Exercice inédit d’écriture créative 58

Moi, j’ai mis un terme à un roman de plusieurs centaines de pages !
Plastronnait le point.

Moi j’accompagnais le mot de Cambronne à Waterloo !
S’exclama le point d’exclamation.

Poursuivez en imaginant que des signes de ponctuation et des accents fanfaronnent entre-eux.

15 réponses

  1. Clémence dit :

    58. Moi, j’ai mis un terme à un roman de plusieurs centaines de pages ! Plastronnait le point.
    Moi j’accompagnais le mot de Cambronne à Waterloo ! S’exclama le point d’exclamation.

    Six ou sept lustres se sont écoulés depuis ce fameux cours de grammaire…

    – Aujourd’hui, nous parlerons de la ponctuation. Très importante, la ponctuation…
    – Pas tant que ça, M’sieur, osa Olivier.
    – Ben oui, Monsieur. Nous, on trouve qu’elle ne sert qu’à nous embêter, enchaîna Arnaud.
    – Entre parenthèse, et entre nous, on dirait même plus, renchérit Guillaume.

    Le professeur sourit et commença à narrer cette anecdote :

    – Dans une belle maison, Monsieur et Madame sont au salon. Un joyeux feu de bois flambe dans la cheminée.Tout à coup, Monsieur lève les yeux et dit …
    – Et il dit quoi ? demanda Géraldine avec un regard malicieux.

    Le professeur prit une craie, se tourna vers le tableau et, d’une écriture impeccable, il calligraphia :

    Sylviane, le feu grimpe aux rideaux !

    Il revint à la ligne pour la phrase suivante.

    Sylviane, le feu ! Grimpe aux rideaux !

    – Alors? interrogea le professeur…
    – Alors, rien, s’exclamèrent les élèves…
    – Rien…. Vous ne remarquez ….

    Le professeur laissa sa phrase en suspens. Les secondes et les minutes égrenaient leurs virgules. Bientôt, les aiguilles, telles des crochets agrippés au cadran, afficheraient l’heure de la récré en majuscules !
    Le tic tac, lancinant, piaffait d’attendre un début d’hypothèse…Les soupirs répondaient en cadence.

    Le professeur prit une règle et ponctua sa lecture.

    – Sylviane, le feu….

    – Oui, M’sieur, on a compris ! Il y a le feu….

    D’un calme olympien -entre parenthèse, un cliché éculé- le professeur toussota et reprit :

    – Sylviane-virgule-le -feu-grimpe-aux-rideaux-point.

    – Sylviane-virgule-le-feu-point-d’exclamation-grimpe -aux-rideaux-point d’exclamation
    – ……
    – Avez-vous entendu identiquement la même chose ?
    – Euh, on a entendu deux fois « exclamation »
    – Bien ! Vous avez donc perçu une différence…Procédons à un peu de … comment dirais-je ? Un peu de dramaturgie. Terme que je mettrais entre guillemets, car l’usage que j’en fais est un peu dévoyé. Tenez, j’y adjoins un astérisque pour nous rappeler que nous aurons une recherche à faire sur ce point. Dramatisation serait plus, plus….

    Les élèves étaient suspendus à ses lèvres…
    – Plus adéquat. C’est cela.

    Le professeur répéta les deux phrases avec emphase et gestuelle démesurées.

    Les élèves riaient de bon cœur en voyant gesticuler leur professeur de français, Monsieur V. H****,.
    Il avait empoigné son journal, tordu en semblant de flamme et le promenait sur les rideaux. Emporté par son élan, il fit mine de grimper à ce même rideau. Celui-ci, quelque peu bancal, céda sous le poids et le prof’ chut lamentablement sur son coccyx.

    Lamartine eut-il été présent, il aurait déclamé- deux-points-ouvrez-les-guillemets,
    « O, temps suspends ton vol… »
    Les mouches, à l’unisson, suspendirent le leur alors que les élèves tanguaient dangereusement entre rires et compassion…

    Alertée par tant de tapage, Madame la Directrice arriva, moulinant des bras, rose d’essoufflement, prête à tonner…

    C’est alors que Julie, faisant fi du brouhaha, s’exclama…

    – J ‘ai compris…
    – Ah, quoi donc ?
    – C’est différent comme…comme….dans l’histoire de l’Ogre, quand il … quand il crie avec des yeux gourmands :

    – A taaaaable ! C’est l’heure de manger les enfants !
    – A taaaaable ! C’est l’heure de manger – virgule- les enfants !

    Pendant ce temps là, dans l’ambulance, le prof tentait de se remémorer cette histoire de virgule qui flottait ou non entre « Jamais et trop cher… »

    Mais cela est une autre histoire !… Pour une autre fois, peut-être… si vous le voulez….

  2. Gwenaëlle dit :

    Moi, j’ai mis un terme à un roman de plusieurs centaines de pages ! plastronnait le point.
    Moi j’accompagnais le mot de Cambronne à Waterloo ! s’exclama le point d’exclamation.

