Exercice inédit d’écriture créative 9

bifteckUn bifteck se demande s’il sera mangé cru,
à point ou saignant.
Mettez-vous à sa place et imaginez les pensées
qui lui traversent les fibres.

10 réponses

  1. Clémence dit :

    Un bifteck se demande s’il sera mangé cru, à point ou saignant. Mettez-vous à sa place et imaginez les pensées qui lui traversent les fibres.

    Comme il n’était pas plus bête que cela, il prit le taureau par les cornes. Il allait savoir. Il contacta par Skype, son copain, parti aux States.

    – Helloooo, vieille canaille, comment vas-tu ?
    – Je caille, mon vieux. Je caille, je suis en chambre froide !
    – Quelle mouche t’as piqué ? T’as pas un lieu plus convivial dans l’Hexagone ?
    – C’est pas une mouche qui m’a piqué, c’est un abatteur qui m’a mis KO d’une piqûre. Quand j’ai repris mes esprits, c’était trop tard,. J’me suis réveillé en chambre froide….en Provence tout de même….
    – Quel cauchemar ! Et… à part cela, qu’est-ce qui me vaut l’honneur de ton Skype ?
    – Je me fais un sang d’encre.
    – En cause ?
    – Je me demande comment je vais être mangé…
    – T’aurais une préférence ?
    – Ben non, puisque je ne sais pas….
    – Alors, voyons….Cru, c’est pas mal. Bien pour ton égo ! Tu restes la fatale attraction centrale et en phase avec le vif du sujet, en subordonnées, jaune d’œuf, câpres, cornichons, sel et poivre, oignons, échalotes, ciboulette, persil, Worchestershire sauce…Je ne vois pas trop d’inconvénients…
    – Un détail, j’aime pas les noms dont on m’affuble : Tartare, Américain, Cannibale……
    – Là, tu fais la fine gueule….En Tartare, tes fibres sont certes coupées, hachées, mais elles gardent leur ADN d’origine.
    – Pfiouuuuu
    – Deuxième version : à point. Je déconseille car toutes tes fibres vont subir une totale métamorphose. Aliénation assurée ! Collagène dissous. T’es bon pour le botox si tu veux te refaire une santé !
    – Pas rassurant …
    – Reste la version saignante. Cuit dehors, cru dedans… 60°, t’es pas trop défiguré…
    – What else ? Comme dirait Georges….
    – Une certitude, ce ne sera jamais toi qui choisira le mode de cuisson….Alors, aux grands maux….
    – T’as raison, mon pote, aux grands mots…Thank you pour tout ! See you later ! J’ai une idée à chaud. Dès que le boucher ouvrira la porte …..J’me barre, j’me tire et je vais te pondre un de ces polars sanglant de derrière les fagots !

    © Clémence

  2. dumouchel dit :

    Un bifteck se demande s’il sera mangé cru, à point ou saignant.
    Mettez-vous à sa place et imaginez les pensées qui lui traversent les fibres.

