Un scarabée sur le dos se retrouva et , pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ? S’étonna…
Un scarabée sur le dos se retrouva
Et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
La plume d’autruche ondulant mollement.
Un chat ,qui passait par là, fit le gros dos
– Quelle question incongrue !
Le chien déboula et s’ébroua
– Bien sûr, quelle question incongrue !
Glissant silencieusement, le serpent siffla
– Quelle question incongrue !
Docile et opinant de ses longues oreilles
L’âne hihanna bon enfant
– Question incongrue en effet !
Les heures coulaient dans la clepsydre
Le lion arriva, griffes polies et œil de velours
– Quelle question incongrue !
Le bélier et le taureau, cornes en avant
S’étonnèrent de conserve
De ce chant psalmodié, au refrain insolite
– Quelle question incongrue !
L’ibis sacré suggéra d’élever le débat
D’appréhender la question sous un autre angle
– Incongru, n’est-il pas ?
Il fallut une mimique malicieuse du singe
Pour que la tribu des animaux sacrés
Ose imaginer
Que si le scarabée était ainsi renversé
Ce n’était pas par envie de voir le ciel
Ce n’était pas la faute à Voltaire
Et encore moins à Rousseau!
Le crocodile et l’épervier
L’un par les eaux, l’autre par les airs
Colportèrent la rumeur :
« La reine a conquis le cœur de César!
La preuve ? Le collier…
Le scarabée est sur le dos, retourné ! »
Un scarabée sur le dos se retrouva et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna l’oiseau.
-J’attends les étoiles, répondit l’insecte. Le papillon m’a dit qu’on ne pouvait pas mourir sans avoir vu le ciel la nuit.
En parlant de la sorte, politesse oblige, il tenta de se retourner pour tenir la conversation à l’oiseau.
Mais il n’y parvint pas.
– Veux-tu m’aider, à l’aide de ton bec, à me remettre sur mes pattes, demanda-t-il à l’oiseau.
Mais l’oiseau, dont la faim tordait l’estomac, ouvrit grand le bec et avala le scarabée en une seule bouchée.
A trop vouloir regarder le ciel, on risque d’y monter.
Un scarabée sur le dos se retrouva
Et pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ? S’étonna
Un geai. Vous, à l’envers sur ce sentier ?
Roulant ma pelote, sur une de vos bouses dérapai
Et dans cet état peu digne d’un pilulier
Un monde inconnu admirai
Nonobstant la peur que vous me mangiez
Le prédateur d’une bouchée se préparait à avaler
Le malheureux scarabée en contemplation:
J’aimerais dans les cieux comme vous voler
Votre essor force mon admiration
L’oiseau observa son repas sans défense.
Puis dédaigna cette proie à l’envers
Indigne d’un chasseur. Là s’arrêta sa bienveillance.
Or, n’attaquant pas le coléoptère.
Celui-ci crut à un geste magnanime.
Et le pria de l’aider à se retourner
Souhaitant son terrier retrouver
Pour y enfouir sa bouse évitant ainsi la famine
Sans répondre un seul mot, le pauvre insecte abandonna
Prit la pelote entre les pattes et s’envola
Si d’un ennemi, vous sûtes faire un ami
Que ne me l’eûtes-vous appris
Un scarabée sur le dos se retrouva
et pour la première fois vit le ciel en entier.
« Que faites-vous en pareille posture ? »
S’étonna un vieux coq qui venait à passer.
« Du printemps je profite, et du soleil léger ;
Je hume l’air si pur, finement parfumé ;
Je somnole et je bois l’eau qui tombe des cieux ;
Parfois je me réveille, Dieu que c’est délicieux ! »
« Quoi ?! Tu gis, assoupi, quand tu pourrais bosser,
Te lever tôt, dans une usine travailler
Pour donner tout ton temps à la communauté
Et ton cerveau bien cuit à la publicité ?
Travaille toujours plus pour gagner, mon garçon,
De tes contemporains la considération !