    Sans moi, pas de sens ! Tout sans queue ni tête, sans début ni fin. Longues tirades informes et uniformes qui n’en finiraient pas de s’étirer sous les yeux de notre incompréhension. Finis le sens, le rythme, le souffle, les envolées, le suspens, le mystère..  terminés les jeux de mots, disparues les phrases, inutiles les majuscules !

    Sans moi l’âme de l’écriture n’existe plus, qui suis-je ?

    © Gwenaëlle Joly

  3. Valy dit :

    Page après page, enrobant les mots avec discrétion et sobriété, je vous tiens en haleine. Indispensable, je ponctue et fais respirer vos tirades. Je suis cette petite ponctuation, à première vue insignifiante, sans qui, nul doute, aucun texte n’aurait de sens. Alors que mes amis, les autres ponctuants, terminent, s’exclament ou s’interrogent, je m’emploie à la musicalité des phrases et au rythme de vos paroles. Tel une plume, un cil sur votre joue, une feuille virevoltant… j’incarne la légèreté de votre prose. Mais vous m’avez, bien sûr, reconnue… à une virgule près!

  4. Soize dit :

    Non, décidément, le blog d’entre2lettres est rétif à mes émoticones. J’aurais aimé qu’elles puissent être lues sous forme de signes graphiques (deux-points, tiret, parenthèse / point-virgule, tiret, parenthèse). Hélas, point de signes… Eh bien tant pis pour ma chute !
    Sans rancune,

  5. Soize dit :

    Oups ! On dirait que ce blog refuse de publier mes « émoti-connes » !… Comme j’aimerais, si possible qu’elles apparaissent ainsi, et non sous forme de smileys : « de 🙂 de 😉 et de :-p »
    Est-ce possible ?

  6. Soize dit :

    « Moi, j’ai mis un terme à un roman de plusieurs centaines de pages ! » plastronnait le point.
    « Moi j’accompagnais le mot de Cambronne à Waterloo ! » s’exclama le point d’exclamation.
    « J’ai été choisie, moi, pour enjoliver une paire de brodequins qui vont vite, et par mes nombreux rebondissements, je permets aux athlètes de caractères de sauter prestement les haies de la pensée. Je leur donne du souffle, de la respiration, que dis-je, de l’inspiration ! » ergotait la virgule.
    « Mais pas du tout !.. C’est nous les athlètes !.. Nous galopons… nous poursuivons… nous pianotons sans cesse… Silencieux… discrets… tout en retenue… on nous confie bien des secrets… qui demeurent cachés… entre nos petits poings serrés… » interrompirent alors les points de suspension.
    « Et nous, nous ouvrons les guillemets, les chevrons des idées ! Sans nous, pas de grandes citations ; dans les livres, pas de dialogues ; dans les films, adieu la VO sous-titrée ! » discouraient les deux-points.
    « Comment ? Ne suis-je point depuis toujours le compagnon des grands philosophes, des scientifiques, des mystiques ? Œdipe et le Sphinx ; être ou ne pas être (un point d’interrogation) ; la création de l’univers ; la fin du monde en 2012, c’est moi ! » raisonnait le point d’interrogation.
    « Ben alors, regardez donc où vous mettez les pieds ! » nota alors le point virgule. « Voyez pas que vous venez de nous employer ? Ce qui prouve bien que nous sommes un signe capital ; pas un pixel ridicule ou une vulgaire virgule ! »
    Excédée, la virgule fit un croche-patte au point-virgule qui s’emmêla dans le point d’interrogation. Lui même chuta sur les deux-points qui roulèrent sur les points de suspension et vinrent se cogner au point d’exclamation. Tout ce beau monde atterrit en boule sur les pieds du point, fort mal en point.
    C’est ainsi que disparurent les balises Argos du langage victimes de querelles narcissiques de points de détails sur le nombril du monde de l’écriture et que ne survécurent plus que des littérateurs asphyxiants des lecteurs tachycardes et des pages futiles autant qu’inter-minables de 🙂 de 😉 et de :-p
    © soize d.

  7. Françoise - Gare du Nord dit :

    Version littéraire

    « Moi, je peux me vanter d’avoir donné leur caractère à 2 plus grands écrivains russes du XIXe siècle : Tolstoï et Dostoïevski » fanfaronne le tréma

    « Puisque vous parlez de romans russes, je permets, tant au lecteur qu’à l’auteur, de marquer des pauses dans ces logorrhées indigestes. » enorgueillit la virgule

    « Moins que moi » surenchérit le point-virgule

    « Moi J’indique les émotions fortes » s’exclame le point d’exclamation.

    « J’offre l’alternance aux mots et de beaux rapports aux chiffres » se glorifie la barre oblique

    « Moi j’ai fait aimer la lecture aux Français et exploser les chiffres de l’édition » se flatte l’apostrophe

    « Quant à moi, j’ai donné mon nom à un des héros les plus sympathiques de la BD française » réplique l’astérisque

    « Nous permettons de respecter l’anonymat » ajoutent les points de suspension

    « Je donne du poids aux idées nouvelles et dans les dialogues » … commence l’alinéa

    « Quoi dans les dialogues ? » l’interrompent les guillemets. « Faudrait pas nous prendre la place »

    « Ma place est prépondérante dans les romans policiers » déclare le point d’interrogation

    « On nous utilise pour permettre d’offrir l’asile, dans une phrase, à des mots qui demandent l’autonomie » s’exaltent les parenthèses

    « Et moi de la majesté et de la grandeur » se complimente la majuscule en toisant la minuscule

    « Eh bien moi, je vais mettre tout le monde d’accord en terminant ce débat stérile » plastronne le point final.