    J’étais déjà là lundi, j’ai d’ailleurs eu un peu froid, mais beaucoup moins qu’hier. Je ne pense pas que l’on me reconnaisse aujourd’hui, car Roger, mon boucher s’est occupé de moi ce matin. Il est vrai que je n’ai pas eu un grand succès ces derniers jours… D’ailleurs en parlant de succès mon ami Rum n’est pas là… quelle chance il a eu ; être choisi comme ça parmi tous les amis… vers quel voyage est-il parti ? Bon il est plus là, tant pis, tant mieux… je ne sais mais là il faut parler de MOI :
    Alors maintenant que je suis bien présenté dans mon emballage transparent, tout le monde me voit, certains me prennent dans leur main puis me repose, d’autres font la tête en me voyant voire même la grimace… Je ne comprends pas j’ai pourtant mis mes plus belles fibres ! Quelques plis disgracieux bien sûr mais que serait-je sans un morceau de gras ? Je voudrais que l’on m’imagine avec une patate douce, ou un maïs grillé Humm, rien que d’y penser, je me régale.
    J’aimerai bien être mangé ! Cru, cuit à point ou saignant mais pour cela il faudrait que je convienne à quelqu’un ! Mon sourire??? Personne ne peux le voir pourtant, je vous assure que les courbettes sont de mises aujourd’hui ; le boucher l’a dit tout à l’heure :
    « Pour toi, c’est la fin, si tu es toujours là ce soir, je me débarrasse de toi ! »
    Il m’a retaillé pour me faire plus joli, m’a replacé un peu mais qu’ai-je donc qui ne convient pas ? Je suis certainement trop cher ! Et oui messieurs dames, la qualité… ça se paie !!!
    Une vieille furie se met à crier soudain, elle appelle son mari :
    « Regardes ça mon chéri, ils n’ont vraiment pas honte de vendre un morceau de viande pareil ! »
    Mais dis donc, ce n’est quand même pas de moi qu’elle parle cette saucisse sur patte !
    Tiens voilà mon ami boucher qui pointe son nez, il a l’air grave et l’oeil sévère…que se passe-t-il ?
    Pas si vite, l’ami ! tu me secoues dans tous les sens… Où va-t-on ?
    eh bien te voilà mon ami Rum(steak) que faisons nous ici ?
    Nous allons être mangé cru…. par nos pires ennemis…
    LES VERS
    Mais pourquoi donc ?
    Nous sommes avariés ne le vois-tu pas ? Toutes ces petites tâches sur toi… ce n’est pas normal tu es en train de pourrir, tu dois bien le « sentir » tout de même ou aurais tu déjà perdu ton nez ?
    Je crois que Roger me l’a coupé ce matin avant de me remettre en rayon….

  3. Sabine dit :

    Un bifteck se demande s’il sera mangé cru, à point ou saignant.
    Mettez-vous à sa place et imaginez les pensées qui lui traversent les fibres.

    Si c’est une jolie femme, je parie qu’elle me mangera saignant. Saisi au vif sur le grill. Une pellicule croustillante, un cœur tendre et moelleux, parce que les femmes sont raffinées. Mouais, pas mal comme fin.
    Mais si c’est un vieux pépé, il me fera bouillir et me hachera. Je finirai dans un hachis parmentier. C’est moyen, comme mort.
    Mais qui me mangera cru ? Personne, je le sais bien. Pourtant, c’est comme ça que je me révèle le plus savoureux. Allez, Messieurs, Mesdames, plantez votre fourchette, faite glisser doucement la lame du couteau. Comme ça, simplement, délicatement. Posez-moi sur votre langue, faites-moi fondre sous votre palais. Et recommencez jusqu’à m’avoir dévoré en entier, avec délice et volupté.
    Comment ça je suis avarié ? NOOOOOOOON, pas le chien avec ses crocs de bête sauvage. Pitiééééééééé, pas le chieeennn.
    ©Margine

  4. Christel dit :

    Ma peau est blanche et me voilà qui transpire !
    Ma sueur dégouline, c’est la peur…
    Voilà c’est la fin. Je vais finir brûlé.
    Mon bourreau se prépare.
    J’entends le four qui crépite, les flammes sont menaçantes. Ses doigts longs et froids me touchent avec assurance, puis, soudain se retirent.
    Il s’approche, se penche sur moi, j’entends sa respiration. Sa bouche s’ouvre, béante, et se referme.
    Le feu vient de s’éteindre.
    Ce ne sera pas pour aujourd’hui !
    L’homme me regarde une dernière fois, puis le froid m’envahit. Il me laisse, posé là. Je ne vois plus rien, il fait noir. Mais je ne suis pas seul. Mon ami poireau me tient chaud…

  5. DUMOUCHEL dit :

    Un bifteck se demande s’il sera mangé cru, à point ou saignant. Mettez-vous à sa place et imaginez les pensées qui lui traversent les fibres.