Moi, le chef de la cour, je m’en vais te dresser,
Lâcher, si tu ne bouges, tous mes chiens policiers !
À mon chant, dans la joie, tu te lèveras, matin.
Faire un jogging à l’aube, Dieu que ça fait du bien ! »
A ces mots, l’emplumé ne put se retenir :
Il lança dans les nues son cri qui fait jaillir
De leur sommeil de justes les morts et les vivants.
Un voisin, réveillé par ce cri de dément
D’une sieste profonde, se saisit sur le champ
De sa vieille pétoire qu’il fit tonner séant.
Moralité :
Bullons, buvons, chantons et dormons comme loirs.
Rien ne sert de courir et de guigner la gloire
Si c’est pour tous finir en coq au vin le soir.
Un scarabée sur le dos se retrouva et
pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
Une luciole allumée qui passait par là.
Je travaille mes abdos, ça ne se voit pas ?
Oh ! Quelle drôle d’idée gros scarabée vous prend là !
Est-ce que tu m’as bien vu espèce d’illuminée ?
Sans aide je suis incapable de me retourner !
Comment vous êtes-vous retrouvé les pattes en l’air ?
Une feuille trop lisse, un coup de vent, la belle affaire !
Vous seriez, je vous assure, bien plus éclairée
Si vous agissiez plutôt que de disserter.
Mais n’avez-vous point d’ailes sous ce sombre manteau ?
Le sujet ne me semble guère d’à propos,
Mes élytres ne sont là que pour la déco !
Le bourdon, que vous, a eu bien plus de culot !
Je n’en peux plus dans cette position de rester
Remettez-moi sur pattes, je vous en prie, pitié !
Elles reviennent, les ombres noires, là-haut, voyez !
Ne les laissez pas m’emporter… Pitié, pitié !
Ciel ! s’exclama la luciole déconcertée
Vous n’êtes donc jamais sorti de votre fumier
Voyant qu’elle avait affaire à tant d’ignorance
Elle voulut tenter une petite expérience.
Elle s’avança et d’une voix très grave prononça
Nous sommes une armée derrière ses ombres là
Et quand elles se seront dissipées, croyez-moi !
Que de votre carcasse rien il ne restera !
Et la luciole s’envola laissant derrière elle
Le collé à terre qui craignait soudain ce ciel
Quand la nuit balaya toutes les ombres noires
Il fut atterré, elles se comptaient en milliards !
Sans comprendre ce qu’il lui arrivait, il prit
Les ailes à son cou et ni une ni deux bondit
Se retrouvant en l’air et tout autant surpris
De voir qu’il volait que d’être toujours en vie.
Moralité : Une idée c’est cette luciole qui nous tourne autour sans nous être d’une grande aide. Elle nous titille juste assez pour nous sentir pousser des ailes… N’attendons pas que ce soit une question de survie ! 🙂
Un scarabée sur le dos se retrouva
et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
un petit colbibri sur une branche perché
– Je me suis malencontreusement retrouvé sur le dos, répondit le scarabée.
Voulez-vous que je vous aide à vous redresser,? lui demanda le colibri. Le scarabée réflechit. Certes il était dans une position fort inconfortable et se sentait bien démuni les quatre fers à l’air. Mais pour la première fois de son existence, il découvrait le ciel.
-Non, répondit le scarabée. Je ne suis certes pas fort à mon aise dans cette position, mais c’est la première fois que je vois le ciel…
-Le ciel ? rétorqua le Colibri. Mais, il n’a rien d’extraodinaire le ciel! Moi je le connais par coeur, le ciel, répondit le Colibri. Je passe ma vie dans le ciel !
