce n’est plus moi Beurk, c’est la situation ! Je t’ai donné un surnom sympathique, moi !
    Miam : ce n’est pas le moment de parler de cela ! Ce n’est que partie remise !
    Moi : allez nage …

  4. Gwenaëlle dit :

    Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets

    Miam : c’est appétissant !
    Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait que c’est appétissant mais en fait c’est un leurre ! Le fumet est là pour cacher la misère.
    Miam : quelle misère Beurk ? qu’est ce que tu racontes ? Apprécie plutôt !
    Beurk : la misère de notre assiette, de nos repas quotidiens.
    Miam : mais de quoi tu te plains, tu es dans un pays développé, tu manges à ta faim, tous les jours, à chaque repas. Que dirais tu si tu faisais partie de ces peuples qui crient famine, qui souvent font des kilomètres chaque jour pour trouver de l’eau ?
    Beurk : c’est vrai aussi Miam, mais les pays civilisés dont tu parles ne pensent plus que profit. Et au nom de cela, ils se permettent beaucoup, même de nous empoisonner.
    Miam : Beurk, ce bon poisson aux petits légumes n’est pas du poison ! Tiens, prends un verre de rouge.
    Beurk : détrompe toi Miam, ton poisson est plein de mercure, tes légumes sont bourrés de pesticides, ton vin contient des sulfates et ton eau est remplie de phosphates..
    Miam : tu m’déprimes Beurk !
    Beurk : t’as raison, j’vois tout en noir. Et il faut manger pour vivre ! Espérons que la nature humaine saura s’adapter à ce nouveau fléau. Bon appétit Miam !

  5. Isabelle dit :

    Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets.
    Miam : c’est appétissant !
    Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait du pet de nonne qui aurait mal tourné. Ca me rappelle le jour où le camembert de la mère Michel avait tenté de se faire la belle en rampant comme un beau diable. Il avait même essayé d’entrainer avec lui le Maroilles du père Fouettard. Soit disant qu’il voulait voir du pays. Tu parles !
    Miam : ha oui ! Je m’en souviens ! Quel foin ça avait fait ! Du coup, ni une ni deux, ils ont tous les deux fini en gratin. Pas de quartier pour les déserteurs !
    Beurk : remarque, ça ne vaut pas la fois où le crottin de Chavignol s’était pris pour une diva en voulant se faire appeler « Madeleine de chèvre » pensant avoir plus de succès auprès des enfants.
    Miam : ouais ! Rôti qu’il a fini ! Il n’a pas aimé car il s’est retrouvé coincé entre deux tranches de pain qui n’étaient même pas Poilâne.
    Beurk : et oui… Remarque, ça lui a bien rabattu son caquet !
    Miam : moralité : qui pète plus haut que son derrière, se retrouve souvent plein de misères !

  6. Marie-Ange dit :

    Miam : c’est appétissant !
    Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait… on dirait…
    Miam : on dirait quoi ? ça sent bon !!!
    Beurk : Ben on dirait… je regrette que ça n’en soit pas !!! tu vois ce que je veux dire ?
    Miam : Ben non ! c’est de la panse de brebis farcie !
    Beurk : Justement, c’est bien ce que je dis !!!
    Miam : De toutes façons, toi t’aimes rien !!
    Beurk : Si, quand c’est bon je sais le reconnaître… L’autre jour, le poulet à la diable j’ai aimé !!!
    Miam : Moi, non, trop fort ! t’as aucun goût…
    Beurk : En tous cas aujourd’hui, c’est raté… ça sent vraiment la…. !
    Miam : Bon, eh ! bien moi, j’attaque direct… Hummm ! goutte ! tu verras tu vas aimer…
    Beurk (après un certain temps) : C’est encore pire quand on l’a dans la bouche !
    Miam : Ah ! bon ? tu as déjà mangé de la…. ?

  7. Cécile Lenormand dit :

    Ah le comté de wicklow, le charme de glendalough !! Un irish stew à Galway, un fish and chips à Clifden…

    Beurk et Miam sont attablés devant un nouveau mets

    Miam : c’est appétissant !
    Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait du caoutchouc brûlé mélangé à des relents de pétrole. On est où là ? Dans une station service ou dans un restaurant quatre étoiles. Même ma fourchette hésite à plonger dans l’assiette de crainte de se dissoudre !
    Miam : très drôle ! Moi je suis conquis par ce parfum qui me met l’eau à la bouche. Ouvre les yeux et apprécie du regard la couleur rosée de ce magret finement tranché. Laisse-toi apprivoiser par la régularité exceptionnelle des plis de ces girolles. Admire le doigté du cuisinier qui a si délicatement ourlé ces rondelles de carottes.
    Beurk : et ça recommence… Monsieur repart dans ses délires érotico culinaires. Tu sais ce que je vois moi : trois misérables bouts de viande qui baignent dans un jus saumâtre où flottent quelques navets. Sur ces considérations, je te laisse face à cette assiette aussi insipide que ta misérable vie et je me tire. Ah, j’oubliais… je te souhaite un dessert à la hauteur de tes aspirations… ou de tes frustrations.

  8. Antonio dit :

    (Je vois que personne n’ose se servir. Je vais donc goûter ce jeu le premier)

    Beurk : t’as senti l’odeur ? On dirait un fumet tout droit sorti des bottes de la mère Josée, quand elle libère ses pieds transpirants, le soir au coin du feu.
    Miam : hum … moi je sens plutôt la terre, légèrement humide, avec, certes ces légers relents du fumier qui l’a fertilisée … oh, et, cette note de grillé ! … hum ! … Ca me rappelle … oui … ce champ de tourbe dans le comté de Wicklow … goûte ! … ce bouillon est onctueux comme la mousse d’une Guinness tirée au Pub Mulligan à Dublin … tu te souviens ?
    Beurk : Si je me souviens ? … Je me souviens surtout des effluves qui émanaient de la Liffey. Accoudé sur la rambarde de la passerelle de Ha’penny, je scrutais les eaux troubles, des fois qu’un ou deux cadavres remonteraient à la surface !
    Miam : En tout cas, ici, les cadavres de ce ragoût ressuscitent mes papilles. Du mouton, du bœuf, des carottes, des navets, des oignons …oh ! … de la coriandre ! … sens !
    Beurk : Beurk !
    Miam : Miam ! … Quel talent madame Josée !

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