    Pourvu qu’elle ne me fasse pas cuire…. je n’ai pas envie de passer à la poêle, ni même au grill… déjà me faire bouffer sera bien assez… Me faire mastiquer par des dents ! Je ne suis même pas sûr qu’elles seront vraies, blanches et bien propre…
    Je n’ai pas envie non plus de perdre tout mon sang, vous vous rendez compte !!! Obligé de baigner dans ce jus… l’idée d’être plongé dans cette substance rougeâtre ou même grasse si elle me baigne dans le beurre… beurk… cela me répugne alors imaginez la cuisson puis le plongeon… je préfèrerai tout de même ne pas être mangé… Pourquoi ne pas me cryogéniser…. on ne sait jamais… dans quelques années… ils ne mangeront plus de viande !

  6. Marie-Ange dit :

    Qu’est-ce que je fais là ? dans une assiette ? dans une cuisine ? J’étais bien, moi, dans mon boeuf !… Tout-à-coup je me suis retrouvé en morceau, dans un sachet en plastique, tout le monde me regardait, me soupesait, quand soudain une main s’est emparée de moi… et me voici, là, dans ce récipient sans connaître mon destin… C’est une situation très inconfortable !! Et cette femme qui tourne, vire autour de moi, interroge son entourage sur leur goût : cru, bleu (???), à point, cuit, très cuit…. et puis quoi encore ??? J’en ai la tête qui tourne.. mes fibres se révulsent. Que vais-je devenir ? Bleu, oui, je crois que je le deviens… de peur ! Mais, que m’arrive-t’il, la femme m’a attrapé et me voici au milieu d’un grésillement bouillant, Au secours !!! au secours !!! au sec……

  7. Pascal Perrat dit :

    Merci pour vos textes tous très imaginatifs et souvent très drôles.
    Joueuses et joueurs de mots faites passer le mot : attirez vos amis sur ce blog. Plus on est de fous d’écriture, plus nos mots attirent d’autres mots.

  8. Michel Ciesiolka dit :

    Mais où étiez vous donc saucisses et saucissons ? J’étais pas loin de me faire bouffer ! … On steak-cachés !

  9. Geneviève Tavernier dit :

    Ca y est, j’y ai échappé!
    Je ne finirai pas haché
    Je ne veux pas être découpé
    Et encore moins déchiqueté.
    Mais comment vais-je être dégusté?
    Par quelle cuisson sera-t-il tenté?
    Même si ma viande est tendre
    « bleu » je ne veux pas entendre,
    Pas question d’être saignant
    et dans l’assiette tout sanglant.
    « à point » a-t-il dit,
    Alors je me réjouis.
    Quelques aller et retours
    Et il me mangera sans détours!
    Geneviève T.

  10. Antonio dit :

    Au suivant !
    Tout nu dans ma barquette qui me servait de bagne
    J’avais le rouge au front et du sel sur les mains
    Au suivant !
    J’avais juste le temps et nous étions cent vingt
    A être le suivant de celui qu’on suivait
    Au suivant !
    J’avais juste le temps et je me demandais
    A quelle cuisson on meurt dans un self de campagne
    Au suivant !

    Moi j’aurais bien aimé un peu plus de tendresse
    Dans une belle poêle à frire, s’y dorer, prendre le temps
    Mais au suivant !
    Je ne suis pas Charolais non non mais je ne suis pas vache folle
    Je suis celui qu’on mange dans une cantine d’école
    Au suivant !
    Mais je jure que d’entendre ce cuisinier de mes fesses
    C’est un coup à vous faire des nœuds en cuisant
    Au suivant !

    Je jure sur la tête de ma première casserole
    Que si cette voix encore, à mon tour je l’entends
    Au suivant !
    Je saute dans l’huile tout cru, et par le feu m’immole,
    Grésillant ma colère, me vidant de mon sang
    Au suivant !
    Et ma stature de pierre, à l’heure de succomber
    S’érigera si fière, à l’entendre murmurer
    Au suivant !

    Bon, ben … euh … au suivant ! 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.