-Ah, s’exclama le scarabée, vu d’ici, le ciel est immense, majestueux, infini…vous en avez de la chance colibri, vous pouvez voler voler autant que vous le souhaitez dans le ciel, libre comme l’air… moi, j’ai toujours les yeux rivés sur le sol à chercher pitance
– De la chance ? répondit le Colibri…Dans le ciel existent des enemis redoutables, je ne suis qu’un petit colibri. Les rapaces mes guettent. Ce sont des animaux géants et menaçants qui ont des griffes cruelles et immenses… Pourquoi s’intéressent-ils à moi ? Il existe des oiseaux bien plus charnus que moi… Et si je connais les moindres recoins du ciel, ses voies et ses chemins…Je me méfie des mauvaises rencontres…
– Des voies, des chemins ? interrogea le scarabée. Il existe donc des routes dans le ciel ? Oui, répondit le Colibri, il existe des routes que seuls les oiseaux peuvent voir…Vous savez scarabée, moi c’est le sol qui me fascine…Vu d’en haut, il semble tellement vaste, infini et varié…
-Le sol? répondit le scarabée…Mais il est peuplée d’affreuses créatures gigantesques qui ont le nez en l’air et nous marchent dessus…et nous écrasent sans même nous voir ! Elles sont cruelles et malfaisantes. Sans parler de celles qui nous chassent à dessein parce qu’on les effraie…vous rendez-vous compte, colibri ? moi, petit scarabée, j’effraie des géants ?
Les deux comparses se turent un instant. Ainsi il existe aussi de gigantesques et cruelles créatures sur le sol, se dit le Colibri. Ainsi il existe de gigantesques et cruelles créatures aussi dans le ciel, pensa le scarabée.
-Finalement, scarabée, vous savez, à bien y réflechir, je préfère être dans le ciel, c’est chez moi et j’en connais les dangers, dit le colibri. Vous avez entièrement raison,répondit le scarabée, moi aussi je préfère être sur le sol ferme, c’est mon territoire, et je connais mes ennemis
Revigorés par cet échange, les deux amis se saluèrent. Sereins et heureux, le colibri reprit son vol tandis que le scarabée réussit miraculeusement à se remettre sur ses pattes et continua tranquillement sa route… Car le ciel n’est pas plus bleu vu d’en bas ni l’herbe plus verte vue d’en haut…au bout du compte, le bonheur existe là où on se trouve…
Un scarabée sur le dos se retrouva
et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
Dame la Vache, malaxant sans cesse son dentier.
– Je me brunis le ventre, voyez-vous.
– Quelle bizarrerie ! Pourquoi cette folie ?
– Je puis enfin mirer votre pelage par le dessous
et découvrir, par la même, cet univers infini !
– excusez ma curiosité et mon impertinence,
mais comment vous rétablir sur vos pattes raides ?
– C’est là que vous intervenez, votre éminence,
J’ai,de toute évidence, la nécessité de votre aide.
– Gente dame, peut-être de votre lait, pourriez vous me projeter
et sous son impact, je serai éjecté dans les airs !
– Quelle sottise ! Par mes gouttes lactées, vous serez éclaté,
ou encore, noyé, emporté par une blanche rivière.
– à votre museau, je puis m’accrocher fermement.
Votre féminine tête, il suffit d’ abaisser.
– Certes non, à mon herbe ruminant,
je puis malencontreusement vous enlacer.
– Essayons donc, svelte amie, avec un de vos sabots,
à mes membres vous le collez, avec douceur.
– Sur mes quatre appuis vit mon égo,
sur trois, cela ne sera pour vous que douleur.
– De l’aide, Dame vache, pourriez-vous quémander.
– Je ne puis, je suis sollicitée pour ma traite.
Aussi, demi-tour fit-elle, par son maître demandé,
en laissant choir sur le scarabée une bouse replète !
Celui-ci, dans le bonheur, se délecta.
Ainsi, put-il se mouvoir à son aise.
De ces boules d’excréments, il se régala
et, dans cette chaleur, la nuit ne fut qu’allégresse.
Il suffit de peu d’effort pour rendre heureux son prochain.
Un scarabée sur le dos se retrouva et
Pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ?
S’étonna son épouse rajustant son armure
Me croiriez-vous ma chère si je vous racontais
Que le ciel est bien loin pour choir sur notre tête
Que souffle en ses hauteurs un vent de liberté
Et que de le visiter je me fais une fête ?