  8. Françoise - Gare du Nord dit :

    Version politique

    « Moi, je projette de mettre un terme à l’immigration incontrôlée et puis c’est tout. » plastronne Marine le point final et national.

    « Moi je déclare la planète en danger et que nous devons absolument réagir ! » prophétise Eva le point d’exclamation écologiste.

    « Moi, je vous garantis …….. et …. et encore ….etc…… » assène Jean-Luc, le point de suspension

    « Et moi, je réunirai tous les Français, ceux qui sont las de l’éternel débat droite-gauche » assure François le point-virgule béarnais

    « Oh toi tais-toi, quand tu sauras choisir, fais-moi signe» lui coupe la parole Nicolas le minuscule. « Moi, je promets encore une fois de gagner + pour rêver -, de voir vos impôts X par 3 et vos libertés : par 2 »

    « Mais, heu … » proteste l’apostrophé, tandis que Dominique le majuscule déclame d’un ton > ses belles paroles.

    « Je ne me répèterai pas en disant une fois de plus que je me battrai pour défendre l’égalité » affirme François le =

    « Quant à moi, j’envisage de défendre les valeurs chrétiennes et démocrates» promet Christine la +

    « Vous parlez de traditions religieuses, mais moi Madame, je m’engage à défendre les traditions laïques et pour tout dire françaises » promet Frédéric le moins de 1%

    « Et bien moi je suis toujours dans l’expectative et bien incapable de dire qui gagnera le 6 mai 2012 » conclut Sofres le point d’interrogation.

    Françoise Denaules

  9. Myosotis dit :

    Et moi j’ai relié les pages entre elles, a susurré l’esperluette &

  10. Antonio dit :

    – Qu’est-ce qu’on a eu comme clients cette nuit, pouffait une parenthèse à sa collègue sur les trottoirs de la Saint-Sylvestre pendant que les bobos de la ponctuation se gargarisaient dans ses salons !
    – des régimes …tout un régiment même !
    – des rancœurs, des rancunes, des querelles !
    – des décisions graves, du travail,
    – quelques mariages !
    – ah, toi aussi ?
    – et des futures fiançailles même !
    – des hontes, des lâchetés, des mensonges…
    – des vérités aussi … et j’en passe !
    – tu viens, on va se coucher, je suis exténuée moi !

  11. brumaire dit :

    Nous, nous avons donné la parole aux plus grands. Nous avons imposé la solennité dans le discours des rois, de l’emphase dans les propos des poètes ou des mathématiciens, de la noblesse à chacune des citations dirent ensemble humblement les deux points à la mère du point-virgule qui se lamentait que son fils ne finissait jamais rien.

  12. George Kassabgi dit :

    Le conférencier, dont le visage apparaît comme un assemblage de points d’interrogations pour ses deux oreilles, d’accents circonflexes pour les deux yeux, et autres symboles pour nez et lévres, exprima sa satisfaction à l’ouverture du débat en déclarant: « Nous — les signes de ponctuation et accents divers — sommes liés pour toujours à la nature humaine… oui, cela fait notre force et notre faiblesse… en fait, ensemble on représente si bien la condition humaine… on aime se faufiler au tout début d’un discours mais on n’y arrive que si les conditions sont exceptionnelles, on accepte des valeurs personnelles quoique modifiables d’une langue à l’autre, on nous interdit de se regrouper dans les lieux publics, certains nous considèrent indispensables tandis que d’autres nous trouvent capricieux et même inutiles, enfin… tout n’est pas perdu… l’espoir est grand… car, sans nous, nos maîtres sur terre auraient une vie certainement plus invraisemblable.

    George Kassabgi

  13. Antonio dit :

    « Be or not to be, ça vous parle ? Et bien c’était moi, se délectait le point d’interrogation !

    Je me promenais à Londres, telle fut ma rencontre avec Shakespeare. Inoubliable !

  14. Laurenced dit :

    Les trois petits points alignés les uns après les autres criaient qu’on ne les entendait pas à chaque phrase.
    Quel est votre destin avez vous des certitudes ricanait le point d’interrogation, sans MOI pas de sens à vos questions
    Nous Les crochets droits , nous te ferons mordre le silence
    Et moi le point virgule je rajoute toujours mon grain de sel, je ne m’arrête jamais
    Hihihi moi le point je mets un terme à toute cette mascarade. Je suis le point final.

  15. Nioumy dit :

    Moi, je laisse à chacun d’entre vous la liberté de continuer cette jolie histoire à votre manière … murmurèrent les timides points de suspension’

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