Je pourrais de surcroît en remplir des flacons
Pour les revendre ensuite à ceux qui manquent d’air
Trop sanglés, corsetés, bardés de protections
À moi les bénéfices et les bonnes affaires !
J’ai besoin avant cela d’un peu me délester
Ma carapace en entier je voudrais déposer
Puis à tire-d’élytres n’aurai plus qu’à foncer
Direction le soleil sans jamais dévier
Après moults efforts l’insecte se mit à nu
Abandonnant au sol sa fidèle cuirasse
Il s’élança, intrépide conquérant des nues
Pour aussitôt retomber, carbonisé, hélas…
Moralité :
L’élytre et les flacons ne font pas bon ménage
Et la liberté n’a que faire du sens des affaires
Un scarabée sur le dos se retrouva
Et pour la première fois vit le ciel en en entier
Que faites-vous en pareille posture ? S’étonna
Le grillon, essayant de le remettre sur pied.
Vous n’êtes qu’un sot! Pour moi la lune et le soleil
Sont en fait plein d’enseignement!
Je me plais dans un état pareil
À scruter le ciel longuement.
Deux jours passèrent et toujours,
À son observation l’insecte se trouvait.
Ah mon voisin le grillon, bonjour,
Si vous m’aidiez à me retourner j’applaudirais?
Le grillon lui répondit, que néni,
Moi aussi , j’ai fort à faire,
car voyez-vous avant midi
Je dois donner un concert.
Geneviève Tavernier
Mes exercices sont des accélérateurs de particules imaginatives. Ils excitent l'inventivité et donnent l’occasion d’effectuer un sprint mental. Profitez-en pour pratiquer une écriture indisciplinée.
Ces échauffements très créatifs vous préparent à toutes sortes de marathons : écrire des fictions : nouvelles, romans, séries, etc.
Un scarabée sur le dos se retrouva et , pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ? S’étonna…
Un scarabée sur le dos se retrouva
Et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
La plume d’autruche ondulant mollement.
Un chat ,qui passait par là, fit le gros dos
– Quelle question incongrue !
Le chien déboula et s’ébroua
– Bien sûr, quelle question incongrue !
Glissant silencieusement, le serpent siffla
– Quelle question incongrue !
Docile et opinant de ses longues oreilles
L’âne hihanna bon enfant
– Question incongrue en effet !
Les heures coulaient dans la clepsydre
Le lion arriva, griffes polies et œil de velours
– Quelle question incongrue !
Le bélier et le taureau, cornes en avant
S’étonnèrent de conserve
De ce chant psalmodié, au refrain insolite
– Quelle question incongrue !
L’ibis sacré suggéra d’élever le débat
D’appréhender la question sous un autre angle
– Incongru, n’est-il pas ?
Il fallut une mimique malicieuse du singe
Pour que la tribu des animaux sacrés
Ose imaginer
Que si le scarabée était ainsi renversé
Ce n’était pas par envie de voir le ciel
Ce n’était pas la faute à Voltaire
Et encore moins à Rousseau!
Le crocodile et l’épervier
L’un par les eaux, l’autre par les airs
Colportèrent la rumeur :
« La reine a conquis le cœur de César!
La preuve ? Le collier…
Le scarabée est sur le dos, retourné ! »
Un scarabée sur le dos se retrouva et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna l’oiseau.
-J’attends les étoiles, répondit l’insecte. Le papillon m’a dit qu’on ne pouvait pas mourir sans avoir vu le ciel la nuit.
En parlant de la sorte, politesse oblige, il tenta de se retourner pour tenir la conversation à l’oiseau.
Mais il n’y parvint pas.
– Veux-tu m’aider, à l’aide de ton bec, à me remettre sur mes pattes, demanda-t-il à l’oiseau.
Mais l’oiseau, dont la faim tordait l’estomac, ouvrit grand le bec et avala le scarabée en une seule bouchée.
A trop vouloir regarder le ciel, on risque d’y monter.
©Margine
Un scarabée sur le dos se retrouva
Et pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ? S’étonna
Un geai. Vous, à l’envers sur ce sentier ?
Roulant ma pelote, sur une de vos bouses dérapai
Et dans cet état peu digne d’un pilulier
Un monde inconnu admirai
Nonobstant la peur que vous me mangiez
Le prédateur d’une bouchée se préparait à avaler
Le malheureux scarabée en contemplation:
J’aimerais dans les cieux comme vous voler
Votre essor force mon admiration
L’oiseau observa son repas sans défense.
Puis dédaigna cette proie à l’envers
Indigne d’un chasseur. Là s’arrêta sa bienveillance.
Or, n’attaquant pas le coléoptère.
Celui-ci crut à un geste magnanime.
Et le pria de l’aider à se retourner
Souhaitant son terrier retrouver
Pour y enfouir sa bouse évitant ainsi la famine
Sans répondre un seul mot, le pauvre insecte abandonna
Prit la pelote entre les pattes et s’envola
Si d’un ennemi, vous sûtes faire un ami
Que ne me l’eûtes-vous appris
Moi qui cherchais pour qui voter, j’ai trouvé ma candidate
Merci SoizeD pour ce slogan gaulois :-))
Alfred
Un scarabée sur le dos se retrouva
et pour la première fois vit le ciel en entier.
« Que faites-vous en pareille posture ? »
S’étonna un vieux coq qui venait à passer.
« Du printemps je profite, et du soleil léger ;
Je hume l’air si pur, finement parfumé ;
Je somnole et je bois l’eau qui tombe des cieux ;
Parfois je me réveille, Dieu que c’est délicieux ! »
« Quoi ?! Tu gis, assoupi, quand tu pourrais bosser,
Te lever tôt, dans une usine travailler
Pour donner tout ton temps à la communauté
Et ton cerveau bien cuit à la publicité ?
Travaille toujours plus pour gagner, mon garçon,
De tes contemporains la considération !
Moi, le chef de la cour, je m’en vais te dresser,
Lâcher, si tu ne bouges, tous mes chiens policiers !
À mon chant, dans la joie, tu te lèveras, matin.
Faire un jogging à l’aube, Dieu que ça fait du bien ! »
A ces mots, l’emplumé ne put se retenir :
Il lança dans les nues son cri qui fait jaillir
De leur sommeil de justes les morts et les vivants.
Un voisin, réveillé par ce cri de dément
D’une sieste profonde, se saisit sur le champ
De sa vieille pétoire qu’il fit tonner séant.
Moralité :
Bullons, buvons, chantons et dormons comme loirs.
Rien ne sert de courir et de guigner la gloire
Si c’est pour tous finir en coq au vin le soir.
© SoizeD
Un scarabée sur le dos se retrouva et
pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
Une luciole allumée qui passait par là.
Je travaille mes abdos, ça ne se voit pas ?
Oh ! Quelle drôle d’idée gros scarabée vous prend là !
Est-ce que tu m’as bien vu espèce d’illuminée ?
Sans aide je suis incapable de me retourner !
Comment vous êtes-vous retrouvé les pattes en l’air ?
Une feuille trop lisse, un coup de vent, la belle affaire !
Vous seriez, je vous assure, bien plus éclairée
Si vous agissiez plutôt que de disserter.
Mais n’avez-vous point d’ailes sous ce sombre manteau ?
Le sujet ne me semble guère d’à propos,
Mes élytres ne sont là que pour la déco !
Le bourdon, que vous, a eu bien plus de culot !
Je n’en peux plus dans cette position de rester
Remettez-moi sur pattes, je vous en prie, pitié !
Elles reviennent, les ombres noires, là-haut, voyez !
Ne les laissez pas m’emporter… Pitié, pitié !
Ciel ! s’exclama la luciole déconcertée
Vous n’êtes donc jamais sorti de votre fumier
Voyant qu’elle avait affaire à tant d’ignorance
Elle voulut tenter une petite expérience.
Elle s’avança et d’une voix très grave prononça
Nous sommes une armée derrière ses ombres là
Et quand elles se seront dissipées, croyez-moi !
Que de votre carcasse rien il ne restera !
Et la luciole s’envola laissant derrière elle
Le collé à terre qui craignait soudain ce ciel
Quand la nuit balaya toutes les ombres noires
Il fut atterré, elles se comptaient en milliards !
Sans comprendre ce qu’il lui arrivait, il prit
Les ailes à son cou et ni une ni deux bondit
Se retrouvant en l’air et tout autant surpris
De voir qu’il volait que d’être toujours en vie.
Moralité : Une idée c’est cette luciole qui nous tourne autour sans nous être d’une grande aide. Elle nous titille juste assez pour nous sentir pousser des ailes… N’attendons pas que ce soit une question de survie ! 🙂
Un scarabée sur le dos se retrouva
et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
un petit colbibri sur une branche perché
– Je me suis malencontreusement retrouvé sur le dos, répondit le scarabée.
Voulez-vous que je vous aide à vous redresser,? lui demanda le colibri. Le scarabée réflechit. Certes il était dans une position fort inconfortable et se sentait bien démuni les quatre fers à l’air. Mais pour la première fois de son existence, il découvrait le ciel.
-Non, répondit le scarabée. Je ne suis certes pas fort à mon aise dans cette position, mais c’est la première fois que je vois le ciel…
-Le ciel ? rétorqua le Colibri. Mais, il n’a rien d’extraodinaire le ciel! Moi je le connais par coeur, le ciel, répondit le Colibri. Je passe ma vie dans le ciel !
-Ah, s’exclama le scarabée, vu d’ici, le ciel est immense, majestueux, infini…vous en avez de la chance colibri, vous pouvez voler voler autant que vous le souhaitez dans le ciel, libre comme l’air… moi, j’ai toujours les yeux rivés sur le sol à chercher pitance
– De la chance ? répondit le Colibri…Dans le ciel existent des enemis redoutables, je ne suis qu’un petit colibri. Les rapaces mes guettent. Ce sont des animaux géants et menaçants qui ont des griffes cruelles et immenses… Pourquoi s’intéressent-ils à moi ? Il existe des oiseaux bien plus charnus que moi… Et si je connais les moindres recoins du ciel, ses voies et ses chemins…Je me méfie des mauvaises rencontres…
– Des voies, des chemins ? interrogea le scarabée. Il existe donc des routes dans le ciel ? Oui, répondit le Colibri, il existe des routes que seuls les oiseaux peuvent voir…Vous savez scarabée, moi c’est le sol qui me fascine…Vu d’en haut, il semble tellement vaste, infini et varié…
-Le sol? répondit le scarabée…Mais il est peuplée d’affreuses créatures gigantesques qui ont le nez en l’air et nous marchent dessus…et nous écrasent sans même nous voir ! Elles sont cruelles et malfaisantes. Sans parler de celles qui nous chassent à dessein parce qu’on les effraie…vous rendez-vous compte, colibri ? moi, petit scarabée, j’effraie des géants ?
Les deux comparses se turent un instant. Ainsi il existe aussi de gigantesques et cruelles créatures sur le sol, se dit le Colibri. Ainsi il existe de gigantesques et cruelles créatures aussi dans le ciel, pensa le scarabée.
-Finalement, scarabée, vous savez, à bien y réflechir, je préfère être dans le ciel, c’est chez moi et j’en connais les dangers, dit le colibri. Vous avez entièrement raison,répondit le scarabée, moi aussi je préfère être sur le sol ferme, c’est mon territoire, et je connais mes ennemis
Revigorés par cet échange, les deux amis se saluèrent. Sereins et heureux, le colibri reprit son vol tandis que le scarabée réussit miraculeusement à se remettre sur ses pattes et continua tranquillement sa route… Car le ciel n’est pas plus bleu vu d’en bas ni l’herbe plus verte vue d’en haut…au bout du compte, le bonheur existe là où on se trouve…
Halima BELGHITI
Un scarabée sur le dos se retrouva
et pour la première fois vit le ciel en entier.
– Que faites-vous en pareille posture ? s’étonna
Dame la Vache, malaxant sans cesse son dentier.
– Je me brunis le ventre, voyez-vous.
– Quelle bizarrerie ! Pourquoi cette folie ?
– Je puis enfin mirer votre pelage par le dessous
et découvrir, par la même, cet univers infini !
– excusez ma curiosité et mon impertinence,
mais comment vous rétablir sur vos pattes raides ?
– C’est là que vous intervenez, votre éminence,
J’ai,de toute évidence, la nécessité de votre aide.
– Gente dame, peut-être de votre lait, pourriez vous me projeter
et sous son impact, je serai éjecté dans les airs !
– Quelle sottise ! Par mes gouttes lactées, vous serez éclaté,
ou encore, noyé, emporté par une blanche rivière.
– à votre museau, je puis m’accrocher fermement.
Votre féminine tête, il suffit d’ abaisser.
– Certes non, à mon herbe ruminant,
je puis malencontreusement vous enlacer.
– Essayons donc, svelte amie, avec un de vos sabots,
à mes membres vous le collez, avec douceur.
– Sur mes quatre appuis vit mon égo,
sur trois, cela ne sera pour vous que douleur.
– De l’aide, Dame vache, pourriez-vous quémander.
– Je ne puis, je suis sollicitée pour ma traite.
Aussi, demi-tour fit-elle, par son maître demandé,
en laissant choir sur le scarabée une bouse replète !
Celui-ci, dans le bonheur, se délecta.
Ainsi, put-il se mouvoir à son aise.
De ces boules d’excréments, il se régala
et, dans cette chaleur, la nuit ne fut qu’allégresse.
Il suffit de peu d’effort pour rendre heureux son prochain.
Gepy
Un scarabée sur le dos se retrouva et
Pour la première fois vit le ciel en entier.
Que faites-vous en pareille posture ?
S’étonna son épouse rajustant son armure
Me croiriez-vous ma chère si je vous racontais
Que le ciel est bien loin pour choir sur notre tête
Que souffle en ses hauteurs un vent de liberté
Et que de le visiter je me fais une fête ?
Je pourrais de surcroît en remplir des flacons
Pour les revendre ensuite à ceux qui manquent d’air
Trop sanglés, corsetés, bardés de protections
À moi les bénéfices et les bonnes affaires !
J’ai besoin avant cela d’un peu me délester
Ma carapace en entier je voudrais déposer
Puis à tire-d’élytres n’aurai plus qu’à foncer
Direction le soleil sans jamais dévier
Après moults efforts l’insecte se mit à nu
Abandonnant au sol sa fidèle cuirasse
Il s’élança, intrépide conquérant des nues
Pour aussitôt retomber, carbonisé, hélas…
Moralité :
L’élytre et les flacons ne font pas bon ménage
Et la liberté n’a que faire du sens des affaires
Alfred
Bravo Geneviève !!!!
Peggy
Un scarabée sur le dos se retrouva
Et pour la première fois vit le ciel en en entier
Que faites-vous en pareille posture ? S’étonna
Le grillon, essayant de le remettre sur pied.
Vous n’êtes qu’un sot! Pour moi la lune et le soleil
Sont en fait plein d’enseignement!
Je me plais dans un état pareil
À scruter le ciel longuement.
Deux jours passèrent et toujours,
À son observation l’insecte se trouvait.
Ah mon voisin le grillon, bonjour,
Si vous m’aidiez à me retourner j’applaudirais?
Le grillon lui répondit, que néni,
Moi aussi , j’ai fort à faire,
car voyez-vous avant midi
Je dois donner un concert.
Geneviève Tavernier